Se remettre de ses blessures en bonne compagnie [Tour XI - Terminé]

An 2, mois 6, semaine 3

Les blessés les plus graves avaient été transférés à Lancehelion. Le trajet avait été affreux pour Jentys qui avait eut plusieurs poussées de fièvres et elle avait eu bien des douleurs durant tout le trajet qui avait duré une quinzaine de jours. Elle était arrivée la veille à Lancehelion et Vhaena et Taelon étaient arrivés en courant pour s’occuper d’elle. C’était même sa propre sœur qui l’avait baigné alors qu’elle était même semi-consciente de ce qui l’entourait et de ce qu’il se passait. Vhaena Agnaeros était l’opposée de sa sœur sur bien des points, mais les deux jeunes femmes s’aimaient profondément. Tout comme les enfants de la cadette : Taegon et Baesemion, ses aînés de huit années, avaient déjà eut quelques leçons d’escrime par leur tante, tant dis que les cadets Gaemor, Naesa et Maehna avaient eut le droit à quelques récits des batailles de cette même tante.

Jentys avait fini par doucement émerger et sa famille autour d’elle en avait été soulagée. Elle avait réussi à un peu échanger tout en avalant un peu de bouillon avant qu’elle ne se rendorme épuisée, Vhaena avait passé une nuit à veiller sur elle avant que Taelon ne vienne la rejoindre avec également le mestre pour l’examiner. Elle avait sursauté et rouvert les yeux dès qu’il avait touché ses jambes. Elle se laissa faire, refusant toute potion pour apaiser la douleur des soins. Vhaena l’aida à se rendormir et réussit même à la convaincre pour dormir paisiblement.

Je regardais mes neveux Taegon et Baesemion en train de travailler sur leur leçon sur Weteros dans un coin avec attention. Les jumeaux étaient parfaitement identiques… cela faisait plaisir de les voir. J’avais leur petite sœur Naesa et Maehna, la plus petite de tout juste cinq ans, étaient assises sur mon lit à me montrer quelques images. Ils ne tentaient pas d’utiliser autre chose que le Valyrien avec moi, je n’étais pas assez en forme pour une autre langue aujourd’hui. J’entendis qu’on frappait à la porte et Gaemor qui lisait aussi se leva d’un bond pour ouvrir et il revient vers moi en courant :

« Tante Jentys ! C’est la belle princesse Jaenyra ! Elle veut te parler, es-tu assez en forme ? »

J’étais couchée, le dos soutenu par plusieurs oreillers. Les enfants étaient là pour m’empêcher de trop m’agiter. Ça marchait assez bien. J’inclinai la tête.

« On ne fait pas attendre Dame Jaenyra, Gaemor, laisse-la rentrer. »

Les quatre autres petits se redressèrent en rangeant leurs affaires en même temps. Ils allaient nous laisser… heureusement. J’offris une grimace équivalent à un sourire en me redressant un peu trop :

« Bonjour Dame Jaenyra.
- Reste couchée Tante Jentys ! »

Elle avait de la force la petite Naesa qui me plaqua presque contre les oreillers alors que les autres s’inclinaient poliment. Taegon expliqua tranquillement :

« Mère nous a laissé ici pour veiller sur Tante Jentys, qu’elle ne tente pas de s’agiter. Mais je si vous êtes là, Tante Jentys ne s’agitera pas. Alors, nous allons vous laisser en paix. »

Il s’inclina poliment avant que les cinq ne sortent rapidement de l’endroit. J’avais les deux lettres de la dame sur ma table de chevet.

« Je suis rentrée… hier. Je n’ai pas eu le temps de lire ce que vous m’avez envoyé… Comment vous portez-vous dame Jaenyra ? »

Elle aussi venait de loin.

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Le voyage était infâme.

Elle devrait être habituée pourtant, après toutes ces journées passées en mer. Elle ne l'est pas. Son navire a manqué par deux fois de chavirer et il s'en est fallu de peu que son retour à Lancehélion tourne au drame. Au drame ou pour certains, au heureux hasard, mais Jaenyra ne compte pas y laisser la vie si vite. Elle a encore des choses à faire ici et la première s'avère être prendre des nouvelles d'une vieille amie.

Lancehélion lui semble drastiquement différente maintenant qu'elle a été désertée par les Martell, ses souvenirs se confondent et des réminiscences de certains événements, certaines scènes, lui reviennent. Quoi qu'il en soit, l'accueil chaleureux que lui réservent les neveux et nièces de Jentys n'a lui pas changé d'un poil. Toujours aussi mal à l'aise avec les enfants, elle se laisse pourtant conduire sans broncher. Elle parvient même à sourire de leurs mots, malgré le voyage qui pèse, la fatigue, et la terrible vision d'une Jentys brisée. Jaenyra attend qu'elles soient seules pour prendre la parole.

- Eh bien, vous voilà alitée de force, de ce que je vois.

Et elle ne blâme rien ni personne pour ça, elle sait parfaitement que faire en sorte que Jentys se repose doit être une mission particulièrement chronophage et complexe. Jaenyra soupire finalement, justement abattue par la fatigue du voyage et les résultats catastrophiques de cette bataille navale. Elle prend un siège, s'assoit pour être à la hauteur de Jentys.

- Bon sang, Jentys...

Jaenyra secoue la tête une ou deux fois, incapable de savoir si elle est plus dépitée par le fait de ne pas avoir été là pour elle ou d'avoir failli perdre une amie. Ou par la mauvaise gestion des Valtigar, depuis leur arrivée.

