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 Hiding in silence, our fears become blame (An 2, Mois 6, Semaine 4) [Tour X - Terminé]

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MessageSujet: Hiding in silence, our fears become blame (An 2, Mois 6, Semaine 4) [Tour X - Terminé]   Hiding in silence, our fears become blame (An 2, Mois 6, Semaine 4) [Tour X - Terminé] EmptySam 5 Aoû - 18:12


Hiding in silence, our fears become blame

Isla Chelsted & Orys Baratheon

La deuxième réunion stratégique avait bien failli se terminer en fiasco, tout comme celle de la veille. Les conflits étaient repartis de plus belle, montrant à tous que la situation instable de leurs âmes et de leurs cœurs continuerait à leur mettre des bâtons dans les roues. Isla était dépitée. Le ton était monté, encore plus fois, et même si quelques propositions avaient été sorties, notamment de la part de Rhaenys, rien n'avait pu être statué. Une missive d'importance était arrivée, recentrant les débats autour du principal : l'Empire, l'Orage... et maintenant le Nord. Laissant les protagonistes dans l'ombre de leurs rancœurs, de leurs blessures. La Chelsted n'arrivait pas à penser que c'était pour le mieux, car elle sentait comme une curieuse sensation d'inachevé. Des débats en apparence stériles, rendus immensément complexes par l'ensemble des variables à prendre en compte pour espérer une résolution heureuse. Peut-être étaient-ils trop exigeants. Peut-être qu'une résolution tout court était ce qu'ils devaient viser.

Les discussions stratégiques s'étaient achevées. Au moins avaient-ils pu conclure sur cela. Chacun avait son chemin à peu près tracé. Pourtant, Isla se sentait fébrile. La plupart des discussions de ce jour là avaient finalement tourné autour de son avenir, et de celui d'Orys. Des mariages pouvaient être envisagés, ou non. Et le couple impérial leur avait laissé carte blanche, à savoir le choix de prendre en main leur propre futur... et d'en assumer les conséquences. D'un côté, l'insulaire leur était reconnaissante de ne rien leur imposer, à elle ou au Baratheon. Mais de l'autre... Parfois, c'était plus simple de devoir simplement obéir.

Isla s'était rendue à l'évidence, également, pendant cette réunion : le temps de l'insouciance était passé. Son histoire avec Torrhen prenait des proportions qui devaient être gérées. Ils ne pouvaient pas continuer dans ces conditions, et elle devrait faire un choix. Son choix s'était porté sur Orys, avec qui la proximité était évidente, l'affection également. Ils avaient grandi ensemble, et même si le Baratheon avait changé depuis leur aventure amoureuse adolescente, Isla avait confiance en lui. Si elle devait se marier pour sécuriser son futur, autant que ce soit avec Orys. Qui plus était, il était déjà au courant de leurs histoires compliquées. Il pourrait être un allié de poids dans leurs manœuvres amoureuses. Mais il avait refusé. Prétextant qu'il l'aimait. Un peu, pas trop. Isla s'était sentie en colère, après ces révélations, surtout lorsqu'il lui avait dit que sa première demande était en fait véridique, malgré ce qu'il lui avait confirmé, avant qu'ils ne se quittent, à Fort-Darion. A quel jeu jouait-il ?

A la sortie de la tente, Isla l'interpella, lui signifiant qu'elle voulait lui parler. Elle lui emboita le pas, descendant les quelques marches pour s'éloigner de la tente et de la taverne qu'ils avaient réquisitionné. Ils descendirent jusqu'à un petit quai, et elle laissa passer quelques gardes, avant de lui lancer :

« J'étais sérieuse, là-dedans. Rhaenys a raison, une décision doit être prise, et le plus tôt sera le mieux, surtout que nous sommes tous appelés à se séparer à nouveau. »

Cela lui déchirait le cœur, mais ils n'avaient pas le choix. Il n'avait jamais été prévu que ce soit une promenade de santé. Elle ne revint pas sur ce qu'il lui avait dit, depuis deux jours. Son insulte à peine déguisée, pour laquelle il s'était excusé, mais qui restait comme un trou béant dans son cœur. Ses sentiments presque criés juste à l'instant, sentiments qu'elle refusait même d'écouter.

« Cet amour dont tu parles, il n'a pas sa place ici. Elle est notre priorité à tous, Orys. C'est elle que tu aimes, pas moi. Nous avons eu notre chance, il y a des années. Nous ne sommes plus ces adolescents naïfs. Il faut grandir, et faire face à nos responsabilités et notre devoir. Celui envers notre Princesse, et envers une Impératrice dont l'Empire souffre. »

Le vent était toujours aussi fort que la veille, que l'avant-veille. Il venait fouetter leurs vêtements, balayer leurs tignasses. La tempête ne cessait-elle donc jamais ici, dans les terres de l'Orage ?

« Je sais que tu as fait des sacrifices, je les ai vus. Et comme moi, tu ferais tout pour elle. Alors plutôt que de se séparer, laissons cela nous rapprocher. Affrontons ensemble ce destin que nous ne connaissons pas. On ne sait pas de quoi il sera fait. Mais si je dois y faire face, je préfère le faire avec toi qu'avec qui que ce soit d'autre. »

Elle était sincère. Si l'amour était trop compliqué entre eux, rien ne les obligeait à s'y attarder. Ils pourraient trouver d'autres choses sous ce mariage, et tout aussi belles. Juste différentes. Le puzzle se complexifiait, à mesure que le temps passait. Les pièces changeaient presque de forme, mais la vision d'ensemble restait la même : un Empire uni sous une seule bannière. Un couple impérial fort et soudé. Cela, Isla voulait le croire, était déjà écrit. Les chemins pour y parvenir, en revanche, non. Ils étaient nombreux, sans doute, sinueux, certainement. Mais l'opportunité leur était donnée, maintenant, de tracer leurs propres routes. S'ils ne la saisissaient pas, alors elles seraient tracées pour eux.

« Ce n'est pas ce que tu voulais, je le sais. Ce n'est pas ce que j'espérais non plus. Mais la seule autre option que j'envisage est un mariage politique pour toi, et un mariage avec un inconnu pour moi. Est-ce vraiment ce que tu veux ? »

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HIDING IN SILENCE, OUR FEARS BECOME BLAME


«  IT IS NOT A LACK OF LOVE, BUT A LACK OF FRIENDSHIP THAT MAKES UNHAPPY MARRIAGES. »

A l’instar de Torrhen, certainement, les cris du champ de bataille me manquaient. Les émotions avaient été fortes, sûrement trop, cette dernière journée. Les émotions diverses, contradictoires, paradoxales, s’étaient entrecroisaient tantôt soignant tantôt mutilant l’autre. Pas de gloire ou de mérite, la situation demeurait source de tensions et rien ne serait résolu. Jamais. Il vaudrait peut-être mieux sinon cela voudrait dire qu’un membre du quatuor aurait rejoint l’au-delà, une perspective pas si charmante que je ne souhaitais à personne. Sauf une, peut-être. Non. Bref. Hormis les querelles sentimentales, des décisions stratégiques qui orienteraient le pas de la guerre avaient été prises. C’était désormais sur ce point-ci qui fallait se concentrer. Non pas en ignorant tout le reste mais plutôt en prenant en compte le fait que les nuits prochaines pourront être les dernières. Allez savoir pourquoi, si je devais mourir, j’apprécierais que cela soit au crépuscule lorsque la lisière des constellations commenceraient à se faire voir. Une dernière image incrustée avant de périr. Mais avec un peu de chance, je serais face contre terre à manger les pissenlits par la racine. Quoiqu’il en fut, après tous ces échanges je me retirais avec Ebryon pour prendre un peu de distance et surtout commencer à préparer la suite.

A l’instar de Torrhen, certainement, les cris du champ de bataille me manquaient. Les émotions avaient été fortes, sûrement trop, cette dernière journée. Les émotions diverses, contradictoires, paradoxales, s’étaient entrecroisaient tantôt soignant tantôt mutilant l’autre. Pas de gloire ou de mérite, la situation demeurait source de tensions et rien ne serait résolu. Jamais. Il vaudrait peut-être mieux sinon cela voudrait dire qu’un membre du quatuor aurait rejoint l’au-delà, une perspective pas si charmante que je ne souhaitais à personne. Sauf une, peut-être. Non. Bref. Hormis les querelles sentimentales, des décisions stratégiques qui orienteraient le pas de la guerre avaient été prises. C’était désormais sur ce point-ci qui fallait se concentrer. Non pas en ignorant tout le reste mais plutôt en prenant en compte le fait que les nuits prochaines pourront être les dernières. Allez savoir pourquoi, si je devais mourir, j’apprécierais que cela soit au crépuscule lorsque la lisière des constellations commenceraient à se faire voir. Une dernière image incrustée avant de périr. Mais avec un peu de chance, je serais face contre terre à manger les pissenlits par la racine. Quoiqu’il en fut, après tous ces échanges je me retirais avec Ebryon pour prendre un peu de distance et surtout commencer à préparer la suite.

Échappé de cette pièce éphémère trop petite que constituait la tente, j’entendis Isla m'appeler. Ralentissant un peu, je n’avais pas vraiment -du tout- envie d’avoir une discussion avec l’îlienne. Une forme de malepeur n'habitait, de la couardise de ce qui pourrait résulter. Pas besoin de me retourner, je la sentais en colère. Je l’avais même vu montrer des signes de contrariétés, chose rare pour une personne du tempérament d’Isla. La peyredragonienne finit par me rattraper sans trop d’effort. C’était tendre le bâton pour se faire battre d’une certaine façon. Silence. C’est elle qui prendrait la parole en premier, je n’avais pas grand chose à lui dire hormis lui parler des nuages dans les cieux alors qu’Ebryon semblait être parti au loin. Lâcheur songeais-je sur l’instant. Il avait déjà joué le chandelier entre Rhaenys et moi, alors j’imaginais aisément qu’il préférait ne pas être l'allumette entre cette ex-future-ex-future-ex promise (ça devenait compliqué à suivre et l’appellation n’était pas très convaincante) et moi. Notre petite balade nous conduisit près d’un quai et c’était un brin soucieux de ce point-ci que je me permis de prendre la parole. « Chacune de rencontres, systématiquement nous conduisent près de l’eau quand nous échangeons. » Les falaises du Val, les rivières de Fort-Darion et maintenant la mer déchaînée de l’Orage. Ma foi, les turpitudes des clapotis de l’eau convenaient bien à notre relation d’une certaine façon.

Rapidement, le vif du sujet fut abordé. Inutile de trop réfléchir, le sujet est évident et dès le départ, je répondais tranchant. « Que la décision soit prise aujourd’hui ou dans une lune, qu’est-ce que cela changera ? La guerre continuera de faire rage, des milliers de gens seront morts et peut-être même que l’un de nous aura passé l’arme à gauche.» Peut-être plusieurs. « Esquisser, se projeter oui. Se jeter à corps perdu dans quelque chose dont les conséquences sont peu mesurées, très peu pour moi. » Marions-nous dès demain, et d’ici une semaine je serais peut-être de nouveau veuve… Cette situation aurait au moins pour avantage de préserver son célibat si on était sarcastique. Ohh j’étais plus amer que ce que j’avais pu envisager. Devenir eunuque serait peut-être une solution, cela permettrait d’avoir la paix une fois pour toute. Ce qui avait été prononcé la semaine n’était plus valide, en tout cas selon, car la nature de la situation avait drastiquement, oserais-je songer tragiquement, évoluer.

Au lieu de me détacher de Rhaenys, j’étais retombé dans le plus merveilleux des travers et par l'entièreté du panthéon valyrien, j’en avais été honteusement en liesse. Cependant, le prix était lourd. Peut-être trop. Espérer n’était pas une mince affaire. Mais il fallait le reconnaître, la situation n’offrirait jamais entièrement satisfaction. Isla parlait de chance, il faudra redéfinir le terme. Et voilà qu’elle parlait à son tour de devoir. Au moins ses paroles étaient semblables à celle de Torrhen sur ce point là, rendant la décision précédente plus facile encore, faisant s’envoler le mirage des regrets. Curieux de se construire une relation sur nos capacités respectives à s’oublier pour l’Impératrice. Une proposition un peu insensée qui sonnait contraire à la promesse d’émancipation faite à Rhaenys et c’était finalement là le tracas principal d’une union avec Isla. Je la laissais finir en écoutant tout de même ses propos.  

« Ce que je veux, c’est le bonheur de Rhaenys, tu le soulignes toi-même. Sauf que vous me faites tous bien chier avec la notion de devoir. » Le ton était éruptif par rapport à celui d’Isla. Trop. Alors je tentais de reposer ma voix. « Curieusement, et ce n’est pas une critique, c’est lorsque j’ai parlé à Rhaenys d’autre chose que de d-e-v-o-i-r qu’elle s’est mise à reconsidérer son destin. » C'était posé là, jeté dans la mare, comme une torgnole verbale presque. Mon regard cherchait à fixer le sien. « Et c’est lorsque je lui ai reparlé de devoir qu’elle s’est de nouveau fermée. Alors tu m’excuses, les devoirs je m’en contrefous. » Cela m’en touchait une sans faire bouger l’autre. Ce mot me donnait des sueurs froides et de l’urticaire tant il était employé à toutes les sauces par des personnes ne respectant pas toujours leur engagement mais passons.

« Je t’arrête tout de suite si tu penses que le problème serait ta relation avec Torrhen. Sous certains aspects il y aurait des choses à mettre au clair. Mais cela ne serait qu’un juste retour de destin. J’aime sa femme, il aimerait la mienne. Merveilleux, égalité. » Aucun sarcasme dans mes paroles cette fois-ci, un simple constat. « Cependant un mariage sans amour aucun n’a point d’intérêt à mes yeux. C’était ton propos, pas le mien. D’où mon refus net. Nous sommes chacun capable de faire preuve d’amicalité, toi plus que moi, et d’éteindre des sentiments trop passionnels. C’est ce que nous avons fait lorsque nous étions pubiles. » Toi plus que moi, les rôles sont inversés maintenant. Je marquais une longue pause pensif à la situation.  « S’il faut se sacrifier sur l’autel du devoir, une fois de plus, j’apprécierais que cela ne soit pas directement avec quelqu’un de proche. D’autant que cela ne fera que plus irriter l’Empereur de savoir que son grand rival soit le mari de son amante. Il n’en tirera certainement pas grande satisfaction. » Et les conséquences seront importantes sur le terme. « Tu me demandes ce que je désire ? Être un jour libéré de tout ces devoirs. Tu connais mon appétence pour ces derniers depuis qu’on est jouvenceau et ça devient de pire en pire. » Oui j’essayais un trait d’humour pour sous-entendre indirectement que me lier avec Isla serait me lier indéfiniment à cette notion abstraite qu’était le devoir. « Et toi, que désires-tu ? Qu'attendrais-tu de notre mariage puisque tu sembles déjà t’y projeter ? » Ce n’était pas une critique, pas vraiment une en tout cas. Simplement, mon interlocutrice semblait bien motivée alors autant savoir ce que nous allions nous promettre lorsque nous nous retrouverions devant l’autel sacré.  

