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 [FB] La promesse d'une enfant [Tour VIII - Terminé]

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MessageSujet: [FB] La promesse d'une enfant [Tour VIII - Terminé]   [FB] La promesse d'une enfant  [Tour VIII - Terminé] EmptyVen 13 Mar - 0:13

Date : An 0, mois 12, semaine 4

Les anecdotes et les récits sur la bataille qui s’étaient déroulées à Buron étaient aussi nombreuses que les blessés qui affluaient dans le domaine. Pourtant, la jeune Stark était sourde à ces histoires dont elle était si friande et aveugle à la douleur de ces hommes dont elle connaissait certains. Son regard ne cherchait qu’une figure : celle de son oncle. On le disait « absent », « perdu », « capturé » ou, pire, « mort ». Elle se refusait d’y croire. Elle ne pourrait pas supporter une autre perte. Celle de l’oncle Bran avait été déjà bien difficile à surmonter, elle ne désirait pas revivre une épreuve similaire, voire plus poignante. Aux yeux de Lyanna, l’oncle Torrhen était comme les murs de la forteresse de Winterfell : une grande ombre qui apportait du réconfort dans le cœur des alliés et une certaine peur ou méfiance dans celui des ennemis, un protecteur silencieux qui n’avait jamais failli à sa tâche auprès des siens.   Dès lors, la mort n’était pas une option. Elle était même contre-nature pour un tel personnage. Voilà comment elle voyait cet Empereur.  

Lorsque la nouvelle tant attendue arriva, celle du retour de son oncle avec le Prince Orys Baratheon en prime, elle crut que son cœur allait exploser de joie. Une joie qui fut de bien trop courte durée lorsque son regard se posa sur les deux corps qui se présentèrent à Vivesaigues. Elle ne reconnut ni l’un ni l’autre, entre la crasse et les blessures. Elle crut sincèrement qu’il y avait erreur sur la personne mais bien des détails ne trompèrent pas : la chevelure, la voix, les tenues ou encore quelques traits physiques qui avaient survécu et étaient restés encore intacts.

Deux ou trois personnes ne s'attardèrent pas bien longtemps et prirent immédiatement en charge la situation. Pendant que tout ce monde s'activait autour de ces deux hommes, la brunette n’avait pas bougé, pétrifiée par la surprise. Par le passé, elle avait déjà vu son oncle au retour de quelques batailles, tantôt colérique, tantôt fatigué, tantôt joyeux. Or, jamais elle ne l’avait vu aussi blessé ou malmené. Certes, elle savait qu’il était un homme de chair et de sang comme tous, qu’il avait les mêmes faiblesses que chacun et pourtant, cette vision était comme un coup de poing assommant. Sous le choc, elle ne savait pas si elle devait pleurer, si elle devait assister le Mestre ou tout autre soigneuse, si elle devait se montrer forte. Étourdie, elle se décida à s’asseoir pour réfléchir, dans un premier temps. Puis  respirer à nouveau, dans un second temps.

Elle entendait les ordres beuglés par les soigneurs mais elle n’avait nulle idée de ce qu’ils demandaient ni comment elle pouvait apporter son aide. Elle voyait les tissus ensanglantés qui se baladaient entre la salle d’eau et la chambre où avait été conduit l’Empereur, ne sachant toujours pas comment faire usage de ses deux mains et deux pieds dans cette situation. Ce remue-ménage cessa finalement, après de longues heures qui étaient devenues des jours. Il n’y avait plus besoin de la présence de plusieurs personnes pour calmer les douleurs, pour coudre et recoudre des blessures tenaces ou encore pour baisser une fièvre qui venait et partait selon les besoins du corps. L’Empereur pouvait connaître quelques heures paisibles, grâce à diverses potions.

Du moins, c’était ce que le Mestre lui avait dit, lorsqu’elle lui demanda si une visite au chevet de son oncle pouvait enfin être envisagé. Elle se fichait que ce dernier dorme et ne la voit pas. Tout ce qui lui importait était qu’il guérisse et qu’il ne souffre plus. C’est donc avec de petits pas de souris qu’elle s’approche du lit, s’assoit sur une chaise déjà disposée à côté et pose son regard sur l'homme brisé. Elle avait toujours du mal à le reconnaître avec cet œil gonflé et enfoncé on-ne-sait-où, cette cicatrice qui morcelait son visage comme s’il était une carte avec des frontières rougeâtres, ce genou qui faisait le double en termes de taille comparé à son jumeau et les zones bleuets visibles aux épaules. Elle aurait voulu saisir sa main ou changer ce petit tissu sur son front, mais elle se retint. Elle craignait qu'lele ne lui fasse du mal rien qu'en l'effleurant. Elle se sentait tellement impuissante.

- Je t’avais promis, mon oncle, que je prendrai soin de toi et que tu ne manqueras de rien lorsque tu seras bien vieux. Je l’avais promis mais … mais je suis … j’ai été incapable … je le serais sûrement encore ...  

Et enfin, finalement, cette torpeur la quitte, envahie et noyée sous un flot d’émotions qu’elle avait retenu inconsciemment. Les larmes coulent discrètement sur ses joues, et son dos courbé est parcouru de soubresaut. Elle pleurs. Voilà qui est rare pour cette gamine aventureuse qui n’avait pas versé une seule larme lorsqu’elle avait eu des genoux et des coudes écorchés ou lorsque les garçons avaient été impitoyables avec elle dans quelques jeux enfantins cruels. Ainsi était Lyanna Stark : elle ne versait des larmes que pour ceux qu’elle aimait, et jamais pour elle-même.

- Je suis tellement ... désolée, dit-elle dans un petit murmure, entre deux hoquets.

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MessageSujet: Re: [FB] La promesse d'une enfant [Tour VIII - Terminé]   [FB] La promesse d'une enfant  [Tour VIII - Terminé] EmptyJeu 26 Mar - 11:13

La douleur… C’était ça qui me réveillait. Tout le temps. Qui m’empêchait de dormir, au-delà d’un rêve sans songes. Mon visage n’était plus qu’une surface douloureuse dans son moindre centimètre carré. Œil droit ouvert je ne parvenais pas à voir quoi que ce soit, si ce n’était à percevoir de la lumière. Le mestre et Dame Redwyne m’avaient prévenu que je risquais de perdre mon œil, que le dégonflement de l’œdème était en cours mais que rien n’était encore joué. Ils ne m’avaient pas menti. Je l’avais vu dans leurs yeux. J’étais leur Empereur et ils savaient qu’il ne servait à rien de me brosser dans le sens du poil de quelque manière que ce soit. Il n’y avait pas que cela ; ce n’était pas le plus douloureux. A certains moments, j’avais du mal à respirer. Côtes brisées ou félées par la bastonnade. Elles se remettaient bien mais en attendant, la respiration était sifflante, douloureuse, je n’étais qu’incapable de prendre de grandes inspirations, plus encore parce que les voies d’entrée de l’air étaient elles-mêmes déjà particulièrement douloureuses. Cette jambe aussi, où j’avais pris un coup de lance qui avait déchiré le muscle et percuté l’os pour le fendre en partie. C’était peut être cela qui provoquait les pires pics de douleur.


