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Natalie Portman est <a href="/t8811-nelya-o" target=_blank"><span class="Gp_Empire">Nelya Omble</span></a> - Scénario Pris </a>

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Nelya Omble - Intendante de l’Empire - <a href="/t8811-nelya-o" target=_blank" >Scénario Pris</a>

Deux notions me définissent : ambition et maternité. Contrairement aux croyances populaires, elles ne sont pas conflictuelles. Au contraire ! Il est possible de faire bon ménage avec ! Si je brule de m’élever toujours au-dessus de ma condition, je n’en sacrifierai pas pour autant ma chair et mon sang.

Enfant, le domaine des Mormont devient bien vite étroit à mon esprit. Dernière-née d’une fratrie nombreuse, mes ainés se montrent assez naïfs, voire stupides, aux affaires quotidiennes – et davantage quand il est question de chiffres. Mes propres parents n’y trouvent que très peu de gouts, s’attelant à la tâche qu’avec plaintes. Le mestre est donc bien chargé de mille affaires : si le domaine est petit, il n’en reste pas moins critique. Entre les rudes hivers, ou les attaques de sauvageons en été, chaque ordre st critique et chaque oubli peut être fatal. Habile avec les chiffres, extrêmement organisée et surtout prévoyante, ma vivacité d’esprit n’échappe pas à ce pauvre homme. Ce dernier ne tarde pas à me tester, et à remonter ses remarques et observations à mes parents. Mon père est étonné, mais heureux. « Nous avons une fille fort intelligente. Elle va pouvoir nous aider, dans la gestion du domaine ! ». Ma mère est effarée, et apeurée. « La tête de ma fille va exploser, si elle lit tous ces chiffres et lettres ! » dit-elle. Mon père a naturellement gain de cause, et m’assigne au mestre pour apprendre tout ce que je peux.

Adolescente, je me surprends à rêver davantage. Je les vois, ces nobles venus des autres contrées nordiennes. Certains dévoilent des richesses insoupçonnées. D’autres viennent avec mille et une rumeurs ou intrigues de la Cour des Loups ! Autant dire, lorsque je vois l’emblème du loup sur nos terres, je ne suis que joie et impatiente. Et puis, un bel été, je rencontre les fameux Princes du Nord. Et je tombe sous leurs charmes – comme eux. Et l’un sera la pierre angulaire de mon existence, sans que je ne sache. Pour un temps, j’ai naïvement cru que je serais une Reine. Et, par la suite, pour quelques années, j’ai cru que je serais Princesse ; Deux Stark, un enfant d’un Stark, mais toujours aucune alliance au doigt. Enfin … plutôt, aucune alliance avec un Prince ou un Roi du Nord. Le destin prendra une autre tournure.

Le domaine Corbois fut ma seconde maison. Bien plus grand, plus agréable et plus peuplé, j’en apprécie chaque instant. J’aurais pu en profiter pour m’intégrer à la Cour pleinement, et totalement, et m’adonner à quelques intrigues mais je n’en fis rien. Mon amour pour Lucan, mon premier époux, m’en empêche. Il a été si bon avec moi, et surtout avec Benjen, que je crains de lui causer le moindre tort. Pour autant, je n’ai pas laissé cette lame intellectuelle s’émousser. Je l’ai entretenu, en prenant en charge la gestion du domaine de mon Seigneur et en devenant un indispensable élément du rouage. Loin d’être gêné ou insulté, Lucan y trouve son compte. Lorsqu’il ne guerroie pas, il passe du temps avec ses enfants et, surtout, avec moi. Encore aujourd’hui, son souvenir m’émeut au point de m’arracher quelques larmes. Dans ces instants-ci, le mal du pays me saisit et une furieuse envie de retourner sur les terres de cet homme me ronge.

Mais, il m’est impossible de prendre une telle décision dans l’immédiat. J’eus bien raison de ne pas rester passive et inactive durant mes longues années de mariage. A l’inverse de Lucan, Torrhen me pousse – consciemment, ou inconsciemment – à exprimer pleinement mes capacités. Il m’offre, constamment, un nouveau futur à travers des opportunités uniques. Ou, tout simplement, un refuge lorsque je commets l’irréparable. Benjen aurait pu ne jamais naitre, si l’ancien Roi du Nord avait tourné le dos. Lucan n’aurait été qu’un parfait anonyme, si cet amant n’avait pas organisé habilement ce mariage. Enfin, je n’aurais été qu’une veuve du domaine Corbois, si cet Empereur n’avait pas reconnu mon travail. Avoir du génie est important mais insuffisant : l’entourage est tout aussi nécessaire. L’un ne va pas sans l’autre sur la route de la réussite.