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Orys Baratheon
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Hiding in silence, our fears become blame

Isla Chelsted & Orys Baratheon

Isla reporta son regard sur l'étendue aquatique devant eux. Au loin, la mer semblait déchaînée, les vagues étaient apparentes sous les coups de vent successifs. Plus près d'eux, néanmoins, elle était plus calme, profitant uniquement de quelque clapotis, le bras du port sciant les vagues avant qu'elles n'arrivent jusque sur les petits quais. Ils étaient seuls. Des gardes patrouillaient un peu plus haut, mais la plupart des gens devaient être dans des bâtiments, à l'abri des bourrasques. Orys ne se démontait pas, lui répondant du tac au tac sur les questions qu'elle abordait. Il mentionna le devoir dont il ne voulait pas, Rhaenys, pour qui il ferait tout. Torrhen, et leur relation infiniment compliquée. Isla soupira, tentant de faire abstraction de sa propre colère sur le sujet. Les voir se déchirer ne l'amusait pas. Mais force était de constater que c'était tout ce qu'ils étaient capables de faire.

Il parla de Rhaenys, de sa réussite à atteindre son cœur, comme il semblait le dire à mi-mots sans vraiment le confirmer. Bien, tant mieux s'il pouvait l'atteindre, c'était tout ce que tout le monde souhaitait. Cela ne changeait pas le problème. La mention de Torrhen la fit sourire, à moitié toutefois. Il n'avait rien à voir avec leur discussion, et son penchant pour son inébranlable devoir ne changeait pas le fait qu'il avait raison. Quoi qu'en dise Orys. Lorsqu'il mentionna un mariage sans amour avec elle, elle explosa.

« A Fort-Darion, tu m'aimais suffisamment pour suggérer mon nom à Torrhen. Et après, tu m'as dit que ce n'était qu'un lapsus sans conséquences. Hier, tu m'annonces que jamais je n'arriverai à la cheville de Rhaenys dans ton cœur, et aujourd'hui tu dis m'aimer et ne pas accepter ce mariage pour cette raison. Décide-toi bon sang !! »

Son inconsistance commençait à vraiment l'échauffer. Elle avait su garder son calme jusqu'ici, mais il jouait avec ses nerfs, cherchant sur lequel tirer pour déclencher sa colère. Elle avait la sensation de lutter, seule, contre le vent, contre les vagues. Et d'échouer à garder la tête hors de l'eau.

« Arrête de te cacher derrière Torrhen pour le rendre responsable de tes choix. Ta relation avec lui est le dernier de tes soucis, et on le sait tous les deux. »

Elle secoua la tête, lorsqu'il parla de leur passé, de son dégoût pour le devoir, qu'elle connaissait.

« Je connais surtout ton appétence pour te comporter comme un gamin pourri gâté. »

Têtu, voire borné. Immature, parfois. Colérique, souvent. Il ne pourrait pas tout avoir. Elle non plus. La réalisation de cet état de fait devrait bien finir  par arriver, non ? Isla en avait eu un bref aperçu. Au-delà de leurs devoirs respectifs, ils avaient des choix à faire, comme n'importe quelle personne sur cette terre. Leurs divergences étaient claires, mais rien de surprenant à cela. Les derniers jours avaient exacerbé des sujets qui avaient été enterrés, depuis tout ce temps.

« Pour quelqu'un qui passe son temps dans le ciel, tu manques cruellement de vision d'ensemble. Comment tu peux être si aveugle au point de ne pas voir ce que moi, je vois ?! »

Le ton était sec, à présent. Pourquoi était-elle la seule à voir le chemin qui se dressait devant eux ? Pourquoi ne voulait-il pas l'écouter ? Les poings serrés, elle le regardait, le cœur battant, les cheveux poussés et repoussés par le vent, le feu dans les yeux. Des confrontations, ils en avaient déjà eu. Mais jamais de ce type.

« Très bien, je ne te parlerai pas de devoir, puisque ça te fait perdre tout sens commun. Je te parlerai d'amour, dans ce cas. Celui que tu éprouves pour Rhaenys, celui que j'éprouve pour Torrhen. Celui que j'éprouve pour toi, parce que j'aime notre histoire et notre amitié de longue date. Si le devoir ne te motive pas à faire le bon choix, alors peut être que ces sentiments le feront. Tu dis avoir pu aider Rhaenys, et c'est exactement pour cela que j'ai fait ma proposition. Elle a besoin de toi. »

Elle marqua une pause, reprenant ensuite par rapport à sa question précédente.

« Ce que j'attends de ce mariage ? Une stabilité, une situation, une promesse de futur. La possibilité de vivre pleinement nos sentiments pour ceux qui occupent nos cœurs. Tant de choses que tu fais mine de ne pas comprendre ! Ne rien faire, ne rien choisir, c'est accepter ce qui nous tombera dessus, ce que ce soit demain, ou dans des mois. Je t'ai connu plus courageux que ça. »

Quand au fait de vouloir se sacrifier sur l'autel du devoir avec quelqu'un d'autre que proche... N'était-ce pas l'exact opposé qu'il fallait faire ? Si on ne le faisait pas pour un proche, pourquoi le faisait-on ?

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HIDING IN SILENCE, OUR FEARS BECOME BLAME


«  IT IS NOT A LACK OF LOVE, BUT A LACK OF FRIENDSHIP THAT MAKES UNHAPPY MARRIAGES. »

Les grandes étendues d’eau face à nous offraient un spectacle aussi chaotique que nos échanges. La Chelsted avait de la colère en elle, cela se ressentait dans ses paroles et actions. J’en étais à souhaiter qu’elle quitte le chemin de la tempérance pour réellement exprimer ce qu’elle ressentait sans facétie aucune. J’étais doué pour faire sortir les gens de leurs gonds, pas forcément toujours de manière volontaire d’ailleurs. Tout était tellement policé, il était impossible de savoir comment prendre les remarques. Critiques, constats, amertumes… Communication brisée depuis l’interlude qui avait duré plus d’un an, reconstruire était une tâche ardue. Je ne facilitais en rien l’exercice, perdu dans des contradictions enchaînant les erreurs. J’avais précipité les choses et désormais c’était son tour. Alors le chaos le plus complet en ressortait, je la vilipendais pour son grand talent à invoquer -comme son amant- le devoir et visiblement la pique ne lui fit pas plaisir. Rien à faire.

« Parce que je ne sais pas comment m’y prendre ou quoi faire. Désolé de ne pas avoir réponse à tout ! » lui répondais-je sur un ton similaire au sien.  « Je ne pouvais pas prévoir ta relation avec Torrhen quand je lui ai balancé ton nom. Je ne pouvais pas savoir que tes sentiments à son égard étaient si forts puisque tu n’en as pas parlé au moment fatidique de la demande. Ah et divulgachage, je ne pouvais pas non plus prévoir que ma sœur m’interdise toute sentiment à ton égard pour ensuite changer la donne sans même m’en parler. » Je n’étais pas un saint, mais elle ne l’était pas beaucoup plus. Toujours à taire ses émotions. Facile de critiquer quand on laissait autrui devoir faire les bonnes interprétations. Au moins, on était complémentaire sur ce point-là. Entre la ganache incapable de parler franchement et l'ahuri ne sachant pas retenir ses émois, on était bien partie.

Et Isla me parlait de Torrhen. « Certainement pas. » La voix encore plus ferme. « Il est le mari de ma sœur. Notre relation joue sur le morale de cette dernière. Mais je t’en prie continue d’asséner tes vérités. J’ai aucun problème à assumer mes erreurs, et en plus elles sont nombreuses c’est l’avantage. » Comme continuer cette discussion au rythme où les choses s’enlisaient, la rupture serait entièrement consommée. Et alors la suite. J’avoue que je riais de bon cœur tant la remarque ne m’atteignit pas ou proue. Tant pis, si elle voulait épouser un gosse pourri gâté c’était son problème pas le mien. Même dans ses aubades mon interlocutrice restait timorée. Il n’en restait pas moins que finalement, Isla était réellement en colère et que mon souhait précédemment évoqué avait presque était exaucé et cela ne me rendait guère plus jouasse au contraire.

Sa remarque sur le ciel me fit redescendre un peu désormais que sa voix se montrait plus aride. Je la laissais faire défiler sa pensée en me parlant d’amour. Rien de surprenant jusqu’à ce que l’îlienne me parle de quelque chose d’existant entre nous. Première presque nouvelle qui fit un trou saillant dans un cœur en miette. Me marier à Isla était-ce vraiment ce qui était le mieux pour Rhaenys ? Je n’en étais pas certain et son argumentation se limita à la relative proximité que cela permettrait. Chacun de nous resterait proche de son âme-sœur. Chouette alors. C'était simplifier la réalité au minimum. Difficile de savoir si je devais avoir de l’empathie pour ses propos ou bien demeurait indifférent. Tiraillé entre des idées contraires, ça allait finir en véritable écartèlement à ce rythme. Impossible également de savoir comment poser les mots adéquats ou justes. Ces dernières paroles provoquèrent un rictus nerveux, le courage.

« Est-ce moi qui n'ai pas le courage de prendre ma vie en main ou bien toi qui t’inquiètes de l’inconnu de ton avenir si un mariage politique devait me conduire loin de Peyredragon ou Fort-Darion ? » Mon ton était bien descendu. « Quant au courage, tu m’excuseras, mais il va falloir me dire quand est-ce que j’en ai fais preuve dans ma vie amoureuse. » Je soufflais. Certainement pas à l’époque de Peyredragon, que cela soit envers elle ou Rhaenys. Ni à Sombreval, ni à Dorne non plus. Et maintenant c’était encore plus difficile à dire. « Je suis désolé mais t’es vraiment pas doué pour insulter les gens. » Blague pour tenter de dédramatiser la situation, il y avait eu assez de larmes jusqu’ici. Léger coup de coude dans le sien. Je m’installais sur un ponton isolé, les jambes dans le vide, proche des vagues. Que dire ou que faire pour ne pas envenimer la situation. Isla semblait y tenir coûte que coûte à ces accordailles désormais.

« Tu dis qu’il y aura de la stabilité. Oui mais es-tu consciente du prix qu’il faudra payer ? De la discipline qu’il faudra tenir face un règlement qui jamais ne devra être divulgué à autrui ? Les paroles sont aisées, la situation le sera bien moins. » Je réfléchissais. « Il te faudra faire des enfants. Nos enfants. » Mon regard se planta dans le sien. « Je tuerais de mes mains les bâtards qui naîtront de ta relation avec Torrhen. Pour mon neveu et ma filleule. Pour l’Empire. » la parole était glaçante, un avertissement sonnant. « Cela t’obligera à suivre tes cycles avec grande attention. L’usage du thé de la lune ne pouvant se faire trop régulièrement. » Rien ne m’effrayait plus que l’idée que Rhaenys puisse tomber enceinte et donner naissance à un bâtard de mon sang. « Si tu veux que je puisse considérer une union entre nous, c’est un point sur lequel je ne transigerais pas. Jamais. Tu es en droit d’attendre la même chose de moi sur ce sujet là. Ou autre chose. » Notre contrat de mariage serait épicé à rédiger. N'en parlons pas.


« Nous ne pouvons nous permettre de déstabiliser l’Empire, le couple impérial, nous-même ou les possibles enfants qui pourraient naître. Il en faudra. Pour maintenir le mensonge de la comédie que nous devrons installer. Nous ne pourrons refuser des terres ou l’opportunité de s’élever. Pour l’amour que nous vouons respectivement à Rhaenys et Torrhen, il faudra établir ce que nous pourrons nous dire et ce que nous devrons taire. Établir les limites de notre intimité. » Je soufflais. « J’aurais apprécié que tu ne sois qu’une pâle copie, mais tu es tellement plus. Douce, raisonnée, intelligente, tolérante, forte… Unique et belle. Et tout ce que je puis te proposer c’est un chemin de ronces. Je suis sincèrement désolé des mots injustes à ton égard ou de mon comportement. Tu mérites réellement plus et mieux que moi et mes frasques. Je ne suis pas comme Torrhen ou Rhaenys à pouvoir apprécier également deux personnes. J’en suis navré malgré l’amour que je te porte. » Je l'ai aimé , comme j’ai aimé Deria. Amoureusement oui. Mais pas aussi intensément que l’Impératrice. Aujourd’hui, je l’aime aussi mais pas pour les mêmes raisons qu’auparavant. L’idée de lui prendre la main m’effleurait l’esprit sans pour autant que je passe à l’action. « Sens toi au moins libre de t’exprimer à ton aise, sans prudence. Si bien évidemment tu en as la nécessité. Nous devons, plus que jamais, faire l’exercice d’une parfaite franchise à l’égard de l’autre si nos futurs s'amènent à se croiser. »

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Orys Baratheon
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Le dragon noir

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Hiding in silence, our fears become blame

Isla Chelsted & Orys Baratheon

Le vent couvrait sans problèmes leurs éclats de voix. Isla sentait qu'elle perdait patience, ce qui lui arrivait suffisamment peu souvent pour la décontenancer. Il avait vraiment le don pour la faire sortir de ses gonds, elle devait se rendre à l'évidence. Le mariage avec lui était-il vraiment une bonne idée ? Et si jamais ils ne pourraient pas trouver de terrain d'entente sur les sujets qu'ils auraient à traiter ? Si cette union ne leur permettait pas d'abréger les discussions aussi stratégiques sur un sujet aussi sensible, était-ce vraiment une bonne idée ? Ses réponses étaient cinglantes, ses sourcils froncés. Il se dédouanait, lui assénant qu'il ne savait pas quel choix faire ou comment gérer la situation. C'était ainsi qu'il expliquait ses errements quant à ses sentiments pour elle ? Ce n'était pas suffisant. Isla non plus, n'en savait rien. Pourtant, jamais elle n'avait dit des choses pour le blesser volontairement, sauf à l'instant. Avec lui, c'était un jeu de dés jetés tous les matins qui déterminait son humeur et sa capacité à s'énerver sur des sujets, du plus simple au plus compliqué.

