BOTTIN

Code:

Robbie Kay est <a href="https://bloody-crown.forumactif.org/t7095-ronnel-arryn-dit-le-faucon#204871"><span class="GP_Val">Ronnel Arryn</span></a>

RECENCEMENT

Code:

<span class="GP_Val">Ronnel Arryn</span> - Ma loyauté va à moi-même - Roi du Val et de la Montagne - <a href="https://bloody-crown.forumactif.org/t7095-ronnel-arryn-dit-le-faucon#204871">PV libre</a>

LIEU

Code:

<a href="https://bloody-crown.forumactif.org/u702"><span class="GP_Val">Ronnel Arryn</span></a> se trouve à <span class="GP_Val">Les Eyrié</span>

Les mémoires d’un jeune Roi #1

Le titre est présomptueux, à n’en point douter, et je me suis déjà promis de le changer dès que possible ! Malheureusement, le temps manque à une réflexion aussi oisive. Le voyage débute mais guère sous les bons auspices. Je suis préoccupé par mon dernier échange, des plus tumultueux et violents, avec mère ou encore par les regards mi-implorants et mi-colériques de mon jeune frère, qui considère que je l’abandonne – lui et le Royaume. Rebrousser le chemin n’est plus une option : en effet, mère promet de quitter les Eyrié à mon retour. Si le Roi que je suis considère cette décision catastrophique d’un point de vue diplomatique, le fils que je suis est davantage honteux et triste. Je dois de réfléchir à cette question-ci, et éviter d’agir d’une façon inconsidérée encore.

Les mémoires d’un jeune Roi #2

Je suis accompagné d’une petite poignée d’hommes, chacun ayant une fonction précise. Une personne a pour mission de jouer les éclaireurs dans les montagnes, les villages ou les établissements où je me repose, ainsi que de débusquer des assassins cachés sous capes. Une autre a la tâche de s’assurer que ma santé n’est pas en péril. Enfin, une autre s’assure de mon confort au quotidien, vidant mes pots, préparant mes repas, apportant les lettres reçues ou donnant mes lettres au messager …. Cependant, cette compagnie est bien insuffisante.

Les tensions qui règnent au sein du peuple, partagées entre deux idéaux et deux camps, rendent ce « pèlerinage » auquel je me suis engagé désuet de tout sens. En effet, mon but était de nouer des liens avec différentes personnes rencontrées, et ainsi apporter un semblant de paix ou de richesse à chacun. Or, malheureusement, bien des hommes sont sourds au bon sens et aveugles à certaines évidences. Le long deuil auquel que je m’étais abandonné n’a fait de moi qu’un des leurs : un inconscient, qui se laisse entraîner par des courants violents et traîtres. Le peu d’intérêt que le fameux Edit de Verdoyance a apporté est une preuve considérable que les gens du Val et de la Montagne désirent bien plus : un choix et une direction pour le Royaume.

Mère avait raison, et ma culpabilité n’en est que plus grande.

« Très chère Mère,

Suite à notre dernière discussion, j’ai longuement hésité à vous écrire, de crainte de blesser à nouveau des sentiments. Pourtant, il m’est impossible de me taire. Je me rends compte, que trop tardivement, hélas, de tous les efforts que tu as déployés pour maintenir cette paix fragile dans ce Royaume pendant que je m’apitoyais sur mon sort.

Je me rends compte maintenant de mes erreurs. Et l’une d’elle a été de te vouvoyer et de ne pas avoir pris la peine de te consulter comme je le faisais tant avant. Je me permets de revenir à ce doux langage entre nous, en espérant que ton cœur veuille en faire de même également.

Je te prie de prendre grand soin de toi,

Ton fils, Ronnel ».

Les mémoires d’un jeune Roi #3

J’ai malgré tout pu profiter d’un instant de paix dans ce long voyage, au sein d’un modeste village pourvu d’une auberge. Le mauvais temps nous a surpris et nous a forcé à nous réfugier à cet endroit, bien loin de notre destination initiale. Nous avons été reçu et traité avec bien des égards, et j’avoue avoir été des plus confus et des plus gênés du manque de civilités de certains hommes qui m’accompagnaient.