- Vous m'avez fait peur.

Elle sourit, tristement.

- Je suis heureuse de vous voir en vie, mais vous m'avez fait peur. Pourquoi ne pas vous reconvertir ? Que pensez vous du métier de lady qui ne risque jamais sa vie sur un bateau, épée à la main ?

Quant à sa lettre, elle ne sait plus elle-même ce qu'elle pouvait bien contenir. Sans doute qu'elle s'excuse, qu'elle est désolée. Et qu'elle en a marre de l'être, qu'elle fera mieux la prochaine fois.
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ஃ Cette jungle me doit des mea-culpa à la pelle, à marcher entre rats, vautours et hyènes. Et je compte même plus les fois où on m'a traité de chienne. Je compte même plus les fois où on m'a traité de chienne. Mais c'est une chienne qui a élevé Rome. Les putes comme moi portent les rêves des hommes. Cette ville me doit des mea-culpa à la chaîne, à marcher entre les rois qui tuent les reines. Et je compte même plus les fois où on m'a traité de chienne. Non, je compte même plus les fois où on m'a traité de chienne ஃ

***

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Jaenyra Miss Westeros 2023:

Alitée de force… Ah ça… Il n’y avait pas pire que mes neveux et nièces pour obéir sur ce point… Ils avaient très, trop, bien compris les ordres et s’étaient parfaitement organisée pour s’installer sur les couvertures en m’interdisant de bouger. Ils savaient très bien comment faire pour m’empêcher de bouger. Je les regardais sortir sans rien dire avant de revenir sur Jaenyra :

« Il n’y a pas pire que les enfants quand ils suivent avec plaisir les ordres de leurs parents… »

Et là ils voulaient absolument s’assurer que je ne bougeais absolument pas. Et ils réussissaient bien après tout. Je passai une main sur mon visage en silence alors qu’elle s’installait à mes côtés. Elle avait une mine au moins aussi affreuse que moi. Mais au moins elle, elle marchait sur ses deux jambes. Je l’observai avec attention sans rien dire avant de tendre la main pour prendre la sienne avec douceur. Je lui offris un vague sourire à sa remarque. Je lui avais fait peur ?

« Je crois que mon second serait d’accord avec vous… Et je crois que lui aura les images du mat tombant sur moi… Mais il est d’accord avec vous : visiblement je fais peur. »

J’eus un vague sourire avant de l’observer avec attention. Me reconvertir ? En lady ? J’eus un sourire amusé en secouant la tête.

« Vhaena essaye depuis des années… Je crois que ce n’est pas pour moi non plus. Vous avez une mine affreuse. Le voyage s’est mal passé ? »

La question se posait après tout. Je passais à nouveau une main sur mon visage.

« Je vous avoue… que je ne me souviens pas beaucoup de la chute du mât. Mais je vous jure que je remonterais sur mon navire. Il me manque déjà. »

Vraiment. Il me manquait déjà et j’avais hâte de remonter dessus. C’était ça sans doute qu’il était fou. Je serrais les doigts fins de la dame.

« Puis vous savez ce qu’on dit… Quand on tombe de cheval on doit remonter dessus… non ? »

J’observais la belle dame à mes côtés pendant quelques secondes.

« Ça fait pas vraiment mal. Je vais bien ne vous inquiétez pas. Et vous comment s’est passé votre voyage dans l’ouest ? »

Elle avait l’air épuisée. Pire que moi ! Et pourtant je n’étais pas très fraîche après un voyage dans le désert

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Jaenyra sourit, et finit par en rire. C'est bien vrai, il n'y a sûrement rien de pire que ça.

- Je ne peux vous contredire.

Même si en l’occurrence, l'équipe de petits espions est employée à bon escient. Si personne ne force Jentys à prendre du repos, alors elle finira par ramper jusqu'au bateau le plus proche pour y mettre les voiles jusqu'au combat le plus proche. Alors elle suppose que cette surveillance à peine forcée a aussi du bon.

- Vous ne faites pas peur, mais vous nous avez fait peur à jouer de trop près avec les mats sur le point de tomber.

En vérité, elle sait très bien que si Jentys se retrouve dans cette situation, c'est qu'elle ne pouvait pas l'éviter. Mais la taquinerie a toujours fait partie de leur amitié, les bons jours. Les mauvais, elles se contentaient d'être là l'une pour l'autre. La jeune femme souligne qu'elle aussi a une tête froissée, Jaenyra hausse un sourcil.

- Merci beaucoup ma chère amie.

Il est vrai, Jaenyra n'a pas fait beaucoup d'efforts vestimentaires avant de lui rendre visite. A vrai dire, elle a débarqué et s'est empressée d'accourir là où elle devait être. Ici, dans un premier temps. Un peu plus, dans un second. Mais celui-là nécessitera un peu plus de préparation.

- Le voyage a été abominable, vous connaissez mon amour pour la navigation. Mon bateau a manqué de chavirer par deux fois, j'aurais ainsi été nourrir les crabes et n'aurais jamais pu venir vous présenter mes excuses.

Ce qui aurait été fort dommage, au moins pour elle-même. La mer s'est faite capricieuse, des choses qu'elle ne peut prévoir et qu'elle s'est contentée de subir. Peu importe, elle s'en est sortie. Jentys aussi. L'issue aurait pu être plus terrible qu'elle n'est.

