Sujet: Lyra Royce, la Dame de Bronze Lun 15 Fév - 14:33
Royce Lyra
Maison : Royce, Maison suzeraine de Roche-aux-Runes, dans le Val. Titre de noblesse : Lady Suzeraine de Roches-aux-runes, dirigeante de la maison Royce, Conseillère du Val en qualité de co-intendante avec le Lord son époux. Lignée :
Lyra est la fille aînée de feu Elbert Royce dit « le Sans-fils », Lord de Roches-aux-runes, qui mourut des suites d’une syphilis contractée en courant la gueuse dans ses jeunes années en l’an -8 et de Lady Megara Royce, née Arryn, son épouse et veuve. De leur union est également née en l’an -15 sa sœur, Lady Ysilla Royce, ainsi que plusieurs enfants mort-nés. Des multiples aventures extra-conjugales d’Elbert Royce sont nées deux filles bâtardes, Perra Stone en l’an -22 et Grisel Stone en -18.
Par sa mère, elle est la nièce de feu Jehan Arryn, roi de la Montagne et du Val, mort lors de la bataille des Portes Sanglantes en -2, et de son épouse et désormais veuve Lady Sharra Arryn, née Corbray, reine régente de la Montagne et du Val. Elle est donc la cousine du roi Ronnel Arryn et du prince Jonos Arryn.
Par son union avec Asher Omble, Cadet de la maisonnée d’Atres-les-Confins, qui est devenu par leur mariage un Royce en abandonnant son nom et ses droits en échange de sa main, elle est la belle-sœur de Conrad Omble, Sénéchal du Nord, et des autres enfants, légitimes ou non, de la famille Omble.
Son mariage avec Asher a produit un unique enfant, son fils Donnel Royce, né en -4 et héritier légitime de Roches-aux-Runes, premier mâle engendré par la famille Royce depuis son grand-père Elbert.
Date et lieu de naissance : -30, à Roches-aux-runes. Caractère : Ambitieuse - Obstinée - Brillante – Calculatrice – Poigne de Fer- Indépendante – Erudite – Libérale – Manipulatrice – Distante – Elégante – Sarcastique – Protectrice - Matérialiste
Que pensez-vous de la situation tendue entre les différents royaumes de Westeros? Vous sentez-vous concerné? La guerre a toujours été mauvaise pour les affaires, et toutes ces tensions n’arrangent pas son travail d’intendante. Veillant rigoureusement au remplissage des caisses du Val, Lyra tente d’anticiper au mieux d’éventuels élans guerriers qui pourraient menacer la couronne qu’elle sert. Après tout, en tant que conseillère du roi Ronnel, son cousin, il est de son devoir de veiller attentivement aux questions diplomatiques, et sa tâche a essentiellement consisté dans le maintien et la gestion des nouveaux partenariats commerciaux négociés lors du Conclave organisé par la reine régente Sharra, qu’elle a conseillée au mieux lors de ce délicat sommet. Quand on participe d’aussi près aux affaires de son royaume, difficile de ne pas se sentir concernée par les dangers qui peuvent s’abattre sur lui.
Êtes-vous loyal à votre Royaume, à la famille régnante, ou seriez-vous plus... Electron libre? Liée par le sang aux Arryn, siégeant à leur Conseil, Lyra voit évidemment la famille royale d’un bon œil. Les décisions récentes de la reine Sharra, que ce soit l’alliance avec le Nord, dont son mari est originaire et qui conforte sa position, ou encore la tenue du Conclave à Goeville n’ont pas manqué de la satisfaire, et d’augmenter considérablement les recettes du royaume, chose qui lui tient particulièrement à cœur. Surtout, son ambition a été considérablement satisfaite par sa nomination au Conseil, et elle défendra donc les droits des Arryn sur le Val avec pugnacité tant qu’elle sera à cette place. Surtout, elle a soutenu Sharra Arryn et son fils Ronnel dès le début, et ce malgré le jeune âge du roi, mue par une sorte de solidarité féminine entre femmes qui ont appris à gouverner dans un monde d’hommes.
Si jamais la guerre venait à toucher votre région, quelle serait votre réaction? Une guerre deux ans seulement après l’attaque destructrice de l’Orage serait sans nul doute un péril à même de faire vaciller le Val. En tant que seconde pourvoyeuse d’hommes à la couronne, Lyra sait qu’elle n’aurait pas d’autres choix que d’engager les siens aux côtés des Arryn, et de laisser partir son mari au combat. Certes, Asher est plus que capable de se débrouiller sur un champ de bataille, elle le sait mieux que quiconque, mais la séparation d’avec le père de son enfant n’en serait pas moins prompte à la plonger avec frénésie dans le travail pour oublier les dangers encourus. Mais qu’on ne s’y trompe pas : pour défendre les siens, il n’y aura pas de femme plus déterminée que la lady Royce, qui n’hésitera pas à racler les bas-fonds pour envoyer toujours plus de troupes au front, et pour financer un conflit qui ne pourrait qu’être coûteux. Aux hommes de mener la guerre, à elle de leur permettre de le faire dans de bonnes conditions.
Vous avez sûrement entendu parler de l'embuscade tendue par Harren le Noir à Aegon Targaryen, que pensez-vous d'un tel acte? Intelligent. Brillant même. Aegon Targaryen ne faisait pas mystère de ses ambitions vis-à-vis des terres d’Harren le Noir, ce dernier a mis fin au conflit avant même qu’il ne commence. Lyra doit bien admettre que ce type de tactique, quoique guère glorieuse, a de quoi l’impressionner, car il faut du cran pour oser supporter l’opprobre hypocrite de tous les autres royaumes qui sont bien contents de se voir débarrasser de deux dragons dévorés par l’ambition. Alors bien entendu, en public, la lady respecte son rang et ne peut trouver de mots assez durs pour condamner la lâcheté fer-née. Mais qu’on ne s’y trompe pas : son esprit calculateur y voit la marque d’un adversaire dangereux, car prêt à tout et qui ne s’embarrasse pas de ces scrupules ridicules dont se targuent ces chevaliers fats qui tringlent des catins tout en professant leur honneur à tout vent.
