AEMON VERDRAGON ;; Père ALYN VERDRAGON (†) ;; Mère BAELOR ET AELOR VERDRAGON (†) ;; Frères aînés SHAÏRA VERDRAGON ;; Belle-soeur AEGOR, NAERYS, VALAENA ET RHAEGAR VERDRAGON ;; neveux et nièces
Protéger et Servir
Année de naissance ;; - 21 Nom de naissance ;; Verdragon, un nom qu'elle porte avec la fierté de ceux dans les veines de qui coule le sang de l'antique Valyria. Ville de naissance ;; Peyredragon, au sein même du château qui vit la naissance de son père, et de son père avant lui. Royaume de naissance ;; Royaume de Peyredragon, merveille insulaire qu’elle porte dans son cœur comme un étendard.
Situation matrimoniale ;; Célibataire, prête d'être une nouvelle fois promise à un homme qu'elle n'aura pas choisi. Royaume servi actuellement ;; Royaume de Peyredragon Titre / rôle au sein du royaume ;; Lady de la maison Verdragon, Dame de la Cour de Peyredragon, envoyée à la Cour Impériale Positionnement politique actuel ;; Je suis pour l'Empire
Naissance de Vaella, troisième enfant et unique fille de Aemon Verdragon et Alyn Verdragon (née Sombrelyn). Le manque d’amour véritable au sein du couple ne prive pour autant pas leur fille d’affection : dernière-née, elle est choyée par ses parents et par ses frères qui la comblent d’attention.
Ans -14 à -19
Très tôt, Vaella est plongée dans la grandeur des anciennes maisons Valyriennes, dans leurs histoires, leur magie et leurs légendes. Avide de connaissances dès son plus jeune âge, et bonne lectrice, elle aime à passer son temps au milieu des vieux parchemins. C’est une enfant vive, qui s’intéresse plus aux traités de médecine et d’astronomie qu’aux travaux de couture et à l’étiquette, au grand dam de sa mère qui déplore de voir sa seule fille se désintéresser des instructions qui siéent à une dame de la cour peyredragonienne.
Ans -9 à -7
Des songes étranges commencent à hanter ses nuits, visions angoissantes et imprécises du passé et de l’avenir. Si elle n’est pas toujours capable d’en décrypter le sens, Vaella commence à comprendre leur nature et leur portée prophétique. Consciente de leurs mauvais augures et des conséquences que pourrait avoir cette nouvelle sur sa réputation et celle de sa famille, la jeune femme choisit de taire ses rêves. Seul son frère Aelor, dont elle est le plus proche, finit par être mis dans la confidence. Il la pousse à consigner ses rêves mais, surtout, à les garder secrets.
An -6
Sa mère est emportée par une fièvre puerpérale après une fausse-couche douloureuse. Son père, qui se remet difficilement de la perte de son épouse et de celle de son enfant, ne se remariera pas. La ressemblance de Vaella avec sa défunte mère le pousse par ailleurs à vouloir la garder jalousement auprès de lui et à repousser, à ce seul motif, les propositions de fiançailles qui lui sont faites. Son héritier Baelor, qui prend à cœur les intérêts de leur famille et voit chez Vaella l’opportunité de contracter une alliance avantageuse, le confronte à plusieurs reprises. Consciente de cristalliser les tensions, la jeune fille se renferme alors peu à peu sur elle-même et s’efforce d’endosser au mieux son rôle de puînée ainsi que le voulait sa mère.
Ans -6 à 0
Devenue femme, Vaella sait charmer par son érudition, sa vivacité d’esprit et son aisance en société. Sous les apparences, toutefois, elle redoute la Cour et ses codes. Elle est incapable de se plier réellement aux jeux de pouvoir qui y ont cours, par défiance, par méconnaissance des rouages de la politique et aussi par désintérêt. Quoiqu’elle ne s’oppose jamais ouvertement à l’idée d’un mariage, elle bénit secrètement la faiblesse de son père à son endroit dès lors qu’il est question de repousser ses prétendants et met son temps libre à profit pour se consacrer à ses études. Ses connaissances par ailleurs variées en médecine et pharmacopées en font une guérisseuse tout à fait honorable. Des talents dont elle ne rougit pas et qu’elle n’hésite pas à mettre à profit quand la situation l’exige.