- Je sais que vous y retournerez. Vous ne pouvez vraiment pas vous en empêcher. Mais prenez le temps de guérir avant, d'accord ? Le cheval attendra.

Son bateau aussi, il n'est d'ailleurs toujours pas revenu au port de Lancehélion. Jentys lui assure aller bien, Jaenyra n'est pas convaincue. Elle l'observe un instant avant de reprendre.

- Mon voyage a... porté ses fruits.

Elle lui sourit doucement, incertaine de pouvoir si vite crier victoire. Elle a rencontré une alliée, dont elle est sûre, qui apporte déjà une aide concrète qu'il faudra rendre. Le reste n'est que projection.

- J'ai fait de nombreuses rencontres et conclu quelques accords, discuté avec des lady poudrées de l'Ouest...

Cette fois, elle sourit franchement.

- Et vous m'avez manqué.

C'est ce qu'il y a de plus beau avec les voyages, plus ils sont longs, plus ils donnent envie de rentrer à la maison. Et sa maison, ce sont les gens qu'elle aime.
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Jaenyra Miss Westeros 2023:

J’adorais les enfants, surtout les miens et mes neveux et nièces ! Mais par tous les dieux… Ils aimaient pouvoir me clouer au lit en s’asseyant voluptueusement sur les couvertures pour que je ne bouge pas. Mais il n’y avait pas plus féroce soldat qu’un enfant ravi d’exécuter un ordre ! J’offris un sourire à Jaenyra à sa remarque.

« Je vous conseille de tester un jour. Ils sont assez amusants. »

Oh… je ne lui faisais pas peur. Mais mon comportement suicidaire oui. Je passais une main sur mon visage en essayant de me redresser un peu, pour mieux installer mon dos contre les oreillers. Merde, respirer faisait mal… Qu’importe. Jouer avec les mats sur le point de tomber.

« Oh vous savez… On s’amuse comme on peut sur le pont des navires ! »

J’essayais vraiment de rire un peu de la situation même si le cœur n’y était pas réellement, surtout lorsque j’avais du mal à accepter d’être faible. Mais je n’étais pas la seule à avoir une sale tête ! Elle aussi. Je lui offris un petit clin d’œil amusé :

« Vous savez… la franchise cela fait partit de mes qualités principales. »

Il faudrait aussi que je dose ma franchise, mais cela ne semblait pas l’affecter après tout. J’aimais être honnête et dire ce que je pensais le plus souvent possible. Il faudrait peut-être que je dose avec certains… Enfin, c’était ce que je faisais de base, elle était l’une de celle avec qui je parlais presque sans filtre. Son amour pour la mer… J’inclinai légèrement la tête.

« Les crabes ne vous auraient pas touché. Mais je vous ferais un jour naviguer sur le Fendeur, peut-être vous ferais-je aimer la navigation. Mais la mer est une maîtresse bien cruelle et sans aucune fidélité. »

Qu’importe qui était avec elle, si elle voulait le noyer, elle le ferait avec grand plaisir. Et plus tôt deux fois qu’une ! Mais j’avais hâte de remonter sur mon navire. Je soupirais un peu à sa remarque.

« Je n’ai pas le choix malheureusement… Je ne peux même pas me mettre debout ou faire le moindre déplacement seule. »

Même ramper je ne pouvais pas le faire : c’était horriblement douloureux. Mais passons, ma souffrance n’était que négligeable après tout. J’écoutai son récit avec grande attention, tendant la main pour la poser sur la sienne avec douceur. Autant que je le pouvais bien sûr avec mes mains abîmées. Des dames poudrées… Je souris.

« Maintenant c’est avec celle de Dorne que vous aller à nouveau discuter. »

Oh… je restais surprise à sa remarque et je baissai un peu la tête.

« Vous m’avez… beaucoup manqué aussi. »

Je lui offris un sourire en serrant doucement sa main. Que je finis par lâcher pour tenter de me redresser un peu. J’avais l’impression d’être complètement avachi sur moi-même.

« Vous savez ce qui me manque plus actuellement… ? »

À part mon bateau, mes jambes et mon indépendance ?

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Amusants, certes. Tant qu'ils restent loin d'elle. Jaenyra grimace à l'idée, secoue la tête. Elle n'a rien contre les enfants, n'a simplement jamais su comme interagir avec eux, alors qu'ils sont si loin de sa réalité. Elle n'a plus souvenir d'avoir un jour été une enfant comme les autres. Elle sait que c'est inquiétant. Elle n'a pas non plus la moindre envie de devenir mère. Ce qui l'est encore plus.

- Je n'en doute pas, mais je décline la proposition.

Jaenyra lui sourit alors que Jentys ironise sur sa situation. Qui n'a pourtant rien de drôle, à vrai dire. Produit de leurs erreurs, de leurs manquements et des errements de ces dernières semaines. La valyrienne bouillonne depuis un moment et si elle fait de son mieux pour ne pas le montrer, ça ne fonctionne pas tout à fait.

- Vous feriez mieux de trouver moins dangereux.

Elle poursuit pourtant, en plaisante avec Jentys comme si cela n'avait aucune importance. Ça en a. Plus le temps passe, plus leurs fautes deviendront graves. Elle ignore jusqu'à quel point, précisément. Quant aux crabes, à la mer et à la navigation, Jaenyra soupire.

- Je vous assure que je ne remettrai plus un pied sur un bateau pour au moins un mois, si ce n'est plus. Je suis fatiguée de voyager.

