[FB An 1 - Mois 1] Promesse de liberté [Tour XI - Terminé]
Sujet: [FB An 1 - Mois 1] Promesse de liberté [Tour XI - Terminé] Ven 4 Aoû - 17:18
An 1 - Mois 1 Lin & Arianne Martell
En mer, le temps semble ralentir au même rythme que notre avancée contre les vagues. Cela fait maintenant plusieurs jours que nous naviguons. Plusieurs jours que je ne vois que l’eau à perte de vue, où mes pensées divergent sans cesse lorsque je n’écoute pas les bavardages de l’équipage ou que je ne prépare pas le souper. D’après le capitaine, nous sommes censés arrivés bientôt. N’étant pas une grande habituée de la voie maritime, j’ai mis un temps à me faire à ce balancement permanent et ainsi perdre cette nausée abjecte des deux premiers jours où je ne pouvais rien avaler. Il faut dire qu'être entourée uniquement d’hommes pour l’aller ne m’a pas aidé à me calmer. Je n’en dormais pas la nuit, serrant ardemment la poignée d’une lame non affûtée, par peur que l’un d’eux ne se faufile sur ma couche pour prendre ce qu’il désirait. Heureusement, les paroles d’Azar semblent avoir porté leurs fruits. Étant déjà achetée, cela aurait pu déclencher des conflits avec mon futur acquéreur.
Je ne saurais décrire mon état à l’heure actuelle, tant de pensées et d’émotions me submergent depuis que j’ai pris le large. Les peines du passé se mêlent à l’appréhension permanente de l’avenir. Plus je me rapproche de ce dernier, plus ce poids se renforce au fond de moi, comme si l’inconnu était signe de danger imminent. Pourtant, j’ai bien du mal à croire qu’il existerait quelque chose de pire que ce que j’ai déjà vécu. Voilà pourquoi j’ai cet infime espoir qui m’anime, m’excite à l’idée de découvrir d’autres horizons. Même si pour cela, je dois servir un autre Maître. Mettre à nouveau mon corps à l’épreuve, tout en prenant soin de celui-ci pour plaire. De toute manière, il ne pourra jamais faire pire que Simeon. Et sur cette terre inconnue, je n’aurais aucune attache, donc rien ne pourra me briser bien plus. Ce sera forcément bien mieux que ce que je laisse derrière moi.
Seulement, il y a un petit détail qui me perturbe à propos de mon acheteur. D’après les dires d’Arzan, il ne s’agissait pas d’un homme, mais d’une femme.. M’aurait-elle acheté pour une de ses connaissances ? Ou serait-elle une maquerelle ? Je n’en ai aucune idée, pourquoi serait-elle venue me chercher aussi loin qu’à Lys ? M’aurait-elle déjà rencontrée ? Mais j’ai ouïe dire, qu’à Dorne le peuple est très libertin charnellement. Serait-elle elle-même intéressée par moi ? Je lâche un petit soupir, tant de possibilités quant à ce qu’on me réserve.
- Terres en vue !
S’écria soudainement l’un des matelots, tandis que la cloche tinte bruyamment, me faisant tourner la tête de l’autre côté du bateau où effectivement la terre ferme se dessine à l’horizon. J’esquisse un léger sourire d’apaisement, enfin nous retrouvons la terre. Mon cœur palpite d’appréhension, puisque le verdict approche à grand voile. De grandes tours se dévoilent entourées de murailles au loin. Je remarque que l’endroit semble assez aride, peu de végétation me saute aux yeux. Compréhensible avec le soleil qui tape aussi fort, jusqu’à maintenant je ne le sens pas trop, grâce à la brise maritime et le voile sur ma tête, qui atténue la chaleur.
Nous rapprochant petit à petit, je décide d’aller chercher mes maigres affaires, rassemblées dans un baluchon. Il n’y a pas grand chose, rien que deux robes, un petit couteau et ma flûte. Loin était l'époque où je possédais bon nombre de choses. Retournant sur le pont, je me fais petite alors que les marins s’apprêtent à amarrer. J’aperçois alors sur le quai quelques personnes qui attendent. Parmi eux un guerrier, peut-être un garde ? Un autre homme est vêtu d’une longue robe de religieux. Puis, il y a deux femmes, dont l’une est bien habillée et fort jolie. Le traque me crispe alors, cette personne ne doit pas être n’importe qui .. Sans doute une noble, mais je ne comprends toujours pas pourquoi j’ai été achetée. Puisque je ne vois pas du tout cette jeune femme trempait dans le proxénétisme.. Et elle ne serait certainement pas accompagnée d’un religieux si cela était le cas. Bon sang, dans quoi est-ce que je suis embarquée cette fois ? Sentant ma respiration s’accélérer, je baisse les yeux et me concentre sur celle-ci, calmant par la même occasion mon rythme cardiaque.
Le bateau s’est amarré, je ne peux de toute façon pas faire demi-tour. Serrant ma besace entre mes mains tremblantes, je mets un pied sur le ponton pour les rejoindre. Je sens leur regard sur moi, je déglutis difficilement. Sans doute qu’ils ne s’attendent pas à une fille originaire des Royaumes de l’Est de l’Essos. Où nous sommes particulièrement typés, notamment par nos yeux bridés et notre peau blanchâtre. Je dénote complètement d’eux, qui semblent nettement plus bronzés que moi..
Me stoppant face à eux, je garde le regard baissé, soumis et je m’abaisse respectueusement comme on me l’a appris, en fléchissant légèrement les genoux et en inclinant la tête vers l’avant.
- Je vous salue ma Dame. Je suis Lin, votre dévouée servante. Me présentais-je en langue commune, d’une voix douce et contrôlée alors que mes ongles s’enfoncent dans le tissu de mon baluchon. Je rajoute en me redressant : J’espère ne pas vous décevoir.
Mon regard stationne vers le bas, ne montant pas plus que leurs souliers. L’appréhension ne me quitte pas, tandis que j’entends les marchandises des marins être déchargées dans mon dos.
Fleurissement du LotusComme la fleur de lotus qui naît de la boue, nous devons honorer les parties les plus sombres de nous-mêmes et les expériences les plus douloureuses de notre vie. Car ce sont elles qui nous permettent de donner naissance à notre plus belle personne.
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Sujet: Re: [FB An 1 - Mois 1] Promesse de liberté [Tour XI - Terminé] Sam 5 Aoû - 17:43
« Ton projet est folie », m’a répété Deria. « Tu vas considérablement t’épuiser », encore, m’a grondé Anders. Tu pourras t’assurer de ramener des alcools de cette région ? » , m’a glissé le plus jeune, Roward. Ce petit frère m’amuse toujours avec ses demandes subites, quoiqu’assez prévisible. Qu’importe ! Depuis les événements du banquet de Hautjardin, mes relations se sont tendues considérablement avec ma fratrie. Si nous avons arrondi quelques angles, je sens qu’une certaine distance s’est établie avec Deria et qu’une forme de déception habite le cœur d’Anders. J’ai besoin de m’adonner totalement et entièrement à un projet propre, qui ne nécessitera pas de consulter régulièrement le conseil princier ou ma fratrie, mais qui profitera toujours à la Principauté.
De nombreuses villes d’Essos se montrent très réfractaires à commerces avec nous suite à nos déboires, résultat à une baisse de nos revenus. Il faut donc chercher bien plus loin que Braavos et autres cités côtières ! De fil en aiguille, suite à un long entretien avec un Mestre et de multiples correspondances avec un second mestre de la Citadelle, j’ai obtenu quelques informations importantes vis-à-vis des zones reculées des terres d’Essos et au-delà. Il existe un empire majestueux et important aux alentours de la mer de Jade. Aucun royaume de Westeros n’a encore entamé le moindre pourparler avec ce peuple et est donc vierge de tout passif avec ledit continent. Malheureusement, ces personnes ne parlent pas du tout la langue commune de Westeros, et encore moins les langues disparates d’Essos. J’ai cherché durant de longs mois un profil qui pourrait m’aider à établir un premier contact, auprès des marchands d’esclave, des compagnies maritimes, des mercenaires ! Ce n’est qu’au détour d’une ou deux conversations fortuites avec un marchand lysien que j’apprends que mon bonheur est dans un bordel de Lys !
Les propriétaires du bordel ont très vite flairés le profit et ont été incroyablement rude en affaire. Evidemment, un tel marchandage peut choquer les bons gentilshommes et les gracieuses dames du Bief, de l’Orage et d’autres royaumes similaires, mais ils ne savent rien d’Essos. Là-bas, l’esclavage est encore pratiquée …. Et il faut parler en leur terme si on veut obtenir quoi que ce soit. Ce n’est pas glorieux mais ce n’est pas mon continent, ce n’est donc pas mes lois ! Il faut s’adapter, ou crever. Voilà tout. Après de coriaces négociations, nous nous sommes entendus à un prix commun – encore trop important, à mon humble avis – et surtout à la date de départ de la demoiselle. Nous avons fait au mieux pour choisir une période prétendue calme pour les voyages en mer, et avec l’assurance qu’elle ne sera pas touchée, malmenée ou mal nourrie entre la date d’achat et la date de départ. Étonnamment, si les marchands de produits sont assez véreux et peu scrupuleux, les marchands d’esclaves ou les propriétaires de bordel sont extrêmement probes à leur parole.