(c) Creazioni (c)MusicalPanties (c)Walkinillusion
Lyra & les autres
(c)Crédit Contrairement à presque toutes les femmes de Westeros, Lyra a choisi son époux, et s’est assurée un an durant qu’il corresponde à ce qu’elle désirait, soit un partenaire et non un de ces hommes arrogants qui verraient comme une atteinte à leur virilité que leur femme se considère comme la tête de sa maison. L’attirance, par ailleurs brûlante qu’elle éprouvait pour lui n’est rentré que très tardivement en compte, et aujourd’hui elle ne regrette en rien son choix original. Partenaire en toutes choses, dans leur lit ou bien au Conseil du Val, il est son bras armé, le père de son enfant, et son premier allié. Peu importe ce que pensent certains à mot couvert sur ce couple apparemment si dépareillé : il a été et restera toujours on premier choix.
Asher Royce - Son Epoux
(c)Crédit La chair de sa chair, le sang de son sang, Donnel est tout pour Lyra. Premier mâle né dans leur lignée depuis pratiquement un demi-siècle, sa naissance a conforté la position de son couple définitivement et soudé plus que jamais son mariage. La lady suzeraine a de grandes ambitions pour ce fils choyé et surprotégé, qui porte tous les espoirs de sa maison sur ses frêles épaules. Pour lui, elle sera prête à tout.
Donnel Royce - Son Fils
(c)CréditEpouse de son oncle Jehan, dont elle fut très proche, Lyra n’a jamais caché éprouver une certaine admiration pour cette femme qui a su prouver qu’elle n’avait pas que sa beauté à apporter au Val. Mue par une sorte de solidarité féminine, elle l’a immédiatement soutenue à la mort de Jehan, et s’est vue récompensée par l’accès au Conseil restreint, privilège rare pour une femme mais qu’elle estime amplement mérité. Au fond, elle n’ignore pas que ce geste était plus un moyen de calmer son ambition avouée qu’une démonstration d’amour familial, mais peu lui importe, là encore. La politique du Val de ces deux dernières années n’a pas manqué de la satisfaire, surtout la tenue du conclave de Goeville, aussi elle lui témoigne une certaine appréciation… tout en gardant en mémoire les doutes que lui avaient confié son oncle peu avant sa mort sur les mœurs supposément légères de son épouse. Pas de quoi l’effaroucher, mais il ne faudrait pas que de telles rumeurs viennent mettent en péril l’assise de la famille régnante sur le Val…
Sharra Arryn - Sa tante par alliance
Ayant passé un temps non négligeable aux Eyriés dans sa jeunesse pour rendre visite à la famille de sa mère, Lyra a vu grandir Ronnel. Secrètement, elle le considère comme le jeune frère qu’elle n’a jamais eu, mais ce genre de sentiments entre rarement en compte dans son jugement sur les individus. Cela ne signifie pas qu’elle n’apprécie ou ne respecte pas son roi, au contraire même. Elle l’a vu s’affirmer, devoir grandir très vite pour assumer ses charges de roi, et s’est faite un devoir de lui enseigner les bases de la gestion des affaires financières et économiques du royaume, son domaine de prédilection et ce pour quoi elle siège à son Conseil. Elle sait qu’il viendra un temps où l’aiglon règnera seul, et espère montrer au jeune homme qu’à ce moment-là, elle sera toujours la personne la plus compétente pour occuper le poste qui est le sien aujourd’hui. (c)Crédit
Ronnel Arryn- Son cousin et roi
Pseudo sur le net & Bloody Crown
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Sujet: Re: Lyra Royce, la Dame de Bronze Lun 15 Fév - 14:33
Nous nous souvenons
La guerre est le champ de bataille des hommes, la maternité celui des femmes. Cet adage, nul individu de sexe féminin ne l’ignore en Westeros, et toutes redoutent qu’il ne vienne leur révéler toute la cruauté de sa vérité. Cependant, Lyra Royce a toujours déclaré avec amusement qu’il faudrait rajouter un vers à ce petit paraphe : et le genre des enfants est ce qui déclenche la guerre entre les hommes et les femmes. Comment cette croyance lui est-elle venue ? Tout simplement par l’observation du délitement de sa sphère familiale, qui a paradoxalement été la chance de son existence.
Pour autant, le mariage entre Megara Arryn et Elbert Royce n’avait pas commencé sous de trop obscures auspices. Obtenir la main de la fille aînée du roi de la Montagne, tout juste fleurie et sœur de l’héritier avait de quoi réjouir n’importe quel homme, car cela augurait d’une prise d’importance au sein du Val. Certes, le Lord suzerain de Roches-aux-runes ne manquait pas de puissance, mais tout de même : être distingué ainsi par son souverain était toujours agréable. Néanmoins, le jeune marié n’oubliait pas son objectif premier : faire perdurer sa lignée.
En effet, Elbert avait accédé à son titre à treize ans seulement, suite à la mort de son père et de son frère aîné à la guerre contre Harren le Noir, le faisant donc Lord Royce suite à ses morts et seul mâle survivant de la lignée. Trois ans plus tard, il se devait donc de prendre épouse au plus vite, et l’on vit donc l’union de deux jeunes adolescents qui auraient pu s’entendre parfaitement. Sauf que les affres de la grossesse en décidèrent autrement, et allaient peu à peu dégrader les relations au sein du tout jeune couple.
De fait, Elbert, bien que jeune, fit admirablement son devoir viril, et quelques semaines seulement après leur nuit de noces, sa délicieuse épouse montrait déjà des signes de grossesse. Une telle fertilité fut accueillie avec soulagement par l’ensemble des vassaux des Royce, et le Lord fut amplement félicité pour sa mâle vigueur triomphante. Mais déjà, les nuages s’amoncelaient au-dessus de Megara, qui, d’un âge bien trop tendre pour se retrouver dans l’embarras, dut s’aliter rapidement. Bientôt, le mestre craignit pour sa vie, et en fit part à son seigneur et maître, déclenchant l’ire de ce dernier. Même le roi de la Montagne et du Val, ainsi que son fils, firent le déplacement jusqu’au fief des Royce pour soutenir la parturiente durant ces longs mois de souffrance. Et enfin, l’accouchement vint, dans la sueur, le sang, et les larmes de l’infortunée. Horrifié par les hurlements qui sortaient de la chambre conjugale des heures durant, le sieur Royce prit tout son courage à deux mains et s’en fut à la chasse avec ses amis, laissant donc sa femme se battre seule pour sa survie, car c’était de cela dont il était désormais question.
