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 tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé]

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MessageSujet: tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé]   tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé] EmptySam 8 Avr - 13:30


~ tell me who i am.
Terres de l'Orage
Aparté - En route pour la Tour
L
éliana
&
Arianne

L’orage avait grondé toute la nuit, torturant de ses sons le sommeil d’une jolie fillette brune qui cauchemardais inlassablement du massacre de son village. Des images gravées à jamais dans sa mémoire qui la réveillèrent en sursaut. Blottis contre Robyn, son dernier repère dans ce monde brutal, l’adolescente se faufila discrètement en dehors de leurs abris de fortune pour profiter du lever de soleil, aussi timide soit-il au milieu des nuages.
L’humidité était encore présente et le sol était gorgé d’eau à cause d’une récente averse, mais la fraîcheur et la quiétude de l’endroit était idéal pour apaiser les maux de la demoiselle.
Son corps chétif était meurtri par le début de ce voyage dans lequel elle tentait de s’incruster sans beaucoup de succès. Elle ne se plaignait pas, préférant garder pour elle les innombrables courbatures qui entouraient ses jambes, son appétit d’ogre qui ne parvenait pas à être rassasié, ou encore son dos endoloris par des nuits agitées remplies de crispations. La résilience. C’était le prix à payer pour garder sa place et ne pas être déposée une nouvelle fois, loin du seul être sur cette terre capable de veiller sur elle.
Le monde qui l’entourait la captivait et l’effrayait. Elle ne savait pas où aller, ni qui être. Depuis plusieurs années, elle se contentait de se lever le matin et d’avancer sans se poser de questions, mais désormais âgée de bientôt dix-sept ans, tout devenait plus difficile. Son corps changeait, ses ambitions également et se construire une identité devenait une nécessité absolue. Jeune fille insignifiante pour tous, cadette d’une famille de paysans sans talent particulier, personne ne l’attendait nul part et la simple idée de finir seule l'angoissait.

Léliana s’installa sur un rocher plus ou moins sec, elle glissa sa main dans sa longue chevelure pour tenter de démêler les nœuds du bout des doigts tout en contemplant le paysage encore endormi. Pourquoi avait-elle survécu ? Pourquoi elle ? Pourquoi Robyn voulait-il encore l’écarter du voyage ? Etait-ce à cause de cette femme qui les avaient rejoint ? Comment pouvait-elle devenir un atout plus qu’un fardeau ?
Elle savait. Elle savait au fond d’elle qu’elle lui causait du souci malgré elle. Robyn s’inquiétait dès qu’elle sortait de son champ de vision, et même si elle l’agaçait souvent, il tenait à elle plus qu’il ne voulait l’admettre. Et voilà que tout pouvait changer, voilà qu’ils n’étaient plus deux, mais quatres.
Les yeux rivés sur l’horizon, Léliana inspira profondément pour retrouver son calme et apaiser ses craintes tant bien que mal.

Une voix féminine, délicate et suffisamment douce pour ne pas dénoter avec la quiétude du moment parvint à ses oreilles.
Elle était là, tout proche d’elle. Cette mystérieuse femme qui ne lui avait encore pas vraiment adressé la parole alors même qu’elle monopolisait déjà l’attention de son sauveur sans même s’en rendre compte.
Leliana eut d’abord envie de partir un peu plus loin, mais elle imagina sans mal Robyn la réprimander de ses mauvaises manières. Alors, elle tourna la tête en direction d’Arianne. Ses traits de poupées s’estompaient au fil des mois pour se transformer petit à petit en une jolie demoiselle ... au caractère bien trempé.

Avez-vous besoin d’aide ? Proposa-t-elle, car elle avait le devoir de se montrer serviable.

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MessageSujet: Re: tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé]   tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé] EmptyLun 10 Avr - 23:05

La nuit a été extrêmement rude tant pour mes nerfs que pour mon corps. La boue séchée sous mes ongles ou mes cheveux entremêlés et sales sont un rappel de cette folie qui s’est emparée de moi, corps et âme. La lucidité de la veille a disparu au profit d’un nouveau brouillard, quoique moins épais que celui d’hier et avant-hier. Il se dissipe au fur et à mesure des jours et de l’acceptation de la mort des miens. Cependant, le beau temps ne se présente pas encore. Les pluies, les orages et les gros nuages gris sont encore légions dans mon cœur, jouant tant sur mes humeurs que sur mes objectifs du jour.

Aujourd’hui, je fuis la compagnie des hommes. Je ne veux pas m’expliquer à Baldyr, et je n’ose pas croiser le regard du mercenaire. J’ai grand besoin de respirer, loin d’eux et de leurs préoccupations si terre-à-terre, loin de cette réalité âpre, amère et si désolée. Si cette femme vive et joyeuse disparaît au profit d’un être aigrie et désespérée, je veux m’y accrocher jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien. J’empoigne mon sac de fortune, là où j’ai mis mes biens les plus précieux. S’ils n’ont aucune utilité en pleine nature, ils le sont extrêmement au sein d’une cour, ou d’un lieu tout aussi civilisé.

Il semble que je ne sois pas la seule fatiguée par les présences masculines. La jeune fille qui nous accompagne a le regard perdu dans l’horizon. Je ne l’interromps pas immédiatement, attendant davantage le moment opportun. Durant ce court instant, je ne peux pas m’empêcher de repenser à ma chère sœur. Elle aussi, le dos bien droit et le menton bien haut, elle appréciait tourner son regard vers l’horizon bleuté de la mer ou vers cette vie grouillante au pied du Vieux Palais.

- Bonjour Léliana, finis-je par dire, désireuse de me débarrasser cette pointe de nostalgie naissante.

La ressemblance avec ma belle Deria s’arrête là. L’impétueuse héritière n’aurait jamais posé une telle question. On lui obéissait, et non l’inverse. Nullement déçue, je souris encore à cette demoiselle particulière. J’ai toujours été sensible aux enfants, un sentiment qui s’est exacerbé avec les années. J’envie leur mère, à chaque fois. Malgré les amants, mon ventre est resté toujours plat. L’unique fois où j’ai eu quelques doutes, mon père a tué cet espoir dans l’œuf en me faisant boire du thé de lune. Je ne l’accuse pas : la faute est partagée. Si j’avais été plus forte, plus décisive et plus audacieuse, j’aurais tenu tête … Je mérite ce sort, pour ma lâcheté.

- Je compte me faire un brin de toilettes. Je serais ravie si tu me tiens compagnie, lui proposais-je.

Je devine qu’elle va trouver cette demande incongrue, voire contraire à ses aspirations. Je n’en fais pas grand cas. Elle est encore trop jeune pour choisir une seule et unique voie – en l’état celle enseignait par un homme d’armes. Une femme a tant d’options, presque autant que les hommes – les reines Jordane, Sharra ou Argella ou l’Impératrice Rhaenys l’ont largement prouvé. Je finis par me poser sur le rocher, et à déballer le contenu de mon sac. Très rapidement, sur un petit carré brun en cuivre, j’aligne mes outils : un joli peigne avec de beaux ornements, une brosse aux poils extrêmement doux, un miroir discret mais bien poli, une éponge rude et une éponge plus douce, divers outils – aux apparences d’outils de torture, des flacons d’huile, de parfums et des pains de savons.

Je pose aussi un bac et une gourde que j’ai apportée avec moi. Je reverse tout l’eau dans le récipient.

- Je n’ai jamais vu un tel orage et j’ai eu cette bêtise de m’aventurer dehors. J’ai glissé, et je suis méchamment tombée, mentis-je avec talent et sans honte. Je ne peux pas me permettre de voyager ainsi. Il n’est jamais bon d’être négligé, quelle que soit les circonstances ou les situations. L’apparence interpellera toujours autrui et est une part de ton identité, et du respect ou de l’admiration ou de la crainte que tu peux inspirer à autrui, expliquais-je.

Pourquoi tant de paroles ? J’essaye de deviner à quel point la petite est curieuse et, surtout, a soif d’apprendre. Au fil des jours, ses babillages incessants m’ont fait comprendre qu’elle n’est pas idiote ou sotte. Là où un brun s’agace, je suis intriguée. Il est rare d’avoir autant de vivacité d’esprit chez une demoiselle du peuple.



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Arianne Martell
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MessageSujet: Re: tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé]   tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé] EmptyJeu 13 Avr - 16:55


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Voilà une drôle de proposition. Léliana hocha la tête, se décalant sur le côté pour laisser à cette femme suffisamment de place pour s’installer à ses côtés. Elle ne savait rien d’elle, ni d’où elle venait, ni qui elle était réellement et pour dire vrai, elle n’avait pas eu l’envie d’en apprendre davantage jusqu’à cet instant. Robyn voulait se débarrasser de sa pupille à cause de cette femme. Il s'agit d'une mission importante et dangereuse Léliana, lui répétait–il sans cesse, comme s'il pouvait vivre sans sa compagnie alors que l'adolescente en revanche, n'y parvenait pas...
Aussi, sa jalousie envers Arianne la rongeait silencieusement de l'intérieur depuis le premier jour. Elle accaparait l’attention. Par son pouvoir, par sa beauté, par ses exigences et son assurance. Les deux hommes écoutaient ses ordres et n’osaient pas la contrarier, Léliana quant à elle se fondait dans l'arrière-plan, cherchant désespérément à regagner l’attention totale de son sauveur sans beaucoup de succès.

Toutes deux assises côtes à côtes, le rocher sur lequel elles s’étaient installées se transforma rapidement en salon de beauté. Les yeux de la jeune adolescente, née sans un sous et habituée à vivre dans la pauvreté s’écarquillèrent, émerveillés. Jamais, oh grand jamais, elle n’avait eu la chance d’avoir de si beaux accessoires. Murée dans le silence et dans une étrange timidité qui ne lui ressemblait pas, Léliana écouta plus ou moins les mots de cette femme, son esprit subjuguer par les flacons de parfums tout près d’elle.

Etes-vous blessés ? Dit-elle faussement concernée, car après tout, elle pouvait bien tomber dans la boue à plusieurs reprises, cela l’importait peu. Nul doute que Robyn s’empresserait de la secourir si cela venait à se reproduire, pensait-elle secrètement, amer.
Consciente que sa rancœur envers cette “inconnue” n’était aucunement justifiée, elle tenta de reprendre ses esprits et de se montrer plus douce.
Voulez-vous tourner ? Je vais m’occuper de vos cheveux, si vous l'acceptez.