An 0
L’an 0 marque un tournant dans l’histoire Peyredragonienne, et dans celle des Verdragon, avec le couronnement d’Aegon en tant que Roi de Westeros… Et sa mort. L’embuscade du Noir avait eu raison du Dragon et de sa sœur, et ses ambitions étaient vraisemblablement mortes dans l’œuf, ainsi que celles des maisons qui le servaient. Si le Dragon n’avait pas été tricéphale. Les Verdragon, fidèles entre tous de leur alliance et de leur parenté avec les Targaryen, se rangèrent naturellement derrière la toute nouvellement autoproclamée Reine Rhaenys. Si son père émit des doutes quant à l’entrée en guerre de Peyredragon alors, Vaella n’en sut jamais rien. Aux yeux de tous, il afficha son soutien plein et entier à faire payer, par le feu et le sang, les exactions passées de Harren le Noir.
An 0 mois 6
Son père, dont la santé est déclinante et qui estime n’être plus capable d’assumer ses fonctions seigneuriales, se retire du pouvoir le mois 6 de l’an 0, laissant son héritier prendre sa relève. Vaella n’a désormais d’autre choix que de se plier aux exigences de son aîné, lequel lui fait savoir sa volonté renforcer, par le mariage, les liens des Verdragon avec les autres Seigneurs du Détroit.
An 0 mois 10
Baelor Verdragon émet des réserves quant à la pertinence d’une alliance avec le Nord par le mariage. Son père, alors considérablement affaibli, lui suggère de s’en remettre à la décision de leur Reine, ce à quoi Baelor concède de mauvaise grâce. Lord Verdragon renouvèle alors le soutien des Verdragon au couple impérial et se range du côté de l’Empire.
An 1 mois 3 à 5
La victoire d’Eysines, qui voit la mort du Noir, et la naissance des jumeaux héritiers de l’Empire finissent de balayer les derniers doutes de Baelor quant à sa pérennité. Si leur loyauté était déjà acquise à Peyredragon et aux Targaryen, les Verdragon affichent désormais ouvertement leur fidélité indéfectible aux Braenaryon. Par le feu, le sang et l’hiver.
An 1 mois 10
En rêve, Vaella entrevoit la mort de son frère Aelor dont la mobilisation à la bataille des Sauts Périlleux ne laisse pas de doute quant à son funeste destin. Elle essaie de le dissuader de partir, en vain, et ne le reverra jamais ; Aelor est tué par les troupes de Lord Rollingsford au cours de la bataille et son corps n’est jamais restitué aux siens. Vaella, elle, est rongée par le chagrin et par les remords.
An 2 mois 2
Toutes les tentatives de Baelor pour conclure une alliance et unir sa sœur à l’une des familles du Détroit se sont soldées par des échecs, ce dont il la tient pour personnellement responsable, estimant que son humeur morose pousse ses prétendants à la rejeter. Leurs relations s’enveniment. Vaella est envoyée en qualité de représentante à la capitale impériale par son frère, lequel entend la familiariser avec la Cour estimant qu’elle s’est tenue éloignée de ses intrigues pendant trop longtemps. Secrètement, il espère également que sa sœur s’attirera les faveurs de quelque seigneur fédéré. Elle-même vit cela comme une trahison, un affront et une tentative de l’arracher à sa famille. Elle nourrit pour son frère une rancœur profonde.
An 2 mois 4
Vaella trouve peu à peu sa place à Fort-Darion. Elle fait des rencontres, touche du doigt les rouages de la politique et se familiarise doucement avec les codes de la cour impériale. Pourtant, c’est lorsqu’elle met ses connaissances en médecine et en pharmacopées au service du mestre impérial qu’elle se sent réellement à sa place pour la première fois de sa vie. Lors des conflits auquel l’Empire fait face, elle s’affaire au chevet des blessés rapatriés à la capitale et met ainsi ses dons au service de la cause Braenaryon. Les relations entre frère et sœur s’apaisent.