L’enfant se présentait mal, et la malheureuse perdait trop de sang, aussi le mestre et ses aides ne manquèrent pas de devenir de plus en plus pessimistes à mesure que le temps passait et que le travail n’avançait pas. Il fallut finalement hâter la délivrance manuellement, arrachant de nouveaux cris à la pauvresse en raison de la douleur occasionnée, et quand enfin le nourrisson fut sorti, après vingt-sept heures d’efforts et que la mère se laissait aller à un évanouissement bienvenu, l’assemblée se regarda et la déception se lut dans les yeux une fois le sexe révélé. Tant de souffrance, et ce n’était qu’une fille qui venait.
L’annonce faite à Elbert Royce, ce dernier entra dans une de ces rages dont il avait le secret et ne consentit qu’à nommer sa première-née avant de s’en aller passer sa colère sur quelques-unes des catins qu’il s’était plu à fréquenter durant la grossesse de sa femme. Confiée à une nourrice, la petite Lyra passa donc ses premières semaines à être ignorée par son père, et sans sa mère qui menait un combat farouche pour rester en vie, son enfantement cauchemardesque l’ayant considérablement affaiblie, au point de déclencher une infection. Mais c’était sans compter sur la volonté farouche de Megara, qui, à la surprise générale, finit par prendre le dessus, pour entamer une longue convalescence, aidée par la présence de sa petite qui, une fois apportée devant elle, sembla décupler ses forces vives.
Parallèlement, les mois passants, le Lord de la maison fut bien forcé de s’approcher de cette petite chose vagissante qui n’était en rien ce qu’il attendait, mais qui restait de son sang. Peut-être pour accentuer la déception occasionnée par le sexe de l’enfant, il s’avéra rapidement que Lyra ressemblait presque trait pour trait à son géniteur. Elle était Elbert au féminin. Celui-ci fut donc souvent surpris à contempler le berceau d’un air penseur, et certains serviteurs rapportèrent qu’il murmurait parfois, perdu dans sa contemplation : « Tu aurais dû être mon fils. »
Les premières années de la petite furent très libres, son père ne s’en préoccupant que peu, trop occupé à courir tous les bordels du Val, à se saouler et à chasser avec ses compères et laissant l’intégralité de son éducation à une épouse avec qui il ne partageait presque rien, si ce n’est un ressentiment s’accentuant avec le temps, comme cette dernière ne parvenait toujours pas à lui donner un autre enfant. Deux ans durant, son ventre refusa de s’arrondir, et quand il le fit enfin, ce fut pour une fausse couche. Interrogé, le mestre finit par expliquer que selon lui, en raison des dommages provoqués par le premier accouchement, les chances de mettre au monde un enfant viable s’étaient considérablement réduites pour Megara. L’avertissement tomba pourtant dans l’oreille d’un sourd, Elbert Royce continuant ses assauts infructueux sur son épouse.
Cependant, son attitude s’adoucit quelque peu quand il découvrit par hasard son unique héritière dans la roukerie du mestre, à seulement cinq ans, écoutant avec de grands yeux émerveillés l’homme de sciences lui compter l’histoire de leur maisonnée et celle du Val. Etonné par ce spectacle, le Royce s’en fut, pour mieux revenir quelques heures plus tard, et constater que sa fille était toujours à la même place, buvant les paroles du mestre avec la même attention que précédemment. A cet instant, le père ne put s’empêcher d’éprouver une certaine fierté devant tant de précocité… Et un abominable pincement au cœur en pensant une nouvelle fois à ce qu’il serait advenu si la petite était née mâle.
Pendant plusieurs jours, il s’intéressa enfin à sa progéniture, questionnant même sa femme qui fut enchantée de trouver une oreille attentive en son mari, pour une fois, lui qui n’avait jamais fait grand mystère de son dédain pour elle en raison de son incapacité chronique à lui donner un fils. Incontestablement, l’enfant était douée, et son intelligence pouvait se remarquer malgré son jeune âge. Surpris presque agréablement, le paternel se vit donc contraint de réviser son jugement sur sa fille, et décida de prendre en charge son éducation lui-même.
C’est ainsi que Lyra commença à recevoir une éducation qui se rapprocha à mesure des années à ce qu’aurait pu avoir un héritier mâle. De fausses-couches en enfants mort-nés, de pertes sanglantes en mort à une semaine à peine, Elbert se résigna à ne rien tirer de son épouse, qu’il besognait désormais autant par habitude que secrète vengeance et se consacra au seul enfant que les dieux avaient décidé de lui accorder, les maudissant quand les brumes de l’alcool lui accaparaient le cerveau. Pire encore, quand une des prostituées qu’il fréquentait tomba enceinte de ses œuvres et accoucha finalement d’une fille, encore une, quand Lyra avait huit ans, son infortune commença à déclencher les rires de ses vassaux. Quatre ans plus tard, une de ses maîtresses lui infligea la même sentence, achevant de le couvrir de honte. Désormais, tous pensaient que l’incapacité d’engendrer un héritier du couple Royce ne venait pas uniquement de Lady Megara, tant son époux se révélait médiocre dans la production d’un fils, même bâtard. Et bientôt, le surnom de « Sans-fils » commença à lui être accolé, achevant de ternir l’humeur déjà bien sombre du Lord.
Lyra, elle, accueillit la venue de ses deux sœurs bâtardes avec la plus parfaite indifférence. Nettement plus âgée, ayant forgée une conscience aigüe de son rang dès l’enfance, elle considéra les deux Stone comme un ajout sans intérêt à leur maisonnée en tant qu’individu. Pour autant, elle était désormais bien trop âgée et trop fine pour ne pas comprendre ce que cela signifiait. Son père n’avait pas de fils, même en dehors de son mariage. Elle demeurait la seule héritière de l’une des plus puissantes familles du Val. Considérée comme telle par de plus en plus de valois qui commençaient à calculer le temps qu’il lui faudrait pour être en âge de se marier, la jeune fille en conçut une résolution qui ne la quitterait plus jamais : elle serait Lady Royce, et personne ne s’y opposerait. Personne.
