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 Far From Home

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MessageSujet: Far From Home   Far From Home EmptyMer 27 Sep 2023 - 0:28


Ses mains se tordaient l’une l’autre, témoignant d’une nervosité qui allait croissante. Par chance, les premiers rayons commençaient à percer la couverture nuageuse qui frôlait l’horizon, signant les prémisses d’une journée qui s’annoncerait aussi magnifique que celles qui l’avaient précédée. Les entrées maritimes finiraient par se lever, chacun le savait, offrant à la capitale impériale un jour d’été de plus sous un ciel bleu pur. En attendant, la grisaille matinale lui laissait à savoir qu’il était encore trop tôt pour espérer s’entretenir avec son ami et qu’il allait lui falloir prendre son mal à patience. Ce qui lui était plus difficile, à mesure qu’approchait l’instant fatidique de leur rencontre. Au fond d’elle, Vaella redoutait de s’entretenir avec Garlan. Non pas qu’elle appréhende de le voir, loin de là ! C’était même plutôt tout le contraire et elle se surprenait parfois à rechercher sa compagnie. Non, c’était plutôt le sujet dont elle avait à s’entretenir avec lui qui était délicat. Et elle n’était pas sûre de vouloir entendre l’une ou l’autre des réponses qu’il avait à lui apporter. Mais il fallait qu’elle lui en parle, malgré tout. Elle en avait besoin. Qui d’autre que lui saurait l’aider ?

Dans l’espace étroit de ses appartements, Vaella cessa brutalement ses allées et venues. Elle poussa un soupir las. Un coup d’œil dans le miroir de sa coiffeuse lui apprit sans trop de surprise que sa nuit passée à la belle étoile dessinait une carte peu reluisante des traits de son visage. Silencieusement elle s’admonesta. Elle n’avait pas cherché à dissimuler les cernes qui auréolaient d’un violet pâle ses prunelles azuréennes, toutefois. Elle n’avait pas non plus cherché à rehausser la pâleur crayeuse de sa peau d’une couleur flatteuse qui apportait d’ordinaire un charme discret à ses pommettes. D’ailleurs, elle n’avait même pas pris le soin d’attacher ses longs cheveux d’or et d’argent, préférant les laissant battre librement le creux de ses reins. Sa camériste s’en était indignée mais la Verdragon n’en avait eu cure. Pour ne pas avoir à souffrir ses semonces – qu’elle supportait en temps normal, mais pas en ces circonstances – elle avait patiemment attendu qu’elle finisse de l’aider à se vêtir et elle l’avait congédiée sans délicatesse. Elle avait aussitôt regretté de l’avoir renvoyée vertement et s’était promis de s’en excuser, plus tard. Depuis, elle attendait que sonne une heure raisonnable.

Assise à son secrétaire, Vaella jeta un regard un malheureux au parchemin qui y gisait, éventré, depuis plusieurs jours. Elle connaissait le contenu de la missive par cœur, pour l’avoir lu des centaines de fois depuis sa réception... Le papier en était froissé, l’encre presque effacée. Malgré tout, la jeune femme n’avait pas vraiment pu se résoudre à la brûler, comme si par ce geste insignifiant elle pouvait espérer suspendre le cours du temps et la survenue de l’issue dramatique qu’elle redoutait tant. C’était d’une naïveté confondante et pourtant le parchemin était toujours là où elle l’avait laissé choir pour la dernière fois. Elle y avait répondu dès le lendemain, assurant à son frère qu’elle mettait tous les moyens en œuvre pour rejoindre Peydredragon. Ce qui, à dire vrai, s’avérait plus délicat qu’elle ne l’avait escompté... Et d’autant plus que les nouvelles qui leur parvenaient de l’île ne laissaient en rien supposer d’une accalmie dans le conflit. En tout état de cause, elle avait décidé que le mieux à faire était d’en parler à quelqu’un de bien mieux placé qu’elle pour jauger de la gravité de la situation.

Lorsque les premiers rayons de l’aube caressèrent finalement son visage, la Verdragon estima qu’elle avait attendu suffisamment longtemps et quitta ses appartements. Ses pas la guidèrent machinalement jusqu’aux quartiers où résidait son ami ; Elle avait fait le trajet mille fois, de tout le temps que dura la convalescence de Garlan après la bataille sur la Grand-Route. Et parfois à des heures bien moins décentes que celles-ci, ce qui avait donné lieu à toutes sortes de rumeurs... Lesquelles avaient fini par se tarir d’elles-mêmes, elle ne savait trop comment. Mais pour son plus grand bonheur. Comme à son habitude, elle toqua à la lourde porte et attendit qu’on l’invite à entrer. Ce faisant, elle passa une main nerveuse pour lisser les replis imaginaires de sa robe. Elle tritura aussi le dragon d’or émaillé de vert qui ceignait son index. Les couloirs étaient froids et silencieux, signe que le château ne s’était pas encore tout à fait éveillé. Lorsque la voix étouffée du Commandant lui parvint finalement – elle gageait qu’elle le tirait du lit et s’en trouvait profondément contrite – elle poussa le lourd battant de bois qu’elle referma derrière elle et se tint respectueusement sur le palier de la chambrée.

