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Billie Piper est <a href="https://bloody-crown.forumactif.org/t7210-senia-florent-la-dame-qui-revait-de-voler#211000r"><span class="Gp_Bief ">Senia Florent</span></a>

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<span class="Gp_Bief ">Senia Florent</span> - Je suis fidèle à mon souverain - Dame de compagnie - <a href="https://bloody-crown.forumactif.org/t7210-senia-florent-la-dame-qui-revait-de-voler#211000r">Personnage inventé</a>

LIEU

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<a href="https://bloody-crown.forumactif.org/u709"><span class="Gp_Bief ">Senia Florent</span></a> se trouve à <span class="Gp_Bief">Hautjardin</span>

“Regardez Senia, votre père vient de vous offrir cet oiseau, n’est-il pas adorable? Il s’agit d’un Bouvreuil pivoine. Regardez comme il est beau, sa gorge toute rouge et ses ailes noir. Oh! Voilà qu’il chante pour nous.”

La dame de la maison Florent dépose un baiser sur le front de sa fille si chère à ses yeux. Tant d’années, tant de fausses couches, elle avait abandonné l’idée d’apporter un autre enfant à son époux et d’un jour mettre au monde une belle et douce fille comme elle en avait tant rêvée. Elle avait fini par se résigner à l’idée de n’avoir qu’un seul fils, n’était-ce pas déjà assez? Un héritier pour sa famille? Puis, alors qu’elle avait abandonné tout espoir, un miracle s'était produit et sa douce Senia était née. Une enfant si belle, une peau rosée et une chevelure blonde comme les plus charmantes des dames. Alors elle avait chérie la petite de tout son amour et lui avait accordé chaque instant, chaque pensée.
Les rumeurs n'avaient pas tardé à se propager dans tous les couloirs de Boisdoré. L’enfant ne parlait pas, ne regardait pas les gens dans les yeux, restait souvent assise à sa place sans un mouvement ou une réaction face aux choses se déroulant autour d'elle. On la disait débile. Une bâtarde même. On disait que la mère avait fait tomber l’enfant peu après sa naissance et que depuis, l’arrière du crâne de la petite était aussi plat qu’une planche à pain. Jamais la mère ne prêta attention à ses rumeurs, aux regards que les gens lui jetaient. Elle aimait sa fille de tout son coeur et si l’enfant était différent des autres, jamais elle ne la considéra comme stupide. Elle avait un jour découvert la passion de la petite Senia pour les oiseaux, observée l’enfant battre des mains et sauter de joie à la simple vue d’une de ses bêtes volantes, son regard toujours perdu dans le vague soudainement briller de curiosité. Depuis, elle suppliait qu’à chaque partie de chasse son époux ramène un oiseau pour leur fille.


“Quel oiseau de toute beauté, votre frère m’avait parlé de votre amour pour ces créatures. Je vois à présent ce que vous leur trouvez. Oh, je ne me suis pas présentée. Je suis le chevalier Eron.”
“Senia Florent. Il s’agit d’un geai des chênes, il est magnifique n’est-ce pas? Une cuisinière l’avait trouvé blessé dans les abords du bois alors elle me l’a apporté. J’ai réussi à le soigner et à le remettre sur pieds, bientôt il pourra s’envoler et reprendre sa liberté. J’aime beaucoup les oiseaux et les observer de près et les nourrir est un grand plaisir mais ils sont bien plus nobles lorsqu’ils volent, vous ne trouvez pas?”
“Oh, si assurément. Vous devez dire vrai."

Senia Florent avait grandi. C’était à présent une belle femme. Un peu trop maigre en chair et en gorge aurait jugé certains mais, dans la douce féminité de la quinzaine. Elle venait de se lever et déjà ses cheveux blonds, ondulés, venaient se coller contre ses tempes. Sa chaire, d’une blancheur légèrement rosée des personnes n’ayant pas besoin de travailler au soleil toute la journée, était des plus charmantes. Sans être d'une immense beauté, elle était tout à fait charmante et se distinguait parmi les femmes de cette famille secondaire comme une épouse tout à fait convenable en beauté. Malgré les rumeurs et les craintes, jamais sa mère n’avait abandonné l’idée d’en faire une dame et une épouse comme les autres. Sans montrer trop de difficulté, l’enfant avait appris tous les arts qui sont incongrus à une femme de son rang, broderie et couture, ainsi que quelques bases en chant, en musique et en dance. Si elle montrait dans chacune de ses activités un manque complet d’imagination, elle montrait cependant un niveau convenable et même un certain talent pour le luthe qu’elle jouait avec grande finesse. Avec les années et le travail acharné de sa mère, la parole traversa finalement les lèvres de l’enfant. Toujours elle parlait avec une étrange lenteur, semblant réfléchir au prochain mot. Une seule arme féminine manqua toujours à son arsenal, celui de l’intrigue. Jamais la jeune fille ne sembla s’intéresser ni aux mariages à venir ni aux rumeurs de bâtard. Rien en ce bas monde ne l’intéressait à part ses oiseaux et leurs plumages brillants sous le doux soleil réchauffant Boisdoré. Enfin lorsque le seigneur et la dame de ce lieu s’éteignirent de leur grand âge, il ne resta plus personne pour porter un regard compréhensif sur la jeune fille. Elle ne fut plus que l’idiote sœur du seigneur.
Alors que chacun se demendait que faire et qui donc accepterait d’épouser une jeune femme certe charmante mais idiote, le chevalier d’Eron. Ami et fidèle compagnon du nouveau seigneur Ennio Florent, son manque de titre ne dérangera pas et le mariage fut vite organisé comme pour éviter que cette sœur n’apporte plus de honte qu’elle ne l’avait déjà fait. Eron ne fut jamais un homme mauvais ou violent avec son épouse et ce, malgré son étrangeté. Il s’était marié par ambition, pour obtenir ce titre et cette sécurité dont il avait toute sa vie tant révé et si Senia Florent n’était pas la femme dont il avait rêvé à ses côtés, il avait accepté qu’un homme de son rang ne pouvait pas espérer marrier une femme noble, belle et intelligente. Il renonça donc à la troisième chose. Si le mariage fut sans amour, il ne fut cependant pas malheureux. Par gentillesse ou par pitié, Eron offrait des oiseaux à son épouse. Peut-être aussi était-ce une manière de s’excuser pour les nombreuses nuits qu'il passait avec sa maîtresse pour lesquelles Senia Florent ne demanda jamais d’explications. Le devoir conjugal fut tout de même rempli par les deux partis et naquit alors Eroge. Beaucoup craignirent que la femme ne sache pas s’occuper de son fils mais, à l’éttonement de tous, cette dernière montra une grande tendresse pour l’enfant. Cependant, son amour était différent de celui des autres mères envers leurs progénitures. Il semblait parfois, que Senia Florent ne comprenait pas bien que ce garçon pleurant était son fils, qu’elle le considérait presque comme un autre de ses oiseaux blessés.


