Cette situation ne découle que de personnes ayant oubliées leur place dans ce bas monde. La Reine des 7 Couronnes est ma Soeur et personne d'autre ! Dès que son autorité sera rétablie à travers Westeros, et croyez moi quand je vous dis que je vais l'y aider, ces petits rois qui se sont élevés contre elle serviront à nourrir Méraxès !

Je servirais à jamais ma Soeur et notre Famille ! Ils m'ont accepté parmi eux et je ne pourrais jamais remercier mon Père pour cela, je ne puis que lui prouver ma dévotion de par mes actions. Je compte également prouver à ma Soeur que je suis digne du nom et du rang qu'elle m'a donné !

Si jamais ?! La duperie ! La vilénie ! La fourberie m'ont déjà frappé ! Mon Frère et ma Soeur ont succombé à un homme que j'étranglerais bientôt avec ses propres boyaux ! Mais avant... Je brûlerais tout ce qui fait de lui un roi. Et ses alliés, tout aussi opportuniste et lâche que lui, ploieront devant notre Grandeur ! Nous devons libérer le peuple de Westeros de rois qui ne pensent qu'à eux et aux richesses qu'ils accumulent égoïstement !

Cette embuscade... M'a privé... De mon Frère... De ma Soeur... Tel le soleil lors d'une éclipse, ma vie s'assombrit à la venue de ce triste jour. Cet acte me priva de la joie de servir mon Frère. Aujourd'hui, je ne puis plus qu'honorer leur mémoire par mes actes ! Et mon châtiment arrivera bien assez tôt sur le vil lâche caché dans l'ombre de cet acte !
     

▪▪ Zaharieil ▪▪ 25 ans (quel coïncidence ! ) ▪▪ Présence : 10 ▪▪ Diverses personnes déjà présentes sur ce forum, comme Torben ▪▪ L'univers et Torben, j'imagine    ▪▪ Chronophage ? ▪▪ Soyez indulgent, je n'ai plus l'habitude   ▪▪

     

       Tout commença avec une partie de jambes en l’air entre un Dragon et une vendeuse de poisson. A ces mots, tout le monde pourrait penser que je suis un demi-dieu et je ne peux que vous donner raison, mais cette relation ne donna comme conclusion qu’un enfant sans Père. Mère tacha donc de m’élever du mieux qu’elle put et les premières années de ma vie ne se firent pas dans le luxe et la richesse des nobles d’en haut. Et bien qu’à présent mes souvenirs peuvent s’avérer confus, je vais tâcher de vous en relater quelques-uns qui resteront en moi jusqu’à mon trépas.


      Tout cela débuta par un été aussi chaud que le souffle d’un dragon. La chaleur étouffant la vie et aucune ombre, aucune rivière ou rivage ne parvenait à me soulager. Je courais alors à travers les différents étales du marché au centre de Cap de l’Ire, tout en faisant attention à ne pas bousculer d’adultes qui n’auraient pas manqué de me coller une rouste en retour. Malgré mon jeune âge, je me souviens exactement de l’emplacement de l’étale de ma Mère, même si au final tout le monde pouvait le trouver rien qu’à l’odeur, étant donné que Mère vendait du poisson… Cela me fit sourire et suite à une dernière bifurcation, mon sourire s’agrandit lorsque je l’aperçus.

      Mère était digne d’être l’une des Sept, voir les Sept à la fois ! Mais en l’apercevant, je crus déceler quelque chose qui n’allait pas. Une partie de son sourire lui faisait défaut et je voulais en connaitre la source. En arrivant sur elle, je pris un dernier élan et je me jetai dans ses bras comme à mon habitude.

      « Mère que se passe-t-il ? Demandais-je alors qu’elle me débarbouillait le visage.