Mais tout cela était bien léger en comparaison de ce qui me faisait souffrir au supplice à toute heure du jour ou de la nuit. L’affreuse plaie qui me courait, je l’avais vue dans une glace, du coin du front à la commissure des lèvres du côté opposé de mon visage, barrant ma trogne d’une plaie immonde où chair, os et cartilage pointaient dessous la déchirure. L’odeur des cataplasmes était infecte et Orane Whent m’en enduisait plusieurs fois par jour pour m’éviter de mourir d’esprits malins qui s’infiltreraient dans la plaie. Heureusement, disait-elle, le risque était moins grand en hiver, par ces températures si fraîches. Mais j’étais atteints de fièvre, malgré tout. Et pire encore, la lame avait ripé sur le casque et la plaie avait déchiré mes lèvres jusqu’à la pommette, remontant d’une virgule une blessure déjà terrible. Les gros points qui m’avaient été apposés déchiraient mon visage de fil noir, épais, qui serrait mes chairs pour me faire cicatriser.


Borgne, dévisagé, handicapé. Quel Empereur et quel général pourrais-je encore être à l’avenir, si toutes ces funestes présages finissaient par se réaliser ?


J’étais plongé sans cesse dans des rêves de neige et de sang, dans la sensation de la lame qui me découpe en deux. Je délirais, parfois. Je parlais de Sigyn, de Bran et de tous mes autres frères. De Rhaenys, et de notre premier enfant à naître. Je rêvais des dieux, sans arrêt, dans un demi-sommeil maudit qui ne me reposait jamais tout à fait.


Allais-je vivre pour revoir mes enfants et rencontrer mon dernier, que ma seconde épouse portait si loin d’ici ?


Je me réveillais à demi, péniblement, de ces considérations qui me poursuivaient jusque dans ce qui me servait de songes sous l’effet des potions, des décoctions, de la fatigue qui me terrassait en égale mesure de la douleur qui m’étreignait de façon permanente. J’entendais une voix que je reconnaissais. J’entrouvre le seul œil que je pouvais encore voir, et je distingue des traits que je reconnais… Je ne peux pas sourire ; essayer me fait déglutir et me donne un goût de sang et de bile.


J’essaie de relever une main vers elle, sans parvenir à atteindre son visage.



| Ce… Ce sont les v…vie…vieux… Q-qui … doi-vent veiller… Sur les… jeunes… Petite… Petite louve. |


Voix éraillée, sifflante. Je peinais à prendre assez d’air pour parler d’une traite, et ma bouche était au supplice de parler. Mes doigts, raides, passent dans ses cheveux.


| La… la mort… N’a jamais… Voulu de moi… En-encore… Ton… Ton père… Lui est m-mort… Si jeune… Je suis… Plus vieux… Que tous mes… f-frères ne le… ne le… Seront… Jamais. Et plus… Que mon… Que mon père… Quand il … est mort… |


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Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.



Torrhen Braenaryon
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MessageSujet: Re: [FB] La promesse d'une enfant [Tour VIII - Terminé]   [FB] La promesse d'une enfant  [Tour VIII - Terminé] EmptyDim 12 Avr - 1:46

Contrairement à ce que les troubadours romantiques aimaient conter dans leurs chants et poésies, le chagrin ou la tristesse ne rendait pas aveugle ou sourd. Au contraire, les sens étaient bien plus aiguisés, cherchant désespérément un son, une vision, un goût, une odeur ou une sensation qui pourrait apporter un semblant de joie – ou un but auquel s’accrocher. Lyanna Stark ne faisait pas exception à cette règle. Ni les larmes, ni les sanglots ne purent noyer les premiers mots prononcés par cette voix familière qu’elle n’espérait plus entendre. Certes, la voix de son oncle était moins assurée et rauque que dans ses souvenirs, et surtout irrégulière et sifflante, mais Lyanna la reconnut.

Son regard s'illumina, ses traits se détendirent et l’ombre d’un sourire vint même effleurer ce doux visage. Un changement qui ne dura qu'une poignée de secondes, avant de retrouver ses traits fatigués et soucieux. Elle n’était pas suffisamment naïve pour croire que la fièvre était pleinement passée, que son oncle se lèvera de ce lit de malade avec cette force qui le caractérisait tant et qu’ils pourront festoyer son prompt rétablissement. Les incertitudes étaient bien trop nombreuses à l’horizon concernant la santé de l’Empereur. Il était question de perdre un œil, d'être défiguré à vie ou, pire, d'être paralysé au niveau de quelques membres.

Elle saisit des doigts vagabonds de cet oncle tant aimé et admiré avec toute la douceur dont elle pouvait faire preuve, craignant toujours qu’un rien – comme ses doigts un tantinet trop rugueux - blesserait ou lui causerait un mal, aussi infime soit-il. Elle écoute sagement, sans l’interrompre. La première réponse ne plut guère à la demoiselle. En temps ordinaire, elle aurait répliqué, le menton relevé, le nez à l’air, les mains croisés sur la poitrine et la posture bien droite, que sa parole était d’or et qu’elle ne revenait jamais sur ses promesses. Sauf que les temps n’étaient plus aussi ordinaires, et elle ne souhaitait pas fatiguer son oncle dans quelques discours futiles et inutiles.

Par contre, quand il était question de son propre père, elle se sentit un tantinet confuse. A la mention de cette figure inconnue, elle avait toujours ce petit pincement au cœur en se rendant compte qu’elle ne ressentait rien quand on évoquait son nom ou ses faits passés, à l’image de ce vide qu’elle avait en elle depuis des années, qu’elle portait silencieusement comme un fardeau, et qu’elle n’arrivait jamais à combler. Certes, les histoires étaient nombreuses sur cet homme mais elles ne réduisaient en rien cette grande distance entre un parfait fantôme et elle. Au mieux, elle éprouvait cette même admiration qu’elle avait pour quelques grands et valeureux guerriers qu’elle ne rencontrerait jamais mais qui avaient su marquer et écrire l’Histoire. Et elle se tait, comme toujours, à ce sujet-ci.

- Tu es destiné à vivre vieux, mon oncle, et surtout à fortifier cet Empire que tu as créé, dit-elle, cherchant davantage à se rassurer.

D’une main, elle ramène la main de son oncle sur le lit, tout en gardant le contact. De son autre main, elle fait signe au Mestre qui s’active aussitôt pour brasser des herbes des plus odorantes. Elle sentait qu’elle devait parler davantage, pour éviter qu’il ne parle, et donc qu’il ne s’épuise. Du moins, c’était ce qu’elle pensait, n’ayant en vérité aucune idée de comment s’assurer du bien-être d’un homme aussi blessé et aussi souffrant. Et puis, elle-même ne savait pas quoi parler. Son père avait été un sujet, ainsi que le grand-père, mais elle ne savait pas quoi dire sur ces deux hommes.

- Cessons de parler de la mort. Elle a échoué aujourd’hui, et soyons ravis ! finit-elle par dire, la voix tremblante. As-tu soif, mon oncle ? Ne répond que par oui, ou non, je t'en prie.

