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 The Mystics (An 2, Mois 5, Semaine 1) [Tour X - Terminé]

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MessageSujet: The Mystics (An 2, Mois 5, Semaine 1) [Tour X - Terminé]   The Mystics (An 2, Mois 5, Semaine 1) [Tour X - Terminé] EmptyLun 10 Oct - 23:43



The Mystics
Torrhen Braenaryon & Isla Chelsted

Castel d'Herpivoie, Terres Braenaryon Semaine 1 du mois 5 de l’An 2 de l’Ere des Luttes
Le convoi est arrivé en toute fin de journée. Je les ai vus arriver, enfin. Mes petits, mes tous petits. Dans le chariot des Sombryndor, avec la même méthode que durant la campagne de l’Orage. J’ai pu les prendre dans mes bras, tous les deux. Si jeunes, si petits. Ils n’ont pas encore un an. Ils grandissent, ils changent si vite. L’odeur de fumée de la ville ne gâche rien des retrouvailles. Je les ai quittés dix jours plus tôt, mais j’ai l’impression que des mois ont passé. Je suis passé par le feu et par la mort pour les retrouver, et je me remplis les poumons de leur odeur. Les incendies sont circonscrits depuis la veille, mais il y a encore des feux de camp par milliers dans la plaine, et quantité de bûchers funéraires. Les hommes continuent d’empiler les corps, une fois débarrassés de leurs armes et de leurs armures. Mes enfants, au moins, ne voient pas le spectacle de ceux qui déblaient le champ de bataille, qui découpent les corps des chevaux abattus, de ceux qui trient les pièces d’équipement, de ceux qui sont regroupés dans des charrettes tirées par des bras ou des bœufs, pour les amener dans les fosses où ils sont brûlés. Plus de dix mille corps au dernier décompte. Un carnage, comme Eysines, sans doute, mais moins terrible que Buron. En repensant à l’affreuse bataille dans le blizzard, je m’effleure machinalement l’abominable cicatrice qui me déchire les traits.


Mais Aeden crie et fait chouiner sa sœur. Je les conduis vers la chambre de leur mère, encore alitée. Deux jours à peine depuis la fin des combats, et les petits tomberont bientôt de sommeil. J’en profite, alors. Et je pousse la porte pour y entraîner Aeden et Athynéa, qui crient, rient et jouent avec leur mère jusqu’à ce que tous ne tombent de fatigue et ne s’endorment. Je lâche un regard vers la nourrice et les Sombryndor, vers la garde. Je supervise l’installation des gamins dans la chambre d’à côté, attenante à celle de Rhaenys. Ils dorment déjà, quand ils sont posés dans deux berceaux de bois rembourrés de matelas et couvertures, sous bonne surveillance. Il est encore tôt, le jour décline à peine. Mais l’effort et les retrouvailles les ont rompus, comme leur mère. J’embrasse mes petits dans leur sommeil, je retourne embrasser ma femme sur le front, déjà rendormie aussi, lui soufflant que je reviendrais vite.


Il me reste tant de devoirs à accomplir. Voir Nelya pour le décompte funeste de la bataille, de ce qu’elle coûte et rapporte, de ce que l’armée nécessite de vivres, matériels, fourrages, pour continuer la lutte et forcer la poursuite de l’ennemi. Je dois voir Orys et Garlan, pour leur donner mes ordres pour la remise en marche de l’armée au plus vite. Discuter avec Mina est indispensable, aussi, mais moins urgent ; cela attendra le lendemain. Pareil pour Helena Hoare, qui m’aidera avec les prisonniers du Conflans. Avant tout cela, pourtant, j’ai quelque chose de personnel à régler.


Je prends mes renseignements auprès de la Garde. Et repars dans les couloirs d’un pas vif, au rythme un rien perturbé par un infime boitement de la jambe gauche, qui parfois m’élance quand la blessure reçue à Eysines se réveille et me fait souffrir. Au-delà des fenêtres, on voit les reflets orangés que prend le soleil, et la brume qui monte depuis le fleuve pour draper la plaine de volutes presque éthérés, couvrant le champ de bataille et les milliers d’hommes qui pansent leurs plaies, préparent leur repas, soigne leurs équipements. Quelques instants plus tard, je toque d’une main ferme contre la porte d’un appartement alloué à l’un des membres du Conseil du Collège Impérial.



| Bonsoir, Conseillère Chelsted. |


Certains savent. Des gardes nous ont entendu, à Fort-Darion. La rumeur n’éteint pas la politesse. Mon cœur se serre, en la voyant ouvrir. J’entre, et referme derrière moi le lourd huis, avant de la regarder à nouveau. Si jeune, si belle, si douce. Il n’en reste pas moins que j’ai la mine contrite, le visage fermé. Je m’en veux, je me sens coupable. Elle a été là pour moi, quand j’ai appris pour le Prince et que je suis revenu des Piz d’une humeur bien sombre. Je n’ai pas été capable de la remercier, ni même de la traiter avec la plus élémentaire des politesses. La situation reste compliquée, aujourd’hui. C’est très nouveau, pour moi. Il y a beaucoup de choses que j’ignore ; comment gérer mes émotions vis-à-vis d’une femme qui n’est pas la mienne, et comment gérer justement la situation avec ma propre épouse. La seule chose dont je suis certain, c’est ce que je ne veux pas être.


Je me saisis de la main d’Isla, doucement, attendant un consentement implicite au contact. Je la regarde, hésitant, toujours d’apparence aussi froid et réservé, mais cette hésitation, ce doute, confirme avoir été atteint, touché, par elle et par l’attention qu’elle me porte. Je dépose un baiser sur son revers, j’accroche son regard.



| Je suis désolé de n’être pas revenu te voir avant mon départ, de ne t’avoir fait passer ni mot ni quoi que ce soit d’autre. Je ne veux pas avoir voulu donner l’impression d’avoir pris ce que je voulais et de ne plus avoir besoin de toi. Ce n’est pas moi. |


Je ne sais pas si j’ai le droit de la toucher, de la serrer. Mais j’en ai envie, physiquement et moralement épuisé. Et j’ai honte d’en avoir envie, car Rhaenys se repose deux étages au-dessus, et que j’ai tout autant envie d’être auprès de ma femme.


| C’est… Une drôle de situation. Je ne sais pas comment la gérer. Je suis content que tu sois venu. Même si je n’ai pas demandé à ce que tu viennes pour des raisons personnelles… Je suis quand même heureux de te revoir, et de voir que tu vas bien. |


Je n’ai pas lâché sa main, que je caresse du pouce.


| Es-tu bien installée ? |


J’ai envie de l’embrasser.


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MessageSujet: Re: The Mystics (An 2, Mois 5, Semaine 1) [Tour X - Terminé]   The Mystics (An 2, Mois 5, Semaine 1) [Tour X - Terminé] EmptyMer 12 Oct - 21:51


The Mystics

@Torrhen Braenaryon & @Isla Chelsted

Depuis le départ de Fort-Darion de l’Empereur et son armée, les journées d’Isla avaient été bien remplies. Ou en tout cas, elle s’était empressée de se trouver des dizaines de tâches à faire afin de s’occuper les mains, et l’esprit: des lectures d’anciens livres à peine dépoussiérés, des discussions avec des mestres érudits pour réfléchir à une tournure de phrase, des écrits législatifs à pousser dans tout l’Empire, des réflexions personnelles sur l’avenir de cet Empire et de son Empereur… Torrhen. Il était bien plus présent dans ses pensées qu’elle ne l’aurait souhaité, depuis ce jour fatidique de l’annonce du décès du Prince. Ce jour-là avait amené avec lui une morose ambiance et le deuil, que l’Empereur portait en lui et sur son visage. Il souffrait, il avait été incapable de le cacher, d’autant plus à Isla, qui avait fait sa principale préoccupation de servir ses Majestés, l’Empereur et l’Impératrice, du mieux qu’elle le pouvait. Selon l’insulaire, cela impliquait une certaine anticipation de l’humeur et des sentiments, et c’était avec cet engagement et cette certitude qu’elle était allée trouver le Vieux Loup, après l’annonce officielle de son retour. Ils avaient conversé, il lui avait partagé sa douleur. Et la Chelsted, à la fois par devoir et par envie, avait instauré le contact entre eux, rompant la dernière distance qui s’était déjà considérablement amincie depuis quelques semaines, au fil de leurs échanges, parfois techniques et compliqués, mais toujours stimulants. Touchée par sa vulnérabilité, Isla s’était sentie plus proche de Torrhen, à tel point que le soulager des maux qui le hantaient devint une priorité, associée à un besoin d’intimité tactile. Par le biais de touchers et de baisers, ils avaient aboli les derniers centimètres professionnels qui les séparaient, dans un tourbillon de souffles mêlés et d’étreintes enflammées.

Et puis il était parti. Isla ne pouvait dire s’il avait pris soin de l’éviter dans les couloirs, ou si elle-même avait préféré choisir les chemins et les moments où elle ne le trouverait pas, mais toujours était-il qu’ils n’avaient pas échangé de mots depuis ce moment. Sauf sur papier, à l’issue de la bataille, lorsque les mots de l’Empereur lui parvinrent. Il disait s’être mal comporté, et avoir une mission à lui confier. Elle devait rejoindre le couple impérial qui se préparait à Herpivoie, et amener les héritiers. La Chelsted avait donc pris la route avec le reste du convoi. Sa voiture était confortable, privilège sans doute d’être parmi les conseillers de confiance du couple impérial, et le calme relatif qui régnait à l’intérieur qui favorisait l’échappée sauvage de ses pensées. Relatif car les héritiers semblaient bien décidés à maintenir leurs gouvernantes éveillées à travers des petits babillages et cris. Tendrement, elle les regardait jouer, avant de détourner son regard pour l’amener vers les plaines qui s’imposaient à elle. Le champ de bataille était encore La jeune femme se mit à penser à nouveau à Torrhen et à leur étreinte, dont le souvenir était encore frais dans sa mémoire. Elle se souvint également des quelques fois pendant ces longues journées où elle s’était surprise à y repenser, dans la solitude de son bureau d’études à Fort-Darion.

Le jour touchait doucement à sa fin, faisant tomber sur le castel d’Herpivoie un terne voile orangé. Depuis plusieurs mètres maintenant, une odeur de fumée avait envahi l’habitacle, confirmant par la même occasion les nouvelles qui étaient parvenues du front, sur l’incendie qui avait eu lieu. D’un coup, la peur lui tordit les entrailles, alors que le convoi approchait du point d’arrivée: Rhaenys. N’ayant eu de ses nouvelles que de la part de l’Empereur, elle était restée à imaginer le pire, tout en espérant le meilleur. Torrhen disait qu’elle avait été blessée. Par les Dieux, faites que ce ne soit rien de grave. Cette pensée, Isla se l’était répétée en boucle, lorsqu’elle perdait le sommeil en imaginant son amie dans le tourment et la douleur. La jeune femme appréhendait fortement le moment où elle pourrait enfin revoir sa Princesse. Aujourd’hui, elle allait pouvoir obtenir la vérité sur sa condition. Quelle hypocrisie de parler de vérité alors qu’elle portait conjointement avec Torrhen le secret de leur incartade passée sur les épaules.

Le champ de bataille était encore jonché de corps, humains, chevaux, de débris en tous genres, de petits foyers de braises. Une forte odeur de sang semblait transpercer les vitres de la voiture. Cette vision rappela à Isla sa propre expérience à accompagner Rhaenys sur les champs de bataille, et pour éviter pareille vision aux héritiers, elle ferma les rideaux.

Lorsqu’ils arrivèrent au castel, les gouvernantes attrapèrent les petits et descendirent de la voiture. Isla imaginait qu’elles les amèneraient directement à leurs parents. Tant mieux, cela lui laissait un peu de temps pour trouver ses quartiers et reprendre ses esprits. Ensuite, elle devrait trouver l’Empereur, afin qu’il lui partage ce pourquoi il l’avait fait quérir. Si elle était prête et déterminée à le servir autant qu’elle pouvait, le poids des non-dits entre eux deux semblait l’empêcher de réellement profiter du soulagement de les retrouver tous les deux en vie, Torrhen et Rhaenys. Sans compter que Rhaenys était là, et qu’elle avait plus que besoin de son soutien. Isla ne pouvait pas faiblir et se laisser distraire par l’Empereur, pas maintenant. Les enfants disparurent de son champ de vision lorsqu’elle mit pied à terre, puis elle se mit à suivre les hommes qui avaient récupéré les bagages pour les monter dans le château. On lui indiqua ses appartements, et lorsque la porte se referma, elle entreprit de déballer des parchemins qu’elle avait amené depuis Fort-Darion. Il fallait dire qu’Isla avait pris l’habitude de prendre du travail pour combler des moments éventuels d’ennui. Et puis se plonger dans les parchemins avait toujours été une bulle familière pour la jeune Chelsted. Soudain, elle entendit toquer et se raidit.

Prenant une légère inspiration, elle ajusta légèrement sa tenue, époussetant le tissu d’un revers de la main, remplaçant sa longue tresse blonde entre ses omoplates. Elle s’avança vers la porte qu’elle ouvrit en un seul geste.

La voix grave de l’Empereur la salua par son titre. L’insulaire inclina doucement la tête en signe de respect, dissimulant le léger sourire qui venait déformer ses lèvres.

« Majesté. »

Isla recula d’un pas, laissant Torrhen s’avancer dans ses appartements et refermer la porte derrière lui, rappelant ainsi à sa mémoire leur dernière rencontre. Il semblait marqué par les récents combats, encore plus qu’auparavant, remarqua la Chelsted. Ses traits de visage étaient plus durs que dans son souvenir. Il lui prit la main, la portant à ses lèvres. Ses mains étaient délicieusement rugueuses, sans doute forgées par le maniement des armes de guerre auxquelles il était habitué. Isla se souvint s’être déjà fait cette remarque, lors de leur dernière entrevue, alors que ces dernières parcouraient son corps, suivies par des baisers apaisants. Les poils de sa nuque se hérissèrent lorsqu’il prit à nouveau la parole.