Isla croisa les bras. Elle n'avait pu retenir quelques attaques plus personnelles, dépitée de leur manque évident d'alignement sur le sujet du mariage. Bien, elle ne le forcerait pas de toute façon. S'il ne voulait pas, elle n'insisterait pas. Elle avait simplement voulu poser le sujet avec lui, sans Rhaenys, ni Torrhen, pour influencer ses réponses. A son tour il l'attaqua, discréditant sa capacité à insulter les gens. Elle écarquilla les yeux, sentant le petit coup de coude qu'il lui donna comme pour accompagner ce qu'il venait de dire. Le changement d'humeur venait de s'opérer, pourtant ses propos suivants lui glacèrent le sang. Il entra dans son jeu, proposant son interprétation de ce mariage qu'elle lui évoquait depuis tout à l'heure. Elle secoua la tête, sentant l'impatience la gagner. Pensait-il qu'elle ne savait pas ce qu'il lui disait ? Porter ses enfants, contrôler ses lunes... Isla était beaucoup de choses, mais inconsciente n'en était pas une. Elle le savait, et c'était pour cela qu'elle insistait auprès de lui sur le sujet. Le chemin, elle l'avait parcouru mentalement. Le choix, il n'était pas multiple. Peu d'options pour elle. Ces conversations des deux derniers jours avaient bien montré que si personne ne bougeait, rien ne se résoudrait.

Il était hors de question de revivre ce par quoi elle était passée émotionnellement ces deux derniers jours. Et à l'heure actuelle, elle ne voyait pas d'échappatoire.

Il parlait d'illusion, de mensonge à devoir maintenir. Elle serra la mâchoire. Avant qu'une énième douche froide ne la saisisse aux tripes, à la mention du sort qu'il réserverait à tout bâtard qui naîtrait de son union avec Torrhen. Elle l'observa, doutant même d'avoir entendu ces mots sortir de sa bouche. Pourtant ses yeux durs, ses traits fermés, ne trompaient pas.

« Non... Tu... tu ne ferais pas ça... Pas des enfants innocents... C'est ignoble... Faire ça, c'est détruire les valeurs de l'Empire que tu me dis vouloir défendre. »

Depuis quand tuait-on des enfants parce qu'ils avaient le malheur de naître en dehors des carcans de la société ? Elle secoua la tête. Non. Rhaenys ne le laisserait pas faire si cela arrivait de toute façon. Son attitude posée l'énervait encore plus. Comment pouvait-il lâcher cela et s'asseoir calmement alors qu'elle ne pouvait pas tenir en place ? Agitée, les poings serrés, elle se forçait à se calmer, mais ses paroles la révoltaient. Non, il ne pourrait pas faire cela. Il n'était pas cette personne. Tant pis si elle était la seule à le croire. Elle s'était écartée de quelques pas, sidérée.

Ses prochaines paroles seraient importantes. Mais elle n'avait pas les mots, face à cette cruauté hypothétique qu'elle ne comprenait pas.

Il ne la laissa pas reprendre la parole, et au lieu de continuer dans la surenchère, il la ... complimenta ? Sciée, elle n'eut d'autre choix que de l'écouter, alors qu'il lui tournait à moitié le dos, faisant face à l'immensité de la mer. Douce. Raisonnée. Unique. Et voilà maintenant qu'il s'excusait de ne pas pouvoir lui offrir ce qu'il méritait. Isla s'appuya sur un tonneau en bois, se rappelant à la réalité. Le choc passé, elle sentit la colère poindre à nouveau. Dire cela à nouveau. S'aventurer sur un terrain glissant fait de sentiments contradictoires. Des pensées qu'elle avait bannies de son esprit, considérant uniquement ce mariage comme un mariage de convenances. Ils avaient eu leur chance, c'était trop tard. Elle s'était rapprochée de lui, instinctivement. Mais c'était trop. Sous l'impulsion de sa colère et de toutes ces montagnes russes émotionnelles, elle jeta ses paumes sur son dos et le poussa de toutes ses forces dans l'eau. Les éclaboussures teintèrent le bas de sa robe de quelques gouttes salées.

« T'as pas le droit de me dire ça, Orys, pas maintenant alors que tu tergiverses depuis tout ce temps ! »

Lui hurla-t-elle alors qu'il émergeait.

« Si c'est ça que tu veux me dire, alors voilà comment je m'exprime, je refuse ! Tu ne peux pas réfuter d'un bloc ma proposition puis me glacer le sang avec une cruauté que je ne te connaissais pas en me faisant croire que tu proposes un marché juste et après me reconnaître des qualités que tu aimes et que tu chéris !! Je ne suis pas un jouet avec lequel tu peux jouer comme tu veux, je... c'est juste... c'est.... »

Elle n'avait pas les mots. Elle avait serré le poings, les levant un peu, avant de les rebaisser brusquement. En grognant, elle plaça ses mains sur ses hanches, faisant quelques pas, puis reposa son regard sur lui. Les vagues le faisaient bouger dans l'eau, recouvrant parfois son visage et ses cheveux. Par l'ancienne Valyria, qu'est-ce qu'il pouvait l'énerver ! Le marché qu'il proposait n'en était pas un. Il savait pertinemment qu'elle n'accepterait pas ça. Qu'il soit sincère ou non n'avait finalement pas d'importance, car Isla ne lui donnerait pas l'opportunité de le montrer. Si par leurs actes amoureux avec Torrhen un enfant venait à naître, elle en prendrait les conséquences. Elle, pas lui, ce petit être qui ne serait en rien responsable de ce qui lui arriverait.

Trempé, Orys avait un petit air misérable et malheureux ainsi, trimballé par les masses d'eau qui ne lui laissaient aucun répit. Pendant une seconde, elle s'en voulut de l'avoir poussé.

Avec hésitation d'abord, puis lorsqu'elle sentit que sa colère s'amenuisait, elle lâcha un long soupir contrit. S'approcha du bord, s'accroupit, et lui tendit la main pour l'aider à se hisser sur le quai.

« Je crois que tu as perdu l'équilibre. »

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HIDING IN SILENCE, OUR FEARS BECOME BLAME


«  It is not a lack of love, but a lack of friendship that makes unhappy marriages. »

Je lui envoyais tous les signals du monde pour tenter de lui faire indirectement renoncer à son idée. Pour que cela vienne d’elle et pas de moi. Pas par couardise -quoique- mais simplement car une partie de cette idée me plaisait… et une autre m’épouvantait. Était-ce vraiment la bonne solution ? Je n’étais clairement pas si optimiste qu’Isla sur une pareille union. Les réserves étaient nombreuses, les problèmes pléthores. J’en venais même à me demander si Isla faisait le calcul des conséquences que nos accordailles pourraient avoir sur le reste. Qui plus était, lorsqu’elle parlait d’inconnu… n’était-ce pas ce que nous étions devenus avec les années ? Deux entités ayant quitté leurs trajectoires pour chacune tourner autour de leur étoile respective. Reconnaissez que c’est une jolie manière de parler d’histoire de cul proscrite. Ajouter une poudrée de mariage pour dissimuler la situation comme si cela suffisait. C’était de l’inconscience, une frivolité d’esprit bien trop aisée qui ne faisait que couvrir de quelques feuilles le fossé dans lequel nous finirons tous les deux. Alors oui, j’étais cru avec elle, pas forcément franc ni même agréable. Mais il était impossible de préciser les pensées qui résonnaient dans un brouhaha fou, réveillant craintes et espoirs. Je me détestais de ne pas savoir contrôler toute cette énergie qui bouillonnait en moi, de ne pas savoir me contenir, de continuellement répondre présent à cette impulsivité. J’avais fait des efforts pour Rhaenys ce matin, et lors de la réunion. Mais là ça devenait trop. La proposition de cette amie d’enfance m’angoissait. La colère était ma réponse face à mes appréhensions, à mes venettes les plus intimes. J’étais infoutu de gérer de manière viable les tourments de mon esprit et de mon cœur, incapable de placer les bons mots sur des situations qui devenaient floues dès que je tentais de les comprendre, incapable de pleinement m’ouvrir, incapable de pleinement m’accepter. Je finissais ensevelis sous les remparts de mon courroux. Ce n’était pas une excuse ou une énième fuite en avant. C’était naturel. Tempérable oui. Annulable non. Et là, devoir faire encore des efforts, ce n’était pas possible. Elle s’était imposée et elle restait. Qu’Isla parte si le cœur lui en dise mais qu’elle n’ose pas râler de voir sa joliesse brûlée. Je n’étais pas un chic type ou quelqu’un de bien et il fallait, au moins par amicalité passée, que cette dernière tente à tout prix de se raccrocher… ou de me tirer vers le haut.

Comme le dragon qui déployait ses ailes, je fis preuve d’une rare violence dans la plus grande des apathies. Le ton neutre, indifférent à des propos qui vaudrait une pendaison directement. Malgré les hurlements du zéphyr, ses pas firent entendre les craquements des lattes de bois. Recule, retourne-toi et va-t-en. Que tout ceci cesse. « Quelle valeur ? L’intégrité ? La Justice ? La paix ?» Le ton toujours calme. Je transposais sur cet hypothétique enfant à venir des mots que j’avais eu avec Rhaenys autrefois. Mots qui m’avaient valu une sacrée tarte. J’aurais préféré mourir que naître bâtard. Une vérité omise mais qui demeurait vivace. Les sangs impurs du monde. « Partons de l’hypothèse qu’un bâtard naisse et que celui-ci ait le malheur d’avoir des yeux sombres, ce que nous n’avons pas ; ou encore une peau à la teinte laiteuse, ce que nous n’avons pas. On en fera quoi ? Ta réputation en pâtira forcément, la mienne aussi. Et le secret que nous devons garder sera en péril. » Je regardais l’immensité de l’azur. « Dans le cas où par chance, ce bâtard tiendrait de toi, il est presque impossible de le voir faire réchauffer un œuf de dragon ou d’en dompter un. Qui plus été, tu me penses capable de m’occuper d’un gosse qui ne soit pas le mien et qui mette en péril la succession impériale ? » Je me retins de lâcher un hurlement ponctué d’un putain. Rhaenys avait des gosses. Isla non. Le statut d’amant n’était pas égal. D’autant que merde, elle ne rejettait pas l’idée de tomber enceinte de l’Empereur. Ses mots brouillés étaient une sourde confirmation.

Ma surenchère se brisa d’elle-même, épris par un sentiment contraire, tout aussi puissant. Je n’étais même pas capable d’être entièrement injuste à son égard. Tel un pendule, je basculais à droite puis à gauche sans jamais m’arrêter. Une vague émotionnelle en chassait une autre pour finalement ne donner aucun sens, aucune consistance à ces propos qui finissaient tous par s’éclater. Mon attention dévia et je ne remarqua que trop tard la pression soudaine des mains d’Isla dans mon dos. Je sentis mon corps se décoller du ponton. Une seconde de vol pour finir la tête sous l’eau. Il en fallut quelques une de plus pour que j’ouvre les yeux bientôt piqué par le sel de la mer. Le calme absolu. Que c’était agréable. Et la tempête qui s’annonçait en haut n’était pas mieux. Cependant, je ne pouvais rester indéfinitivement là. Et les hurlements ne mirent pas longtemps avant de pleuvoir. Tout ce temps narrait-elle, ce n’était que quelques jours… même pas deux. Je l’écoutais vociférante alors que le froid de l’eau dans laquelle je me trouvais se rappelait à moi. J’aurais voulu dire quelques mots à ses maux qui m’emplirent d’une tristesse profonde, plus glaciale que la neige de Buron. Une vague me frappa en pleine tête, peut-être pour le mieux. Cela m’empêcherait de dire une connerie de plus. De plus la blesser. De plus nous couler.

Je me rapprochais du ponton. L’on disait que les mots eux, gagnent toujours. Je savais donc que je perdrais d’avance. Alors finalement, autant ne plus rien dire. Même quand elle s’énervait, elle était belle avec ses poings fermés et son air sévère qui évitait mon regard. Une fois de plus, j’aurais espéré qu’elle tourne talons pour en finir. Si j’étais pareille souffrance, pourquoi demeurait ici ? Fuir était parfois la meilleure solution. C’est ce que nous avions fait jouvenceau. J’aimerais lui assurer qu’elle n’était pas un jouet mais tout ce que j’aurais à lui répondre c’est que je n’en étais pas un non plus. Parce que cette critique je pouvais la lui renvoyer, injustement. C’était avec surprise que je la vis tendre sa main alors que je m’apprêtais à remonter sur l’estrade de bois. Avec mon bras gauche, celui encore parfaitement valide, j’attrapais sa main dextre. Mon regard croisa le sien, sourire malicieux, réminiscence d’un lointain passé qui n’était plus. « Pardon d’avance. » D’un coup sec je la tirais vers moi. Par vengeance ? Evidemment. Par plaisir ? Aussi. Par passion ? C’était également le cas. Cela nous ferait au moins partager une expérience commune.

Ma main reste agrippée à la sienne, sa chute commença à nous entraîner vers le fond. Je plaça ma main droite au niveau de ses jambes, pour la porter, sous l’eau, rapprochant son corps du mien. Sur la terre ferme, jamais cela ne serait possible. Mon bras droit ne le supporterait pas sans l’aide du milieu aqueux. Je resserais mon étreinte en passant ma main gauche sous son dos afin de lui faire comprendre qu’il valait mieux éviter de se débattre. J’affichais certainement un sourire un peu niais, tandis que ma bouche mima quelques mots sourds à l’aide de bulles. Je t’aime. Puis en utilisant la force de mes jambes, nous remontâmes à la surface, laissant échapper nos deux têtes trempées à l’air libre. « Tu n’es pas mon jouet Is…» vague dans la figure. Reprise de souffle. Je criais plus fort. « Tu n’es pas mon jouet Isla. Et dans l’hypothèse où nous nous marierons, jamais tu ne le seras. » De nouveau une vague. « Tu comptes beau…. beaucoup, pour moi. » Plus que ce qu'elle ne pourrait songer. Je crois, même ça, je ne sais pas. Même ces sentiments à mon égard, j’en avais foutrement aucune idée. Des restes d’un amour perdu ? De l’amitié ? De la convenance. Non sans difficulté, je nous rapprochais du ponton de nouveau.