Si Leliana n’avait jamais eu un si beau peigne entre les mains, elle gardait en tête des souvenirs impérissables avec sa Mère. Avant que son monde ne brûle sous ses yeux, la privant définitivement de sa famille, la jeune fille passait des heures entières à s’occuper de la longue chevelure brune de sa génitrice pendant que celle-ci se chargeait de lui raconter toutes sortes d'histoires. Ces délicats moments de complicité Mère/Fille lui manquaient cruellement, chaque jour, sans relâche. On lui avait pourtant dit à de nombreuses reprises que le temps finirait pas apaiser ses souffrances, mais un trou béant déchirait sa poitrine sans jamais vouloir se refermer.

Vous avez surement raison. Je tâcherais de m'en souvenir. Dit-elle polie.

Elles avaient beau être assises là, l’une à côté de l’autre, sur le même rocher, les chaussures boueuses, elles n’étaient pas du même monde. Qui pouvait bien respecter, admirer ou même craindre une fille du peuple qui ne possédait rien, pas même un nom de famille ? L’adolescente posa un regard curieux sur Arianne, détaillant les traits de son visage, comme si un jour, elle pouvait espérer devenir aussi belle et aussi intimidante qu'elle…
Sans même attendre l’approbation de sa compagne du moment, elle s’empara d’une éponge humidifiée et vint délicatement nettoyer la nuque d’Arianne avant de pouvoir s’occuper de sa longue chevelure brune, emmêlée.

Vous semblez triste. L’êtes-vous ? Dit-elle avec audace et sans aucun tact ni préambule.
Je..pardonnez-moi. Se ravisa t-elle. Aucun doute, Robyn l’aurait étranglé d’avoir osé poser une telle question ! Il lui répétait sans cesse de réfléchir avant de parler, mais souvent, les mots lui échappaient. La jeune demoiselle avait l’esprit vif mais des milliers de questions se mélangeaient dans sa tête, alors, son seul échappatoire pour ne pas devenir folle, c’était de parler, de chercher des réponses à ses innombrables intérrogations…

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MessageSujet: Re: tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé]   tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé] EmptyMar 18 Avr - 23:56

Elle est si jeune ! Plus elle parle, plus elle s’agite, et plus son insouciance et sa naïveté m’interpellent. Elle cherche maladroitement ses repères, appliquant au mieux les enseignements d’un mercenaire. Je soupire, désespérée pour cette pauvre fillette. Est-elle consciente qu’elle est dans une position bien inconfortable ? Elle tente d’imiter ces bons garçons mais sans en détenir tous les outils, et elle ignore les talents propres à toute jolie femme. Je sais qu’elle va devenir belle à tomber. Les hommes seront en pavoisons à ses pieds d’ici une poignée d’années, si ce n’est pas déjà le cas. Est-ce que Ser Robyn est conscient ? Je le pense bien. Est-ce qu’il la prépare à tous ces chamboulements de cœur et de corps qui se profilent à l’horizon pour Léliana ? Assurément non.

- Je suis triste, en effet. Récemment, à cause de cette guerre, j’ai perdu des parents et une maison. Vous n’avez pas à vous excuser, vous n’êtes pas le bourreau, soufflais-je après de longues minutes de silence.

Je ne dis rien de plus, le cœur bien lourd. J’ai déjà été bien odieuse et insupportable avec Baldyr et avec Ser Robyn. Je ne souhaite pas réitérer cette bêtise avec cette innocente. Elle ne mérite pas de subir les foudres d’une Dornienne impuissante et au bord du gouffre.

- J’accepte que vous me coiffez si je peux également faire de même avec vous. Vous avez une belle chevelure. Je la devine douce et délicate entre les doigts, proposais-je, le regard brillant d’un intérêt sincère, presque enfantin. Nous pouvons nous vouvoyer, ou nous tutoyer, selon votre aise, conclus-je, le ton léger et taquin.

Je l’interromps dans sa tâche et saisis l’une des brosses, celle avec des crins épais mais doux.

- Cette brosse permet de démêler les cheveux. Si les cheveux ne sont pas humides au préalable, elle va rajouter un volume terrible et peu esthétique. Et si nous sommes restreintes d’accès à l’eau, comme aujourd’hui, nous avons à ruser. L’astuce est assez simple, il faut simplement tremper la brosse longuement dans un bol d’eau, et la passer à deux reprises sur les cheveux. La première fois est pour apporter cette touche d’humidité, la seconde fois est pour vraiment démêler le tout. Lorsque nous aurons fini cette tâche, nous userons de quelques huiles pour apporter une touche de douceur et une agréable odeur.

Je reprends place, prête à être coiffée par Léliana. Une certaine impatiente me gagne, malgré moi.

- Il faut toujours commencer par le bas, puis remonter tout doucement, ajoutais-je.

J’en profite pour fermer les yeux et me remémorer quelques souvenirs agréables. Je ne tarde pas à fredonner un air dornien, à la fois doux et mélancolique. Les paroles me reviennent en mémoire, mais je me garde de les chanter à haute voix. Elles crèvent tous les cœurs, incluant celui des hommes les plus rudes. C’est une chanson universelle, rappelant la perte vécue par tous et le gouffre qu’il entraîne. Est-ce que la brunette a besoin de partager souffrance ? Non.

Personne n’a à le faire, car je n’ai personne.

Je n'interromps pas mon chant, et je ne me crispe pas lorsque je sens qu'elle tire mes cheveux inconsciemment. Ce n'est rien comparé à la douleur que je ressens depuis de nombreuses semaines ...



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Arianne Martell
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MessageSujet: Re: tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé]   tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé] EmptyJeu 20 Avr - 18:50


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Le regard brun aux reflets dorés de la jeune adolescente se fit plus intense, rempli de compassion. Comment faisait-elle ? Pour paraître si paisible et pleine d’assurance alors que son coeur saignait d’avoir perdu des êtres chers. Léliana ne trouvait pas cette force. Elle combattait corps et âme ses démons, mais ne parvenait pas à balayer de son esprit cette journée. Les cris de terreur des habitants de son village, ces hommes et ces femmes qui l’avaient vu grandir roué de coups jusqu’à tomber au sol, le feu qui s’emparait de sa maison, de sa vie toute entière. Tout était encore si clair dans sa tête qu’elle peinait à trouver le sommeil et ravalait constamment ses larmes pour ne pas s’attirer d’ennuis. Personne ne voulait d’une jeune fille collée aux chaussures, d’une pleurnicheuse encore moins. L’histoire d’Arianne lui renvoyait ces affreux souvenirs en plein visage. Trop fière pour admettre à elle-même s’être trompée sur cette femme, elle se sentit un peu plus proche d’elle, l’espace de quelques minutes silencieuses.

Je..je suis désolée de ce qui vous est arrivé. J’ai également perdu ma famille et ma maison…
J’aimerais qu’ils soient là. J'aimerais rentré chez moi.


La jeune fille n’était qu’aux portes de l’adolescence et en cet instant précis, elle redevenait aussi chétive et fragile qu’une jeune enfant. Elle ressemblait de nouveau à cette pauvre petite d'à peine douze ans, attachée à un poteau et complètement désorientée. Pourquoi avait-elle pris la parole ainsi ? Son histoire personnelle important peu. Arianne avait ouvert une brèche et Léliana s’y était engouffrée avec un besoin profond de vider son sac, de se libérer d’un poids. Elle aimait Robyn d’un amour sincère même si elle n’avait jamais mis de mots sur son affection pour son sauveur, mais les deux compères ne parlaient jamais de cette tragique journée ensemble. Ils ne parlaient jamais de leurs passés, de leurs souffrances.

Pourquoi se montrait-elle gentille avec elle ? N’était-elle pas une cliente et elle, un fardeau dans ce voyage ? Léliana baissa les yeux sur ses propres cheveux, flatté de recevoir un compliment d’une femme aussi belle. Se construire en tant que femme aux côtés d’un homme seul était une tâche difficile. Un sourire timide étira son visage de porcelaine. Était-ce là un piège ? Devait-elle rester à la place qui était la sienne et se contenter de servir les besoins de cette dame, où pouvait-elle vraiment se permettre de la tutoyer ? Ses pensées tourbillonnaient. A la moindre erreur, Arianne pourrait demander à ce que la jeune femme quitte la troupe et ses voeux seraient exaucés... Piège, vérité, piège, vérité…

Léliana écouta attentivement les consignes pour obtenir une coiffure soignée même dans cette vie de nomade. Consciencieuse, la brunette vint humidifier la brosse avant de démêler la belle chevelure brune. Certains nœuds plus résistants lui donnèrent du fil à retordre, elle sentit alors ses épaules se raidirent. Elle avait peur de mal faire et savait à quel point cela était douloureux de se faire tirer les cheveux. Elle s’imagina sa mère crier “Léliana, doucement !” .

Alors que les deux femmes partageaient un moment complice et plutôt improbable, la plus âgée d’entre elles se mit à fredonner une chanson mélancolique, parfaitement adaptée au lieu. La pluie avait cessé, mais l’air était frais et la nature encore humide et endormie après l’orage de la veille. La voix de la dornienne vint se frayer un chemin jusqu'à ses oreilles, berçant de sa douceur l’esprit torturé d’une orpheline…
Emportée par la mélodie, Léliana se heurta de nouveau à quelques cheveux emmêlés.

Pardonne moi. Je t’ai fait mal.

Son choix était fait, désormais, elle allait tutoyer Arianne. Un symbole. Un premier pas vers la confiance, encore très fragile.

C’est une belle chanson… Dit-elle, les yeux brillants.
Je.. Je ne sais pas qui tu es vraiment.. Robyn refuse de me parler de toi. Il dit que je pose bien trop de questions et que cela n’a pas d’importance.
Mais.. nous sommes différentes toutes les deux, n’est-ce pas ?


Une fille de paysan, elle n'était rien de plus.
La chevelure d'Arianne était brillante, soyeuse et ne gonflait pas. A l'exception de la délicatesse, toutes les règles avaient été respectées.

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MessageSujet: Re: tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé]   tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé] EmptyLun 1 Mai - 19:36

- Lorsque le monde vient à briser ta maison, tu as le choix entre la reconstruire et faire la paix avec le monde, ou la reconstruire et faire la guerre au monde, soufflais-je, pleinement consciente que ces paroles ne seront pas au gout de Ser Robyn. Tu pourrais t’entourer d’une nouvelle famille, celle que tu choisis et non celle que l’on t’impose. Il y a quelques réconforts.

Il ne peut pas comprendre cette étrange alliance de force et de fragilité propre aux dames. Nous pouvons supporter davantage que notre frêle silhouette laisse paraître. Nous préférons les rudes réalités, malgré notre amour des beaux et féériques contes où le Bien est vainqueur constamment. La petite a été trop longtemps couvé, constamment relégué à un pré-carré de prairies vertes et de fleurs multicolores. Or, elle a des yeux et des oreilles : elle voit et elle entend la misère de tous et de toutes. Elle-même a été victime. Le silence fait plus de mal que de bien, dans ce cas-ci.