Torrhen s’excusa de son comportement avant son départ. Il semblait en proie à des questions intérieures, comme si quelque chose retenait ses gestes et sa parole. Allait-il continuer en lui disant qu’il regrettait ce qu’il s’était passé entre eux ce jour-là, dans une sensuelle intimité ?

« Tes excuses sont tout à ton honneur, mais elles ne sont pas nécessaires. Nous avons tous deux beaucoup à faire, et je ne saurais me mettre entre toi et l’Empire. »

Isla avait une vision très claire de sa position au sein du Collège Impérial. Jusqu’à leur dernière rencontre du moins. Cependant, lorsqu’elle le voyait à présent, elle sentait ses pensées divaguer sur d’autres sujets bien différents. Son regard la sondait au plus profond d’elle-même, semblant détailler chaque pensée, chaque fragment de son âme. Cela aurait pu la gêner. Mais une étrange confiance s’était installée entre eux, et elle accueillit ce moment avec plaisir. L’insulaire se sentit sourire, lorsqu’il reprit la parole à nouveau, évoquant des sujets plus personnels, qui semblaient faire écho directement à ses propres pensées. Il n’évoqua pas directement le sujet de leur conversation, laissant planer les non-dits et les sous-entendus, ce qui convenait parfaitement à Isla qui avait appris au fil des années à s’épanouir dans ce type de conversations. Même si aujourd’hui, elle devait bien dire qu’elle avait une saveur différente. Souhaitant néanmoins lui montrer son soutien, elle plaça sa main au-dessus de la sienne et lui répondit.

« Je suis contente que tu m’aies fait venir, et je suis prête à accomplir la mission que tu souhaites me confier, bien entendu. Je suis également soulagée que tu ailles bien, malgré les combats… Tu vas bien, n’est-ce pas ? Tu as pu aller voir tes enfants ? Ils t'ont réclamé, toi et leur mère, pendant le voyage. » lui dit-elle, pensant que cela lui ferait plaisir de le savoir.

Elle prit une inspiration, avant de reprendre :

« Quant à la situation que tu évoques, il nous appartient de la prendre en main pour en faire ce que nous souhaitons. »

Nul doute qu'ils en reparleraient. Mais Isla n’avait pas honte de ce qui s’était passé. Les épreuves qu’elle avait traversées avaient affirmé sa confiance en elle et sa détermination. L’insulaire savait ce qu’elle valait, ce qu’elle pouvait apporter. Et ce qu’elle voulait. Les relations amoureuses ne l’avaient jamais effrayées, et sa jeunesse avait été la source d’une multitude de plaisirs variés et insouciants. Alors elle était bien décidée à ne pas commencer maintenant à douter ou à laisser place à l’indécision. Ce qu’elle avait voulu, elle le savait, c’était aussi ce que Torrhen avait voulu sur l’instant. Il avait eu besoin d’elle et elle avait répondu présente. Il n’y avait pas de quoi avoir honte. Pourtant, Torrhen semblait plus hésitant.

« Je viens tout juste de déposer mes bagages, mais oui, cela fera largement l’affaire. » lui dit-elle en parcourant la pièce des yeux.

« C’est une amélioration certaine de mes précédents quartiers lorsque je suivais Rhaenys à travers les combats. » reprit-elle avec un air entendu. Effectivement, ses quartiers précédents se résumant à une vague tente subissant les assauts du vent et de la pluie, la différence était sans appel.

Son visage se ferma légèrement lorsqu’elle repensa à sa Princesse. Doucement, elle dégagea sa main de celle de Torrhen, la fit retrouver l’autre et les lia devant elle. Plongeant son regard dans le sien, elle lui demanda, avec aplomb :

« Comment va-t-elle ? »

C’était la première question qu’elle voulait réellement lui poser. La seconde, plus impertinente, lui brûlait déjà les lèvres: Torrhen avait-il avoué à Rhaenys ?

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Isla Chelsted
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MessageSujet: Re: The Mystics (An 2, Mois 5, Semaine 1) [Tour X - Terminé]   The Mystics (An 2, Mois 5, Semaine 1) [Tour X - Terminé] EmptyJeu 13 Oct - 14:05



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Torrhen Braenaryon & Isla Chelsted

Castel d'Herpivoie, Terres Braenaryon Semaine 1 du mois 5 de l’An 2 de l’Ere des Luttes
Je me sens gêné, hésitant. Un peu gauche et très stupide ; je suis tiraillé. D’un côté, j’ai l’influence de mon épouse, de ce mariage qui nous unit et de ses conditions particulières, où dès le départ, pour préserver sa propre intimité, ses propres désirs et goûts. Je sais qu’au tout départ, Rhaenys voyait comme moi notre union comme une alliance de circonstances. Elle aime son frère depuis si longtemps, et désire d’autres hommes, à tel point qu’il lui aurait sans doute semblé inconcevable de renoncer aux plaisirs hédonistes d’une vie de jeunesse et de plaisirs déculpabilisés. Profiter des épées du Nord, de l’expérience du Vieux Loup à sa tête, consentir à engendrer une génération de louveteaux à écailles, et continuer de jouir de tout ce qui lui plaît tant dans l’existence. De mon côté, cela semblait être le compromis parfait entre l’impératif politique et stratégique du remariage, et mon envie, mon besoin d’alors, de ne pas placer tous mes espoirs et mes aspirations personnelles dans une relation dont les précédentes versions s’étaient toutes avérées décevantes, douloureuses, et parfois même cruelles. Un moyen, aussi, d’entrevoir moi aussi une forme de liberté personnelle qui me servirait à me réfugier… Essentiellement dans le travail, en réalité. Mathie, ma compagne d’alors, s’étant avérée être une espionne d’Harren le Noir placée dans mon entourage…


D’un premier côté, donc, l’autorisation de me montrer libertin si je le désire. Plus que ça, même, puisque Rhaenys m’a annoncé dès le premier jour que je pourrais cumuler les conquêtes, les partager ou non avec elle –la nymphe étant capable d’amour et désir pour tous-, engendrer si je le souhaite des fruits de ces amours libertaires… Et de l’autre côté finalement, le poids de ma propre socialisation, de ma culture. J’avais entrevu, jadis, les résultats de relations interpersonnelles, d’amours qui se croisent et se décroisent. J’ai connu les conséquences. Et tout ce que je fais qui n’aille pas dans le sens de Rhaenys, de notre maison et de nos liens de devoir autant que d’amour, m’incline à ressentir la plus profonde des culpabilités. Comment pourrais-je être un bon mari en étant accaparé par d’autres caresses que celles de mon épouse légitime ?


Est-ce seulement le bon moment de se poser ce genre de question ?


J’ai envie, pourtant, de ces caresses. Les promesses et propositions susurrées de mon épouse ont fait leur nid, en moi. Et ce n’est pas tellement sa faute. Toujours, j’ai été attiré par les femmes dont l’esprit me plaît. Je me suis contenu, l’essentiel du temps, pour des raisons de devoir et de statuts, pour ne rien compliquer. Tomber sur Isla Chelsted, nue dans une rivière, après avoir été touché par son histoire racontée entre deux sessions de travail en pleine campagne de l’Orage, a ébranlé quelques convictions. Plus encore, qu’Argella Durrandon ai tenté de m’embrasser, de me faire lui succomber, tout autant que d’autres tentatives venant d’autres femmes, m’a fait me rendre compte finalement de l’intérêt que l’on peut nourrir pour moi. C’est chose nouvelle à mes yeux, quand jadis on ne me voyait que pour le Roi que j’incarnais. Et aujourd’hui, l’Empereur ? Que l’on me désire, marié, sans attentes exprimées, m’honore, me flatte, mais me dérange. Je ne sais à quel point tout ceci est réel ou factice, comme des caresses dans le noir pour révéler au matin le mensonge qu’elles enrobent. Je ne sais si Isla s’est sentie obligée de réconforter un vieil homme, mais je ne crois pas qu’elle l’ai fait à dessein. Cela pose question, toutefois. D’autant plus que s’il est simple d’assumer l’amour éperdu que je voue à ma propre femme, car il est strictement défini par les liens et sacrements du mariage, je ne sais pas comment assumer ce que je ressens pour Isla, ce qui est légitime ou non, ce que je peux en attendre…


Tout cela est si compliqué, pour moi.


Et ce n’est en sus ni le lieu ni le moment pour discuter de tout ça. Je vais devoir repartir me battre, car si la victoire a peut-être été décisive, elle ne peut se suffire à elle-même car l’ennemi doit être poursuivi pour être complétement battu. Des éléments déjà s’échinent à contraindre l’ennemi dans son repli, le pourchassent et le cernent, mais je devrais bien être là pour le coup de grâce. Présent aussi bien pour des motivations politiques et historiques que pour la proximité que je dois à mes garçons, à tous ces gens d’armes qui se battent et qui meurent en arborant sur le poitrail le blason du Loup et du Dragon. Et pourtant… Malgré cet impératif presque vital, j’ai envie de m’exprimer sur tout ça. Et je pense le devoir à Isla, qui n’a rien fait pour mériter cette situation. Le contact de ses mains m’électrise ; il est différent de celui de Rhaenys, qui manie l’épée et s’accroche à sa selle et ses rênes pour monter constamment Meraxès, mais il y a en elle une douceur et une chaleur bienvenues qui me réchauffent le corps autant que l’âme. Impossible de ne pas repenser à cette fin de nuit ensemble, où après l’ardente libération des passions et des corps, les caresses s’étaient faites plus douces, plus réconfortantes.



| Je les pense tout de même nécessaires, Isla. D’autant que tu considères ta place avant nos rapports, et cela aussi est honorable. Cela ne change rien au fond ; je ne veux pas que tu puisses penser que j’ai profité de toi pour abuser de ta gentillesse et de ta bienveillance. |


Je serre les lèvres, mâchant mes mots avant de finalement les lâcher.


| Ce qu’il s’est passé, je l’ai ardemment désiré. Et je le désire encore. |


Ni le lieu, ni le moment. Mais on ne peut retirer à un Stark son devoir et son souci d’honnêteté. La jeune femme entrecoupe nos explications d’un intérêt pour moi, pour ma santé et pour ce que j’ai enduré que je sens profonds et sincères. Je souris doucement, étincelle dans le fond de mes yeux de glace, quand la belle évoque mes enfants.


| Quelques menues plaies et bosses. Considérant ce que j’ai enduré ces vingt-cinq dernières années, et ça… |


Je porte et guide sa main jusqu’à effleurer les abominables cicatrices me lacérant le visage.


| Je peux me considérer chanceux ; je n’ai versé que peu de mon sang sur l’autel de la Gloire. Quant aux enfants oui, sitôt que vous êtes arrivés, j’ai mandé Mina Swann et Gawain Chyttering, tous deux chargés de leur protection, et j’ai pu profiter d’eux avant de les amener voir l’Impératrice leur mère… |


Je laisse le reste en suspend. Si l’insulaire a pour elle sa proximité avec Rhaenys et maintenant avec moi, il y a des moments qui restent purement liés à la maison Braenaryon et aux frontières directes de son sang. Je reprends, face à elle, quand elle évoque ses quartiers et aborde plus frontalement le sujet de l’Impératrice. Elle a repris une plus saine distance, la conseillère juridique du collège. C’est aussi vertueux que frustrant


| La tente a aussi ses avantages… Mais ici, c’est bien aussi. La vue n’est pas terrible, pour le moment, mais quand la plaine aura été nettoyée, le coucher de soleil est magnifique, sur le fleuve. |


Que dire, par contre, sur Rhaenys ? J’hésite, longuement, m’approche du feu non loin même si ce sont les quartiers d’Alys pour y réchauffer mes mains, phalanges déployées en deux paluches bien à plat.


| Rhaenys a vécu directement les événements, Isla. Je l’ai envoyée à Dorne pour y précipiter la fin des Martell, et rallier ce qui pourrait l’être. Elle a combattu… Et a perdu notre fils. Elle a dû subir l’intervention des mestres pour éviter de perdre trop de sang. Et l’Impératrice a dû procéder aux rites d’inhumation seule, en terre étrangère. Puis elle a rallié le Prince Roward Martell à notre cause et elle a accouru jusqu’ici pour me tirer d’un piège dans lequel je pensais justement faire succomber nos ennemis. |


Je fais une pause, soupirant, avant de me retourner. De faire face, grave, à Isla.


| Il y a deux jours, elle a ouvert le passage à l’armée en incinérant les défenseurs d’un corps de garde aux mains de l’ennemi, puis a ravagé de son feu deux divisions de cavalerie, avant de poursuivre les valois. Elle a été touchée à l’épaule ; l’armure qu’elle portait a encaissé la majeure partie du choc, sinon elle aurait pu perdre son bras, et la vie. La blessure n’est pas mortelle ; elle va récupérer, mais il faudra du temps… |


J’hésite, baissant un court instant les yeux, avant de reprendre.


| Elle est marquée, Isla. Par ce qu’elle a vécu dans le sud. Elle aura besoin de ton amitié, même si son tempérament lui fait pour le moment repousser toute aide… Et elle sait. Pour nous, je veux dire. Je le lui ai dit. |

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MessageSujet: Re: The Mystics (An 2, Mois 5, Semaine 1) [Tour X - Terminé]   The Mystics (An 2, Mois 5, Semaine 1) [Tour X - Terminé] EmptyVen 14 Oct - 15:48


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Il insistait, le Loup, sur ses excuses et le fait qu’elles étaient nécessaires. Encore une fois, il montrait des qualités qui résonnaient profondément en Isla et qui avaient en grande partie été responsables de la nuit passée ensemble. Elle ne lui avait pas répondu, sachant bien qu’il n’était pas nécessaire de continuer à confronter leurs deux visions. Il avait l’honneur de faire amende honorable pour la faute qu’il pensait avoir commis, ce qui était amplement suffisant. Le reste des avis et sentiments de chacun leur était privé, et une portion de ceux-ci étaient à régler avec les Dieux. L’insulaire se replongea dans ce souvenir partagé de leur nuit à deux lorsque l’Empereur réaffirma sa position. Si elle n’avait eu aucun doute sur l’instant présent, l’entendre le dire à vive voix la rassura quelque peu: il avait effectivement eu besoin de cette étreinte, et la jeune femme avait été heureuse de pouvoir la lui donner.