An 2 mois 6
Désormais à peine capable de reconnaître les siens, Aemon Verdragon est au plus mal. Baelor enjoint sa sœur de regagner Peyredragon au plus vite, craignant le pire. Malheureusement, le conflit opposant Lord Harte et la veuve Hollard éclabousse de sang les côtes de l’île et la situation explosive ne semble pas permettre à Vaella de se rendre au chevet de son père, en dépit de la neutralité affichée des Verdragon dans le conflit. Dans l’attente d’une accalmie, elle redoute les nouvelles arrivant de l’est et les ailes noires qui les porteront.
Tjaniël
Salut BC ! J'espère que tu vas bien, car moi j'ai la patate ! Je t'ai connu via le MDJ. Ce qui m'a tout de suite charmé, c'est l'originalité du contexte. Par contre je dois te l'avouer, je ne suis pas fan de RAS. Si 7/7 signifie que je peux passer tous les jours, je pense que ma présence sera au minimum de 4/7. Allez c'est pas tout ça, mais on a plein de choses à faire alors, en dernier mot, j'aimerais te dire que c'est un retour. PS : je confirme avoir bien lu le règlement.
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Sarah Gadon est <a href="/t8617-va" target=_blank"><span class="Gp_Peyredragon">Vaella Verdragon</span></a>
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Vaella Verdragon - Lady de la maison Verdragon, Dame de la Cour de Peyredragon, envoyée à la cour impériale - <a href="/t9815-va" target=_blank" >Personnage inventé</a>
Invité
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Sujet: Re: Vaella Verdragon Sam 23 Sep - 21:44
Vaella
Dream a little dream...
Tu ouvres les yeux sur une plaine herbeuse et infinie, que balaie un vent aux embruns marins. Etonnant, songes-tu, car à la ronde il n’y a pas de mer. Seulement ce vaste bras d’eau qui gargouille doucement en amont et qui se déchaîne en aval. Seulement cela, et pourtant l’odeur entêtante du Détroit te suit, tandis que tu avances et que tu saisis du regard le paysage, ta main effleurant les herbes hautes sur ton passage.
C’est là que tu le vois ; La silhouette de ton frère Aelor s’éloigne de toi, avec au-devant de lui un mur noir de ronces mouvantes. Tu le hèles en vain, pour l’avertir du danger au-devant duquel il s’avance, mais il ne se retourne pas. Il ne semble pas t’entendre et, avec horreur, tu réalises que ta voix ne porte pas. Tu murmures, et tes appels se perdent dans les bourrasques humides qui te fouettent le visage.
Alors tu cours, avalant les mètres qui vous séparent pour le retenir dans la sûreté de tes bras. Tu cours à en perdre haleine, et le sang pulse dans tes veines et bourdonnes à tes oreilles. Et tu perds le souffle. Et tu hurles en silence. Tu cours. En vain, car la distance qui vous sépare semble immuable. Tu ne peux l’atteindre. Et pourtant, tu essaies. Tu essaies de toutes tes forces. Mais tes forces, ce n'est pas suffisant.
Alors les ronces l’avalent, l’engloutissent et tu ne peux rien y faire. Tu te jettes à sa suite sans chercher à te protéger des épines acérées qui écorcent ta peau, mais ça n’arrête pas ta course pour autant. La douleur n’est rien face à l’inéluctable. Une racine traîtresse, jaillissant du sol tel un bras avide, interrompt ta course et tu t’effondres dans la terre noire. Tu te relèves tant bien que mal.
Sauf que tu l’as perdu de vue, ton frère. Tes pas te conduisent alors de proche en proche, te font tourner en rond dans cette forêt maudite qui n’aspire qu’à te retenir en son sein. Une percée s’ouvre devant toi et tu t’y engouffres. Une tour noire se dresse dans la clairière, te narguant de toute sa hauteur. Superbe et terrible. Et la flamme sombre qui brille à son faîte ne dispense ni chaleur, ni lumière. Seulement la mort.
C’est alors que tu vois, à son pied, le corps brisé de ton frère. Tu cours et te jettes à terre pour l’enlacer, pour le ramener à toi. Mais ses yeux te regardent avec la sérénité propre des morts tandis que des tiens coulent des larmes intarissables. Elles tracent des sillons salins sur tes joues et roulent le long de ta mâchoire avant de terminer leur course dans la terre. Là où frappent les larmes poussent des roses.
Des roses noires.
