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Orlando Bloom est <a href="http://bloody-crown.forumactif.org/t6267-orys-baratheon-de-l-ombre-s-etend-le-feu"><span class="Gp_Peyredragon">Orys Baratheon</span></a>

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<span class="Gp_Peyredragon">Orys Baratheon</span> - Je suis fidèle à mon souverain - Prince Régent de Peyredragon, Chevalier du Dragon, Mīsio des Enfants Impériaux, Représentant de Peyredragon au Collège Impérial - <a href="http://bloody-crown.forumactif.org/t6267-orys-baratheon-de-l-ombre-s-etend-le-feu">PV libre</a>

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Orys Baratheon, Prince Régent de Peyredragon et Chevalier du Dragon, est né Waters de Rive-En-Plomb. Village de pêcheurs posé en cercle compact sur l’une des plages en contrebas du Montdragon, la vie s’y organisait pour et autour de la prise qu’une poignée d’hommes de tous âges rapportait du large de l’île par tous les vents et marées. Partis parfois pour des mois, les femmes prenaient en main la communauté ; indépendantes, protectrices, fortes. Et quand les hommes revenaient, la fête de leur retour durait des jours et des nuits entières, à laquelle plus d’une fois, la bourgeoisie et les nobles de la citadelle assistaient.

Enfant solitaire et débrouillard, le garçonnet était déjà malgré lui l’objet de regards appuyés. Qu’il s’agisse des anciens ou des autres gamins du village, tous se demandaient qui avait réussi à venir à bout de la farouche petite Morgane, à laquelle plus d’un - roturier ou noble -  s’était aventuré sans succès. Petite mais joliment tournée, plus gracieuse que vraiment belle, ses deux trésors étaient sans conteste la paire d’yeux d’un noir de jet doucement étirés en amande et surtout, sa somptueuse chevelure noire cascadant jusqu’en dessous de ses reins, vive et brillante dans soleil et le vent venu du large. Surnommée Graffignette - elle avait pour habitude de tailler très pointus ses petits ongles blancs - elle partait à l’assaut des mains, bras, corps et même visages de tous ceux qui essayaient de l’approcher d’un peu trop près, clamant les mâles plus pourceaux que vraiment hommes, et portant fièrement son menton dédaigneux à la barbe de leur désir, lorsqu’elle arpentait les ruelles de la ville haute avec son petit étalage ambulant. Pourtant, c’était bien son ventre qui s’était arrondi passé ce Solstice d'Été lourd et capiteux, qui s’était abattu sur la Rive cette soirée là. Les rumeurs allaient bon train, les moqueries aussi. Sur son passage, elle entendait chuchoter, mépriser, rigoler. Fière, jamais elle ne leur donna la satisfaction d’un pleur ou pire, d’un mot. Son secret, elle l’emporterait dans la tombe, et son fils ne la trahirait pas.

Beau comme son père, il en avait hérité la taille déjà supérieure pour un enfant de son âge, les traits fins doucement sculptés dans une peau pâle qui contrairement à la sienne, ne rougissait pas au soleil. Et le sourire. Doux et provoquant, séduisant et apaisant, dans lequel elle se perdait parfois en le pressant contre son sein. Elle caressait ses boucles noires, remerciant les Dieux que leur jet ne trahisse ni le charme, ni l’éternité de cette nuit où elle avait côtoyé un astre. Et ses yeux violet brillaient alors d’un éclat indéfinissable, lorsqu’il les levait vers elle et qu’il lui chuchotait tout bas l’aimer.