Je me crispe : on tire sur ma chevelure. Je ne me mords les lèvres, refusant d’émettre le moindre gémissement. L’affaire n’est pas compliquée ou rude. Je ne compte plus le nombre de fois où j’ai eu à me glisser entre les draps de quelques nobles pour les convaincre d’être favorable à quelques décisions de ma défunte grand-mère. Certains étaient goûts et agréables, d’autres étaient rustres et violents. Qu’importe que j’apprécie ou non le contact, qu’importe qu’ils forcent leur corps ou non dans mon intimité, j’ai eu à souffrir dans le silence le plus complet, voire même à feindre quelques plaisirs. Qu’est-ce que la douleur d’un cheveu tiré en comparaison de la violation de son intimité ? Rien.

- Je n’ai rien ressenti, ne t’inquiète pas, la rassurais-je. N’hésites pas à être plus lente, lorsque tu coiffes quelqu’un ou que tu te coiffes. La précipitation mène souvent à des erreurs.

Je prie que la petite n’a pas à supporter un tel destiné. Aucune femme ne le devrait. Mais nous le vivons toutes, à un moment ou à un autre.

- Nous ne sommes pas différentes, commençais-je. Je me retourne, lui faisant signe que c’était son tour. Je me place un tantinet en hauteur, me saisis d’une proche et commence mon travail de coiffeuse. Je suis née dans un bordel. Mon père était un noble, ma mère était une courtisane. Elle ne voulait pas me quitter, alors elle m’a gardé à ses côtés durant sept ans quasiment, cachant mon existence à mon père. Un jour, il l’a appris et il est venu me chercher et m’imposer à sa maison comme sa bâtarde. Mes demi-frères et ma demi-sœur m’ont adoré, ma belle-mère m’a détesté, dis-je, le ton laconique malgré moi. Tant de bons et mauvais souvenirs refont surface. Là-bas, même si j’évoluais au milieu de la noblesse, je rendais souvent visite au peuple. Alors, oui, je suis incapable de gérer une ferme ou une auberge, mais je ne suis pas pour autant … aussi noble que mes atours ou mes bijoux laissent paraître.

Je suis entre deux.
Je suis une batarde.

Pourquoi est-ce que je me confie à la petite ? Est-ce que je manque autant d’une compagnie féminine ? Est-ce cette fausse ressemblance que je fais avec Deria ? A moins qu’il n’y a un autre désir, mais que je n’ai pas encore identifié ?





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MessageSujet: Re: tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé]   tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé] EmptySam 13 Mai - 12:09


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J’ai déjà une nouvelle famille. J’ai Robyn…
Je..je t'ai entendu lui crier dessus hier soir..
Dit-elle, contrariée sans même connaitre le contenu de leurs échanges à cause du tonnerre.

L’adolescente se plaisait dans sa nouvelle vie aux côtés de cet homme qui veillait sur elle en permanence malgré son air bougon. Elle se plaisait à croire que rien ne pourrait les séparer, mais savait que tout cela n’était qu’un rêve. Leur lien était encore fragile, friable et Léliana se sentait bien trop souvent sur un siège éjectable pour s’endormir l’esprit serein, sans doute ni crainte du lendemain.
Concernant la paix ou la guerre, ses ambitions n’étaient pas encore définies. Elle rêvait d’une vie sans plus de souffrances qu’elle n’en avait déjà vécues, mais était également habitée par une haine profonde envers ceux qui lui avaient arraché sa véritable famille, sa maison, ses amis pour des raisons qu’elle n’estimaient ni justes, ni respectables.

Comment choisir son camp ? Entre la paix et la guerre ? J’en veux au monde entier et ne sais comment dissiper toute cette colère. Je ne trouve aucun remède.

La fatigue provoquée par de longues chevauchées, l’humour, ses innombrables discussions sans queue ni tête dont elle seule avait la recette, des hurlements de colère seule dans les bois… Rien ! Rien ne venait à bout de cette hargne qui bouillonnait dans son petit corps. Pas même la présence réconfortante de Robyn.

Leliana écoutait attentivement les mots d’Arianne, elle tourna le dos pour présenter sa très longue chevelures brunes ondulées à sa coiffeuse du jour, une position qui lui permettait aussi de cacher ses mimiques interrogatives à cette dame qu’on lui demandait de respecter plus que n’importe qui d’autre dans ce drôle de quatuor.

Tout était confus dans son esprit. La jeune fille ne semblait pas saisir le poids que pouvait représenter le fait d’être une bâtarde, elle n’avait pas suffisamment de connaissances sur les us et coutumes de la noblesse pour comprendre la complexité de la situation.

Ton père est-il toujours en vie ? Ne t’a t’il pas défendu de ta belle mère ? Je ne comprends pas. Tu es sa fille, pourquoi n’es tu pas noble comme lui ?

Avant sa naissance, les parents de Léliana n'avaient eu que des fils et bien que son père ait fait mine d’être déçu d’avoir une fille, synonyme d’une bouche supplémentaire à nourrir, il n’avait en réalité jamais été aussi heureux de sa vie. Les deux étaient liés par une alchimie unique qu’elle retrouvait un peu aux côtés de Robyn. Elle n’avait pour seule comparaison que sa propre histoire, que la vision d’un père aimant et d’une famille soudée, difficile pour cette jeune demoiselle d’imaginer un cadre familial différent du sien..

Je.. Pourquoi faisons-nous ce voyage ? Qui rejoins-tu ?

Léliana tourna la tête, armée d’un visage innocent et charmant, elle tentait d’obtenir des réponses aux questions auxquelles Robyn refusait de répondre. Arianne serait-elle plus conciliante ? N’étaient-elles pas amies à présent ? Au fil du temps, la demoiselle avait compris que sa candeur et sa beauté enfantine était un atout pour obtenir gain de cause auprès son sauveur, qu'en serait-il face à une femme ?


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MessageSujet: Re: tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé]   tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé] EmptyJeu 18 Mai - 14:53

- Toi et moi avons cette profonde colère ancrée dans nos cœurs. Nous nous débattons à trouver un remède, à redevenir cette enfant insouciante et heureuse que nous étions jadis. A quelques occasions, le dépit nous gagne, et ce sentiment prend le pas sur notre être, sur notre raison, sur nos mots et sur nos gestes. Hier, Ser Robyn était malheureusement au mauvais endroit et au mauvais moment. Je me suis excusée, expliquais-je, sentant l’importance que cet événement semble avoir sur elle.

La demoiselle n’est pas mêlée, ni de près, ni de loin, mais elle semble prendre toute situation liée à son protecteur comme une affaire personnelle. Il serait bien idiot que je ne dise rien, que je l’exclus ou que je la traite en enfant. Je la traite en adulte, expliquant les tenants et aboutissants, sans aller davantage dans le détail. Elle n’a pas besoin de tout connaitre. J’ai besoin de quelques secrets et intimités, et l’interruption du Bieffois, la veille, a déjà mis à mal cette volonté.

- Une enfant illégitime est un problème pour la succession d’une noble famille, Léliana. Les lois sont ainsi faites, et je ne pourrais pas t’expliquer leur raison ou leur nécessité. Je ne souhaite pas m’appesantir davantage sur le passé. Certaines choses sont révolues et leurs souvenirs n’apportent rien de plus que de la douleur, dis-je. La mission première d’un mercenaire est de ne pas être trop curieux, conclus-je avec un ton doux, mais ferme.

Je ne dis rien de plus vis-à-vis de mon père, de ma belle-mère ou encore de ma présence sur les terres de l’Orage. Plus elle en saura, plus elle sera en danger, plus elle sera un risque.

- Comment as-tu rencontré Ser Robyn ? , m’enquis-je. Comment se passe tes journées à ses cotés ?

Si j’ai saisi grossièrement, je n’ai pas compris le détail. Il est étonnant qu’un parfait inconnu prenne une parfaite inconnue sous son aile. Il ne semble pas être un père de famille ayant perdu sa fille, et encore moins un homme d’une foi inébranlable. Il y a davantage. Je le vois au fond de ses prunelles, à chaque fois qu’il pose son regard sur cette brunette. La fierté se dispute à la peur. Pourquoi, exactement ? Qu’est-ce qui lie ces deux destinées ? Sont-ils conscients, ou inconscients ?

- Tu as bien des nœuds, murmurais-je, usant de toute la délicatesse possible. Tantôt je démêle avec la brosse, tantôt j’use d’huile et d’une tige. Je soupire, malgré moi. Les hommes ne savent pas élever les jeunes filles. Contrairement à leur auguste personne, nous n’avons pas le luxe d’avoir une chevelure à ras le cou, la capacité à nous baigner à tout va et j’en passe. Tout est un travail intensif. Il ne doit pas être facile de vivre qu’en compagnie des hommes. As-tu une dame ou une confidente à qui te confier lorsqu’une question féminine te hante ? A moins que tu arrives à parler ouvertement avec ton protecteur de toutes ces choses propres aux femmes, m’hasardais-je.

J’ai bien eu un précepteur qui a été tour à tour confident, ami et confident. Cependant, jeune et malgré l’idylle passagère, je n’ai jamais osé poser toutes ces questions. Soit je patientais jusqu’à la visite à ma mère, soit je saisissais quelques rares opportunités d’être en tête à tête avec ma grand-mère, soit j’allais voir quelques domestiques qui m’appréciaient. C’est dur de devenir une femme lorsque votre mère – ou une autre figure maternelle présente – n’est pas là aux étapes charnières de votre vie.



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MessageSujet: Re: tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé]   tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé] EmptyJeu 18 Mai - 20:03


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Continuez-vous de vous débattre contre elle ? Contre votre colère ? J’ai souvent l’impression que je ne parviendrai jamais à passer au-dessus d’elle. Quand les choses semblent aller mieux, quand je me sens plus apaisé, mes cauchemars finissent tôt ou tard par revenir... Mon père me répétait toujours “ Léli, tu feras de grandes choses ! Dit-elle en souriant. J’ai bien peur de le décevoir…

Navrée de vous l’apprendre en retard, mais Ser Robyn est toujours au mauvais endroit, au mauvais moment !
Lança l’adolescente en riant pour détendre l’atmosphère.
Toutes ces règles semblaient si compliquées. Enfant encore trop naïve, la brunette avait cette candeur touchante d’imaginer que toutes les familles devaient forcément ressembler à la sienne. Unie, fusionnelle, respectueuse.. Des valeurs que ses parents lui avaient inculquées depuis son jeune âge et qu’elle gardait pour seul et unique modèle de vie. La réalité lui apparut différente et plus brutale. Respectant le souhait d’Arianne Martell de ne pas s’étendre sur la question, elle se pinça les lèvres pour ne pas faire preuve de maladresse.