L’éloignement entre ses parents, désormais consommé à la vue de tous, lui permit d’effectuer des séjours plus longs aux Eyriés où sa mère aimait se réfugier pour échapper aux reproches perpétuels de son époux. Ce fut donc là que Lyra acheva son éducation au côté de son oncle Jehan qui se prit d’affection pour sa nièce si vive, et entreprit de la prendre sous son aile. Etonné, comme bon nombre d’hommes, par ses capacités à apprendre, il l’encouragea néanmoins et lui offrit l’accès à sa bibliothèque personnelle, qui devint son lieu de prédilection. La jeune Royce était capable de s’enfermer des heures durant à l’intérieur, dévorant les ouvrages et lourds tomes que renfermait cette pièce qui s’apparentait pour elle à une sorte de paradis sur terre pouvant enfin nourrir sa soif de connaissances.
Presque amusé par tant de diligence, Jehan accepta de lui enseigner quelques bribes de gestion économique quand sa nièce le questionna à ce sujet, et devant ses progrès, finit par demander à l’intendant de son père s’il ne voulait pas prendre sur son temps pour continuer une formation que lui-même n’était plus en mesure de fournir. D’abord outré à l’idée qu’on lui demande d’enseigner à une fille à peine femme, le vieux Ser finit toutefois par se plier à la volonté suzeraine, et admit après un certain temps du bout des lèvres que malgré l’excentricité du service exigé de sa personne, on ne lui avait pas choisi une mauvaise élève. Bientôt, il en vint même à dire au futur roi qu’il était fort dommage que sa nièce soit née avec le mauvais sexe, sans quoi elle aurait probablement fait dans une ou deux décennies un successeur formidable à son poste.
Pourtant, malgré l’éloignement de ses géniteurs, il fallait croire que parfois, Lord Royce pouvait être efficace au lit, puisque son épouse tomba une énième fois enceinte. Les premiers mois, tous les vassaux de la maison se contentèrent d’attendre le moment fatidique où Megara devrait s’aliter pour délivrer comme d’habitude un enfant avant terme et déjà prêt à être recueilli par l’Etranger. Et le moment vint, une fois encore, mais cette fois aux Eyriés, où elle avait décidé de partir malgré sa grossesse, déclenchant la furie de son mari. Etait-ce l’éloignement de ce dernier et la présence de sa famille qui agit comme un facteur positif, ou bien tout simplement la chance ? L’enfant tenait, et elle poursuivit la grossesse, certes dans des conditions terribles, mais les semaines passaient sans signe de fausse couche.
Lyra comprit alors deux choses : la première était que sa mère risquait fort de mourir, et la seconde, que la naissance d’un fils signerait la fin de son statut si particulier. Certes, par égard pour sa génitrice, elle aurait voulu que les dieux lui accordent ce qu’elle désirait. Evidemment. Mais au fond d’elle-même, elle ne pouvait s’empêcher de souhaiter le contraire, et se détestait un peu pour cela. Cependant, la jeune fille ne se leurrait pas : elle voulait le pouvoir, pour elle seule, parce qu’elle en avait les capacités. Pourquoi donc la tripotée d’abrutis congénitaux au service de son père aurait de meilleures places qu’elle, serait libre de sa destinée alors qu’ils étaient incapables de faire une malheureuse soustraction évoquant plus de deux putains entre leurs cuisses ? Décidément, elle aurait dû naître avec un vît entre les jambes, en cela, Lord Royce n’avait pas tort.
Le destin décida d’exaucer ses honteuses prières et ce fut une énième fois dans la douleur que Lady Megara expulsa une fille de son corps, quinze ans après son premier accouchement. Pendant des jours, elle resta entre la vie et la mort, son frère et sa fille aînée ne quittant pas son chevet, mais derechef, son naturel robuste reprit le dessus, et elle survécut… Pour s’entendre dire par le mestre que cette grossesse serait sa dernière. Etant donné les dégâts provoqués par ce nouvel effort sur son corps déjà fatigué et perclus de lésions, il était impossible qu’elle puisse redonner la vie. L’homme de science se chargea même de transmettre la nouvelle à l’heureux père, dont les hurlements s’entendirent de très loin, et qui faillit en venir aux mains avec son beau-frère, ce dernier n’appréciant que très modérément les excès du Lord. Le Sans-fils n’aurait jamais de descendance mâle à moins de se débarrasser d’une épouse qui lui assurait l’alliance avec la famille suzeraine. Il évoqua pourtant avec son conseil privé la répudiation, mais même les plus bornés de ses vassaux le lui déconseillèrent, jugeant le choix politique risqué. Elbert se réfugia donc dans ses deux passe-temps favoris, à savoir la boisson et les femmes, délaissant définitivement son épouse qui lui en fut gré, ironiquement.
Assurée d’être la future Lady Royce, Lyra regarda sa mère s’occuper de sa nouvelle sœur et se consacra avec une ardeur renouvelée à ses études personnelles. Elle obtint même de son père qu’il lui accorde des fonds pour acheter des livres rares à la Citadelle de Villevieille et dans quelques cités d’Essos. Peu à peu, la jeune femme se constitua une formidable bibliothèque dans le secret du château paternel, s’occupant à des réflexions qui n’avaient, aux yeux de beaucoup, pas grand-chose de féminines. Peu lui importait. Pour autant, la jeune fille comprit rapidement que pour avoir un minimum la paix, elle devait donner le change, aussi elle montra un désintérêt total pour les choses purement masculines, notamment les arts de la guerre, battant des cils quand les écuyers de Roches-aux-runes se faisaient fort de lui parler de leurs prouesses dont elle n’avait que faire. En vérité, avec sa silhouette avenante, ses beaux yeux d’un vert bleu profond pétillants d’intelligence, sa langue acérée et ses manières parfaites, elle avait tout de la parfaite Lady de salon. Cependant, alors qu’elle atteignait les dix-sept ans, son père commençait à s’inquiéter de son absence de floraison, craignant que l’infertilité parentale se soit transformée en stérilité totale. Pourtant, cette dernière vint, finalement, ce qui ne manqua pas de ravir Elbert et de déclencher une certaine angoisse chez sa fille, qui savait pertinemment que désormais, son père ne manquerait pas de lui chercher un mari désireux d’obtenir le parti le plus avantageux du Val en échange de son nom.