Et rien ne peut lui faire aimer ces insupportables remous marins. Elle est fatiguée, en effet. N'a pas cessé de remuer ciel et terre depuis son arrivée, dans des circonstances qui frôlaient parfois le ridicule. Elle a besoin de temps sur le sol, régler ses affaires ici. Elle improvisera la suite. Jentys lui fait remarquer qu'elle n'a pas d'autre choix de se reposer, Jaenyra reprend un peu de sérieux, malgré l'euphorie de ces retrouvailles.

- Je sais. J'en suis vraiment désolée.

Elle le lui a déjà confié dans sa lettre, mais préfère s'excuser de vive voix. Elle n'était pas en charge de la flotte dans laquelle se trouvait Jentys, mais regrette sincèrement de ne pas s'être imposée plus tôt. Avant que les choses ne tournent mal. Sa chère belle-sœur est d'ailleurs évoquée. Jaenyra acquiesce longuement en y réfléchissant.

- En effet, c'est bien avec celle-ci que je dois désormais discuter. L'avez-vous rencontrée ?

Et discuter est un bien grand mot, compte tenu de ce qu'elle sait, croit savoir, est presque sûre. Jaenyra serre sa main lorsque Jentys la prend dans la sienne, et lui sourit à nouveau. Elles ne sont ni l'une ni l'autre friandes de démonstrations affectives, mais certaines choses méritent d'être dites. La jeune femme lui pose une question, à laquelle Jaenyra réfléchit moins d'une demi seconde.

- Votre bateau, vos jambes et votre indépendance ?

Quelque chose comme ça, sûrement.
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Jaenyra Miss Westeros 2023:

Elle déclinait la proposition de passer du temps avec mes neveux et nièces. J’eus un petit sourire amusé en inclinant la tête, amusé par sa remarque.

« Je vous comprends. J’ai beau les adorer… ils sont parfois épuisants… »

Surtout quand ils étaient tous les cinq présents en même temps ce qui était le cas avec moi en permanence. Quoi qu’ils fussent très calmes pour des enfants de leur âge. Heureusement, ils avaient pris du côté de Taelon. S’ils avaient pris trop du côté de Vhaena, l’histoire n’aurait pas été pareil. Mais j’essayais de plaisanter un peu sur le fait de danser un peu sur le pont avec des mâts. J’étais fatiguée, vraiment… J’essayais de mon mieux d’en rire. Mais j’en souffrais réellement de ne pas pouvoir être avec mes hommes. Trouver quelque chose de moins dangereux…

« Essayer des robes ? C’est moins dangereux après tout… mais je trouve ça moins… »

Je haussais les épaules. Mais… la mer n’était pas non plus pour tout le monde après tout. Visiblement pour la jeune dame elle en était fatiguée… Pour ma part, je voulais déjà y retourner, c’était comme une autre… nature ? Une seconde maison ? Peut-être. Mais je pouvais comprendre que ce n’était pas pour tous. J’inclinai légèrement la tête, je pouvais comprendre après tout. Elle était peut-être un peu trop délicate ? Non, pas Jaenyra. Peut-être une vraie mauvaise expérience ? Je préférais ne pas trop chercher la raison. La fatigue du voyage.

« Je peux bien le comprendre. La mer peut-être une véritable salope après tout. Mais. Je l’aime comme la meilleure des amantes ! »

Ma vie c’était vraiment… n’importe quoi. La mer me manquait, le sentiment de vivre sur la mer… Non, cela me manquait tant… Je me frottais légèrement le visage de ma main libre, la seconde tenant celle de Jaenyra. Je claquai de la langue, agacée par ses excuses.

« Vous n’étiez pas aux commandes, vous n’étiez pas sur le champ de bataille. Vous n’y êtes pour rien. Vous n’aviez pas les cartes, de dragons ou d’indications… Arrêtez de vous en vouloir. J’avais qu’à faire plus attention. »

Rencontrer la princesse Nymeria ? Je fronçais un peu les sourcils :

« Oui. Elle m’a fait porter une robe et voulait que je sois sa garde du corps quand j’étais présente. Elle est venue aussi sur mon bateau et m’a donné de la soie pour porter chance. Ça n’a pas bien marché… Et ne me regardez pas comme ça… je ne porterais pas de robe… »

Par pitié. De toute manière je n’étais pas en état de passer une robe, je portais à peine une chemise de nuit. Et elle me connaissait bien. J’eus un rire en serrant un peu plus sa main.

« Alors, oui. Vous me connaissez bien. Mais pas que cela. Je mangerais une livre de pâte d’amande si je pouvais, déjà et des dattes… Ça serait bon… Mais les petits de ma sœur et de mon frère… me rappelle qu’ils me manquent tous les jours. Je vais sûrement leur écrire un peu. Mais je ne dois pas leur dire que je suis blessée… Ça les rendrait si malheureux… »

Et ce n’était pas le moment.

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Ils sont toujours épuisants, en vérité. Elle a peur de ne pas savoir comment s'occuper d'eux. De leur faire du mal sans le vouloir. D'en avoir et de ne pas les mériter. Et toutes ces craintes rendent définitivement les enfants épuisants.

- Mais vous vous en sortez très bien.