« Bonjour, Garlan. » Fit-elle doucement.

Vaella affichait l’un de ses sourires habituels. Un de ceux qui n’avaient rien de factice : elle n’avait qu’à le voir pour qu’une partie de son fardeau semble déjà s’alléger. Un sourire qui dissimulait mal, malgré tout, son souci et son embarras. Elle songea un instant que c'était une erreur. Malheureusement pour elle, il lui était impossible de reculer maintenant.

« Vous me voyez sincèrement désolée de vous importuner à une heure aussi matinale, reprit-elle après un instant. J’ai attendu autant que j’ai pu mais je devais absolument m’entretenir avec vous. Puis-je ? »

Elle demandait, sans réellement douter de la réponse, s’il acceptait de lui accorder quelques minutes de son temps. Ils se connaissaient suffisamment pour qu’elle sache que sa demande était absurde, mais sa relation avec lui n’enlevait rien à la culpabilité qu’elle ressentait ; Elle venait le trouver au saut du lit pour lui parler de problèmes qui la concernaient elle alors qu’il avait sans doute bien mieux à faire.

« Cela ne prendra pas longtemps. » Le rassura-t-elle comme si c’était nécessaire.


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Vaella Verdragon
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MessageSujet: Re: Far From Home   Far From Home EmptyJeu 2 Nov 2023 - 0:07

Ils les redoutaient la plupart du temps. Il n’était jamais très serein en abordant sa couche pour y sommeiller pendant plusieurs heures. Il savait que ces dernières seraient ponctuées de cauchemars plus ou moins intenses. Certains le ramenant à un passé proche avec sa défunte épouse, d’autres le projetant dans les moments des batailles récentes. Il se réveillait la plupart du temps en sueur ou en sursaut de ses souvenirs. Il aurait probablement préféré en oublier certains. Mais cela était impossible, le passé était passé, c’est ce qui le définissait désormais. Il savait qu’il aurait pu influer le cours des évènements à l’époque. Mais aujourd’hui il devait vivre avec le poids de ses décisions et de ses erreurs également. Il se remettait doucement de ses blessures, chaque jour faisant montre d’une amélioration en la matière. Il espérait réellement retrouver un jour ou l’autre sa pleine fougue d’antan. Bien qu’au fond de lui, il savait qu’il ne serait plus jamais le même malheureusement, qu’il allait devoir se réinventer pour progresser.

Donner la meilleure version de lui-même pour se renouveler et pour devenir une personne meilleure avec ses capacités d’aujourd’hui. Ce qui le faisait encore tenir debout aujourd’hui, c’étaient les tâches qu’on lui avait confiées. La promesse d’un lendemain meilleur. Un noble but qu’il est.  Ses songes n’étaient parfois pas perturbés par des cauchemars, mais par de superbes visions de Yesaminda, des doux moments qu’il avait passé en sa compagnie. Et parfois ces souvenirs s’éclipsaient pour laisser apparaître une magnifique tignasse blonde qui dansait au gré du vent. Il savait ce qu’elle représentait, se maudissant des quelconques sentiments qu’il pouvait nourrir à son égard. Trop tôt ? Trop rapide ? Il ne savait pas quoi en penser. Et peu importait, ce n’était qu’un songe et il pestait que cette pensée vienne le déranger dans son sommeil qui devait se montrer réparateur !

Cette vision disparut peu à peu, il était comme extirpé de son sommeil quand un bruit sourd résonna au creux de ses oreilles. On frappait à la porte. Frustré d’être ainsi réveillé, ses yeux s’entrouvrirent bien difficilement. Ses paupières étaient comme collées. Une douce luminosité éclairait l’intérieur de sa chambre, il était encore très tôt. La ville devait à peine s'éveiller, comme lui, la majorité de la populace était encore en train de dormir comme un loir. Il ronchonna doucement, il aurait apprécié dormir encore une heure de plus. Oh il était assez reposé, les douleurs ne l’avaient pas empêchées de dormir toute la nuit, il était assez satisfait de cela. Il aurait bien voulu ne pas être extrait ainsi de ses rêves. Pour le réveiller à cette heure, cela devait être pour une affaire importante ou pour lui annoncer une bien sombre nouvelle. L’esprit encore pleinement embrumé, il scanda après un long bâillement : « Entrez !  »