Vaella prit une inspiration profonde, de celle que l’on prend lorsque l’on émerge d’un lac glacé, et ses prunelles s’ouvrirent dans la pénombre d’un matin encore naissant ; Au loin, l’astre solaire était une lueur rougeoyante qui baignait de ses rayons les terres les plus orientales tandis que la baie de la Néra, toujours plongée dans une pénombre léthargique, s’éveillait doucement... Contrairement à elle, que le sommeil semblait avoir fui. Elle repoussa les draps dans un frisson ; Sur sa peau nue, la sueur nocturne formait une pellicule glaciale qui hérissait ses chairs désagréablement. Elle la chassa en passant une robe de chambre fourrée et s’approcha de la fenêtre qui perçait le mur ouest de la tour, offrant une vue imprenable sur le Détroit magnifique et encore nimbé de ténèbres.
À la vue du paysage, les battements effarés de son cœur commencèrent à s’apaiser. Sous ses paupières à demi-fermées, toutefois, le rêve s’accrochait à elle et gravait des images terribles qu’elle ne parvenait pas à effacer et qu’elle ne parviendrait certainement jamais à oublier. Ce rêve maudit, qui revenait sans cesse. Il avait perdu toute sa dimension prophétique le jour où une lame avait transpercé de part en part le corps de son frère pour devenir une vérité terrible, une blessure qui saignerait à jamais. Et il continuait pourtant de hanter ses nuits, comme une litanie acérée, composée pour la blesser encore et encore. Elle avait essayé de retenir Aelor ce jour-là et avait échoué. Sa faiblesse avait été de le croire quand il lui avait promis de revenir. Il n’était jamais revenu, et ça avait été à elle de payer le prix terrible de la culpabilité. Et du deuil.
Les choses étaient mal faites. Égoïstement, Vaella se prit à espérer que ç’eut été son autre frère, Baelor, qui soit emporté par la lame ennemie et que son puîné ait hérité des responsabilités de leur père. Aelor, elle le savait, avait pour elle une affection sincère que son aîné ne semblait pas lui partager. Aussitôt, elle regretta ces pensées. Le sort cruel avait fait qu’il ne lui reste que Baelor et, même si leurs relations n’étaient pas des plus tendres, il restait sa famille. Elle savait aussi au fond d’elle-même que chacun de ses choix était pensé dans leur intérêt à tous, même s’ils allaient à l’encontre de sa volonté à elle. Il n’était pas Aelor et cela n’empêchait pas qu’il lui manquât atrocement... Mais ça comptait pour quelque chose malgré tout. Tout du moins, elle tâcherait de s’en convaincre lorsque son aîné offrirait sa main à quelque seigneur insulaire. Elle soupira.
Puisqu’il était trop tard pour espérer se rendormir, Vaella laissa ses pas la guider à sa coiffeuse esquivant sur son passage quelques parchemins et empilement d’ouvrages qui traînaient à même le sol. Des couvertures ouvragées, précieuses, qui s’exprimaient dans des langues parfois oubliées depuis longtemps. Ses trésors, son univers. Elle n’avait jamais vraiment eu d’intérêt que pour cela ; Le savoir, comme une soif que l’on ne pouvait réellement apaiser, la faisait parfois veiller de la pénombre du crépuscule aux premières lueurs de l’aube. C’était le domaine d’un mestre et point d’une dame, lui avait-on répété sans jamais vraiment chercher à la contraindre à des activités qui seyaient mieux à son sexe. Elle avait été chanceuse, elle le savait, d’être née fille d’Aemon Verdragon.
Vaella s’installa face au miroir et à la lumière grège de l’aube, son reflet lui offrait le portrait saisissant de sa mère. De ses yeux azuréens et fiers à la courbe délicate de sa gorge, c’était comme jeter un regard dans le passé... À cela près qu’elle avait hérité de la blondeur veinée d’argent de son père et non pas de la noirceur des Sombrelyn d’où sa mère était issue. Elle détacha ses cheveux et décolla les mèches d’un geste mille fois répété pour y glisser le peigne de nacre fin qu’elle affectionnait tant et qui ne quittait jamais sa toilette. Il avait de précieux d’avoir appartenu à sa mère, à qui son père l’avait offert en l’honneur d’un mariage fécond où, à défaut de passion, régnaient le respect, la loyauté et la confiance. Et même plus que cela, elle le savait.
