Fort de Pierremoutier
An 2 Mois 8 Semaine 4
Le ciel éblouissait Pierremoutier de son astre doré, réchauffant les cœurs d’une belle journée en prévision. Cela contrastait avec la fraîcheur qu’amenait petit à petit l’hiver. Quoi de mieux pour visiter la ville, qui était connue non seulement pour son Septuaire surplombant la cité au grand damn des Nordiens, mais plus particulièrement pour son marché animé. On y vantait l’hydromel à la fleur de Sureau, les tourtes à la viande ou bien les amulettes sacrées. Souvent en campagne ces derniers temps, Aymeric ne manquait pas une occasion de se mêler à la population. Malgré qu’il soit régulièrement seul, il appréciait admirer la joie de vivre et la simplicité des marchands. Cela lui permettait de se rappeler pour quelle cause il se battait. Mais également d’envier l’innocence de ces gens.
Le chemin fut long et semé d'embûches jusqu’ici, il serait impensable de ne point apprécier les lieux à leur juste valeur. Le mestre venait tout juste de lui retirer les points de suture de sa blessure. Grand bien lui faisait, ils n’arrêtaient point de s’agripper à ses chemises. Heureusement, la plaie s’était correctement refermée. Bien qu’elle soit encore un peu sensible, faute au trajet en cheval qui ne l’avait point ménagé. Malgré tout, sa mission était à demi complété, il en était donc fort heureux. Il espérait que la suite serait du même acabit. Il ne s’était pas encore informé concernant les précédentes négociations avec l’Ouest, qui s’étaient déroulées la veille. Il irait certainement voir la conseillère après sa petite balade.
Alors qu’il s’apprêtait à quitter le fort pour se rendre au cœur de Pierremoutier, il croisa dans les couloirs un visage familier. La Princesse du Nord, ou bien encore la Reine de l’Ouest. Il ne s’attendait pas à la croiser, mais il était fort enchanté de la revoir après tant de mois. Il s’inclina respectueusement, n’oubliant pas le titre qui était sien.
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Majesté, cela me ravi de vous revoir. Notre dernière rencontre me semble remonter à une éternité … Dit-il un bref sourire sincère sur les lèvres. L’impression de l’éternité était réelle, en deux ans il s’était passé tant de choses que le temps semblait passer au ralenti sur les terres de Westeros. Des alliances, des trahisons, des batailles à n’en plus finir. Aymeric ne pouvait que s’imaginer la dureté de la vie pour la jeune louve au milieu des lions. Alors que sa belle-famille montrait les crocs envers les siens. Mais elle était là, semblant aussi forte qu’une nordienne le pouvait, à négocier la paix. Le Forrester ne pouvait s’empêcher d’être à la fois curieux et inquiet à son sujet. Après tout, il l’avait vu grandir à Winterfell. L’enfant qu’elle avait été rayonnait sans arrêt, tirant les sourires de chacun au château.
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Je m’apprêtais à me rendre à la place du marché. Serait-ce présomptueux de ma part de vous proposer de vous joindre à moi ?
Lui proposa-t-il sur un coup de tête, se disant que ce serait une manière naturelle pour discuter des dernières nouvelles. Il fallait dire qu’il entendait de ses nouvelles que par les rumeurs qui déambulaient. Il n’était après tout pas un homme très épistolaire, hormis les rapports, il était bien rare qu’il écrive des lettres. Il aurait pu donc s'enquérir par cette voie là, cependant il n’a jamais été très doué pour cela.