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Alexander Dreymon est <a href="t9538-je" target=_blank"><span class="Gp_Nord">Jeor Manderly</span></a>

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Jeor Manderly – Chevalier, héritier - <a href="t9538-je" target=_blank" > Personnage inventé</a>

Deuxième enfant du couple seigneurial régnant sur Blancport, Jeor naquit sous de favorables auspices, vingt-six ans avant l’ère des luttes. Second fils, s’il n’était pas destiné à hériter des titres de son père, il ne fut pas, uniquement, relayé à son rang de roue de secours : ses parents divisèrent leur attention en fractions presque égales entre les deux frères, et la petite sœur qui suivit, Jeor fut aussi diligemment instruit que son aîné. À cet âge, il vouait une quasi vénération à son paternel, Byron Manderly, le garçon venant souvent le retrouver lorsqu’il était penché au-dessus d’un antique livre, où le lord consignait méticuleusement les faits de son prédécesseur et les siens, les émois qui avaient parcouru Blancport. Une pratique initiée lorsque les Manderly eurent été chassés du Bief par leurs rivaux, les Peake, et se retrouvèrent déracinés, en besoin d’une nouvelle identité, coutume qui fut plus ou moins appliquée au travers des siècles et selon les seigneurs, mais qu’aimait honorer son père, à ses dires. Ce fut en voulant l’émuler que Jeor développa assez tôt un goût pour les livres.

Il fut assez tôt envoyé à Âtre-Les-Confins, son éducation cédée au seigneur Omble, en gage d’amitié entre les deux maisons. Il fallut à Jeor une phase d’acclimatation avant d’accepter ce nouveau foyer, les coutumes du Nord étant en ce fief beaucoup plus vibrantes que dans la citée qui l’avait vu naître, où la foi des Sept prédominait, et l’existence plus brutale, martiale. Le Manderly se lia d’amitié avec le neveu du lord Omble, ce qui égaya son quotidien, trouva en lui un compagnon avec qui il partagea beaucoup d’aventures et de réprimandes. Une amitié teintée d’une rivalité saine, ils s’entrainèrent souvent ensemble en croisant leurs épées de bois ou émoussées, explorèrent beaucoup, tous deux fascinés par la beauté sauvage des Montagnes du Nord, se mesurèrent en se lançant l’un l’autre de hardis défis.
À ses douze ans, Jeor fut rappelé à Blancport : son père souhaitait qu’il soit instruit par un chevalier dans la lumière des Sept, comme le dictaient les coutumes sudières des Manderly. Pour cette tâche, le seigneur désigna son propre frère, Mance Manderly, un second fils pour former un second fils. Les fer-nés assaillirent peu après le Nord : Byron et son aîné rejoignirent le front, à Moat Cailin, tandis que Jeor fût cantonné à un rôle plus éloigné des combats et moins glorieux. En effet, il fut assigné à l’escorte des divers trains de ravitaillement, souvent par bateaux, ce qui le plaça dans une certaine sécurité durant la guerre. Torghen, son frère aîné, put quant à lui colorer sa lame du sang ennemi et fut adoubé par Byron après une bataille, faits dont Jeor fut jaloux. La paix revenue, il peut retourner à Blancport et accompagner les derniers moments de sa mère, dont la santé se dégradait rapidement. On lui laissa quelques temps pour faire son deuil, puis il suivit son oncle dans ses diverses pérégrinations. Mance, tenant peu ou prou un rôle d’émissaire pour Byron, emmena Jeor chez tous les bannerets notables de son père, puis au Nord, chez les Omble, pour le négoce du bois alimentant les chantiers navals de la cité, chez les Ryswell pour faire le plein de montures, chez ses cousins de Pouce-Flint. Il découvrit ainsi l’immensité du Nord, les subtilités des relations qu’entretenaient les autres maisons avec les Manderly, la rudesse qu’une vie à arpenter les chemins peut avoir. Jeor se montra être un écuyer docile et avide d’apprendre, courtois, sauf lorsqu’il sentait du dédain chez un lord pour leurs coutumes sudières, l’orgueil prenant alors le dessus.

Tous ces périples ne l’empêchèrent toutefois pas d’assister, à Blancport, à deux mariages qui se suivirent de quelques mois : celui de son père, épousant Alysane Glover, puis, une poignée de lunes plus tard, celui de frère Torghen avec Cassandre Woolfield. Cette dernière union fut l’occasion pour Jeor de se biturer sévèrement pour la première fois : il termina dans la nuit dans un établissement malfamé de la cité. Bien qu’il vit d’abord cette alliance d’un mauvais œil, puisqu’elle risquait de le faire reculer dans l’ordre de succession, le puîné dut bien reconnaître l’effet bénéfique qu’elle ait sur son frère : il devint plus mature, moins arrogant, eut plus de considération pour Jeor, ce qui aida ce dernier à partiellement accepter sa position. En signe de réconciliation, le frère cadet fut adoubé par l’aîné, le jour où il fêta ses dix-huit ans. Certains soulevèrent que cet honneur revenait à Mance et le fait qu’il fût éclipsé par son neveu était une douce ironie. Le Manderly s’établit alors plus durablement à Blancport, et retomba rapidement amoureux de ces terres. Il se fit quelque peu plus flâneur : il développa un intérêt prononcé pour la chasse, courut la quintaine souvent, festoya dès que l’occasion se présentait. Jeor se lassa néanmoins de cette existence dolente, autant que son père s’agaça de le voir faire, et il fut décidé que le puîné allait prendre un rôle plus important dans les affaires Manderly : à ses vingt-ans, il devint capitaine de la garde de son père, assista à la plupart des conseils de son père, où il fut parfois demandé d’opiner. Son intérêt pour la politique crût en ces années, désireux d’avancer les intérêts de sa maison et de consolider leur position, tout second fils qu’il était. Il était décidé à remplir son rôle et plus encore : animé par une curiosité brûlante et un penchant pour le contrôle, il alla jusqu’à soudoyer des membres de la cour, ainsi que des membres du petit peuple – tels que des maquereaux ou des bateliers -, en vue de prendre le pouls de la cité. Il alla même jusqu’à graisser la patte de gens appartenant à la suite de son frère et de sa belle-mère, sans toutefois jamais déterrer de complot fumeux.