Néanmoins, les dieux avaient décidé de poursuivre de leurs furies Elbert Royce, qui commença à éprouver des picotements et tremblements gênants, tandis que sa peau se marbrait de tâches rougeâtres et autres esquarres. S’il tenta de masquer ses maux, bientôt, il dut s’aliter, et le mestre fut appelé par Lyra pour ausculter son père. Quand elle entendit son diagnostic, elle manqua s’écrouler de rire : son géniteur était atteint de la syphilis, à un stade avancé, maladie honteuse s’il en était. Manifestement, sa consommation notoire de péripatéticiennes venait le hanter. La jeune fille nota d’ailleurs avec amusement le sourire qui passa sur le visage dans sa mère quand elle lui annonça la nouvelle. Apparemment, d’autres qu’elle trouvait la chose notoirement ironique.
Le Lord Royce tenta au départ de conserver ses attributions et de continuer à mener ses affaires, mais la maladie avançait, et les crises de démence commençaient. Tandis qu’il était encore lucide, sa fille vint lui annoncer avec un grand sourire qu’en attendant son prompt rétablissement, elle s’occuperait des affaires de leur domaine avec Lady Megara. Puis elle fera la porte, laissant son père dans le noir avec une satisfaction vengeresse.
Au début, les deux femmes annoncèrent que leur père et mari était souffrant, et ne pouvait donc paraître en public. Cela apaisa les craintes des vassaux de se voir gouvernés par une femme stérile et une gamine de dix-huit ans. Pourtant, force fut de constater que ladite gamine se plongea immédiatement dans les affaires paternelles, et découvrit avec horreur la montagne de dettes que l’imbécile avait contracté pour entretenir toutes les catins qu’il lutinait. Dépensier, volage, Lord Elbert n’avait décidément guère de qualités aux yeux de sa fille, qui se mit immédiatement à la tâche. Elle s’empressa de contacter tous leurs vieux partenaires commerciaux, de vérifier les entrées et sorties de denrées et de voir ce qu’il manquait et surtout quels étaient les surplus bazardés par son père pour obtenir des crédits rapidement. Ceci fait, elle remboursa les créanciers en saignant les caisses des Royce, et avertit d’une sévère cure d’amaigrissement, les fêtes et chasses somptueuses appartenant à un passé révolu. Elle édicta de nouvelles taxes, baissa ou supprima celles qu’elle jugeait inefficaces pour les remplacer par un système qu’elle jugeait meilleur. Pendant deux ans, les Royce apprirent à vivre chichement, ce qu’elle fit passer aux autres nobles en expliquant que sa mère désirait veiller son époux en ses heures douloureuses. Pas question tout de même de perdre la face tout de même. Et enfin, les finances se rééquilibrèrent… Pile au moment où son père sombrait définitivement dans la folie, dévoré par l’action de sa syphilis.
Il fallut donc avertir officiellement les vassaux Royce que leur seigneur n’était plus en état de gouverner, et qu’il avait délégué tous ses pouvoirs à sa fille aînée et héritière en la nommant régente. Inutile de préciser que cette partie avait simplement consisté à lui faire signer un papier quand il était complètement hagard… Enfin, peu importait les moyens. Pour les tranquilliser quant à cette prise de pouvoir féminine, Lyra nomma comme son conseiller personnel Lord Tallet, le vassal le plus véhément de son père, ce qui ne manqua pas de le bouffir d’orgueil, et annonça qu’elle allait bientôt prendre époux parmi les fils des maisons liées aux Royce. Commença alors un véritable ballet de prétendants, qui ne pouvaient se douter que son choix était déjà arrêté. Trop occupé à batailler pour savoir lequel aurait sa main, ils en oublièrent de contester son pouvoir, ce que les plus fins observateurs ne manquèrent pas de noter, notamment son oncle Jehan, qui regardait de loin sa nièce prendre peu à peu la place de son père avec une rouerie et une efficacité digne des plus grands. Il fit même le voyage à Roches-aux-runes plusieurs fois avec son épouse et leurs deux fils, que Lyra regardait grandir depuis sa place de cousine nettement plus âgée. Jehan lui donna de nombreux conseils, et fit surtout savoir par ce geste qu’il soutenait la régence de sa parente, et que s’opposer à elle reviendrait à déclencher son courroux. Mieux valait deux femmes de sa lignée plutôt que des étrangers à la tête de sa maison vassale la plus importante. Lyra les fit donc tous patienter, tout en sachant pertinemment qu’à la fin, elle choisirait l’ancienne pupille de son père, le cadet de la maison Froideseaux, un garçon qui avait l’avantage d’avoir la force d’esprit d’une huître molle. Oh, il n’était pas méchant, et même plutôt joli garçon, mais ce n’était pas vraiment cela qui l’intéressait chez lui : elle l’avait suffisamment côtoyé pour savoir qu’il la laisserait tranquillement gouverner ses terres pendant qu’il partirait chasser ou courir les filles, ce qui ne la gênait pas outre mesure. A vrai dire, elle-même, quelques années auparavant, avait cédé plus par curiosité qu’autres choses aux avances du garçon, et ses souvenirs de la chose n’étaient pas désagréables. C’était là le privilège des héritières avec des pères malades et sans grand intérêt pour leur progéniture : il était aisé de se cacher de leur regard dans l’imposant château, ainsi que dans les alentours. Au moins lui ne dirait rien sur le manque de pucelage de sa promise. Il était bien trop idiot pour cela.
Les fiançailles furent donc finalement déclarées, et les déçus ne purent rien dire, car elles étaient conformes aux attentes. L’heureux élu offrit un sourire béat à l’assemblée des nobles convoqués et signa sans barguigner le contrat où il renonçait à son nom et ses droits pour s’offrir des épousailles convoitées par toutes les lignées voisines. Megara prépara les noces avec entrain, sa fille veillant simplement à leur coût comme à son habitude. La date fut arrêtée, le château apprêté… Quand trois jours avant, le fiancé fit une chute de cheval lors d’une chasse entre amis. On ramena son corps au crâne fracassé devant Lyra, qui contrairement à sa mère, ne défaillit pas et contempla sans mot dire le cadavre, avant d’ordonner qu’on l’emmène et qu’on annule le mariage, faute de marié. Extérieurement, elle montra une grande affectation, portant le deuil comme s’ils avaient été unis devant les Sept, tous croyant qu’elle s’était éprise de son promis en raison de leurs années à se côtoyer dans leur jeunesse. Une telle démonstration fut jugée par certains quelque peu indécente, quoique conforme au caractère tellement sentimental des femmes, mais elle eut le mérite d’éloigner pour un temps les nouveaux prétendants. Intérieurement, la Royce jubilait : elle était débarrassée pour un temps de ce mariage qu’elle honnissait, le souvenir de l’union atroce de ses parents marquées au fer rouge dans son esprit. Elle n’aurait pas été malheureuse avec le Froideseaux. Certes. Mais si elle pouvait rester libre et seule… Eh bien, elle ne dirait pas non. Pour elle, la solitude, c’était le pouvoir, et elle n’avait pas besoin d’un homme pour réchauffer sa couche afin de se sentir bien, seulement de cette sensation délicieuse de contrôle sur tous ces gens qui pensaient qu’elle leur était inférieure.
