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Leo Suter est <a href="/t9112-by" target=_blank"><span class="Gp-Nord">Byron Manderly</span></a> - Personnage Inventé /a>

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Byron Manderly - Seigneur de Blancport, Commandant de la Sixième Division du Nord - <a href="/t9112-by" target=_blank" >Personnage inventé</a>

Ce fut lors d’une froide nuit que Byron vint pousser le bout de son nez. En tant que fils aîné de l’héritier de Blancport, il fit le ravissement de ses jeunes parents et assura la pérennité dynastique sur une génération supplémentaire. Une sœur et deux frères cadets complétèrent rapidement ce tableau idyllique. Puisque Byron était appelé à un jour régner sur les terres Manderly, il reçut une instruction adéquate, administrée par une foule de précepteurs, ainsi que le mestre, le septon et le maître d’armes, pour l’introduire à l’arithmétique, à l’histoire et aux lettres, au maniement des armes, ainsi qu’à la danse. De nature dissipée, bien que curieux, cela fut parfois difficile pour le bambin d’écouter ses maîtres pérorer des heures durant, alors que ses frères et sa sœur recevaient une éducation moins rigoureuse. Quant à l’art de régner, cela lui fut inculqué par son père, chevalier zélé et homme rude, bien que juste, et Byron en devint l’ombre lors de ses jeunes années. Les bastonnades étaient sévères et les remontrances vociférées mais Marlon n’en devint pas moins le modèle de son fils, le suivant lors de ses déplacements lors de visites chez leurs vassaux, ou plus généralement dans le Nord.

Toutefois, ces douces années ne durèrent pas : l’héritier de Blancport perdit la vie dans un simple accident de cheval, fauchant ainsi une vie pleine de promesses. Byron en fut fortement attristé, accablé de surcroît par les prétentions qu’avait son oncle sur sa position ; d’après celui-ci, la station d’héritier des Manderly devait lui revenir, puisqu’il était d’ores et déjà un homme fait, alors que son neveu n’était qu’un enfant. Ces prétentions demeurèrent toutefois lettres mortes, car le Vieux Triton y fit la sourde oreille. La disparition de son fils aîné eut sur le lord vieillissant de lourdes conséquences, initiant chez lui un glissement physique et mental qui ne se résorberait plus ; il devint plus bougon, plus brouillon dans ses décisions et s’empêtrait bien plus volontiers dans l’entêtement. La déliquescence du seigneur fit écho jusque dans les rues de Blancport ; elles devinrent plus malfamées, les tire-laines et coupe-jarrets devenant plus entreprenants une fois la nuit tombée et la contrebande alla en s’accroissant. La situation empira jusqu’à ce que Edrick Manderly s’assoupisse pour la dernière fois ; Byron accéda à la dignité de seigneur dans la foulée et la régence échut à sa mère, qui entreprit, afin d’assainir la cité, une politique de répression forte. Cette dernière se fit en deux temps : de surface, d’abord, et l’on put voir une présence accrue de la garde dans les venelles ainsi qu’un zèle renouvelé, et en sous-main, ensuite, où l’on reçut sous la salle de banquets plusieurs huiles de la contrebande, que tantôt l’on cajola, tantôt l’on menaça pour recevoir certains noms de leurs acolytes ou de la concurrence. Si le jeune lord ne fut pas à l’origine de ces initiatives, il les suivit de près et ne put qu’en approuver l’efficacité. Il fut, à vrai dire, fort étonné de l’aisance avec laquelle la dame sa mère manœuvra au sein de l’intrigante cour du Triton, elle qui descendait des austères clans des montagnes du Nord et son estime pour elle eut un souffle nouveau. De plus, elle attacha une attention toute particulière à son oncle, puisque celui-ci avait fait par le passé des prétentions au trône du Triton – ténue, en raison de son ordre de succession. Des fâcheries incessantes, une fracture inguérissable entre les deux branches mais aucun complot véritable, le prétendant au final n’ayant pas les tripes de risquer une existence somme toute confortable à Blancport. Il officia quelques années durant sous la férule de sa mère et s’intéressa de plus près à sa religion, qui l’envoûta plus en plus au fil des ans. Si sa foi pour les Sept stagna au profit des anciens dieux, Byron ne la renia jamais, à la fois par piété et par nécessité politique.
Dès la régence, assez profondément transpercé par la réalisation des responsabilités qui lui incombaient alors, le jeune lord n’en demeurait pas moins un gamin, farci d’orgueil et de sève, flanqué d’une fratrie espiègle et de laquelle il était proche : les bêtises ne furent donc pas rares, bien qu’il toujours prit le soin de les faire loin de l’œil trop curieux à son goût de sa cour. Vers la fin de la gouvernance de la lady Manderly, il se fit plus audacieux dans ses frasques ; d’ingénues idylles, quelques fâcheries, une poignée de nuits endiablées passées dans les plus piteuses tavernes de Blancport, comme s’il avait la prescience que l’ère d’une insouciance relative serait bientôt définitivement terminée.