« Plonger en eau trouble pour faire face à la tempête… le pouvons-nous vraiment ? » La métaphore n'était pas bien dure à filer puisque c’était littéralement notre situation actuelle. Là pour être ballotté par les flots, nous l’étions. « Un mariage, ça veut dire accepter de tout encaisser à deux, de porter les peines de l’autre, de se comprendre… se réjouir ensemble, partager le malheur comme le bonheur. Pas forcément passionné…» Je lâchais un peu prise sur Isla, plus fatigué que ce je ne pouvais escompter des évènements depuis hier. « Sommes nous seulement capable de nous accepter l’un et l’autre ? »


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Orys Baratheon
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Hiding in silence, our fears become blame

Isla Chelsted & Orys Baratheon

Il ne revint pas sur le meurtre des hypothétiques bâtards adultérins, alors Isla pensa qu'elle avait pu, peut-être, le dissuader. Sauf qu'il insista sur les valeurs qu'elle évoquait, les valeurs de l'Empire. Elle lui lâcha, du tac au tac, l'air dur, avec un ton qui n'attendait pas de compromis, ni de réponse en fait.

« L'honneur, la famille, l'humanité ! ... Choisis celle que tu veux elles conviennent toutes. »

Il lui détailla les conséquences physiques de la naissance d'un enfant entre elle et Torrhen, et elle garda le silence. Evidemment, il avait raison. Même si il y aurait toujours moyen de trouver une quelconque justification au destin dragonnier contrarié, si ce n'était que cela qui le chagrinait. Mais elle comprit que ce n'était pas le cas, avec ses paroles suivantes. Est-ce que lui pourrait élever cet enfant s'il venait à naître ? Isla ne le savait pas, mais c'était un choix qu'il devrait prendre. Il le faisait passer pour une fatalité, quelque chose qu'il ne pourrait pas contrôler. Pourtant, il pourrait choisir comment considérer cet enfant. S'il le rejetait, il devrait assumer ce choix, et ne pas blâmer un quelconque destin ou tempérament. Mais il existait une réelle possibilité selon laquelle il ne l'accepte effectivement pas. Isla en prenait conscience, même si elle le savait au fond d'elle.

Elle se souvenait, de leur échange précédent à Fort-Darion, sur fond de fausse demande en mariage. Ils avaient parlé de futur, de mariage. Assez librement. Elle lui avait dit vouloir ne pas se remarier. Qu'est-ce qui avait changé ? Etait-ce le péril qui menaçait l'Empire, encore plus qu'avant ? L'incertitude de leur survie, au terme de tous ces affrontements, militaires ou politiques ? Ses sentiments pour Torrhen, plus forts qu'elle n'aurait cru de prime abord, pour ce qui avait commencé par un jeu du chat et de la souris ? La peur viscérale de devoir les enterrer alors qu'elle souhaitait l'exact opposé ? Si elle devait choisir entre un mariage bancal avec quelqu'un qu'elle aimait lui permettant de vivre son amour pour l'Empereur de façon pleine et entière, et un mariage raisonné mais dire adieu à ses sentiments... Le choix était vite fait, dans son esprit. Les conséquences, elle les connaissait. Tout ce qu'Orys lui avait dit, elle le comprenait. Elle le partageait. Et jamais elle ne lui imposerait une telle chose, même cela aurait pu être beaucoup plus facile de le faire et cela leur aurait évité de s'écharper, encore. Mais elle le respectait trop, lui et son avenir, son bonheur, pour ne pas lui parler de cette opportunité. Et leur relation, tout aussi étrange puissait-elle être, constituait en cet instant le rempart millénaire tenant bon contre vents et marées et lui donnant foi en l'avenir. Un certain avenir. Sans doute pas le meilleur. Mais clairement pas le pire.

Tout était question de choix, elle le lui avait dit également, à Fort-Darion. Avec les informations à sa disposition, avec l'état actuel de ses sentiments, elle se sentait suffisamment confortable pour le faire, ce choix. Rien n'était éternel, rien ne durait pour toujours. Pour autant, elle sentait une sorte d'immortalité dans leur lien. Elle ne pouvait pas l'expliquer. Il pourrait changer, ce lien, se transformer, renaître. Mais il serait toujours là. Orys venait d'attraper sa main. Isla eut un mauvais pressentiment, comme si elle était prise au piège, et elle ne put qu'étouffer un cri de surprise lorsqu'il la tira dans l'eau.

Le froid vivifiant lui mordit le visage, tandis qu'elle coulait presque, sous l'effet de la surprise. Sa main toujours dans la sienne l'attira à lui. Elle le vit lui parler, sous l'eau, mais dut fermer les yeux avant que le sel ne les détruise pour de bon. Elle s'accrocha à son cou, le laissant les remonter. Une fois à la surface, elle reprit de l'air, se mit à tousser, peinant à reprendre son souffle avec les vagues.

« Mais... Mais ça va p.. » commença-t-elle avant de boire la tasse. Et de tousser, à nouveau. « Ca va pas !? »

Elle était outrée qu'il ait osé la faire tomber dans l'eau. Bon, elle l'avait fait en premier, mais il l'avait mérité, c'était... différent. Trimballés par la puissance de l'océan, elle se concentra néanmoins sur lui, tandis qu'il lui parlait à nouveau. L'homme lui confirma qu'elle ne serait pas un jouet pour lui, et qu'elle comptait. Pour la première fois depuis leurs retrouvailles, elle était prête à y croire. Etait-ce la claque provoquée par la chute et la froideur glaciale de l'eau orageoise qui lui avait remis les idées en place, lui ouvrant une nouvelle perspective ? Elle attrapa le bois mouillé du ponton de ses deux mains pour s'y hisser. Ses jupons, froissés et trempés, semblaient peser une tonne, lui rendant difficile tout mouvement. Haletante, elle s'assit, observant Orys, toujours dans l'eau. Si il attendait qu'elle l'aide pour grimper, il pouvait se fourrer le doigt dans l'oeil jusqu'au coude !

De grosses gouttes coulaient le long de son visage, transportées par l'eau fraiche. Le vent était toujours aussi fort, lui glaçant les os. Elle retint un frisson, se débarassant alors de la surcouche de vêtements qui ornait le haut de sa robe, afin de pouvoir respirer. Les doigts rougis par le froid, elle les défit, les posant à côté d'elle, puis ramena ses pieds pour détacher ses chaussures, qu'elle posa aussi à côté. Enfin, elle détacha son chignon - qui n'en avait plus l'allure, entre le vent et l'eau - et essora un peu ses cheveux en les faisant passer par dessus son épaule et en les tordant entre ses doigts.

La jeune femme l'avait entendu parler, pendant qu'elle se débarbouillait. Elle ne l'avait pas quitté des yeux. Sa vision du mariage, elle la partageait. Ce n'était pas un engagement à prendre à la légère, ils le savaient tous les deux. Elle avait conscience de ça. Elle avait conscience de tout. Mais elle le choisissait, néanmoins. Quant à sa question pour savoir s'ils pouvaient se supporter... Elle haussa les épaules, croisant les bras contre elle pour se tenir chaud, lâchant une taquinerie qui aurait très bien pu ne pas en être une :

« Je pense que tes meilleures chances là-dessus sont avec moi. »

Qui d'autre pourrait tolérer ses frasques et son caractère changeant ? Elle le faisait déjà, depuis tout ce temps. Plus calme, à présent, elle quitta son regard et son sourire pour le reporter sur l'eau, à leurs côtés. Lui rappelant même parfois les falaises de Peyredragon, leur maison. Elles lui manquaient. Terriblement. Sa métaphore était bonne, et elle se laissa emporter.

« La tempête est déjà là, on l'a vu tous les deux pendant ces derniers jours. Il nous faudra être solides pour y faire face. »

Elle respira, doucement, presque douloureusement à cause de la piqûre du froid, encore vivace, qui ravivait l'irritation de l'eau salée dans sa gorge. Elle toussa, une nouvelle fois. Puis le regarda à nouveau de ses yeux verts, et posa sa main sur la sienne, encore plus froide.

« J'ai conscience de ce que je te demande, Orys. C'est beaucoup, et c'est insuffisant. Et je ne sais pas, si c'est la bonne solution. On ne le saura peut-être jamais. On a nos désaccords, aussi. Sur beaucoup de choses. Pourtant, j'ai la sensation que tous les deux, on pourrait y arriver. »

C'était le cas. Leur mariage s'il avait lieu, n'effacerait rien de leur passé et ne présagerait rien de leur futur. Ils auraient leurs lot de joies, de tristesses, de peurs, d'angoisses, de pertes, de deuils. Avec néanmoins la certitude de toujours pouvoir trouver quelqu'un avec qui les épancher.

« Mais le choix t'appartient, parce que jamais je ne te forcerai à prendre ce chemin. »

Elle n'avait pas plus les réponses que lui. Le Chelsted quitta son contact, ramenant ses genoux contre elle, les entourant de ses bras pour tenter de couper le vent qui s'abattait sur eux. Ses orteils se glissèrent à l'abri du bas de sa robe. Quitte à être honnête, autant l'être jusqu'au bout. Elle posa sa joue contre ses mains, tournant la tête vers lui. Ils n'en avaient pas réellement parlé jusque là, et elle ne savait pas à quel point ses paroles l'énerveraient ou non. Mais elle voulait être sincère, pour qu'il comprenne, un petit peu, le pourquoi de sa proposition.

« Je l'aime vraiment, tu sais. Je ferais n'importe quoi pour ne pas avoir à le quitter. Et c'est... terrifiant, en fait. »

Et égoïste. Lorsqu'elle aimait, elle ne choisissait pas ce qu'elle gardait, ou non. Elle voulait tout, ou rien du tout. Une démesure, elle en était consciente, et c'était peut être là son plus gros défaut. Des compromis étaient possibles, lorsque d'autres sentiments entraient en jeu dans cette grande danse incontrôlable. Pour autant, elle ne se sentait pas capable d'aimer Torrhen, de lâcher prise avec lui, tout en contrôlant sa fertilité et les potentielles conséquences, comme s'il fallait se cacher de quelque chose, comme s'ils faisaient quelque chose de mal. Bien sûr, elle avait conscience des moeurs, elle n'était pas stupide. Mais elle savait qu'elle aurait la sensation de se mentir à elle-même et de lui mentir à lui, si elle devait agir de la sorte. Alors que leur amour ne méritait rien d'autre que célébration. C'était également le cas pour Rhaenys et Orys. Jamais une telle force ne devait être cachée. Car c'était beau, et rien d'autre.

Les prochains mois lui diraient si elle faisait les bons choix. En attendant, elle faisait comme tout le monde : aussi bien que possible.

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HIDING IN SILENCE, OUR FEARS BECOME BLAME


«  It is not a lack of love, but a lack of friendship that makes unhappy marriages. »

L’humanité vraiment ? Elle était à ce point aveugle sur la nature de l’Empire ? Un démiurge qui ne trouvera satiété qu’une fois le continent rallié entièrement à sa bannière. Par la diplomatie, un peu, mais surtout par la force. Il fallait ne pas connaître la guerre pour dire une pareille connerie. Combien de temps mettrait-elle à comprendre avant de se rendre compte que sur les mains de son amant et de son possible futur mari, il y avait le sang de centaines si ce n’était de milliers de personnes. Et pas forcément des raclures. Mes mains avaient déjà tués des innocents, c’était un fait impossible à remettre en cause. Des godelureaux parfois même qui ne se trouvaient pas au bon endroit au bon moment. C’était eux ou nous. Alors un gosse aussi innocent soit-il, cela ferait-il réellement une différence ? Je ne savais pas si c'était ça le plus terrifiant. L’optique n’était pas suffisamment tragique pour me faire vomir mes paroles mais le doute était suffisamment précellent face à la rationalité pour ne pas réfléchir à cette hypothèse. Ce qu’Isla voulait, c’était ne pas tomber dans les bras d’un inconnu tout en conservant l'entièreté des avantages d’être la favorite de l’Empereur. Alors ce mariage, ça l’arrangeait bien dans le fond. Il était même parfait. Et comme toujours le bon larron serait le même. Je ne décolérais pas me montant moi-même la tête. Mais Isla n’offrait aucune opportunité de me calmer.

Enfin… si. Me pousser dans la danse des flots grondants. La réplique ne se fit guère attendre trop longtemps, et l’occasion était trop belle pour être manquée. Elle m’avait rejoint, aidé par ma personne, tiré dans l’immensité saline qui s’étendait à perte de vue. La morsure du froid et les venues des vagues avaient refait tomber l’intensité de nos algarades. Enfin… pas tout à fait. L’îlienne avait déjà le comportement d’une princesse et visiblement ce bain improvisé ne convenait guère à sa petite personne. « Il faut accepter de recevoir ce qu’on offre à autrui. » Je n’avais pas pensé à tous les sous-entendus que cette phrase pouvait amener lorsque je la prononça. Ceci-dit, je trouvais qu’elle prenait un sens assez piquant, que cela soit pour ma camarade ou moi-même. Désormais nous étions deux, presque unis, dans un lieu glacial qui nous dévorerait si nous ne faisions pas chacun les efforts nécessaires. Cela aurait été rudement con que nous coulions et l'épitaphe sur la tombe n’aurait pas manqué d’être amusante. J’entrevoyais l’image d’Héléna en train de se foutre de ma tronche gaiement en lisant quelques mots malgré l’amertume de son regard. Fortuitement nous n’en étions pas là encore. Enfin… il fallait espérer sinon nous étions dans un pétrin encore plus grand qu'escompté. Quelques paroles furent lancées au gré des vagues, se perdant dans les alizés tonitruants de l’Orage. Rien n’avait de sens, pas même cette rocambolesque scène. Si nous jouions, ce jeu n’était pas vraiment des plus réjouissants. Autant faire du lancer de hache en étant chacun la cible de l’autre. Cela pourrait résoudre le problème de confiance réciproque de manière aisée ultimement.