Pour une fois que quelqu’un était disposée à discuter avec elle ! Tous esquivaient les longs bavardages de la jeune fille bien qu’il s’agisse de sa façon à elle d'extérioriser le trop-plein d’émotions. Sa compagne du jour avait fort à faire pour dompter sa chevelure emmêlée, une occasion en or pour poursuivre leurs échanges.

Mon village a été brûlé, j’ai marché jusqu’au suivant et.. j’ai été prise en train de voler de la nourriture. J’étais affamée, vraiment ! Je ne suis pas une voleuse... Dit-elle, pour justifier son geste.
Des hommes m’ont emmené et m’ont attaché, j’ai essayé de m’enfuir, mais c’était impossible. Robyn est venue me chercher.

Sous cet angle, l’histoire était poignante, mais Léliana avait omis d’aborder un aspect ô combien capital dans toute cette tragédie.

Il était avec eux.. avec ceux qui ont tué ma famille..

Convaincue de l'honnêteté de son sauveur, la brunette avait fini par accepter le fait qu’il n’avait fait qu’obéir aux ordres et que cela ne faisait pas de lui un mauvais bougre… loin de se douter qu’il était celui qui les avait donnés, ces ordres monstrueux…

C’est un homme gentil, il prend soin de moi. C’est une drôle de vie et parfois, je me languis de retrouver une maison où rentrer le soir, mais Ser Robyn ne tient pas en place et je commence à prendre goût à cette vie pleine de voyage. Pas toi ?
Regarde autour de nous, tout est si beau…


Cette mission que la Dornienne lui avait confiée était différente et Léliana était anxieuse. Et si cette aventure était la dernière ? Impossible. Elle ferma les paupières pour ralentir sa respiration et ôter de sa tête cette pensée sombre. Elle avait assez souffert, la vie ne pouvait pas lui enlever cet homme, elle ne le méritait pas.

Ses joues se mirent à rosir. A force de côtoyer exclusivement la gente masculine, l'adolescente avait compris que certains sujets étaient tabous et qu’aucun homme ne lui viendrait en aide sans bégayer pendant des heures, alors, elle avait appris à se débrouiller seule. A chaque problème, une solution. La petite chenille se transformait en un délicat papillon au fil des mois et cette transition impliquait bien des bouleversements dont Léliana ne prenait pas la pleine mesure.

Elle n’avait encore jamais côtoyé de jeunes hommes de son âge et ignorait tout de cette attirance qu’elle ressentirait un jour ou l’autre, elle dissimulait sa poitrine tant bien que mal ne sachant pas qu’en faire d’autre et n’osait même pas la regarder ! Elle composait avec son nouveau corps et tentait de l’apprivoiser. Comme un animal sauvage à domestiquer, jour après jours.

Je.. Non.

A force de générer le malaise auprès des messieurs et plus particulièrement auprès du mercenaire, Léliana avait développé elle aussi une forme de pudeur. Une chance qu’elle soit tournée face à l’horizon, car ses joues la brûlaient de honte !

Nous n’en parlons pas. Je préfère ne pas me plaindre, Ser Robyn pourrait décider de me renvoyer aux côtés de Lady Ashford pour apprendre. Il partirait sans moi, et je n’en ai pas envie.

Un étrange lien s’était tissé au fil du temps entre les deux compères. Le genre de fusion que même certains pères ne partageaient pas avec leurs filles biologiques. Robyn n’avait pas peur de grand-chose et pourtant, il était terrorisé à l’idée que l’on touche à un cheveu de sa protégée. De son côté, Léliana suffoquait dès qu’elle le perdait de vue, comme si son monde s’écroulait…

J'aime beaucoup que l'on coiffe mes cheveux..

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MessageSujet: Re: tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé]   tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé] EmptySam 20 Mai - 10:37

- Mon deuil est encore trop récent. La douleur est vive, la colère est prompte. Elle va se transformer en une force, ou une faiblesse, selon la force de mon caractère, soufflais-je, repensant à cette terrible nuit.

J’ai déjà fait mon choix, mais je ne souhaite pas le révéler à la petite. Contrairement à moi, elle peut encore emprunter un autre chemin. Elle n’a pas fait face à toutes les horreurs des Hommes.  Son incrédulité vis-à-vis de ma situation de bâtarde et ses nombreuses questions le prouvent. Certes, elle a perdu une famille et une maison, mais elle a été recueillie par une personne convenable et est chérie par celle-ci. L’amour et le temps l’ont guéri. Malheureusement, je n’ai ni l’un, ni l’autre. Pire, les regrets, la honte et la culpabilité me rongent chaque jour passé.

Elle ne connait pas l’immondice de certaines âmes et elle n'a pas eu à grandir parmi des vipères. Ce fut mon cas. Mes souvenirs de mes jeunes années au sein du bordel de la matriarche sont clairs dans mon esprit, tant ils sont étonnants. Nous apprenons vite les plaisirs cachés des uns, la violence des autres. Quant à mon apprentissage au sein de la Cour des Piquiers et des Soleils, elle a été rude et impitoyable. Ma fratrie me permettait de garder un pied sur terre, à me rattacher à quelques bons sentiments et à donner sens à certaines missions dégoutantes que l’on me confiait. Je mentais, je jouais, j’intriguais, je payais de ma personne à quelques occasions, persuadée que j’agissais pour le bien des miens.

Je me suis peut-être élevée dans le chant, la danse et l’art et avec une fratrie aimante, mais je me suis bien amochée au milieu de complots, intrigues, amours déçus voire amours impies. Je ne peux plus clamer l’injustice, l’innocence ou que sais-je. J’ai ma part de responsabilité à cette désastreuse situation. Où que j’aille, je trainerai ces boulets et ces chaînes avec moi et j’empoisonnerai cette nouvelle maison ou famille que j’essaierai de construire ou d’avoir. Avant que je n’entame un nouvel épisode, je dois me débarrasser de ces rancœurs.  

Comment ? Est-ce par la vengeance ? Est-ce par quelques dons de ma personne aux plus faibles ? Malgré la promesse spirituelle faite la veille, le doute est encore présent.

J’aurais aimé rire aux petites remarques sur la malchance de son protecteur vis-à-vis des situations et des contextes, mais le sourire s’évanouit bien vite lorsqu’elle me décrit leur rencontre. J’aurais aimé dire que si elle était voleuse, alors j’étais une catin. Lorsque nécessité fait loi, les notions de bien et de mal s’estompent et disparaissent. Un homme bon ne peut l’être que parce qu’il le peut, grâce à sa richesse, à son entourage, à son influence ou à sa position. Les autres malheureux hères ont à faire leur chemin dans un monde sans foi, ni loi, où la survit prime sur le reste.

Je ne ralentis pas et je ne stoppe pas mon geste lorsqu’elle dit que Ser Robyn fait partie de ceux qui ont mis en vrac toute sa vie. Il y a davantage dans ce récit, qu’elle ne saisit pas encore. Je repense au regard coupable du Bieffois, me demandant s’il y a là un début de réponse. Pour autant, je n’exprime pas rien de mes doutes ou de mes questionnements. Je ne suis qu’une commanditaire de passage. Je ne peux pas semer la discorde entre deux personnes qui semblent avoir grand besoin de l’un et de l’autre. Je suis amère, sûrement, mais nullement cruelle envers ceux qui ne le méritent pas.

- J’ai beaucoup voyagé également et j’ai bien apprécié. Les voyages ne sont agréables que lorsqu’on en est en bonne compagnie, soufflais-je. Malgré moi, je me replonge dans mes souvenirs et je repense à mes expéditions les plus mémorables. J’ai pu me rendre à Goëville, qui se trouve au sein du Royaume du Val et de la Montagne. J’ai tant aimé. La ville est vivante, les valois fort chaleureux et l’air si frais et si pur. J’ai pu entreapercevoir la Reine Régente de cette époque-ci, qu’on surnomme la Belle. Elle mérite grandement son surnom. Une prestance, un charme, une belle chevelure brune, une peau d’ébène … et l’âge l’a à peine marqué, racontais-je. J’ai également pu me rendre dans une ville bieffoise. Tout est bien vert sur ces contrés-là. Enfin, je dois avouer que je me souviens surtout de quelques bieffois. Séduisants, charmants, gentilhommes … ils savent faire la cour avec brio, glissais-je avec complicité.

Au fil de notre discussion, je me sens presque revivre. Mes soucis s’estompent, la légèreté me gagne. Je me sens revenir à mon Vieux Palais, dans une belle pièce, discutant et bavardant oisivement avec ma petite sœur ou une très chère amie.  

- Une femme ne fait pas que se plaindre, Léliana, répondis-je avec douceur. Les hommes et les femmes ont tous besoin de se confier mais, pour certains sujets, il est plus aisé d’en parler avec ses pairs. Par exemple, je n’aurais pas confié toutes ces choses-là à Ser Robyn ou à un autre homme. Par contre, voilà un sujet de discussion fort agréable et amusante avec une demoiselle. Entre femmes, nous ne nous donnons pas de leçons uniquement, nous échangeons sur nos expériences, sur nos peines, sur nos espoirs, sur toutes ces choses que les hommes ne comprennent pas car ils n’y aspirent pas. Si tu as peur de retourner auprès de Lady Ashford, mais que tu as grands besoins de réponse, poses donc tes questions à moi. Je ne rapporterai rien à ton protecteur, promis-je.

Volontairement, je prolonge cette session de coiffage. J’ai envie de me plier à son caprice.

- Au fil de tes voyages, n’as-tu pas apprécié un garçon ? N’as-tu pas rencontré quelques difficultés d’ordre féminine ? , glissais-je avec une fausse nonchalance. Je connais déjà quelques réponses, mais je préfère qu’elle les exprime à voix haute.



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MessageSujet: Re: tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé]   tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé] EmptySam 20 Mai - 12:09


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Lentement, paisiblement, la nature s'éveillait sous leurs yeux, bercée par le son de leur voix durant ces confidences entre femmes. Au fil des mots, les barrières commençaient à s'effriter, à tomber à leur pied et la méfiance se transformait en une sorte de complicité timide, fragile, mais oh combien vivifiante. Léliana était sage et attentive à chacun des mots prononcés, cherchant à en déchiffrer le sens caché, s’il y en avait un. Au fond d’elle, elle sentait qu’Arianne la ménageait, lui apportant des réponses partielles et enjolivées pour ne pas la brusquer. Robyn se comportait de la même façon lorsqu’il s’adressait à elle, et si cela l’avait agacé plus d’une fois, elle était à présent reconnaissante et préférais découvrir la noirceur de ce monde qui l’entourait à petite dose jour après jour pour être suffisamment armée à affronter de nouvelles désillusions.