Elle était divisée entre cette envie d’aider à la guérison de son oncle, et cette peur de l’abandonner un court instant. Un choix cornélien qu’elle n’avait pas à faire finalement car le Mestre approchait déjà avec un bol légèrement fumant d’où émanait une curieuse odeur – indescriptible, même pour la Petite Louve à l’appétit vorace -. Le soigneur disait qu’il fallait un peu relever l’Empereur pour qu’il puisse ingurgiter le breuvage en question, et Lyanna n’offrit qu’un regard incertain et plein d’interrogation.

- Est-ce qu’il va avoir mal ? dit-elle d’une voix cassée, s’apparentant plus à un murmure. Le guérisseur la rassure. Convaincue, du moins autant que possible au vu des circonstances, la demoiselle se retourne vers son oncle. Il est l’heure de ton remède mon oncle. Je vais t’aider à te relever un peu, pour que tu puisses le boire sans grande peine.

Le Mestre donne aussitôt les instructions à Lyanna, qui s’applique à les suivre de son mieux. Une main au bas de la nuque, une autre derrière la tête, elle avait à le relever de quelques centimètres et le temps d’avaler quelques gorgées de ce breuvage préparé.

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MessageSujet: Re: [FB] La promesse d'une enfant [Tour VIII - Terminé]   [FB] La promesse d'une enfant  [Tour VIII - Terminé] EmptyMer 22 Avr - 15:55

Tout remontait. Et pas que la douleur. Toutes ces sensations, ces émotions… Le froid, le sang, la souffrance. Le vent qui nous giflait le visage, au deuxième jour. Les nuages si bas qu’on ne distingue plus l’horizon du ciel. Le fracas de milliers de sabots dans la neige, comme à demi étouffés. Les hurlements d’agonie de milliers d’hommes qui se battent et qui meurent. Tout mon corps n’est qu’abandon et faiblesse ; la musculature puissante forgée en trente ans d’entraînements et de guerre n’est même plus capable de m’aider à me redresser. Tout part en vrille. Plus rien n’est efficace. Je peine à respirer, comme un type qui s’est noyé. Mais ce n’est pas la sensation qui prédomine, chez moi. Loin de là. Il n’est pas question d’eau, en tout cas pas sous cette forme. Il est question de neige. De froid. Je sais quoi dire sur la mort, depuis Buron. La mort, c’est blanc, et puis c’est bleu. La mort c’est froid. Et c’est un silence… Malgré la fin peut être de mon Empire autour de moi, je ne pense plus à rien quand on me bat au milieu de la horde grouillante des combattants des Iles de Fer. Je sens les coups, les crachats, les insultes. Je sens la chaleur de leur haine glisser sur moi, mais je n’y pense pas, et je tremble. Pas de peur, mais de froid. Parce que je vais mourir seul, ici. Et parce que ma femme va devoir élever notre enfant toute seule, dans un contexte où la moitié de Westeros nous déteste, et l’autre nous craint.


J’ai mal, quand j’ouvre la bouche pour parler. J’ai l’impression que mon visage a été découpé par un boucher, pour en dégager la viande. Chaque mouvement, y compris des paupières, tire partout sur des chairs qui cherchent à se lier à nouveau. Je ne vois qu’un peu ma nièce. Si belle, comme toujours. Si émotive. Comme l’était son père, jadis. Toujours le premier à se battre ou à se plaindre, mais jamais de demie-mesure. Il n’était pas comme Bran et moi, à l’époque, mais c’était aussi pour cela que nous l’aimions. Elle semblait si triste, Lyanna. A m’en déchirer un cœur déjà malmené par les épreuves physiques et mentales depuis que j’avais dû me tirer de Buron à dos de cheval, visage en lambeaux pendouillant sous ma vilaine trogne. A quoi ressemblerais-je, si je survivais ? C’était la question qui me passait en boucle dans la tête. Peur secrète, bien qu’irréelle. Je me fichais de mon apparence. Mais quand même. Elle faisait partie de moi. Je pouvais devenir franchement laid, mais me reconnaitrais-je ?  C’était cela ma plus grande crainte.


Je déglutis et regarde le plafond de mon seul œil véritablement valide, injecté de sang comme l’autre.



| Vivre vieux… Tu… Tu as rai-raison. Harren est… Est toujours en vie. |


Assommé par la fièvre, les draps sont trempés sur moi, à force de suer.


| Me pendre… Il a voulu… Me pendre. |


Et je sentais encore le chanvre et la sensation autour de mon cou. La sensation me suit la nuit, et me réveille le plus souvent. Je secoue la tête négativement quand la jeune femme me propose de boire. En réalité, c’est trop douloureux, et je n’ai pas assez soif pour prendre le risque. Mais le mestre arrive et ne souhaite pas que je reste immobile sans m’alimenter ou m’abreuver, alors on décide pour moi. Ma fierté, plus que ma résistance à la douleur, me permet de ne pas hurler et m’en déchirer les contours de la bouche en l’ouvrant en grand pour exprimer la souffrance du mouvement, mais je suis relevé un peu. Encore plus transpirant, du fait de m’être contenu.


| Et toi… Ly… Lyanna… Comment.. Te portes-tu ? J’ai… J’ai bien peur… Que ce vo-voyage sudien… Ne remplisse pas… Toutes… Ses promesses. |


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MessageSujet: Re: [FB] La promesse d'une enfant [Tour VIII - Terminé]   [FB] La promesse d'une enfant  [Tour VIII - Terminé] EmptySam 9 Mai - 12:13

La gamine frissonne lorsqu’elle entend les paroles hachées de son oncle. Il parlait de « pendaison », et le regard brun de la Louve se pose immédiatement sur le coup. Elle semblait voir les traces rougeâtres ou violettes causées par la corde, du moins pensait-elle. Ces traces pouvaient très bien être causées par une autre personne, ou par une autre manière, et non par les cordes nouées autour de ce cou sur ordre du vainqueur. Qu’importe ! La rage de Lyanna à l’égard de cet homme ne pouvait pas s’apaiser ou s’enflammer davantage. Il suffisait qu’elle entende le prénom, ou y pense, pour que ce sentiment naisse du fond de ses entrailles pour se répandre dans tout le corps, causant impatience et tremblement. Un état qui lui était familier mais qui la gênait considérablement à cet instant-ci : elle craignait que ces mouvements ne gênent le malade durant sa prise de médicaments, ou qu’elle n’apporte une pierre supplémentaire à cette souffrance évidente. Si l’odeur n’était guère agréable, elle n’était pas non plus immonde et pourtant, Torrhen grimaçait comme s’il buvait du feu, ou un terrible poison !

- Tes fils, ton épouse et tes alliés s’assureront qu’il regrettera cet acte, j’en suis certaine ! Tu n’as pas à mener toutes les batailles, répondit la brunette, certaine que la victoire sera arrachée par l’un des leurs, et qu’Harren sera convenablement puni – aujourd’hui, ou demain ! Ne pense plus à cet homme.