Alors, tandis que son père dépérissait sur son lit de douleur et de folie, elle s’épanouissait toujours, démontrant l’étendue de ses talents de gestionnaire. Sous sa férule avisée, Roches-aux-runes recommença à prospérer. Sa sévérité vis-à-vis du crime ne manqua pas de garnir le Mur de nouveaux condamnés, ainsi que d’offrir à la populace des spectacles sanglants d’excellente qualité. Sa présence aux exécutions capitales en étonna plus d’un, mais elle n’en manquait aucune, même les plus terribles, pas un muscle de son visage ne bougeant pendant que le bourreau faisait son œuvre. La Dame de Bronze, comme certains commencèrent à la surnommer, référence détournée aux armoiries de sa maison, affermissait son pouvoir. Surtout, les rentrées d’argent permirent d’améliorer les rendements agricoles en modernisant fours, moulins et autres outils, ce qui lui attira la reconnaissance des petites gens. Au fond, beaucoup finirent par dire qu’ils étaient peut-être gouvernés par une donzelle, mais qu’au moins, elle était plus douée que son ivrogne de paternel pour leur rendre la vie aisée.
Ce fut pendant ces années qu’elle se rapprocha définitivement de son oncle, qui s’épanchait parfois auprès de la jeune femme sur la lassitude que pouvait amener le pouvoir, manière voilée de l’avertir que son ambition ne lui amènerait pas forcément ce qu’elle voulait. Souvent Lyra se contentait de le remercier de ses conseils… Tout en pensant secrètement qu’en tant que mâle, il pouvait bien parler lui, on ne l’aurait pas forcé à pondre des dizaines de gosses jusqu’à ce que mort s’ensuive en lui niant les possibilités d’exercer des fonctions intellectuelles seyant à ses capacités. Elle adorait son oncle, mais des années d’indépendance et un sévère esprit critique lui avaient appris à ne pas prendre pour argent comptant tout ce que son roi lui disait. Cela dit, pas question de lui dire en face, elle n’était pas folle. Ainsi, elle se fit oreille attentive, et quand ce dernier se laissait aller à quelque confidence sur son mariage qu’il jugeait parfois avec amertume, elle s’empressait de le rassurer… Tout en gardant la chose en tête.
Pour autant, la période de deuil passée, elle sentait bien que les hommes se faisaient à nouveau impatient, aussi elle repartit en quête de l’époux parfait… En y mettant une certaine mauvaise volonté, il fallait bien le reconnaître. Et alors que le besoin de choisir se faisait de plus en plus pressant… Lord Elbert Royce se décida enfin à rendre l’âme, après quatre ans de déchéance mentale et physique et d’abandon par sa troupe de femmes qu’il avait tant mal-aimé, et qui s’étaient vengée avec ardeur en le laissant endurer sa fin seul. A vingt-deux ans, Lyra Royce devenait officiellement la dirigeante de sa maison, et comptait bien le rester. Bien entendu, sa mère et elle-même affectèrent la douleur la plus parfaitement feinte, ce qui permit en outre de repousser une fois de plus la question du mariage, ou de l’enterrer définitivement. La stérilité de sa mère la rendait en effet difficilement remariable, et du reste, son frère exprima à sa sœur son soutien dans tout ce qu’elle entreprendrait, conscient qu’elle avait suffisamment souffert auprès d’un mari guère agréable pour la contraindre à une nouvelle alliance. Lyra était un parti nettement plus tentant, mais il n’était point convenable de faire la cour à une jeune dame en deuil.
Inutile de préciser qu’elle exploita cette période de répit et continua à mener ses affaires. Désormais interlocutrice pleinement légitime, elle déploya son réseau acquis après des années de correspondance pour faire fructifier les fruits d’un travail de fourmi. De prospère, grâce à une foultitudes d’accords commerciaux avantageux, Roches-aux-runes devint riche. Elle modernisa sa garde, investissant dans le renforcement de son armée, se souciant du moindre problème, et bientôt, ses vassaux finirent par se ranger à l’avis qu’avait eu son ancien mentor aux Eyriés durant sa jeunesse : elle était douée… autant qu’un homme. Et définitivement plus que son père. Au fur et à mesure, aidée en cela de sa mère, la jeune femme se hissa au rang de Lady Suzeraine de plein droit, et peu à peu, les nobles du Val, qui avaient eu de nombreuses années pour s’habituer à sa présence à cette place, s’habituèrent à l’avoir comme interlocutrice. Beaucoup essayèrent de profiter de sa jeunesse, de sa prétendue inexpérience, de sa faiblesse supposée de femmes. Ceux-là eurent de bien mauvaises surprises, car sous la carapace de Lady bien élevée se cachait un esprit retors et calculateur, qui avait eu des années pour se forger une carapace de fer. Deux ans s’écoulèrent ainsi, et à la fin, Lady Royce était désormais un nom prononcé avec un respect toujours étonné, mais bien présent. Elle était arrivée, finalement.
Pour autant, alors que la jeune femme approchait de ses vingt-quatre ans et qu’elle avait assis son pouvoir, ce dernier restait tout de même menacé par sa condition, encore et toujours. Ne pouvant plus exploiter son statut de fille en deuil et ayant de plus en plus de mal à continuer son petit jeu de promesses aux uns et aux autres, Lyra savait pertinemment qu’il était temps de choisir. Sans cela, tout ce qu’elle avait accompli ne manquerait pas de s’évanouir sous la pression de ces crétins de mâles.