Isla est la première à tenter de remonter avec ses vêtements trempés. Pas certain qu’il fasse beaucoup plus chaud en haut qu’en bas. Et allez savoir pourquoi, mais je me retrouvais en train de faire la planche, le dos contre l’eau, observant son visage à l’envers. C’était un peu bizarre, mais même sous cet angle là, les traits de son faciès étaient agréables à observer. Et les vêtements qui lui collaient au corps sublimaient ses formes. J’en étais presque à regretter qu’une vague ne vienne pas me faire cogner la tête contre un des piliers de bois du ponton. Je restais un homme simple, au moins un peu. Léger éclat de rire à sa proposition qui me fit dégonfler mes poumons d’air, manquant de me faire boire la tasse. « Te voilà bien présomptueuse pour quelqu’un ayant refusé une première fois de devenir Princesse de Peyredragon. » Pas de critique, un constat. Je me retournais pour venir me raccrocher au ponton. Remonter ne fut pas tâche aisée notamment à cause de ce bras droit qui ne manqua pas de conduire ma tête sur le bois dans une position peu agréable avant de finalement parvenir à me redresser de manière assez peu disgracieuse. La brise maritime vint frapper mon corps de plein fouet mais ironiquement, la sensation de froid était similaire à la chevauchée de Meraxès sous la pluie. C’était encaissable, pour le moment du moins. Elle filait ma métaphore, et je poursuivais sur celle-ci. « Elle est là certes, mais nous sommes au cœur de celle-ci, protégé encore de ses vents les plus violents. Traverser celle-ci sera une toute autre paire de manches. » Pour Isla le pire était le présent, pour moi c’était l’avenir, des visions antagonistes qui expliquaient partiellement les mécompréhensions entre nous deux.

Ses mains vinrent se poser sur les miennes. Et ses propos me firent bouillir. D’agacement un peu. Lorsque j’avais fais ma demande, si je me souvenais bien -ce qui n’était pas dit même si j’espérais que ma mémoire ne soit pas si volatile-, je lui avais offert des ouvertures. Un délai sur sa réponse, une porte de sortie vers un refus. Un moyen de briser la solennité de l’instant, de réfléchir sur cette proposition. Or, ce que je pressentais là, c’était l’empressement soudain de vouloir sauver son amour pour Torrhen et son confort de vie. Je savais que je ternissais le tableau dans l’objectif de contenir tout rapprochement. Ce n’était pas une décision réfléchie qu’elle prenait. Ce n’est pas en une dizaine de minutes qu’on passe d’un refus à un grand oui pour ensuite s’apitoyer d’un non. Cela n’était pas possible et ce paradoxe la rendait aussi insupportable que pimpante. Parce que dans le fond, comme chaque membre du quatuor, l’îlienne essayait de conduire la situation à une résolution positive. Le sang-froid de Torrhen et son faux pragmatisme, la perte du sentiment de vitalité de Rhaenys, mes éclats de colère… Il n’y avait pas de solution. Chacun essayant de tirer la couverture à soi, par une forme d’égoïsme propre à chacun, guidé par une peur fiévreuse de l’abandon dans un monde courroucé par une interminable guerre qui n’offrait aucune réjouissance envers l’avenir. Oui des compromis étaient nécessaires, mais à quel point les amours se devaient d’être brisés pour parvenir à un équilibre. N’avions-nous pas déjà suffisamment entretenu un cercle vicieux qui ne ferait que se renforcer par un mariage entre Isla et moi ? Mon dessein, celui que j’avais imaginé avec Rhaenys, était de profiter de notre amour fort temporairement, jusqu’à ce que les devoirs me guident sur d’autres chemins et que finalement, nos passions rejaillissent lorsque de nouveau nous nous rencontrerons. Une distance pour se soigner de nos maux, pour renforcer ce que nous étions l’un pour l’autre. Et Isla par son acceptation de la proposition de ma sœur rendait caduque mon hypothèse. C’était ça, finalement mon problème avec cette nymphe ayant cédé aux sirènes de l’impératrice. Quelque chose que je n’étais pas prêt d’avouer, me souvenant trop bien de la porosité de certains échanges. Cette confiance, en ayant une part de responsabilité dedans, elle n’existait plus.

L’îlienne se recroquevilla sur elle-même avant de poursuivre. Je considérais qu’elle faisait déjà preuve d’une meilleure honnêteté cependant la voir ainsi me fendait le cœur autant que l’esprit. « Cela fait un peu mal de savoir que notre ex-future possible mariage revienne à n’importe quoi. » Léger éclat de rire. J’essayais d’être un peu drôle, parce que la suite le serait moins. « Je comprends ce sentiment. Je pense que je le connais aussi. Cette peur absolue d’un vide intérieur » Je m'abaissais à son niveau pliant mes jambes pour mieux l’observer. « Pour l’heure, ce choix ne m’appartient plus Isla. Je suis désolé. » Trouver les mots était un exercice difficile, impossible. Allons nous rétamer une fois de plus. « Lorsque je t’ai fait ma première proposition, ce n’était pas par devoir, par contrainte ou par acquis de conscience. J’ai fais un exercice d’honnêteté en t’expliquant mon erreur. Mais les mots étaient pesés, certes soudain, mais ils formaient une demande véritable et elle provenait de mon choix. Et je ne le considère pas comme une erreur avec du recul même si c’est loin d’être une réussite. » Le faible sourire sur mes lèvres s'éteignait et tenir son regard devenait difficile. « Là ce n’est pas notre choix. Mais une demande issue de la bienveillance de Rhaenys. Que tu as réfuté avant d’accepter. Ultimement, je l’ai refusé. » Et j’en assumais pleinement les conséquences. « Mon affection à ton égard dépasse la simple amicalité. Je ne connais pas la ténacité de mes sentiments à ton encontre, car ils sont à la fois vieux et neufs. J’ai crû un moment pouvoir faire revivre les songes d’un passé à tes côtés qui me manque cruellement. C’est bien là ma principale erreur, m’être accroché à cette éphémère relation passée sans en voir la globalité. » Soupir. « Je ne suis pas quelqu’un d’intelligent comme toi. J’ai suivi les ordres de Rhaenys te concernant, poursuivant également le chemin aisé de l’orgueil pour te blesser. Pour mieux couper les ponts rapidement afin d’éviter de compliquer encore plus la situation du couple impérial. J’avoue... » Quelques invisibles larmes s’échappèrent de mes yeux, camouflés par l’eau encore ruisselante sur mes cheveux sur mon visage. « ...  avoir été blessé par tes sentiments à l’égard de l’Empereur. Non par jalousie, mais parce tu as été incapable de m’en parler au moment fatidique. Je ne te dis pas que cela aurait tout simplifié… Encore moins que je n’ai pas ma part de responsabilité dans ce bordel car au fond de moi, je le savais. » Mais quand on était con, on le restait généralement. « Mais j’aurais préféré que tu m’en parles. Qu’une fois encore tu ne t’enfermes pas dans ce silence en espérant que l’orage s’égraine seul. » Comme autrefois, nous avions mutuellement répété les mêmes erreurs. Sans grandir.

« Nous ne pourrons pas avoir l’amour entier de nos âmes-soeurs respectives. J’en suis désolé, c’est impossible. Et on ne peut pas se prévenir d’un mauvais mariage, une fois de plus. Le nôtre pourrait nous apporter de la satisfaction, c’est vrai. Comme conduire à de plus grands malheurs encore. » Nous ne pourrons jamais prévoir l’avenir et ses tragédies cependant éviter de commettre les errements passés, oui.  « Si l’on ne prend pas garde, nos accordailles pourraient devenir une prison de plus. Un enfer dont le faix sera plus important que les éphémères retrouvailles avec les êtres de nos cœurs. Il faudra bien vivre ensemble, se supporter… et on s’en sort pas très bien là. » Je poursuivais cette espèce de monologue qui durait depuis déjà trop longtemps à mon goût. « De plus, nous pourrons être extrêmement dépendants du couple impérial sur bon nombre de sujets. » Et c’était bien tout ce que je ne désirais pas. Trouver l’équilibre entre proximité passionnelle et distance raisonnée. « Regarde, je parle de tuer un nourrisson innocent tandis que tu n’es même pas capable de me dire que je n’aurais pas à élever l’enfant d’un autre. » Désolant.

« Je ne veux pas avoir à te blesser davantage sans que tu saches que je t’aime. Et je ne veux pas que tu essuies plus de douleur à cause de mon comportement volatile. Si j’étais moins… moi ? Plus calme peut-être ?  Certainement aurais-je accepté sans réfléchir. » Mais ce n’était pas le cas. Sa demande m’avait enthousiasmé au fond, mais la peur avait pris le dessus. Je me relevais attrapant ses mains pour l’aider à faire de même. « L’on sera certainement mieux au chaud pour discuter de la situation… » Nouveau soupir. « On peut continuer d’échanger sur notre mariage, de faire prévaloir nos désaccords, nos envies. Et permettre la naissance d’un compromis, juste milieu, qui nous permettra de mieux envisager l’avenir. » Tant pour des questions pragmatiques que sentimentales. Je la serrais contre moi pour la réchauffer, reprenant la route.  « Là, tout de suite, parce que je t’aime, parce que j’ai envie de te montrer que je veux y croire… j’ai envie de t’embrasser. » Sur ce ponton, alors que le zéphyr hurlait, en risquant de refaire un vol plané dans l’eau, je m'exécutais.

Misère, je n’étais pas sauvable.

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Orys Baratheon
Orys Baratheon
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Hiding in silence, our fears become blame

ISla Chelsted & Orys Baratheon

Au-delà de leurs divergences certes nombreuses sur des sujets l'étant tout autant, cette discussion permettait également de se rendre compte de leurs différences quant à la vision de l'Empire. Si Isla l'avait rejoint par loyauté et amour envers Rhaenys, elle y croyait maintenant. Alors qu'Orys semblait plus réservé sur le sujet, plus désinvolte et désabusé. Après tout, elle n'avait pas mis les pieds sur un champ de bataille, et n'avait pas pu vraiment se rendre compte de ce que les valeurs qu'elle défendait voulaient vraiment dire, en bas, dans la boue, le sang et la mort. Et c'était précisément son idéalisme qu'Orys semblait détester. Ces différences seraient peut-être trop importantes pour un mariage tel qu'elle l'avait envisagé de prime abord.

Il se mit à rire lorsqu'elle le taquina, entraînant son sourire, léger à cause du vent qui la secouait de gauche à droite et les vêtements mouillés contre sa peau qui lui glaçaient les os. Il remonta sur le ponton, partageant son avis sur la tempête qu'ils évoquaient. Isla n'était pas d'accord avec lui, enfin, pas entièrement. La traverser serait une autre paire de manches oui, mais c'était justement pour cela qu'il fallait prendre les choses en mains. Ils pourraient rester ainsi, trimballés par le vent, les vagues, la pluie. Victimes d'événements qu'ils ne pourraient pas contrôler et qu'ils seraient obligés d'accepter. Ou bien, ils pourraient en sortir grandis, sous l'égide d'un partenariat inaltérable, d'une alliance qu'ils pourraient réussir à faire marcher, d'une façon ou d'un autre. Isla en était persuadée. Mais il semblait loin d'en être convaincu, de son côté. Le prince lui dit qu'il comprenait comme elle se sentait, et elle observa une seconde les traits de son sourire s'effacer. Elle redoutait ce qu'il voulait lui dire mais ne l'interrompit pas : toute cette conversation avait été à son initiative, il avait le droit de dire ce qu'il voulait, même si elle doutait que cela fasse grandement avancer le sujet de fond qui les avait réunis.

L'homme aux cheveux noir corbeau commença par réaffirmer que sa proposition initiale était venue d'un souhait, et non pas d'un lapsus non assumé. Il le lui avait déjà dit, aussi, elle commençait à le comprendre, même si le fait qu'il n'ait rien avoué spontanément à ce moment-là la laissait pantoise. Et c'était lui, qui lui reprochait de ne pas être entièrement sincère avec lui ? Il avait raison, cependant, lorsqu'il rappela que la proposition émanait de Rhaenys à la base. Certes, mais quel était le rapport ? C'était la même chose de son côté, si Torrhen ne lui avait pas demandé frontalement de se remarier, il n'aurait jamais pensé à Isla, de la même façon qu'elle n'aurait pas plus suggéré de l'épouser. Ce n'était pas parce que les demandes venaient de d'autres personnes qu'il fallait les rejeter. Du moins, s'il s'agissait d'un mariage politique et non d'amour, ce dont la Chelsted commençait à douter, au fur et à mesure qu'il dévoilait ses sentiments.

Comment avaient-ils pu passer à côté de tout cela, toutes ces années ? Ils avaient tous deux été happés par Rhaenys, toute leur jeunesse, et même encore aujourd'hui. Elle aurait pu s'offusquer, de sentir qu'elle était finalement le lot de consolation d'une épouse bien meilleure en tout point qu'il ne pourrait jamais avoir. Mais s'il fallait être honnête, ne le considérait-elle pas non plus comme un lot de consolation pour Torrhen ? A ceci près qu'elle n'envisageait rien de sentimental avec lui, ce chapitre était clos, dans son esprit. Tout était déjà si compliqué sans qu'il y ait besoin de rajouter cette variable là dans l'équation. Pourquoi y tenait-il autant, bon sang ?

« Tu sais très bien que je ne pouvais pas t'en parler, Orys. On ne s'était pas parlé, pendant tant de temps. Quand on s'est rapprochés, au Val, ma relation avec lui était encore toute fraiche, même nous, nous ne savions pas quoi en faire. Et je sais quels sont vos rapports. T'en parler aurait été gâcher toute chance de retrouvailles entre nous, et je ne souhaitais pas cela. »

Lui répondit-elle, sans se démonter, face à ses reproches. A l'époque, elle lui avait tout juste avoué la vérité sur son mariage, et cela avait déjà causé tant de remous que rajouter quelque chose aurait été folie pure. Sans compter que ce n'était pas un homme comme les autres, mais l'Empereur. Chaque rumeur, avérée ou non, pouvait avoir de sombres conséquences. Elle n'allait pas courir et le crier sur tous les toits. Même si ce n'était pas l'envie qui manquait.

« Pardonne-moi, Orys, si je t'ai blessé, ce n'était pas mon intention. Mais tu dois comprendre ma position. Je n'avais pas le choix. Tu vois rouge dès qu'il est dans l'équation. »

Isla doutait que ses excuses soient suffisantes, mais qu'aurait-elle bien pu lui dire à l'époque ? Elle prit soudain conscience qu'elle était sur un terrain glissant. Un mot de travers envers l'un pourrait se répercuter sur l'autre. Et inversement. Et Rhaenys, ultimement, gardienne de l'ensemble de leurs relations complexes. Et c'était ce qu'elle ne voulait pas. Blesser Orys, blesser Torrhen... Si elle les aimait tous les deux différemment, elle ne souhaitait en blesser aucun. La sentence qu'il prononça tomba comme un couperet : ils ne pourraient pas avoir l'entier amour de leurs âmes-soeurs respectives. Ce constat était difficile à comprendre pour Isla, et elle voulait le rejeter, car elle voulait croire qu'un chemin était encore possible, qu'un compromis existait. Lui n'y croyait pas, ou plus. Il avait repris la parole, détaillant de façon calme et méthodique les aboutissements probables de leur union. Des éléments factuels, mais Isla était restée bloquée sur sa première parole, qu'elle trouvait d'une violence inouïe. Comment pouvait-il abandonner tout espoir aussi vite ? Ils étaient tous en vie, tous volontaires à vouloir vivre ces amours. Pourquoi freinait-il des quatre fers ?