La gamine sent que le drap est trempé et juge qu’il serait bon de les renouveler. Or, comment relever le malade encore une fois ? D’ordinaire, elle n’aurait aucune crainte à soutenir un homme du gabarit de son oncle, ayant la force nécessaire pour le supporter sur ses propres épaules, habituée à le faire depuis des années avec ses cousins ou quelques amis de jeu. Sauf qu’aujourd’hui, il n’était pas question d’un gamin qui s’était brisé une jambe ou un bras, ou d’un plus jeune qui se serait endormi, mais de son oncle, brisé physiquement – et peut-être moralement.

- Je me porte bien, répondit-elle amèrement à la question. Elle était en bonne santé, alors que son plus proche parent – et celui qu’elle considérait presque comme un père – souffrait dans des draps sales et poisseux. J’ai la force pour faire ce que je n’ai pas pu jusqu’à maintenant : t’aider. Ainsi, ma présence ne sera pas totalement vaine et le souvenir du Sud ne sera pas une amère déception pour moi. J’aurais au moins eu le plaisir de te voir vivant, et en bonne voie de guérison, et c’est le plus important !  

Sans plus tarder, elle rejoint le Mestre pour lui demander conseil. Ce dernier confirme qu’il ne serait pas mauvais que l’Empereur a droit à un brin de toilette, et lui donne les indications nécessaires. En peu de temps, elle avait posé un bac d’eau tiède et une éponge non loin du lit du malade, et avait aussi apporté du linge propre. Si elle n’excellait pas dans les arts médicinaux, elle voulait se rendre utile d’une autre façon et ainsi respecter cette promesse faite.

- Tu as besoin d’un brin de toilettes. Tu te sentiras bien mieux, et puis cela sied mieux à un Empereur ; dit-elle, cherchant à changer un tantinet l’esprit de son oncle.

Le Mestre avait indiqué qu’il fallait éviter le visage, qui nécessitait un soin tout particulier en raison et qui ne pouvait pas être confié à une néophyte en la matière. Dès lors, sa tâche consistait à éponger la sueur de l’homme à coup d’éponge, en tapotant avec délicatesse. L’eau dégageait une agréable odeur rafraîchissante – comme la menthe, mais moins forte. La nièce s’appliquait avec sérieux, débutant sa tâche au niveau du cou, pour descendre aux épaules et petit à petit révéler le torse. Plus les blessures se révèlent, et plus elle doit se faire force pour réprimer une exclamation mêlant colère et peur. Elle était certaine que le torse décharné et aminci du Mestre était bien plus beau à voir que celui de son oncle. Le visage avait subi son lot d’horreur, mais le corps n’était pas en reste, à croire qu’il n’avait porté aucune arme sur lui, et qu’on lui avait asséné coup sur coup.

- Tu te rétabliras plus vite, au Sud. Le temps est plus doux, les Mestres plus nombreux et les occupations plus variées …, dit-elle, la voix cassée, doutant honnêtement que ce cadre convienne à son oncle. Il avait passé son existence à batailler, et non à rester assis et compter fleurette, ou la taille d’un terrain ou la quantité d’or dans un coffre.

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MessageSujet: Re: [FB] La promesse d'une enfant [Tour VIII - Terminé]   [FB] La promesse d'une enfant  [Tour VIII - Terminé] EmptyJeu 14 Mai - 14:06

La petite avait toujours été émotive. Enfin, en comparaison de Jon bien sûr, mais fatalement de moi aussi par extension. Mais elle si elle montrait de l’empathie, je savais qu’elle n’en était pas pour autant moins forte, bien au contraire. Elle était différente. Et pour tout dire les choses étaient sans doute pour le mieux. A travers elle, je commençais à récupérer les sensations de jadis auprès de son père. Je le reconnaissais beaucoup en lui. C’était… Comme une fragile flammèche qui illuminait un passé jadis glorieux et bien plus heureux que la vie d’aujourd’hui. Il n’y avait absolument pas de regrets à avoir, cela dit. Nous avions tous fait ce que nous étions sensés faire. Exécuter notre destin, c’était tout ce qui nous avait toujours importé et il n’avait jamais été question de nous dérober à nos devoirs de quelque façon que ce soit. Tous mes frères étaient morts aujourd’hui. Tous avaient affronté les desseins des dieux avec la plus extrême résilience, et voilà que je me retrouvais seul, à vieillir encore et encore, à perdre progressivement tout ce qui était moi jusqu’à alors. Mon caractère, ma personnalité, jusqu’à mon visage désormais, sans parler d’autres capacités physiques. Je m’étiolais petit à petit dans tout ce qui avait fait « moi », et je me reconnaitrais plus du tout, un jour ou l’autre. C’était ainsi…


La boisson est amère, elle m’écoeure. Et y avoir recours me dégoûte encore plus. Je n’ai pas tellement le choix pourtant, et je le regrette. Je l’écoute me dire que d’autres peuvent me venger, et que je n’ai pas à me mettre en danger dans tous les combats… Je tends la main vers son visage. Tremblante, fragile. J’effleure sa joue du bout des doigts.



| Je… je ne peux… Pas. Peux pas. C’est… Ma g-guerre. |


Et depuis le tout début. Combien de temps Harren avait-il hanté le nord en même temps que mes songes ? Je sens que les choses bougent autour de moi. Je ne perçois pas tout, je ne vois pas les gens qui m’entourent. Je sais à peine voir Lyanna, je ne sais même pas si elle est seule. Je souris et j’aimerais rire, mais c’est trop douloureux alors je tousse de douleur à chaque fois que ma poitrine se comprime sous l’effet du début de rire.


| Tu es… Tu es gentille. Ta… Ta place n’est pas… Sur un champ de b-bataille. Je préfère que… Tu te trouves… Un mari… Avant que ton… Cou… Cousin, ne doive le faire. Il doit bien y avoir… Un général… Un noble guerrier… Qui ai tes rêves et tes… pensées. |


Nous n’avions jamais abordé la question d’un mariage. Mais cousine de roi et pupille de son prédécesseur, elle avait un nom. Pas de fortune personnelle, pas de rang, rien que du sang qui avait une valeur bien plus grande que tout ce que je venais d’énoncer précédemment. Elle-même méritait un peu de bonheur, dans l’ombre de la lignée royale et orpheline depuis son plus jeune âge… Je devrais y penser de mon vivant, ou en parler à Jon. La guerre ne laissait que peu le loisir de se pencher sur ce genre d’alliance. Le bonheur de Lyanna devrait être pris en compte. La jeune femme tire à nous de l’eau et me dit que de la toilette me ferait du bien. Honnêtement en cet instant je ne rêvais surtout que d’un grand fût de bière, de viande rôtie, et de ma peyredragonienne nue sous une robe de nuit en soie. Mais je n’aurais rien de tout cela.


Peut être rien de cela à tout jamais.