Isla l’avait désiré, également. Dans le cas contraire, ce moment n’aurait jamais existé. Car à partir du moment où elle avait été libérée de Ronald, elle s’était jurée de ne plus jamais laisser un homme profiter d’elle. C’était en ce sens, malgré tout ce qui s’était passé, toute la douleur et l’anxiété, toute la souffrance tue et la solitude criante, qu’elle ne regrettait pas pour autant cette période de sa vie. Aujourd’hui, Isla était devenue la femme qu’elle était devenue parce qu’elle était passée par ces épreuves. Le nier serait stupide, et elle ne se considérait pas comme tel. Cependant, de là à remercier son père de l’avoir vendue aux Chelsted, ou Ronald d’avoir abusé d’elle… Quand même pas. Ces cicatrices de ce temps révolu, elles les portaient pourtant bien en elle. Ce n’était pas les coups, qui l’avaient le plus ébranlé. La peau peut saigner, se boursoufler, se colorer, mais elle finit par revenir à son état naturel. En revanche, les humiliations, la manipulation mentale, la perte de confiance.. Ces choses-là étaient plus difficilement réparables. Pour Isla, le remède avait été de s’entourer de bonne compagnie et de ses écrits préférés. Et avec le temps, même si elle n’oubliait rien, la douleur s’atténuait. Le soleil recommençait à briller plus fort. D’autres liens d'intimité pouvaient se nouer.

Le fait qu’il la désire encore étonna un peu plus Isla. La situation était différente, à présent. Les époux étaient à nouveau réunis, ils pourraient affronter leur deuil ensemble. La simple manœuvre politique avait été dépassée depuis longtemps dans leur union. Ils s’aimaient, c’était évident. Tout n’était pas simple ou rose, à commencer par leur quotidien d’Empereur et d’Impératrice. Cette fois cependant, il y avait fort à parier que Rhaenys aurait besoin de lui, et lui d’elle pour sortir de ce deuil. Torrhen transpirait la culpabilité et la douleur. Connaissant Rhaenys, elle devait se sentir tout autant coupable. Les changements qu’Isla avait constaté chez son amie de toujours ne pouvaient pas avoir ébranlé les racines mêmes de son être. C’était une bonne personne, à qui il était arrivé des choses horribles. Et elle avait besoin de Torrhen pour lui rappeler cela. Bien sûr, Isla serait là pour l’aider à renouer avec la vérité. Mais elle ne voulait pas les priver de cette opportunité de se retrouver et de guérir, ensemble. C’était son rôle, sa pierre angulaire à laquelle elle avait juré fidélité, plus que tout le reste. Aider Rhaenys, la soulager, la conseiller. Torrhen était ensuite venu se greffer à cet engagement. Et avec lui, un profond sentiment de tendresse et d’attachement. La jeune femme ne savait trop comment elle se sentait par rapport à cela, et le futur était plus simple à envisager si elle s’enfermait dans son carcan de droiture. Mais si la situation se répétait, réussirait-elle à s'y conformer ?

Torrhen avait continué à détailler les récents événements, et Isla l’écoutait avec attention. Malgré les victoires remportées, il semblait morose, atteint. Il porta sa main sur sa cicatrice. Isla savait ce qu’il pensait de cette blessure, symbole de combats mais également d’une certaine monstruosité à ses yeux, vision que la jeune femme n’avait jamais partagé ou même compris. Une cicatrice porte la signification qu’on veut bien lui donner, et aucune autre. Tout le monde a des cicatrices, visibles ou non. Celle-ci n'était pas différente et ne voulait rien dire sur le genre d’homme qu’il était.

L’insulaire le fixa, alors qu’il détournait le regard pour se rapprocher de la cheminée. Elle le suivit, à pas feutrés, sentant la chaleur diffuse lui réchauffer les entrailles.

« Tu disais avoir été chanceux, mais je ne pense pas que le terme soit le bon. C’est bien la prouesse de l’Empire qui a fait la différence, à n’en pas douter. Il faut savoir se réjouir lorsqu’on remporte une victoire… même lorsqu’elle nous coûte beaucoup. » lui dit-elle avec douceur, posant une main dans son dos.

Isla pâlit lorsqu’il détailla le récit de ce qu’avait enduré Rhaenys. A l’énumération des blessures successives, elle posa sa main sur la tablette de la cheminée. Elle avait du se sentir si seule, à l’autre bout de Westeros, à devoir porter le deuil et la culpabilité en terre étrangère… Sans aucun appui, sans aucun refuge. La jeune femme n’imaginait que trop bien le visage de son amie, enfermée dans sa souffrance, sans moyen de la laisser éclater. Isla soupçonnait également que les retrouvailles entre les deux époux n’avaient pas dû être de tout repos. Il détailla ses actions, héroïques, sur le champ de bataille, sans lesquelles l'affrontement n’aurait sans doute pas connu le même dénouement. Isla aurait sourit, si elle en avait eu le courage. Le récit de Rhaenys, sur son dragon, enflammant les troupes ennemies, galvanisant les soldats de l’Empire. Un frémissement parcourut son corps, lui faisant entrouvrir les lèvres. Cette vision lui rappelait ce qu’elle avait eu l’occasion de voir par elle-même, quelques mois auparavant. Et quelle vision.

Le Vieux Loup s’était retourné, lui faisant face avec gravité. Ses propos l’étaient tout autant que sa mine fatiguée. Sans qu’elle n’ait posé la question, il lui répondit qu’il avait avoué à Rhaenys ce qui s’était passé entre eux, cette nuit-là, à Fort-Darion. Evidemment qu’il lui avait dit. Il tenait trop à elle et il était bien trop honnête et droit pour ne pas lui dire.

Connaissant sa Princesse d’antan et son tempérament de feu, elle aurait très bien pu exploser à l’annonce de cette nouvelle. Lui demander de quel droit il s’appropriait une autre femme, alors qu’elle était loin de leur demeure, endeuillée et en souffrance, seule, à défendre leurs couleurs et leurs idéaux. Si la Princesse était cependant familière de divers plaisirs libertins, cette relative trahison conjugale mise en écho avec sa propre douleur aurait pu faire des étincelles.

Surtout qu’elle avait changé, depuis leur adolescence. Isla s’était déjà fait cette réflexion par le passé, en retournant à la cour après le décès de son époux. Depuis, elle marchait parfois sur des oeufs avec sa Princesse qui se montait plus froide et distante. Elle se demandait si Rhaenys était pareil avec Torrhen, ou si ce traitement lui était spécialement réservé. Alors peut être que cette nouvelle Rhaenys aurait accueilli cette information avec indifférence. Difficile à prédire, lorsque l’amie que vous connaissez depuis toujours change subitement et devient une personne insondable.

« Torrhen… »

Isla fit un pas vers lui pour qu’il la regarde, prenant une inspiration et appuyant légèrement sa main contre son dos. Elle avait prononcé son prénom, les rapprochant encore un peu plus. Accompagnant sa prise de parole d’un léger sourire, elle reprit :

« Je suis soulagée que tu lui aies dit. Elle mérite la vérité, de notre part à tous les deux. Je comprends que tu aies eu besoin de lui avouer. J’aurais aimé cependant avoir pu être là pour t’aider à affronter la tempête de feu que cela a dû provoquer. »

Elle s’interrompit un instant, avant de reprendre.

« Tu sais que je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour l’aider. Pour vous aider, tous les deux. J’irais aux confins de Westeros, à l’autre bout d’Essos s’il le fallait, pour la protéger. Je me damnerais toute entière si cela pouvait suffire à sauver son âme. Même si elle ne voulait pas de mon aide. »

Elle baissa les yeux un instant, avant de les ancrer à nouveau dans les siens, glacés, à l’exact opposé de la cheminée qui crépitait à leur côté.

« Mais j’ai parfois l’impression qu’elle m’échappe. J’ai toujours pu être à ses côtés et l’assister, mais cela semble avoir changé. Elle est plus dure, plus froide. Nous sommes peut-être les deux personnes qui la connaissons le mieux. Nous devons la ramener vers la lumière. Si nous ne le pouvons pas, je crains que personne ne le puisse. »

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Isla Chelsted
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MessageSujet: Re: The Mystics (An 2, Mois 5, Semaine 1) [Tour X - Terminé]   The Mystics (An 2, Mois 5, Semaine 1) [Tour X - Terminé] EmptyLun 17 Oct - 13:46



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Torrhen Braenaryon & Isla Chelsted

Castel d'Herpivoie, Terres Braenaryon Semaine 1 du mois 5 de l’An 2 de l’Ere des Luttes
J’essaie d’être honnête. J’ai toujours appris à l’être, à en devenir un féroce défenseur. La vérité est une alliée contrariante, souvent. Mais parfois, elle sert d’arme absolue. En complément, elle me permet d’afficher la plus grande des probités dans tout ce que je fais, tout ce que je produis dans l’existence. Elle est la caution d’une vertu qui me vaudra, peut-être, de rejoindre avec les honneurs le caveau familial sous Winterfell, quand le moment sera venu. A moins que mon changement de patronyme ne me vaille de quitter la terre de mes ancêtres pour finir ailleurs ? Je ne sais, encore. La question se posera pour tous ceux qui me survivront. Je ne veux pas y penser. Pas tout de suite. Voir Rhaenys, la retrouver enfin, a eu sur moi des effets bien ambivalents. Je ne sais pas du tout où toute notre histoire nous mènera, mais j’ai confiance d’avoir la chance, sinon l’opportunité, de pouvoir terminer ensemble. Ce sera déjà ça de pris.


Mais retrouver Rhaenys n’a pas tout réglé, n’a pas soldé tout ce que j’attendais de ces retrouvailles. Je pense qu’elle m’aime toujours, malgré ce que je lui ai infligé, malgré ce qu’elle a subi par ma faute. J’en suis convaincu, au fond de moi. Mais son amour s’est visiblement transformé en quelque chose de différent, de plus froid, de plus distant. De plus solitaire, aussi. Les sentiments que je nourris pour elle restent absolus, je suis une bête fidèle et loyale, dévouée. Je suis fait de ce bois-là. Pourtant, je reste fautif sur tout ou partie de cet éloignement et désormais, les choses se sont complexifiées par mon comportement et mes accointances…


Je n’ai pas envie de partir, de quitter Isla là-dessus. Ma présence auprès d’elle est inconvenante et je ne peux pas infliger un affront à Rhaenys, pas dans son état. En est-ce seulement un, si elle a toujours notre accord en tête, et n’a rien trouvé à y redire. Je conçois, piteusement, que je préférerais être avec Rhaenys aussi. Le faire seul de mon côté ne rime à rien, alors qu’en tant que mon épouse et l’élue de ce qu’il reste de mon âme délabrée, elle compte plus que tout pour moi. Je ne peux pas quitter Isla, mais je ne veux blesser Rhaenys. Quel dilemme effroyable ; exactement le genre de difficultés entrevues jadis quand l’Impératrice était encore jeune reine et me proposait de me partager à toutes celles que je voulais si tel était mon désir. Je ne sais pas rien mettre, dans une relation physique. Difficile de parler d’amour, déjà, car c’est un mot extrêmement fort, pour moi. Mais par sa bonté, son intelligence et sa beauté, pour sa personnalité toute entière, Isla m’attire. Je relève le regard vers la jeune femme, captant ses prunelles.



| Je ne sais pas si je peux, si j’ai le droit de me réjouir. Je m’en veux. L’espace d’un instant, juste après la bataille et que RHaenys était transportée ici pour être soignée, quand on m’a assuré qu’elle vivrait, j’étais bouffi de satisfaction et d’orgueil. Deux armées ennemies, en position de force la veille, sont désormais en danger de destruction. J’ai aussi éprouvé ma lame et mon habileté à de nombreux adversaires, et j’ai vaincu. J’ai mon égo, vois-tu. Le goût de la gloriole. Mais il me passe vite ; une fois confronté au bain de sang, à la fatigue cumulée, et surtout au désespoir qui étreint l’amour de ma vie, je me suis rappelé que les victoires sont aussi coûteuses que certaines défaites. |


Je n’ai pas peur de dire à Isla que j’aime mon épouse. A mes yeux, il ne doit y avoir aucune ambiguité. Je ne suis pas malheureux dans mon ménage ou dans mon amour. Je suis frustré de nos départs successifs, de nos combats solitaires. Mais quand nous sommes ensembles, Rhaenys et moi, nous sommes capables d’accomplir les plus grands exploits, et nous nous aimons d’un amour brûlant. Les choses ont toutefois eu tendance à nous séparer quelque peu… Et Isla occupe une place particulière, désormais. Une nuit d’étreintes, de passion, et me voilà tel le loup fidèle, attiré par une autre femme que la mienne. Et pas que charnellement, même si le désir physique reste évident. Toujours l’esprit a pris le pas sur le reste, avec moi, et j’ai un profond respect pour les talents et compétences de la jeune femme. Elle m’est indispensable, aujourd’hui, pour gérer certaines affaires spécifiques.