      « Rien Orys… J’ai simplement chaud sous ce soleil de plomb et le poisson risque d’en prendre un coup. »

      Je descendis aussi sec de ses bras et me retourna pour lui apporter de l’eau, quand j’entendis un bruit sourd. Mère était tombée et ne bougeait plus ! J’accourus, m’agenouillai et hurlai… Du monde fut présent à mes côtés dans l’instant et on m’arracha à ma mère pour que des hommes, dont Willem le marchand de vin, puissent la transporter jusqu’à notre maison. Je n’ai pas arrêté de geindre en voyant Mère s’éloigner de moi et Elia, ma tante, vint me consoler rapidement, mais à son visage, je ne sus si je devais m’en réjouir ou non…

      Plusieurs jours passèrent et Mère n’allait pas mieux, Elia m’avait dit qu’elle était malade, très malade et que je ne pouvais pas lui parler tant qu’elle le serait. Les jours suivants furent encore pires, car d’autres personnes étaient tombées et tout le monde commençait à parler de Fièvre. Ce mot-là ne m’avait jamais plu, car à chaque fois Mère tremblait, puis pleurait quelques temps après l’avoir entendu et aujourd’hui, je me rendis compte que c’était moi qui tremblai et pleurai… Bientôt, je me suis retrouvé vêtu de noir devant ma Mère qui est parti rejoindre les Sept, cela me brisai le cœur et me laissai seul au monde…  Car même tante Elia a succombé à la Fièvre.

      Je pense avoir passé plusieurs semaines dans une grande maison, que les autres enfants appelaient « Orphelinat », mais je n’en étais pas sûr, le temps me semblant étrange durant cette période. Mais un jour, l’aube pointant après une nuit d’orage, j’entendis arriver en trombe plusieurs dizaines d’hommes vu le bruit et dont certains en armes vu le cliquetis qu’ils produisaient à chaque pas. Cela m’interpella et plus par réflexe qu’autre chose, je bondis vers la fenêtre du couloir, car c’était rare de croiser des soldats du Roi Dragon dans leur armure rutilante. Parfois même, il y avait des Nobles que les soldats protégeaient et parmi eux de jolies dames… A ces mots des larmes montèrent et empourprèrent mes joues… J’ouvris pourtant grand les mirettes lorsque passa un Noble couvert de plus d’or et de Joyaux que je n’en avais jamais vu !

      Il s’arrêta devant l’orphelinat dans un concert de trompettes et de cornes. Toutes les matrones en sortirent et tombèrent au sol en signe de soumission, seule la Mère des Mères n’y mit qu’un genou en baissant la tête. Il s’adressa à elle d’une voie forte, pleine d’assurance, avec l’habitude de commander et de voir ceux autour de lui s’exécuter.

      « Où est l’enfant ? Où est mon fils ?! demanda-t-il en appuyant chaque mot, comme le grondement rauque et sourd d’un Dragon.

      « Il vient de perdre sa Mère de la Fièvre et nous l’avons recueilli suite à cela, car aucune famille ne lui restait mon Roi.

      « J’en prends la charge dès ce jour et je vous récompenserai d’en avoir pris soin, menez moi à lui. Maintenant !

      « Oui, Sire ! Répondit la vieille »

      Je n’arrivais pas à croire que le Roi Dragon en personne était là ! Sous mes Yeux ! Un être qui tient le monde entre ses pommes. Cela me donna presque le tournis et j’en avais presque oublié qu’il était venu chercher quelqu’un qui avait perdu sa mère et qu’il avait appelé mon Fils ! Interloqué par cette nouvelle, j’en conclu rapidement qu’il devait s’agir d’un autre enfant, je n’étais pas le seul arrivé ces dernières semaines et cela ne pouvait être moi. Je m’en retournai à ma chambre, même si je ne pouvais m’empêcher de tressaillir à chaque pas que je sentais. Chaque pas qui se rapprochait… Inlassablement… de moi ! Et malgré cela, je sursautai quand la porte s’ouvrit et que je vis le Dragon s’avancer. Aucun bruit n’osait s’aventurer en dehors de ma gorge et je restais là, assis sur mon lit, comme un fétu de paille dans une réserve. Le Roi vint s’assoir à mes côtés…

      « Orys, je vais t’emmener avec moi et j’assumerai la responsabilité de ta charge. Je t’élèverais avec ton frère et tes sœurs, je ferais de toi l’homme que tu as toujours été destiné à devenir et bien que je ne me pardonnerais jamais de t’avoir fait défaut dans tes jeunes années, je suis là à présent… Mon Fils ! »