Cette pensée ne me rendait pas triste, mais elle me laissait l’amertume et le goût d’inachevé dans la bouche. Alors j’encaissais, j’essayais de faciliter les choses de ma nièce sans trop bouger, ou en lui dégageant les endroits plus difficilement atteignables, comme le dessous des bras. Elle était consciencieuse et tout sentait bon, contrairement à l’immondice que j’avais pu boire. J’essayais de ne rien montrer de la souffrance née de ses gestes quand il fallu s’attacher au nettoyage de mon torse, encore démoli des blessures reçu, mais c’était rien à côté du visage.



| Le temps… Doit rester doux… Campagne pas terminée, Ly-Lyanna… Je n’ai qu’une seule… Occupation… Te mettre à l’abris. Toi et tous ceux de notre nom… De notre… Sang. |


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Torrhen Braenaryon
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MessageSujet: Re: [FB] La promesse d'une enfant [Tour VIII - Terminé]   [FB] La promesse d'une enfant  [Tour VIII - Terminé] EmptyMer 3 Juin - 22:00

L’oncle brisé tentait de réconforter la nièce, d’une voix hachée et entrecoupée, mais ses propos maladroits eurent l’effet inverse. L’homme semblait avoir oublié le caractère particulier de la jeune fille : elle ne partageait pas la vision du monde que les siens. Pour beaucoup, l’union était sacrée. Pour elle, c’était une condamnation à mort. Cependant, pouvait-on véritablement s’étonner de la réflexion de la Louve ?

Son oncle Bran avait émerveillé son enfance avec maintes histoires chevaleresques, alors que sa mère s’était laissée mourir de chagrin suite à la mort de son époux. Le maître d’armes lui avait appris à se battre comme à défendre sa personne ou les siens, alors que sa nourrice lui avait montré quelques gestes élémentaires pour tenter vainement de soigner le mal inconnu qui grignotait chaque jour la santé de sa mère. Les hommes et les femmes enfantaient, mais c’est la femme qui avait à supporter les aléas de la grossesse – et beaucoup mourraient, ou bien des enfants perdaient la vie avaient d’atteindre leurs cinq ans. En somme, elle en était venue à la conclusion qu’il y avait une possibilité de vivre pleinement cette vie si on décidait de se battre, mais que l’on mourrait si on ne faisait rien si ce n’est attendre ou subir …

- Non, personne mon oncle
, répondit-elle laconiquement.

Un court instant, elle s’était demandée si elle aurait osé donner un nom – si tel avait été le cas. La réponse se dessina dans son esprit en un instant : oui. Elle n’avait jamais été honteuse d’exprimer ses pensées, et encore moins de montrer ses émotions. Cependant, si la situation avait été tout autre – tous réunis à Winterfell, par exemple –, elle aurait sûrement fait un petit trait d’humour sur certains qualificatifs utilisés par son oncle. « Un général » ou « un noble guerrier » … elle aurait sous-entendu avec une forme de délicieuse effronterie qu’elle pourrait aimer un homme, qui n’est ni noble, ni général, dans l’unique but de voir l’expression de cet oncle absent, paré de légendes.

- Le temps est toujours très doux, et chaque jour est encore plus délicieux et plus chaud. Lorsque vous serez sur pied, les oiseaux chanteront toujours, rassure-t-elle, d’un ton un tantinet plus énergique, consciente qu’elle ne pourrait pas aider un homme déjà bien peiné avec un ton lugubre. Elle devait être cette force dont il manquait, ainsi que porter cet espoir dont il ne pouvait pas s’embarrasser à cet instant.

Inconsciemment, elle commence à fredonner un vieil air, celui dont sa mère l’avait gratifié bien des nuits pour soulager leurs peines communes. Il n’était ni triste, ni joyeux. Il commençait lentement et avec légèreté, à l’image des premiers pas que l’on fait avec grande précaution à la prévision d’un long voyage. Puis, la mélodie gagne en puissance doucement, mais sûrement, pour surprendre, à l’image du soleil en plein zénith qui tape de plein fouet un voyageur assoiffé. Et enfin, le son devient grave – ou plutôt le ton de Lyanna – et ralentit considérablement comme si la fin de journée était arrivée. Quant aux paroles, c’était un vieux dialecte où des bribes de la langue commune ressortait, donnant des indices sur la thématique. Un voyageur, encore et toujours, qui suivait son compagnon dans quelques aventures contre des créatures inconnues aujourd’hui, dont les noms s’étaient perdus dans les mémoires d’Hommes.

Un chant de la famille Reed, disait sa maman, un chant qu’elle devait apprendre à ses enfants lorsque le moment serait venu, avait-elle ajouté. Sauf que Lyanna ne voulait pas: elle préférait que cette chanson meurt avec elle.

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MessageSujet: Re: [FB] La promesse d'une enfant [Tour VIII - Terminé]   [FB] La promesse d'une enfant  [Tour VIII - Terminé] EmptyVen 5 Juin - 22:36

La situation était compliquée. Je n’avais jamais toléré la faiblesse. Chez moi encore moins que chez les autres. Parce que j’étais une bannière, un symbole vivant. Pas quelqu’un d’important en soi. Fondamentalement parlant, je n’étais qu’un fatras d’os et de sang, de chairs en plus ou moins bon état. Et plutôt laid que beau en sus. Mais je savais que si d’autres étaient plus intelligents, plus stratèges, et que d’autres se battaient mieux épée en main que moi, je restais l’Empereur. L’ancien Roi du Nord. Sans moi, Rhaenys perd en légitimité et ses alliances, certaines du moins, ne manqueraient pas de se distendre. Je ne pouvais pas mourir. L’armée tournerait moins bien et j’étais le seul assez fou ou pragmatique pour savoir gérer les flux qui irriguaient l’Empire, hommes et matériels notamment. Je n’avais pas le droit de mourir. Je n’avais même pas le droit d’être faible. Je devais faire venir les mestres et leurs aides pour me donner des nouvelles fraîches et pour donner, via les dames et le mestre qui me géraient au quotidien, mes ordres. Rhaenys était en grand danger dans l’Orage, enceinte jusqu’au cou, et des salopards avaient essayé de l’empoisonner…


L’Empire tenait à un fil.


Mon apparence était bien terrible, mais on n’en ferait que peu de cas. Torrhen le balafré, Torrhen le Sans Visage ou ce genre de surnom un peu nul, mais qui laisserait mon empreinte dans l’histoire. La belle et la bête comme fondateurs de l’Empire, deux revers si différents d’une même pièce. Complémentaires et parfois presque opposés. Mais il fallait faire vivre notre utopie.


Le sourire ténu que je lui adresse à ma nièce contribue à tirer sur les fils qui me recousent le visage.



| Tu… Tu devrais… |


Quoi ? Elle devrait quoi ? Elle n’aura sans doute pas tellement son mot à dire. En tant qu’aîné de la famille, c’était à moi de décider. Mais Jon était Roi du Nord… Et elle restait son sujet. L’affaire était complexe. Lyanna était jeune. Nous avions encore le temps. Je ne pouvais pas pour autant me prémunir de tout. Je le savais. Les amours adolescents n’étaient pas toujours les plus féconds. Il fallait prendre garde à l’emballement des cœurs les plus jeunes et les moins expérimentés.


| Les… Les oiseaux… Partent l’hiver… |


Mais le vinsonge puis les autres potions, la fatigue et la douleur, me plongent dans une chaude torpeur ; je suis sous de lourdes couettes et il y a un feu dans la pièce ; je sue abondamment. Pourtant je me sens bien. Je pourrais partir comme cela. Je pourrais mourir ainsi, sans trop forcer. Mais la douce voix de ma nièce, presque-fille, suffit à m’emporter dans un pays où la souffrance s’éloigne, mais où le froid lui, est intense.