Probablement un de ses aides de camp. Il se tourna sur le dos et se redressa quelque peu contre son oreiller pour faire face au nouvel arrivant. Son sang ne fit qu’un tour en découvrant la silhouette de Vaella sur le palier de sa porte. Oh il était content de la voir et pas qu’un peu ! Mais il ne s’attendait pas qu’elle vienne ainsi, dans sa chambre, à cette heure-ci. A son apparition, les nuages qui obscurcissaient son esprit dans cet éveil bien matinal disparurent aussitôt, se posant bien des questions sur sa venue ici. Il l’accueillit d’un élégant sourire, sincère. Il se redressa davantage sur son oreiller, ramenant le drap sur lui. « Bien le bonjour, Vaella. Et vous n’avez point à vous excuser voyons, ma dame, vous ne me dérangez point. Cela me fait toujours plaisir de passer quelques instants en votre compagnie. »Il dépassa son bras d’en dessous du drap et l’invita aimablement à avancer : « Ne restez pas ainsi sur le pas de la porte, Vaella, je vous prie. » Il est vrai que ses dernières semaines, il avait apprécié passer du temps avec la jeune femme, apprendre à la connaître, s’intéressant à elle, à ses passions, il se montrait bien curieux la concernant.

Se rappelant sa condition et ce que dissimulait le drap. Il se maudit de ne pas y avoir penser plus tôt, avant de l’inviter à avancer par exemple ! Gêné de cette situation, il s’éclaircit la voix et s’expliqua maladroitement. « Puis-je vous demander de vous…» Il fit le geste d’un demi-tour avec sa main et continua. « De vous… enfin de vous retourner juste quelques instants, s’il vous sied. Le temps que je me vêtisse d’une tenue un peu plus adaptée si je puis dire…  »Sa tenue actuelle, pas grand-chose si l’on peut dire, il aurait indisposé clairement la dame si elle se serait approchée davantage et cela aurait créé un malaise. Il attendit que la belle Peyredragonienne fit mine de se retourner pour s’extraire du lit. L’opération lui était toujours désagréable, mobilisant sa jambe blessée, il retint un râle de douleur. Les traits lumineux et perçants des premiers rayons du soleil venant refléter les traits de sa musculature saillante et venaient faire contraste avec les sombres cicatrices qui ornaient aujourd’hui son corps. Relevé, il déambula jusqu’à un coffre non loin de son plumard où il avait déposé un haut et prit tâche de l’enfiler. Afin de rendre moins pesant le silence qui avait pu se former suite à sa demande, il indiqua : « Vous êtes superbe en ce petit matin, Vaella. Je veux dire… Encore plus qu’à votre accoutumée. Vos cheveux…Cela vous va particulièrement bien !» Elle était vraiment magnifique, c’était une belle jeune femme dont nombre de chevaliers avaient essayé de courtiser déjà assurément.

Il finit d’enfiler une fine chemise boutonnée à la hâte pour ne point faire attendre la jeune dame davantage. Garlan se retourna et fit un pas dans sa direction pour que ce dernier résonne sur le parquet pour intimer à Vaella qu’il avait terminé. « Même si cela aurait été un plaisir de partager un déjeuner avec vous,  il est encore un peu tôt pour que je nous fasse mander de quoi nous restaurer… De quel sujet souhaitiez-vous vous entretenir avec moi, Vaella. Vous semblez préoccupée, dites-moi… »







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MessageSujet: Re: Far From Home   Far From Home EmptyDim 5 Nov 2023 - 19:32


Une fois la porte passée, il apparut clair à chacun que l’entrevue était bien trop matinale. À Vaella, tout du moins, qui était maintenant certaine d’avoir tiré le Commandant de l’armée impériale de son lit. À Garlan aussi très certainement, lequel, même s’il avait affiché une mine réjouie en la voyant apparaître dans l’embrasure de la porte, n’en était pas moins tiré de son sommeil. Et elle était d’autant plus désolée qu’il était parfaitement charmant avec elle, comme à son habitude. Mais tout avenant qu’il était, la jeune femme savait bien que la situation dans laquelle ils se trouvaient n’avait rien de convenante. En d’autres circonstances, cela lui aurait peu importé mais là... Etrangement pas. Ce n’était pourtant pas la première fois qu’elle le voyait à moitié nu et une roseur ourla ses joues à cette pensée. Mais il existait à ses yeux une différence fondamentale entre les soins qu’elle lui avait apporté alors et la gêne de l’instant présent, sans parvenir vraiment à mettre le doigt dessus. Aussi, lorsqu’il lui demanda de bien vouloir se retourner, juste le temps de se vêtir, elle ne se fit pas prier.