Avec ses neveux comme avec sa propre marmaille, Jentys semble avoir un don pour ça. Pour être avec eux, être présente pour eux et ce malgré la fatigué. Un talent que Jaenyra ne possède pas mais qu'elle n'envie pas autant que ses aptitudes aux combats. Bien qu'issues de la même culture, force est de constater qu'elles restent deux opposés.

- Je ne pense pas que vous soyez faite pour les robes mais je suis sûre que l'on peut trouver un entre-deux.

Jaenyra sait très bien qu'il n'y aura aucun entre-deux à trouver. Si Jentys persiste à se tenir sur le champ de bataille malgré tout ce qui l'en éloigne, alors rien ne changera cela. Et au fond, rien ne dérange moins Jaenyra que les envies belliqueuses de la valyrienne, bien qu'elles marquent encore une fois leurs différences.

- Et je l'apprécie également... loin de moi.

Elle n'a rien contre la mer lorsqu'elle l'observe confortablement installée depuis une chambre qui elle, se trouve bien sur terre. Le reste, elle le laisse à Jentys et son goût immodéré pour les choses que la Valtigar déteste. La conversation dérive vers quelque chose de moins divertissant, le visage de Nyra s'assombrit.

- Peut-être. Mais j'aurais pu me montrer plus insistante auprès de Maegor, afin qu'il vous épaule. Parfois, j'ai le sentiment qu'il aurait mieux fallu rester à Dorne.

Et Jentys, elle, ne pouvait pas réellement faire plus attention. Son voyage dans l'Ouest n'a pas été vain, loin de là. Mais Lancehélion nécessitait sûrement plus d'attention qu'elle n'en a reçu. Jaenyra n'a pas l'habitude d'entretenir des regrets, sans doute que celui-ci ne perdurera pas. Il n'y a que la tristesse de ne pas avoir été là pour son amie lorsqu'elle en avait besoin qui elle, survivra dans le temps.

- Hum, je vois.

Des robes. La princesse Nymeria passe donc son temps à jouer à la poupée avec leurs soldats. Intéressant, ou peut-être pas tant que ça. Ce n'est pas tout à fait ce qu'on lui a rapporté, pas tout à fait ce qu'elle croit.

- Je n'arrive pas tout à fait à vous imaginer en robe, à vrai dire. J'aurais l'impression d'essayer de maquiller un requin.

Puisque c'est bien ce qu'elle est, un requin. Féroce, dangereux, majestueux aussi. Jaenyra soupire, ne sachant quoi penser de sa belle-sœur et de ses lubies.

- S'il n'y a que des dattes et de la pâte d'amandes pour vous rendre heureuse, je vous en ferai porter demain.

Après tout, elle lui doit bien ça. Quant à l'éloignement de ses enfants qu'elle subit et au manque que cela entraine, Jaenyra ne peut rien faire si ce n'est écouter. Et c'est ce qu'elle fait, elle écoute. Contrite.

- Je suis navrée, Jentys. J'aimerais qu'ils soient avec vous. Mais nous savons toutes les deux qu'ils sont bien plus en sécurité chez nous.

Chez nous. La formulation lui pince légèrement le cœur, alors qu'elle se sent terriblement loin de chez elle. La proximité de Jentys la ramène à Essos et lui rappelle un peu qui elle est censée être, si cela a encore la moindre importance. Si elle a un jour su, seulement.
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Jaenyra Miss Westeros 2023:

M’en sortir bien ? Je passai une main sur mon visage avec un petit soupir. Est-ce que c’était vraiment le cas ? Je posai mon regard sur Jaenyra avec une douceur infinie.

« Est-ce que je fais assez Jaenyra ? Est-ce que je fais assez pour eux ? Pour leur futur ? Est-ce que je suis assez une bonne mère pour eux ? Est-ce qu’ils ne mériteraient pas mieux que moi comme mère ? »

J’avais peur qu’ils me détestent. C’était bien cela qui me faisait peur : perdre l’amour… L’amour qui était mon seul moyen d’avancer, autre que le devoir, parce que sans mes enfants, je crois que je serais déjà morte au combat depuis bien longtemps. Mais on parla chiffon et j’eus un rire et un sourire en tapotant la main de Jaenyra

« Je propose une jolie tunique… ou alors une chemise à jabot avec un gilet en brocard. Et un pantalon brodé. Quelque chose dans ce goût-là ? De parfaitement masculin avec un raffinement féminin ? »

Sans doute une tenue dans laquelle je serais, pour une fois, parfaitement à l’aise… Mais je n’avais pas le talent pour en dessiner une ou créer cette tenue. Je savais à peine tenir une aiguille. Alors broder… très peu pour ma part… Mais… la mer… ma divine amante, tout comme mon épée et mon poignard. C’était une amante comme une autre que j’aimais de tout mon cœur. Une salope infidèle et pourtant vers qui je revenais toujours. J’eus à nouveau un sourire à la remarque de mon amie.

« Vous n’êtes pas faites pour la mer… tout simplement. Mais tant mieux, cela en laisse plus pour les autres et vous en sécurité. »

Je lui racontais quelques petites choses avant qu’elle n’évoque le prince Maegor… Je poussai un profond soupir en m’appuyant sur les oreillers un instant. Je pris la coupe de ma main libre pour en boire une gorgée d’eau avant de la reposer.

Je bus une nouvelle gorgée d’eau en frottant mon front pendant quelques secondes.

« On ne saura jamais Jaenyra. Vous nous avez déjà bien aidé, même à distance. »

Elle ne semblait pas réellement aimer la princesse Nymeria… ou c’était quelque chose d’autre… Son explication me fit éclater de rire et secouer la tête un instant.