Il ne me faut pas longtemps pour me retrouver au milieu de la neige qui tombe. Par gros flocons. Parfois plus vivement, portée par le vent qui souffle dru. Les trompettes sonnent un bruit étouffé par la canopée blanche qui nous surplombe. Les épées sont tirées. Le galop part, avec des milliers de cavaliers en rangs, étriers contre étriers. Jusqu’au choc. Jusqu’à ce qu’Hurlements ne perfore les cages thoraciques ou ne sabre têtes et épaules, jusqu’à ce que je sois au sol, et qu’une hache ne me percute en plein visage.

Hurlement de Rhaenys. Hurlements d’enfants.


Je me réveille en sursaut, en sueur. J’ai dû bouger dans mon sommeil, j’ai dû grogner, geindre. Haletant, les yeux exorbités, visage tordu de peur et de douleur. Endormi, j’oublie que je n’ai plus de visage. La grimace si forte et instinctive née du cauchemar a tiré sur mes fils… Et je saigne, du front au coin de la bouche, par tous petits filets carmins. J’attrape la première chose qui me tombe sous la main. La fièvre me fait à demi délirer ; je n’ai plus rien à suer mais la migraine m’abat.


Je tremble. Je meurs de froid.



| Ar… Armée… Rhaenys… En.. En  sécuri… Sécurité ? |


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MessageSujet: Re: [FB] La promesse d'une enfant [Tour VIII - Terminé]   [FB] La promesse d'une enfant  [Tour VIII - Terminé] EmptyLun 22 Juin - 23:46

Le Mestre conseillait à Lyanna de profiter du sommeil de l’Empereur pour s’octrayer un repos également. Or, la Louve était incapable de s’abandonner à un doux rêve ou à d’affreux cauchemar, tant que son oncle ne se relèvera pas, éclatant de santé. Être au chevet de ce blessé éveillait en la demoiselle de vieux souvenirs, pleines d’amertumes et de tristesse. Voilà que les fantômes qui avaient surgi de cette mémoire flouée tournoyait autour d’elle, tantôt souriant, tantôt pleurant, tantôt le regard tourné vers le lointain horizon. Elle avait assisté au trépas de chacun, se rappelant parfaitement de certains visages, ayant oublié d’autres. Gamine à la santé de fer, comme son père disait-on, elle avait toujours été le témoin silencieux des derniers instants de ces malheureux, les entendant susurrer bien des choses, que ce soit des regrets, des souhaits ou des secrets. Quel qu’en soit la nature, il n’était jamais question de rire, mais de pleurer.

Sa mère. Son oncle. Leurs épouses. Des amis de la famille. Des cousins. Des cousines … La liste était longue, quand les enfants avaient bien du mal à survivre à leurs cinquièmes hivers, quand les hommes bataillaient constamment ou encore quand les femmes se fatiguaient en enfantant. Et puis, il y avait ceux dont l’esprit était tourmenté au point où ce dernier assurait une mort lente mais assurée au corps.

Son père était mort dans un champ de bataille. Sa mère était morte de chagrin. Comment les rejoindra-t-elle pour sa part ? Briserait-elle tous les interdits pour se battre aux côtés des siens et mourir honorablement ? Trouvera-t-elle son trépas dans une forteresse, reléguée à un rôle qu’elle se refusait d’endosser, le regard constamment tourné vers l’horizon, et les lèvres murmurant des regrets et des rêves impossibles à réaliser ? Des questions qui causaient un trouble des plus évidents chez Lyanna, la rendant incapable de rester immobile ou calme.

Elle était prête à se lever pour se dégourdir les jambes et prendre un bol d’air frais, loin de cette pièce saturée en odeurs médicinales et en fantômes, lorsqu’elle sentit sa main prise dans un étau solide, faite de chair et d’os. Elle se mord les lèvres, retenant une exclamation de surprise, se penchant aussitôt vers son oncle, l’écoutant. Tant bien que mal, elle saisit la source de son inquiétude.

- Oui … tous sont en sécurité. Une missive est parvenue … aux mains de votre plus fidèle général, mentit-elle. Ils n’attendent plus que votre bonne santé … et elle va essayer de venir. Car tout va bien.

Ses compétences dans ce domaine étaient bien médiocres, assez pour que son oncle si fréquemment absent puisse le deviner. Il faut dire que pour une demoiselle qui prenait grand à cœur tout ce qu’elle pouvait dire et promettre, mentir était tout bonnement contre nature. Cependant, elle supposait qu’elle ne risquait pas d’être découvert : son oncle était bien trop tourmenté et préoccupé par d’autres sujets pour deviner si elle mentait.

Le Mestre s’était déjà précipité à leurs côtés pour éponger ce visage strié de sueurs et de sangs. Elle le voyait trembler, alors que sa main était chaude. Elle avait compris que la fièvre reprenait, et assistait au mieux le soigneur dans ses tâches.

- Des demoiselles vont apporter une grande bassine d’eau froide. Je vais plonger une serviette dedans, puis couvrir les pieds de l’Empereur. Il risque de sursauter. Pensez-vous pouvoir le retenir, ou devrions-nous faire appel à quelqu’un ? demanda le Mestre.

Lyanna secoue la tête. Son oncle était bien trop affaibli, pour qu’il fasse preuve de grande résistance. A n’en point douter, il bougera, pensant que cette pauvre serviette gorgée d’eau glacée serait comme un fer rouge qu’on appose à une peau aussi brûlante que le brasier.  La technique était peut-être radicale, voire barbare pour certains, mais elle était efficace pour descendre très vite une fièvre soudaine et dangereuse. Elle le savait, car elle l’avait vu à bien de nombreuses reprises. Les deux mains sur les avants bras, elle attend.

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MessageSujet: Re: [FB] La promesse d'une enfant [Tour VIII - Terminé]   [FB] La promesse d'une enfant  [Tour VIII - Terminé] EmptyMer 1 Juil - 13:20

La situation n’est pas compliquée. Je suis simplement en train de crever. C’est le sentiment que tout ça me laisse, de toute manière. Je me retrouve en mauvaise posture, poursuivi jusque dans mes rêves, jusque dans ces cauchemars qui deviennent quasiment permanents. Je ne sais pas comment réagir. Je ne sais pas non plus quoi faire pour les éteindre. Le souhaitais-je seulement ? La douleur d’avoir perdu à Buron n’était pas si terrible, c’était pire encore que de me remémorer le nombre d’hommes qui s’était fait abattre sous mes ordres et sous mes yeux. L’infanterie de Peyredragon, rejetée des villages dans le plus grand désordre, les divisions nordiennes, accrochées du bout des ongles sur les collines sur l’autre flanc, submergées à demi… Et ça avait été pire au centre quand il s’était fait enfoncer par des milliers de soldats fer-nés qui s’étaient rués sur notre mince barrage de piques et de fers de hallebardes. La cavalerie avait contre-chargé, s’était enfoncée dans les rangs ennemis pour y provoquer un abominable carnage, mais là encore, submergés. Combien d’hommes avaient péri ? Conrad était venu me voir deux fois déjà, et à chaque reprise son estimation des pertes changeait. Il était facile en réalité de savoir combien on en avait perdu, puisqu’il suffisait de compter les survivants. Mais combien parmi les pertes avaient été abattus, combien de blessés, combien de prisonniers, de disparus ? Difficile à estimer. Mais Conrad avançait. Et le nombre de morts continuait à se compter en milliers.