Je révèle à ma maîtresse que j’ai dit pour notre relation à l’Impératrice. Elle semble touchée, un brin bousculée, aussi, par la nouvelle. Mais est-ce du soulagement que je vois finalement dans ses yeux, quand je sens sa main dans son dos qui m’électrise plus qu’elle ne le devrait ? Isla me confie ses doutes, ses peurs, et je suis touché par la loyauté et la tendresse dont elle fait preuve, aussi bien envers Rhaenys qu’envers moi.



| C’est notre accord, Isla. J’ai le droit de mener mes propres aventures intimes si je le souhaite, et elle aussi. Nous pouvons nous les partager, si tel est notre souhait. Mais… |


Je déglutis, baisse les yeux comme un jeune homme pris en faute, que je ne suis pourtant plus depuis longtemps.


| Je ne pensais pas appliquer cet accord un jour, pas de mon côté. |


Je dois une autre honnêteté à la jeune femme. Je le sens, ça me fait bien plus parler que d’ordinaire.


| Quand je me suis remarié, je l’ai fait pour ses dragons, pour sa flotte, pour ses épées dans le flanc d’Harren. Elle l’a fait pour l’alliance du Nord, ses armées expérimentées et son chef de guerre. J’ai succombé à ses yeux d’améthystes très vite, et l’ai aimé d’une façon qui m’a semblé bien miraculeuse, au regard de l’intimité de mon existence durant toute ma vie d’adulte avant elle. J’ai pensé qu’elle me suffirait amplement, et c’est du bout des lèvres que j’acceptais ses propositions d’essayer, un jour, de m’ouvrir à des pratiques qui lui plaisaient tant dans sa jeunesse. |


Je concède dans un moment d’intimité parfaite des secrets profonds et aux implications aussi bien personnelles que politiques, mais le fait sans honte.


| Et désormais, voilà qu’elle ne tolère plus que je la touche. Les mestres ont évacué le prince de ses entrailles, et le contact la révulse. Le mien. J’imagine, celui des hommes. J’ai abîmé notre amour, notre complicité, par mes stratégies et tactiques pour raccourcir le plus possible la guerre. |


Touché, brisé, je ne manifeste qu’un calme serein, tranquille, un vent de glace soufflant sur ma nature figée à jamais dans l’hiver qui l’a vue naître.


| J’ai abaissé Rhaenys à mon niveau. Pensant que cela l’aiderait à survivre. Mais cela l’a isolée, et j’ai peur que ça l’ai éloignée de moi, de tous les autres, et surtout de sa propre nature. |


Si près, pourtant, je prends l’une de ses mains, caressée au dos de mon pouce avant de la porter à mes lèvres, de lui offrir un baiser barbu, yeux dans les yeux.


| Je ne suis pas ici avec toi, Isla, pour combler le manque de ce que Rhaenys ne peut ou ne veut plus partager avec moi, pour le moment. Je ne suis pas ici avec toi parce que je voudrais la punir. Je suis ici car ta proximité me plaît, parce que tes idées sont pertinentes, et aussi parce que je me sens bien, près de toi. |


Je baisse mon front contre le sien, ferme les yeux, respire doucement son parfum. Laisse reposer le poids du monde de mes épaules sur cette étreinte partagée, et plus, pour quelques secondes, sur mes propres épaules.


| Il faut que nous l’aidions. Mais je ne sais pas comment faire. J’ai besoin de toi pour ça, Isla. J’ai besoin que tu m’aides à rappeler à RHaenys qu’elle n’est pas que le Feu et le Sang. |


Je lui offre un baiser, tendre, doux, sans hésitation mais à peine plus qu’un fugace contact.


| Mais je ne veux pas profiter de toi. Ta dévotion envers elle, envers l’Empire, elle mérite rétribution. Honneurs ou autres, qu’importe, mais nous ne te mériterions pas si ton amitié si pure et sincère n’était pas rendue par autre chose que les amours d’un vieux loup défiguré, rompu, qui vient te voir à la dérobée. J’aimerais pouvoir te rendre ce que tu nous donnes, Isla. Dis-moi comment. |
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I never wanted this. I never wanted to unleash my legions.
Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will.
So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn.
Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.




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Torrhen Braenaryon
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MessageSujet: Re: The Mystics (An 2, Mois 5, Semaine 1) [Tour X - Terminé]   The Mystics (An 2, Mois 5, Semaine 1) [Tour X - Terminé] EmptyLun 17 Oct - 23:11


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@Torrhen Braenaryon & @Isla Chelsted

Le combat faisait encore rage dans l’esprit du Vieux Loup alors qu’il s'était conclu sur le champ de bataille entourant Herpivoie, à n’en pas douter. Isla s’était familiarisée avec ses pensées tortueuses qui semblaient sillonner son esprit, le mettre en proie au doute et à l’incertitude. C’était en partie la raison pour laquelle cet Empereur l’avait intriguée, puis impressionnée. Quelques mois encore auparavant, elle ne le connaissait pas autrement qu’en sa qualité d’époux de sa tendre Princesse. L’insulaire n’aurait jamais cru possible pouvoir apprendre à connaître ce nordien, réputé si froid et calculateur, elle qui s’apprêtait presque à le détester de par sa relation privilégiée avec Rhaenys. Et pourtant, dès leur premier échange au sujet du trépas de son époux, elle avait vu en lui quelqu’un de soucieux du bien être de sa Princesse et surtout amoureux. Au fil de leurs interactions, il s’était ouvert un peu plus, partageant des pensées plus personnelles, notamment lorsqu’Isla l’avait aidé à rédiger son testament. La jeune femme ne saurait dire à partir de quand ils s’étaient vraiment rendus compte de leur tendresse l’un pour l’autre. Si la jeune femme avait toujours considéré ses relations amoureuses avec une certaine distance et un certain amusement, Rhaenys et maintenant Torrhen faisaient maintenant office d’exception. Elle était convaincue au plus profond d’elle-même que leurs trois destins étaient liés, et elle voulait rester à leur côté quoi qu’il advienne. Dans le bonheur, la proximité charnelle si l’occasion lui était donnée, ou même dans l’adversité. A leurs côtés, la Chelsted n’avait pas peur. Une certaine passion brûlait en elle, comme si elle était maintenant sûre d’avoir trouvé sa place.

Le regard glacé du Loup se posa sur elle, dissipant le fil confortable de ses pensées. Il lui partagea alors sa culpabilité de se réjouir d’une victoire, alors que tant avait été donné pour la sécuriser. Doucement, elle hocha la tête, serrant la mâchoire. Il se blâmait, pour la perte de ses hommes au combat, pour la blessure de Rhaenys, pour la perte de leur enfant…

« Les victoires sont coûteuses, oui, mais c’est justement pour cela qu’elles doivent être honorées. Plus le chemin est ardu et tortueux, plus l’issue est juste et véritable. Ne te torture pas sur des choix que tu as pu faire, tu ne peux plus les changer. Tu as pris la décision la plus juste au moment où tu as pu. Il n’y avait aucune autre option. »

Isla ne prétendait pas savoir mieux que son Empereur ce qu’il aurait du ou pu faire, même si ce qu’elle venait de dire pouvait paraître présomptueux. Mais elle avait confiance en lui et en son jugement, même si lui en doutait visiblement. La Chelsted pouvait se targuer d’avoir passé un temps en compagnie de l’homme, et en cela, avoir sondé un peu son âme. Elle était persuadée qu’il avait fait au mieux, avec les informations dont il disposait. Quiconque remettrait cela en question était un idiot. S’il était connu en dehors du cercle restreint du conseil impérial pour ses prouesses au combat, il était également perçu par l’insulaire comme un homme entier, droit. Le simple fait qu’il se remette en question suffisait à prouver sa noblesse de caractère.

Il reprit la parole, détaillant l’accord passé avec son épouse, sur les relations extraconjugales. Habituée aux plaisirs charnels multiples, Isla n’était nullement choquée. Elle reconnaissait bien Rhaenys et leurs expérimentations adolescentes, période qu’elle chérissait toujours dans son cœur. Isla sourit doucement, alors que Torrhen exprimait des doutes par rapport à cet accord avec lequel il n’était pas à l’aise, tentant de lui exposer sa vision des choses :

« A mes yeux, cet accord ne vient pas en opposition à votre amour, mais bien en complément. Cet accord, c’est sa façon de ne pas empiéter sur ta liberté, de te permettre de te définir, autrement qu’en tant qu’Empereur et qu’époux. Mais bien en tant qu’homme, avec des désirs propres, que rien ne devrait pouvoir entraver. Cet accord, c’est pour moi la plus belle façon pour Rhaenys de te déclarer son amour. »

Rhaenys n’était pas femme à se laisser marcher sur les pieds, c’était d’ailleurs une des raisons pour lesquelles Isla l’aimait tant. Elle était fière, puissante, pouvait être violente parfois. Mais elle pouvait faire preuve de bonté et de douceur, d’écoute et d’amitié. Cette femme était tout autant une contradiction qu’un livre ouvert dans lequel Isla pouvait venir puiser de la force et de l’inspiration. L’insulaire était persuadée que cet accord passé en eux allait bien plus loin qu’un simple respect des coutumes valyriennes, ou qu’une simple initiation à l’exotisme proposée par la Princesse. C’était une marque de respect et d’amour. Elle le considérait comme son égal, et en ce sens, voulait lui partager ce qui était important pour elle. Cet amour avait de quoi laisser rêveur.

Rêveuse, Isla le devint lorsque Torrhen évoqua la façon dont il était tombé amoureux d’elle. Cela faisait résonner en elle bien des sentiments, des sensations très concrètes aussi. Car tout ce qu’il décrivait, elle l’avait vécu et s’en souvenait encore comme si c’était hier. Ses prunelles envoûtantes, son sourire ravageur, ses longs cheveux argentés, tels la lune qui se reflétait sur une étendue d’eau. Ses lèvres si douces, ses mains pleines de force et sa peau pâle comme une matinée d’hiver. Une vision qui plusieurs fois par le passé l’avait laissée le souffle coupé. Et qui le faisait encore parfois, malgré les années qui passaient et les traits qui se faisaient changeants, plus durs.

« Je conviens que ce ne sont pas des coutumes habituelles à Westeros, et encore moins dans le Nord. Et je comprends tes réticences. Je suis sûre que Rhaenys les entendrait aussi, si tu les lui partageais. Mais toutes les choses inconnues ne sont pas forcément mauvaises. Il n’y a qu’en essayant qu’on peut savoir si cela nous sied. »

Isla crut entrevoir une vive douleur au fond de ses yeux alors qu’il expliquait, d’une voix brisée, l’éloignement de son épouse qu’il semblait certain d’avoir provoqué. Ces remords lui arrachèrent le cœur, alors qu’elle serrait le poing pour se donner contenance. Que pouvait-elle lui dire pour l’apaiser ? L’insulaire avait l’impression que les mots lui manquaient, qu’ils paraissaient bien insignifiants par rapport à tout ce qu’il venait de lui confier. Le voir dans cet état lui faisait de la peine et la rendait témoin, impuissante, de la tempête Braenaryon qui venait faire éclater ses résolutions.

Le baiser qu’il porta sur sa main la fit frissonner, ses poils de barbe lui chatouillant doucement la peau. Serrant sa main dans la sienne, elle reprit, avec un poil de cet impertinence qui la caractérisait parfois :

« Même si c’était ton souhait le plus cher, je ne pense pas que tu réussirais à abaisser Rhaenys à quoi que ce soit. Elle est bien trop forte, trop fière de son nom et trop inflexible pour se laisser faire. »

Il fallait simplement qu’elle s’en souvienne.

Isla inclina doucement la tête à l’évocation par Torrhen de ce qui faisait qu’il aimait passer du temps avec elle. L’insulaire ne s’était jamais considérée comme au-dessus de l’Impératrice, loin de là. Ni au-dessus de l’Empereur. Elle gravitait simplement autour d’eux, prête à aider et soutenir. Son rôle de Conseillère juridique lui plaisait beaucoup, car cela lui permettait d’apprendre, encore et toujours, d’être aux côtés de Rhaenys - et maintenant Torrhen - et surtout de contribuer à quelque chose de plus grand qu’elle : l’Empire. La reconnaissance de Torrhen la touchait cependant en plein cœur, et elle était contente de voir qu’il partageait également son attirance et sa tendresse, devenue manifeste depuis leur nuit passée tous les deux. Il avait rapproché leurs deux fronts, tenant toujours sa main, et pendant une seconde, elle ferma les yeux aussi, prenant une inspiration avant de lui répondre.

« Je me sens bien près de toi, également. Je serai à tes côtés, tant que tu as besoin de moi. »

Il semblait qu’une certaine sérénité était descendue sur eux, et Isla profita de cette sensation quelques secondes, se concentrant uniquement sur son souffle et son contact. Il reprit la parole pour lui affirmer qu’il avait besoin d’elle.

« Je t’y aiderai, tu as ma parole. Mais tu ne peux pas continuer à te blâmer pour des choses que tu ne peux pas contrôler. La seule chose qui a transformé Rhaenys, c’est le conflit. Le combat. La douleur. Tu es l’opposé de tout cela: tu es son repère, sa présence chaleureuse, son phare dans la tempête. Tu es ce qui la fait avancer dans la nuit ténébreuse de laquelle elle peine à s’extraire. Il faudra l’aider, oui, mais il faudra lui laisser du temps également. Nous ne pouvons pas imaginer ni toi ni moi ce qu’elle a vécu. Ce combat là, elle devra le mener et le remporter seule. »

Son baiser la prit un peu au dépourvu, simplement parce qu’elle ne s’y attendait pas. Isla se décolla doucement de lui, passant doucement ses doigts sur la cicatrice qui lui barrait le visage, puis reprit la parole, une fois qu’il eut fini de lui demander ce qu’elle voulait.