Finalement, tous ces efforts paient. Aujourd’hui, je vais découvrir la demoiselle dont j’ai payé la liberté à un prix très fort ! J’espère que je ne le regretterai pas ! J’aurais vraiment mal au cœur de tomber sur une sotte, et la condamner à un menu travail … J’invite un mestre, un homme d’armes et une servante pour aller accueillir ma future interprète, celle qui va me servir de contact entre l’empire de Yi-Ti et la Principauté. Lorsque l’étrange créature arrive devant moi et s’exprime dans la langue commune – quoiqu’avec un très fort accent, un mélange d’Essos et d’ailleurs -, je ne réponds pas immédiatement. Je l’observe de la tête aux pieds avec une très grande surprise. Elle est si menue et si petite ! Son grain de peau est splendide ! Sa peau est blanche, mais sans l’être autant que les Nordiens ou Fer-nés. Comprenant que mon silence va la gêner, plus qu’autre chose, je m’empresse de prendre la parole.
- Je m’excuse grandement pour ce silence, je n’ai pas l’habitude de recevoir et d’intégrer des dames d’Essos à mon service. J’ai été surprise.
Je m’exprime calmement, quoique en me parant d’un sourire chaleureux.
- Je me présente, je suis Dame Arianne, première née mais illégitime fille de feu Prince Nymor de la Maison Martell. C’est la maison princière de la Principauté, votre nouveau pays. J’espère que vous vous y plairez.
Je ne fais nulle mention à Lys ou au bordel.
- Avez-vous fait bon voyage ? Vous devez être épuisée par un si long voyage ! Je me rappelle de mon propre voyage jusqu’en Essos. Les premières heures sont excitantes, mais la mer et son calme a tôt raison de cet enthousiasme. Avez-vous pu vous trouver quelques occupations pour rendre la traversée douce ?
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Arianne Martell
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Sujet: Re: [FB An 1 - Mois 1] Promesse de liberté [Tour XI - Terminé] Dim 6 Aoû - 18:09
Je sens leur regard sur moi, mais je ne réagit pas. Je ne suis pas ignorante quant à leurs interrogations, leurs intérêts silencieux envers moi. De l’okiya à Pentos, jusqu’à Lys, j’ai appris à accepter les regards curieux. Tout ce qu’on doit être, c’est être belle, serviable, tentatrice et silencieuse. Même si c’est une chose qui me déplait fortement, je fais avec. C’est ainsi que je vis ma vie d’esclave, puisqu’il n’y a qu’ainsi que l’on survit. Je me contente du peu qu’on puisse me donner en rêvant inlassablement d’une vie différente. Je me raccroche aux derniers branchements de mon ancienne vie pour ne pas finir folle.
Mais .. Tôt ou tard, le poids de ma souffrance fera craquer cette branche, et je m’effondrerais une dernière fois. Comme une pomme tombant de son arbre avant de pourrir au fil du temps, je m’évanouirait comme si je n’avais jamais existé. Hélas oui, je n’accorde que peu de crédit à ma vie. Puisque si je venais à mourir aujourd’hui, cela ne changerait rien à notre monde. Personne ne me pleurerait, je ne suis qu’une étrangère où que j’aille. Je ne suis pas triste, si je rejoins les cieux, je n’aurais aucun regret à quitter cette vie sans saveur. Je suis seulement envieuse, de ce que j’aurais pu devenir si les événements avaient été différents autrefois.
L’angoisse grimpe en moi, alors que le silence me répond. Il n’y a rien de pire que le silence d’une personne. Car il peut cacher de sombres sentiments. La colère, le dégoût, le désir .. Est-elle déçue de moi ? Je n’ai pourtant encore rien fait. Serait-ce mon apparence ? J’ai crû comprendre de part les hommes que j’ai servis que je les captivais par ma beauté et ma douceur. Mais après tout, les goûts ne sont pas les mêmes pour tout le monde. Je raffole de bon thé, mais ce n’est pas le cas de la majorité.
Alors que le malaise s’insinuait en moi, mon acquéreuse prend enfin la parole. Celle-ci me rassura quant à son mutisme. Elle n’était donc pas habituée aux femmes de mon origine.. Fait compréhensible, l’Empire de Yi-Ti étant prospérant, peu de personnes hormis les marchands et aventuriers ne se risquent à quitter nos terres. Mais j’avoue que sa réaction m’a quand même un peu chamboulée. Entre son silence et ses excuses, je ne sais que penser. Elle semble être une personne bienveillante, je sens la chaleur dans sa voix, comme si elle me souriait gentiment. Mais j’ai assez d’expérience pour savoir que la gentillesse peut-être seulement une façade. Donc je ne me réjouis pas d’avance.
J’acquiesce donc, comme pour accepter ses excuses, esquissant un faible sourire qui s’évanouit rapidement. Je garde mon regard baissé en prenant une posture droite. Elle se présente alors, et je ne peux cacher ma surprise en apprenant son statut. Je ne m'attendais pas à ce que je sois achetée par une fille de Prince, l'équivalent d'un Roi par chez nous.. Ce qui me perd encore plus sur la raison de ma présence ici. Tant que je relève mon regard vers elle, croisant un instant son doux regard. Je me crispe à nouveau et rabaisse ma tête en me traitant d’idiote. Les esclaves ne doivent pas regarder leur Maître à moins qu’on leur autorise .. La respiration s’accélérant, je glisse mes genoux sur le ponton de bois et joint mes mains en signe de respect. Laissant ma besace s’écraser à mes côtés.
- Je vous prie de me pardonner pour cet outrage, ma Dame. Cela ne se reproduira plus, je vous le promet ! Déclarais-je affolée et d’un débit rapide.
J’ignore tout des bonnes manières à Dorne, mais cela ne doit pas être très éloigné de ce à quoi j’ai l’habitude, non ? Dans tous les cas, je préfère prévenir que guérir. Éviter une quelconque punition dès mon arrivée, et faire une bonne impression afin de m’attirer la sympathie de ma Maîtresse.
C’est alors qu’elle me questionne sur mon voyage, ce qui me désarçonne complètement. Je ne comprends pas. D’ordinaire, lorsque l’on rencontre son Maître, on établit les règles, les avantages, les habitudes et tout le reste … On ne s’enquiert pas de l’esclave, outre son état physique. Que suis-je censée répondre à cela ? Ne pas répondre signifierait que je l’ignore, cela n’est pas autorisé.. Je dois donc répondre un minimum ..
- O-Oui, je vous remercie. Je m’occupais de la cuisine pour l’équipage, et .. je jouais de la flûte.. Lui avouais-je d’un air incertain, le regard perdu cherchant un point fixe où s’accrocher pour ne pas paniquer plus.
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Sujet: Re: [FB An 1 - Mois 1] Promesse de liberté [Tour XI - Terminé] Dim 6 Aoû - 22:10
A peine nos regards se sont croisés, que la jolie demoiselle se crispe et brise immédiatement le contact visuel, fixant le sol. Ma surprise est grande. Ai-je commis un faux-pas inconsciemment ? Est-ce la manifestation d’un usage culture dont j’ignore tout ? J’essaye de retracer ces dernières minutes, tentant de déceler une erreur que j’aurais commis. Je repasse ces différentes scènes en boucle, mais je ne vois rien qui puisse justifier une telle attitude ! Je lui ai souhaité la bienvenue et je me suis informée de sa santé et de son bien-être. Il n’y a rien de mal, loin de là ! J’aurais très bien l’ignorer, voire même ne pas l’accueillir personnellement ! En termes de préséance – et malgré que je sois une batarde –, je suis son supérieure. Je peux agir comme bon me semble.
L’inconnue apporte une nouvelle confusion, lorsqu’elle s’excuse d’un outrage qu’elle aurait commis ou qu’elle me raconte ses responsabilités au sein du navire. Je ne lui offre que deux gros yeux ronds et interrogateurs. Par les Sept, de quoi parle-t-elle, enfin ! Nous venons à peine de nous rencontrer ! Qu’aurait-elle bien pu faire pour mériter ma colère entre l’instant où elle a mis pied à ce port et notre vis-à-vis ? Et, maudits soient ces marchands d’esclave et ces propriétaires lysiens ! Mon prix incluait que la demoiselle ne sert plus personne, à part moi – et donc qu’on la traite au même titre qu’une demoiselle de compagnie ! Ces gens vont m’entendre, je le jure !