Mère, et veuve, je me surprends à nourrir des rêves de grandeurs. A nouveau. Et surtout, vis-à-vis de mes enfants. Ah, mes amours ! Que ne ferais-je pas pour eux ? Je suis prête à prendre des risques insensés pour en faire des Rois, des Reines, des Princes, des Princesses, des Empereurs ou des Impératrices s’il faut ! En parallèle, je tremble comme une feuille à la simple idée que quiconque puisse leur faire du mal. Ils sont autant de freins que de sources d’énergies. Ils sont mes forces et mes faiblesses. Lorsque la nuit tombe, que j’ai fini mon travail gargantuesque du jour, j’aime regarder leur portrait – s’ils sont absents ou considèrent être de grands adultes pour avoir une mère dans leur chambre – ou passer à leur chevet pour y passer une main dans leur chevelure. Et les imaginer là ou je ne serais jamais – ou du moins, pas de sitôt.

Benjen pourrait devenir un grand Maréchal de l’Empire. Ayant environ dix-huit ans, il a déjà une bonne expérience des armes aux côtés du Roi du Nord Fédéré, Jon. Lyarra ferait une belle Reine du Conflans Fédéré, en se mariant avec l’héritier de la Maison Tully – à moins que nous trouvions une nouvelle lignée royale pour le futur Bief Fédéré, Ouest Fédéré ou Val Fédéré. Pour ce dernier, j’ai souvenir qu’il y a encore un fils à marier, plus ou moins du même âge que ma fille. Kiran, le plus jeune, pourrait être écuyer auprès d’un Roi – voire de l’Empereur même s’il accepte.  A partir de là, il me faudrait lui trouver une Princesse également – notre monde en manque cruellement aujourd’hui, mais qui sait dans une dizaine d’années !

Je guette chaque chance.
Et je tente d’y poser ma griffe avant d’autre.

Sauf que le monde évolue, toujours. Les prévisions sont difficiles. Au lieu d’être découragée, je m’en amuse. De nouveaux acteurs se révèlent au grand jour, comme la Maison Valtigar. D’autres rendent leurs armes, comme la Maison Martell. D’autres ourdissent alliance et entente, comme la Maison Lannister. D’autres ont des motivations incertaines, comme la Maison Timbal. D’autres sont des épines aux pieds, comme la Maison Hightower. Et puis il y a ceux qui nous narguent de trop, comme la Maison Arryn. Que faire avec les nouveaux Dragons ? Est-ce que la Lance et le Soleil a véritablement abandonné toute ambition pour la Couronne ? Comment doubler les les Lions dans leur négoce ? Par quel moyen écraser la vermine que sont les Fer-nés, ceux qui ont eu mon Lucan ? Comment prendre ce cher Manfred à son propre jeu des intrigues ? Enfin, quand va-t-on mettre en cage les Faucons ? Pour chaque question, une réponse se forme. Et pour chaque réponse, des intrigues se dessinent. Alors, seulement, j’agis. Je cherche à convaincre les parties concernées, tantôt par un doux langage, tantôt par la ruse, tantôt par la violence. J’impose – ou je soumets pour la formalité – les propositions. Je donne les ordres et puis j’attends patiemment les premiers fruits. Alors, je m’ajusterai tranquillement aux aléas du Destin. Je ne suis pas une personne extrêmement spontanée, préférant les longues planifications.

Aujourd’hui, mes objectifs sont légions. Malgré une position confortable au sein de l’Empire, je ne me repose pas sur mes lauriers : si je souhaite obtenir des avantages ou savourer ce pouvoir, je dois être un élément indispensable en tout temps et en toute heure. Dès lors, je réfléchis déjà à comment faire plier nos ennemis par la voie diplomatique. Enfin, nous ne pouvons pas marier insouciamment son enfant à des héritiers de couronne – je l’ai bien appris à mes dépens : il faut convaincre, et avoir des arguments. Dès lors, comment puis-je assembler les derniers éléments du puzzle pour que mes enfants soient bien plus que les enfants d’une Intendante veuve ? Comment faire pour qu'ils soient des prétendants sérieux, voire de choix, pour des mariages royaux ?