Elle commença donc à faire une liste de maris possibles, mettant en place des comparatifs, cherchant la perle rare. A vrai dire, elle n’était guère satisfaite, jusqu’à ce qu’un concurrent inattendu vienne se lancer dans la course… Et celui-là, elle ne manqua pas de lui prêter une attention soutenue.
Régulièrement, des mercenaires ou des chevaliers errants fatigués de leur vie à parcourir les routes venaient proposer leurs services aux familles nobles, aussi Lyra était habituée à recevoir ces hommes de guerre et à décider si elle les prenait à son service ou non. La plupart s’offusquait d’être reçus par une femme, jusqu’à ce qu’ils comprennent qu’elle était le seigneur des lieux… Et généralement, ceux commettant cette bourde repartaient bredouilles. Aussi quand elle vit arriver devant elle un colosse au teint basané par des années passées en Essos, elle s’attendit à une réaction similaire… Qui ne vint pas. L’homme la jaugea un moment, puis finit par décliner son identité et proposer ses services. La Royce se demanda un instant ce qui avait poussé un cadet nordien, car c’était un Omble, à partir en Essos puis se perdre dans le Val, mais finit par lui proposer une période d’essai, histoire de tester ses aptitudes. En vérité, cela lui permettait surtout de vérifier les affirmations de l’homme en envoyant quelques corbeaux au Nord. Apparemment, Asher Omble, puisque tel était son nom, ne mentait pas. Comme tous les hommes d’armes de sa maisonnée ne tarissaient pas d’éloges sur ses prouesses les armes à la main, elle accepta de l’embaucher définitivement, et lui proposa finalement la place de maître d’armes.
Loin d’être idiote, elle comprit rapidement à ses regards que le nordien la trouvait à son goût, mais c’était généralement la réaction de tous les hommes à son encontre. Elle était désirable… Et un excellent parti. Cela aidait beaucoup, tout de même. Par jeu au départ, la Lady fit quelques avances savantes au mercenaire, histoire de voir ses réactions, et parce qu’elle devait avouer qu’il avait un certain charme exotique. Non pas qu’elle soit intéressée par une aventure : c’en était fini de ses bêtise d’adolescente. Mais le défi l’amusait. Puis, au fur et à mesure, elle commença à envisager sérieusement l’option Asher Omble. Et là, fini de jouer, son esprit reptilien reprenait le dessus. Aussi, elle le testa discrètement par quelques conversations, mesurant ses ambitions, ses atouts et inconvénients.
Avec stupeur, elle finit par constater qu’il correspondait parfaitement à ce qu’elle voulait. Son côté guerrier rassurerait les vassaux… Et il lui laisserait les mains libres pour le reste. Il était le choix parfait. En plus, elle devait avouer que contrairement à son fiancé précédent, il l’excitait nettement plus. Certes, c’était un facteur trivial qui n’entrait guère dans ses calculs… Mais tout de même, c’était un point appréciable. Mais c’était un étranger. Qui savait se faire apprécier pour ses qualités martiales. L’un dans l’autre, elle avait beau y réfléchir plusieurs fois, il apparaissait comme un excellent candidat.
Sa résolution prise, elle le convoqua, et lui proposa de but en blanc son marché. Bon, là, c’était un peu la femme qui demandait l’homme en mariage en mariage mais… Leurs positions étaient de toute façon spéciales, ils n’étaient plus à cela près. Ses exigences étaient claires : il abandonnerait son nom, ses droits et n’aurait que le titre de Lord consort, mais en contrepartie, elle l’épousait, faisant de lui l’un des hommes les plus puissants du Val, le cousin par alliance du futur roi et beau-neveu de l’actuel et lui laissait la charge de l’armée de sa maison. Il accepta.
La publication des bans ne manqua pas de surprendre le royaume entier, et Lyra reçut même un corbeau demandant des explications de la part du roi Jehan. Sans se démonter, la Lady lui répondit par une longue lettre détaillant son choix, et finalement son oncle se rangea à son avis, tout en indiquant qu’il garderait son promis à l’œil. A vingt-cinq ans, la Royce goûta donc aux plaisirs du mariage, et constata qu’au moins sur le plan purement physique, son nouvel époux avait de quoi la ravir. Et il n’était pas du genre à être effarouché par le manque de virginité de sa femme, fort heureusement.
Rapidement, ils se répartirent les tâches comme convenus, doublant l’efficacité déjà particulièrement élevée de la maison Royce. Pour couronner cette entente agréable, le ventre de l’épousée commença à s’arrondir quelques mois seulement après leur union. Tous les vassaux retinrent leur souffle, se demandant si la malédiction des Royce allait continuer. Lady Megara se répandit même en prière au septuaire, partageant son temps entre ce dernier et la compagnie de sa fille qu’elle couvait presque plus que durant toute l’enfance de cette dernière. Il fallait dire que malgré son calme apparent, la jeune femme était littéralement morte de peur, ayant assisté aux accouchements successifs de sa mère… Sauf que la nature avait apparemment été plus clémente avec elle. Elle n’eut aucun problème particulier, rien, et ne s’alita même pas passer le neuvième mois, quand la naissance devenait imminente. Jusqu’au bout, elle resta Lady Royce, et certains racontèrent même qu’elle occupa son travail en signant des documents. Quand enfin le cri du nouveau-né résonna dans le château, tous se demandèrent si la lignée avait enfin réussi à produire autre chose qu’une fille. Ce fut le cas. Pour la première fois depuis presque un demi-siècle, Roche-aux-runes voyait la naissance d’un mâle. Baptisé Donnel, l’enfant fut présenté devant le septon en grande pompe. Un héritier était né. Désormais, plus personne ne contesterait son mariage ou sa présence à la tête de la maison Royce. Cette naissance fut également l’occasion de réunir les divers membres de la famille, Lyra présentant fièrement son garçon à son oncle et aux fils de ce dernier, que cet événement devait cependant peu intéresser en raison de leur très jeune âge.