Il s'était redressé, et l'avait attirée à lui. Dans ses bras, elle était un peu plus à l'abri des assauts venteux de la mer orageoise. Et il la serrait fort, comme s'il ne voulait pas qu'elle parte. Son odeur lui parvint, ainsi que quelques gouttes d'eau fraiche qui tombaient de ses cheveux sur son visage, qu'elle essuya d'une main rapide. Ce qu'il attribuait à son comportement volatile, Isla le mettait plutôt sur le compte de sa désinvolture, de son mépris pour toute autorité qui le forçait à faire autre chose qu'il ne souhaitait pas faire. Sauf s'il s'agissait de Rhaenys, auquel cas il l'envisageait. De toute évidence, Isla n'avait pas ce pouvoir sur lui et ne l'aurait jamais. Mais s'il pensait qu'elle proposait cette union pour gagner la première place dans son cœur, alors il n'avait pas écouté. Et le fait qu'il la condamne sciemment à un mariage malheureux la détruisait. Il proposa de rejoindre la taverne, pour qu'ils puissent s'y réchauffer. Et sans crier gare, il se pencha vers elle pour l'embrasser.

La gifle ne tarda pas. Elle était partie presque toute seule, après une seconde de surprise pendant laquelle leurs lèvres étaient restées scellées. Puis Isla s'était écartée, le toisant d'un regard de feu. Il disait vouloir y croire ? Pour elle, c'était tout l'inverse. Une fois encore, ils ne se comprenaient pas.

« Non. »

Sa meilleure réponse à cela était de lui dire qu'il l'aimait, de l'embrasser ?! Après lui avoir dit qu'il ne pouvait pas l'épouser ? Et après avoir voulu l'épouser ? Cela n'avait aucun sens pour Isla qui pensait que l'amour ne devait pas être si compliqué finalement. S'il fallait faire tant d'efforts dans la douleur, alors peut-être que ce n'était pas la bonne solution.

« Tu trouves que la situation est difficile ? Alors très bien, je vais la faciliter pour toi. Si tu veux m'embrasser à nouveau, il te faudra m'épouser. Autrement, ça, ça ne peut pas exister. »

Les mots étaient durs. Mais le jeu était terminé. Il leur fallait grandir, et arrêter de reproduire les erreurs du passé. C'était ce qu'il voulait, alors très bien, c'était ce qu'il aurait. Elle reprit, croisant ses bras contre elle pour se tenir chaud, puisqu'elle avait quitté son contact.

« L'entre deux est exactement ce qui nous a mené jusqu'ici. Je refuse que cela continue. Cela nous blesse, tous. Il faut faire des choix. Tu as fait le tien. Je ferai le mien, avec la marge de manœuvre qui est la mienne. Maintenant, il nous faut vivre avec. »

Isla ne lui redemanderait pas. Elle était idéaliste, oui, elle avait le défaut d'avoir de l'espoir, oui, certains diraient même de l'abnégation, oui. Mais elle n'était pas aux abois et elle se débrouillerait autrement, s'il ne souhaitait pas répondre favorablement à sa main tendue. Il n'y avait rien d'autre à dire, finalement. Essayer d'entretenir une conversation qui ne mènerait à rien ne le servirait ni lui, ni elle. Autant enterrer la hache de guerre.

« Souviens-toi juste que j'ai essayé d'éviter ce qui arrivera. »

Quoi que cela soit.

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Where now the horse and the rider? Where is the horn that was blowing? Where is the hand on the harpstring and the red fire glowing? Where is the spring and the harvest and the tall corn growing? They have passed like rain on the mountain, like a wind in the meadow. + aeairiel.

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Isla Chelsted
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HIDING IN SILENCE, OUR FEARS BECOME BLAME


«  It is not a lack of love, but a lack of friendship that makes unhappy marriages. »

Les sillons de nos différences se dessinaient sous nos pas et ils étaient aussi nombreux que les stries des lattes de bois sur lesquels nous nous trouvions. La structure craquait sous les entrechocs des vagues et déferlantes de zéphyrs mais contre toute attente tenait. Contre vent et marées, cela résistait. Est-ce qu’une union avec Isla pourrait offrir la même sérénité ? C’était l’enjeu qui se dessinait au gré de l’évolution de la discussion, et après une baignade qui avait éteint (semble-t-il) nos ardeurs respectives, je déliais certains de mes doutes enfouis. Et sans grande surprise, une nouvelle fois des divergences toujours aussi marquées. Si je savais bien comme Isla le narrait, je n’aurais pas mis le sujet sur la table. Et l’excuse de la relation fraîche… Il s’était littéralement écoulé depuis les évènements… quoi ? Deux semaines ? Tant de choses se sont bousculées si puissamment en deux semaines. Inutile de revenir dessus, c’était possible après tout. Cependant la seconde partie me restait bien plus en travers de la gorge. Tout gâcher… voilà qui sonnait comme de mauvaises paroles. « Pourquoi donc tout gâcher ? Cela aurait éteint des sentiments précoces sans qu’il n’y ait plus de conséquences. » Merci la confiance.

De nouveau, des excuses qui sont pimentés par un reproche que je ne considérais pas juste. Je voyais tellement rouge dans l’équation avec lui qu’on avait été frères d’armes et qu’on ne s’était jamais entretué hormis par quelques regards. Tant qu’on ne venait pas me chercher, je n’allais pas recueillir les problèmes. Idiot mais pas fou. Pas trop disons. Et le propos était infantilisant un peu. Oui… mais. Que de paroles. Nul pour les trouver, nul pour les interpréter. Nul pour tout. Non sourire ça je sais encore faire. C’était là ma réaction face à cette discussion. Je ne comprenais pas et j’en étais trop ébahi pour que la colère n’émerge de nouveau. Elle, Isla, m’avait vu grandir avec Aegon et Rhaenys. Est-ce que j’avais créé des scandales à l’époque ? Non. Jamais. Certes, comme hier soir, j’intervenais dans des discussion qui s’imposaient à moi où j’aurais mieux fait de me carapater, mais par d’Arrax, je savais comprendre que je devais mettre le pas de côté et ployer l’échine. Je ne m’attardais pas plus longuement. Quelle image je pouvais bien renvoyer au monde. Celle d’un querelleur certainement depuis les célébrations de Fort-Darion.  

Tout marin savait que l’air chaud des terres rencontrant l’air froid de la mer faisait naître la tempête et c’était ce qui se déroulait intérieurement. Fausse joie, tristesse rieuse, contrariété sur contrariété, contradiction sur contradiction, mes lèvres se posèrent sur les siennes. La réponse ne se fit guère attendre et elle fut cinglante -ainsi que juste-. Je ne l’avais pas volé celle-là, contrairement au baiser, ce qui me réjouissait un peu curieusement. Le ton de l’îlienne fut plus sec et tenace. Je crois bien que je l’avais une nouvelle fois énervé. Peut-être plus que tout à l’heure. Mais ça ne rompait pas grand chose en moi. Le propos suivant fut limpide, peut-être la chose la plus compréhensible depuis le début de notre conversation. Un peu d’acidité me rongeait. « Parce que nous marier ne maintiendrait pas l’entre-deux ? Pardon entre-quatre. » Qu’est-ce qui changerait fondamentalement ? Isla était incapable d’en expliquer les bénéfices ou les épreuves. Elle ne voulait pas aborder le sujet soit. C’était son tracas, plus le mien. Les paroles étaient dûment ancrées. Légère risette. « J’ai fais le mien à l’instant, tu as raison. » Peser les mots, peser les mots… ohh et puis zut. « Je reste sur ma position ancienne. C’est non. » Sauf qu’à sa différence, je justifierais mon affirmation.  « Et j’ai même l’audace de t’expliquer pourquoi. Je peux vivre d’un mariage sans amour. Me contenter d’un rien. De survivre à la proximité incandescente de Rhaenys et du givre sombre de Torrhen. Parce que les deux sont impressionnants, charismatiques, luisants.» Ouais je suis capable de faire des compliments à Torrhen sans épée sous la gorge. Et sans faire d'efforts. Incroyable. Westeros va s’en trouver fracturé par un nouveau détroit. « Je choisis de vivre. Pour moi. Pas pour autrui. Alors oui, plonger dans l’inconnu le plus incertain ne me parait pas une mauvaise idée. C’est même plus rassurant que de revivre inlassablement ce qui se déroulera encore et toujours si on ne prend pas garde en maintenant notre carré vicieux. » Les zéphyrs hurlaient tandis que je tonitruait, non pas de colère, ni d’agacement ou de peur, mais simplement par nécessité de me faire entendre. « Prendre ta main dans ces conditions serait aller sur un chemin connu. Accepter ta proposition sans réfléchir à une échappée vers l’inconnu et l’imaginaire, reviendrait à tuer tout espoir. Les miens. Mais les tiens seront intacts au moins. Enfant capricieux que je suis. » Parce que celle-là je m’en souviendrais aussi. J’haussais les épaules. Les mots étaient probablement frappants ou pas, je n’en avais plus grand chose à faire. « Comme beaucoup de soldats, j’ai choisir de prêter serment à l’Empire. Cela veut dire offrir sa vie pour ce dernier. Comme la plupart des braves dans les tentes des camps de fortunes de l’Orage, sans aucune hésitation, si le dilemme de la vie s’imposait entre celle de l’Empereur ou la nôtre, c’est bien la première que je sauverais. » Ferme et solide sur mes appuis. Aucun ressentiment ne viendrait entraver ce serment sacré. Aegon m’avait fait chevalier du dragon, seule la mort me libérerait de cette promesse. Rhaenys en épousant Torrhen avait ravivé ce dogme. Qu'importe que je l'apprécie ou non. « J’ai toujours offert la gageure d’une loyauté sans faille à l’égard de mes proches et de ceux que je servais. Mon existence appartient à l’Empire. Cependant il est hors de question que je me marie à ce dernier ! » Comprendra qui comprendra. C’était une fureur qui s’éprenait de moi, pas celle issue de la colère, mais celle d’arracher la vie pour s’en saisir pleinement.

« Je suis peut-être instable… c’est vrai. Mais on ne me rend pas la tâche aisée. Con fini certes mais j’ai au moins le courage d’aller au bout. Permets-moi d’émettre une hypothèse qui j’espère sera fausse. » Je n’attendais de toute façon pas son avis. Et là je savais que je jouais à un jeu dangereux. « Tu n’es pas prête à faire de compromis parce que tu penses qu’une union avec moi permettra d’apaiser tes peurs et de vivre pleinement l’amour que tu as pour Torrhen. Tu ne veux pas discuter d’un contrat de mariage parce que tu as conscience de ne rien avoir de plus à me proposer. Alors demander un choix absolu, manichéen, oui ou non, c’est se rassurer. Tu espères que par devoir… non pire, amour pour Rhaenys je cède. Et rien que de le dire, je m’en veux. Parce que tu n’es pas comme ça mais c’est là les sentiments qui m’habitent à ton égard. » Et ce baiser pour la faire taire, toutes ces paroles conciliantes pour tenter d’éteindre l’incendie de mes propres doutes. Douloureuse était la situation. Les émotions pouvaient être un poison et parfois il fallait s'en libérer. Une fois de plus étais-je en train de tout détruire ? Ce n'était pas improbable.  

« J’ai peut-être eu l’outrecuidance de dire que je tuerais des nouveaux-nés échappés d’une union illégitime, mais ce n’est pas moi qui suis prêt à sous-entendre à ma possible future épouse qu’elle aura à élever les enfants d’une autre. » Silence avant de reprendre.

« Souviens-toi que j’ai essayé d’éviter ce qui arrivera. » concluais-je en faisant la mimique de son propos précédent.

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Orys Baratheon
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Hiding in silence, our fears become blame

Isla Chelsted & Orys Baratheon

C'était trop. Trop de choses dites, avec ou sans animosité. Trop d'options, posées sur la table, et en même temps le rejet catégorique de la seule qui importait. Trop de tergiversations qui ne menaient nulle part. Exactement comme la veille, à la taverne, ou juste avant, dans la tente. Isla se sentait dépossédée de son propre corps, de toutes ses émotions. Et peut-être aurait-elle du l'être réellement, cela lui aurait évité beaucoup de peine, sans doute. Des tourbillons de vents venaient les frapper, ainsi que des tourbillons de questions et de remarques venaient lui écraser l'esprit. Elle ne savait même plus déceler le vrai du faux, dans ce qu'il lui disait. Elle ne savait pas s'il avait raison dans la façon dont il expliquait la situation, ou s'il exagérait, prenant des raccourcis qu'elle ne pouvait pas tolérer. Elle entendait, mais peinait à écouter, le souffle court, le cœur en miettes. Depuis le temps, elle aurait pensé finir par s'y habituer. Force était de constater que ce n'était pas le cas.

Orys lui préférait l'incertitude la plus complète, arguant qu'ainsi il préserverait ses espoirs à elle. De quels espoirs parlait-il ? Lorsqu'il osa lui parler de compromis qu'elle ne souhaitait pas faire, elle se tourna vers lui d'un seul geste.

« Tu me demandes de faire un compromis sur la seule chose que je ne peux pas céder ! Soyons honnêtes, tu savais très bien que je n'accepterais jamais en toute impunité le meurtre d'un nourrisson parce que tu ne peux pas le supporter. C'est un accord que tu sais caduque, depuis que tu as amené le sujet sur la table. Et tu viens me parler de compromis ! »

Elle serra les poings.

« Je ne t'ai jamais rien demandé, Orys. Même lorsqu'on était ensemble, j'ai toujours pris ce qu'on me donnait pour ne rien regretter, je n'ai rien demandé en retour. Quand j'ai compris que Rhaenys avait des sentiments pour toi, je me suis écartée, vous laissant le champ libre. Je n'ai RIEN demandé à cette époque, et pas une fois depuis. J'ai accepté, j'ai toléré, j'ai même facilité... J'ai tout donné à Rhaenys, à Peyredragon et à l'Empire, moi aussi. Et tout ça pour quoi ? »

Pour qu'aujourd'hui, ils aient cette conversation. Sur ce ponton. Dans les terres de l'Orage. A deux doigts de la fin de leur amitié vieille de plusieurs années. Elle ne répondit rien à sa propre question, il n'y avait rien à dire. Et si c'était à refaire, elle le referait sans hésiter. Parce que le gain n'avait jamais été ce qui la motivait. Mais les attaques répétées envers elle de ces derniers jours le poussaient à tenter de prendre du recul, même si elle y arrivait moyennement. Qu'il en fasse sa propre réponse, puisqu'il était si fort pour toujours avoir le dernier mot. Mais Isla ne pouvait pas s'arrêter de parler. Tout comme Orys venait de vider son sac, elle se sentait dans la même humeur pour faire de même. Au diable les conséquences.

