Sujet: Les racines de l'arbre [FT. Aymeric Forrester] Sam 27 Jan 2024 - 15:10
Lady Whent déambulait dans les ruines des rues d’Herpivoie, traversant la foule qui s’agitait pour finir de déblayer les maisons détruites et faire l’état des destructions causées par la prise de la ville… Son regard, observateur, sérieux, détaillait chacune de ses maisons où le toit s’était écroulé, ou la porte avait été arraché, chaque commerce qui avait été vidé de ses vivres et ustensiles… L’Empereur lui-même l’avait mis en charge de la reconstruction de la cité et avant se mettre aux travaux, il fallait évaluer et mettre sur papier l’ensemble des dégâts qui avaient été causés par l’attaque ennemie. Les victimes humaines la peinait, bien sûr elle n’était pas un monstre sans cœur, et voir la peine de mères ayant perdues leurs jeunes enfants la touchait tout particulièrement. Mais elle ne pouvait se résoudre à se perdre dans les larmes et la peine, pas quand elle pouvait aider l’ensemble de ces gens autrement, par son travail et son sérieux.
Se rapprochant de là ou l’Empereur s’était établi, elle croisa un visage connu du large cortège impériale que constituait la haute noblesse proche du couple impériale, étrange mélange de militaires, d’ingénieurs et de stratèges aux origines nombreuses et aux opinions encore plus…
« Lord Forrester, j’espère que vous êtes remis de vos blessures de bataille ? »
La figure large et dure de Lord Forrester avait toujours été une présence inébranlable au côté de l’Empereur, toujours vêtu de sa lourde armure de la garde Demalion, son visage toujours aussi fermé… Quand elle croisait ce dernier en la compagnie de l’Empereur, elle ne pouvait souvent s’empêcher de leur trouver des similitudes dans leurs caractères si solitaire, si droits et exigeants. Bien que portant des armes très différentes entre une épée et une plume, ils étaient l’un comme l’autre des éléments de l’Empire préférant depuis la fondation de ce dernier travailler dans l’ombre au nom d’une réussite commune, sans recherche de la gloire… Sûrement étaient-ils simplement à l’image du type d’homme et de femme qui finissaient mis en avant par un empereur aux origines nordiennes, où l’on ne peut perdre de temps dans trop de politesses.
Lady Whent le savait cependant un élément de l’empire depuis plus longtemps qu’elle, et ce dernier étant d’origine nordienne et un ancien membre garde-loup, elle se doutait que son lien avec l’Empereur surtout remontait à leurs jeunes années que cette dernière n’avait pas connues. Lors de sa première véritable rencontre avec l’Empereur Braenaryon, peu de temps après le mariage de ce dernier, c’était Lord Forrester qui se tenait là dans un coin pour être certaine qu’elle ne soit pas une traitre envoyée par la maison Whent, prêt à agir si cela se révélait en effet le cas.
Elle se tenta alors à quelques politesses avec cet homme dont, bien que son visage lui soit à présent si familier, elle connaissait si peu la voix. Les occasions d’échanger avec ce dernier, mais surtout les raisons, manquant très souvent.
« J’imagine que vous quitterez bientôt Herpivoie pour suivre l’Empereur ? J’espère que le guerrier vous apportera protection et victoire dans vos batailles. »
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Sujet: Re: Les racines de l'arbre [FT. Aymeric Forrester] Sam 3 Fév 2024 - 18:10
Les racines de l'arbre
Camp Impérial à Herpivoie An 2 Mois 5
Les jours suivants une bataille sont souvent perçus comme atemporels. Survivre à de tels actes de violence laissait des traces, même après des années de combat, on n'y restait pas insensible, pas totalement. Il y avait toujours ce temps d’adaptation au quotidien, où l’esprit prenait son temps pour se rattacher au corps. Pourtant, pour les Impériaux, le retour fut brutal. Les dégâts causés à Herpivoie ne laissaient personne de marbre, la belle forteresse qu’était cette ville n’était plus que désolation et tristesse. Civils comme militaires ont eu leur lot de pertes, sauf que les premiers n’ont jamais rien demandé. Ils ont seulement subi le courroux des ennemis de l’Empire. C’est pour éviter ce genre de drame, que l’Empire avait été bâtit, afin d’unir Westeros et calmer les tensions qui l’ont fait saigner bien trop abondamment. Sans guerre, il n’y aurait plus de dommages collatéraux.