« Oui, bien sûr, souffla-t-elle d’un air contrit en faisant face à la porte de bois. Elle ajouta : je vous renouvèle mes excuses, Garlan, je sais que le moment est très mal choisi. Je vous remercie d’accepter de me recevoir. »

Elle s’excusait trop, constata-t-elle. Il allait l’admonester, elle le savait. Tant pis. Sa contrition était parfaitement sincère, mais elle avait surtout l’esprit embrumé par la fatigue et les soucis. Elle focalisait sur des choses sans importance. Patiemment, la jeune femme attendait qu’il se vêtisse. Cela prit un temps ; Quoiqu’il se soit remis de sa blessure, bien plus que quiconque aurait pu l’espérer, sa jambe blessée continuait de le tirailler. L’autonomie qu’il avait regagnée n’enlevait rien à la douleur que chaque mouvement occasionnait. Ce qui ne l’empêchait pas d’aller de l’avant ce ne manquait pas de susciter l’admiration de la jeune femme. Alors elle patientait sagement. Lorsqu’il la complimenta sur son apparence, elle fut toutefois heureuse de lui tourner le dos car la roseur qui ourlait ses joues se mua en rougissement, parfaitement visible sur sa peau pâle. Dans la pénombre, elle esquissa un sourire qu’il ne vit pas.

« Vous me flattez, mon ami. Elle eut un rire fatigué. J’aurais aimé être plus présentable pour vous voir, mais à dire vrai je n’en avais pas la force. »

Une nuit trop courte, des pensées trop insidieuses. Elle avait abandonné l’idée d’huiler ses longues boucles comme elle le faisait d’ordinaire, de nouer ses cheveux en chignons élaborés. Elle avait laissé tomber les fards et cosmétiques de sa confection, ceux qui ornaient généralement ses joues et ses paupières de couleurs subtiles et venaient rehausser sa peau de touches flatteuses. Elle n’avait pas pensé à glisser dans le creux de sa gorge et sur ses poignets l’essence florale et fruitée qu’elle distillait elle-même. Non, rien de tout ça. À dire vrai, il n’y avait bien que sa robe qu’elle avait choisi avec soin, pour ne pas avoir l’air trop négligée. Une étoffe vaporeuse, couleur vert d’eau et moirée d’argent, et qui – elle devait l’admettre – flattait assez bien sa silhouette longiligne. Mais elle n’avait pas escompté être autre chose que simplement présentable.

Elle ne se retourna que lorsqu’elle perçut un mouvement dans sa direction, en concluant qu’il n’y avait plus de risque pour sa pudeur et, à son tour, approcha de lui. Lorsqu’il s’excusa de ne pouvoir lui offrir de quoi se restaurer, elle balaya ces considérations d’un revers de main.

« Ne vous inquiétez pas ça. Elle secoua la tête, faisant doucement danser les mèches sur ses épaules. Pour être parfaitement honnête avec vous, l’appétit m’aurait de toute façon manqué. Elle lui tendit la main. Entre ses doigts se trouvait un papier qui était froissé, dont l’encre était passée. J’ai reçu cette missive il y a quelques jours. La santé de mon père, qui est déclinante depuis la disparition de ma mère, s’est brutalement dégradée ces dernières semaines. Mon frère craint qu’il n’en ait plus pour longtemps et m’enjoint de revenir au plus vite pour lui faire mes… Adieux. »

Sa gorge se noua désagréablement. Elle le laissa prendre connaissance du contenu de la missive avant de reprendre la parole, ce qui lui laissa le temps d’accuser le coup. C’était la première fois qu’elle mettait des mots sur la situation et c’était… Dur.

« Vous n’êtes pas sans savoir que la situation à Peyredragon est… préoccupante. Un conflit a couvé pendant plusieurs lunes, on raconte qu’il éclabousse désormais les terres insulaires de sang. Je n’ai pas réussi à savoir ce qu’il en était réellement. »

Ce n’était pas faute d’avoir essayé, mais elle avait entendu tout et son contraire. Certains disaient que c’était à peine plus qu’une querelle de voisinage, d’autres que c’était un bain de sang et que des reîtres à la solde des deux partis écumaient désormais les côtes en massacrant tout sur leur passage. Il était presque impossible de discerner le vrai du faux et Vaella n’avait pas le temps de demander à son frère ce qu’il en était réellement. S’approchant d’un pas, elle posa doucement sa main sur celle de Garlan, accrocha de ses prunelles celles du Commandant.