- Je suis bien navrée que vous avez été ainsi malmené durant votre trajet ! J’avais bien signalé au capitaine que vous êtes une passagère de qualité, et non une quelconque dame !, m’emportais-je.
Je me mords presqu’aussitôt la lèvre intérieure. Cette menue créature ressemble à un petit chaton effrayé. Nul besoin que je rajoute un stress supplémentaire. J’enfouis donc cet agacement au plus profond de moi, laissant la rêverie, l’impatience et la curiosité reprendre les pleins droits.
- Par contre, pouvez-vous m’éclairer à l’outrage dont vous faites référence ? Je suis bien ignorante des us et coutumes de Lys, ou de vos terres natales, l’Empire de Yi Ti. J’ai grande soif d’apprendre.
Je tente de l’encourager, tantôt d’un regard doux, tantôt d’un sourire chaleureux, tantôt d’un ton rassurant.
- Que cherchez-vous aussi désespérément du regard ? Il est vrai que la Principauté de Dorne détonne de Lys. Mon dernier voyage au sein de cette cité libre remonte à bien longtemps. Elle doit avoir tellement changé ! Par contre, l’Empire de Yi Ti doit être bien plus différente. Je suis persuadée que la beauté de ce grand royaume doit dépasser toutes mes attentes, et imaginations !
Je ne sais pas encore sur quel pied jouer avec la demoiselle, tâtonnant le terrain. Est-elle plus à l’aise de se réfugier dans les souvenirs de ses terres natales ? A moins qu’elle n’ait préféré la compagnie de ses compagnes au sein du bordel de sa terre adoptive ? Les courtisanes ont rarement de jolies pédigrés. Certaines trouvent même plus de bonheur entre ces quatre murs de stupres, loin de la faim, de la misère et de la mort. D’autres, au contraire, subissent de telles humiliations qu’elles se meurent jour après jour.
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Arianne Martell
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Sujet: Re: [FB An 1 - Mois 1] Promesse de liberté [Tour XI - Terminé] Lun 7 Aoû - 20:35
Je ne sais pas ce que Dame Arianne souhaitait entendre, alors j’ai simplement dit la vérité. Outre la cuisine et la musique, il n’y avait pas grand chose à faire hormis écouter les pitreries des marins. Je ne m’attendais donc à rien comme réaction de sa part, et encore moins à ce qu’elle s’énerve ainsi. Je me fit encore plus petite que je ne l’étais, même si elle ne disait pas être en colère contre moi. J’ai assez d’expérience pour savoir que la colère finit toujours par tomber sur les petites mains.. Je jette un petit regard vers le bateau de mes compagnons de voyage et j’hoche négativement de la tête. Je tente alors de calmer la situation, bredouillant des paroles d’une voix douce pour ne pas envenimer les évènements.
- Ce .. Ce n’est pas ce que vous croyez ! Ils ne m’ont forcé en rien, je vous le jure .. M-Mais si je ne l’avais pas fait, nous n’aurions pas vraiment mangé grand-chose …
Je me retiens de faire une petite grimace au souvenir des repas des premiers jours, où nous mangions une bouillie à peine mangeable tant le goût se perdait. Les matelots n’étant pas de fins cuisiniers. Je ne le suis pas non plus, mais j’arrive à me débrouiller. Au début, je dois avouer avoir eu peur de monter dans leur bateau, mais absolument rien ne s’est passé. Certains se sont même avérés être sympathiques. Tandis que d'autres m'ignoraient totalement. Dans tous les cas, je ne souhaite pas qu'ils aient des problèmes par ma faute.. Ni que ma première rencontre avec ma maîtresse se finisse mal. D'autant plus que cette Dame n'est pas n'importe qui. J'ai l'impression que je vais devoir faire attention au moindre mot qui sort de ma bouche.
Lorsqu'elle m'interroge au sujet de ma soi-disante erreur, je suis dubitative. Serait-ce la première fois qu'elle a à faire avec une esclave ? Me suis-je inquiétée pour rien ? Gardant les genoux à terre, les yeux baissés, je triture mes mains, souhaitant déverser mon angoisse physiquement. Puis, je reprend la parole, incertaine.
- Hum .. Depuis que je suis esclave, on m'a appris que sans autorisation .. nous n'avons aucunement le droit de regarder notre Maître dans les yeux. Autrement, cela est perçu comme un signe de rébellion et de non respect de la hiérarchie.
Je n'ai point été préparé à devenir esclave, je l'ai appris sur le tas. Alors que j’avais été éduqué pour devenir une dame de compagnie sophistiquée, l’on m’a fait chuter de très haut. Dans l'incompréhension et la violence, j'ai dû m'adapter à un monde cruel. Un monde où j’ai autant de valeur qu’un objet. Je suis littéralement devenue un instrument que l’on manie comme l’on souhaite afin d’enrichir ou embellir mon propriétaire. Mais je n’ai aucune valeur en tant qu’être humain, personne ne se soucie du bien-être, du ressenti, des envies d’un esclave.
Elle reprit ensuite la parole, d’une voix encourageante, comme pour me pousser à la confidence. Me demandant ce que je peux bien chercher du regard. En vérité, je ne sais pas véritablement, juste quelque chose qui me permettra d’effacer mes émotions envahissantes, un point d’ancrage. Comme .. l’eau dansant au rythme des vagues, fouettant la berge de sa puissance. J’observe ses mouvements apaisants et hypnotiques, berçant mon cœur et évaporant mon anxiété. Ce n’est que lorsqu’elle me parle de l’Empire de Yi-Ti que je me replonge dans mes souvenirs d’enfance. J’esquisse instinctivement un doux sourire nostalgique, adoucissant les traits de mon visage torturé par mes émotions diverses. Qu’il s’agisse de son architecture, de sa grandeur, de sa végétation ou de sa culture, jusqu’à maintenant mon pays d’origine reste mon favori, loin devant Lys et Pentos. Sans que je ne le veuille, ou plutôt sans m’en rendre compte, les paroles s’extirpent de ma bouche, guidée par mon cœur.
- C’est un Royaume prodigieux .. Les cités prospèrent, et ne connaissent que peu la faim, les rues débordent sans arrêt de vie .. Au Printemps, la Mer de Jade se cache sous les milliers de fleurs de cerisier .. En Automne, elle se teinte de rouge .. On prie alors pour que le sang ne se mette pas à couler, pour que l’Empereur-Dieu soit de bonne humeur.. Au-delà des villes, la jungle est aussi vertigineuse que dangereuse, de la végétation la recouvre de la terre au ciel .. Je n'avais le droit de regarder qu'en haut d'une grande pagode. Puisqu'il est si facile de s’y perdre dans son immensité, mère disait que les monstres y habitaient .. Elle aurait dû savoir que ce n’était point de la forêt dont il fallait se méfier ..
Un bruit sourd se fit entendre derrière moi, et je reviens à moi. Clignant des yeux, comme si je sortais d’un rêve, je me rends compte de mes paroles. Je me tais alors, déglutissant difficilement en comprenant que mon Royaume me manque. Je me suis laissée emporter par mes émotions, par ma nostalgie, j’espère ne pas avoir choqué Dame Arianne ..
*Mots énoncés en langue Yi-tienne
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Sujet: Re: [FB An 1 - Mois 1] Promesse de liberté [Tour XI - Terminé] Lun 14 Aoû - 13:47
- Malgré tout, Dame Lin, c’est intolérable que vous avez été en charge d’une telle tâche ! Vos précédents employeurs ont largement manqué à l’une des clauses de notre contrat, laissant une liberté exagérée au capitaine et à son équipage. Si jamais ils ont exigé plus, ou ont manqué de respect à votre égard, faites moi savoir de ce pas.
J’essaye de maintenir mon calme mais la colère est bel et bien là. Je sais comment certains propriétaires de bordel traitent leurs filles, ou leurs garçons. Tous ne sont pas aussi attentifs et maternels que ma tendre mère. Un tel lien peut paraître improbable aux bourgeois et aux nobles. Ils peuvent se permettre de parler de pudeur, de scrupules et de moral, le ventre bien plein de pains, de viandes et de sucreries et la gorge bien irriguée d’une eau parfumée ou de vins. Ils ne comprennent pas qu’il n’existe pas de bon ou mauvais destin parmi le peuple. Chacun survit avec ses outils à disposition. Le forgeron a sa son fer et son four, le boulanger a sa farine et son eau, les filles ou garçons de petits vertus ont respectivement un charmant con ou une belle virilité. Ils en usent, en échange d’un abris agréable, de repas assurés, de la possibilité de dépenser, un peu, pour quelques bêtises et amusements et d’un lien fraternel, maternel ou romantique avec les travailleurs du bordel ou les clients – plus rare, et plus compliqué. Il arrive que certains rachètent leurs dettes envers ma mère et s’établissent ailleurs. Dans ces cas-là, c’est souvent l’effort commun d’un couple, déjà mariés ou qui vont bientôt se marier. Les cas où les départs sont spontanés et sans projet de long terme sont extrêmement rares, une preuve supplémentaire de l’inéluctable destin d’une fille ou d’un fils du peuple.