Le timbre de voix d’Arianne était doux, sans une note plus haute que l’autre, mais Léliana voulait plus, elle voulait voir un sourire, un mou crispée synonyme de souffrance, elle ressentait le besoin de sonder davantage son interlocutrice au-delà des belles paroles. Pour cela, elle attendit patiemment que le peigne ne se détache de sa longue chevelure afin de se retourner, plongeant ses yeux d’un bleu pur dans les iris bruns de la Dornienne. C’était sa façon à elle de lui apporter son soutien, sans avoir à trouver les mots justes pour être réconfortante. Aucune d’entre elles ne pourrait panser les blessures de l’autre, encore trop vives pour être soignées, mais il était vital de ne pas être seule face à sa colère..pour ne pas sombrer.
Léliana se rapprocha d’avantage en glissant sur le rocher avant de tendre sa main à la jeune femme. La saisirait-elle ? Après tout, elle n’était qu’une mercenaire par extension de Robyn, pas une amie, pas une alliée, du moins pas encore..

Le visage de cette jeune fille du peuple était plutôt singulier. Ses traits s’affinaient au fil des jours et laissaient à penser qu’elle serait belle.

J’espère devenir aussi jolie que toi. lança- t-elle, un sourire au coin des lèvres.

Cela n’avait aucun lien avec la conversation du moment, mais Léliana n’avait pas vu de femmes depuis si longtemps qu’elle prenait plaisir à contempler la peau dorée d’Arianne, ses cheveux d'ébènes et son regard envoutant. Les femmes étaient des créatures dangereuses, pleines de ressources et cela ne faisait aucun doute, la beauté de certaines d’entre elles était une arme de taille, plus encore que n’importe quelle lame affutée. Léliana devrait le comprendre, pour sa survie.  

Sans détourner une seule seconde son regard, elle se laissa bercer par les récits de voyages d’Arianne tout en s'efforçant de dessiner les paysages décrits dans son esprit pour en savourer la beauté elle aussi. Elle se souvint aussi de sa mère, qui lui racontait de belles histoires sorties de nulle part et pourtant si plaisantes à écouter.

Où comptes-tu aller après ce voyage ? Vas-tu partir ou rester avec nous ? Ser Robyn est parfois grincheux, mais on finit par s’habituer, je te l’assure.

La question était surement stupide, mais légitime pour une jeune demoiselle. Arianne voyageait seule avec un drôle d’homme nommé Baldyr, sans doute pourrait-elle poursuivre l’aventure à 4 plutôt qu’à 2..
La conversation se poursuivit sur ce terrain glissant qui mettait mal à l’aise l’adolescente. Cette fois-ci, impossible de cacher sa gêne. Son regard glissa en direction du sol, comme pour fuir sa propre condition. En vérité, elle n’avait aucune idée de ce que signifiait vraiment devenir une femme. Sans la présence d’une mère, d’une sœur ou d’une amie, elle avait cru mourir lors de ses premières règles et avait appris à vivre avec sans même savoir que le phénomène serait récurrent.

Je ne sais pas qui je suis, ni qui je veux devenir. Mon corps à évolué et cela m'effraie. Plus il me voit changer, plus je ressens sa peur(robyn). Est-ce que quelque chose cloche chez moi ?

Léliana écarquilla les yeux et fronça les sourcils. Toute cette conversation semblait tout droit sortie d’un autre monde et lui rappelait avec brutalité qu’elle n’était qu’une ignorante et qu’elle avait encore beaucoup de choses à apprendre.

Un garçon ? Souhaites-tu ma mort ? Elle se mit à rire. Un rire communicatif et angélique, capable d’effacer les maux les plus durs l’espace d’un instant. Sa candeur était touchante et une chose était certaine, le mercenaire la gardait bien éloigné de tout ce qui ressemblait de près ou de loin à un homme. Séduisant ou parfaitement hideux, il la glissait derrière son imposante carrure pour la cacher au monde entier.

Elle jeta un coup d’oeil à droite, puis à gauche, pour s’assurer qu’elles soient absolument seules et glissa un murmure complice à la Dornienne, comme si elle s’adressait à la mère qu’elle n’avait plus et qu'elle suppliait de son innocent minois de garder le secret pour ne pas s'attirer les foudres d'un père trop protecteur.

Nous avons passé quelques jours dans une auberge, le fils du gérant était particulièrement charmant. Il faisait des blagues à mourir de rire. Je crois qu'il m'aimait bien, je n'en suis pas certaine..

Ses joues roses la trahissaient. Ce jeune garçon qu’elle ne reverrait jamais ne l’avait pas laissé indifférente…

Et toi ? Pourquoi n’as-tu pas d’hommes à tes côtés ?

Un manque de tact évident, une question lancée sans artifice, c’était à son tour de se confier sur ses sentiments. Donnant donnant.



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MessageSujet: Re: tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé]   tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé] EmptyLun 22 Mai - 13:38

La colère est l’expression de notre limite. Si, malgré nos cris, nos pleurs et nos supplications, le Destin et ses outils s’abattent sur nous, nous sommes forcés de redéfinir nos frontières. Certains en profitent pour les étendre. Ils innovent leur monde, aspirant à de nouvelles valeurs et à un entourage différent. Les seconds les restreignent. Ils retournent aux sources et cultivent peu de relations – mais marquées par le sceau de l’authenticité. Est-ce que nous devenons meilleurs, ou pires, en choisissant l’une ou l’autre voie ? A chaque situation, il y a ses extrêmes et ses risques. Certaines colères ne sont pas compatibles avec la société, apportant davantage destruction et désolation à la vie d’autrui. Au contraire, d’autres vivent mal de l’isolement et de la solitude, consumant son propre propriétaire.

Léliana a vécu bien des horreurs à un âge bien trop jeune. On lui a brisé ses ailes, on lui a privé d’un avenir bien agréable. Son pauvre cœur le sait, et exprime toute sa rage, sa tristesse et sa frustration. La demoiselle ne sait pas encore à quel point ce monde va être cruelle pour les petites orphelines, ou les laissez pour compte. Robyn ne sera pas toujours présent et, surtout, il ne remplacera jamais véritablement un père. Un jour ou l’autre, le protecteur sera désemparé face à la petite et il va s’emmêler les pinceaux. Il ne faut pas la protéger à tout prix : il faut l’armer. Malheureusement, les combats que les femmes livrent ne sont pas sur un champ de batailles. Ils sont davantage dans quelques alcôves discrètes, ou sous l’opprobre public – trop prompt à juger une femme et non un homme. A nouveau, la pensée masculine l’empêche pleinement d’user des outils à sa disposition mais qui nécessitent d’être forgé.

Je réponds à son geste, entrelaçant mes doigts dans les siennes. Ce contact me fait un grand bien. Je ne sais plus à quand remonte le dernier geste doux dont on m’a gratifié. La durée s’impose presqu’aussitôt. Un an. A l’instant où j’ai été donné comme otage à Yoren, ma vie n’a été que vagabondage, compagnon d’infortune et rencontres infructueuses. Deria et Anders m’ont rejeté – et sont maintenant morts -, Yoren a préféré Helena à moi, Roward est bien loin, Baldyr est encore trop pudique et craintif. Personne ne m’a saisi cette main en soutien silencieux. Je sens que les larmes menacent.

- Merci beaucoup, lui soufflais-je d’une voix tremblante.

Spontanément, je l’attire doucement à moi, l’entoure de mes bras, et dépose finalement un baiser sur le haut de son crâne. Nous aurions pu rester ainsi, mais je n’ose pas. Je m’attache trop vite, et je ne peux pas me permettre. Nous ne resterons pas ensemble bien longtemps, après tout. Je ne sais même pas si je serais encore libre après ma rencontre avec le Roi Manfred. Il peut avoir tous les droits du monde de me garder comme otage. Or, je ne peux plus supporter une telle condition. Tout sauf l’inertie d’une prisonnière ! Tout sauf ce retour à la case de départ ! Léliana m’interroge sur cet avenir bien inconnu et sombre. Je ne réponds pas, me contentant d’hausser les épaules avec une fausse malice. J’ai toujours cœur à jouer la comédie. C’est l’un des rares talents que j’ai.

Enfin, elle me parle de sa condition de femme. Je l’écoute sérieusement, sans l’interrompre et sans me départir de ce regard chaleureux et encourageant. Parle, petite, parle. Dis-moi toutes ces questions légitimes qui te préoccupent, que j’apporte quelques menues réponses. Un sourire se dessine sur mes lèvres lorsqu’elle parle d’un garçon.

Et le glas sonne avec sa dernière question. Le plus cruel n’est pas le rappel du manque d’alliance, mais d’un ventre constamment plat et malgré mes amants. Aussitôt, je repense à mon séjour avec Yoren, avant qu’il ne devienne Roi et qu’il ne m’exige comme une pièce de monnaie à travers le Traité. J’avais eu un doute d’être enceinte, mais mon père a tué cette chance en me faisant boire du thé de lune … Chaque jour, je regrette amèrement de ne pas m’être débattue plus longtemps. J’ai failli à mon sang. Encore. Mon sourire se fane, et mon regard se perd au loin. Je repense à ce linge en sang, à ces douleurs intenses et terribles …

- Une jeune fille trop prompte à donner son cœur n’est pas au gout des hommes, Léliana, soufflais-je. Il y a eu du passage mais aucun n’a jugé bon de s’y attarder et de cultiver davantage. Mon ton est pleine d’apathie malgré moi. Je me ressaisis bien vite. Tu n’as pas à avoir honte ou peur des changements de ton corps. Tu deviens simplement une jolie femme comme moi, répondis-je, tentant de retrouver un brin de regain. Les hommes sont désemparés face à nous parce qu’ils ne comprennent rien à nos douleurs, à nos chagrins et à nos humeurs. Nos protecteurs craignent pour nous à chaque changement, car ils savent personnellement à quel point certains hommes peuvent être dangereux avec les filles. Le problème n’est pas nous, mais les hommes qui sont trop stupides, conclus-je, jouant sciemment sur les stéréotypes pour la détendre. Sais-tu pourquoi nous saignons ? C’est le signe que nous sommes des femmes en excellentes santés, et aptes à porter des enfants. C’est aussi l’une des raisons pour laquelle nous subissons d’autres changements, comme des courbes plus marquées, des bassins plus larges et d’autres désagréments. Pendant un certain temps, tu auras la certitude que ton corps est étrange, et bizarre. Que nenni ! Il grandit, voilà tout. Tu deviens une femme de corps.

Est-ce qu’elle a le nécessaire pour sa nouvelle hygiène ? Je m’enquerrai en temps et en heure.

- Parle-moi davantage de ce garçon. A quoi ressemblait-il, l’encourageais-je, montrant un sincère intérêt.