« D’une manière ou d’une autre, j’entreprendrai la traversée. Il faut que je lui dise au revoir. J’aurais juste aimé savoir… Elle se mordit doucement les lèvres. À quoi m’attendre une fois là-bas, en réalité. J’ai pensé que vous aviez peut-être des informations à ce sujet, étant donné votre position dans l’armée. »

Et elle espérait sincèrement que ce soit le cas.


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MessageSujet: Re: Far From Home   Far From Home EmptyMer 3 Jan 2024 - 23:38

Il est vrai que c’était une heure bien matinale… Aussi bien pour se lever, en effet, Garlan avait l’impression qu’il aurait pu dormir encore une bonne heure pour être pleinement en forme. Ce n’était pas le genre d’individu qui quittait sa couche à bien d’heure, auparavant, il se levait aux aurores, alors que le château dormait encore, pour s’exercer sur le terrain d’entrainement profitant qu’il soit seul. Maintenant qu’il était blessé et qu’il avait de nouvelles responsabilités, ce n’était plus devenu une priorité. Il avait bien à faire comme cela de ses journées dorénavant. Mais en soit il continuait de s’entraîner dès qu’il en avait l’opportunité, espérant ainsi retrouver une bonne partie de ses capacités d’antan, la totalité semblait bien illusoire. Il le savait, mais continuait d’espérer. L’espoir était une puissante motivation qu’il fallait mettre à bien. En soit-ce n’était pas un drame qu’elle l’ait réveillé aussi tôt, après son départ, il saurait très bien mettre son temps à profit.

Quelques serviteurs de différentes maisons, dont de la maison impériale, devaient déjà s’affairer à cette heure aux services des autres, pour s’assurer que personne ne manque de rien. Peut-être que quelqu’un l’avait aperçu à cette heure en train d’errer dans les rues ou même de se diriger vers ses appartements. Il savait très bien quelles genres de rumeurs et de commérages que cela pouvait entraîner. Une très belle jeune femme, pénétrant au petit matin dans les quartiers d’un homme comme lui, alors que la majorité du château dormait encore. Cela était bien suffisant pour nuire à sa réputation, jetant un bien sombre voile sur son avenir si sa famille venait à l’apprendre. En ce qui le concernait, Garlan se fichait bien de ce que l’on pouvait penser de lui désormais, après tous les revers qu’il avait pu essuyer. Ce n’étaient que des détails futiles à ses yeux. Il s’inquiétait bien davantage pour la dame. Elle était en âge de trouver un fiancé, et ce genre d’évènement pouvait mettre à défaut des négociations la concernant. Le Bieffois ne souhaitait pas que l’on reproche à Vaella quoi que ce soit, bien qu’en état, il ne savait toujours pas ce qui l’avait poussé à lui rendre visite aussi tôt.

D’un ton doux, il lui rétorqua : « Cessez donc de vous excuser ainsi, ma dame, il n’y a pas de mal. Ne sommes-nous pas amis ? Vous serez toujours la bienvenue et vous recevoir est un plaisir.» Il avait dis ça avec toute sincérité, il appréciait passer du temps et cela depuis un bon moment déjà. Bien entendu, ce n’était pas forcément une heure convenable pour une visite, mais le but était de la rassurer et non de la molester de cette remarque. Alors qu’il était en train de se vêtir un tant soit peu afin d’être présentable, il la complimenta sur son charme naturel. Mais la jeune femme n’était pas un personnage à se laisser charmer si facilement. Elle ne lui rendait guère la tâche facile, mais soit il n’en attendait pas moins. En sa personne, il reconnaissait pleinement des traits valyriens qu’il avait déjà vu auparavant auprès des membres des maisons Velaryon et Targaryen.

Elle affirmait ne point être présentable, mais en soit, si c’était bel et bien le cas, le laisser-aller lui allait parfaitement ! « Votre beauté n’a nulle besoin d’artifices, Vaella, elle se suffit totalement à elle-même.» Encore une fois, des propos sincères, mais il comprit qu’il devait s’arrêter là pour ne point la gêner davantage, de plus la gente dame semblait des plus soucieuses. Le chevalier devait se montrer à l’écoute et comprendre ce qui la tourmentait. Lady Verdragon ne tarda pas à se confesser en lui tendant une missive. Alors qu’il commençait à parcourir ses lignes, elle s’expliqua. Le départ prochain d’un être cher. Il savait à quel point cela pouvait s’avérer douloureux. Garlan n’avait jamais été proche de son père après ce qui lui avait infligé, et encore moins maintenant qu’il était considéré comme un déserteur et traitre par les siens. Il ignorait tout de même ce qu’il ressentirait à l’annonce de sa mort. Il était tout de même son père, l’individu qui l’avait mis au monde.