Une fois seigneur de son plein pouvoir, Byron s’affirma assez vite en tant que lord : il joutait souvent – occupation singulière aux yeux de ses pairs nordiens, ceux-ci ne respectant pas les Sept, n’accédaient pas au rang de la chevalerie, de laquelle découlaient les joutes -, s’entraînait au maniement de l’épée, voulait ses lèvres fleuries d’un bon mot pour tout un chacun, lisait beaucoup, se voulait soucieux de ses gens, bien que ces nobles efforts fussent souvent sapés par son orgueil, son impétuosité et son versant naturel pour le soupçon, sans oublier sa cupidité. Le Triton ripaillait souvent et du bon du cœur, chassait avidement – et il n’était pas rare de le voir dépecer et débiter ses prises en devisant de leur anatomie avec son mestre – sa préférence allant aux sangliers, alternant ces plaisirs avec l’oisellerie. Manderly oblige, il se révéla un marin compétent, amoureux de la mer et de son immensité, toujours un œil attaché sur ses horizons, et mit un point d’honneur à entretenir de cordiaux rapports avec son septon. Ce dernier était un homme courtaud et au teint rubicond, qui ne s’offusquait jamais des visites du lord dans le bois sacré de l’Antre du Loup, tâchait plutôt de le faire revenir vers les Sept par une indulgence mielleuse, une flatterie chaleureuse mais discrète, et une verve lumineuse. Ce fut d’ailleurs sous ses insistances, ainsi que celles de sa mère, que Byron choisit de se fiancer rapidement. Il jeta son dévolu sur la fille aînée du lord Ryswell et les négociations se passèrent rapidement. Le mariage, quant à lui, se déroula en grandes pompes et fut heureux. Lyanna s’avéra être une épouse qu’il aima sincèrement, de connivence avec lui dans presque tous les aspects, en politique notamment.