      Ces deux derniers mots changèrent radicalement ma vie, comme vous pouviez vous y attendre. Je pleure la mort de Mère chaque jour que les Sept font et défont, quelque part je suis même mort avec elle pour renaitre quelques temps plus tard sous le joug de mon Père, le Roi ! Ma vie a tellement changé depuis… Depuis toutes ces années. Par ailleurs, un autre souvenir mérite que je vous le conte. Vous me demanderez surement comment j’ai tué mon premier adversaire et si je vous annonçais l’avoir empalé en trébuchant, j’aurais l’air d’un benêt, je vais donc plutôt vous raconter le jour où j’ai vu des dragons éclore…


      Ce fut lors de notre adolescence que Père convoqua tous ses enfants et  je sus alors que quelque chose d’important se tramait, car Baâl m’avait demandé de rester en retrait, ce qui en soit était exceptionnel. Comprenant d’instinct ce que cela impliquait, je ne dis rien. Aegon, Rhaenys et Visenya furent plus contrariés que moi, mais je choisis à ce moment de rester impassible, afin qu’ils ne réagissent pas, non plus.

      Notre Père nous avait donc convoqués et sur son ordre, deux valets apportèrent à Visenya et Rhaenys un coffre pour chacune. Je me sentais décontenancé par tout ce cérémoniel, car Père n’avait dit que quelques mots et l’atmosphère semblait chargée, comme si Bélarion soupirait juste à côté. Ce sont les mains tremblantes que mes sœurs ouvrirent leur coffre et découvrirent un œuf de dragon pour chacune. Un Œuf… Bien que comprenant ma place, je ne pus qu’être attristé de ne pas être Targaryen à part entière ! Un Œuf de Dragon ! Il y a avait de quoi en perdre la tête et au bout d’un moment, je me rendis compte que j’étouffais réellement ! Il n’y a que peu de choses qui peuvent faire oublier à un homme de respirer et je pense en avoir découvert une…

      Suite à cet évènement, plusieurs mois passèrent sans nouvelle de ces deux œufs, bien que Rhaenys passait ses journées à feuilleter tous les livres traitant des dragons. Seul Aegon pouvait à l’heure actuelle se montrait plus qu’enthousiaste, car Père lui avait légué Bélarion, son propre Dragon ! Pourtant, un soir alors que je relisais plusieurs des plus anciens parchemins des mestres, Aegon et nos sœurs entrèrent dans ma chambre. Ils me détaillèrent alors un plan pour faire éclore les œufs et j’en fus proprement estomaqué, car ils trouvèrent tout à fait raisonnable de se jeter dans un brasier avec l’œuf pour les faire éclore… Encore, plonger dans un bain bien moussant et chaud pour les voir éclore et pousser la chansonnette, ça reste plausible, j’ai lu ça sur un parchemin, me semblait-il… Mais sauter dans un brasier ! Je fis donc part de mes inquiétudes quant aux risques inhérents à de tels plans, mais ils insistèrent tous et Aegon voulait même les accompagner, un peu comme s’ils allaient partir en ballade… Je me rangeai au final à leur point de vue, voyant bien que rien de les feraient changé d’avis.

      Le matin suivant, avant que le soleil n’émette même la moindre lueur, j’étais en train de ramasser du bois avec Aegon pour que le brasier soit assez chaud. Je me retins à ce moment-là de comparer cela au fait de planter sa propre pique dans le sol en se disant que si notre tête était en haut, on verrait mieux au loin. Non, ce n’était certainement pas une bonne idée, que ce soit pour le bois ou la pique, mais je ne dis rien. Alors même qu’Aegon mis le feu au buché, je vis mes sœurs se dévêtir ce qui n’était pas pour me déplaire au passage, même si je ne pus qu’en rougir  lorsqu’elles se tournèrent vers moi pour leur donner les œufs.

      Elles avancèrent alors vers le brasier avec Aegon pour terminer la marche. Je faillis crier lorsqu’ils pénétrèrent à l’intérieur, mais une nouvelle fois, je me suis abstenu. Et ce n’est que plusieurs heures plus tard, lorsque presque toutes les flammes vacillèrent au vent, que je les vis se relever… Rhaenys et Visenya avec un dragon sur l’épaule, Aegon s’esclaffant derrière elles.