Cet amour, Orys le gardera intact. Secret, comme un rempart contre le chagrin. Depuis son accouchement, Morgane était devenue plus faible ; peut-être parce qu’elle ne se sentait plus vraiment chez elle à Rive-En-Plomb, peut-être aussi parce qu’elle savait qu’elle avait accompli son destin. Aussi, lorsque par une nuit d’un orage affreux, la jolie marchande ambulante rendit son dernier souffle, c’est ce même destin qui amena avec lui le bruit des bottes frappant à cadence égale le sable mouillé, la hauteur des hallebardes imposant leur ombre sur les reliefs de la plage, et la silhouette puissante de l’homme au pourpoint brillant, frappé du dragon tricéphale. Il avait un accent chantant, lointain ; il avait des mains rugueuses, rompues à l’exercice des armes. Tous deux l’enveloppèrent sous le manteau de la nuit, sur la selle d’une monture aussi blanche que la lune qui ne paraîtrait pas. Ils traversèrent les ruelles pavées de la ville, prirent le chemin  vers la lice et la double porte de fer noir. Lorsqu’elle s’ouvrit lentement sur la forteresse de basalte, ses murs, balcons et tours semblant côtoyer le ciel, c’est là qu’il le vit pour la première fois. Énorme, arborant des écailles aussi dures que l'acier, d'immenses ailes de chauve-souris, une longue queue serpentine, de petits membres supérieurs pourvus de griffes tranchantes comme des épées. La tête garnie de cornes, et des yeux reptiliens dardant sur lui un regard d’intelligence froide et cruelle. Un éclair déchira le ciel : la gueule de la bête s’ouvrit, révélant des crocs noirs, lisses et somptueux.

***

« Relève-toi ! » La gifle orale lui coupa le souffle, la dureté du ton la parole. Ses oreilles bourdonnaient, sa vue se brouillant d’un mélange de boue et de sueur. Incapable de bouger malgré sa volonté, il se sentit glisser au sol, retenant un cri de douleur. Silence, à l'exception de l’averse qui reprenait de plus belle, et qui transformerait bientôt le terrain en marécage effrayant. Non pas qu’il en verrait grand chose, on ne lui laisserait pas le temps de s’attarder sur la magie de Dame Nature. Lorsqu’il était aux mains de son maître d’armes, il ne devait penser qu’à une seule chose : le temps qui le séparait du prochain coup de son adversaire ; au delà de cette sphère de survie, plus rien n’existait. « Il n’est pas prêt, Maître Forel. » Sa voix tranchante avait le don d’agir sur ses muscles comme un coup de fouet. Elle lui donnait la force qu’il n’avait pas encore. « Il le sera ! »  Il avait prononcé l’affirmative comme un défi, et qui irradiait son âme d’un optimisme nouveau. Levant les yeux, son regard chercha loin là haut, tout là haut la fenêtre de la tour sud. Collée à la fenêtre, il avait l’impression que la petite main tremblait. Ce fut le choc ; avec cette souplesse qui lui était propre, Orys arca son corps entier, un instant en équilibre sur ses jambes pliées et se releva. Il attrapa l’épée qui gisait dans la boue près de lui, la fit tournoyer un instant pour réveiller ses articulations et fit face à ses trois compagnons. Majestueuse et martiale, Visenya était appuyée sur sa propre lame, la masse de ses cheveux argentés tressée le long de sa taille. Elle le dépassait d’une bonne tête, et dans ses yeux violet brillait la flamme arbitraire qui donne en silence son contentement. Aegon, lui, était solaire. Souriant, le menton fier et le torse bombé, il lui tendait le bras et l’attira à lui pour lui ébouriffer ses boucles en bataille, d’un noir aussi profond que les siennes vibrait du même argent que sa soeur. « Tu es conscient qu’elle ne sera pas toujours là pour te sortir de ta torpeur ? Non, ne me prend pas pour un imbécile : elle regarde toujours nos entraînements, et à chaque fois - ne me demande pas pourquoi - il suffit que vous échangiez un regard pour que ça te transforme. C’est quoi, le secret ? Tu as besoin d’une fille pour devenir un homme ? Oh là, Rhaenys ! Descends lui faire un gros bisou, ça lui donnera peut-être la force pour enfin réussir à me désarmer ! » Orys se détacha vigoureusement de sa poigne, tandis que l’adolescent continuait de rire à gorge déployée. Le regard sévère de Baâl Forel dardait, impassible, sur lui ; pourtant, intérieurement, il riait aussi. La douleur s’était envolée, et le timbre d’Aegon emplissait la cour en pulsations sonores, vibrantes. La tape qu’il lui administra dans le dos le fit légèrement vaciller ; il avait déjà la force de briser un fer à cheval entre ses mains !  « Allez, viens qu’on s’amuse, j’ai envie de réveiller le Dragon qui sommeille en toi, petit-frère ! » Alors, ses lèvres bleues de froid se murent en un sourire ; défiant, le sourire de celui qui détient la vérité. Un vérité qui fait mal. « Tu veux dire que tu me concéderais le premier baiser de notre Haedar ?  C’est trop d’honneur, Monseigneur. Laissons-là faire son choix elle-même, nous verrons bien qui rira le dernier quand elle viendra se blottir dans mes bras et que je lui murmurerait des mots doux à… Oh ! T’aurais-je par trop ébouriffé tes écailles ?  Mais c’est qu’il est jaloux, le petit prince ! Arrière, rōvēgrie dyni, arrière ! » cria-t-il soudain, plus riant à présent que menaçant, avant qu’Aegon ne fonce droit sur lui et qu’ils ne finissent dans la boue, roulant l’un par dessus l’autre, poings et pieds crochetant cou, mèches et pourpoint . « Des gosses...  » renifla Visenya, non sans être capable de retenir un rictus amusé au coin de la bouche.