Lorsque Harren le Noir fit déferler ses fer-nés dans le Neck, Byron rejoignit bien évidemment le ban et fut mobilisé à Moat Cailin. Le jeune homme qu’il était alors aima assez la vue de ses bannières flotter dans le vent, le fleuron de sa chevalerie à ses côtés, son train qui fourmillait sur des lieux. S’il avait, à cet âge, croisé le fer avec quelques bandits de bas étages et autres braconniers, c’était la première fois que son alliage allait être vraiment testé. La guerre fut abominablement longue, incroyablement brutale et le jeune lord en ressortit plus cynique, impossiblement irascible. Si aucun exploit ne vint orner sa réputation, il se prouva brave durant toutes ces années, montrant la fureur, cachant vaille que vaille la terreur et ravalant la bile, pour inspirer ses hommes, pour être le digne fils de son père. La paix revint et ses sourires se firent plus rares, bien qu’il retrouvât les siens avec une profonde gratitude envers les dieux.
Une année après son retour, le couple Manderly donna naissance à son premier enfant : une petite fille, nommée Serra, désormais héritière de Blancport, ce que le cadet du lord prit avec une relative bonne grâce, sachant que ce moment allait arriver tôt ou tard. Il connut les douces joies de la paternité, gâta sa fille, la régala de contes fantasques sur les origines mystérieuses de leur maison mais veilla vigoureusement à son éducation, au vu de sa position. Ces années furent les plus heureuses de son existence mais elles ne durèrent hélas pas : son épouse décéda, emportée par une fièvre. Il la regretta amèrement, ayant vu en elle la compagne d’une vie, et porta le deuil des mois durant : si son emprise sur ses domaines ne se desserra pas, s’obligeant la journée à garder le cap, il trompait, la nuit tombée, son chagrin, se noyant dans des tord-boyaux et les draps de plusieurs amantes. L’ambition ne demeura pas muette beaucoup plus longtemps toutefois, et le Triton chercha bien vite une nouvelle alliance ; ses yeux se posèrent sur la maison Glover, en la personne d’Alysane, de plusieurs années sa cadette. Pour ne pas froisser le clan Ryswell, l’on garda les tractations sous cape, l’on fit délayer quelque peu l’annonce, l’on fit durer quelque peu les fiançailles. L’enthousiasme du seigneur Glover à l’idée de s’allier à l’une des plus riches maisons du Nord fut significativement refroidi lorsqu’on présenta au sire de Blancport le fruit de ses indiscrétions : un bâtard braillard et ayant ses yeux, qu’il reconnut, au grand dam de sa fiancée.
Le second mariage fut célébré avec autant d’éclat que le premier et Bryon se rendit très vite compte que sa nouvelle épouse était d’un tout autre pelage que la précédente. Elle s’imposa instantanément à Châteauneuf et les intrigants de la Cour du Triton dansèrent bien vite dans la paume de sa main de fer.
Alors que les deux nouveaux époux faisaient d’honnêtes efforts pour s’apprivoiser l’un l’autre, le Nord fut envahi par les sauvageons et Byron partit derechef en guerre. Celle-ci prit assez vite une tournure personnelle pour lui, puisque cette horde venue d’au-delà du Mur rasa la forteresse familiale de son épouse, massacrant au passage plusieurs membres de sa belle-famille. L’on s’y massacra allègrement et le Manderly ne fut pas en reste, considérant que son honneur était engagé, qu’il se devait de faucher le plus grand nombre de sauvageons possible ; brisant cette vile horde lors de la mort-aux-loups. Plutôt que de déboucher sur une paix relative, cette guerre sembla être la genèse de bien d’autres et Byron suivit son Roi au Sud, nommé commandant de division. Il participa notamment à la bataille de Paege, où il goûta enfin à la gloire tant désirée, sa cavalerie trouvant inlassablement les rangs ennemis. Ensuite, il s’inquiéta de l’appel du Grand Septon à la Croisade, notamment contre les hérétiques du Nord. Byron s’en alarma fortement, puisque la populace de Blancport suivait majoritairement les Sept. À l’exception de quelques furieux, l’ordre public ne fut pas outre mesure troublé, les Manderly ayant toujours prêché la liberté de culte sur leurs terres.
La campagne, elle, n’avait guère ces émois et continua sa terrible évolution. Une percée dans le Conflans, Beaumarché et Salvemer tombèrent, sans guère de difficulté. Ensuite vint Buron et son carnage sans nom, où l’on s’étripa avec fureur, deux jours durant, triomphant puis cédant. Byron assista, impuissant, à la capture de bons nombres de nobles, notamment l’Empereur et Orys Baratheon. La nouvelle puissance émergente renoua bientôt avec le succès, à la bataille d’Eysines, à laquelle Byron participa et où il assista à la fin d’Harren le Noir, son empire semblait tout destiné à le suivre. Lorsque l’Hiver s’imposa, les troupes du Nord s’en retournèrent au-dessus du Neck, répit dont il profita pour se plonger dans les affaires de Blancport. Il assista bien évidemment au couronnement de son roi à Winterfell, participant aux festivités, le printemps revenant doucement, et avec lui, la guerre. À la bataille d’Aubray, où tous les siens semblèrent mourir autour de lui, il ne dut son salut qu’à son cadet, car ce dernier l’a extrait de sous sa monture tombée. Il assista à la naissance de l’empire, à la nomination de son épouse en tant qu’ambassadrice au Collège Impérial.
L’une des dernières épreuves du lord fut le siège des Trois Sœurs, durant lequel il vit son beau-frère périr sous yeux. Sa dépouille n’était pas encore froide que les grands seigneurs du Nord se disputèrent le commandement, qui échut finalement à Byron. Les querelles ne s’arrêtèrent toutefois pas là, ses subordonnés disputant chacun de ses ordres, et les troupes furent harassés par de nombreuses escarmouches ; si bien qu’il prit de terribles mesures, brutalisa la population, la passa à la question, brûla maints villages, prit des otages. La situation fut redressée en deux jours, testament de la brutalité de la répression. Une fois les Sœurs pacifiées, le Manderly s’en retourna vers le front du Conflans, se rêvant sénéchal du Nord. Il apprit avec soulagement le ralliement du Val à l’Empire, qui en menaçait le cœur, mais vit d’un mauvais œil l’annexation des îles, créant un nouveau nœud commercial proche de Blancport, ce qui pourrait menacer ses intérêts. Désormais sous les remparts de Vivesaigues, ayant raté de peu la bataille, il compte s’illustrer lors des assauts à venir, afin d’affermir ses prétentions.