      Alors, cela valait le coup d’œil, n’est-ce pas ? Encore un peu et j’en émoustillerai ces jeunes âmes ! Pour cela, j’imagine qu’il faudrait aussi vous raconter mon mariage… Par les Sept ! En y repensant maintenant, les Dorniens savent recevoir, même si j’imagine que s’ils étaient aussi bons pour le combat qu’à faire la fête la moitié de Lancehélion n’aurait pas brûlé peu avant cette soirée...


      Les préparatifs furent plus brefs que je ne pensais (espérais ?) afin d’organiser un tel évènement ! Déria avait réussi à rassembler une foule de monde, un millier de personnes pour elle et moi... J’imagine qu’au-delà de notre union, elle souhaitait renforcer sa position au sein de son royaume tout en prouvant au monde que Dorne était là ! Faire circuler autant d’hommes dans la ville et éviter que les invités ne passent par les quartiers détruits ne menait qu’à cette conclusion. Je ne pouvais que saluer cette initiative, après tout j’allais me lier à elle et j’espérais bien qu’elle était apte à mener Dorne pour le bien du Royaume, mais aussi de Peyredragon. Après tout, plus Dorne est fort et engagé dans la guerre, moins Peyredragon aura à souffrir d’une guerre prolonger avec Le Noir… Et ma sœur m’a envoyé ici pour cette raison, je n’en ai pas douté un instant.

      Un valet me tira de pensées en m’indiquant que Déria me réclamait auprès d’elle, après tout je m’étais éclipsé de la soirée pour évacuer la pression de ma vessie et au final, je m’étais retrouvé à évacuer d’autres pressions par la même occasion… Reprenant donc le chemin de ma table, je me retrouvai rapidement dans une danse endiablée, comme seuls les Dorniens savent le faire, avec une noble que j’avais sauvé lors de l’attaque des pirates !
Aahh… Ces bâtards de Fer-Nés avaient fait fort en attaquant Lancehélion ! J’ai bien aimé en trucider à tour de bras. Je me souviens encore de leur débarquement, le pire étant qu’ils ne cherchaient qu’à brûler et saccager. Dès qu’ils se heurtaient à une résistance, ils se repliaient pour mieux brûler le quartier voisin. Compréhensible, mais agaçant… Courir après tout en ralliant les Dorniens n’avaient pas été chose aisée et je ne peux encore une fois que saluer Lord Grafton pour le présent fait au tournoi de Goëville. Cette épée est d’une qualité !

      Et la danse pris fin dans un tonnerre d’applaudissement… Je saluai respectueusement ma cavalière, mais je m’éclipsai un peu trop prestement pour être courtois. Bien que j’en fusse conscient, j’ai toujours pensé à cela comme d’une tâche ingrate et ma Mère d’adoption, celle de Rhaenys, ne fit jamais trop d’efforts avec moi au vu de ma naissance et je ne lui ai jamais reproché, bien au contraire. Arrivant avec peine auprès de Ma Dame, je m’excusai discrètement auprès d’elle pour cette absence sous couvert d’un baiser. Après tout, mettre en rogne son épouse dès son mariage n’était pas la meilleure chose à faire…
     
      Je continuai de profiter de la fête en discutant avec maintes et maintes nobles de diverses contrées, mais surtout auprès des Dorniens. Me faire accepter était vital dans ma quête de guerre et de vengeance ! Plus j’en rallierais et plus j’aurais de poids pour aiguiller le conseil restreint de mon épouse. Il était vital d’aider Peyredragon et personnellement, je me dois de redorer mon blason auprès de Rhae. Nos dernières conversations m’ont laissé un goût amer et maintenant que ce loup est dans le terrier du Dragon, je me dois prestement de lui rappeler l’importance de nos liens !

      Mes pensées continuèrent de se presser dans mon esprit pendant quelques heures et je n’obtins le calme qu’à la fin de banquet, lorsque Déria me prit la main pour que nous scellions à jamais notre union…


      A présent, que je vous ai livré de précieux mots, j’ai une question. J’ai été le Fils d’un Roi, la Main-amante d’une Reine, le Premier d’une lignée, le mari d’une autre… Mais encore ? Allons… Pensez-vous que ma vie se résume à cela ou me permettrez-vous de transcender tout cela pour continuer de vous la conter ?