Ils s’aimaient suffisamment pour que sa disparition altère durablement l’humeur d’Aemon, lequel avait alors perdu tout à la fois une épouse, une confidente et une amie. Il n’avait plus jamais été le même depuis sa disparition. Et, à dire vrai, elle non plus. Sa mère était un soleil sombre, qui irradiait de beauté, de douceur et de force. Elle jeta un coup d’œil douloureux dans le miroir. Avait-elle cela en elle ? De faire d’un mariage arrangé, un mariage heureux ? Voilà longtemps, maintenant, qu’elle s’était faite à l’idée qu’elle ne pourrait pas éternellement rester jouvencelle. Dans leur entourage, il était évident de voir que l’on commençait à se poser des questions à son sujet et, quoiqu’elle n’y accorde guère d’importance, elle savait qu’il n’en allait pas de même pour son frère. Un mariage était inévitable.
Son geste se suspendit un instant et son propre reflet soutint regard interdit. Et dans ce cas, que ferait-elle ? Elle reposa le peigne sur le côté, sélectionna un pot de verre dont elle dévissa le couvercle ; Il y macérait une huile parfumée de sa confection, dans laquelle elle trempa deux doigts. Elle répartit le produit dans la paume de sa main et entreprit d’en enduire distraitement sa longue chevelure. Que ferait-elle ? La question ne se posait pas vraiment. Elle ne ferait rien. Elle serrerait les dents et accepterait celui que l’on mettrait sur son chemin sans broncher, en priant qu’il la comprenne à défaut de l’aimer. La position de son frère était telle qu’il ne pouvait pas risquer qu’éclate un conflit intérieur, ni de mettre à mal une alliance fructueuse. Et elle, elle devait cela aux siens.
Car sa loyauté était avant tout envers sa famille, Peyredragon et l'Empire.
Délicatement, Vaella entreprit de dérouler le bandage qui ceignait le moignon. Ce faisant, son regard coula sur le visage de l’homme, qui se crispait alors pourtant qu’il était lourdement sédaté et plongé dans un sommeil artificiel où toute sensation lui était théoriquement hors d’atteinte. Une précaution absolument nécessaire, sans quoi elle n’aurait jamais pu entreprendre ces soins. L’homme, blessé à la Baie des Naufrageurs, souffrait le martyr. Toute la nuit et tout le jour. La sensation de son membre disparu le poussait à arracher son pansement pour constater lui-même ce que son corps refusait de comprendre. Alors il hurlait, de douleur. De désespoir, aussi. Il hurlait jusqu’à s’endormir, trop épuisé pour lutter contre la fatigue physique qui s’accumulait. Elle s’était convaincue que le lait de pavot lui était une bénédiction, pour lui et pour ses voisins de chambrée. Elle le pensait tout à fait capable de se jeter du haut de la tour pour mettre fin à ses tourments.
Mais pour le moment, sa respiration était régulière, lente et profonde... Sauf dans ces moments où les doigts de la Verdragon effleuraient la plaie et où son souffle se suspendait douloureusement. À peine plus que vivant, pas tout fait mort, lui avait glissé le mestre. Elle ôta le bandage souillé et l’immergea dans la bassine de vinaigre à ses côtés. Puis, elle se pencha sur la plaie et la sentit, heureuse de constater que l’odeur pestilentielle s’éloignait enfin et que les chairs n’étaient plus gorgées de pus quoiqu’elles soient toujours inflammées. Il y a un mois de cela, la vue du membre mutilé lui aurait probablement fait rendre tripe et boyaux. Aujourd’hui, c’était tout juste si elle la rebutait. Elle prenait cela comme une victoire personnelle. S’affairer au chever des malades lui avait appris ce qu’une vie entière le nez plongé dans les livres n’aurait pu lui apprendre. À commencer par le fait qu’on n’était jamais tout à fait habitué aux horreurs de la guerre.