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MessageSujet: Re: tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé]   tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé] EmptyMar 30 Mai - 19:00


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L
éliana
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Arianne

Lorsque les bras de la dornienne vinrent s’étirer dans sa direction, Léliana eut d’abord un semblant de recul, trop peu habituée à recevoir de l’affection, physiquement parlant. Elle se savait aimée, se sentait aimée, mais Robyn et elle n’étaient pas très doués pour matérialiser les sentiments évidents qui les unissaient par des gestes de tendresse. Après une demi seconde de surprise et d’hésitation, elle vint de lover contre la poitrine de la jeune femme, s’imprégnant de cette chaleur réconfortante, de l’odeur de son parfum et des battements de son coeur qui cognait dans sa poitrine. Pour une fois, pour la première fois depuis le massacre qui avait bouleversé son existence, tout était parfait, à sa place. La nature s’éveillait lentement sous ses yeux innocents, les paroles échangées entre femmes parvenaient à apaiser les tourments de la plus jeune et même les silences qui entrecoupaient leurs conversations étaient doux, loin des craintes et des doutes. Léliana savourait l’instant présent avec passion tout en maintenant son étreinte quelques secondes supplémentaires, comme une jeune enfant accroché à sa mère.

Robyn l’avait souvent mis en garde au sujet d’hommes malveillants et les paroles de Perle confirmait ses propos. Pour qui se prennaient-il !? Ces hommes malveillants envers les femmes ? Leliana leva les yeux au ciel en souriant. Le visage de ses deux frères s’afficha à elle avec clarté. Les deux garçons étaient bien plus vieux qu’elles et n’avaient jamais cessé de prendre soin de la cadette de la famille. Si seulement le monde était peuplé d’hommes comme eux, tout serait plus paisible, c’était une certitude. Je ne veux pas d’enfants, lança-t-elle sèchement. Les choses avaient le temps de changer, mais sa réaction était la preuve que son enfance douloureuse avait encore la main mise sur sa vision du futur ; brutal, semé d’embuche, dangereux.

Ses joues se mirent à rougir à nouveau lorsqu’elle repensa à ce fameux jeune homme qui l’avait fait tant rire. Elle se remémora les traits de son visage, ses fossettes pleines de charme, son sourire communicatif et ses yeux de la même couleur que les siens. Le son de sa voix ne l’avait également pas laissé indifférente, mais Léliana ne s’était jamais véritablement posé de questions sur les sentiments ressentis pour cet inconnu de passage dans sa vie. Obnubilée par son désir de ne pas décevoir celui qui partageait sa vie, la petite en oubliait de vivre pour elle.

Je.. je ne sais pas vraiment… ses cheveux sont bouclés et ses yeux ont la couleur du ciel. Il m’a aidé à m’occuper de mon cheval lorsqu’il m’a vu bâiller. Je..je n’aurais pas du bâiller ! Pourquoi ai-je bâillé !?

Ses yeux s’écarquillèrent comme deux billes lorsqu’elle comprit qu’elle avait de toute évidence manqué de classe. Bien qu’elle n’ai eut aucune compassion pour Lady Ashford, elle se souvenait parfois de quelques unes des leçons de bonne conduite que cette femme avait tenté de lui inculquer sans grand succès.

Combien de temps allons-nous rester ici ? Peut-être pourrions-nous retourner à l’auberge sur le chemin du retour. Ils ont de beaux chevaux, tu adorerai, j'en suis sure !

Se projeter, rêver…

Une tâche si difficile dans ce voyage rempli de zones d’ombre et d’incertitudes. Seule l’âme d’une adolescente encore insouciante pouvait relever ce défis en imaginant une suite, un retour, un trio…

La brunette leva les yeux en direction de la Dornienne qui avait subtilement botté en touche au sujet de sa vie amoureuse, mais elle se plia aux règles et garda le silence, faisant mine d’avoir oublié. Elle n’avait pas à savoir, ni même à demander.

Robyn ne m'a jamais parlé d'une épouse, c'est étrange, il est charmant pourtant... Enfin, je crois.Dit-elle, dubitative.

Oups. Les règles ! Trop tard ! L'idée était posée, juste comme ça, au cas ou..

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MessageSujet: Re: tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé]   tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé] EmptyMer 31 Mai - 15:15

- Léliana, je peux comprendre que tu ne veux pas d’enfants, mais … il est difficile de le décider, surtout lorsqu’on est amoureuse. Beaucoup de personnes te souffleront quelques méthodes, mais je t’invite à ne pas les prendre au sérieux, soufflais-je, un tantinet gêné de lui plaquer cette cruelle vérité à sa face.

Il y a bien quelques méthodes pour éviter quelques fâcheuses conséquences à des amours passagers, mais je ne me sens pas suffisamment proche ou à mon aise pour les aborder avec la demoiselle. Je veux dire, comment puis-je lui parler aussi aisément du thé de lune et de ses effets indésirables ? Pire, comment puis-je aborder la question des différentes pratiques sexuelles pour ne pas voir son ventre grossir ?

- Je n’ai pas d’enfant car je ne suis pas apte à en avoir. Je le sais parce que j’ai eu bien des occasions pour avoir un enfant, mais ce ventre est toujours resté plat et infertile, anticipais-je sa nouvelle question vis-à-vis de ma propre maternité.

Malgré moi, le ton suinte de regrets et de tristesse. Je cache aussi ce demi-mensonge que je viens de lui dévoiler. Oui, je n’ai pas eu de grossesses multiples, mais j’ai bien eu ce risque avec le Fer-né. Je peux, comme je ne peux pas être, fertile. Le doute est grand mais il s’amenuise à chaque nouvel été que je fête. Contrairement aux hommes, l’âge n’est pas à l’avantage des dames. Notre beauté et notre corps nous font subitement défaut, nous condamnant subitement à un rôle inattendu, oublié et décevant.

- Ta maman t’a offert sa beauté, et Robyn t’apprend à te défendre. Ne gâche pas tous ces dons en te préoccupant de ce que les autres pensent de toi, lui dis-je tranquillement. Tu peux même être surprise de découvrir à quel point les garçons peuvent aimer quelques … maladresses.

L’inatteignable est un rêve – ou un fantasme. Dès l’instant ou l’homme s’en saisit, il en perd tout intérêt. A l’inverse, celles qui se dévoilent telles qu’elles sont cueillies en connaissance de cause. Tout est question de savoir ce que l’on désire, ce que l’on aspire. La demoiselle ne semble pas porter aux affaires de l’amour. Elle n’est pas totalement indifférente, mais elle y pense bien que bien des filles de son âge – incluant moi-même, lorsque j’étais jeune.  

- Tu sembles apprécier les chevaux. Tu serais bienheureuse au sein de la Principauté. Nous avons les meilleurs cavaliers. Sauf qu’un bon cavalier n’est rien sans un excellent destrier, n’est-ce pas ?, commentais-je. Je n’ai jamais eu d’attrait pour les chevaux. Je prends plus de plaisir dans quelques bains avec des huiles ou des sels odorants, ou quelques notes dessinées sur un parchemin ou jouées sur un instrument ou la danse, avouais-je, repensant encore à ces jours heureux passés à Lancehélion, quoique tachés de drames et de manigances honteuses. Nos chemins pourraient se séparer lorsque nous nous approcherons du campement. Je ne sais pas qu’elle sera ma prochaine destination. Je doute qu’il sera question de rebrousser chemin. Il faut toujours aller de l’avant.

Est-ce la réalité, ou une métaphore, je ne saurais pas le dire.

Je glisse un regard surpris envers la petite. Est-ce une question piège ? Elle semble extrêmement attaché à lui et s’est montrée bien méfiante à mon égard à quelques reprises, dès que j’approchais de trop son protecteur.

- Au fil des années, nous passons par diverses épreuves. Nous accumulons quelques secrets, ou blessures. Nous cherchons constamment une âme avec laquelle les partager. Un compagnon ou un parent. Tu es encore trop jeune pour qu’il se confie à toi entièrement, mais avec le temps et avec la confiance qui se tissera entre vous, il te dira tout. Il a autant besoin de toi que de se confier à quelqu’un, expliquais-je.

Ils sont deux épaves à la dérive. Ils survivent car ils ont l’un et l’autre. Robyn n’est rien sans elle. Et elle n’ira pas loin sans lui. Lorsqu’elle s’envolera de ses propres ailes, elle sera heureuse et forte. Par contre, le pauvre Bieffois sera un brin inconsolable. En somme, un père dans toute splendeur, heureux d’avoir accompli son devoir mais bien triste de voir son oisillon s’envoler du nid.

- Il faut être patient et doux, avec les garçons. Vois-tu, ils sont habitués à être élevés rudement et strictement, surtout au sein des grandes maisons. Ils n’ont que très peu d’occasions d’oser s’exprimer sincèrement ou de faire preuve de quelques faiblesses d’âmes. S’il est aisé de t’exprimer, ce n’est pas le cas pour lui. Il est important que tu apprennes à écouter et, surtout, offrir un peu d’espace à l’autre pour parler, glissais-je en lui lançant un regard lourd de sens.

Sa curiosité est agréable, mais envahissante. Or, elle trouverait bien plus de réponses dans quelques silences bien placés qu’au milieu d’une centaine de questions.



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MessageSujet: Re: tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé]   tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé] EmptySam 3 Juin - 14:12


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Au fil des mots, les barrières tombaient du côté de l’adolescente qui commençait à se livrer avec confiance et enthousiasme à la Dornienne. Durant ces dernières années, elle ne s’était pas rendu compte à quel point cela serait capital pour elle d’avoir une femme à ses côtés, capable de répondre à ses questions et en mesure de la préparer pour avancer plus sereinement dans sa vie d’adulte. Robyn était un homme, le destin était toujours plus clément pour les hommes dotés d’un minimum de courage. Pour les femmes, le parcours était souvent semé d'embûches, encore plus pour une jeune fille de paysan. Elle devrait survivre et apprendre à surmonter les épreuves, comme Perle.

Je.. je ne savais pas. Que certaines femmes ne pouvaient pas avoir d’enfants. Sans que cela ne soit un choix.

Dans le village où elle avait grandi, “la famille” représentait tout pour les habitants. Chaque naissance était accueillie avec beaucoup de joie et de nombreuses fêtes en l’honneur des nouveaux nés étaient organisées pour adoucir les journées de dur labeur dans la joie. Léliana n’avait donc jamais eu à se poser ce genre de question, à savoir si son corps était en mesure d’enfanter ou non, ça lui semblait évident. Lady Ashford lui en avait touché quelques mots, sans qu’elle n’y prête vraiment attention. Leurs relations s'étaient avérées être très conflictuelles.
Elle fit glisser ses mains fines sur le rocher jusqu’à trouver les doigts de Perle.. Souffrait-elle de cette situation ? Elle semblait si fière, si courageuse et ses émotions étaient si difficiles à déchiffrer.