- Oh. Je comprends mieux votre posture et votre confusion. Mais vous êtes dorénavant affranchis. Vous êtes mon égale. Vous avez le droit de me fixer, de m’interroger, de me parler, de me complimenter …
Je tente d’apporter un peu d’insouciance et de légèreté. Cependant, je me rends compte du long chemin ardu qui m’attend avec ce bout de femme. Je me sens également extrêmement gauche en comparaison de la verve splendide de la demoiselle. L’excitation a pris le pas sur ma propre âme d’artiste, mais celle-ci s’éveille bien vite face aux délicieux propos de l’inconnue. Si elle est bien capable, elle sera assurément une compagnie extrêmement agréable. Elle pourrait même m’apprendre quelques airs, pas de danse ou mots ou expressions, de ses terres natales !
- Avez-vous connu uniquement la condition d’esclave ? Est-ce que vous en avez, au sein de vos terres natales ? J’aime croire que non, car vous peignez de si beau paysage et de si belles perspectives ! Mais, vous avez glissé des mots que je ne saisis pas. Ce n’est pas des mots de notre langue commune au Westeros, ni celle des terres d’Essos. Qu’est-ce ? Pourriez-vous également m’écrire quelques mots, pour que j’admire la beauté de ce nouveau langage ?
Je me rapproche d’elle, je glisse délicatement mon bras sous le sien et l’entraîne à ma suite. J’évite tout mouvement brusque et est attentive à m’éloigner au moindre signe de gêne ou de panique. Je ne désire ni la froisser, ni la paniquer, ni l’apeurée.
- Dites-moi, Dame Lin, que vous a-t-on dit exactement sur vos futures fonctions au sein de la Principauté ? J’ai la terrible sensation que vous n’avez été mise au courant de rien, absolument rien. Si c’est le cas, je pense que nous devons remédier à ce problème-ci avant de poursuivre notre conversation sur vos terres natales ou sur vos sentiments à l’égard de ces nouvelles terres. ..
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Sujet: Re: [FB An 1 - Mois 1] Promesse de liberté [Tour XI - Terminé] Mer 16 Aoû - 17:51
Décidément, je ne pensais pas que cette entrevue se passerait aussi mal.. J’ignorais que je n’avais point le droit d’agir comme je le souhaitais même à bord du bâteau de marchands.. Je ne pensais réellement pas à mal. Pourtant, en entendant les propos de ma nouvelle propriétaire, je sais que j’ai fait une bourde, et qu’elle n’est point ravie de la tournure des événements. Mes lèvres tremblent malgré moi, en terres inconnues, je ne souhaite réellement pas avoir des frictions avec celle dont je serais liée. Quelle angoisse .. Vais-je devoir de nouveau trouver mes marques à la dure ..?
- Je .. V-Veuillez me pardo-donner pour me-ma désobligeance, Ma Dame..
Bégayais-je, décontenancée d’avoir été réprimandé pour une faute dont j’ignorais l’existence. Pourquoi faut-il que mes rencontres avec mes nouveaux maîtres se passent toujours ainsi ..? Pourtant, j’avais ce petit sentiment que cette fois-ci ce serait différent, puisque ma propriétaire est une femme, et qu’elle m’a parlé avec une douce voix. Mais vraisemblablement, à nouveau, les apparences sont trompeuses, et je finirais punie bien trop tôt pour comprendre à nouveau mes erreurs.. De quoi s’agira-t-il cette fois ? Privation de nourriture ? Enfermement ? Drogue ? Fouet ..? Je tressaille rien que d’y penser.
Malgré cela, les paroles suivantes de Dame Arianne me noient davantage dans la confusion. “Affraichis” ? Qu’est-ce que ce mot au juste ? Je fronce ensuite les sourcils, ne comprenant pas bien ses paroles, serait-ce ma traduction qui serait faussée ? Vient-elle vraiment de dire que je serais son égale ? Je ne comprend rien, je suis perdue, que se passe-t-il ? Serait-ce .. Sa façon de me punir ..? Me faire espérer pour mieux me faire tomber ? Je sais que les Maîtres ont souvent des manières différentes d’opérer, la sienne serait-elle l’humiliation ? Elle attend que je me fourvoie, pour me rabaisser plus bas que terre ? Simeon aimait également cela en quelque sorte, il m’appâtait, me promettant de m’offrir certaines choses afin que je donne le meilleur de moi-même face à ses invités. Puis, il me rappelait quelle était ma place. Je tente donc de comprendre ce que peut bien penser cette femme, en voulant m’assurer de ce qu’elle me dit :
- Je ne comprend pas, ma Dame .. Que veut dire “affraichis” ?
C’est alors qu’elle change de sujet, souhaitant assouvir sa curiosité sur mes terres natales. J’essaie d’accumuler les informations qu’elle me livre afin de pouvoir répondre comme il faut. Elle mentionne les mots que j’ai prononcé en Yitish, puisque je n’ai pas la connaissance de ces mots dans le dialecte de Westeros, je l’ignore également pour le Haut Valyrien d’ailleurs.. Je ne sais pas si c’est puisque je manque de pratique dans ces langues, ou si ces mots n’existent que dans ma langue maternelle.
- Hum, pour vous répondre, il n’y a pas d’esclave dans l’Empire de Yi-Ti, les lois l’interdisent. Si des prisonniers sont fait, ils finissent soit exilés, soit.. exécutés.
Ajoutais-je en déglutissant. “Il n’y a plus d’espoir pour moi, alors sauvez mes enfants. Ici, ils ne survivront pas.” De mauvais souvenirs reviennent à la surface. Alors que j’apportais de belles fleurs à ma mère, je l’ai entendu discuter avec notre servante. Au soir, j’en ai parlé avec mère, elle m’a persuadé que j’avais mal entendu, et m’a bercé afin que je m’endorme. L’empire de Yi-Ti peut sembler être un lieu paradisiaque, mais en vérité, il n’est que le berceau des plus grands. De ceux qui se font appeler Dieux-vivants. Comme l’Empereur-Dieu lui-même, qui prend tout ce qu’il veut, sans rien devoir à quiconque. Si les esclaves n’existent pas à proprement parler, toute la population peut-être vue comme des esclaves à ses pieds, puisque tous le vénère et ne peuvent tenter d’attiser sa colère.
- Mais non, je n’ai pas toujours été une esclave, je le suis devenue il y a presque huit années. Et les mots que j’ai pu échapper viennent de ma langue natale, le Yitish. Si vous le désirez, je suis très bien capable d'écrire ce que vous me direz d’écrire.
Lui dis-je en reprenant un ton solennel, plus autorisé par l’étiquette. Un mouvement de la part de ma Maîtresse me fait tourner le regard vers elle, sans pour autant franchir la limite de son visage. Elle s’approche de moi lentement, et je me tend naturellement. Mais je ne dis rien, n’ayant normalement pas le droit de réclamer qu’elle reste éloignée de moi. Par surprise, j’inhale une petite bouffée d’air tandis qu’elle enroule son bras au mien. Dubitative, je la laisse me guider, mon cerveau cessant momentanément de fonctionner. Plus surprenant encore, elle m’appelle “Dame Lin”. Se moquerait-elle encore de moi ..?
- Euh .. Non, en effet, on ne m’a rien dit .. A part que vous étiez intéressée par mes capacités linguistiques .. Vous .. Vos clients sont-ils d'origines diverses ? Demandais-je, persuadée qu’elle gérait sans nul doute un bordel.
Fleurissement du LotusComme la fleur de lotus qui naît de la boue, nous devons honorer les parties les plus sombres de nous-mêmes et les expériences les plus douloureuses de notre vie. Car ce sont elles qui nous permettent de donner naissance à notre plus belle personne.
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Sujet: Re: [FB An 1 - Mois 1] Promesse de liberté [Tour XI - Terminé] Dim 20 Aoû - 17:48
L’incompréhension est totale et le quiproquo considérable. J’ai la terrible sensation de buter constamment à des murs friables, s’effondrant au moindre contact. La demoiselle est fragile, brisée par ses longues années de servitude et de mauvais traitement. Je le devine aisément à ses regards fuyants, à son ton tremblant, à ses gestes incertains ou encore à cet aura particulier, puant la crainte, la méfiance et la peur. Je ne suis ni son égale, ni son inférieure, ni sa supérieure : je suis un monstre parmi d’autres ! Mes soupçons se confirment lorsque la petite dame aux yeux d’amande m’interroge sur le terme « affranchi » ou sur l’origine de mes « clients ».