En attendant, la forteresse était en ruine, les gravats inondant le sol de leur présence, les villageois déblayant les ruelles et les bâtisses. Certains soldats se joignent à eux, souhaitant se rendre utile autant qu’ils désiraient occuper leur esprit. N’étant pas de tour de garde, Aymeric s’apprêtait à faire de même en s’éloignant du campement. C’est alors qu’il croisa en chemin un visage connu de la noblesse autant que par les Impériaux.
- Dame Whent. La salua-t-il respectueusement avant qu’elle ne s'enquiert de ses blessures. Rien de grave, je vous assure, grâce à l’Impératrice. Louée soit-elle de nous avoir sauvé d’une mort certaine.
La bataille n’aurait pu être gagnée sans elle, ils avaient été désavantagés par le nombre. Devant faire face à deux armées alors que le gros de leur troupe était ailleurs. Là était le problème de devoir se battre sur plusieurs fronts. Mais ils ont pourtant tenu bon, économisant au maximum leur force, frappant avec intelligence et parcimonie, fatiguant les ennemis et les incitant à faire des erreurs. Pour sa part, il n’était pas gravement blessé, seulement une ou deux plaies s'étaient rajoutées sur la toile de son corps. Seule son épaule était vraiment endommagée, à force de répéter les mouvements bruts et secs en combat, elle est devenue douloureuse. Mais cela ira après quelques semaines.
Un rictus se dessina sur ses lèvres lorsqu’elle le bénit de ses paroles, que son dieu lui apporterait protection et victoire. Quel serait l’intérêt du Dieu de protéger un simple homme comme lui ? Aymeric ne comprenait pas vraiment comment la Foi fonctionnait, mais cela lui semblait invraisemblable qu’une telle entité s’enquiert autant des humains. Mais ce n’était en soi qu’une affaire d’éducation et de culture.
- Je vous remercie pour votre prévenance ma Dame, seulement vos dieux ne peuvent rien pour moi. Lui répondit-il sans animosité, il n’avait jamais eu de haine envers ceux qui croyaient en d’autres dieux que les siens, c’était ainsi qu'étaient fait le monde, les peuples évoluent, se contaminent entre eux et font croître des puissances divines. Ses croyances nordiques sont quant à elles beaucoup moins conquérantes que la Foi notamment, puisqu’elles se font de manière très personnelle, intime, comme une relation de confiance entre les divins et les mortels. Ils ne s’interposaient jamais dans la vie de l’homme, sauf pour être témoins de leurs paroles, les guerres les importait peu. Mais en effet, seuls les blessés graves resteront ici le temps de leur rétablissement, la majorité d’entre nous prendront la route dans peu de temps.
Lui avait-t-il informé avec courtoisie. Observant la Dame Whent, il se rendit compte qu’elle s’apprêtait peut-être à aller voir l’Empereur, alors il vint ajouter :
- Si vous cherchez l’Empereur, il s’entretient avec les Maréchaux, il va vous falloir patienter un peu.
We fight. We fall. We rise. Standing tall. Steady hand for the draw. Swing the sword. See them fall. Duty calls, it calls. Mercy, peace, and justice. Cherish and protect us. Battle born they send us. Covered in our noble blood.