Le bieffois pouvait donc pleinement comprendre ce qu’elle pouvait ressentir, surement que ses relations avec son paternel devaient être bien meilleures que celles de Garlan et ce n’était pas bien difficile ! Il était encore plus difficile quand le départ était brutal, qu’on n’ait pas eu le temps de dire tout ce que l’on pensait à cette personne. A quel point on l’aimait, à quel point elle avait été importante pour lui. Nous n’étions jamais préparés à un tel départ et on ne pouvait que vivre avec des regrets, ceux, que qu’on aime, partaient toujours trop tôt. « Oh Vaella… Je suis vraiment désolé de l’apprendre. A ce que vous aviez pu m’en dire il était un homme de bien qui tenait énormément à vous. J’imagine à quel point cela doit être douloureux pour vous… » Il marqua une courte pause, il devait choisir soigneusement ses mots surtout en cet instant. Alors qu’il terminait de lire les propos de la lettre du futur Lord Verdragon, elle s’inquiétait de la situation des terres de Peyredragon, depuis que Lord Staunton avait passé l’arme à gauche. Elle avait bien raison de s’en inquiéter, car la situation était délicate et encore très sensible. Les deux partis étaient encore à couteaux tirés.

Alors qu’il se surprit à s’être perdu dans ses pensées sur ce sujet, il ne l’avait pas vu s’approcher et il eut un léger sursaut lorsqu’elle vint poser sa main sur la sienne, son contact était doux et délicat. Plongeant son regard dans le sien, elle souhaitait savoir ce qui l’attendait une fois arrivé là-bas. Des dangers qu’elle encourait. Pouvait-il livrer ce genre d’informations ? En soit, il n’y avait rien de confidentiel, ce qu’il avait pu lire, dans les rapports, était connu d’un grand nombre. Mais tout lui révéler pouvait l’inciter dans ce dangereux voyage. Devait-il lui faire prendre ce risque ? Qui était-il pour choisir ce qu’il y avait de mieux pour elle ? Surtout en cet instant. Il devait déconnecter quelque peu son esprit qui le poussait à penser comme un commandant et militaire, et plutôt à raisonner avec son cœur dans cette situation. Il entrouvrit les lèvres, hésitant, les referma, puis se décida enfin à lui révéler : « Tout a commencé lorsque la mort vint prendre Lord Staunton dans son sommeil. Ce dernier avait reconnu comme son héritier Lord Harte, aux portes de la mort pour que son domaine lui revienne. Cependant le moment venu, personne ne respecta cette dernière volonté et personne, encore moins, ne retrouva trace du document ; du moins c’est ce que j’ai pu en lire. Une violente bataille entre les maisons Harte et Hollard, ainsi que leurs vassaux, s’en suivit. Les répercussions, dit-on, ont été désastreuses et depuis les représailles vont bon train, chacun étant prêt à verser davantage de sang tout ça pour faire valoir sa cause…»

Tant de massacre, tant de destins brisés. A ce moment-même où l’Empire avait besoin plus que de jamais d’hommes pour porter ses idéaux et les défendre. « Aucun voyage ne serait sûr en état, ma dame, certains hommes peuvent se révéler être pire que des bêtes sauvages une fois qu’on leur a mis une arme dans les mains, leur donnant le droit de vie et de mort sur chaque être qui a foulé cette terre. Réveillant ainsi leurs instincts les plus primaires et les plus hideux de l’Homme. » On parlait de meurtriers, de violeurs et d’incendiaires. Et encore ce n’était que ce qu’il avait pu en lire, la réalité sur place devait être pis encore. Il vint serrer tendrement la main de la jouvencelle dans sa paume de main. Sa peau était si douche, alors que son toucher était plus rugueux et dur par le fait de manier des armes depuis sa plus tendre enfance et par toutes les aventures qu’il avait vécu depuis. « Dans ces conditions, Vaella… Je ne puis me résoudre à vous laisser partir. Je ne suis point capable de vous laisser prendre de tels risques sans pouvoir vous protéger. Si jamais il vous arrivait quelque chose…»