En l’an nul de l’ère des luttes, Jeor suivit la délégation du Nord au tournoi de Goëville et vit avec envie pour la première fois tout l’étalage de la chevalerie sudière. S’il ne se démarqua pas sur les lices, il se montra être un invité courtois et un adroit danseur. Le départ se fit quelque peu précipitamment, puisque les sauvageons s’étaient lancés à l’assaut du Nord, leur évolution étant préoccupante. La rage et la peur au ventre, le Manderly fut pour la première fois sur le front et participa à la bataille de la Mort-aux-Loups, si sanglante et coûteuse en homme que l’armée d’au-delà du mur fut brisée et la menace stoppée nette. Ensuite, Jeor rejoint la capitale pour assister au mariage de la princesse Jeyne et de Lyman Lannister, où il tâcha de se montrer agréable, puisqu’il espérait lui aussi trouver parti, et si son père parla de fiançailles avec la maison Omble, cela n’aboutit jamais.
Le destin appela les troupes du Nord plus au sud, dans le Conflans, afin de répondre aux agressions répétées et aux pavanements du Hoare, qui les mena jusque sous les remparts de la maison Paege. Profondément engoncé dans la mêlée, Jeor ne put qu’observer, désemparé, une charge frénétique de son frère aîné s’empaler sur un buisson de piquiers, vit son destrier se renverser en poussant un hennissement à glacer le sang, Torghen être empoigné et jeté à bas de sa monture, avant d’être poignardé et piétiné. Le puîné eut beau faire déferler toute l’ampleur de son ire, il ne parvint pas à rejoindre le cadavre de son aîné avant la fin des combats. Il versa sur la dépouille ensanglantée et couverte de boue des larmes de douleur, des larmes de joie à l’idée d’être héritier de Blancport, et des larmes de culpabilité, d’être un fils et un frère si vain et déshonorable. Si cette bataille rima avec tragédie pour les Manderly, ses conséquences permirent toutefois le ralliement du Conflans Fédéré à l’Empire qui vit le jour quelques mois plus tard. Si bien des maisons riveraines rejoignirent la bannière Braenaryon, le roi fer-né était bien déterminé à ne pas se laisser ravir ses possessions continentales et les deux armées se rencontrèrent à Buron, dans une boucherie qui dura deux jours, durant lesquels Jeor se montra implacable, prudent et calculateur dans ses décisions. Suite à cette bataille qui allait probablement laisser sa marque sur une génération, tant d’hommes ayant été perdus, il y eut un court répit où les troupes du Nord rejoignirent Vivesaigues pour célébrer le mariage de Jon Stark et d’Eléanore Tully, rapprochant entre elles les différentes couronnes de l’empire. Durant ces éphémères réjouissances, le Manderly eut l’occasion d’avoir une conversation à cœurs ouverts avec sa belle-sœur sur la fin de Torghen, et trouvèrent chacun dans la compagnie de l’autre un semblant de sérénité. Le répit fut de courte durée et peu après Jeor participa à la bataille d’Eysines qui, si elle n’y porta pas l’estocade, enraya durablement la machine de guerre fer-née, puisqu’ils perdirent de nombreux hommes et le Roi Harren. Il eut ensuite l’honneur de rejoindre la capitale du Nord pour assister au couronnement de son jeune roi, Jon Stark, et de sa reine, avant d’être replongé dans la brutalité de la guerre, prêtant main forte au débarquement de l’empire sur les îles des Trois Sœurs. De durs combats, où Jeor se montra déterminé, écopant toutefois de blessures notables. Lorsque les maisons valoises se rendirent, il se rétablit à Sortonne, laissé derrière avec le contingent du Nord supervisant la reconstruction des îles et leur placide ralliement aux Stark, tandis que leurs anciens suzerains rejoignirent la bannière de l’empire. Ce fut, au vu de son rôle durant le siège, une tâche qui mit à rude épreuve sa diplomatie, se languissant du front. Néanmoins, en dépit d’un début laborieux, la rénovation des infrastructures prit bon train et il put bientôt retourner dans le cœur du Conflans, près de Vivesaigues, peu après la bataille qui chercha à débloquer le roi Tully, et aida à repousser quelques attaques ciblant le train de ravitaillement. Toutefois, les nouvelles d’ailleurs se suivaient mais ne se ressemblaient pas : après le ralliement du Val à l’empire, ce qui retirait une épine du flanc de ce dernier, la situation, déjà désastreuse, de l’Orage s’empira. Seule la capitale se dressait encore, ses armées étrillées mais un espoir, peut-être, en l’objet de cette formidable flotte impériale qui débarquait sur ses côtes, et que Jeor rallia, afin de prêter main forte à la couronne fédérée et menacée.