« Je suis loin d’avoir la force d’esprit de Rhaenys, mais j’aime à me dire que tu me connais assez bien maintenant pour savoir que le temps où quiconque profiterait de moi est révolu. Je n’aspire à rien d'autre que de rester à vos côtés et protéger mon amie de toujours… et son époux. Certes, je n’ai pas le charme de l’Impératrice, ni ton talent avec une épée… Ma force à moi ce sont les livres. Je ne me suis pas mise à votre service pour récolter les lauriers de mes actions ou de l’Empire. Je l’ai fait car je crois en elle… et je crois en toi, même si tu n’y crois pas, parfois. »

Elle décida de lui rendre son baiser, avec autant d’ardeur que le sien avait été bref. Isla ne mentait pas. Elle avait même été très honnête. Son action au sein de l’Empire lui conférait effectivement un certain statut, il ne fallait pas le nier. Mais la raison de son engagement au tout début était pour Rhaenys, pas la gloire, pas le statut. Aujourd’hui, elle estimait avoir gagné sa place. Mais ce qu’elle était devenue, elle le devait en partie également à sa Princesse. Était-ce ce qui expliquait sa loyauté indéfectible envers Rhaenys ? Ou bien était-ce le fait qu’elle lui vouait une admiration et un amour sans bornes ? Sans doute les deux. Si toutefois une telle dévotion devait être attribuée à quelque chose.

Après une seconde de réflexion, elle formula une demande, un peu floue, mais représentative de ce qu’elle souhaitait en cet instant. La frontière conseillère/empereur était bien dépassée à présent, à en juger par le ton plus assertif qu’elle utilisa:

« Promets-moi de me laisser demeurer à vos côtés, quoi qu’il arrive. »

De cette façon, sa demande paraissait un peu naïve et innocente. Mais en filigrane, Isla se rendait compte qu’elle lui demandait en fait de ne pas la marier de force, ce qui la forcerait à quitter Rhaenys, une fois de plus. Ce qu’elle lui demandait pourrait lui coûter beaucoup: soit il acceptait, en pleine conscience de ce que cela signifiait, mais cette décision pourrait entraver un aléa politique potentiel; soit il refusait, ce qui la contrarierait plus qu’elle ne pourrait se l’admettre, entraînant peut-être des conséquences sur leur relation.. et ce n’était sans doute pas ce qu’il souhaitait. Après tout, comme il venait de le dire, il avait besoin d’elle.


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MessageSujet: Re: The Mystics (An 2, Mois 5, Semaine 1) [Tour X - Terminé]   The Mystics (An 2, Mois 5, Semaine 1) [Tour X - Terminé] EmptyMar 18 Oct - 12:08



The Mystics
Torrhen Braenaryon & Isla Chelsted

Castel d'Herpivoie, Terres Braenaryon Semaine 1 du mois 5 de l’An 2 de l’Ere des Luttes
Je suis prêt à lui faire une faveur. N’importe laquelle, ou presque, pourvu qu’elle soit dans la mesure de ce que je peux lui apporter. Et je ne le propose pas à Isla car j’ai joui de sa propre proximité charnelle, de ses attentions physiques, de sa douceur… Ce n’est pas une question de rendre la monnaie d’une transaction entre deux personnes. La charge morale de ce que je lui propose est bien plus vaste, bien plus intime encore qu’une relation sexuelle où l’on se dévoile parfois beaucoup, parfois totalement, mais toujours de façon imparfaite. Rien, dans l’histoire de l’Humanité, ne remplace le langage comme mode d’expression le plus clair. Rien en dehors peut être d’un regard, rare et précieux, que l’on est le seul à capter au bon moment, et qui vaut toutes les vérités du monde. Je sais, au fond de moi, qu’il n’y a aucune valeur dans quoi que ce soit d’autre que dans l’honneur, qui fait force d’attachement.


J’opine, lentement.



| Il y en avait d’autres, Isla. |


Ce que je lui confie maintenant, je ne l’ai confié à nul autre. Car je n’en ai pas eu l’occasion avec Rhaenys, parce que je ne suis pas intime avec les autres. Car l’étreinte partagée, nos intimités profondes et morales dévoilées, elle me connait mieux que beaucoup, même si notre lien est récent, ténu. Je ne sais faire l’amour dans la plus grande discrétion ; c’est une part de moi que je livre, que je donne à ma partenaire. Pour elle, cela implique un rôle qu’elle ne désirait peut être pas au départ…


| Je ne sais à quel moment c’est venu. Je ne sais ce qui en est la cause. Est-ce la proximité de tant de jeunesse impétueuse ? Les coups portés à la tête, et les ravages causés par la fièvre après Buron alors que je me mourrais, ou les poisons des sauvageons après La-Mort-Aux-Loups ? Je ne sais pas. Mais je suis à la fois moins bon, et meilleur dans ce que je fais, Isla. Je mise tout, tout le temps. Je prends systématiquement la décision et la stratégie la plus risquée, pour les plus grands bénéfices que j’espère en tirer. |


Je conclue à voix basse.


| Je doute de ma capacité à remporter cette guerre. Seule ma Foi en Rhaenys et en les gens qui m’entourent, comme toi, me donne encore de l’espoir d’y arriver. Mais en moi je n’en nourris plus, désormais. |


Je souris quand j’entends Isla définir ce qu’elle comprend de l’accord passé entre Rhaenys et moi. Les deux ne s’entendent pas sans raison… Il y a comme un effet miroir entre elles, c’est indéniable.


| C’est paradoxal pour un homme comme moi, que ma propre épouse me pousse à aller butiner à droite ou à gauche justement parce qu’elle m’aime. Chez moi, le sexe n’a qu’une vertu reproductive, et si possible doit être acte d’amour. Dans les deux cas, le « moi » né à Winterfell à du mal à l’intégrer. Je le lui ai dit dès le premier jour… Tout en promettant que j’essaierais. |


Mais je conçois évidemment qu’Isla et Rhaenys partagent la même vision de l’amour et des plaisirs physiques. Le sujet est par trop intime pour ne pas qu’il trouve un écho en moi, et qu’il soit de nature à me rapprocher plus encore de la jeune femme dont je suis déjà physiquement très proche. C’est contre ses cheveux, contre sa peau, que je murmure d’une voix grave la conclusion logique à ce sujet.


| J’ai apprécié chaque instant de l’autre nuit, Dame. C’est un premier pas. |


Je me rappelle de tout ; de ce regard qui m’émeut d’abord, de mes mains sur ses épaules, qui cherchent à la débarrasser de sa robe. De ce lent baiser, profond, plein et entier, de son corps qui vient finalement sur le mien, alors qu’un peu honteux, je constate qu’elle aura un regard en aplomb sur mon propre corps. Et moi qui regarde, qui détaille le sien, avant de l’aimer pour quelques heures où je me souviens que je suis encore un homme, et que je peux faire autre chose que semer la mort et la désolation autour de moi. Je reste raide, toutefois, neutre, de glace, quand la belle évoque l’impossibilité de Rhaenys de changer de façon exogène.


| Je pense que c’est plus insidieux que ça. Je ne l’ai jamais souhaité. J’aimais la Rhaenys que j’ai épousée, déjà, avant même de formuler mes vœux. J’aime la Rhaenys d’aujourd’hui. Mais j’ai peur que vivre auprès de moi ne l’attire dans ces zones d’obscurité et de souffrance qui sèment ma trajectoire depuis trente ans. |


La belle est là, contre moi. Si jeune, si belle. Elle donne un peu de tendresse, la traduction d’une affection. Ce qu’elle dit est beau. Mais je ne sais pas. J’ai envie d’y croire, j’ai besoin de savoir que c’est vrai. Que je suis le roc sur lequel on s’appuie, et pas celui sous lequel on se trouve quand il y a éboulement. Lui laisser du temps… La Glace patiente. Rien ne la trouble ; au Nord les paysages restent figés dans le temps, malgré vents et marées. Je la regarde, la couve d’un regard tendre quand elle a l’incroyable douceur de toucher l’immonde cicatrice qui me tombe du coin du front jusqu’à la commissure de mes lèvres, survolant mon nez, découpant mon visage en deux parties. Redresse sa courbe en virgule sur ma pommette, lacérant ma joue en une masse de tissus cicatriciels, barrant ma moustache d’une trouvée malvenue sous le poil noir et gris. C’est son visage à elle que je caresse, les reins en feu de sa proximité et de son absence de répulsion pour ce que je suis. Son baiser achève de malmener mon palpitant, qui cogne sourd contre mon poitrail comme pour en sortir, et adoucit mon regard pour la jeune femme qui pourtant se tance et se dévalorise.


Avant de se livrer, expliquant qu’elle souhaite demeurer à nos côtés envers et contre tout.


Dans ses mots, je sens une loyauté indéfectible. De l’amour, aussi. Pour Rhaenys, qu’elle respecte tant et plus encore. Je ne sais pas comment Rhaenys réagira à la suite, ni même comment leur relation à toutes deux aura évolué… Je suis sur une pente glissante. Je crois savoir ce qu’elle me demande concrètement. Mais puis-je seulement le donner ?



| Je te laisserais demeurer à nos côtés tant que tu le souhaiteras, Isla. |


Je replace une mèche de ses cheveux derrière son oreille.


| Mais tu dois aller voir Rhaenys. Tu dois lui parler, si elle le veut bien. Je ne peux m’engager pour elle. Elle m’a repoussé. Elle en a repoussé d’autres. Je ne peux parler en son nom. |


Je l’embrasse encore, avec douceur, dans un bruit fugace d’un léger baiser.


| Je ne peux te promettre qu’elle te laissera la même place que celle que tu as auprès de moi. |


C’est brutal, mais c’est sincère. Je sais que Rhaenys est capable d’aimer plusieurs personnes, et de charnellement partager le même genre d’affection avec différents partenaires. Mais est-ce encore le cas de la Rhaenys d’aujourd’hui ? Le veut-elle seulement encore, alors qu’elle ne supporte plus la caresse de son propre mari. Nez contre le sien, l’éclat pâle de mes yeux se pose sur les siens.


| Moi, je ne veux pas que tu partes. |


L’une de mes mains glisse dans son dos, serre doucement sa robe contre sa peau avec un brin d’une possessivité hésitante, comme si je n’osais exécuter tout à fait mon geste, ou plus assurémment que je dompte la culpabilité que le geste me fait ressentir, bien que la tentation est irrépressible.


| J’aimerais tant qu’elle sourit de nouveau, Rhaenys. Qu’elle nous voit, comme ça. Voir cet amour que tu lui portes s’exprimer sans contrainte ni tristesse. Que vous puissiez m’apprendre, ensemble, cette sensualité de votre culture. |


Je le lâche, comme un secret honteux.


| J’aimerais vous faire l’amour à toutes les deux. J'aimerais vivre et m'amuser, et cesser de me laisser torturer par des légions de fantômes, qui jamais ne me quittent. |


Et déglutis, pressé contre elle, mains sur son corps, étouffé par l’arrogance de la confidence et par l’anormalité de ce désir fantasmé, qui s’exprime encore au mauvais moment, au mauvais endroit, mais qui pourtant est d’une sincérité si profonde qu’elle m’en serre le cœur de culpabilité.


.
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MessageSujet: Re: The Mystics (An 2, Mois 5, Semaine 1) [Tour X - Terminé]   The Mystics (An 2, Mois 5, Semaine 1) [Tour X - Terminé] EmptyMer 19 Oct - 15:39


The Mystics

@Torrhen Braenaryon & @Isla Chelsted

Leur échange avait pris une tournure plus intime depuis quelques minutes. C'était comme si cette proximité partagée avant le départ de l'Empereur pour Herpivoie leur avait manqué, et ils prenaient alors la première occasion pour combler ce manque. Il parlait, ouvertement, et Isla se réjouissait que leur proximité ne soit pas uniquement physique. Une communion des esprits, également, ainsi qu'une complicité indéniable s'étaient formées lors de leur dernier échange. La bestialité du combat et la férocité de leur éloignement n'avait pas pu changer cela. Et Isla s'en réjouissait.

Il mettait en opposition ce qui était selon lui dans sa nature de Nordien et ce que Rhaenys lui avait proposé, doutant également de sa capacité à pouvoir s'approprier ses désirs comme étant les siens, et non pas ceux issus d'une idée osée de son épouse. Isla entendait ses hésitations. Elle ne pouvait pas dire qu'elle les partageait, car ces mœurs étaient les siennes, depuis toute jeune. L'amitié avec sa Princesse l'avait façonnée d'une certaine façon, et ce qui posait tant de difficultés aujourd'hui à l'Empereur était monnaie courante pour l'insulaire. Le fait qu'il veuille y goûter et lui faire confiance pour essayer montrait tout l'amour qu'il lui portait. Il en fallait, de l'amour, pour qu'un Nordien abandonne sa rigueur glaciale et sorte des sentiers qu'il connait. Isla était ravie de voir que Torrhen continuait, jour après jour, de l'impressionner et de lui confirmer qu'elle ne s'était pas trompée sur son compte.

« Tu n'es plus seulement un homme du Nord à présent. Tu as fondé l'Empire Braenaryon. Ce nouveau royaume peut dicter ses propres règles. Dans ce contexte, reconnaître et accepter qu'une autre façon de voir les choses existe, serait-ce si inconvenant ? »

Son cœur sembla rater un battement lorsqu'il lui confirma, comme un aveu glissé au creux de l'oreille dans une confession privée, qu'il avait beaucoup apprécié leur nuit. Il l'avait déjà dit, mais cette fois, cela sonnait différemment, comme un appel sourd et enjôleur à recommencer. Son odeur, rugueuse, presque âpre, apportait pourtant la douceur et la familiarité, enveloppait ses sens tous entiers et s'insinuait dans ses narines, la projetant des jours en arrière, alors qu'ils échangeaient des baisers plus appuyés et pleins de désir.

