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Orlando Bloom <a href="https://bloody-crown.forumactif.org/t9105-or" target=_blank"><span class="Gp_Peyredragon">Orys Baratheon</span></a> -  Pv pris </a>

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Orys Baratheon- Prince régent de Peyredragon- <a href="https://bloody-crown.forumactif.org/t9105-or" target=_blank" > Pv Pris </a>

La nuit était tombée depuis plusieurs heures déjà pourtant, je veillais encore malgré le faix de fatigue des derniers évènements. Je ne saurais dire si cet épuisement soudain était de bon augure ou au contraire signe de mauvais présage. Pour l’instant, je plaçais plutôt mon absence d’envie de sommeil sur le compte de l’euphorie engendrée par la défaite du Val. Enfin, l’Empire pouvait de nouveau respirer, ayant perdu la proximité d’un ennemi qui ne manquera certainement à personne. Le Royaume du Val et des Montagnes avait finalement fait preuve de sagesse et de modestie pour rejoindre l’étendard impérial, à sa juste place donc. Ces longs mois de conflits auront été harassants, tant moralement que physiquement et les situations sur le front ouest et le front sud ne sont guère réjouissantes même si pour l’heure, ces menaces sont balayées par la liesse des troupes impériales ayant célébré une victoire méritée la soirée précédente. Certains prétentieux cavaliers s’amusaient à faire des paris sur qui du Bief ou du Royaume des Lannister tomberaient, peut-être fallait-il leur laisser l’opportunité de savourer cette allégresse néanmoins, de par mon expérience, je connaissais toute la sévérité et la brutalité de la guerre. Cela ne voulait pas dire que j’étais plein de désespérance bien au contraire. Rien ne me rendait plus heureux que de voir l’unification de Westeros avancer. Ceci-étant, en tant qu’homme d’armes, j’ai appris qu’il fallait combattre en ayant la certitude que l’on ne survivrait pas à la prochaine bataille afin de donner son maximum et de ne pas être déçu. Si pour bien des regards, je suis un héros, les cicatrices de ces dernières m’ont forcé à faire preuve de modestie -ce qui ne m’empêche pas quelques criants instants de vantardises pour amuser la galerie-.

Alors que seul le souffle du vent se faisait entendre dans le campement, parfois entrecoupés des messes basses des gardes, j’en profitais pour discrètement filer, m’isoler un peu de tout ce monde endormis afin de goûter les quelques vertus de la solitude. C’était un rituel, une forme de catharsis pour délaisser temporairement la fureur bestiale qui était en moi. Les conflits affectaient mon esprit et mon coeur, et je sentais cette sourde colère résonnait en moi lorsque mon épée croisait celle d’un ennemi. Celle-ci était semblable à la rage que j’avais ressenti lorsqu’à Peyredragon, l’on apprit la mort d’Aegon et de Visenya à cause du salaud d’Hoare. Ce feu ne semblait nullement vouloir s’éteindre au contraire et son accroissement me poussait à me poser certaines questions cependant, sans ce dernier, il me semblait évident que je ne serais pas là. Est-ce mal de reconnaître qu’à force de côtoyer les charniers, j’ai involontairement pris une certaine forme de goût pour l’odeur du sang ? Je ne me bats plus pour vivre, mais je vis pour me battre. Alors, afin de faire retomber cette torpeur, il me fallait un peu de temps et de quiétude. Je déteste le calme pourtant, mais c’est le seul moyen d'assujettir cette flamme en moi.