La voix enrouée elle reprit, le regardant droit dans les yeux cette fois, assumant ses propos :

« Tu veux que je te dise pourquoi je ne peux pas renoncer à cet amour ? Parce qu'actuellement, c'est la seule chose qui me fait me lever tous les matins. C'est grâce à lui que je suis là et que je continue, jour après jour. Le reste n'est que cendres et désespoir dans une boucle infinie dont personne ne peut s'extirper. Pense de moi ce que tu veux, que je suis inconsciente, égoïste, possessive... Je m'en fiche. La vérité est là. »

Qu'il s'en souvienne, à la prochaine altercation avec l'Empereur, qu'il était la raison pour laquelle Isla n'avait pas sombré. Plus rien n'avait de sens, à part cet amour qu'elle avait pour Torrhen, qu'elle ne cherchait ni à expliquer, ni à rationnaliser. Ainsi que cette lutte, éreintante, éternelle douloureuse qui rythmait leurs quotidiens. Alors cet amour, cette parenthèse de tendresse, elle l'accueillait à bras ouverts parce qu'elle lui faisait du bien. Un brasier crépitant et réconfortant au milieu d'une tempête qui déracinait tout. Et Isla ne pouvait pas en parler à Rhaenys, bien trop enfermée dans sa propre noirceur, ce qu'elle comprenait, et elle ne lui en voulait nullement pour ça. Elle ne disait rien à Torrhen non plus, qui avait suffisamment à porter sur ses épaules et qui n'avait pas besoin de sentir qu'une personne de plus comptait sur lui, surtout pas en ce moment. Et de toute évidence, elle ne pouvait pas non plus en parler à Orys, qui la considérait comme irrationnelle et précipitée.

Démunie, elle leva les bras, se présentant à lui comme elle était. Seule, frigorifiée, sans autre chose à donner que son corps et son esprit.

« Alors oui, tu a raison, je n'ai rien à t'offrir. Mais à une époque, toi non plus. Rhaenys a cru en toi et t'a donné un titre, que tu n'avais même pas cherché à obtenir. Je n'ai pas cette chance, je n'ai que moi. Dans toutes mes imperfections et mes défauts. Et de toutes les personnes au monde, je pensais si quelqu'un pouvait comprendre cela, c'était toi. Au lieu de ça, tu dis m'aimer, ce que je n'ai jamais demandé. Et tu me condamnes à la nuit, ce que j'essaye d'éviter. »

Où était cet amour qu'il évoquait ? Isla en entendait beaucoup parler ces derniers temps, mais elle ne le voyait pas pour autant. Sans compter qu'il avait été un bâtard. Il l'était encore et le resterait, d'une certaine façon. Lui qui savait ce que cela impliquait, pourquoi voulait-il l'infliger à d'autres ? Il évoquait le contrat de mariage dont elle ne voulait pas discuter, mais la vérité c'était qu'elle était prête à tous les compromis pour trouver un arrangement. Enfin, presque tous.

« Je ne t'ai pas proposé le mariage parce que je pensais que tu dirais oui sans réfléchir. J'espérais qu'on puisse discuter, et trouver un quelconque accord. Imparfait, oui, incomplet, sans doute. Mais un accord néanmoins, quelque chose avec lequel on pourrait vivre, tous les deux. Malgré tous nos désaccords, nous avons vécu une histoire. Si nous avons pu trouver un terrain d'entente par le passé, pourquoi ne le pourrions pas aujourd'hui ? Mais quand je t'entends parler de meurtre de nouveaux-nés, je... Il n'y a pas de compromis possibles à ça. »

Les yeux brillants de larmes, elle le regardait, détaillant sa propre vérité après la sienne. Il lui avait coupé l'herbe sous le pied, et avait décalé le débat sur autre chose avec beaucoup plus de valeur aux yeux d'Isla : leur complicité et leur amitié. Qu'en restait-il à présent ? Que des cendres, là aussi. Ou peut-être quelques flammèches qu'il faudrait raviver. Pour la nième fois. Mais Isla n'en avait pas la force. Surtout quand en face, il lui préférait la liberté et la vie qu'il vivrait, pour lui, et non pour les autres. Ce sentiment, malgré la colère qu'il provoquait en elle par égoïsme, elle le comprenait. Ils avaient tous les deux tant sacrifié. Qu'il veuille saisir la moindre opportunité pour s'en libérer, elle l'entendait. Même si cela la laissait elle, derrière.

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HIDING IN SILENCE, OUR FEARS BECOME BLAME


«  It is not a lack of love, but a lack of friendship that makes unhappy marriages. »

Déraison grisonnante qui battait le rythme de nos échanges qui n’avaient guère de sens. Si l’on était honnête, cela ferait déjà un moment que nous aurions dû arrêter de parler, d’échanger. Nous n’étions d’accord sur rien c’est vrai. Mais cela n’était pas un mal en soit, c’était même peut-être le gage d’une vigueur renouvelée. Non l’épine qui n’était guère ignorable c’était cette incompréhension latente. Celle qui parlait de fleurs, l’autre qui lui parlait d’armes, lui qui parlait de peinture, elle qui répondait par le théâtre. Les sujets étaient autres, plus graves -probablement pas- et plus piquants -oui-. Aucun glas de paix ne saurait être sonné, ni l’un ni l’autre n’étions prêt à faire ce pas là. Se défausser encore et toujours, c’était la solution du moindre mal. Le plus leste dans cette conversation, c’est qu’il était difficile de faire plus de dégâts sur mon âme. En fait qu’importait la résolution, tout serait sombre de toute manière. Pas de perspective joyeuse en vue. Cela ne servait à rien de refuser l’orage ou de le fuir. Il fallait mieux plonger dedans pour finalement revoir les premières gerbes solaires plus rapidement. Alors c’est ce que je faisais, quitte à recevoir quelques derniers éclairs, cela ne causerait plus grand mal. Les destins se liaient et se déliaient, c’était ainsi. Il n’était pas nécessaire d’accorder à cette réalité une consonance plus importante que ce que cela était réellement.  
 
J’écoutais ses propos dénonçant mon extrémisme premier témoignant qu’une partie de mes paroles suivantes s’étaient envolées comme les feuilles au début de l’hiver. Décidément, je ne savais pas exprimer les bons mots pour leur donner le sens voulu. Ou peut-être sous le coup des émotions n’avait-elle pas compris, ou faisait exprès de ne pas le comprendre. Les trois  peut-être, pour ce que cela importait maintenant. Il n’y avait plus que des ruines. Et je ne ferais pas l’effort, comme avec Rhaenys, de réanimer ce désert fumant. Non pas que l’envie me fasse défaut, mais il fallait bien un jour prendre son envol de ses tourments. La conversation ne serait pas éternelle mais elle durait plus qu’attendue. Sans réciproque. « J’essayais de te faire comprendre que nous devons discuter pour ne pas justement en arriver à pareille extrémité ! » Lorsque je la serrais encore dans mes bras ses mots auraient dû être limpides... je savais ma présence pertubante mais pas à ce point. La suite ne fut guère  plaisante. Isla n’avait jamais rien demandé. C’était peut-être bien ça le problème. Elle n’attendait jamais rien. De ce mariage proposé non plus. On en revenait à l’un de mes propos précédent, lorsqu’on n’exprime rien et qu’on laisse autrui deviner, il ne fallait pas s’attendre à forcément être entendue et comprise. L’îlienne confirmait au moins ma théorie sur les raisons de notre rupture. Consolation bien risible et dérisoire vu la situation.

J’hésitais à répondre à sa question sur un ton accusatif. Une relation avec l’Empereur, un poste clef dans l’Empire, et une demande en mariage à un vieux pote. Le tableau était noir et sombre waouhh. On en revenait à la solitude de tout un chacun, cette peur d’être délaissé par les autres. Pourquoi je n’en parlais pas ? Parce que c’était mettre en relief une vulnérabilité que je ne pouvais pas -non, plus- partager avec Isla. Un peu de sa faute, beaucoup de la mienne. Ne chargeons pas la mule inutilement. Puis les mots suivants me firent réviser mon jugement. Non c’était trop là. Avais-je seulement sous entendu à un moment qu’Isla soit contrainte de renoncer à son amour pour Torrhen… ça valait le coup de parler de mariage sans amour, d’assurer la tolérance à la tromperie, de soutenir des esquisses d’idées pour tenter de trouver un compromis justement au nom de cet amour pour le loup. Si nous n’avions pas ce passé commun, j’aurais songé à lui en coller une. Ce qui vaudrait mon arrêt de mort certainement. Nous n’étions plus à un degré d’hideux près. Souffler et faire preuve d’indifférence, indifférence nous avons dis. J’entendais les peines de peyredragonienne, elles frappaient sur mon être comme devait le faire ce zéphyr sur les murs et carreaux d’une maison. Simplement, pour fermer les yeux et dormir, il fallait parfois mieux ignorer les éléments auxquels on ne pouvait apporter de réponse ou de solution. Sous le vernis des belles tournures de phrases, d’un idéalisme trop lustré, voilà donc ce qui se trouvait.
 
Et les propos qui suivaient finirent de m’achever. Rien à offrir. Je ris jaune intérieurement. Non en effet, juste de l’amour, de la sympathie, des efforts pour que tout ce passe bien, rendre le quotidien moins dur, de l’amitié… C’étaient un poids sur mes épaules, immense, impossible à décrire, qui venaient de s’écraser sur ma risible personne. Ma vie se résumait donc à un titre hein. Un titre… Le Prince de Peyredragon… Quelle malédiction, une vraie tribulation, une saloperie de boulet à tirer. Je me demandais dans les histoires pourquoi les bâtards en venaient à aller chercher à renverser des royaumes. Est-ce que cela en valait vraiment la peine tous ces contes. Je la condamnais à la nuit. Soupir. Si je ne l’avais pas repoussé dans ses retranchements, certainement ce coup de surin… non depalache aurait été esquivée. Cela servait bien de se narrer à soi-même que j’étais devenu totalement insensible à ses mots quelques minutes auparavant. Qu’est-ce que cela pouvait faire un mal de chien.

Puis la conclusion. Quelques notes approximatives, et on était sur la même longueur de partition. C’en était risible. Revenait encore l’extrémisme du départ, le fruit de la discorde. J’avançais. « Tu te condamnes seule à la nuit. » C’était pas comme ça que je comptais débuter mon propos mais je ne savais même pas quoi dire. A ses larmes répondirent les miennes. « C’est vrai que tu n’as jamais rien demandé. Que par deux fois sans explication tu as tracé ta route. » Notre relation juvénile et les difficultés avec son époux. « Je m’excuse d’avoir des sentiments pour toi. Je suis désolé qu’à l’époque je n’ai pas été capable de te montrer ce que j’avais à offrir.  » Cela brûlait. « Accuse moi de tes maux si cela te fait te sentir un peu mieux. » Je passais devant elle, marchant à pas lent, vidé de toute énergie. « Par amour, j’aurais été prêt à t’offrir une relation régie par l’amicalité avec une distance. Une oreille attentive à tes turpitudes. De pleinement accepter tes sentiments pour Torrhen, ce qui est déjà le cas. Je n’ai rien à y redire. Certes, cela m’attriste mais c’est le jeu des émotions. » Évidemment que cette dernière me peinait cependant, revenir dessus ne servait à rien. Pitoyable ? Surement. Puis, ne pas partager le même lit était même plutôt un soulagement : mes crises d’angoisse durant les nuits demeuraient un sujet interdit. Néanmoins, elle ne pourrait pas vivre pleinement un amour entier. « Enfin, n’étant que bâtard auréolé d’une offrande de sa sœur, il y avait un titre de Princesse. » Puisqu’il n’y avait que ça qui comptait visiblement. Long soupir. Désormais il lui était bien inaccesible. Je pouvais me réjouir d’avoir voler ce dernier baiser, un baiser d’adieu de cet amour d’enfance qui se dissipait. « Je ne suis pas un prince charmant. Tu l’as dis toi-même, tu n’as rien à offrir en retour. Je n’attendais pas le prestige d’un titre, un héritage de richesses ou des terres fertiles. Pas même un amour réciproque. » Je me retournais vers elle, la distance nous séparant de quelques mètres. « Ce que j’attendais, personnellement… une amitié… ainsi qu’une famille qui partage mon sang. » Folâtre espoir. Rangeons les armes. La bataille était perdue mais c’était peut-être un plus grand bien pour la guerre en cours. « Tu peux utiliser mon propos extrême comme un fanal qui aurait empêché toutes négociations. De nous deux, il n’y en avait finalement qu’un qui était prêt à l’exercice des contreparties. » Un peu d'abattement, de la tristesse mais aucun regret.

« Par ailleurs, c'est sardonique qu'après une existence à ne m'avoir jamais rien demandé, tu te décides enfin à récrier quelque chose de ma part. » Je n'avais plus la force d'émettre une hypothèse sur le sujet ou même de justifier mon propos.

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Orys Baratheon
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Hiding in silence, our fears become blame

Isla Chelsted & Orys Baratheon

Lui répondre point par point ne servait plus à rien à présent. Ils avaient trop tiré sur la corde, chacun de leur côté. Ils pourraient peut être même recevoir une médaille, pour ne pas avoir lâché plus tôt le sujet et avoir continué à... A quoi, exactement ? Se dire des semi-vérités, ne pas se parler franchement ? Se faire mal, comme si mettre l'autre en péril pourrait atténuer ses propres insatisfactions ? Le regret, la douleur, la peur, le ressentiment... Tout s'était mêlé en un combo d'émotions indiscernables. Cela faisait bien longtemps qu'elle avait compris qu'ils étaient différents, et encore plus qu'elle ne savait pas sur quel pied danser avec lui. Un jour c'était blanc, le jour d'après c'était noir. Un jour il disait l'aimer, le lendemain il la blessait volontairement pour l'éloigner et simplifier cette équation que personne ne savait résoudre. Alors oui, elle avait eu l'audace de proposer une sortie, quelque chose qui n'aiderait peut-être qu'elle, mais qui aurait au moins le mérite de ne pas tellement blesser les autres. L'insulaire était sans doute allée trop loin dans ses paroles, ce qui ne lui ressemblait pas, elle qui était souvent calme. Mais elle devait reconnaître qu'elle l'avait dans la peau, que ce soit positif ou négatif, et chaque regard, chaque parole l'atteignait, comme une réminiscence de leur passé qui n'avait pas réellement eu de conclusion satisfaisante à l'époque. Il n'avait d'ailleurs pas réagi à ce qu'elle lui avait avoué. Le savait-il déjà ?