A sa question, l'Empereur resta d'abord silencieux, faisant craindre à la conseillère un quelconque refus. Pourtant, il finit par accepter sa demande, et la jeune femme inclina doucement la tête pour le remercier. C'était tout ce qu'elle désirait. Rien d'autre n'avait d'importance pour l'instant, surtout pas alors que Rhaenys était seule, perdue au milieu des flammes des combats et des ténèbres de la souffrance. Il toucha ses cheveux, sans doute quelques mèches qui avaient décidé de s'échapper de sa tresse blonde comme les blés, pour les replacer en ordre derrière son oreille et l'attira vers lui pour l'embrasser, à nouveau, déclenchant de familiers picotements dans son ventre.

Il insista ensuite pour qu'elle passe du temps avec Rhaenys, malgré son état. C'était entendu. A la seconde où elle avait su qu'elle avait été blessée, Isla avait souhaité la voir. Lui parler. La serrer dans ses bras et lui dire que tout irait bien. Retrouver leur complicité d'antan. Mais le sort en avait décidé autrement jusqu'à présent, et les Dieux avaient décidé de tester sa résolution et son amitié en lui présentant Torrhen, l'objet de ses pensées et ses désirs tout au long de ces longues journées qu'elle avait passé derrière son bureau. Comme s'il lisait dans ses pensées, il l'avertit qu'elle ne retrouverait peut-être pas Rhaenys dans l'état dans lequel elle l'attendait. Piquée au vif, elle arracha son regard au sien pour reprendre ses esprits, l'espace d'un instant. Il avait raison. Elle ne pouvait pas débarquer en espérant que tout serait comme avant, car la situation avait changé. Même si ses sentiments étaient restés intacts. La proximité nouvellement partagée avec Torrhen les avait même décuplés.

Dans un geste, il l'avait rapprochée de lui, ses mains dures se pressaient sur son corps avec un empressement presque un peu maladroit, son regard glacial aurait pu la transpercer et la mettre mal à l'aise, mais pourtant elle l'accueillit avec impatience et envie. Il ne voulait pas qu'elle parte, il ne voulait pas la laisser partir. Et Isla n'avait nulle envie de se dérober. Il évoqua à nouveau Rhaenys, pierre angulaire de leur relation tripartite, avouant qu'il souhaitait la voir heureuse, et Isla se reconnut encore une fois dans ce qu'il lui disait. C'était comme si leurs âmes se connectaient parfois. Isla n'avait jamais eu ce genre de connexion avec personne, et cela l'effraya l'espace d'un instant. L'inconnu avait un goût d'inédit, certes, mais une connexion si personnelle n'était pas habituelle.

Enfin, il sembla lui dire ce qu'il avait réellement sur le coeur, lui avouant ce désir charnel tout autant qu'il semblait se l'avouer à lui-même. Isla fut d'abord touchée par sa proposition, qu'elle ne s'attendait pas à voir formulée si clairement ce soir, au vu de la teneur de leurs échanges précédents. Le Vieux Loup semblait avoir parcouru du chemin, depuis leur première rencontre et ses réticences. Même depuis ce fameux jour dans la rivière, alors qu'il se sentait coupable de la désirer, par égard pour son épouse. Il désirait à présent découvrir et embrasser ce qui faisait de Rhaenys et Isla des femmes Peyredragonniennes, libres de leurs sentiments et de leurs sexualités. Isla se demanda s'il avait déjà confié pareille confidence à son épouse.

Son souffle chaud contre la peau de son cou la fit frissonner, et par réflexe, elle laissa ses yeux se clore, passant ses mains dans sa nuque pour l'attirer un peu plus à elle. Les promesses portées par ses mots venaient stimuler son imagination et manifester son désir par une respiration plus saccadée. Elle laissa ses doigts se perdre dans ses cheveux noir corbeau, attrapant quelques mèches au passage en soupirant.

« Tes mots ne seront pas oubliés... Si ne serait-ce qu'un seul fragment de notre nuit à deux se retrouve dans cette relation à trois, alors je serais une femme comblée. »

Isla partageait son désir, elle le savait. Elle avait déjà partagé sa couche avec Rhaenys, plus d'une fois, et avec Rhaenys et d'autres, plus d'une fois également, par le passé. Retrouver ses moments avec elle n'avaient pas de prix à ses yeux, et il y avait également un curieux sentiment de satisfaction à initier quelqu'un d'autre à ce didactique voyage des sens.

Isla sentait le murmure familier du désir charnel grandir en elle et ses moyens commencer à lui échapper. Torrhen était tout proche, Ils pourraient faire l'amour, ici et maintenant. Cela n'irait à l'encontre d'aucune promesse ou parole, bien au contraire. Ils l'avaient déjà fait, ils en avaient reparlé. Ils pourraient recommencer. Mais la conseillère ne pouvait pas se défaire de l'idée que sa Princesse l'attendait, et qu'elle devait aller la trouver. Rhaenys restait sa priorité, la raison même de ce pourquoi elle était ici. Depuis toutes ces années elles avaient évolué à deux, ensemble ou séparées. Isla n'était pas prête à abandonner cette place qui lui était si chère. Restait à savoir ce que Rhaenys en penserait.

Laissant ses mains tomber le long du sa nuque, puis de son cou, elle les plaça sur son torse, laissant ses doigts caresser le tissu rêche de son habit, puis le regarda avec intensité, détaillant son visage:

« J'aimerais pouvoir rester avec toi jusqu'au petit matin, mais je dois d'abord en parler à Rhaenys. Je veux avoir l'occasion d'être transparente avec elle, tout comme tu l'as eue. L'informer que je suis là, prête à l'écouter. Je dois la revoir, et sonder son âme pour espérer entrevoir un chemin qui nous permettra de la ramener jusqu'à nous. »

Rhaenys savait déjà ce qui s'était passé entre eux. Mais Isla n'avait pu revoir sa Princesse depuis longtemps, et la distance lui pesait. Elle avait besoin de retrouver sa compagnie et de tout lui raconter sur ce qu'il s'était passé, ce soir-là à Fort-Darion. Comme par le passé, lorsqu'elles gloussaient en cachette sur les muscles et la prestance d'Orys. Isla fit un petit pas en arrière, préférant mettre un peu de distance entre eux tant qu'elle n'aurait pas eu l'opportunité d'échanger avec sa Princesse préférée. C'était sans doute pour le mieux. A cet instant, son respect pour Rhaenys et la considération qu'elle lui portait allaient bien au-delà de son désir pour l'Empereur, qu'elle s'évertuait de chasser de son esprit pour mieux se conformer à sa décision. S'interrogeant sur la suite des événements, elle reprit la parole :

« Que va-t-il se passer ici, les prochains jours ? J'imagine qu'il va falloir aller retrouver les survivants du combat. Puis-je t'aider à quelque chose d'ici là ? »

Isla faisait notamment allusion à la fameuse mission que Torrhen évoquait dans sa missive. Elle n'en connaissait pas les tenants et les aboutissants, mais s'il s'agissait d'oeuvrer pour l'Empire, alors elle répondrait présente. Feu, sang et hiver.

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MessageSujet: Re: The Mystics (An 2, Mois 5, Semaine 1) [Tour X - Terminé]   The Mystics (An 2, Mois 5, Semaine 1) [Tour X - Terminé] EmptyVen 21 Oct - 12:53



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Torrhen Braenaryon & Isla Chelsted

Castel d'Herpivoie, Terres Braenaryon Semaine 1 du mois 5 de l’An 2 de l’Ere des Luttes
Cette capacité d’attraction est terrible, car la barrière de la bienséance, de la vertu et de l’honneur abolie, mon corps se rappelle qu’il n’y a plus grand-chose pour l’empêcher de profiter du moment présent, pas par ruse ou par ascendant moral, mais par pur désir librement exprimé. Je me rappelle de tout. De la douceur de sa peau. De sa chaleur. De l’odeur de sa transpiration après l’ébat, de la façon qu’elle a de mouvoir son corps, sensuel et lascif, quand il s’agit de s’adonner à l’acte d’amour. Je n’ai plus connu pareil instant, semblable proximité, depuis les premiers temps de mon mariage avec Rhaenys. La guerre et nos devoirs nous ont privé l’essentiel du temps d’une proximité partagée et je ne peux certainement pas dire regretter ce mariage pour cette raison ; nous avons ouverts notre âme l’un à l’autre et je trouve dans cette union, dans cet amour, plus que ce que j’ai jamais trouvé auparavant. Ce n’est pas cela que je recherche et que je trouve chez Isla. C’est autre chose. Cela ne détourne ni tendresse ni envie, mais ce n’est pas comme Rhaenys, ni dans mon cœur, ni dans ma tête. Pourtant, la jeune femme me donne tant et plus… Et je ressens une affection réelle pour elle. Et beaucoup de reconnaissance ; combien sont venues m’offrir ce qu’elle m’a offert, sans détours ni report sur moi de désirs pour Rhaenys elle-même ? Isla m’a trouvé suffisamment d’attrait pour jeter aux orties la vertu de son veuvage et l’honorable patience jusqu’à un remariage éventuel. Et plus encore, elle m’accepte pour ce que je suis. Pour ce à quoi je ressemble.


Ca me touche plus que je ne saurais l’exprimer avec des mots.


Je souris à ses mots sur les règles et ma capacité à les changer.



| L’Empereur se fiche des lois des hommes et des dieux pour aimer toute nymphette jeune et nubile, qu’il n’hésite pas à couvrir de tendresses et d’honneurs… Cela sonne faux, en moi. Même si Rhaenys a déclaré jadis vouloir bâtir un Empire de tolérance, d’amour, de fraternité, j’ai du mal à me sentir légitime à franchir ce pas. |


J’ai l’impression d’être un profiteur, un homme vieux et laid, fourbu par les guerres et les combats de toutes sortes, qui profite de son statut et de sa gloire pour attirer dans son lit les plus belles femmes des Royaumes Fédérés. Une fois la porte ouverte, où cela nous amènera-t-il finalement ? Je sens déjà que ma relation avec Isla change de toutes ces confidences ; nous ne plaçons pas de mots concrets sur ce que nous vivons, ni règles ni contraintes, mais qui nous place dans le giron de Rhaenys. L’aimons-nous de la même façon ? Nous aimons-nous déjà, l’un et l’autre, après des mois d’un jeu de séduction coupable et pourtant libérateur ? Est-ce seulement possible d’aimer d’amour sensuel plusieurs personnes comme le prétend Rhaenys ? La position d’Isla trouble le jeu autant qu’elle l’éclaircit et je pressens qu’en cet instant précis elle ne serait pas plus heureuse qu’avec Rhaenys et moi.


L’image sensuelle qui me pénètre l’esprit me fait respirer plus fort, plus profondément. Je suis excité à cette idée ; le Loup, la bête en moi qui se repaît des champs de bataille et des effusions de sang, se sent gronder sous la puissante idée virile de combler deux femmes magnifiques, du moins d’essayer. Ce serait de toute façon réducteur. Rhaenys m’a attiré de ce que j’ai vu de son âme, et Isla m’a toujours transpercé de son intelligence aiguisée, de sa clairvoyance et de son instinct quant aux choses de ce monde. Sa main sur ma nuque m’encourage ; il ne suffit de rien désormais pour que je remonte ses jupons sur ses cuisses et fouaille ses chairs d’attentions plus pressantes. Je déglutis comme je peux, la bouche soudain sèche.


Ses doigts laissent des traînées de feu dans mes cheveux et je gronde doucement de désir contenu, dents serrées, contre son front.



| Je ne peux le promettre, Rhaenys a tant changé, et je crois que pour le moment elle ne me désire plus. Mais pour le moment comme plus tard, la seule perspective de pouvoir à nouveau t’aimer me grise, Isla. |


Confidence coupable et gourmande, dents serrées. Je tiens à lui signifier que je ne l’ai pas « conquise » comme un jouet pour renouveler l’attraction entre Rhaenys et moi. Ma relation avec Isla serait sublimée d’une acceptation et d’un partage total de la part de l’Impératrice… Mais je n’ai pas besoin de cet accord pour m’enflammer à l’idée de pouvoir à nouveau être intime, et libre, avec la jeune insulaire. Le regard qu’Isla me lance juste après avoir placé ses mains sur mon large poitrail me chamboule et me bouleverse en profondeur. Je déglutis, encaissant la rebuffade polie, courtoise et sincère, mais rebuffade malgré tout. Le désir reste vif, presque douloureux à le retenir. Je baisse les yeux.


| Je comprends. J’aurais aimé que les choses soient plus simples. J’aurais aimé…| |


Quoi ? J’aurais aimé quoi ? Qu’elle me voue un amour éternel, un abandon total ? Ce n’est pas cela qui m’attire chez elle, et ce n’est ni possible ni souhaitable compte tenu de mon mariage avec Rhaenys… Je respecte la distance qu’elle instaure. Je pense, non je sais, que ce n’est que partie remise. Qui sait. Peut être même que la prochaine fois nous pourrons le faire librement, avec l’objet commun de notre désir. C’est difficile, toutefois, de ne pas laisser regard et mains se promener librement sur ce corps dont j’aspire plus que tout à profiter de la volupté, de la chaleur, de l’ivresse… Je dois quitter son corps des yeux, pour replonger dans la contemplation des siens.


| Je vais devoir courir sus aux fuyards de l’ennemi. Nos troupes se rassemblent et pansent leurs plaies. Cela passera par la cavalerie et les dragons, pour accrocher leur arrière-garde, puis je leur proposerais de se rendre. S’ils refusent, je détruirais cette armée, et proposerais la paix au Val qui n’a montré qu’une ardeur timorée à se battre. Je pense que le jeune Roi Ronnel s’est un peu trop laisser influencé par son conseil et ses alliés, et qu’il ne souhaitait pas vraiment ce combat. |


C’est dur de rester loin d’elle, dans cette intimité. Je dois détourner le regard, croiser les bras devant l’âtre, pour m’éviter de la repousser sur le lit.


| Rhaenys –et tout l’Empire – a besoin de toi et de Nelya Omble, mais c’est l’idée et la victoire de l’Impératrice ; je lui laisserais t’exposer cette mission commune avec l’Intendante. Mais tu pourras aussi relire édits du Val et de l’Empire, pour préparer le terrain de la paix. Et de leur intégration comme Royaume Fédéré, une fois que je les aurais vaincus. |


Ton ferme, déterminé. La victoire ou la mort ; il n’y a pas de demi mesure dans ce à quoi je m’engage.