À l’aide d’une lentille – une rareté importée d’Essos contre une somme rondelette – elle étudia la plaie de près. Les points tenaient, constata-t-elle satisfaite, ne faisant bientôt plus qu’un avec les chairs boursoufflées qui les avaient finalement acceptées. Du tissu cicatriciel commençait même déjà à se former sur les bourrelets qui délimitaient la balafre, signe que la guérison était en bonne voie même si la suture continuait de suinter sous la pression. Elle frotta l’exsudat entre ses doigts. Humeur sans doute, mais plus maligne, nota-t-elle pour elle-même. L’odeur était un bon indicateur de cela. L’homme s’en remettrait. Physiquement, tout du moins. L’état dans lequel il était arrivé ne l’aurait jamais laissé à penser. La convalescence serait encore longue, bien sûr, mais la jeune femme se tenait pour acquis que le pire était passé et que l’homme était tiré d’affaire. Accepterait-il la réalité de sa nouvelle vie, toutefois... Voilà une question qui resterait en suspens.
Du plateau qu’elle avait apporté, Vaella choisit une bouteille de verre fumé rouge qu’elle déboucha dans un pop sonore. Aussitôt, l’odeur du lait-de-feu lui monta au nez, agressa ses sens. Elle essaya de contenir sa respiration et d’inhaler le moins de vapeurs possibles lorsque délicatement, pour ne pas imbiber les draps plus que les gazes, elle versa une quantité raisonnable de liquide sur les plaies. Le soldat, en réaction, se tendit tout entier. Le lait-de-feu était d’une efficacité redoutable pour combattre les infections et assainir les plaies, mais il était aussi redoutablement douloureux de l’appliquer à même les chairs. Par chance pour lui, le rescapé n’en garderait aucun souvenir. Lorsque ce fut fait, elle entreprit d’appliquer sur les chairs un emplâtre herbeux de sa confection. La première formulation avait été revue par le mestre qui avait ajusté les doses et changé le liant pour le rendre plus gras, mais cette dernière mouture était formidable pour assurer une cicatrisation propre et rapide lorsque les plaies étaient saines. Et elle en était très fière.
Une fois terminé, à l’aide de compresses propres, la Verdragon banda de nouveau la plaie d’un geste rapide mais maintenant parfaitement maîtrisé. Après quoi, elle rabattit les couvertures sur l’homme et réunit consciencieusement ses affaires sur le plateau. Silencieusement, comme chaque fois, elle adressa pour le convalescent une prière à l’Aïeule puis quitta la chambre. Dans le couloir silencieux, ses pas résonnaient sourdement. Elle se lava les mains à l’une des vasques creusées à même la pierre, croisa des servantes qu’elle salua d’un signe de tête et qui s’inclinèrent sur son passage en réponse. Son visage aux traits tirés était régulièrement éclairé par les percées dans le mur de la tour, qui laissaient entrevoir un jour mourant. La fraîcheur estivale qui s’insinua par l’une des fenêtres ouvertes lui fit suspendre sa marche l’espace d’un instant.
Vaella s’appuya contre la pierre froide et jeta son regard vers l’horizon. Elle resta plusieurs minutes, laissant le flot des ses pensées suivre son cours. Elle se surprit à penser à Peyredragon pour la première fois depuis plusieurs jours et cela lui arracha un sourire contrit. Avant, l’île occupait chacune de ses pensées et elle ne désirait rien de plus que retourner là-bas et laisser la capitale derrière elle. Les siens lui manquaient. Ses neveux et nièces, tout du moins. Sa belle-sœur aussi, dans une certaine mesure. Son frère, pas tellement. Le confort de ces murs familiers, surtout. Il était curieux de voir comment les choses avaient évolué, constata-t-elle. Elle ne pensait à son foyer que de façon ponctuelle, désormais. Lorsqu’elle en parlait, lorsqu’elle croisait quelqu’un qui était natif de l’île ou lorsqu’elle recevait un corbeau de son frère, et c’était tout. Le reste du temps, Peyredragon était une pensée réconfortante mais bien lointaine en comparaison de son quotidien à Fort-Darion.