Il déroba un instant son regard, choisissant de ne pas aller se laisser porter dans sa direction, ce n’était certainement pas le bon moment pour cela. Il vint glisser son pouce sur le dos de la main de la Peyredragonienne. « Cependant, si j’étais à votre place, j’en ferai également de même. Si une chance m’avait été donnée pour aller dire adieu à tout ceux que j’ai perdu, partis trop tôt et cher à mon cœur, je l’aurai saisi… Je comprends donc bien que peu importe les risques, vous ferez tout pour le revoir une dernière fois…» Puissent-ce les Sept, s’ils existaient bels et bien, et s’ils ne voulaient plus se jouer de son destin, ne pas lui arracher cette précieuse amie pendant son voyage. Puissent-ils ne point se montrer cruels encore une fois…

Il posa la lettre sur son lit, refaisant face à la dame. Garlan se permit d’avoir un geste tendre en repoussant délicatement une mèche qui était venu barrer le regard de la belle. « Sachez que je suis là, ma dame. Si vous avez besoin de quoi que ce soit, si vous souhaitez parler, n’hésitez pas. Dans ce genre de situation, ne vous isolez point, cela ne vous rendra point service. » Il déglutit, et reprit : « Savez-vous… ce que vous souhaitez dire à votre père ? Lorsque vous le verrez ?»






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MessageSujet: Re: Far From Home   Far From Home EmptyDim 14 Jan 2024 - 15:50


Oui, évidemment qu’ils étaient amis. C’était d’ailleurs la raison pour laquelle Vaella avait décidé de traverser le castel impérial pour venir chercher ses conseils quant à la situation délicate dans laquelle elle se trouvait. Ce n’était pas seulement qu’elle appréciait sa compagnie – c’était le cas, et plus qu’elle ne voulait bien l’admettre, mais ce n’était pas tout. Elle avait confiance en lui et valorisait son jugement. Elle savait qu’il ne lui cacherait pas la nature de la situation à Peyredragon même si, comme elle le soupçonnait, elle était difficile à entendre. Il lui dirait ce qu’il en était réellement et serait honnête avec elle quant aux risques qu’elle prendrait à effectuer la traversée. Et c’était ce dont elle avait besoin, d’honnêteté. Elle ne pourrait prendre de décision que si elle avait toutes les cartes en main.

Patiemment, Vaella attendit que le Commandant passe quelques vêtements. Elle n’avait pas rebondi sur le fait qu’il lui demande de cesser de s’excuser – elle était consciente d’en faire trop – se contentant d’un signe de tête affirmatif qu’il ne vit probablement pas. Elle ne releva pas non plus son compliment qui, même s’il la flattait plus que de raison et qu’elle le savait sincère, ne parvenait pas complètement à lui faire oublier les raisons de sa venue. En d’autres circonstances, la Verdragon se serait sans doute demandé s’il ne lui faisait pas la cour. Mais pas là. Il n’y avait vraiment qu’un sujet qui lui importe en cet instant. Le seul qui aurait pu la pousser à sortir un gradé de l’armée impériale de son lit.

« Mon père a su m’aimer pour ce que j’étais, répondit-elle d’une voix douloureuse. Il me comprenait. Il me soutenait. Elle ajouta : lui parti, mon frère va pouvoir m’attacher à quelque union qu’il désire et je ne sais pas si je pourrais… Elle se mordit la lèvre inférieure et secoua la tête, faisant danser les longues boucles d’or et d’argent sur ses épaules. Non, ce n’était pas le moment. Elle esquissa un sourire teinté de peine. Merci pour vos mots, mon ami, ça me touche énormément. »

C’était sincère. Toute cette situation était douloureuse, infiniment plus qu’elle ne l’avait jamais imaginé. L’état de la missive qu’elle lui avait tendu, dont le papier était froissé, tâché de larmes séchées et l’encre passablement effacée, en disait long sur la profondeur de sa douleur et la vivacité de ses angoisses. Mais mettre des mots dessus lui rendait tout cela beaucoup trop réel. La mort de son père était une certitude qu’elle avait repoussé de toutes ses forces… Elle n’en avait plus l’opportunité désormais. Savoir qu’elle avait le soutien de Garlan lui rendait le poids du deuil à venir un peu moins lourd à porter.

Vaella lui avait ouvert son cœur et fait part de ses états d’âmes, de la problématique face à laquelle elle se trouvait et il avait accueilli sa peine respectueusement. L’homme avait hésité visiblement à lui faire part des informations dont il disposait et, pendant un instant, elle avait craint que ce soit des renseignements confidentiels. Elle ne lui en aurait pas voulu s’il avait décidé qu’il valait mieux ne pas les révéler. Peut-être étaient-elles trop sensibles pour en parler ? Avant qu’elle ne puisse lui faire savoir qu’elle ne lui en voudrait pas, si c’était le cas, Garlan finit par lui dévoiler les circonstances tragiques qui avait donné naissance au conflit entre les maisons Harte et Hollard qui éclaboussait de sang les côtes de Peyredragon. Elle l’écouta patiemment, sans l’interrompre, les lèvres pincées. Lorsqu’il eut fini, d’une voix blanche, elle constata :