En parlant de flamme, marchant dans une obscurité presque complète car des foutus nuages avaient décidé de planquer la demi-lune et les constellations, je me retrouvais à plusieurs reprises à éviter de tomber et à vrai dire, il n’est peut-être pas impossible que mon menton n’ait hypothétiquement pas une fois testé la texture de la terre. Mais sans témoin... Finalement je parvins à trouver un endroit relativement à l’abri du vent derrière un monticule de roches et d’autres pierres. Usant d’une lame d’acier dotée de deux anneaux, un briquet, je commençais à la percuter à un silex que je sortis de ma besace. La tâche était complexe, les coups n’étaient pas assez efficaces pour que les étincelles naissantes de la friction n’enflamment l’amadou. Je sentais toute l'impuissance de cette main dextre qui au fil des mois commençait à me faire de plus en plus défaut. Le coup qui m’avait été porté à Buron sur ma dextre continuait à m’affectait douloureusement. Certainement en perdrais-je totalement l’usage dans les années à venir, peut-être même les mois. Toutefois, à force d’insister je parvins à mon dessein et un modeste feu décida inopinément de se montrer. Je n’avais pas remarqué dans mon titanesque combat la blessure que je m’étais causé, certainement en tapant là où il ne fallait pas. Une plaie béante, mais peu profonde, au niveau de la base du pouce prenait forme. Je déposais dessus un simple chiffon blanc en me contentant de jurer. C’est capable de mener des assauts, de monter sur un dragon mais incapable d’allumer un feu… Pff, mais quelle merde. Ce qui m’inquiétait plus, c’est surtout de ne rien avoir ressenti au moment de l’impact. Toutefois, je n’étais pas venu là pour ça, et je sortis finalement l’objet qui m’avait conduit ici. Un simple lumignon, petite bougie venue tout droit de Peyredragon, présent d’Aerion mon père qui s’était amusé à me narrer que celle-ci me protégerait des mauvais esprits, ou quelque chose du genre, alors que je n’étais qu’un mioche chétif effrayé par la grandeur du palais de Peyredragon.

Je ne suis pas vraiment croyant, mais je me laisse bercer à croire que cela me permettait de faire un lien avec le passé. Et puis c’est mieux de se dire qu’on parle à des morts plutôt que de parler seul à voix haute. J’allumais ce qui était autrefois une imposante chandelle à partir du modeste brasier se trouvant à mes pieds. Déposant délicatement l’objet au sol, je m’installais devant la flamme malingre mais vivotante avec hardiesse. Mes premières pensées allant aux derniers compagnons morts, que je les connaisse ou non, dans le Val, ou sur un autre front. Je ne peux m’empêcher de songer à ce qui est arrivé à Garlan également. Autrefois, je pensais que quelques feuilles suffiraient à noter le nom des trépassés, j’ai depuis bien longtemps arrêté de faire les comptes, cependant si jamais je survivais, je m’étais promis de faire construire un monument à leur gloire à Peyredragon, afin que leur sacrifice soit sanctifié. Puis vient finalement le moment où pour tout spectateur non avertie je dois passer pour un vieil ivrogne, ou un fou, ou les deux à fois.