Durant ces trois jours passés au sein de cet auberge et de la famille qui gère l’établissement, je me suis surpris à être nostalgique. Je revoyais les traits de père dans celui de l’homme, ceux de mère dans celui de la femme et Jonos et moi-même à travers les deux garçons présents. Les parents s’appréciaient – et peut-être s’aimaient-ils – et les enfants tantôt jouaient, tantôt travaillaient. Il fut une époque, nous avions également formé ce joyeux tableau mais, vers la fin du règne de mon père, la situation avait changé. J’étais peut-être un enfant, mais je n’étais pas complètement stupide ou naïf : je voyais les maîtresses de père, je me rendais compte de la tristesse de mère ou encore du changement profond qui s’opérait en Jonos.

Je dois avouer que j’avais oublié cette période-ci. Je n’avais gardé que les bons souvenirs et m’étais juré qu’un jour, j’en ferais de même avec mon épouse Nymeria et notre enfant : former une famille soudée, et heureuse, malgré les aléas politiques. Pourtant, ce rêve s’était brisé en mille morceau et le peu d’espoir que cette vie n’était pas si rude et si noire. Je repensais à nouveau mère : si j’avais pleuré pour cet enfant jamais né, que ce serait-il passé si je l’avais perdu après l’avoir vu grandir et répondre à tant de mes rêves ?

J’aurais été brisé, à n’en point douter. Qu’avais-je donc fait ?

« Très chère Mère,

Une modeste famille aubergiste a bien voulu nous héberger jusqu’à ce que le mauvais temps passe. Ma lettre n’a pas pour but de me plaindre, de décrire le pittoresque du paysage ou encore exprimer ma stupeur face aux comportements de certains hommes qui m’accompagnent. C’est un tout autre détail qui a retenu toute mon attention.

A ma grande surprise, malgré leurs conditions, cette famille m’a rappelé la nôtre, à une époque bien lointaine. Une époque où Père était encore parmi nous, où tu souriais et où tu riais avec lui et où je jouais avec mon frère tantôt avec d’autres enfants du Palais, tantôt avec des figurines sous ton regard bienveillant et protecteur. Malgré tout le respect et l’admiration que j’éprouvais à l’égard de Père, je sais que c’est surtout toi qui nous protégeais et nous suivait à chaque étape de notre existence, à mon frère et à moi. Puis les choses ont changé. Ou plutôt, Père a changé et semblait causer plus de mal que de bien pour toi.

Pourtant, tu n’as pas cédé à la douleur et tu ne t’es pas enfermée pour faire ton deuil. Je me rappelle de cette soirée où nous avons longuement discuté de mon futur rôle. A cette époque, naïvement, j’avais considéré cette attitude comme folie. Aujourd’hui, je comprends enfin. Je t’ai jugé grandement à tort. Tu as exactement agi comme une Souveraine, et surtout comme une Mère qui aime et protège ses enfants.

Il n’est pas question de critiquer mes défauts, qui sont aujourd’hui plus qu’évident à mes propres yeux et que je me promets de combattre et de corriger au mieux dans le futur, mais plutôt de dire que je suis fier d’être ton fils. J’espère que, malgré cette faiblesse dont j’ai fait preuve aujourd’hui, je ferais bien plus honneur au nom Arryn dans le futur et que j’ai hérité de ta force. Une force que je dois trouver, et forger et renforcer.

Je te prie de prendre grand soin de toi,

Ton fils, Ronnel ».