« J’aimerais avoir des dents aussi tranchantes ! Mais je vous avoue que je ne suis pas à l’aise en robe, je ne les porte pas très bien. »

Et j’évoquais quelques délices comme la pâte d’amande et les dattes que j’adorais.

« Pas trop Jaenyra. Après des semaines de plus ou moins diète, manger trop gras me rend malade… et déjà que je ne mange pas beaucoup… »

Pas la peine de lui faire un dessin. N’est-ce pas ? J’évoquais mes petites princesses et mon petit prince. C’était une plaie de les savoir loin… mais ils étaient ainsi bien plus en sécurité… Je hochais la tête avec tristesse.

« À nouveau, ce n’est point votre faute. Et en effet… il est mieux qu’ils soient loin mais en sécurité. Je crois que leurs cousins leur écrivent… Avoir des nouvelles de ma part leur ferait sans doute du bien. Mais je sais que grâce à vous… un jour ici ils pourront venir en paix. »

Je pris sa main pour porter ses doigts à mon front, comme j’avais déjà pu le faire pour Maegor.

« Issa riñnykeā »

Ma princesse… La véritable reine de ces lieux…

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Les questions que lui posent Jentys sont pressées par l'urgence, la peur d'être abandonnée, délaissée par les seules personnes qui pourraient réellement la blesser. Et à vrai dire, Jaenyra ne peut y répondre. Elle peut seulement supposer lourdement des choses qu'elle ne sait pas.

- Bien sûr. Bien sûr que vous êtes une bonne mère et que vos enfants vous aiment. Ils continueront à vous aimer, même loin de vous. Et un jour, vous les retrouverai.

Qu'elle soit une bonne mère est une certitude et c'est bien la seule chose dont elle soit sûre. Le reste, elle ne peut le savoir, encore moins le prédire. Les enfants sont souvent ingrats, et le monde sombre. Impossible de savoir si oui ou non, elles seront englouties par cette noirceur. Éloigner ces question d'elles devient alors une nécessité, ce que les jeunes femmes n'ont aucun mal à faire, habituées à rire pendant la tempête.

- Parfait, nous avons donc un marché.

Bien qu'à vrai dire, elle n'est pas certaine que porter une robe ou une tenue plus féminine la protégera de quoi que ce soit. L'idée la fait néanmoins sourire, et cela suffit. Quant à la mer...

- En effet, je vous la cède volontiers.

Plus loin elle se tient de tous ces foutus bateaux, mieux elle se porte. Jaenyra écoute ce que lui confie Jentys patiemment, et soupire. Son regard se fixe sur un point au loin et son visage s'assombrit quelque peu. Elle jette ensuite un coup d’œil à Jentys, qui doit lui laisser que peu de doutes concernant ce qu'elle pense réellement.

- Moi aussi, je suis en colère.

Et elle n'en dira pas plus, car il n'y a rien d'autre à dire. Elle ne sait pas ce qu'elle fera de cette affaire, ni même si elle peut réellement en faire quoi que ce soit. Mais elle partage fortement le sentiment de la valyrienne, sa lassitude et ses ressentiments.

- J'ai fait ce que j'ai pu, en effet. D'autres n'en ont pas fait autant.

Ce n'était pas assez, c'est une certitude. Mais elle a essayé, avec le peu de moyens qu'elle avait. Savoir qu'au moins Jentys le sait est un soulagement suffisant. Son visage reste fermé, pourtant. Un jour, peut-être, les comptes devront être faits. Se savoir spectatrice ne lui convient pas, sans doute préférererait-elle se faire coupable de tout plutôt que témoin de rien. Jentys parvient néanmoins à lui arracher un second sourire, un de ceux qu'elle avait plus jeune lorsqu'elle riait encore aux blagues idiotes de ses sœurs.

- Alors inutile de vous forcer, mon amie. Vous êtes très bien telle que vous êtes.

D'autant que son état de santé ne lui permet pas de s’infliger davantage de désagréments.

- C'est noté. Essayez de manger régulièrement, tout de même. Vous en avez besoin.

Reprendre des forces passe par là, du moins, elle le croit. Une pointe de culpabilité survient à nouveau, lorsqu'elle évoque ses enfants, leur retour, la vie qu'ils pourraient avoir ici. Elle espère, elle aussi. Mais ne peut rien garantir.

- Nous ferons de notre mieux, Jentys. Ensemble.

Comme ils ont toujours fait. Elles se battront. Ensemble.
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| É L E V E R R O M E |

ஃ Cette jungle me doit des mea-culpa à la pelle, à marcher entre rats, vautours et hyènes. Et je compte même plus les fois où on m'a traité de chienne. Je compte même plus les fois où on m'a traité de chienne. Mais c'est une chienne qui a élevé Rome. Les putes comme moi portent les rêves des hommes. Cette ville me doit des mea-culpa à la chaîne, à marcher entre les rois qui tuent les reines. Et je compte même plus les fois où on m'a traité de chienne. Non, je compte même plus les fois où on m'a traité de chienne ஃ

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Super cadeau de Lin, merci à elle:

Jaenyra Miss Westeros 2023:

Une bonne mère. J’essayais en tout cas. Mais j’offris un sourire à Jaenyra qui essayait de me rassurer. J’avais, malgré tout, une envie profonde de revoir mes enfants, les prendre dans mes bras, les embrasser, sentir leurs cheveux sur mon visage et leur parfum dans mon nez. Mais c’était autre chose.