Pour autant, les nuages de la guerre s’amoncelaient sur le Val. Quand Argilac l’Arrogant, roi de l’Orage, décida de conquérir le royaume, tous prirent les armes. Lyra laissa donc partir son époux à la guerre, lui confiant l’épée en acier valyrien de sa maison, Lamentation. De son côté, elle ne resta pas inactive, se distinguant par son excellente gestion du ravitaillement et de l’armement des troupes. A son grand soulagement, Asher ressortit des affrontements entre les armées valoises et orageoises vivant. Mais le deuil la frappa, quand l'annonce de la mort de son oncle le roi Jehan lors de la bataille des Portes Sanglantes lui parvint. Le Val avait vaincu. Mais le Val avait perdu. Ronnel était bien trop jeune pour régner tout seul, et sa mère devait assurer la régence. Consciente que c’était là un tournant, Lyra se rendit immédiatement aux Eyriés et assura sa tante de son soutien inconditionnel. Le lendemain de leur conversation, Sharra Arryn annonçait la composition de son nouveau Conseil et l’entrée à ce dernier des deux Royce en tant que couple intendant du Val.
Le fait que Lyra lorgnât le poste depuis longtemps n’était pas un secret, pas plus que ses capacités pour occuper ce siège. Sauf qu’évidemment, nommer une femme par une autre femme n’aurait pas manqué d’ulcérer les plus conservateurs des valois, qui devaient déjà accepter une régence. En coupant ainsi la poire en deux, la reine s’assurait du soutien de son ambitieuse nièce par alliance sans offusquer les bonnes mœurs... La Royce se mit donc au travail, et commença par faire un audit des caisses de l’Etat, mises à mal par la guerre. Sa première tâche fut donc de redresser les finances, ce qu’elle réussit après une longue année d’effort et d’investissements parcimonieux. Elle s’occupa également de l’initiation de son jeune âge aux épineuses questions de gestion économique, ayant parfois l’impression de reproduire l’enseignement du père de Ronnel des années auparavant. Parfois, se souvenant des confidences de ce dernier, elle ne pouvait s’empêcher de tester le garçon pour voir si ses réactions étaient semblables à celles de Jehan… Même si elle ne les exprimerait jamais à voix haute, les doutes demeuraient un peu dans les tréfonds de son esprit. Elle voyait dans le même temps son mari profiter de sa proximité avec le souverain pour l’aider à parfaire ses talents d’épéiste, ce qui ne manquait pas de l’arranger. D’abord parce qu’elle voulait que son époux se sente bien parmi les siens, et trouve sa place. Ensuite, plus égoïstement, car cela affermissait leur position auprès des Arryn.
Puis vinrent à nouveau les temps troublés, avec le Dragon et le Sautoir qui se sautaient à la gorge, menaçant le fragile équilibre de Westeros. Quand la reine régente annonça son intention de réunir un Conclave à Goeville, Lyra soutint cette idée, imaginant déjà les retombées économiques potentielles. Elle ne se trompait pas. Pendant que les grands étaient occupés à discuter guerre et paix, elle-même plus prosaïquement se chargeait de négocier les contrats commerciaux voulus par sa couronne. Elle rencontra notamment Torrhen Stark, dont le soutien au Val n’était pas passé inaperçu. Leur échange, courtois, permit de faire fructifier cette alliance d’une façon plus tangible, la Royce n’échappant pas à quelques questions polies sur son nordien de mari.
Certes, les négociations avec les clans ont fait long feu, et la situation est de plus en plus explosive. Pour autant, Lyra sait que sa position est déterminante pour l’avenir de son royaume, et alors que sa reine est au Nord pour assister au mariage entre le Loup et le Lion, elle conseille au mieux le jeune Ronnel, qui prend de plus en plus d’assurance. Bientôt il sera prêt à régner. Et elle espère qu’elle aura amplement fait preuve de ses talents pour rester aussi longtemps que possible à ce poste. Après tout, l’avenir de son fils dépend aussi de ses propres réussites, et elle entend lui construire un avenir brillant, tout en garantissant à sa jeune sœur la meilleure situation possible.
Peu de femmes ont la possibilité de marquer l’histoire de leur royaume par leur destinée propre. Lyra Royce entend bien être l’exception qui confirme la règle. Après tout, sa vie est faite d’exceptions… pourquoi pas quelques-unes de plus ?
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Sujet: Re: Lyra Royce, la Dame de Bronze Lun 15 Fév - 14:46
Rebienvenue parmi nouuuuuuus
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Sujet: Re: Lyra Royce, la Dame de Bronze Lun 15 Fév - 14:48
Re-bienvenue Lyra !
Morgaaannnnnnnaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa
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Sujet: Re: Lyra Royce, la Dame de Bronze Lun 15 Fév - 14:57
Re-vien enue ma chère Ayman on se calme noméohhh !!
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Sujet: Re: Lyra Royce, la Dame de Bronze Lun 15 Fév - 15:02
Rebienvenue =)
J'aime beaucoup le perso :p !
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Sujet: Re: Lyra Royce, la Dame de Bronze Lun 15 Fév - 15:04
Bienvenue parmi nous ! :vert: Magnifique avatar
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Sujet: Re: Lyra Royce, la Dame de Bronze Lun 15 Fév - 15:28
tout nickel comme ton époux, je valide!
Fire, Blood & Winter | House Braenaryon Let it be War
I never wanted this. I never wanted to unleash my legions. Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will. So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn. Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more. And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.
Spoiler:
Torrhen Braenaryon
Fire, Blood and Winter.
Messages : 54768 Membre du mois : 226 Maison : Braenaryon Caractère : Loyal - Secret - Stratège Célébrité : Christian Bale
Sujet: Re: Lyra Royce, la Dame de Bronze Lun 15 Fév - 15:29
Bienvenue, Lyra Royce
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Sujet: Re: Lyra Royce, la Dame de Bronze Lun 15 Fév - 15:34
Re-bienvenue à toi
T'es belle ! xD Enfin, je préfère mon Bowen :coeur:
Invité
Invité
Sujet: Re: Lyra Royce, la Dame de Bronze Lun 15 Fév - 16:00
re bienvnuuuuue
Elle est belle ma nièce :coeur:
Invité
Invité
Sujet: Re: Lyra Royce, la Dame de Bronze Lun 15 Fév - 16:16
Merci à tous
Invité
Invité
Sujet: Re: Lyra Royce, la Dame de Bronze Lun 15 Fév - 16:30
ENFIIIIN ! Re-bienvenue chère cousine !
Je lirais ta fiche en détail plus tard, tu t'es lâchée on dirait !