Les mémoires d’un jeune Roi #4

Les hommes parlent de choses et d’autres, souvent des histoires de filles et de bordels. Un sujet qui me mettait mal à l’aise, en me rappelant de cette femme qui avait fait de moi un « homme » : l’expérience n’avait pas été aussi « sympathique » que bien du monde supposait. Elle avait été davantage gênante. Les hommes rient de moi, me taquinant, supposant que le jeune Roi que j’étais aurait du choix, que le temps du deuil était révolu et bien d’autres commentaires. Des inepties qui ne soulignaient qu’une seule vérité, pourtant : je ne pourrais pas rester veuf à tout jamais. Il faudrait, à nouveau, que je me marie et que j’ai des héritiers. Etrangement, la perspective ne m’enchante pas et ne me rebute pas non plus. Elle avait plus un goût d’un devoir à accomplir convenablement, qu’un plaisir ou une déception à venir. Oui, un peu comme tous ces livres à lire : une tâche nécessaire, mais une fois accomplie, on n’avait plus à s’en préoccuper. Un court instant, cette insensibilité que je ne me connaissais pas m’effraie.

Mon attention dérive sur les enfants de l’aubergiste qui profitent du repos des parents pour s’adonner à quelques jeux. Heureusement, ils ne sont guère loin et j’arrive à entendre les différentes règles qu’ils énoncent, ou leurs débats. J’écoute discrètement et retiens autant que je peux, me promettant de le proposer à Jonos un beau jour. Aux yeux du monde, nous étions sûrement des adultes, mais ils nous arrivaient encore de profiter de l’inattention de mère pour rire ou pour courir. Enfin, c’était bien avant mon mariage évidemment. Est-ce que nous pourrions encore retrouver cette insouciance ou était-ce un temps à jamais révolu ?  

« Très chère Mère,

Si mes pensées sont occupées par l’état du Royaume, en vérité, celles-ci se tournent irrémédiablement vers Jonos et toi. Ce séjour au sein de cette modeste famille a mis en avant une de mes erreurs. Suite à mon couronnement, j’ai été trop pris par mes obligations et j’ai à peine vu les changements profonds qui se sont opérés en lui.

Je n’ai pas manqué uniquement à mon rôle de Roi, et de fils, mais également de grand-frère. Il aurait dû m’accompagner dans mes apprentissages, et me montrer comme un véritable support et un pilier. C’est important, pour un jeune garçon. Or, aujourd’hui, la vérité est que je ne reconnais plus le petit frère de jadis.

A mon retour, je souhaiterai qu’il devienne ce confident, comme l’est oncle Smaug avec toi. Penses-tu que c’est possible ?

Serait-il aussi possible, Mère, que tu ne respectes pas cette promesse faite, celle de quitter le Palais à mon retour ? Je souhaiterai présenter mes véritables excuses, et avoir une chance de m’expliquer. Ce séjour, aussi inopiné soit-il, m’a permis de comprendre bien des choses et je souhaite au moins les partager avec toi, avant que tu ne prennes cette décision…

Mes lettres ont peut-être un soupçon d’excuse et pourtant, je n’ai pas dit le plus important. Je ne peux pas le mettre par écrit.

Je te prie de prendre grand soin de toi, et j’ose espérer pouvoir partager un repas avec Jonos, oncle Smaug et toi à mon retour,

Ton fils, Ronnel ».

Les mémoires d’un jeune Roi #5

Les émeutes à Rougefort ont mis en avant la nécessité pour que je prenne, enfin, ma place au trône ainsi que le rôle de Souverain à cœur. Les hommes dépêchés par ma mère en hâte, pour ma protection, montrent également des signes d'impatience. Continuer plus longtemps ce voyage tiendrait de la folie, et couterait bien plus qu'une couronne. Il en coûterait de mon honneur, et je ne peux pas accepter une telle chose. Le Val ne pouvait plus être neutre, au risque d'en payer le prix par une guerre intestine qui marquerait les esprits pour de nombreuses générations.

Un avis partagé par le Conseil du Faucon et par ma mère. En vérité, qu'importe si la décision avait été prise à mon insu. Je n'avais pas été présent, et je ne pouvais que m'en prendre à moi-même. Je me devais maintenant de composer avec leurs décisions, et assumer mon rôle pleinement. La question n'était pas de faire "au mieux". Non, je me devais dévouer corps et âme à la protection du Val et de la Montagne, ainsi que de tous mes sujets. Je l'avais, enfin, compris.