.
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Isla avait entendu et senti son souffle contre elle, alors qu'ils étaient encore enlacés, comme deux amants refusant de se quitter. Il était doux, chaud, aguicheur et plein de promesses, promesses auxquelles Isla souhaitait s'abandonner, en souvenir de cette nuit sucrée à Fort-Darion. Pourtant, un espèce d'honneur, une sorte de loyauté avait percé dans son cœur pour Rhaenys toutes ces années auparavant, et aujourd'hui, elle avait enfin l'occasion de s'exprimer à nouveau, à un moment crucial pour eux tous et pour l'Empire. Refuser cela pour une étreinte et des caresses, aussi sensuelles, agréables et désirées soient-elles, n'avait pas de sens pour l'insulaire qui avait dévoué sa vie à sa Princesse.

Le jeu en valait la chandelle cependant, car à chaque seconde qu'il se précisait, par leur regard et leur toucher, il devenait plus flou et impossible à attraper. Ni l'Empereur ni la conseillère ne ressentaient le besoin de mettre des mots sur cette relation. Pourquoi le faire? Leur union était puissante et belle parce qu'elle était imprécise. Elle prospérait dans le sous-entendu tu, le regard appuyé, la parole soufflée au creux de l'oreille, le frisson partagé. Nul besoin pour eux d'encadrer ce qui ne nécessitait que d'être vécu. Même si certains aimeraient sans doute que cette relation porte un mot. "Maitresse" sonnait si trivial et banal que la jeune femme pourrait presque s'en révolter, mais soit, si les gens voulaient résumer leur lien à cela, qu'ils le fassent. Isla n'avait jamais été prompte à écouter les commérages et rumeurs de couloir, et elle n'allait pas commencer maintenant, alors qu'elle semblait enfin trouver sa juste place auprès de Rhaenys et Torrhen. Il était cependant certain que des dires sur leur relation allaient bon train à Fort-Darion, dès les jours qui suivirent leur nuit. Elle s'en était rendue compte parfois parcourant les couloirs, quand certains nobles la regardaient en coin, baissait le ton de leur conversation, ou bien soudain décidaient qu'étudier la pierre façonnant le sol était une occupation épanouissante.

Cette dénomination était également perturbante. Si maîtresse elle était, de qui l'était-elle exactement ? Son lien charnel était le plus récent avec Torrhen, certes, mais elle avait partagé son intimité avec Rhaenys par le passé aussi. Leur lien semblait s'être aminci ces derniers temps, pas par manque d'envie, mais simplement par les devoirs qui incombaient à l'Impératrice. Alors, devait-elle se considérer comme la maîtresse de l'un, de l'autre, ou des deux ? Là encore, les étiquettes que l'on pourrait mettre sur des flacons de mestres ne l'intéressaient pas. Après tout, la jeune femme aimait jouer, et plus le jeu était opaque, plus il était satisfaisant. D'autre part, être la cible de discussions lui importait peu: les seules choses qui comptaient était dans cette pièce avec elle et dans une chambre non loin.

Torrhen semblait comprendre sa décision de s'éloigner temporairement, même s'il avait baissé les yeux, sans doute un peu déçu. Il émit le souhait que les choses soient plus simples, sans pour autant terminer sa phrase. Un léger sourire vint étirer les lèvres de l'insulaire. L'Empereur serait-il troublé ?

« Par les Dieux! Mes yeux me trompent-ils ou est-ce que le grand empereur Torrhen Braenaryon serait hésitant ? Je n'aurais pas cru en être un jour témoin, encore moins en être à l'origine. » le taquina-t-elle doucement, allégeant un peu l'humeur générale.

Isla appréciait qu'il se dévoile, il le savait. Elle voulait vraiment qu'il puisse se sentir libre d'être lui-même avec elle. Elle ne jugerait pas et était plutôt dotée d'une bonne capacité d'écoute. Le fait qu'il le fasse la touchait profondément et renforçait son attirance pour lui. Attrapant son regard, elle reprit, pour compléter et le rassurer:

« Non pas que ce soit une mauvaise chose. »

Sa question, plus militaire, avait eu l'effet escompté car il entreprit de détailler les prochaines actions prévues. Ils s'étaient éloignés, et elle pouvait l'observer dans tout son ensemble à présent, ce qu'elle ne se priva pas de faire, fascinée par ce Nordien dont elle se sentait de plus en plus proche à présent. Elle se surprit à le détailler, alors qu'il ne la regardait pas. Ses cheveux sombres lui rappelaient ceux d'Orys. Sa carrure était plus imposante cependant, comme taillée dans le marbre, on pouvait deviner les muscles des épaules, du torse et du dos, travaillés par tant d'années de combat et de maniement d'armes. Isla n'avait cependant pas besoin de les imaginer, il lui suffisait de fermer les yeux pour les revoir et ressentir sa poigne, rude et parfois brutale, qui pouvait pourtant se faire tendre et amoureuse. Il parlait, détaillant son plan, déterminé. Ses yeux se mirent à briller d'une rage de triompher, quoi qu'il en coûte. A ce tableau qu'elle aurait pu graver dans sa mémoire s'ajouta cette aura de prestance qu'il dégageait, là maintenant, évoquant son plan et son talent militaire, puissant et triomphant, mais jamais rassasié. Toujours en quête, toujours à réfléchir à la prochaine façon d'étendre l'empire. L'ombre des flammes de l'âtre dansait sur son visage, animant les bosses et les creux de ses traits, donnant vie à ses paroles.

A cet instant précis, elle regretta de s'être éloignée.

Isla resta de son côté cependant. Les mains dans le dos à présent, elle les serrait fort, concentrant ses pensées entre ses doigts. La Chelsted prit une inspiration douloureuse tant son cœur cognait contre sa poitrine, et se réjouit lorsqu'il évoqua son rôle plus précisément. Elle devrait attendre de revoir Rhaenys pour avoir sa mission. Soit. Réunir le travail et le plaisir avait pourtant toujours été la ligne directrice entre eux. Cette fois-ci, l'insulaire sourit franchement lorsqu'il lui détailla ses tâches, plus proches de ses compétences. Elle se rapprocha de la petite table près de la cheminée, où une jarre contenait de l'eau à côté d'un verre vide, jetant un œil au tas de parchemin.

« Tu fais bien d'aborder le sujet. Il se trouve que suite à nos discussions précédentes, j'ai beaucoup réfléchi et j'ai pris la liberté de commencer à coucher sur le papier des premières directives pour les nouveaux royaumes. »

Le verre rempli, elle se tourna vers Torrhen et le porta doucement à ses lèvres puis compléta fièrement :

« Cela mérite sans doute une relecture approfondie et encore plusieurs heures de travail, mais une première trame existe. Nous pourrons nous en servir pour rédiger plus rapidement les cadres juridiques que nous souhaitons créer lorsqu'un nouveau royaume nous rejoint, il suffira juste de l'adapter à son contexte. »

Elle lui tendit le verre à moitié plein, fixant son regard au sien, en reprenant :

« J'avais besoin de m'occuper l'esprit et les mains, pendant votre absence à tous les deux. »

Se plonger dans des écrits jusque tard dans la nuit avait toujours été une activité épanouissante pour Isla, d'aussi loin qu'elle s'en souvienne. Si elle était la maîtresse des Braenaryon, alors le droit était la sienne. Sa proximité nouvelle avec le Vieux Loup était une bonne excuse pour justifier d'être restée debout si tard, seule dans la nuit, à travailler. Une excuse, ou une explication ?

« Enfin, tout ça pour te dire que j'ai déjà devancé tes désirs. »

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MessageSujet: Re: The Mystics (An 2, Mois 5, Semaine 1) [Tour X - Terminé]   The Mystics (An 2, Mois 5, Semaine 1) [Tour X - Terminé] EmptyMar 25 Oct - 12:19



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Torrhen Braenaryon & Isla Chelsted

Castel d'Herpivoie, Terres Braenaryon Semaine 1 du mois 5 de l’An 2 de l’Ere des Luttes
Courir l’ennemi. Pas comme un chien de chasse, pour le rabattre pour sa mise à mort. Différemment. J’ai mes propres chiens pour pister l’ennemi, de toute manière. Ce sont eux qui vont courir et affaiblir la proie, avant que le Loup ne sorte des ténèbres dans lesquels il s’abrite pour se repaître, enfin, d’une victoire chèrement acquise, mais possiblement déterminante sur le conflit en cours. La proximité d’Isla me change. Elle me dévie de mon calme de façade. Elle me fait fondre, littéralement, de sa chaleur et de tout ce qu’impliquent ses mots, ses gestes. La jeune femme réveille l’impulsion en moi. Le désir pulsionnel d’envoyer paître toutes ces responsabilités qui étouffent ma liberté et compriment mes aspirations les plus profondes à tel point que je n’ai que rarement su les identifier concrètement.


Ce que je sais, c’est que c’est elle que je veux. Au moins maintenant, au moins demain. Elle n’est pas le seul objet de mes désirs, mais elles sont rares, dans une existence maintenant qui s’allonge et s’étire, à avoir su éveiller ce genre de besoin en moins, surtout aussi vite. Ca me destabilise assez. Ca me contrarie aussi un peu. Ce que je ne sais expliquer, ce que je ne comprends pas, est toujours pour moi une cible de doute et d’exaspération.


La jeune femme me tance. Et je lui offre un sourire doux, amusé, mais presque tendre. Commissure des lèvres relevé. Regard rieur. Cela étire mes cicatrices, surtout celles remontant sur ma pommette, mais je n’en ai cure quand on me regarde et que l’on me considère comme elle le fait en cet instant précis.



| Ne vous flattez pas trop, ma jeune amie, car ce pouvoir que vous semblez détenir et exercer sur moi est à double tranchant ; il vous faut endurer mes assiduités, mes regards vers la naissance de vos seins, ou votre chute de reins, et cette concupiscence que vous faites naître chez votre Empereur est bien égale à l’appétit du Loup. |


La belle est taquine, certes, et un brin irrévérencieuse. Mais c’est pour la bonne cause, et ne saurais lui en vouloir. Isla m’explique son travail, son anticipation. Difficile de ne pas la récompenser d’un baiser dont elle fait naître une fois de plus le besoin et l’impatience. Nous sommes encore si proches, quand je m’avance pour prendre le verre et pour répondre à ses mots. Pas besoin d’élever la voix, en étant aussi près d’elle.


| Pas tous, Dame, pas tous. |


Je bois, restant face à elle. L’ardeur sous jacente de mes propos ne lui aura pas échappée. Et pourtant je reste concentré sur la consistance de tout ce qu’elle m’a dit.


| Si tu nourris un jour le doute de la légitimité de ta position au milieu d’une cour impériale en guerre, rappelle-toi donc que tu es la seule à savoir ainsi deviner, planifier, ce qui sera concrètement le futur de l’Empire des Royaumes Fédérés. |


Je la couve d’un regard fiévreux, paupières mi-closes.


| Oui, nous allons continuer à nous étendre. Après Eysines et la mort d’Harren, je pensais qu’il n’y avait plus qu’à défaire le Bief, à cinq royaumes contre un seul. Et puis il y a eu Dorne, le Val, l’Ouest, et maintenant tes cousins d’outre-Détroit, ces Valtigar qui assassinent des souverains en pleins pourparlers. |


Je repose mon front contre le sien, pose ma coupe sur le côté, sur la table toute proche. Ma main descend sur sa joue, sur son cou, sur son épaule, son flanc. L’attire à nouveau, doucement, vers moi.





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MessageSujet: Re: The Mystics (An 2, Mois 5, Semaine 1) [Tour X - Terminé]   The Mystics (An 2, Mois 5, Semaine 1) [Tour X - Terminé] EmptyJeu 27 Oct - 13:05


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La mise en garde de l'empereur sur le désir que la jeune insulaire devait subir en réponse à ses taquineries et à son emprise ne ressemblait pas tant à une mise en garde qu'à un défi, tel que le comprit Isla. Etait-il en train de jouer avec elle, sur un terrain glissant duquel ils avaient déjà dérapé une première fois ? Son sourire l'encourageait à y croire, ainsi que les battements de son coeur qui semblaient y répondre en écho. Il s'avança pour prendre le verre qu'elle lui tendait, effleurant ce faisant ses doigts. Elle ne le quitta pas des yeux, le détaillant alors qu'il était à nouveau proche d'elle et portait le verre à ses lèvres, faisant naître un familier sentiment d'envie. Il parla de son souhait d'expansion, sans trop rentrer dans les détails encore, lui donnant une vue d'ensemble de ce qu'il souhaitait accomplir. Isla buvait ses paroles, obnubilée par ce personnage ambitieux et charismatique, comme elle l'avait déjà été par le passé. Mais cette fois était différente, il la mettait dans la confidence, ce qui témoignait d'un grand gage de confiance de sa part. Confiance qu'Isla était prête à embrasser, comme elle en fit part à Torrhen d'un regard plein de reconnaissance.