La capitale, elle l’avait constaté dès les premiers jours de son arrivée, recelait bien des merveilles. Des trésors de savoirs se dissimulaient dans ses bibliothèques richement garnies mais aussi des objets insolites venus de l’autre bout du monde et qu’elle pouvait étudier à loisir. Dans toute l’agitation bouillonnante du cœur de l’Empire, elle avait croisé des visages du passé qui ressurgissaient comme autant de souvenirs heureux. Elle avait même fait des rencontres nouvelles, précieuses à ses yeux. Avec du recul, son temps passé à la capitale ne lui semblait plus si terrible. Avec du recul, elle s’était convaincue que c’était même la meilleure chose qui lui soit arrivée. Fort-Darion lui avait offert une chance exceptionnelle : celle de prouver sa valeur par la force de son travail et de sa persévérance. Les premiers temps avaient été difficiles : elle avait dû mériter sa place, convaincre de son utilité au chevet des blessés et des mourants. Mais elle y était parvenue. Au final, Vaella ne regrettait plus son départ de Peyredragon et ses relations avec Baelor se réchauffaient même, petit à petit. Elle était heureuse d’être là, en dépit de l’horreur, de la fatigue, de la douleur parfois.
Elle s’y sentait à sa place.
Ma très chère sœur,
C’est le cœur lourd que je t’écris ces mots.
L’état de notre père s’est détérioré. Je crains que l’Étranger ne soit sur lui.
Il est impératif que tu nous reviennes au plus vite.
Ton frère,
Baelor Verdragon Grand Intendant de Peyredragon
La main tremblante, Vaella laissa le parchemin s’enrouler sur lui-même et le sceau vert des Verdragon luisit étrangement sous la flamme vacillante de la bougie. Elle resta un long moment les yeux dans le vague, à accuser le coup. Douloureusement. Elle aurait voulu laisser éclater ce poids dans sa poitrine en myriades de sanglots et ainsi alléger sa peine. Mais elle s’en sentait tout bonnement incapable. Sa respiration demeurait lente, profonde et ses larmes, malgré son accablement, ne coulaient pas. D’aucun lui aurait dit qu’elle ne réalisait pas encore tout à fait, qu’elle ne comprendrait réellement que lorsqu’elle retournerait à Peyredragon. Mais Vaella savait. Elle savait parfaitement. Elle n’était pas naïve au point de croire que son père était immortel. Son état n’avait cessé de se dégrader depuis la disparition de sa mère et il semblait inévitable qu’il finisse par la rejoindre. C’était irrémédiable. Malgré tout le choc de la nouvelle n’en était pas moins violent. Elle n’avait jamais imaginé que cet instant puisse arriver... si vite. Mais elle sentait dans l’écriture précipitée de son frère qu’il ne se trompait pas.
Elle enfouit son visage dans sa main. Vaella avait été réveillée par quelqu’un qui toquait doucement à la porte, plusieurs heures avant l’aube. Le visage désolé de la servante lui avait fait comprendre que quelque chose n’allait pas, mais sa première pensée avait été pour les blessés qui étaient à sa charge. Elle avait craint que l’un d’eux, dont elle savait le trépas imminent, n’ait finalement fini par passer de l’autre côté. C’était un combattant, si jeune, à peine sorti de l’enfance que la certitude que ses jours étaient finis lui avait brisé le cœur. Mais cette nouvelle-là... Cette nouvelle-là était bien pire. Elle était glaçante. Au prix d’une inspiration rendue difficile par le poids qui lui étreignait le cœur, la jeune femme émergea de ses pensées. Elle remarqua alors qu’elle avait soif mais ne se leva pas. Ses jambes flageolantes, elle le savait, étaient incapables de la soutenir.
« De l’eau, s’il te plaît. » Finit-elle par souffler à la servante dans son dos.
L’adolescente, restée à ses côtés après avoir délivré le message, s’exécuta sans un mot et revint un instant plus tard avec une carafe fraîche qu’elle posa près d’elle. D’un geste de la main Vaella la congédia et remplit trois verres consécutifs qu’elle vida chaque fois d’une traite. Elle prit un instant pour se ressaisir et, une fois ses forces assurées, se dirigea péniblement vers sa coiffeuse où elle coula le reste de l’eau dans une vasque creuse. Elle s’aspergea le visage et éloigna le spectre du sommeil ainsi que la nausée qui lui scellait les lèvres. L’eau chassa les sueurs froides, le frisson nauséeux. Pas le reste. Un coup d’œil dans le miroir suffit à lui faire savoir qu’elle était pâle comme la mort, son œil était las et fiévreux, presque hagard. Pourtant, ses pensées étaient frénétiquement tournées vers Peyredragon. Il fallait qu’elle y retourne, par tous les moyens et au plus vite. Oui, mais comment ?