Quand je me réveillais en sursaut, c’était haletant et submergé de l’émotion, de la culpabilité vivace.


Je ne sais plus où j’en suis… Plus du tout.Je me sens perdu, comme si je venais simplement de traverser le blizzard et la neige qui tombait sur les combats. Je mets un moment pour remettre l’endroit où je me trouve, pour reprendre assez de conscience de moi-même et de l’espace qui m’entourait pour savoir que je n’étais plus à Buron, plus dans la neige et dans le sang.


Mais aussitôt la douleur se réveillait. Lyanna me rassura sur Rhaenys, sur l’armée.



| D-dis au Ma…Maréchal… Qu’il ne faut pas… Lâcher… Harren va… Sans… Sans doute… Attaquer… |


Maintenant que j’étais hors-jeu et que je lui avais échappé, je me doutais que le Noir attaquerait… Sauf si sa propre armée avait été saignée. Combien d’hommes avait-il perdus ? Pour quel résultat ? Je n’en savais vraiment pas assez de la situation actuelle pour en avoir une idée… je caresse la main de Lyanna, si douce, si chaude. Ce contact me fait du bien. Des voix s’élèvent et l’on parle de me nettoyer, de me couvrir les pieds. Je ne comprends pas bien le but. Forcément on se rapproche de moi, des personnes rentrent… A une autre époque,j’aurais pu être ravi d’être ainsi aux soins de douces et belles jeunes femmes, mais entre mon œil gonflé et l’autre humide de larmes de douleur et de sueur, je ne distinguais pas grand-chose.


Et puis, j’espérais que chaque instant, chaque seconde, puisse me rapprocher de Rhaenys. Je bondis quand on me pose enfin de l’eau qui me brûle les jambes, je me contorsionne et tire sur les fils qui me couvrent le visage, alors que la tension me fait déchirer ceux qui me tiennent fermée la commissures des lèvres, maculant ma bouche de sang. Je continue de me débattre un rien, avant d’essayer de me calmer.



| Pour… Pourquoi les dieux… m’in…M’infligent ça ?! |


Je me tourne vers ma nièce.


| Tu ne… Tu ne devrais… Pas… me voir comme ça… Jamais. |


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MessageSujet: Re: [FB] La promesse d'une enfant [Tour VIII - Terminé]   [FB] La promesse d'une enfant  [Tour VIII - Terminé] EmptySam 1 Aoû - 20:02

A cet instant, Lyanna doutait des talents du Mestre assigné à son oncle. Ce dernier se tordait de douleurs, tirant et brisant les fils qui tentaient de retenir des lambeaux de peau. Le sang coulait, arrachant une grimace à la brune. Elle ne craignait pas la vue de ce liquide écarlate, loin de là, davantage peinée par l’état de l’homme qu’elle retenait. Pourquoi les Dieux lui infligeaient-ils « ça » ? Une question réthorique qu’un grand nombre de personnes aimerait sûrement débattre autour, prenant en compte divers éléments de l’existence de l’Empereur.

- Je suis ta nièce. Je suis une Stark. Ma place est ici, à voir ce qu’il y a à voir et à entendre ce qu’il y a à entendre, mon oncle, répond-elle, peu convaincu qu’il l’entende.

Le Mestre continue à s’appliquer méthodiquement : tremper la serviette dans un sceau d’eau glacée, presser le tissu et  apposer celui-ci sur les pieds. La Louve sent que la fièvre tombe : la peau devient plus tiède entre ses mains. Pourtant, aucun sourire ne se dessine sur ses lèvres : ce n’était ni une victoire, ni une défaite. Il allait avoir besoin davantage de repos pour récupérer ce qu’il pourrait ...

- Je vais recoudre, quand il sera calmé, indiqua le Mestre, abandonnant la serviette dans l’eau et se dirigeant déjà vers son petit atelier. Du coin de l’œil, la gamine le vit saisir une aiguille et des fils. Le premier est passé à la flamme d’une bougie, le second est trempé dans l’eau longuement.

Elle observait la figure décharnée de son oncle et s’inquiéta sincèrement pour lui : allait-il être capable de supporter une nouvelle douleur, aussi minime soit-elle comparé aux épées et aux massues des ennemis ? Elle en doutait considérablement. Malheureusement avait-elle le moindre pouvoir pour stopper l’homme de savoirs, ou toute légitimité ? Que connaissait-elle dans les arts médicinaux ? Absolument rien !

- Lorsque vous reviendrez victorieux à Winterfell, nous ferons un grand banquet ! Nous célébrerons et nous chanterons vos exploits ! Votre épouse sera assise à votre côté, rayonnante de toute beauté. Votre fils sera assis de l’autre côté, fier guerrier et héritier. Jeyne pourrait venir, pour cette splendide occasion, offrant son plus beau sourire. Roland et moi, nous nous disputerons sur des sottises, et chercherons à se défier. Denys fera tout pour calmer nos ardeurs. Et puis ... le meilleur pour la fin : Walton vous surprendra . Il a tant grandi et tant mûri depuis votre dernière rencontre ! Tu te demandes si j’aime un homme, peut-être que ton fils donnera une réponse plus favorable à l’égard d’une jolie jeune fille.

Elle citait chaque Stark, recréant ce beau tableau qui n’a jamais eu lieu. Une personne avait toujours manqué à l’appel, et une autre mourrait jusqu’à ce que l’absent - ou l’absente - se manifestait. A une époque, le tableau aurait inclu la Reine Sigyn et l’Oncle Bran. La première a été remplacée par une dame de de Peyredragon, maîtresse de Dragons. Le second était encore un vif souvenir, tantôt triste, tantôt joyeux, irremplaçable : les liens du sang sont bien précieux.

La demoiselle tente, en parallèle, de nettoyer le sang sur le visage avec un chiffon propre tendu par le Mestre un peu plus tôt. Elle tapote, elle caresse, elle prend grand soin. Elle se rend compte qu’il est plus aisé de faire du Mal et d’être violent qu’être Bon et doux.