***

Orys adorait Aegon. Orys adorait Visenya. De manière différente bien sûr, mais guidée par la filiation et le sentiment de profonde appartenance qu’Aerion Targaryen avait insufflé au garçon à l’instant même où il l’avait recueilli. Qu’elle l’ait su ou non, le Seigneur Dragon avait toujours gardé un oeil attentif sur la petite marchande ambulante qui lui avait donné son corps et son coeur, et dont il n’était pas question que le fruit se retrouva seul et démuni alors qu’il portait son sang. Il l’avait fait chercher, ramener auprès de lui et lui avait sourit. Il avait tout de suite compris que Orys serait le compagnon idéal pour son héritier, qu’ils formeraient les deux faces d’une même pièce. Demi-frères, ils étaient avant tout meilleurs amis. Quant à sa soeur ainée, Orys la vénérait. Elle lui rappelait les matriarches de la Rive, avec un raffinement et un sens du devoir qui transcendait toutes les idées qu’il avait pu se faire de ce qu’était une femme. Une vraie. Exigeante, bien décidée à ce qu’il prenne pleinement sa place au sein de la famille.

Rhaenys, elle, c’était différent.

Rhaenys, il l’aimait.

Depuis toujours. Depuis leur première rencontre, dans cette chambre de petite fille, dans cette chambre de princesse. Allongée par terre, le flot de sa chevelure précieuse étalé de part et d’autre de son petit corps chaud contre la pierre froide. Les grands yeux qui scintillaient de feux irréels, les joues roses, la petite bouche étirée en un sourire à damner. Si différente des deux autres, tellement exquise qu’à chaque fois qu’il passait un moment avec elle, son coeur lui manquait d’exploser. Elle n’était pas seulement tout ce que le divin pouvait façonner de féminin, elle était tellement plus. Lettrée, artiste, sensible, douce, tellement douce… Et passionnée. Terrible dans ses colères, brûlante dans ses désirs, impitoyable dans ses jugements. Comment ne pas l’aimer ? Impossible. Et quand bien même elle appartenait toute entière à Aegon. Les railleries sur le terrain d'entraînement étaient toujours teintées de jeu et de menace. Jamais Orys ne se serait risquer d’approcher de trop Rhaenys. Son frère l’aimait autant qu’il l’aimait, et si le temps ne fit que grandir son amour et son ardeur pour la jeune fille, il prit soin de rester en retrait. Dans l’ombre, toujours présent, mais toujours un pas derrière lui. Telle était sa place ; les années passant, forgeant du garçonnet un homme, bras droit de l’ambition du frère. Unis comme les doigts d’une main, envers et contre tout. Et lorsqu’Aegon, au lendemain du deuil du dernier Seigneur Dragon, pris sa place, Orys continua doucement sur son propre chemin. Sa bâtardise n’avait jamais été évoquée, et ceux qui s’y risquaient ne jouissaient guère du temps de le soulever. Adoubé chevalier de la main fraternelle, Orys devint son bras armé. Sa vigoureuse main droite comme il aimait l’appeler.

***