- Je ne suis pas propriétaire d’un bordel et vous n’avez pas été amené au sein de la Principauté pour servir de courtisane à des clients. D’ailleurs, nous nous dirigeons au palais royal, et non à un bordel.
D’une main, je l’invite à se dirigers vers une petite voiture tirée par des chevaux.
- En revanche, vos capacités linguistiques sont belles et bien la raison de votre présence. Vous allez m’aider à échanger avec l’Empire de Yi-Ti.
L’annonce est, peut-être gros, mais nécessaire. Je veux qu’elle ait, au moins, une bonne information – et la plus importante – sur laquelle triturer son cerveau durant les prochaines heures, jours, semaines, voire mois ! Bref, autant de temps qu’il lui faudra pour qu’elle surmonte ces traumatismes et m’accorde un soupçon de confiance.
- Je pense que vous et moi devons reprendre du début, car il y a de nombreux quiproquos.
Je l’invite à me suivre à l’intérieur du carrosse. Le Mestre et ma suivante se sont déjà installés.
- Je suis Arianne Martell, de la Maison Martell. Ma sœur est la Princesse de la Principauté, et règne en tant que Souveraine de ces terres. Je l’aide en tant que conseillère. Voici le Mestre Arthros, un homme extrêmement intelligent, maîtrisant de nombreuses langues : il sera votre professeur. Quant à cette demoiselle, elle est au service de la Maison Martell depuis une quinzaine d’années maintenant, et s’appelle Perle.
Le vieil homme offre un sourire chaleureux, l’amie malgré elle préfère afficher son air grognon habituel.
- Récemment, j’ai comme projet d’établir une entente commerciale entre l’Empire Yi-Ti et la Principauté. Malheureusement, la barrière de la langue m’empêche de m’entretenir avec eux. Vos gens ne maitrisent pas la langue commune du Westeros, ou la langue d’Essos, et nos gens ne maitrisent pas … le Yitish.
Je m’interromps, m’humidifiant les lèvres.
- Votre rôle est d’être l’interprète. Vous serez une femme libre, avec une solde mensuelle. Tant que vous accomplissez un bon travail, vous serez payées, logées et nourries au sein du Palais. Si vous échouez, vous serez congédiées. Evidemment, votre avis compte. Si vous vous plaisez parmi nous, vous pouvez rester. Si vous détestez, vous pouvez demander un congé.
Je me tais, cherchant à savoir si elle a tout compris.
- Est-ce clair ?, m’hasardais-je, lui lançant un regard circonspect.
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Arianne Martell
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Sujet: Re: [FB An 1 - Mois 1] Promesse de liberté [Tour XI - Terminé] Mer 23 Aoû - 20:26
Mes certitudes volent en éclat aux dires de Dame Arianne, tout autant que mon incompréhension accapare mon esprit. Si je ne suis pas ici pour servir un bordel.. Pourquoi suis-je ici ? Presque toute ma vie a été tournée vers le plaisir des hommes. Si l’okiya était différente de Pentos et Lys, l’objectif était fondamentalement le même. Les femmes y étaient au moins bien plus respectées, mais l’on devait cela au mode de vie Yitish. L’art et le respect primait sur presque tout. Mais même si nos avis comptait, notre travail était de satisfaire des hommes. Pourquoi serait-ce différent ici ..? Elle a d’ailleurs parlé d’un palais royal, instinctivement mes yeux s’élèvent vers les murailles que j’observais de loin en arrivant. Je ne pus m’empêcher de ressentir de la curiosité, autant pour ces nouvelles terres que par l’objectif de ma venue. Malgré cela, mon angoisse perpétuel restreint cette sensation, me rappelant sans cesse de garder l’esprit clair, de ne pas crier victoire avant d’en être certaine.
Nous nous rapprochons petit à petit d’une calèche, les détails sur celle-ci ne font que confirmer les paroles de mon acquéreuse. Ces arabesques dorés sur le bois, ces rideaux de belle qualité et l’étalon musclé prouvent bien la richesse de Dame Arianne. Alors que mes yeux furètent dans les environs, curieuse de mon nouvel environnement, j’écoute les dires de mon guide. Soudainement, mes yeux s’écarquillent de surprise lorsqu’elle m’avoue le but de ma venue. Échanger avec l’Empire de Yi-Ti ? Mes pas se stoppent un instant, avant que je ne me reprenne et que je suive la Martell. Que désire-t-elle avec l’Empire ? Souhaite-t-elle faire alliance avec eux ..? Non.. ils sont bien trop loin pour qu’une telle chose soit réellement profitable aux deux Royaumes. Je n’ose pas vraiment demander quelles sont réellement ses intentions à ce sujet .. De toute manière, je finirais bien par le savoir. Donc, ce qu’elle me disait jusqu’à lors n’était pas feint ? Souhaite-t-elle réellement que je sois .. son égale ? Je ne dois pas précipiter les choses .. Il faut attendre d’en entendre plus..
Dame Arianne me précise que nous devrions reprendre du début, j’acquiesce à cela mais ne comprend pas ce qu’elle veut dire par “quiproquo”. Je ne connais guère ce mot, mais ce n’est peut-être pas si important. Je grimpe à la suite de mon hôte dans la calèche, m’installant sur un des bancs. Je continue de tripatouiller ma besace, intimidée par la proximité avec ces personnes. Lorsqu’elle reprend la parole, je tourne ma tête vers elle, mes paupières papillonnent, hésitante à la regarder. Elle se présente à nouveau, mais avec quelques petits détails supplémentaires, puis me présente ses compagnons. Je me penche légèrement en avant et souffle :
- J-Je suis ravi de vous rencontrer, Mestre, ma Dame.
Je remarque du coin de l'œil que le Mestre me sourit, ce qui m’esquisse un petit sourire timide à mon tour. Puis, alors que la calèche se met à bouger, signe que nous sommes en route, Dame Arianne m’explique son projet commercial. Je comprends ce qu’elle me raconte, mais .. J’ai encore du mal à réaliser ce que l’on me propose. D’autant plus lorsqu’elle reprend et m’apprend que je serais une femme libre. Mon regard confus croise alors le sien. Etre une femme libre ? Retrouver ma liberté ? Travailler comme une civile ordinaire ? Je sens les larmes me brûler les yeux. Ce serait trop beau pour être vrai n’est-ce pas ? Ne plus subir ce que j’ai vécu, vivre comme je le souhaite ..
- Je ..
Les mots peinent à sortir tellement cette chance me semble si .. inattendue. La liberté me semblait tellement hors de portée jusqu’à maintenant. Mes yeux se plongent dans le vague tandis que mes lèvres tremblent d’émotion. Lorsqu’elle chercha à comprendre si j’ai bien compris ses paroles, j’acquiesce et baisse la tête.
- Tr-Très clair, Ma Dame. J-Je vous remercie pour la chance que vous m'accordez.
Ma voix se brise finalement, au même instant où la barrière de mes paupières cède, laissant glisser des eaux amer. Mes épaules tressautent alors que je sens l’émotion me submerger. Une émotion que j’ai sans arrêt étouffée, qui semble exploser une fois que l’espoir me récompense enfin. Je garde au maximum le silence, ne voulant pas attirer bien plus de pitié que je ne dois déjà en provoquer, ou agacer ma bienfaitrice si cela ne lui plait pas. Grâce à elle, je viens de m’échapper du cauchemar qu’était jusqu’à lors ma vie.
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Sujet: Re: [FB An 1 - Mois 1] Promesse de liberté [Tour XI - Terminé] Sam 9 Sep - 12:42
Promesse de liberté
Arianne Martell & Lin « AUX ALENTOURS DE LANCEHELION, AN 1 MOIS 1»
Les larmes de la jeune fille me désarçonnent. Je n’ai jamais été dans une telle situation jusqu’à maintenant, soit négocier le prix d’une vie pour aussitôt la libérer dès qu’elle touche le sol dornien. Toutes ces transactions humaines me sont étrangères. Elles sont propres à une culture par-delà les mers et océans, dont j’ai été témoin que lors de mes rares voyages. Maintenant qu’elle est une femme libre, que suis-je censée faire ? Est-ce qu’il y a un cérémonial à respecter ? Est-ce que j’ai manqué à quelques obligations inconsciemment ?
J’extirpe ma petite tête par la petite ouverture et ordonne au conducteur de s’arrêter. Aussitôt, j’invite toute la belle compagnie à quitter ce petit carrosse. Je ne la connais pas suffisamment, mais j’ai le sentiment qu’elle a besoin autant de solitude que d’espace pour savourer cet instant béni. Malgré cette certitude, j’ai cette curieuse envie de rester et de l’enlacer tendrement. Son regard, ses gestes ou ses paroles me sont si familiers. Je les ai tant vu chez les courtisanes du bordel. Elles désirent plus mais elles ne peuvent pas, frapper par la fatalité d’un destin injuste.