L’île était en proie au conflit qui opposait les héritiers présomptifs de Lord Staunton. Une querelle qui allait en grossissant jour après jour. Devait-elle rejoindre l’île, au risque d’être prise en tenaille dans les affrontements sporadiques mais néanmoins sanglants qui opposaient les belligérants ? Les choses ne feraient que s’envenimer, le cas échéant. Devait-elle prendre son mal en patience et attendre de voir comment la situation évoluait avant de tenter la traversée ? Devait-elle, au risque de ne pas pouvoir faire ses adieux ? Cette pensée lui étreignit le cœur douloureusement. Elle ne pouvait pas s’y résoudre, c’était impossible. Elle aimait trop son père pour cela. Vaella passa une main sur son visage fatigué.
En l’état, elle était incapable de réfléchir de façon rationnelle. Elle devrait attendre le lendemain d’avoir les idées claires, en parler à quelques-uns de ses proches.
Et alors, seulement, elle prendrait sa décision.
Invité
Invité
Sujet: Re: Vaella Verdragon Sam 23 Sep - 21:46
Bon retour !
Jentys Cellarys
Messages : 4974 Membre du mois : 4 Maison : Cellarys Caractère : Sans pitié - Froide - Peu honnorable au combat - Loyale - Ingénieuse Célébrité : Morfydd Clark
Oh ! Re bienvenue ! Bon courage pour la suite de ta présentation.
Invité
Invité
Sujet: Re: Vaella Verdragon Sam 23 Sep - 22:28
Re-bienvenue !
Invité
Invité
Sujet: Re: Vaella Verdragon Sam 23 Sep - 22:46
Re-Bienvenue parmi nous
Invité
Invité
Sujet: Re: Vaella Verdragon Sam 23 Sep - 23:01
Re-bienvenue Vaella !! Trop cool que tu reviennes, j'en connais un qui est content Bon courage pour la suite et fin de la fiche.
dark have been my dreams of late
Where now the horse and the rider? Where is the horn that was blowing? Where is the hand on the harpstring and the red fire glowing? Where is the spring and the harvest and the tall corn growing? They have passed like rain on the mountain, like a wind in the meadow. + aeairiel.
hēnkirī:
Isla Lothston
Messages : 1265 Membre du mois : 4 Maison : Née Chyttering, elle a un temps porté le nom Chelsted par mariage. A présent, elle porte le nom Lothston, famille d'adoption pour elle et son enfant à venir. Caractère : Loyale ◈ Discrète ◈ Travailleuse ◈ Erudite ◈ Possessive ◈ Idéaliste ◈ Taquine Célébrité : Florence Pugh
Fire, Blood & Winter | House Braenaryon Let it be War
I never wanted this. I never wanted to unleash my legions. Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will. So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn. Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more. And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.
Spoiler:
Torrhen Braenaryon
Fire, Blood and Winter.
Messages : 54719 Membre du mois : 184 Maison : Braenaryon Caractère : Loyal - Secret - Stratège Célébrité : Christian Bale
Bon retour parmi nous avec ce très chouette personnage, qui a toujours un super FC
| D E M O N S |
ஃ When I was a child, I'd sit for hours. Staring into open flame. Something in it had a power could barely tear my eyes away. All you have is your fire. And the place you need to reach. Don't you ever tame your demons but always keep 'em on a leash ஃ
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Super cadeau de Lin, merci à elle:
Jaenyra Miss Westeros 2023:
Jaenyra Valtigar
The Shadow - Never forget, Never forgive
Messages : 766 Membre du mois : 14 Maison : Valtigar Caractère : Calculatrice - Cultivée - Jalouse - Passionnée - Curieuse - Manipulatrice - Menteuse. Célébrité : Anya Chalotra
Belle MAJ ! Juste par détail, on parle de "fédérés" s'agissant de l'Empire, non de "confédérés" !
WELCOME !
Félicitations !
Et oui, te voilà validé(e) ! La classe hein ! Mais ne te repose pas sur tes lauriers trop vite, aussi confortables soient-ils, car il y reste encore quelques lieux à visiter, et dans lesquels tu dois poster. Nous t'avons fait une petite liste ci-dessous qui n'est pas exhaustive, mais qui t'indique les sujets les plus importants que tu dois aller voir absolument.