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Sujet: Re: Les racines de l'arbre [FT. Aymeric Forrester] Jeu 22 Fév 2024 - 22:56
Mais les prières qu’offrait Lady Whent à celui qui depuis des années combattait au nom de l’Empire, ainsi qu’à l’ensemble des hommes qui l’accompagnait sur le champ de bataille, ne furent accueillis que par un rictus moqueur chez l’homme. Lord Forrester secoua la tête, rejetant visiblement ces prières. Rejetant cette religion qui n’était pas la sienne, surement plus proche de celle que partageait les hommes du Nord. Leurs prières tournées vers les arbres anciens plutôt que vers les cieux. La conseillère impériale n’en pris aucun ombrage, car elle savait que dans une région prosélytique comme pouvait l’être l’Empire il fallait toujours se montrer d’une grande sensibilité dans ces discussions de religions.
Mais une part d’elle ne pouvait toujours s’empêcher d’être chaque fois peinée de sentir ses croyances rejetées, de cette religion qui était si importante et centrale dans sa vie. Car c’était ces dieux qui lui avaient permis de survivre pendant de si longues années alors qu’elle traversait les plus terribles des épreuves, les moments de souffrances et de solitudes… Sans eux elle n’aurait jamais survécu, elle n’aurait jamais pu tenir face à ces épreuves envoyées par la vie, elle aurait tout simplement abandonné.
« Ne prenez pas offense de ma prière Lord Forrester, je ne voulais en rien vous offenser. Même si vos prières vont ailleurs, j’osent espérer que les septs offriront leurs protections et leurs clémences à tout ceux qui sont méritant. »
Mais elle mit vite fin à cette conversation, ne sachant que trop bien à quel point le sujet pouvait être sensible et mener à un conflit si elle le laissait trop longtemps trainer.
« Je dois seulement lui déposer quelques premières idées pour la reconstruction d’Herpivoie, mais j’attendrais ne vous inquiétez pas. »
Ses mains se posèrent dans son dos, sa tête haute et droite malgré le vent qui toujours fouettait son visage. Une posture qui démontrait la personnalité sérieuse et strict, quelque chose que rien ne pouvait ébranler. Entre ses doigts se trouvaient les premières ébauches du budget que représenterait la reconstruction de l’ensemble de la cité d’Herpivoie et de ses alentours. Il n’y avait là rien de certains à cette date mais, c’était une première idée qu’elle ajusterait au fil de l’avancement des travaux, en fonction des avancées en parallèle de la guerre, des réquisitions des hommes sur le champ de bataille, des livraisons de matériaux… Autant de détails qui se montreraient finalement bien important. Elle restait droite, attendant en silence et sans un regard pour celui se tenant à côté d’elle, que l’Empereur veuille bien l’accueillir sous sa tente.
Mais soudainement, un coup de vent plus fort que ceux qui depuis des jours déjà venaient attaquer les ruines de la cité d’Herpivoie, arracha le voile sombre qui couvrait sa chevelure. Avec une profonde angoisse, Lady Whent regarda ce simple bout de tissus qui était pour elle plus solide qu’une armure de fer s’envoler trop loin pour qu’elle puisse le récupérer. Immédiatement, ses mains se posèrent sur ses cheveux comme si ses mains pouvaient suffire à cacher ce qu’elle souhaitait garder caché du monde extérieur avec une grande pudeur. Elle voulut se hâter pour aller récupérer ce bout de tissus mais son épaisse tenue et les rouleaux de papiers si lourds dans ses bras retinrent un instant ses mouvements…
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Sujet: Re: Les racines de l'arbre [FT. Aymeric Forrester] Lun 11 Mar 2024 - 15:07
Les racines de l'arbre
A peine avait-il rejeté la protection des Dieux de la native du Conflans, qu’il distinguait les traits affligés de la Dame. Bien qu’il tentait de faire attention à ses paroles, et mesurer son tact, parfois il n’avait pas l’aisance de l’échange. Les années qui l’ont vu vieillir ont fait de lui un être solitaire, qui est bien plus disposé à écouter lorsque cela l’intéresse, plutôt qu’à s’exprimer. Lui-même le sait, il a cet air naturellement fermé des nordiens, malgré qu’il puisse se montrer ouvert d’esprit. Il n’a jamais rien eu contre les autres peuples priant pour d’autres divinités. Chacun sa vision et son éducation. Il ne rejetterait en tout cas jamais l’approche d’une personne à la foi différente de la sienne. Cependant, il se refusait à accepter la bénédiction d’autres dieux que les siens. Puisqu’il a lui-même trouvé la paix auprès de ses dieux, et que rien ne pourrait y changer.