- Je peux rester et vous apporter mon soutien. Comme je peux sortir et vous offrir un peu d’intimité. Je ne vous connais pas assez pour anticiper vos besoins, ou les comprendre. Alors, dites-le-moi, sans honte et sans retenue.
Ma voix est un doux murmure.
- La mer est chaude et belle, sur nos côtes. Elle sait détendre les muscles et apaiser les âmes. Nous ne sommes pas pressés par le temps, ni par les obligations.
Je me tais, consciente que j’ai trop parlé, encore. Je ne saurais même pas dire si elle m’a entendu, ou compris. La petite porte entrouverte, mon regard glisse sur cet horizon bleuté. Malgré moi, je repense encore et toujours à ce jour funeste où j’ai, peut-être, perdu l’être le plus cher de ma vie. Noyé dans les flots de cette mer, anonyme parmi les écumes, j’ai failli à ma tâche la plus sacrée au nom d’un sang et d’une Maison. Ce bleu est un éternel rappel de mon possible péché. Il nourrit tout autant cette colère, cette peine et ces doutes empoisonnés. L’ironie n’en est plus grande lorsque je me baigne. J’aime m’y plonger tout autant que j’honnis. Le sentiment est mixte, malsain et étrange.
Un léger soubresaut de mon interlocutrice m’extirpe de mes pensées morbides.
- Sachez qu’un lit a été préparé pour vous, parmi les domestiques, au sein du Palais. Si vous désirez vous reposer, vous aurez tout le nécessaire.
Je me pare d’un sourire chaleureux, comme toujours, et attends patiemment sa décision. Les chambres individuelles ne sont réservées qu’aux plus prestigieux visiteurs ou aux membres de la famille Martell. Les pièces restantes sont partagées par un groupe – les domestiques d’une part, les gardes d’autre part etc … . Le statut de Lin est encore trop incertain pour que j’arrive à lui octroyer la bonne place. Ma petite sœur a été assez catégorique à ce sujet-ci : tant qu’on ne connait pas sa valeur, elle ne peut pas partager ces rares chambres avec les domestiques spécialement aux services de la famille princière – et donc proche des chambres et de l’aile princier. Je n’ai pas eu d’autre choix que de la placer avec les autres serviteurs.
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Arianne Martell
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Sujet: Re: [FB An 1 - Mois 1] Promesse de liberté [Tour XI - Terminé] Dim 17 Sep - 14:20
Lin & Arianne Martell
J’ai vécu beaucoup de choses, et si peu à la fois. L’étincelle de bonheur me semblait si loin, oubliant jusqu’à même cette sensation de bien-être, de vie et de joie. L’opulence, ma famille, l’élégance … Tout cela me semble si éloigné. Les visages de mes proches disparus s’effacent au fil des années, ne laissant que des doux-amers souvenirs d’une époque paisible. Mon innocence m’a été arraché bien trop tôt, et j’ai dû apprendre à faire avec. Ma chute a été lente, j’ai perdu de vue qui j’étais. Puis l'atterrissage a été brutal, me brisant en mille éclats. Naître esclave, c’est vivre l’intégralité de sa vie dans l’injustice, ils sont éduqués ainsi.. Le devenir, c’est la destruction d’une identité, d’une vie entière pour la jeter aux oubliettes. Avant mon départ pour Dorne, j’ai songé à mettre fin à ma vie de servitude. Alors que j’étais au bord d’une falaise, prête à m’effondrer sur les rochers, la pluie s’est arrêtée, le soleil est apparu et un vent chaud est venu m’étreindre. Je l’ai vu comme un signe, et je me suis accrochée un peu plus longtemps à la vie.
Et me voilà là, assise dans une calèche d’une étrangère me promettant ma libération. La gorge me serre, comme dans un étau, de légers sanglots s’en libèrent, m’arrachant mes bouffées d'oxygène. Je porte un main à ma bouche pour garder le silence, avant d’entendre la calèche s’arrêter et des personnes quitter l’habitacle. J’entend alors sa douce voix caresser mes oreilles de ses paroles encourageantes. Être seule ? Je me redresse légèrement et attrape sa main en tremblant. Mes entraves n’étaient jusqu’à lors que physique et mentale, mais je me rends compte, alors que mon corps se libère, que mes émotions étaient elles aussi en cage. Sans doute pour me protéger, ais-je tue cette humanité en moi, afin de ne plus ressentir cette douleur affolante qu’est l’humiliation et la perdition.
- N-Ne m-me lai-laissez pas toute seule .. J-Je vous en p-prie ..
Je suffoque presque en m’exprimant, mes larmes s’échappant de mes prunelles brûlantes. Je relâche la pression, n’essayant plus d’être silencieuse puisque cela s’avère bien trop difficile pour moi, et je m’en sens désolée pour cette âme bienfaitrice qui semble me tendre la main pour me sortir de mes abysses.
Sa présence a quelque chose de rassurant, est-ce par rapport à ses paroles ? Je n’en sers rien, mais au fil des minutes, je sens mon coeur et mes larmes se calmer, ainsi que mes tremblements. Je reprends une respiration plus calme et fini par essuyer mes larmes de ma manche, reniflant doucement. La tête me tourne un peu, sans doute à cause de cette délivrance émotionnelle. Lorsqu’elle me propose un endroit où me reposer, je redresse mon visage vers elle, osant l’affronter un petit instant avec mes yeux larmoyants et mes joues rosies par l’acidité de mes pleurs.
- Je vous suis pour toujours reconnaissantes, ma Dame.. Je vous servirais bien, puisque c’est tout ce que j’ai à vous offrir en retour.
Lui dis-je sincèrement, avant de baisser à nouveau les yeux, peu habituée à garder mon regard ainsi. Et je délaisse sa main en me mordant la lèvre inférieure quand je me rends compte que je la serrais toujours. J’espère ne pas lui avoir fait mal …
- J-Je vais mieux, nous pouvons repartir.. Je n’aimerais pas vous ralentir..
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Sujet: Re: [FB An 1 - Mois 1] Promesse de liberté [Tour XI - Terminé] Mar 10 Oct - 14:49
Promesse de liberté
Arianne Martell & Lin « AUX ALENTOURS DE LANCEHELION, AN 1 MOIS 1»
La demoiselle ne me rejette pas. Au contraire ! Par des gestes et des mots, elle exprime son souhait que je reste et l’accompagne dans cet instant important. Je m’exécute, de bon cœur. Je me glisse à ses côtés, enroule mes bras tout autour de ses épaules et pose ma tête sur la sienne. Dans cette position-ci, je patiente. Je ne compte ni les secondes, ni les minutes. Je me concentre uniquement sur son souffle et le rythme de son cœur. A mes yeux, le temps n’a pas de valeur, ou d’importance. Cette notion éclipse le présent, nous plongeant dans les abimes du passé et dans les angoisses du futur.
Finalement, elle bouge son petit minois, relève la tête et me fixe. Je ne brise pas ce contact visuel, quoiqu’essayant d’être aussi avenante que je le peux au vu des circonstances. Ses paroles me surprennent, autant qu’elles me touchent. J’aimerais autant la serrer furieusement dans mes bras, que la gronder. Je ne l’ai pas amené d’Essos pour en faire une servante. Elle est une femme libre, ayant le droit de choisir son propre destin dorénavant. Pourtant, je n’en fais rien. Je comprends qu’elle est déjà bien chamboulée et, surtout, qu’elle est marquée par de vieilles coutumes.
Il faut du temps pour apprivoiser sa liberté.
- Faisons de notre mieux, Dame Lin, pour servir Dorne et, surtout, la Maison Martell !
Je lui souris, pleine de confiance et d’aplomb.
- Vous êtes ma seule préoccupation de la journée, Dame Lin. Restons ainsi encore un peu, voulez-vous bien ?
J’ai connu bien des tourments par le passé, tels que la solitude ou l’humiliation. Je me souviens encore des traitements injustes de ma belle-mère ou de ma première relation non consentante. Il n’est pas rare que j’en fasse des cauchemars, encore aujourd’hui. Pourtant, malgré la récurrence des punitions de la défunte mégère ou mes relations dégradantes avec certains hommes, les conséquences n’ont jamais été les mêmes.
Seule, je chute dans les pires abysses et me relève très difficilement. L’alcool, les pensées noires ou les idées les plus idiotes sont légion pour tuer tous ces monstres imaginaires ou réels. Accompagnée, cette compagnie apporte un baume au coeur et m’aide à me relever, me protégeant de toutes nouvelles attaques, prenant soin que je récupère et guérisse de mes blessures. Je ne veux pas que Lin traverse, encore, ces ténèbres par ses propres moyens. Je souhaite qu’elle s’appuie sur d’autres personnes, celles qui lui veulent du bien.
Ce soudain intérêt n’est pas simplement commercial. Il est sincère. Quelque part, son cœur fait écho aux miens. Il m’invite à me rapprocher de la douce demoiselle et l’aider à guérir et à se relever. Je le sens dans mes tripes.