« C'est un honneur que tu me fais, Empereur. Cependant, je ne saurais être la seule, sachant que c'est un secret que toi et Rhaenys devez déjà partager. »

Si ce n'étaient d'autres. Ceci étant dit, il y avait une certaine satisfaction à se retrouver dans ce cercle de pouvoir auquel Isla n'avait pu participer qu'à distance jusque là. Gagner l'intimité avec l'impératrice avait été fait par le passé, bien qu'atténué à présent, et la proximité avec l'empereur était nouvelle. Mais qu'il se confie également sur ses plans stratégiques voulaient dire beaucoup pour un homme aussi calculateur et droit que lui. Il évoqua le Bief, le Val, l'Ouest, Dorne, et l'émergence des Valtigar qui s'imposaient petit à petit comme une menace sérieuse pour la stabilité souhaitée de l'Empire. Autant de prétendants et d'ennemis à ce rêve d'union pour les Royaumes Fédérés. Ennemis qu'il faudrait défaire un par un, pour espérer que le rêve tant convoité par le couple impérial voie le jour.



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MessageSujet: Re: The Mystics (An 2, Mois 5, Semaine 1) [Tour X - Terminé]   The Mystics (An 2, Mois 5, Semaine 1) [Tour X - Terminé] EmptyJeu 3 Nov - 15:10



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Prendre. Il n’y a pas de mots plus compliqués. Il n’y a pas de mots dont la signification est plus simple mais dont les moyens divergent autant. Il n’y a pas vraiment de raison à son usage, seule la volonté brute ou soigneusement emballée, empaquetée pour donner du volume à ce qui reste toujours quelque chose de terre à terre. On prend ce que l’on veut. Ou ce que l’on est forcé de vouloir, par la force des choses. Je vais prendre tout ce que mes ennemis possèdent, parce qu’ils le méritent. D’abord la vie, comme Harren Hoare que j’abats de sa monture, et qui me lacère le genou une fois au sol. De ma lame et de la sensation de pure vengeance, d’une exultation presque charnelle, en tout cas bouleversante, qui s’illustre d’un cri de rage à m’en faire gonfler les veines et rompre le palpitant sous le rythme effréné d’une colère qui explose après des années à la maintenir.


Je couve la jeune femme d’un regard pesant, rempli du sens et de la conviction de tout ce que je viens de dire. Pour prendre, il faut le vouloir. Et je le désire ardemment. Pas pour le seul bénéfice de l’ambition et de la gloire. Je le désire parce que j’estime qu’il ne s’agit jamais que de justice. D’une réparation sur le monde, pour toutes les vies brisées que j’ai endurées, pour tous ces destins contrariés. Pour ce frère que je tiens dans mes bras, figé la bouche ouverte, un empennage lui ressortant de l’œil dégoulinant de sang. Pour cet autre collatéraux que j’étreins avant son départ en mer, pour ne jamais le revoir. Pour le petit dernier, que je serre comme son aîné contre moi alors qu’il pleure et implore ma pitié pour l’achever, le ventre ouvert par une hache fer-née. Pour Brandon, qui disparaît en protégeant mes fils au milieu de la cohue sauvageonne. Pour Nelya, dont l’amour fut volé par le devoir, pour Sigyn, dont le sien le fut de même à cause de la guerre imposée par les autres. Pour Jeyne, pour les empoisonnements de Rhaenys, les tentatives de meurtre sur mes enfants. Pour le petit Prince que je ne verrais jamais. L’espoir et l’ambition d’Isla, l’étincelle de désir de ses yeux, réchauffent les flammes de ma haine froide, avivent la flammèche de ma conscience.



| Elle sait, oui. Maintenant, par ce secret, tu fais partie de sa volée. Ou de ma Meute, c’est selon. De notre famille au sens proche, avec tout le danger que cela implique. |


Parce qu’elle est cousine de Rhaenys, parce qu’elle gravite trop dans la nébuleuse impériale, depuis trop longtemps, pour être traitée en étrangère. Que Rhaenys ne lui ouvre plus son intimité charnelle n’y changera rien, que notre relation change pour une raison exogène, qu’importe. Isla, du fait de son rôle et des secrets dont elle dispose, navigue dans les eaux troubles de la politique impériale. Son sort est lié au nôtre, et c’est sa joue que je caresse, avec un fantôme de sourire et beaucoup de tendresse, qui rompt totalement avec le feu ardent que nos contacts de plus en plus rapproches instillent en moi. Mon autre main sur son flanc l’appelle à moi.


L’étreinte est intense, sensuelle, sans pour autant être concrète physiquement ; pressions et effleurements remplacent effeuillages et baisers. Nous nous confions l’un à l’autre, ouvrons nos âmes. Comme nous l’avons déjà fait. Et devine en elle la même étincelle de noirceur que j’y avais vue quand elle avait évoqué son époux et les abus qu’il lui avait fait subir. Le même genre de ténèbres que ceux qui étreignaient les abîmes de la conscience de Rhaenys. Les mêmes qui me serrent le cœur, qui me poussent à l’exercice cruel du pouvoir quand la brutale nécessité s’impose. Ma poitrine se gonfle d’inspirations où l’excitation transparaît, faisant trembler le souffle. Ses mains me font dresser la chair de poule, son baiser me donne la fièvre. Je la couve d’un regard d’ivresse. Mes mains se crispent sur elle, m’agrippant comme pour me prémunir d’un naufrage qui me tend les bras. Je soupire contre son cou.


| Dresse donc les factures et vas réclamer paiement, Dame, je m’occuperais d’aller récolter les intérêts de l’usure. |


Je souris plus largement, canaille et joueur comme je le fus jadis, yeux fermés sur la chair tendre de sa clavicule que j’embrasse, quand j’entends l’écho de ses désirs.


| Si c’est nous regarder que tu veux, cela prendra sans doute du temps, nymphette. |


Je remonte, l’embrassant sous l’oreille, en haut du cou.


| Ce sera surtout terrible, Isla. Beaucoup de sang devra encore couler. |


Et je le sais car c’est souvent moi qui l’épanche, ou le perds au milieu de l’ardeur des combats. Ses baisers me font parcourir un frisson qui me bouleverse du bas de la colonne à son sommet, faisant trembler mes muscles en un fugace trouble spasmodique. Je sens ses jambes m’encadrer, son bassin se rapprocher du mien. Le souffle court, inspirant comme un loup excité par l’odeur du sang, je la regard de mes yeux gris et mornes, mettant son âme à nu plus que son corps contre lequel je reste pressé, tendu. Ma main quitte se joue, glisse sur son cou. Et serre. La pression n’est pas suffisante pour la priver d’air. Elle serre suffisamment.


| On a déjà joué ce jeu-là, avec moi. On m’a tenu compagnie, cajolé, fait me sentir unique. Homme plus que Loup. |


Nos nez s’effleurent. L’autre main vient sur le décolleté de sa robe. Mon souffle est puissant ; audible. Ma cage thoracique s’élargit et s’étrécit tant les inspirations sont lourdes, profondes. C’est la chair de sa poitrine que je regarde, qui pulse aux battements de son cœur.


| Si tu pars, Isla, c’est toi que je chasserais en premier. |


Je l’embrasse, en la regardant toujours. Une pression, lèvres contre lèvres. Que j’entrouvre. Que j’emballe, souffle contre souffle, avec une incroyable langueur. Avant de l’embrasser sur l’arête de la mâchoire, d’ouvrir son cou de mon nez qui presse le coin de son menton, de parcourir le long de sa jugulaire de baisers brûlants.


| Toi que je traquerais, que je dévorerais toute entière. Pour l’exemple. |


Ma main quitte sa poitrine, l’autre presse sa nuque pour l’attirer contre moi. Mes baisers dévient sur son poitrail, à la naissance de ses seins. La main qui descend retrousse ses jupons, caresse ses jambes de ses genoux à l’intérieur de ses cuisses, pressant ses bas d’attentions brûlantes.


| Mais tu n’en feras rien, je le sais. Je le sens. |


Mes doigts se figent, d’une main au creux de ses reins, l’autre contre son aine. Possessif, je la caresse, l’empoigne presque.


| Parce que tu l’aimes. Parce que c’est plus que du désir, ou une passion adolescente. |


Je le dis froidement, avec pragmatisme, sans jalousie ; je sais ce que j’ai, avec elle. Pour le moment, du moins. Je l’embrasse plus tendrement, même si j’ai le souffle court de toute cette passion contenue, déjà haletant.


| Parle-lui de nous, puisque tel est ton souhait, conseillère. Et quand tu l’auras fait, nous reprendrons où nous en sommes restés. |


Je me retire, essoufflé, me délie doucement d’elle. La couve d’un regard fiévreux, plein de désir. Frustré, mais respectueux de son choix quand elle était encore en pleine possession de sa volonté.


| Et peut être te dirais-je alors, ce que moi je ressens pour tout ceci. |


J’attrape sa main, ne rompant pas le contact visuel. La porte à mes lèvres, dépose un baiser au revers. Et me détourne, avant de céder aux sirènes d’une passion qui me dévore et me consume tout entier.


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MessageSujet: Re: The Mystics (An 2, Mois 5, Semaine 1) [Tour X - Terminé]   The Mystics (An 2, Mois 5, Semaine 1) [Tour X - Terminé] EmptyDim 6 Nov - 15:47


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La noirceur habillait son regard à présent, alors qu'ils évoquaient ce futur hypothétique à deux. Le Vieux-Loup se faisait l'écho de ses ardeurs de vengeance, exprimées en premier lieu par cet empereur duquel elle se sentait beaucoup plus proche à présent. Alors qu'elle détaillait les objectifs de représailles, il l'encourageait, dans ses paroles et ses jeux de mots, avec un large sourire carnassier et un toucher brûlant. Isla sentait son cœur tambouriner dans sa poitrine, puissant et irrégulier, indomptable, lui faisant perdre le souffle à chaque battement. Son souffle contre sa peau venait en caresser les pores, remontant tout un tas de signaux le long de ses nerfs, du désir à la tendresse, de l'excitation à l'imagination. Qu'elle l'ait voulu ou non, elle avait été attirée dans ses griffes et celles de Rhaenys et elle en était maintenant prisonnière. Ses mains s'empressaient de parcourir les détails du tissu de sa robe, semblant y toucher même sa peau à travers, y laissant des traînées ardentes que son souffle pouvait ranimer en un instant.

La provocation joueuse de l'insulaire sembla faire effet sur le loup qui sortit les crocs, encadrant son cou entre ses mains, serrant légèrement, comme pour rappeler la place qui était la sienne par rapport à son empereur. Le respect, l'amitié, l'attachement, le désir étaient bien là. Mais le devoir et la loyauté également. Par ce geste, Isla était tenue de s'en rappeler, à ses risques et périls si elle en faisait fi. Les muscles tendus par son équilibre précaire sur cette table et le corps du Braenaryon contre le sien, elle prit une inspiration, interrompue par ses baisers qui se firent moins sages et plus pressants. Il la mettait en garde, à n'en pas douter, tout en jouant avec elle. Ses lèvres quittèrent les siennes pour descendre le long de son cou, prêtes à tout moment à s'ouvrir pour mordre dans sa chair. Leurs souffles s'entremêlèrent, courts, bruyants, ardents. Ses mains remontèrent le long de ses cuisses, les effleurant autant que les appuyant, tâtonnant les jupons et ses bas qui ne souhaitaient rien d'autre que de glisser sur le sol. Le feu familier de sa passion s'embrasa à nouveau, alors qu'elle rejetait sa tête en arrière, profitant de cette étreinte nouvellement exprimée.

Tel était pris qui croyait prendre.

Torrhen voyait clair dans son jeu. Elle n'aurait jamais pu trahir l'empereur ou Rhaenys. Elle leur devait bien plus qu'elle ne se l'avouait à elle-même. Il le savait et venait de le confirmer, se détachant un peu d'elle pour l'embrasser pour doucement. Isla leva ses yeux vers lui, se plongeant dans cet abîme infini qui l'enveloppait et la repoussait dans le même temps. Ce qu'il dit la plongea dans une réflexion le temps d'une seconde: elle n'avait jamais mis ce genre de mots sur ce qu'elle ressentait pour Rhaenys. Visiblement, l'empereur avait fait mouche, sur plus d'un niveau.

Isla pouvait voir que se séparer d'elle semblait lui coûter, ses paupières à demi-closes, ses mains brûlantes et son souffle rauque le montraient assez aisément. Elle-même était loin d'être de marbre, ses contacts régnant encore en maître dans son esprit, dévorée par des pensées et des sensations qui auraient fait rougir une jouvencelle. Il s'était détaché, attrapant sa main comme au premier jour pour y déposer un baiser chaste. Le contraste avec l'instant précédent était saisissant, mais la conseillère ne dit rien, se contentant d'afficher un léger sourire. En parangon de l'honneur, il avait décidé de respecter son souhait de parler à Rhaenys avant de reprendre quoi que ce soit entre eux. Evidemment, il avait raison. Mais cela laissait un curieux sentiment d'inachevé chez la jeune femme.

Se remettant sur ses deux pieds, elle lui dit doucement, le souvenir encore salé et brûlant de son baiser sur les lèvres:

« Je n'ai pas pour habitude de ne pas céder à mes désirs, mais tu as raison. »

Le code d'honneur et de droiture du Braenaryon semblaient déteindre sur elle à cet instant, tout comme la sauvagerie et la noirceur qu'il avait démontrées juste avant. Isla se força à inspirer doucement, alors qu'il se détournait, puis l'interpella pour qu'il ne parte pas les mains vides. Elle attrapa les parchemins qu'elle avait préparé et qu'elle évoquait plus tôt et s'avança vers lui pour les lui donner.

« Je te laisse regarder ce que j'ai écrit sur ces parchemins si tu as le temps. Je passerai prendre tes remarques. »

Autour d'un verre de vin, d'un bon repas. Ou dans des draps de lin.

(c) a m i t y



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dark have been my dreams of late
Where now the horse and the rider? Where is the horn that was blowing? Where is the hand on the harpstring and the red fire glowing? Where is the spring and the harvest and the tall corn growing? They have passed like rain on the mountain, like a wind in the meadow. + aeairiel.

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Isla Chelsted
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