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Katheryn Winnick est <a href="/t6557-sha"><span class="Gp_Etranger">Shaera de Volantis</span></a>

RECENCEMENT

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<span class="Gp_Etranger">Shaera de Volantis</span> - Je suis fidèle à mon souverain - Prêtresse Rouge - <a href="/t6557-sha">Personnage inventé</a>

LIEU

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<a href="/u661"><span class="Gp_Etranger">Shaera de Volantis</span></a> se trouve à <span class="Gp_ConflansL">Noblecoeur</span>

Avec un soupir, Shaera appuie son coude sur la coiffeuse, et son menton dans la paume de sa main. Le reflet que lui rend le grand miroir de ladite coiffeuse est celui d'une femme blasée, comme ennuyée de tout. Cheveux d'argents et yeux d'améthyste jurent presque avec le torque qui ceint son cou, entrelacs d'argent portant un rubis scintillant, pur, en solitaire. Trop de couleur, ou pas assez, pour rehausser une peau bien pâle, immaculée, nue. Lorgnant dans le coin gauche du miroir, la jeune femme observe, muette, les entrelacs d'un autre genre, étendus, lascifs. Ils sont trois, corps entremêlés, épuisés de l'amour qu'ils ont partagé, tour à tour, toute la nuit. Shaera aime les bordels. Shaera aime les prostitués, et les prostitués le lui rendent bien. L'amour est encore le visage de R'hllor qu'elle préfère, celui pour lequel elle prêche le plus, avec le plus de ferveur, prête à accueillir les dévots autant dans la Lumière du Maître qu'entre ses cuisses. Mais elle n'est pas vulgaire, Shaera. Elle n'est pas outrageante, ni fatale. Elle est juste prompte à aimer son prochain, même si c'est très brièvement. L'idée, de toute façon, n'est pas que cet amour dure... L'idée est simplement de faire ressentir un peu de l'amour de R'hllor à ses ouailles, à travers le sien. Quand on quitte ses bras, on ne peut douter que le Maître aime... Au point d'en réclamer, encore et encore.

Shaera, c'est un morceau d'été au cœur de l'hiver, qui donne l'air de posséder tout et son contraire. Peau pâle comme neige, mais chaude comme la braise. Elle doute, elle, d'avoir jamais été aimée, que ça soit par R'hllor ou qui que ce soit. Sauf peut-être Mathie. Mathie... Mathie lui manque horriblement. Elle aurait adoré, sans l'ombre d'un doute, ses frasques de la veille et les aurait partagées avec plaisir. Sans doute d'ailleurs que si elle avait été là, elle-même serait toujours alanguie, partie vivante de cet entremêlât de corps, à la recherche de nouveaux plaisirs, plutôt que d'être là, ennuyée, à tenter de comprendre comment elle a pu en arriver là, justement... Dans un bordel de Noblecoeur, colline perdue entre deux fiefs encore en train de panser ses plaies d'une bataille meurtrière récente... Le bon point, c'est que ça rend les gens moins regardants sur les étrangers solitaires. Le besoin et la disette pousse à accepter n'importe quoi, et Shaera a pris de quoi à son départ de Volantis. Sans oublier les petites choses, les petits riens, qu'elle a pu voler à ses frères et sœurs lors de sa visite à Lys, en plus de leurs dignités.

Ils l'ont mérité. Condescendants dès son arrivée, piquants et cruels lors de leurs entrevues, Shaera n'a aucun scrupule à disperser aux quatre vents des richesses auxquelles ils ont tenu. De toute façon, avec le chaos qu'elle a créé dans la fratrie, prenant les apparences des uns et des autres à l'aide de son rubis, pour glaner leurs secrets, jusqu'à, étonnement, finir dans le lit de certains, ils avaient mieux à faire au moment de son départ que de chercher leurs babioles. A ce souvenir, un large sourire mesquin étire les lèvres pulpeuses de la lysienne. Qui aurait cru que sa famille était de ce bord là ? Elle se souvient, en les rencontrant adulte, s'être demandé quelle personne elle aurait été si elle avait grandi parmi eux, plutôt que d'être envoyée à cinq ans à peine au temple rouge de Volantis... Sans doute aurait-elle été très différente, une version d'elle-même qui lui plairait sans doute beaucoup moins que celle-ci. Après tout, puisqu'elle n'a pas été malheureuse auprès des prêtres rouges, ayant même valorisée plus souvent qu'à son tour pour ses capacités, il ne lui a pas été difficile de comprendre qu'il avait mieux valu qu'elle rentre dans les ordres que de rester dans un foyer où, on le lui avait rapporté, elle n'avait droit à aucune considération. Du reste, apprendre les différentes langues, cultures, le secret de l'alchimie des prêtres avait été passionnant. La foi avait donné un sens à son existence. Mais était-ce réellement le cas ?