- Soutenons-nous mutuellement, dans l’adversité comme dans nos plus grands bonheurs.
Si la formule peut être trompeuse, davantage dite entre un époux et une épouse, je la juge assez opportun à la situation. Je suis assez consciente de mon âge, de ma réputation et de mon sang. Je ne me marierai pas, je n’aurais pas d’enfants. Dès lors, je ne peux que construire ma famille qu’avec des hommes et des femmes avec lesquels je ne partage aucun lien de sang. La loyauté, le respect, le dévouement, l’amour, l’amitié … voilà les sentiments qui seront le socle de tout lien à venir.
Telle est ma vie. Si elle n’est pas comme je l’ai rêvé, elle n’en reste pas moins belle.
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Arianne Martell
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Sujet: Re: [FB An 1 - Mois 1] Promesse de liberté [Tour XI - Terminé] Sam 28 Oct - 13:56
Lin & Arianne Martell
Je me suis souvent sentie terriblement seule lors de ces dernières années. En vérité, je n’ai pas été physiquement seule dans mon malheur, il y avait toujours d’autres filles, dans le même cas que moi. Retrouvées prisonnières pour servir les vils hommes aux sombres désirs. Nous nous soutenions les unes les autres, mais aurais-je pu les considérer comme des amies ? Non, nous ne nous connaissions pas. Nous étions seulement des femmes ayant besoin d’une accroche, nous nous reflétions les unes les autres, dans nos calvaires, nos douleurs, nos nostalgies. Nous pansions nos plaies, calmions nos pleures dans nos cocons. C’était en quelque sorte … une manière de survivre. Puisque sans cela, nous n’aurions même pas aperçu la lumière qui nous permettait de rester en vie. Comme si s’aider entre nous pouvait nous ranimer.
Je m’attendais à ce que Dame Arianne attende patiemment que je me calme, qu’elle m’honorerait simplement de sa présence bienveillante m’apportant un soupçon de bien-être, de soutien. Alors, lorsque je sentis sa chaleur m’envahir, m’entourant de ses bras berçant, j'écarquille mes yeux de surprise, n’osant prononcer aucun mot. Mon corps s’est dans un premier temps crispé à son contact, n’étant point habituée à un tel traitement. Puis, sentant que je pouvais me fier à elle, je me suis relâchée, mes pleurs sonnant dans l’habitacle. Ce type d’affection, ou de compassion ne me fait guère penser aux étreintes de mes anciennes “collègues”, où je ne sentais que la fatigue et la résignation de mes camarades. Non, cela me rappelle une époque bien plus lointaine, lorsque ma mentor me consolait, ou encore … Lorsque mère me berçait en me contant une histoire.
Cette comparaison m’aide à me calmer, je me sens rassurée, comme en sécurité. C’est très étrange comme sensation … Je me sens autant illégitime que soulagée d’un tel apport. Comme si un lien nouveau s’était créé, d’une force effrayante au futur incertain mais bien plus chatoyant que le passé. Essuyant mes larmes, je relevais ma tête pour lui signifier ma reconnaissance. En retour, elle m’encourage à avoir une meilleure vision, servir Dorne, qu’est-ce que cela peut bien dire ? Je ne connais point cette contrée, mais elle m’intrigue autant que la femme qui m’a prise dans ses bras. Un doux sourire se dessine sur mes lèvres, mon regard brillant d'émotions diverses, mais la peur n’en fait plus partie.
L’espoir est une belle chose, il m’a amené ici, et je saisirais cette opportunité pour enfin … vivre. Lorsqu’elle me répond que je suis sa seule préoccupation aujourd’hui, je me sens un peu gênée d’une telle attention, mes joues s’empourprent et je baisse le regard, ne sachant point où me mettre. Alors je pose délicatement ma tête contre son épaule, profitant de ce moment de paix que je ne croyais plus pouvoir connaître. Je lui souffle donc un faible “D’accord”. Je ne pleure plus, mais je me sens toujours aussi étrange. Est-ce ainsi que je me sentais avant de rencontrer Simeon ? Comme libérée d’un poids qui pesait sur mon coeur. Puis-je vraiment être à nouveau celle que j’étais ? Je l’ignore, je me sens encore un peu perdue … L’avenir nous le dira je suppose …
Ses paroles suivantes résonnent finalement en moi, elle m’émeut et je me questionne sur la signification de ses paroles. Je me redresse, me remettant droite sur mon siège, replaçant mes mains sur ma besace et ose un instant croiser son regard chaleureux qui m’aide à prendre un peu confiance.
- Vous … Vous voulez que l’on soit … Des amies ..?
Lui demandé-je incertaine. C’est ce que font les amis, non ? Ils se soutiennent contre vent et marée, et partagent des moments de félicité. En ai-je déjà eu une ..? Peut-être l’une des filles de l’okiya. Nous vivions ensemble, nous prenions soin les unes des autres, et apprenions à vivre en communauté. J’espère n’avoir pas mal interprété ses paroles, je ne veux point paraître niaise ou maladroite auprès de Dame Arianne.
- Dites-moi, Dame Arianne … Pouvez-vous me parler de Dorne ? Je n’ai que très peu entendu parlé de ce royaume …
Questionné-je d’une voix douce, ne souhaitant pas briser l’ambiance solennelle que nous partageons. J’ai bien rencontré un marchand dornien auprès de Simeon, mais parler de ce genre de chose ne les intéressait pas, et je n’avais point le droit de poser des questions. Mais si je dois servir cette contrée, je dois bien me renseigner un peu à ce sujet, d’autant plus que cela m’intrigue je dois bien l’avouer.
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Sujet: Re: [FB An 1 - Mois 1] Promesse de liberté [Tour XI - Terminé] Mar 7 Nov - 17:54
Promesse de liberté
Arianne Martell & Lin « AUX ALENTOURS DE LANCEHELION, AN 1 MOIS 1»
J’ai des certitudes naïves bien ancrées. Celles que l’amour triomphera de la haine à toute occasion. Celles que la douceur l’emportera sur la violence dans un futur plus ou moins proche, plus ou moins éloigné. Celles que l’Humain est bon par nature, et que cette nature profonde reprendra ses pleins droits en temps et en heure. Celles que l’Homme sera las de ces guerres, de ces rapts, de ces viols, de ces horreurs, de ces incendies et de ces destructions. Celles que je peux ranimer ces désirs de paix et d’harmonie en tendant mains et bras aux inconnus, aux amis, aux proches, voire aux ennemis.
J’enveloppe la chétive étrangère de toutes ces certitudes chaleureuses, la caresse d’un souffle régulier et calme, lui susurre quelques mots doux et réconfortants en haut-valyrien. Les muscles se détendent, le regard est plus confiant, la voix est plus forte. Je l’encourage à prendre davantage confiance, la gratifiant d’un doux sourire, miroitant un regard aussi lumineux que le soleil de Dorne. Je veux qu’on voit la beauté de ce monde, qu’on entend le chant des sirènes et qu’on danse sous la pluie à mes côtés. Est-ce folie que d’exiger une telle chose ?
- Je souhaite être votre amie. Mais le temps est nécessaire pour tisser de si solides liens. Ne nous précipitons pas, ne nous empressons pas. Avançons à nos rythmes respectifs. Qui sait, peut-être que vous allez détester mes habitudes, ou mon caractère !
J’essaie d’apporter une note légère avec un ton taquin.
- Vous venez d’arriver, Dame Lin. Vous avez déjà beaucoup à réfléchir avec ce que je vous ai dit. Vous êtes parmi nous autant de temps que vous jugez bon, ou que vous souhaitez. Le Mestre sera ravi de répondre à toutes vos questions, en plus de s’assurer que vous maîtrisez parfaitement notre langue commune du Westeros.
Il y a tant à dire sur la Principauté : son histoire, ses gens, ses coutumes … Un trajet en voiture est tout bonnement insuffisant pour couvrir autant de sujets ! En prime, je suspecte qu’elle est épuisée tant par le voyage que par cette vague d’émotion. Il vaut mieux entrer, lui présenter ses quartiers temporaires ou définitifs, et la laisser reprendre pleinement quelques forces. Je la juge assez chétive et frêle. Est-ce qu’elle est faite ainsi, ou est-elle affamée ? J’aviserai bien vite dans les jours à venir.
- Avant que nous arrivons au Vieux Palais, vous devez savoir que vous êtes la première dame de Yi-Ti. Vous allez attiser autant la curiosité que la méfiance. Ne prenez donc pas à mal certaines attitudes. Au moindre doute, venez me voir ou discutez avec le Mestre, nous vous conseillerons.