J’sais pas si vous suivez les nouvelles de notre monde depuis là où vous êtes Ae’ et Vivi, mais on a réussi à avancer d’une étape vers l’unification de Westeros. Je lâchais un rire un peu nerveux, non sans un frisson. Le Val nous a rejoint. Ne reste désormais plus que l’Ouest, le Bief, et le bout de Dorne rebelle ayant rejoint un empire d’Essos ou quelque chose comme ça. Je réfléchis, comme pour avoir un propos pondéré, alors que je ne le faisais pas dans la moitié des situations du quotidien. J’ai douté un moment de notre ambition première Aegon. J’en suis désolé. J’ai essayé au mieux de recoller les morceaux avec Rhaenys. Je pense, sans orgueil, que j’ai réussi à regagner sa confiance ou du moins en majeure partie. J’imagine que vous vous en doutiez un peu tous les deux, mais comme au premier jour, je l’aime à en crever. Mes sentiments à son égard, malgré les graves conflits ayant existé lors de la période où je résidais à Dorne, n’ont jamais réellement était altéré. J’en suis même venu à apprécier fondamentalement Torrhen. Avoir perdu une main et un visage ensemble, ça permet de briser la glace d’une certaine manière. Et surtout, si son mariage à elle avec ce dernier lui convenait pleinement, c’était pour le mieux. La jalousie demeurait, mais elle était ridicule par rapport à avant. Et son bonheur passait avant tout.  Cependant, je demeure inquiet pour notre sœur. Les derniers événements n’ont pas été faciles et l’aurore de la fin de la guerre ne semble vouloir encore poindre.   La perte d’un enfant, les blessures subies… mes errements, les errements de nos alliés. Malgré la mort d’Harren, je pense que l’un et l’autre, l’on ressent toujours cette même envie d’en découdre et de faire plier le continent. Cela devient difficile à force des relations que nous nouons.   Je pensais à Deria notamment, malgré toutes nos divergences, sa mort m’avait réellement entaillé le cœur, chiens de Valtigar, ils ne payaient rien pour attendre. Cette hydre abominable venue de l’autre continent. Comme si deux empires pouvaient coexister sur un même continent. Mais ils ne sont qu’un moindre inconvénient. Je pensais aussi à Isla, ma troisième histoire d’amour et peut-être la seule avec qui tout restait à peu près stable si on exceptait une période où j’ai eu la mauvaise manie de me mêler de ce qui ne me concernait pas. C’est peut-être avec elle que j’ai le moins raté les choses, enfin je pense. Au vu de notre proximité. Mais ça, je ne te le dirais pas à voix haute Aegon, ça te donnerait trop raison. Je soupire. Pour le moment, il n’y a rien de prévu me concernant. Je reste le bâtard célibataire et ça m’arrange plutôt pas mal. Je t’avoue que je suis mieux seul. Quoique d’une certaine manière j’ai presque sympathisé avec Meraxes. Et je lâche un vieux rire bête, mais cette dragonne m’en aura fait voir de toutes les couleurs. Malgré les difficultés, on arrivait un peu à coordonner… ou plutôt je tentais de me coordonner à elle, soyons franc.   J’ai failli mourir sur son dos il y a quelques mois en attaquant la flotte valoise. J’ai pas vos talents pour monter les dragons je crois… même si j’avoue que cela deviendrait tentant d’un jour peut-être avoir son propre dragon à soi. La sensation en vol est extraordinaire. Peut-être l’une des meilleures choses qui me soit arrivée, certainement à cause de la torpeur provoquée par l’excitation et l’effroi. Depuis gosse j'avais cette fascination pour les dragons, et autant vous dire que lorsque Aerion m'a pris sous son aile, ça n'avait fait que décupler mon attirance pour ses créatures ailés majestueuses. Cela serait un vrai plaisir d'avoir mon propre dragon et je ne pouvais qu'envier les deux enfants de Rhaenys d'avoir obtenu ce droit de naissance, assurance écrite faisant preuve de foi. Je n'avais pas eu la chance d'assister à la naissance de la dernière couvée, cependant, assez curieusement, un lien de proximité était né entre l'un des dragonneau et moi, sous les yeux de Rhaenys. Cependant les dissention existantes entre ma soeur et moi, suite à mon retour de Dorne, avait influencé mon lien avec le dragon. Je n'avais nullement le savoir-faire de ma soeur dans le domaine, mon valyrien restait approximatif. Si ce songe n'était pas mort, je savais qu'il ne s'accomplirait que lorsque Rhaenys me redonnera son entière confiance, faisant évaporer les dernières gouttes de doutes subsistants encore. La flamme prenait une couleur bleutée, plus faible, chancelante. Le temps est écoulé, la prochaine que vous aurez de mes nouvelles, c’est quand Westeros sera conquises. Ou que je vous aurais rejoint en essayant. Tant que Rhaenys vivait, mon sort importait peu.

D’un bref souffle, je mis un terme à cette petite séance qui me permettait de me reconnecter avec mes origines, faisant remonter des souvenirs qui m’aidaient à conserver une humanité qui menaçait de s’embraser à tout instant. La force d’Aegon, le sérieux de Visenya, la candeur de Rhaenys… que de souvenirs d’une époque qui était désormais si lointaine, univers disparu dans les cendres qui conduisirent à la genèse de cette guerre. Malgré les pertes, les blessures, comme tant d’autres, nous étions le bras armé d’un Empire bien décidé à faire ployer l’Histoire elle-même. Afin de construire un avenir radieux à Rhaenys et ses enfants, j'étais prêt à beaucoup, tout même. Alors que la flamme du lumignon était déjà éteinte, je me chargeais d’étouffer le feu, non sans imaginer qu’il s’agissait là des Puissances Centrales. Bientôt, avec le redéploiement des forces impériales du Val, nous ferons trembler ce qui reste à conquérir du Continent. De l’ombre qui jadis contenait le feu, les justes verront sa flamme les protéger tandis que les derniers aliénés qui osaient résister se verraient condamner par combustion si jamais ils n’avaient pas la décence de revenir à la raison.

L’Impératrice Rhaenys Braenaryon incarne la raison, et je suis l’un des exécuteurs de ses commandements.