- Pardonnez mon air taciturne et mon indélicatesse, Dame Whent. Commença-t-il véritablement désolé en penchant légèrement la tête en avant pour appuyer ses excuses. Je ne voulais en aucun cas froisser votre foi. Vous êtes bienveillante, je vous en remercie sincèrement.
Il ne voulait pas l’incommoder par ses manières brutes, il fallait dire qu’il était bien plus habitué aux échanges masculins. Étant depuis de nombreuses années au service de la guerre. Cela finit toujours par changer une personne, à lui faire perdre ses habitudes d’antan où il avait la finesse et l’approche d’un noble digne de ce nom. Il n’avait bien entendu pas tout perdu, mais il fallait puiser profondément en lui pour le ressortir.
Le Demalion observa la dame alors qu’elle lui expliquait avoir l’intention de remettre ses idées sur la reconstruction de la ville. Il l’a vit alors prendre une position plus stricte qu’à l’initial, ce qui le fit hausser un sourcil d’intrigue durant quelques secondes. Il pivota ensuite son regard vers l’horizon, sa mâchoire se contractant en visualisant les dégâts de la cité. Aymeric reprit la parole, d’un ton grave et sérieux, préoccupé par les évènements :
- Je vous souhaite bon courage pour cette tâche d’envergure .. Ce qu’il s’est passé est une véritable tragédie. S’attaquer ainsi aux édifices et aux habitants, les hommes peuvent paraître si inhumains… Je n’ose imaginer ce qu’il se serait passé si nous n’avions pas fait fuir l’armée du Val et du Bief.. A combien estimez-vous le temps de reconstruction d’Herpivoie ?
Finit-il par demander en retournant son attention vers elle. La guerre fait bien des ravages, autant auprès des soldats que des innocents sans défenses. Le Forrester avait vu bien des villes tombées, des innocents criant leur douleur, leur perte, leurs maisons. Il était grave de dire qu’il s’était habitué à de telles horreurs, pourtant il avait toujours le coeur serré à la perspective de ces pertes. Que la guerre reste entre deux armées. Que la guerre se transforme plutôt en paix véritable. Là était toute l’ambition de l’Empire. Que tout cesse, pour que les peuples vivent enfin paisiblement, sans souffrir, sans mort brutale.
Un vent particulièrement virulent souffla sur le camp impérial. Vent plutôt ordinaire dans la région mais qui pouvait prendre au dépourvu lorsqu’on y était pas habitué. Du coin de l’oeil, le garde voit le voile couvrant la chevelure de Dame Whent s’envoler. Il prit l’initiative d’accourir pour le rattraper, l’époussetant une fois en main pour retirer les quelques brindilles qui s’y étaient engouffrées. Lorsqu’il se tourna vers la Dame, il fut surpris de la voir aussi paniqué et mal à l’aise. Il ramena donc le voile, le lui tendit en lui soufflant un brin inquiet :
- Là, là, tenez .. Vous allez bien ? Vous êtes bien pâle, voulez-vous vous asseoir ?
Il tendit la main vers une caisse en bois, suffisamment basse et solide pour s’y asseoir. Il guettait les traits de la Dame, s’attendant à tout moment à ce qu’elle fasse un malaise. Alors qu’il la voyait remettre son voile, il se demandait alors si elle était complexée par ses cheveux ou si elle souhaitait cacher quelque chose en particulier. Mais il ne demanda rien, il n'était pas un être indiscret, préférant laisser les autres se confier s’ils le désiraient.
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