Ou bien n'en avait-il réellement plus rien à faire ? Il s'excusa de la portée de ses sentiments pour elle, lui proposa de porter le chapeau si cela lui permettait d'aller mieux. Elle secoua la tête. Elle n'avait jamais voulu qu'il prenne la responsabilité de l'échec de leur relation, des années auparavant, ni de l'échec de leur tentative de trouver un arrangement matrimonial, en ce moment même. Ils n'étaient que deux personnes campant sur leurs positions, le poids du passé les écrasant au sol pour les empêcher de prendre de la hauteur. Isla avait voulu lutter contre, proposer une échappatoire. Qu'importe si l'idée initiale n'était pas la sienne. Il ne fallait pas la rejeter pour autant. Et tout ce qu'elle avait récolté, cela avait été encore plus de douleur, d'incompréhension. Et elle était encore moins avancée qu'avant. Enfin si, elle savait maintenant quelle était la position d'Orys. En choisissant de ne pas lui mentir et de lui expliquer frontalement ce qui motivait sa demande, elle lui avait fait comprendre qu'il ne serait pas premier et qu'il devrait faire passer les autres avant lui. La chose qu'elle-même souhaitait sécuriser pour elle, à son détriment. Curieuse situation, finalement.

L'incompréhension se renforçait encore un peu, lorsqu'il détailla le marché avec lequel il aurait pu vivre. Elle reconnut dans sa description la seule chose qu'elle avait voulu instaurer mais qu'elle avait du mal transmettre. Une union fondée sur le passé, sur l'amitié et la confiance, plutôt que sur l'amour. Il lui parla d'une famille, qu'il voulait avoir, une famille de son sang. L'entendre le dire sous cette forme prenait tout son sens, à présent que les vagues successives des attaques semblaient se calmer, les laissant haletants, esseulés et indécis. Encore pire qu'avant la discussion. Elle n'avait rien dit sur le fait de porter ses enfants, parce qu'elle savait que cela ferait partie de l'accord. Mais elle était au centre de demandes qu'elle ne pouvait pas conjuguer : Torrhen, qui souhaitait la garder jalousement pour lui, y compris son ventre, comme il l'avait dit. Et Orys, qui voulait pouvoir avoir la chance d'avoir sa propre famille, mais qui ne voulait pas des enfants de Torrhen. Et elle avait le malheur de se trouver entre les deux, faisant un coup un pas vers l'un et blessant l'autre, et le coup suivant, un pas vers l'autre pour blesser l'un. C'était impossible. Cette fois les larmes coulèrent, lorsqu'il termina de détailler ce qu'il aurait pu envisager pour eux deux. Elle pleurait, à cause du trop plein d'émotions. Et elle pleurait également parce qu'elle se rendait compte que ce qu'il décrivait, c'était la plus belle chose qui aurait pu ressortir de ce mariage. Si seulement elle avait pu aller dans son sens, et lui assurer qu'aucun enfant ne naîtrait de sa relation avec Torrhen... Mais c'aurait été lui mentir, car c'était un sujet sur lequel elle ne voulait pas compromettre. Et c'était là que les ennuis commençaient.

Inutile de se refaire le déroulé, elle en connaissait l'issue. S'essuyant rapidement le visage du revers de la main, elle lui dit doucement, éreintée, ne sachant pas si le vent couvrirait ou non ses paroles :

« Tu semblais attendre beaucoup de choses d'un mariage que tu ne souhaites pourtant pas. »

Pâle aveu de défaite amère qu'elle ne pouvait qu'accepter. Les titres qu'il évoquait, elle non plus n'avait jamais couru après. Ce n'était pas l'important. Elle avait tenté de lui montrer les similarités entre le moment où ils étaient ensemble et maintenant. Pour lui montrer que la liberté qu'il évoquait ne concernait peut-être pas que ses épousailles, mais aussi la façon qu'il avait de considérer son service à l'Empire, ce service qui lui avait tout pris. Encore un acte manqué entre eux, elle n'aurait qu'à l'ajouter à la longue liste de tout ce qui était parti de travers depuis qu'elle avait fait le choix de rompre. Le choix peut-être à la racine de tout ce mal. Elle le pensait, ce qu'elle avait dit. S'ils étaient restés ensemble, tout aurait été bien différent aujourd'hui. Elle avait fait le deuil de cette relation - ou pas vraiment ? Devait-elle également faire le deuil de leur amitié, si complexe soit-elle ?

Il l'avait dépassée, et elle l'observa. La scène avait quelque chose d'instantané, et pourtant d'éternel. Comme une fatalité qui les avait poussé jusqu'ici, jusqu'à cet instant. Un moment dont elle devait se souvenir, même s'il lui brisait le cœur. Le dernier moment, peut-être, où ils pourraient discuter ainsi. Où ils pourraient discuter tout court. Elle poussa un long soupir, expulsant l'air par petits soubresauts de douleur. Isla ne croyait pas à la fatalité, mais aux choix. Ils pouvaient tracer leur propre chemin. Et Orys le savait aussi. Il avait simplement choisi de suivre le sien seul. Sans elle à ses côtés. Elle ne dit rien de plus, que pouvait-elle articuler d'autre ? Ses mots se retourneraient contre elle, encore. Et elle le blesserait, à nouveau. Et il la blesserait, en retour.

Alors elle détourna les yeux, de toute façon trop embués pour y voir encore quelque chose, et se retourna vers la mer. Elle prit une inspiration, rattrapant son vêtement pour le mettre autour de ses épaules et le serrer contre elle.

Là, là. Ca irait mieux. Plus tard.

(c) a m i t y



dark have been my dreams of late
Where now the horse and the rider? Where is the horn that was blowing? Where is the hand on the harpstring and the red fire glowing? Where is the spring and the harvest and the tall corn growing? They have passed like rain on the mountain, like a wind in the meadow. + aeairiel.

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Isla Chelsted
Isla Chelsted
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MessageSujet: Re: Hiding in silence, our fears become blame (An 2, Mois 6, Semaine 4) [Tour X - Terminé]   Hiding in silence, our fears become blame (An 2, Mois 6, Semaine 4) [Tour X - Terminé] EmptyMer 9 Aoû - 19:05

HIDING IN SILENCE, OUR FEARS BECOME BLAME


«  It is not a lack of love, but a lack of friendship that makes unhappy marriages. »

Une tragédie s’écrivait en cinq actes. Le premier part souvent d’un instant de bonheur. Notre relation juvénile dont les souvenirs avaient disparu depuis bien longtemps ne laissant que quelques maigres réminiscences. L’acte deux est la première mise en difficulté, l’avènement des non-dits. C’était les secrets du triste mariage d’Isla. L’acte trois se trouvait être les retrouvailles en deux scènes, qui se conclua par un nouvel espoir bien vite chassé. L’acte quatre venait de se dérouler à l’instant faisant monter l’intensité dramatique. Normalement l’acte cinq se concluerait par un mort. L’avantage du chemin prit, c’est que notre pièce s’arrêtait à l’avant-dernière partie et cela n’irait pas plus loin. Pour le meilleur peut-être. Cela ne servait à rien de forcer ce qui ne pouvait l’être, à part causer plus de grabuge encore. Trouver de l'optimisme après les entailles réciproquement infligées, c'était difficile. Mais on faisait avec. Le visage fouetté par le vent, les lèvres endolories, la chaleur d’une marque de main déjà balayée par la rougeur provoquée par la morsure du froid. Ultimement ce qui s’était joué là c’était toute la souveraineté du devoir sur nos propres vies. Je venais de tenter d’en échapper et cela avait été un magistral échec, mon inconscient me rappelant sempiternellement à ce dernier. Les clameurs n’étaient pas acquises, les mots ne valaient pas les actions et je ne connaissais que trop bien les chaînes qui encore brûlaient ma peau lorsque je tentais d’en réchapper.

Avais-je été honnête avec Isla ? Nenni. Des envies s’étaient mélangées à certains impératifs où l’orgue battant de mes sentiments n’avait eu de cesse de faire résonner sa disharmonie. Ultimement, l’essentiel n’aura pas tant été le chemin tortueux parcouru que le résultat obtenu. Nulle fierté, nulle sortie la tête. D’une certaine façon c’était une défaite, une de plus parmi la litanie d’autres. Cependant, la victoire était éclatante pour mon plus vieux serment. J’entendis ces dernières paroles poindre. « Un peu de bonheur. C’est vrai que c’est beaucoup. » Sourire crispé, regard sur la mer déchaînée avant de le faire retomber sur Isla. « On se revoit rapidement. » Mais sans mariage. Je tournais les talons pour suivre le chemin ramenant au camp. Plusieurs fois, l’idée de me retourner pour aller la cueillir dans mes bras vint me titiller mais finalement jamais le moindre de mes muscles ne concrétisa cette pensée ridicule qu’il fallait faire taire, étouffer, disparaître. Sans aucun scrupule. Regrets et remords seraient envoyés dans la fosse. Sans discernement aucun. Inutile d’agoniser longtemps des pertes, les nuits se chargeront bien de redonner vie aux monstres tombés en cours de route.

Bientôt les éclairs des terres de l’Orage ne seront plus que les murmures d’un conflit dévastateur où les hurlements et râles des soldats domineront souverainement ce territoire. Par les cieux, par la terre, par la mer, rien ne saurait être épargné. Le sang abreuvera les sols et les rivières se gorgeront d’une détestable teinte rouge. Quelques larmes viendront se joindre aux spectacles. Discrètes pour ceux dont le trépas est proche, hurlantes pour les blessés qui reviendront amochés. Ce spectacle aussi horrible soit-il me plaisait, et je vivais plus pour ce dernier que tout autre chose. Il n’y avait pas besoin de réfléchir, juste survivre. Rien à perdre, tout à gagner. Pourtant, c’étaient bien les visages de mes défunts camarades qui toujours revenaient me hanter le soir, qu’ils soient de Lancehélion, Buron, Wayfarer… la ripaille de leurs agonies s’immiscaient toujours parmi la kyrielle des cris des proches perdus. Devenus trop nombreux au fil des dernières lunes pour être comptés, rien n’importait hormis l’Empire.

Accepter Isla contre Torrhen reviendrait à accepter Rhaenys contre Aegon. Un air de refrain d’une vieille ballade d’amour. Ultimement, l’Empire avait besoin de sa tête pour continuer à fonctionner. Tolérer les accordailles avec Isla, même dans un mariage vidé de son sens en acceptant chacun de ses points, cela reviendrait à déstabiliser le sommet et par conséquent l’intégralité de la structure. En somme, depuis le départ je mentais, à Isla mais à moi-même également. Et certainement à Rhaenys aussi. Ce point de servitude absolu serait revenu comme un diktat, une oukase, une injonction sortie des méandres du passé comme pourrait le faire un dragon s’échappant d’une mer de nuage. Ce destin, le mien, était intimement lié à celui de l’Empire. Je pouvais périr, ce dernier survivrait. Mais s’il périssait, moi je ne survivrais pas.

Gémissement d’un esprit affaibli, mes pas devenaient plus légers, la fatigue offrant un cadre bucolique propice à la résurgence des spectres.

Il fallait être une merde finie pour traverstir les devoirs en espoir. Torrhen avait raison, comme trop souvent. C’était bien ces derniers qui finissaient par prendre le pas sur tout le reste. Un feu follet avait créé une bluette qui avait finalement réussi à faire ressurgir les songes d’un foyer pour des flammes. L’ambition avait été atteinte avec succès même si Rhaenys demeurait fébrile. Quant à Isla finalement, et un peu malgré nous, le lien avait été coupé. L’ordre que l’Impératrice m’avait donné, et qui n’avait pas été défait, était donc une pleine réussite. Gagner n’était pas toujours synonyme de liesse. Le serment, non… l’imprécation de servir avait dominé tout le reste.

Derrière l’ombre de l’Empire, c’était toujours celle d’Aegon qui existait. De ce frère perdu impossible à atteindre tant il était parfait en tout point. Une admiration telle qu'elle prenait le pas sur la jalousie ou l’envie. Sa place, pour rien au monde je ne la souhaitais. Les contradictions qu’il connaissait, oncques je ne les aurais supporté.  Et c’était exactement le même schéma qui s’était répété avec le vieux loup. Avant le départ d’Aegon, j’avais pris l’engagement de me battre pour l’unification du continent, quoi qu'il advienne, quoi qu’il en coûte. Ces vœux, bien trop pieux pour un homme comme moi, furent répétés à Rhaenys lorsqu’elle devint Reine de Peyredragon. Ensuite, c’est au couple impérial -après les déboires de Dorne- que ce jurement fut fait. Si jamais le trépas attendait l’une des figures impériales, ma fidélité resterait entière. Et si les deux disparaissaient, mes vœux iraient à mon neveu et ma nièce. Par formalité et par usage. Dans les faits il n’y avait pas besoin de ces supercheries.

Je jure fidélité à la famille Targaryen, obéissance aux volontés de mes pairs ; de ne pas m’écarter du droit chemin ou d’abandonner ceux qui m’ont recueilli ; de ne faillir en aucune raison qu’importe les circonstances ; de ne défendre aucune cause que je ne croirai pas utile aux ambitions des miens ; de la vie jusqu’à mon trépassement, je fais le serment de servir les idéaux de mes aînés.

Ces mots résonnaient encore et encore. Fil directeur d’une vie bien courte, qu’importait les évènements à venir, ils garderaient leur intangibilité.

Au sein même de l’Orage, c’est peut-être bien là que l’on verrait si le nom que m’avait offert Rhaenys était mérité. Barrière contre les Dieux. Parviendrons-nous à faire plier les zélés des Puissances Centrales ? A obtenir l’appui de la divinité capricieuse de l’Orage afin d’avoir des vents plus favorables pour les batailles à venir ? Nulle idée. Mais le cœur et l’esprit seront légers, prêt à s’engager une fois de plus dans ce qui sera être une nouvelle série de batailles dantesques.

Quel honneur plus grand y-a-t-il que de se battre pour les songes des siens ?



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Orys Baratheon
Orys Baratheon
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Le dragon noir

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