« J’ai hâte de ce jour, vous savez. »

Mais je préférais changer de sujet. Si je devais sangloter sur mes enfants et leur manque qui creusait mon cœur, c’était dans les bras de mes frères et sœurs… Mais ce n’était pas le moment de parler de cela. Alors non, j’évoquais le fait d’une belle tenue ! Une tenue comme j’aimerais en porter dans d’autres temps, d’autres heures… C’était autre chose… mais non, pas une robe, une belle chemise avec un gilet et un pantalon fluide sans doute. J’eus un rire amusé.

« Parfait, je vous fais confiance pour tout ce qui est chiffon. Je suis de loin la pire dans ce domaine ! Mais je suis sûre que vous pourrez m’apprendre un peu ! »

Mais je préférais également garder la mer pour moi ! Je lui fis un clin d’œil amusé à sa remarque. Qu’est-ce qu’on s’amusait en levrette, plus ou moins, sur la mer ! Qu’est-ce que c’était bien ! Amusant et dangereux… Mais c’était sans doute pour ça que les marins étaient toujours un peu suicidaires sur les bords ! Enfin, complètement d’ailleurs !

« Ne vous inquiétez pas, la prochaine fois que vous devrez grimper rejoindre cette salope de mer, cela sera sur son mon navire. Le Fendeur vous plaira. »

Tâché du sang de nos ennemis… Je lui laisserais ma cabine… Mais au-delà de tout cela, j’évoquais ce que je ressentais un peu au fond de mon cœur. Tout ce qu’il s’était passé lors de la bataille… et tout autour d’ailleurs. Je la regardais. Visiblement je n’étais pas du tout la seule à ressentir de la colère. J’inclinai la tête à sa remarque.

« Vous avez fait tout ce qui était en votre pouvoir dame Jaenyra. Vous n’attendez pas que le monde vous honore juste parce que vous êtes. »

Je serrais sa main. Elle savait ce que je pensais. Je lui faisais assez confiance pour lui parler ainsi le cœur ouvert et ne pas prendre le gant. Mais je préférais à nouveau partir sur un sujet plus léger : les robes et tout cela.

« Ah bah il faut bien que quelqu’un joue le rôle de la salope en arme qui ne respecte aucune règle ! J’avoue, je ne suis pas peu fière de ma représentation de ce rôle ! »

Je frottais mes ongles sur ma chemise de nuit pour ensuite les examiner et la rassurer sur les dattes et pâte d’amande. Je n’étais pas spécialement capable d’en manger pour l’instant. Je hochais la tête.

« Ne vous en fait pas. Je fais attention à moi et je mange régulièrement. Je le dois si je veux être rapidement debout pour vous servir. »

Je finis par prendre sa main pour la rassurer un peu. J’inclinai la tête à sa remarque.

« Vous pourrez toujours compter sur moi, Jaenyra. Ne vous en faites pas. »

Si elle avait besoin que quelqu’un se salisse les mains pour elle… je le ferais.

Se remettre de ses blessures en bonne compagnie Remembering all the times you fought with me
I'm surprised it got so far
Things aren't the way they were before
You wouldn't even recognize me anymore
Jaenyra acquiesce, ne pouvant qu'imaginer la sensation que ressent Jentys. Elle n'a pas besoin de l'imaginer en vérité, elle l'a déjà vu avec ses enfants, elle sait qu'être loin d'eux est un crève-cœur pour la guerrière. Et pourtant elle est venue, tenant à servir la maison Valtigar. Jaenyra en vient parfois à se demander si elle a fait le bon choix. S'ils méritent la foi que l'on place en eux. Et c'est ce qui la met le plus en colère, sûrement.

- Je sais, Jentys. Je sais. Et si vous souhaitez repartir... vous savez que personne ne vous en voudra ici.

Certainement pas elle, du moins. La perspective de la former à l'art et à la manière de se vêtir et s'apprêter lui est toutefois suffisamment alléchante pour qu'elle ait quelques réticences à la voir prendre la mer pour Essos.

- Ce serait avec plaisir, vous pouvez en être sûre.

L'activité serait sans aucun doute intéressante, d'autant que cela lui changerait d'être la personne qui apprend quelque chose et non celle qui doit apprendre. La brune grimace toutefois légèrement face à la perspective de retourner en mer, même sur le Fendeur.

- Hum... j'en doute, mais je vous remercie de l'invitation.

Jaenyra ne veut plus remonter sur un bateau pour au moins un mois, ayant plus que besoin de vacances sur la terre ferme. Jentys essaie ensuite de la rassurer comme elle peut, en lui disant qu'elle n'attend pas d'honneurs pour agir pour leur cause. La Valtigar acquiesce, comprenant très bien le sous-entendu. Pourtant, l'obscurité lui pèse. Et cela fait déjà de nombreuses années. Elle préfère renchérir sur le sujet de la guerrière qui ne lui est pas douloureux plutôt que de parler d'elle et de toutes ses ambitions étouffées.

- Et vous pouvez l'être !

Jentys lui promet qu'elle fait attention à elle et à sa santé, ce dont Jaenyra doute beaucoup. Elle veut bien croire que la valyrienne se nourrit, mais elle n'est pas certaine qu'elle respecte l'injonction au repos qui lui est faite. Loin d'être une donneuse de leçons, elle garde ses remarques pour elle et se contente d'acquiescer de bonne foi.