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MessageSujet: Re: [FB] La promesse d'une enfant [Tour VIII - Terminé]   [FB] La promesse d'une enfant  [Tour VIII - Terminé] EmptyVen 14 Aoû - 11:58

La douleur est toujours importante. Presque irrépressible. C’est une drôle de sensation que de se sentir aussi vulnérable, quand on a le sentiment en temps normal d’être fort comme un bœuf à force d’épreuves surmontées et d’entraînement. Mais aujourd’hui ne restait que la souffrance et cet intense moment de vulnérabilité, où sa propre survie n’est plus vraiment entre nos mains propres mais entre celles d’autres personnes chargées de vos soins. Ca n’a rien d’agréable comme sensation et il est clair que j’avais vite l’envie de passer à autre chose, qu’il s’agisse de rejoindre les dieux pour de bon ou bien de m’en sortir et de regarder tout cela loin derrière moi. La présence à mes côtés de Lyanna n’est pas pour me déplaire. Elle n’est pas Jeyne, mais elle est tout de même de mon sang et il est clair que sa présence me fait du bien. Je me sens alors moins isolé et moins démoli, avec quelqu’un que je connais, que j’aime et que j’estime, même si nos relations ne sont pas toujours les plus simples qui soient du fait de tous les fantômes qui suivent mon sillon. La jeune femme en tout cas ne se laisse pas démonter par les circonstances. Elle est forte, comme l’était son père avant elle. L’obstination, elle doit sans doute la tenir de sa proximité avec Jon et moi. Ou de Jeyne. Son père n’était pas si obtus, mais elle a été à bonne école.


| Ta place… Est avec… Tes cousins… |


La jeune génération ensemble, l’ancienne sur le côté. Ca n’avait rien d’un drame, d’une catastrophe. Loin de là même, puisque cela pouvait leur permettre de se souder et de rester cohérents et unis ensemble face à toute l’adversité qu’il leur restait à vivre. Je me crispe, je grimace, je me tends à chaque fois que le linge humide touche les boursouflures proches de mes chairs ravagées et gonflées. C’était toujours cela le plus douloureux, et pas forcément corrélé à ce que l’on ressent au moment de la blessure elle-même.


Je me tends et me débats un rien quand on parle de me recoudre, quand je sens le crochet chauffé à blanc me traverser la peau pour l’aider à cautériser, le temps qu’il fait son ouvrage. Il faut me tenir, car la douleur de ma peau sur mes chairs dévastés manque de me faire hurler ; je dois faire un signe au mestre, désignant le garrot sur la tablette à côté du lit pour qu’il accepte enfin de me le mettre dans la bouche. Et moi de mordre dedans, d’étouffer mes râles, mes grognements, mes cris de douleur quand les chairs sont remises ensemble.


Ma nièce m’élance sur la victoire, les banquets, la gloire, mais c’est bien la pensée de Rhaenys et de Jon et Walton à mes côtés qui éveille le plus d’espoir chez moi, mais aussi de douleur. Rhaenys empoisonnée, et loin, Jon proche mais qui brûle de se battre… Arriverais-je seulement à les revoir une fois que tout ceci sera enfin terminé ? La jeune femme prend grand soin de mon visage et mon regard rougi par la douleur, le désespoir mais aussi l’amour pour elle, la couve non sans douceur.



| Tu… Tu es… Bonne… Lyanna. Tu es que… Quelqu’un de bien… Ne laisse… Jamais… P-personne en douter. Walton… Jon… Je suis fier… D’eux… Et de… Toi… Il faudra… Que… Que l’on te trouve… De quoi… Avoir une… Une bonne vie. |


Je tends ma main jadis puissante, désormais tremblante, sur sa joue.


| Reviens… Me voir… Demain… D’accord ? |


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MessageSujet: Re: [FB] La promesse d'une enfant [Tour VIII - Terminé]   [FB] La promesse d'une enfant  [Tour VIII - Terminé] EmptyVen 28 Aoû - 19:26

La demoiselle n’ose pas contredire la demande de son oncle. Il est épuisé, et elle-même n’a guère plus d’utilité, si ce n’est tapoter pauvrement un chiffon mouillé sur son crâne ou le tenir immobile. Elle avait un arrière-goût amer, suite à cet entretien. Ses sentiments étaient des plus mitigés. A travers cet échange, elle s’était débarrassée d’un poids considérable, persuadée que son oncle survivra. Cependant, elle n’était guère heureuse. Comment pouvait-elle l’être quand un membre de sa famille était dans un tel état ? Et surtout, comment pouvait-elle sourire alors qu’elle n’avait ni le droit, ni le pouvoir, d’offrir son aide ?

Son oncle n’avait cessé de répéter qu’elle devait avoir une « belle vie », auprès d’un « valeureux » chevalier. Lui, comme tant d’autres en vérité, semblait s’être fait une idée précise de la notion de bonheur de Lyanna sans la consulter. En temps ordinaire, dans des conditions « banales », soit un oncle qui revient d’une énième guerre, fatigué mais indemne, elle aurait contredit et usait de tous ses arguments pour tenter de lui faire changer d’avis.

Sauf que les temps étaient différents. Torrhen Braenaryon, « né Stark » - Drôle de façon de nommer l’homme, diriez-vous - n’était pas éternel, ni plus très jeune. Or, plus que jamais, elle voudrait le rendre fier. Elle n’avait pas eu cette chance avec ses parents, ni avec sa tante, ni avec l’oncle Bran, tous fauchés quand elle comprenait à peine le monde. Et elle se posait enfin une question importante : devait-elle se soumettre aux demandes de son oncle, pour enfin arracher ce fameux sourire du parent satisfait et tranquille ? En vérité, était-ce tout bonnement possible, alors qu’elle n’était que cette nièce énergique et butée ? Courrait-elle derrière une quelconque chimère, à nouveau ?

C’est les pensées sombres qu’elle reprend ses errances dans ce domaine étranger. Un court instant, elle eut cette folle idée d’enfourcher un cheval et de galoper tout autour de cette demeure. Puis, elle se souvient ; elle n’était pas à Winterfell et, plus important, la guerre avait laissé ses marques trop récemment. Si elle ne craignait rien - la bêtise de la jeunesse, ou la candeur de l’ignorant, qui sait ! -, Elle savait qu’elle ne pourrait pas faire un pas sans être arrêtée par un quelconque garde.

« Demain ... Demain .... ».

Sa tête tourne vers le ciel sombre. Elle avait passé un temps considérable dans cette pièce étouffée, et la nuit était bien avancée. La lune lui rappelait qu’elle était fatiguée, et qu’il serait temps de laisser toutes les mauvaises pensées au lendemain, et de reposer un corps engourdi. Et elle s’y exécute, n’étant pas une âme soucieuse de nature, préférant affronter les choses lorsqu’elle se présente à elle, anticipant rarement.

***


Elle tenta à deux reprises de se rendre à nouveau au chevet de son oncle, mais ce dernier était endormi à chacune de ses tentatives. Alors, elle décida d’attendre qu’il reprenne pleinement ses esprits, recueillant des nouvelles régulièrement auprès des soigneurs, et passant subrepticement dans la pièce afin de s’assurer que ses blessures cicatrisaient - lentement, certes. Par ailleurs, plus les bonnes nouvelles s’amoncelaient sur l’état de l’homme, et plus son pas était guilleret et léger. Même ses récentes inquiétudes ne troublaient en rien son humeur, considérant finalement ces dernières comme futiles et trop lointaines.

Son oncle allait mieux, il allait se relever aussi fort qu’un bœuf. C’était son assurance.

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