Elle avait à peu près douze ans quand d'autres acolytes ont donné du sens aux souvenirs diffus qu'elle avait de la tentative de ses parents de l'immoler. Sujet de moqueries pour certains de ses comparses, Shaera a très tôt appris à répliquer coups pour coups, acerbe et piquante, mais sa répartie n'a jamais été que de l'esbroufe, elle n'en a jamais tiré aucun plaisir. Shaera, elle pique parce qu'elle le peut, et parce que toute tentative de la blesser ne peut rester impunie. Pour autant, elle ne ressent aucune haine contre ses détracteurs... Seulement un profond mépris, mépris qui passe bien vite, jusqu'au visage de la personne oublié. Exception faite de sa famille, parce qu'elle s'est trop longtemps elle-même torturée par la pensée de son abandon. Shaera s'est endurcie, avec le temps, mais endurcie d'une façon qui pourrait être controversée. Le fait de voyager autant, de ne nouer aucune relation durable l'a rendue particulièrement désinvolte. Elle aime vite et fort, mais de façon très éphémère pour ne pas souffrir du départ, de l'abandon. Elle apprend l'autre aussi vite qu'elle l'oublie, et découvre le monde qui l'entoure avec l'émerveillement d'un regard resté enfant. Elle erre, guidée par les visions dans les flammes que lui dispense R'hllor, à la recherche d'une place dans le monde, se demandant si le refus du Maître de la Lumière de la prendre malgré l'offre de ses parents n'est pas un signe qu'il ne voudra jamais d'elle... Elle ne connaît aucun doute quant à la puissance du Coeur de Flammes, mais doute sans arrêt de sa légitimité à le servir, et attend à chaque coin de rue, le provoquant même, que Sa colère la frappe, que la rattrapent toutes ces flammes dans lesquelles elle a pu se baigner sans jamais ne leur abandonner d'elle-même que ses vêtements.

A Westeros, où les prêtres de R'hllor et leurs miracles se font plus rares, Shaera les imite. Elle tait cette inimitié que semble lui vouer le feu, qui glisse sur sa peau de la même façon que l'eau glisse sur les plumes d'un canard. A Westeros, pas de miracles. Quelques visions à peine, quelques manigances sans impact... Et un objectif, depuis son exode forcé de Dorne, et sa rencontre providentielle avec Mathie : Rejoindre l'Empire, en faire la porte d'entrée du culte de R'hllor dans Westeros, puisque Dorne avait rejeté cet honneur en se montrant si mauvais élève, avant de régresser et d'ouvrir ses cuisses aux Sept comme la plus nécessiteuse des putains... Elle souffle, Shaera, et une mèche de cheveux d'argent, qui dansait devant ses yeux, s'élève vers le ciel, avant de mollement retomber. Dans son dos, l'un de ses partenaires parvient à s'extirper du semblant de charnier qu'ils avaient tous été la veille, et lui sourit, quand leurs regards se croisent via le miroir. La prêtresse laisse le jeune homme venir, sa bouche trouver son épaule, la base de son cou, et ses mains sa poitrine généreuse. « Qu'est-ce que tu fais, là, toute seule ? Reviens avec nous... » Pauvre créature, déjà en train de tomber amoureuse, Shaera devine alors que l'une de ses mains délaisse son sein pour vouloir explorer le reste de son corps, jusqu'à se nicher entre ses cuisses. Elle relève le brillant violine de ses yeux dans sa direction pour le regarder, et pose sa main sur sa joue. Elle n'hésite pas longtemps. L'entrée de R'hllor à Westeros tarde depuis des siècles... Ce ne sont pas quelques heures de plus qui vont changer quoique ce soit. Sourire aux lèvres, la prêtresse se lève et retourne, pour un moment encore, s'abandonner dans la plus totale des concupiscences...