Je ne l’ai toujours pas quitté, gardant une proximité suffisante mais nullement étouffante pour la réconforter et la rassurer. La belle compagnie finit par arriver au Vieux-Palais. Nous sommes assez vite accueillis par deux servantes, attendant sagement que je leur donne quelques ordres. Malgré toutes leurs retenues, elles ne peuvent pas s’empêcher de lancer des œillades curieuses à Dame Lin.
- Je vais vous accompagner jusqu’à votre lit. Jusqu’à ce que vous prouviez être digne de la confiance de la Maison Martell, je ne peux pas vous accueillir dans mes appartements, malheureusement. Vous dormirez avec les servantes et servants du Palais, non loin des cuisines ou autres lieux de service. Il y aura souvent du mouvement, voire du bruit.
J’aurais voulu lui offrir autre chose, mais le maitre des finances et Deria ont été stricts. En temps de guerre, et surtout au vu des défaites essuyées, nous ne pouvons pas nous permettre de largesses pour la première inconnue. Elle devra se plier aux usages de la Capitale et, surtout, du Vieux-Palais. Ou qu’elle ne vienne pas. Ayant déjà eu bien du mal à arracher l’or nécessaire pour racheter la liberté de cette femme, je n’ai pas voulu insister davantage auprès de ma sœur et de son avare financier.
Nous quittons cette entrée pavée, quoique décorées de belles plantes vertes, et pénétrons à l’intérieur du Palais. Bâtisse de pierres, aux colonnades décorées soit par les maçons, soit par les fleurs, elle inspire autant la puissance que le raffinement. L’intérieur bouille de vie, entre les domestiques qui accourent pour accomplir tous les caprices de la maison royale ou des nobles présents à la cour royale, les nobles et les bourgeois qui exigent audience, les ambassades et les messagers qui sillonnent inlassablement les pavés usés.
Tel un poisson dans l’eau, je me glisse dans ce chaos et arrive non loin des cuisines. Là, je me glisse à une porte et débouche dans une large pièce où matelas, lits et couvertures s’alignent, voire s’entassent. La vision jure, assurément, avec le reste du palais mais je ne peux pas offrir davantage. Je me retourne vers elle, le regard désolé.
- J’aurais aimé faire plus mais nous avons essuyé de larges et douloureuses défaites, en raison d’une guerre. Je ne peux pas me permettre … de grandes largesses. Cependant, ne vous inquiétez pas, les gens de Dorne sont bons. Et personne ne vous importunera ici. Les gardes fourmillent partout et toute mauvaise action dans l’enceinte du palais est très, très, très sévèrement punie. Enfin … les gens sont si épuisés, qu’ils ont tendance à simplement dormir et ronfler. Vous verrez.
Je me tais, attendant le verdict. J’espère qu’elle ne voit pas là une forme de trahison ou de tromperie. Je sais, par expérience, que les demoiselles de bordel ont tendance à voir le mal partout, habituées à être déçues plus qu’à être satisfaites.
Codage par Magma.
All roads lead to death
ANAPHORE
Arianne Martell
Unbowed, Unbent, Unbroken
Messages : 11994 Membre du mois : 34 Maison : Maison Martell Caractère : Joviale - Désabusée - Diplomate - Narcissique - Patiente - Indécise Célébrité : Deepika Padukone
Sujet: Re: [FB An 1 - Mois 1] Promesse de liberté [Tour XI - Terminé] Jeu 16 Nov - 17:00
Lin & Arianne Martell
Est-ce que je demande beaucoup en souhaitant être son amie ? Après tout, nous ne sommes guère du même rang. Pourtant, cette lumière qui émane d’elle me rassure. Je me sens comme un petit papillon attiré par les flammes. Seulement, la réalité me rattrape lorsqu’elle m’avoue que cela ne fonctionne pas comme cela. Il est vrai, dans les faits, une amitié ne peut s’inscrire sans rien. Pour moi, elle m’est venue en aide. Pour elle, je n’ai encore rien réalisé. Est-ce donc cela l’amitié ? Un échange de bons procédés ? C’est ce à quoi j’ai eu à faire jusqu’à lors. Donner pour recevoir. Recevoir et devoir. C’est ainsi que se construit la confiance, la solidarité. En tout cas, à mes yeux. Je ferais alors de mon mieux pour lui donner en retour.
Lorsqu’elle me rapporte que je pourrais potentiellement détester son caractère, je souris doucement, comprenant qu’elle plaisante. Comment pourrais-je détester une personne aussi solaire ? Une personne m’ayant apporté l’espoir que j’avais longtemps perdu. Une personne qui m’a retiré les chaînes de mon esprit. Qui a sut briser les faux semblants. Et qui semble tant attentive à mes sentiments. Dame Arianne n’est pas Simeon. Les apparences ne sont pas toujours trompeuses. Je m’en rend compte. Tout est si … Compliqué dans ce monde. Les gens sont difficiles à suivre. Comment reconnaître le vrai du faux ? Comment savoir ce que pensent réellement les autres ?
Alors que je me questionnais sur les terres dorniennes, Dame Arianne me souligne que je dois être fatiguée, que nous avons encore grandement le temps d’échanger à ce sujet. J’acquiesce donc, me sentant tout de même excité à l’idée d’apprendre plus sur ces terres. J’espère pouvoir être à la hauteur de sa demande. Mais maîtriser parfaitement la langue westerosienne ? Je l’ignore, j’ai en réalité appris sur le tas, auprès des marchands et clients qui allaient et venaient rendre visite à Simeon où à mon maître de Lys. J’appréhende alors, je ne veux pas décevoir cette femme.
Nous reprenons alors la route, aux cotés du mestre et de la dame de compagnie. J’observe de temps en temps à travers la fenêtre les ruelles que nous prenons. La curiosité exacerbée en voyant les habitants vaquer à leurs occupations. Tout comme dame Arianne, tous ces gens possèdent la peau bien plus bronzée que la mienne. Pas de doute, je ferais encore bien des curieux ici aussi. Dame Arianne me tire de ma rêverie, elle m’explique que je risque d’attiser autant la curiosité que la méfiance. J’esquisse un petit sourire, n’étant guère étrangère à ce comportement, je réponds alors toujours à voix basse :
- Ne vous inquiétez pas, ma Dame … Je suis habituée à susciter la curiosité. L’Empire de Yi-Ti est une contrée mystérieuse pour la plupart des peuples, sans doute puisqu’il s’agit d’une puissance refermée sur elle-même. De Pentos à Lys, je me suis faites aux questions et aux regards insistants.
Je ne dis pas que cela me plaît d’être le centre de l’attention, bien loin de là. Mais j’ai appris à faire abstraction de l’attention que je produis à mon insu. La calèche s’arrête au bout de quelques minutes, je descend avec la petite troupe et ne peux m’empêcher d’admirer l’architecture du Vieux Palais. Lorsque je baisse mon regard en rejoignant Dame Arianne, je vois deux femmes m’observant étrangement. Je m’abaisse alors légèrement pour les saluer, sans un mot. Dame Arianne se tourne vers moi et m’explique qu’elle va personnellement me montrer mon dortoir, que je dormirais avec les servants du palais. J’acquiesce à ses paroles, n’ayant aucune objection à faire, au vu de mes précédents lieux de repos, je ne suis pas bien difficile à contenter.
- C’est compris.
Lui dis-je avant de la suivre dans l’enceinte du palais. Je ne sais alors où donner de la tête, l’effervescence me saute aux yeux. Je n’ai pas bien le temps d’admirer la décoration, je suis à la trace Dame Arianne pour ne pas me perdre. Peu de temps après, nous entrons dans une pièce, plutôt grande où quelques lits se présentent. Je fais quelques pas dans la pièce, m’imprégnant de ce que sera mon futur par ici. Je vois un lit dans le coin semblant être vierge alors que Dame Arianne reprend la parole. Je me tourne vers elle afin d’être attentive. Elle me rapporte alors qu’elle aurait aimé faire plus à ce propos, mais qu’au moins personne ne m’embêtera. Ses dires me gênent un peu, je n’ai pas besoin de bien plus qu’un lit pour dormir … Autrefois, je devais me contenter de partager un lit avec d’autres femmes esclaves, ou bien avec des hommes ignobles comme Simeon. Ici, j’aurais un lit à ma disposition. Je m’abaisse alors en une légère révérence afin de la remercier et lui réponds sincèrement :
- Cela me convient très bien ma Dame … Avoir la sécurité, c’est déjà beaucoup, je vous suis reconnaissante pour votre offre. J’espère ne point vous décevoir.
Fleurissement du LotusComme la fleur de lotus qui naît de la boue, nous devons honorer les parties les plus sombres de nous-mêmes et les expériences les plus douloureuses de notre vie. Car ce sont elles qui nous permettent de donner naissance à notre plus belle personne.
Messages : 1041 Membre du mois : 8 Maison : Sert la noble maison Martell Caractère : Consciencieuse - Brisée - Serviable - Méfiante - Douce - Fragile Célébrité : Zhao Liying