« C’est… Autrement pire que ce que je pensais. »

Par souci de l’épargner, son ami n’était pas rentré dans les détails de la situation réelle de l’île. Lui-même ne devait avoir que des informations partielles qui ne reflétaient pas nécessairement l’horreur des agissements des uns et des autres en terre des dragons. Toute jouvencelle qu’elle était, Vaella n’était pas dupe ; Massacres, viols, incendies, tortures… Tout ce qu’ils pouvaient imaginer, l’homme en était capable. En pire. Au final, cette discussion ne lui donnait pas beaucoup d’espoirs quant à l’éventualité d’effectuer une traversée paisible jusqu’à son île natale. Si bien que lorsque la réponse à sa question tomba finalement, sèche comme un couperet, Vaella constata qu’elle le savait déjà au fond d’elle. La main de Garlan vint enserrer délicatement la sienne, un contact bienvenu mais impuissant à empêcher un joug pesant de lui tomber sur les épaules. Celui du désespoir.

« C’est ce que je craignais, gémit-elle en enfouissant son visage dans ses mains. Oh Garlan, qu’est-ce que je vais faire ? »

Elle ne pouvait pas envisager de ne pas effectuer la traversée. La possibilité de pas lui dire adieu lui était intolérable. Mais les risques qu’elle encourrait étaient si grands, eux aussi… Devait-elle mettre sa vie en jeu ou le regretter pour le reste de ses jours ? Que ferait-il, à sa place ? Elle leva un regard vers lui et ses lèvres s’entrouvrirent pour le lui demander. Elle constata qu’ils étaient très proches et le temps se figea. L’espace d’un instant, une seconde qui s’étendit à l’infini. Ses prunelles claires avaient happé celles du Commandant et les avaient faites prisonnières.

Quelque chose se produisit produit.

Quelque chose d’imperceptible, pendant une fraction de seconde.

À peine plus qu’un battement de cils.

À peine moins qu’un battement de cœur.

Elle cligna des yeux et le temps reprit sa course.  

« Vous le feriez ? Fit-elle dans un souffle. En dépit des risques, vous iriez ? »

Peut-être qu’elle cherchait une raison, une justification. Peut-être qu’elle cherchait à ce qu’il lui donne sa bénédiction, plutôt que de chercher à la dissuader de partir. Ou tout l’inverse, peut-être. Mais au fond d’elle, Vaella savait que sa décision était déjà prise. Et il devait le savoir aussi, voilà pourquoi il ne cherchait pas vraiment à la garder auprès de lui. Sa main libre vint jouer avec une mèche d’argent qui folâtrait le long de l’arrête de son nez, effleurant sa joue échaudée par les émotions, toutes plus chaotiques les unes que les autres. Elle apprécia le contact pour le temps qu’il dura, se surprit même à en vouloir plus. Et elle culpabilisa d’en vouloir plus, aussi. Ce n’était ni le lieu, ni le moment.

« Je n’en ai pas la moindre idée, soupira-t-elle. J’ai essayé si fort de ce ne pas penser à ce moment… Maintenant je suis au pied du mur et… »

La Verdragon ferma les yeux un instant et tout lui sembla trop réel. Elle se figura la chambre de ses parents, le vieux Mestre attenant au lit conjugal où son père ferait son dernier voyage. Elle voyait son frère survivant et son épouse. Ses neveux et nièces. Et elle voyait son père. Alors les mots vinrent naturellement et, tous plus douloureux les uns que les autres, coulèrent d’entre ses lèvres.

« Je crois que j’aimerais juste lui dire que je suis là. Et rendre son passage plus doux. Le rassurer. Lui dire qu’il reverra bientôt mon frère et notre mère. Et… Et… Une larme silencieuse roula sur ses joues, qu’elle essuya discrètement. Et que je l’aime, simplement. »

Vaella rouvrit les yeux et la vision se dissipa. Le doute également.

« Ma place est auprès d’eux, fit-elle avec assurance. Je prendrai le prochain navire pour Peyredragon. Elle ajouta dans un sourire triste : ce n’est probablement pas la réponse que vous espériez. Je sais que le devoir vous retient ici sans quoi je vous aurais demandé de m’accompagner, Garlan. Dans un rire sans joie, elle glissa : je vous écrirai. Comme lorsque vous êtes parti en campagne. »

Elle se garda bien d’ajouter qu’elle espérait revenir en meilleur état que lui.


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