“Mon oiseau est mort. Mon oiseau. Mon oiseau il est mort… Oh ma petite Bergeronnette grise. J’ai touché sa poitrine et elle ne respirait plus! Oh pauvre oiseau.”
“Veux-tu bien arrêter de parler de cet oiseau de malheur! Notre fille vient de mourir et tu pleures pour un fichu oiseau! Je n’en peux plus moi! Tes manières! Tes lubies! Tiens! Voilà ce que j’en fais de tes oiseaux de malheur!”

Dans un geste de colère, Eron se saisit des cages à oiseaux qui remplissaient tout un coin de la pièce et les jeta dans tous les coins de la chambre. La scène était d’un bruit, entre le raisonnement du métal contre les murs, aux bruits affolés des oiseaux, entre les pleurs de l’épouse et les cris de colère de son mari. Cette femme n’avait-elle donc pas de coeur! Elle n’avait pas versé une seule larme devant le corps de sa fille et à présent il la retrouvait en larme, la gorge soulevée par des spasmes et en proie à des tremblements violents, tout cela pour un simple oiseau… De son propre passé et de la mort de sa sœur si jeune avait surgi des souvenirs, des moments que l’homme avait si longtemps tenté d’oublier mais qui restaient encore à ce jour gravés dans son cœur. Voilà qui en était trop pour l’homme. Après ce jour, le couple s’éloigna définitivement. La couche maritale resta vide et lorsque les deux se croisaient, Eron n’offrait à sa femme que quelques mots froids. Peut-être que si ce jour terrible n’était jamais arrivé, Eron ne se serait pas autant tourné vers la chasse pour oublier ce chagrin profond qu’avait apporté dans son cœur la mort de sa fille, peut-être que ce fatal affrontement face à un renard ne serait jamais arrivé. Toutes ces choses peuvent être imaginés mais jamais elles ne changeront ce qui est arrivé. Un an après sa fille, Eron mourut. A son enterrement, chacun juga sa veuve pas assez émotive, son visage trop froid et ses larmes manquantes à l’évènement. Le soir même, sans un mot, la jeune femme tua le geai des chênes qu’Eron lui avait offert le jour de leur mariage.


Les mains posées avec pudeur contre son ventre, Senia Florent observait les oiseaux volant en cercle autour de Hightower, les bêtes ici lui semblaient encore plus belles qu’à Boisdor, plus colorées, plus majestueuses… Pourtant, elle ne ressentait nullement la joie qu’elle aurait normalement ressenti devant une telle vision. Était-ce le changement soudain de vie à lequel on venait de la contraindre? Était-ce le manque de son fils à ses côtés? Parfois, la peur semblait sur le point de prendre le contrôle de tout son être dans une de ses crises qu’elle faisait si souvent plus jeune. Ces longues heures ou elle ne pouvait que pleurer, prise de spasme et de tremblements incontrôlables. Mais il fallait se tenir droite et rester digne. Son frère lui avait fait jurer de ne pas déshonorer la maison Florent. Simplement parfois, oh seulement l’espace de quelques minutes, la tâche lui semblait si difficile…
Hautjardin est un lieu magnifique et c’est un grand honneur que de servir dame Trica Gardener pourtant le coeur de la femme n’est pas en ce lieu. Oh, si seulement elle avait des ailes. Elle pourrait s’envoler hors de ce palais et retourner auprès de son fils, embrasser son front. Il y a si longtemps qu’elle n’a pas pu le voir sans qu’elle comprenne pourquoi on lui a soudainement retiré son enfant. Elle voudrait le prendre dans ses bras et s’envoler avec lui loin, très loin de ces gens, dans un endroit vierge de la méchanceté des hommes et où ils pourraient vivre tous les deux et observer les oiseaux voler autour d’eux. Voilà une vie qui lui semble parfaite.