- Faites attention à vous pour aller mieux, tout simplement. Valyria et moi, nous attendrons.

Les deux en ont de toute manière que trop l'habitude. Jentys lui promet à nouveau fidélité et Jaenyra incline la tête vers elle.

- Et vous sur moi.

Et cette certitude permet déjà d'atténuer quelques unes de ses angoisses.
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Jaenyra Miss Westeros 2023:

Repartir ? Revoir ces petits anges… leur chaleur, leur odeur, leur rire… Tout cela mais… Je serrais mon bras scarifié à m’en faire mal.

« Je pourrais… Mais je ne pourrais plus jamais me regarder dans un miroir de vous avoir abandonné, abandonné mes hommes et tous ceux qui sont ici. »

Et je ne pourrais plus jamais regarder Ërinnon dans les yeux lorsque je le reverrais. Non… Non je ne pouvais pas me permettre de fuir. Je n’avais jamais fui autrement que sur un ordre extérieur. Je ne pourrais pas commencer maintenant. Et puis si je partais, elle ne pourrait jamais m’apprendre à bien m’habiller ! C’était important ! Je la fis sourire, c’était important.

« Peut-être que vous réussirez à me faire aimer tout cela ! Qui sait ? »

Nymeria avait tenté, avec peu de succès, mais je l’invitais à venir sur mon Fendeur. Elle ne semblait pas convaincue. Ah ! Qu’importe ! Elle n’aimait pas beaucoup la mer ! Ce qui me fit rire doucement. Je pouvais la comprendre. Avec elle, j’étais entièrement détendue, peut-être plus ou moins entièrement moi-même… C’était déjà beaucoup à mes yeux. Mais elle ne voulait pas monter sur le Fendeur. Sur mon Fendeur ou sur la mer ? Les deux peut-être.

« Je comprends bien. Ne vous en faites pas. »

Je me parlais de mon rôle de salope en armure avec un grand sourire. Ce qui sembla l’amuser ! J’inclinai la tête à sa remarque un grand sourire sur le visage. Qu’importe ! Qu’importe tout cela ! Je levai les yeux vers le plafond.

« Et merde aux sept qui disent que je peux pas porter une épée ! »

Je pourrais dire merde à tous les dieux ! Mais je ne savais pas à quel point Jaenyra était dévote. À qui j’assurais que je prenais soin de moi. J’inclinai la tête à sa remarque. Attendre. Je souris un peu.

« Les jambes ne marchent plus, mais ma tête toujours Jaemyra. Si vous avez besoin de moi… Je suis là. »

Je lui assurais que je serrais toujours là pour elle et elle m’assura qu’elle serait là pour moi. Je soutiens son regard avant de tendre doucement les bras pour venir la serrer contre moi avec douceur. J’avais l’impression d’être une grande sœur avec sa petite sœur. Il fallait que je la protège.

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Jaenyra baisse la tête, soupire et accuse le coup. Il y en a tant, des gens prêts à mourir pour leur cause, pour l'argent ou parce qu'ils croient en la possibilité un brin folle qu'Azor Ahai s'est réincarné en l'un des deux Valtigar mâles. Et elle aussi, elle y croit. Elle y croit encore malgré les déconvenues, malgré les déceptions. Elle se demande seulement si elle a raison ou si cette confiance la mènera à sa perte. Son voyage à l'Ouest à au moins eu le mérite de lui faire rencontrer une femme qui croit en elle et en elle uniquement. Ce qui n'était jamais arrivé et ce qui la fait s'interroger. Et avec ce recul, elle en vient à se demander s'ils méritent tous cette loyauté.

- Je comprends.

Elle n'est plus si sûre de pouvoir comprendre. Mais leur amitié lui tient à cœur et de ça au moins, elle en est sûre. Elle devra se contenter de ça pour l'heure, en attendant de prendre une décision.

- Je le prends comme un défi personnel, dans ce cas.

Et c'est la vérité, même si Jaenyra ne tient en aucun cas à modifier la nature profonde de la capitaine du Fendeur. Elle pense toutefois que savoir se mettre en valeur est une compétence bien trop sous-estimée et que, peut-être, cela pourrait être utile à Jentys. Cette dernière jure, et le fait au sujet des Sept en plus de ça, ce qui ne peut que faire sourire la Valtigar qui a tant bien que mal tenté de s'accorder leur faveur. Sur un ton un peu plus secret, elle lui concède.

- Merde à eux.

Les dieux, quels qu'ils soient, ne l'ont de toute manière jamais aidé. Contrairement à Jentys qui elle, lui a sauvé la mise plus d'une fois. Elle lui propose à nouveau son aide, qu'elle n'est plus très sûre de mériter.

- Je le sais. Mais vous devez vous reposer maintenant. J'ai déjà suffisamment abusé de votre temps.

Jaenyra sert sa main une dernière fois et se lève, observant avec une certaine tristesse cette guerrière brisée. Elle se console en se disant qu'elle se relèvera, elle le sait.

- À très bientôt, mon amie.

Le temps de leurs véritables retrouvailles viendra bien assez vite.
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| É L E V E R R O M E |

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Jaenyra Miss Westeros 2023:

» Les blessures de guerre ne sont pas toujours physiques. [Tour III - Terminé]
» [FB] La raison ne saurait remettre en cause le souvenir des morts [Tour VII - Terminé]
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