Les chevaux sont des animaux courageux et forts. Ils m’écoutent et ne peuvent pas me dire de me taire. Cela fait déjà beaucoup de qualités.  Dit-elle, sourire en coin.
Baldyr est maladroit et ne fait que parler. Je m'occupe de le divertir depuis des jours, je ne suis pas certaine que tu puisses supporter cela toute seule. Dit-elle en souriant, complice, car toutes deux savaient que cela n'était pas vrai. Baldyr avait la lourde tâche de faire la conversation à Léliana afin qu'elle ne ressente pas la fatigue de ces longues heures a cheval et était un homme sur qui compter.
Elle hocha ensuite les épaules, résignée. L’adolescente n’avait plus envie de se battre pour que les gens qu’elle apprécie restent à ses côtés. Le destin choisirait à sa place.

Tout ce que la Dornienne lui expliquait au sujet de son sauveur, elle le savait en grande partie, et pourtant, cela lui faisait du bien de l’entendre à voix haute. Léliana était une grande bavarde dissipée, mais également une fine observatrice et le regard du mercenaire lorsqu’elle tentait de se cacher dans les bois ne laissait pas de place au doute. En l’espace d’une seconde, ses pupilles s’écarquillaient, à l'affût du moindre de signe d’elle. Il avait peur, peur de la perdre, tout comme elle.
Tous les deux étaient très maladroits lorsqu’il était question de mettre des mots sur des sentiments, ils ne se confiaient jamais l’un à l’autre sur leur relation, mais d’un point de vue extérieur, tout était si flagrant..
Un mercenaire solitaire et un peu bourru qui pouvait rire aux éclats des imitations rocambolesques d’une jeune brunette à ses côtés. Un homme souvent affamé de par sa carrure, qui coupait son pain en deux pour apaiser l’appétit d’ogre d’une adolescente pourtant si fine… Un duo hors norme mais touchant, né d’une tragédie…et d’un mensonge toujours en suspens au-dessus de leurs têtes…

Pour que cela vaut, si un jour vous avez finalement des enfants, ils auront beaucoup de chance.

La hache de guerre était enterrée (un combat unilatéral, à base de jalousie, certe!), Léliana baissait la garde une bonne fois pour toute.
Le camp du Roi était désormais tout prêt et à quelques mètres de là, Robyn semblait plus agitée que d’habitude. L’échéance approchait à grand pas.

Que devrais-je faire pour m’en sortir si aucun de vous ne viens me chercher ? Il me faudra trouver un travail, qui voudra bien embaucher une fille comme moi ? J’ai si peur de devoir avancer sans lui... Dit-elle en posant ses yeux clair sur Ser Ashford qui préparait les chevaux avec bienveillance.

S’il ne revient pas me chercher, s’il est coincé là-bas.. Est-ce que tu reviendras, toi ?

Immobile, elle sondait son interlocutrice avec intensité pour déceler un éventuel mensonge.

Je n'ai pas envie de vivre comme ma mère. Elle était très heureuse, c'est certain, mais elle et moi étions si différentes. Elle travaillait chaque jour aux côtés de mon père, du lever du soleil jusqu'à la tombée de la nuit. Chaque jour ! Ils n'ont jamais voyagés, jamais profité d'une vue comme celle-ci... Je ne veux pas finir comme ça. Je veux voyager, servir des causes qui me semblent justes, apprendre à me battre aussi bien que n'importe quel homme... Mais ce n'est pas cela que l'on attend d'une femme, n'est-ce pas ?

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MessageSujet: Re: tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé]   tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé] EmptyLun 5 Juin - 12:03

La fille brille pour sa naïveté. Je ne suis pas surprise. Au contraire ! La pudeur est propre à toute demoiselle ayant grandi dans un environnement sain et respectueux. L’impudeur est davantage l’apanage des dames dont les parents sont ambitieux, trop occupés ou trop miséreux. Les premiers sont prêts à vendre leur chair et leur sang pour pouvoir et richesse, les seconds abandonnent leurs filles aux prédateurs et aux intrigants. Les derniers n’ont guère le choix : ils doivent sacrifier l’ignorance de la donzelle pour mieux la préparer aux horreurs et aux difficultés de ce monde.

Si ma maman m’a appris bien tôt tous les secrets propres au corps d’une femme, ma grand-mère m’a poussé pour en faire des armes sournoises, avilissantes même. Ayant grandi sous le joug d’une belle-mère odieuse et capricieuse, j’ai été laissé pour compte aux vipères de la Cour, empoisonnée à bien des reprises. A l’age de Léliana, j’ai déjà connu les premières affres de l’amour – ses joies, ses illusions, ses désillusions et ses chagrins -, la souillure forcée de son intimité – est-ce qu’une relation est consentie quand nous nous y plions par intérêt, par ordre de la part d’une Princesse ? - et ces craintes constantes d’un ventre arrondi.

Mon père n’était qu’une figure de l’ombre, qui cherchait à maintenir un équilibre. Il fermait volontairement les yeux à quelques injustices pour contenter sa femme ou aux manipulations de sa propre mère pour le lustre et la gloire du nom Martell. Puis, de temps en temps, il jouait le bouclier, notamment lorsque la situation ou la mission donnée était au-dessus de mes forces. Son amour était autant à son image : discret, secret et irrégulier. S’il pouvait aimer publiquement et sans honte Deria ou Roward, l’affaire se corsait avec Anders ou moi. Quoique, Anders ressemblait à notre père tant physiquement que mentalement : père-fils s’entendaient sublimement et passaient un temps fou ensemble.

Je n’avais pas cette chance.
Je ressemblais à maman.

Léliana n’a pas un meilleur destin, mais elle peut se targuer d’être encore innocente et d’être autant aimé que protégée par Ser Robyn. Elle n’a pas à courir derrière l’amour d’un autre, comme je l’ai fait constamment – et je le fais encore, surement et inconsciemment. Être aimée – ou être importante – plus que n’importe qui, et n’importe quoi … qu’est-ce que le sentiment doit être agréable et bon. Je l’envie, cette petite.

- Plus une femme prend de l’âge, et plus ses chances d’enfanter sont faibles. Si dans ma jeunesse, je n’ai pas été capable d’enfanter, je doute de réussir une telle prouesse maintenant ou plus tard, soufflais-je.

En prime, je sens que je m’aventure dans un chemin tortueux et dangereux. Nul être ne doit m’accompagner, sauf s’il a une âme aussi noire que la nuit ou qu’il est motivé par l’argent. La gloire, l’honneur, le moral, le scrupule, la naïveté n’ont plus leur place … La petite semble sentir ce danger et exprime ses peurs à voix haute. Je les accuse calmement, à peine troublée.

- Je m’engage à te rendre Ser Robyn, Léliana. Tu continueras à vagabonder, à voyager et à t’entrainer avec lui. Tu ne seras pas seule, lui dis-je solennellement. Je sais éblouir les hommes, qu’ils soient simples soldats ou puissants rois. Ils oublieront tous Ser Robyn ou, plus exactement, ils ne s’y intéresseront pas, indiquais-je. Crois-tu que je vais me présenter ainsi, au campement royal ? , lui demandais-je. Je fouille encore dans mon sac de fortune et extirpe une tenue légère, plein de voile et de couleurs chatoyantes. J’aime la porter avec moi ou que j’aille. Elle se froisse difficilement, elle se lave aisément et elle sèche très vite. Enfin, elle met en avant tous mes atouts physiques, faisant baver plus d’un homme ou d’une femme.

J’hausse les épaules à sa dernière question.

- Tu n’es plus une fille de paysanne, mais la protégée d’un Ser. Ton rôle change, comme tes aspirations. Par contre, qu’attend-on de toi dorénavant ? Je ne saurais pas te le dire, commençais-je. Tu ne pourras pas te battre comme un homme, car tu n’es pas un homme. Pour autant, tu as des armes propres. Par exemple, ton charme, ta beauté et ta curiosité. Il ne faut pas les minimiser. Sais-tu le nombre d’hommes que j’ai mis à genoux rien qu’avec cette tenue, un doux regard et quelques mots bien pensées ? Plus que les doigts d’une main. Je ne sais pas me battre mais suis-e véritablement sans défense ? Par amour, Baldyr me protège. Par argent, Ser Robyn me protège. Nous pouvons tout autant emprunter les armes des hommes.

Je lui tends la tenue pour qu’elle y glisse les doigts et se découvre, peut-être, quelques fibres féminines.



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Arianne Martell
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MessageSujet: Re: tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé]   tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé] EmptySam 17 Juin - 14:52


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Mensonge ou vérité ? Robyn serait-il en sécurité comme le lui garantissait la Dornienne avec aplomb ? Ou était-ce là de belles paroles dans le but de faire cesser ses peurs, de la rendre plus docile, en quelque sorte ?
Plus le quatuor se rapprochait du camp du Roi, plus l’adolescente se sentait oppressée, comme si l’étau qui entourait mentalement son abdomen se resserrait à chacune des foulées de son cheval. Elle rêvait de croire à cette belle histoire, celle dans laquelle Ser Robyn et elle continueraient de voyager ensemble, de rencontrer de nouvelles têtes, de vivre aux aguets jour et nuit pour veiller l’un sur l’autre…
Elle se souvint alors, des histoires comptées ou inventées par sa mère biologique, des histoires de princesses, toutes secourues par de vaillants chevaliers. Elle leva les yeux avec douleur, forcée de constater que toutes les histoires n’étaient pas faites pour exister. Perle avait tout d’une princesse.
La beauté, l’élégance, l'éloquence, le courage et pourtant, il n’y avait pas l’ombre d’un Prince à ses côtés pour veiller à sa sécurité. Aucun déclaré, du moins..
L’adolescente inspira profondément afin de retrouver une paix intérieure suffisante pour respirer sans douleur, mais elle se promit au fond d’elle ne plus écouter une seule de ces histoires aux fin heureuses.
Son destin avec Robyn, elle l’écrirait seule, à coup de bravoure et de sacrifices. Contrairement à la Dornienne, elle n’avait rien d’une princesse, et n’avait donc rien à attendre de la vie.

D’accord, je te crois. J’ai hâte qu’il revienne me chercher.

Un mensonge prononcé avec calme et fausse innocence, consciente qu’elle n’en ferait qu’à sa tête malgré toutes les mises en garde faites.
Robyn était attaché à elle, mais il était si courageux que cela pourrait lui attirer des ennuis, quant à Perle, bien que leurs échanges complices soient une parenthèse de bonheur, Léliana la connaissait trop peu pour croire en ses promesses. Elle prendrait les choses en main, si cela devenait nécessaire.

Ses pensées devinrent instantanément plus légères lorsqu’elle aperçut la robe censée amadouer le Roi en personne. Ses yeux se mirent à briller de désir, comme ceux d’une petite fille. Elle glissa ses doigts sur le tissu fin, aux couleurs vives et au toucher soyeux. Ses doigts fins pouvaient se voir à certains endroits où la transparence était plus forte.

Elle est magnifique. Je n’ai jamais vu une si jolie robe. Penses-tu qu’elle plaira au Roi ? C’est bien cela l’objectif, n’est-ce pas ?

Pas si naïve la demoiselle ! Sous ses airs de demoiselle dissipée, elle comprenait vite et savait à présent qu’il était possible de combattre des hommes à la seule force d’un regard ou d’une tenue échancrée.
Elle se leva de son rocher, faisant mine de plaquer la robe sur son corps de jeune femme, tout en virevoltant avec prudence pour ne pas tâcher ni déchirer le tissu délicat.

Lorsque nous reprendrons la route, je devrai trouver une robe comme celle-ci.
J'aimerai peut-être du bleu, ou du rouge ? J’imagine que tout travail mérite salaire ! Dois-je donc rappeler à tout le monde ici que je travaille dur et ne vois pas l’ombre d’un sous !
Dit-elle en riant.

Bientôt, il serait l’heure. L’heure où le quatuor serait obligé de se scinder en 2 équipes, tout comme l’était le cœur de l’adolescente, brisé, de voir son allié se faire la belle sans elle.

Crois-tu qu’il a peur ? Dit-elle en tournant le visage sur celui qu’elle considérait comme son père, qui s’activait sur le camp avec plus de maladresse que d’habitude.

Je crois qu’il a peur pour moi.
Et pour toi également.
Pas pour lui.
Il veille sur toi, au-delà du marché que vous avez conclu ensemble. Ne le met pas en danger plus que de raison, je t'en prie. Je sais qu'il pourrait être capable de faire des choses idiotes pour te sauver, je l'ai su dès le premier jour de ce voyage.


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MessageSujet: Re: tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé]   tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé] EmptyMar 27 Juin - 21:03

La fillette n’est pas convaincue par ma promesse. Je n’insiste pas davantage, persuadée que les actions futures suffiront. Ai-je l’assurance que Ser Robyn sera libéré ? Assurément. Son élocution, sa maitrise de l’épée, son allure … tout pue la la noblesse. En prime, je ne pense pas qu’il soit un criminel très recherché – sinon, il n’aurait jamais accepté un tel contrat. Un Souverain avisé et intelligent comme Manfred Hightower n’aura donc aucun intérêt de mettre à mal l’un de ses sujets.

Par contre, je ne peux pas en dire autant pour moi.

Que suis-je pour lui ? Rien, la batarde d’une lignée qui s’éteint et qui trahit constamment ses engagements.

Qui suis-je, pour la Principauté ? Rien, la fille illégitime portée disparue depuis plus d’un an et qui n’a plus ni influence, ni titre, ni richesse au sein de ses terres natales.

- L’objectif n’est pas de plaire uniquement à un seul homme, Léliana. Certains peuvent trouver mon teint trop basané ou mes formes trop vulgaires, et éprouver davantage du mépris que du désir. Certains sont tout bonnement imperméables aux charmes des femmes, préférant les gens de leur sexe. Un Roi peut apprécier une robe, ou une femme, mais ne pas prêter davantage l’oreille. Alors, dans ce cas-là, il faut se rapprocher de ses conseillers, généraux ou son épouse. En tout temps, et en tout lieu, les alliés sont précieux. Seule, tu es vulnérable. Accompagnée, tu dois rester méfiante. Toujours. Telle est la contradiction de la nature humaine.

Nous souhaitons être entourés et aimés, mais les opportunistes sont nombreux et impitoyables. La confiance accordée est souvent brisée par des trahisons, mensonges ou violences.

- Enfin, mon objectif n’est pas spécialement de plaire, mais d’être simplement belle et soignée. Il est important de montrer aux autres que nous prenons grand soin de notre corps, c’est une preuve que nous nous respectons et que nous nous attendons à autant de respect de l’autre, soufflais-je.

Je ne suis pas une Sainte, loin de là ! Pour autant, je ne me fais pas siffler ou prise par le premier vaurien au coin d’une rue ou au détour d’un campement. On devine que je suis importante à ma toilette délicate, et on imagine bien vite toutes les conséquences d’un acte déloyal ou honteux. Enfin, telle est la règle hors d’un pays en guerre ! Si tout est si simple, je n’aurais pas fait appel à un mercenaire. Toujours est-il que je refuse de me présenter face à un Roi, ennemi ou allié, comme une fichue gueuse.

Je n’accepte un tel état que s’il me sert à un objectif spécifique – ou si je manque de choix.

- Le rouge, l’or ou le jaune, l’argent ou le blanc t’iront à merveille. Le vert ou le bleu ne seront pas des couleurs hideuses sur toi, mais elles ne te mettront pas autant en valeur, indiquais-je, tentant déjà de l’imaginer dans diverses robes foisonnantes, luxueuses et splendides.

Mon regard ne quitte pas Léliana lorsqu’elle me parle de son protecteur. Et le trouble s’installe lorsqu’elle assure qu’il fait plus que prévu, plus qu’entendu. Je le sais déjà qu’il va au-delà de nos ententes, qu’il prend un risque insensé malgré son profond amour pour cette petite brunette … Pourtant, je refuse de me bercer d’illusions naïves. Encore. A bien des reprises, je me suis fait avoir par les actes héroïques et sourires, et à autant de reprises, j’ai été abandonné.

Anders avait juré m’aimer malgré tout, bravant tous les interdits des Hommes et des Dieux en m’embrassant à deux reprises. Finalement, lorsque l’occasion s’est présentée d’être avec moi et à tout jamais, il a préféré sa loyauté à Deria et m’a souhaité bon vent.

Yoren s’était épris de moi – je le jure. Il m’a aimé follement et passionnément, repoussant les séparations autant que possible. Or, lui aussi s’est joué de moi. Il m’a demandé en otage, il s’est marié à une autre, et il m’a trainé dans son sillage sans plus de considérations.

Ils ne sont que deux, mais il y en a d’autres.

- J’ai connu des hommes, par le passé. Sais-tu quel était leur point commun, à tous ? Ils aimaient toujours une chose, ou une personne, plus que moi et ils m’abandonnaient pour cette passion. Ser Robyn t’aime comme sa fille et tu seras toujours sa priorité. Quoi qu’il arrive dans le futur, tu auras l’assurance qu’il fera tout pour te revenir.

Tout. Absolument tout. Incluant m’abandonner aux griffes des loups. Cette réalité ne me scandalise pas. Au contraire ! Je comprends parfaitement ce sentiment de protéger une personne au péril de sa propre vie. C’est galvanisant, une urgence incontrôlable, une condamnation qu’on accepte avec un sourire aux lèvres.

- Il aura toujours peur pour toi. Tu es comme sa fille, dorénavant.



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Arianne Martell
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MessageSujet: Re: tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé]   tell me who i am (An 2, Mois 4, Semaine 4) [Tour X - Terminé] EmptySam 1 Juil - 10:37


~ tell me who i am.
Terres de l'Orage
Aparté - En route pour la Tour
L
éliana
&
Arianne

Léliana écoutait avec attention. Si les leçons de bonnes conduites de Lady Ashford lui avait fait perdre sa patience, ne trouvant aucun sens à toutes ces règles à suivre pour devenir une femme respectée, l’adolescente buvait les paroles de la Dornienne. Ses propos étaient plus authentiques, emprunt de son expérience personnelle, du moins, c’était comme cela qu’elle le ressentait, sans oser poser trop de questions.
Ses pupilles s’écarquillèrent de surprise lorsque Perle évoqua l’idée que le Roi puisse préférer les hommes et rester insensible à une si belle femme, dans une si belle robe. Elle se mordit la lèvre et afficha une moue perplexe sur cette drôle d’idée. Tout était bien trop complexe ! Un sacré bordel..

De là où je viens, tout était bien plus simple. Il n’était pas question d’alliés, mais plutôt d’amis, pas question de séduire, mais d’aimer, simplement. Ce monde que tu me décris ne me plait pas vraiment. J’ai toujours pensé que l’argent et la puissance des titres rendaient la vie plus belle et paisible. A cheval, je passais devant d’imposantes demeures et je rêvais de pouvoir troquer le bout de cabane trop étroit dans lequel nous vivions pour l’une de ces belles forteresses, j’enviais ces gens…

Ce n’était plus le cas. Au fil de ses échanges avec Perle, Léliana commençait à comprendre que la vie paisible et douce qu’elle jalousait enfant n’était qu’une illusion et qu’elle avait encore beaucoup à apprendre pour survivre à ce nouvel univers. Robyn ne pouvait pas l’aider comme une femme pouvait le faire. Il n’avait nullement envie de la voir fricoter avec de jeunes hommes de son âge et trouvait sans cesse un prétexte pour la ramener à lui, il ne l’aiderait certainement pas à  se transformer en un beau papillon, en une femme séduisante et sûre de ses atouts. Elle étouffa un rire, imaginant la tête qu’il ferait s’il la voyait sortir dans une robe comme celle qu’elle tenait entre ses mains. A coup sûr, son coeur s’arrêterait de battre.

Alors ces hommes n’étaient pas les bons.

Quant à Robyn, elle avait raison. Léliana n’était pas folle, et malgré les nombreuses disputes qui animaient le camp entre elle et son protecteur, la jeune fille était parfaitement consciente que s’il avait à faire un choix entre sa loyauté profesionnelle envers la Dornienne ou sa vie à elle, il reviendrait à ses côtés. Cela voulait-il pour autant dire que Perle ne comptait pas ? Non.
Les mots résonnèrent dans son esprit avec fracas. Elle était comme sa fille…
Elle sourit.
Son regard s’illumina.

Merci.
Pour tout.


Pour ce moment de partage, pour l’authenticité de ces échanges, pour ces précieux conseils féminin, pour avoir soigné ses cheveux, pour lui avoir ouvert les yeux sur la force qui sommeille en elle, pour avoir rit à ses premiers émois face à un garçon séduisant, et surtout, pour avoir mis des mots clairs sur des choses si évidentes et pourtant gardé sous silence : Elle était comme sa fille. Et ça, c’était le principal.

Léliana se pencha sur le côté, déposant naturellement sa tête contre l’épaule de Perle, comme elle l’aurait fait avec sa mère, avec une amie, ou une sœur.
Elle laissa sa main glisser jusqu’à la sienne pour la saisir avec douceur, sa façon à elle de lui rappeler à quel point c’est agréable, de ne pas être seule.


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