The pale moon rose in it's glory [Ft. Mina]

The pale moon rose in it's glory

« The fire is a beacon of hope, lighting the way in moments of darkness. »

Remettre un pied à terre sur le continent était une sensation étrange. Je gardais en souvenir le premier débarquement auquel j’avais participé, ici même, dans l’Orage, pour Aegon. De banales missions de repérages qui s’étaient soldées par la rencontre de la future reine, aujourd’hui prisonnière depuis plusieurs lunes des griffes du Bief. Le climat égalait toujours le nom des lieux. Les défigurations du paysage liées au long siège des troupes ennemies autour de l’imposante forteresse étaient encore présentes et probablement que cela durerait encore quelques lunes, si ce n’était années. Encore une fois, ce qui se dessinait devant moi me semblait exalter une beauté sépulcrale qui me mettrait presque du baume au cœur. C’était un paradoxe. Bien que mon souhait premier soit de voir ce conflit se conclure, sans ce dernier demeurait la question de l’utilité des soldats et armées. Alors, avant que ces questions ne s’imposent d’elles-mêmes, autant profiter de ce qui était offert. En ces temps aussi troublés, l’avenir n’était qu’un tissu de soie emporté au loin par des vents contraires. Tout ce qui était ne serait plus. Et tout ce qui serait dépendrait de la conclusion de la guerre.

A peine arrivé, il ne me fallut guère de temps pour quitter la forteresse pour retrouver Ebryon. Le jeune dragon aux ailes bleu nuit semblait reprendre une meilleure aisance en vol malgré la gêne que pouvaient causer ses blessures. Probablement devais-je tenir un sourire niais face au spectacle qui se déroulait sous mes yeux. Ce sang qui coulait dans mes veines était peut-être plus celui d’un Targaryen que d’un Waters finalement. Plus prince que bâtard peut-être. La créature ailée ne tarda pas à m’apercevoir et par suite logique, entama une descente pour atterrir juste devant moi. Son regard croisa le mien. Probablement devait-on s’observer avec le même air de benêt. Puis soudainement, sans raison aucune, le dragon régurgita ce qui semblait être de la viande carbonisée fraîchement. Sa tête fit quelques aller-retours. « C’est pour moi ? » Questionnais-je indirectement en comprenant bien rapidement, qu’une fois de plus mon interlocuteur non-humain se jouait de ma personne. Faisant semblant de le remercier pour ce fastidieux festin, à peine commençais-je à baisser la tête que son front cogna le mien pour légèrement me pousser en arrière. Déséquilibré, je ne pus que choir. C’était toujours moins haut que la dernière qu’Ebryon avait pris mes affaires au moins. Visiblement amusé, il secoua ses écailles azur foncé avant de déplier ses ailes.

L’interprétation de la situation n’était pas bien compliquée à comprendre. Enfin, pas de mon interprétation. Le dragon semblait se motiver à vouloir que nous réalisions un nouvel essai de vol. J’étais donc réellement en train de me retrouver dans la position de celui qui devait jouer la carte de la tempérance… Nous n’étions pas rendus. Au moins pouvais-je comprendre en partie la position que jouait Rhaenys à mon égard. Il ne fut pas difficile au départ de trouver un terrain d’entente. De l’entraînement. Visiblement, il avait trop mangé, alors se dépenser un peu ne lui ferait pas de mal. Curieusement, les premiers essais furent plutôt concluants et Ebryon suivait avec diligence certaines consignes basiques. Cependant les choses se compliquèrent dès lors que les tâches demandées furent un peu plus corsées. Le dragon, à l’instar de son dragonnier, avait une attention limitée et une capacité à ne pas écouter ce qu’on lui disait. Cela ne put que mal se terminer lorsque, abruptement, une des ailes endolories du dragon percuta un arbre un peu trop épais. Inquiétude et colère se mêlèrent à mon regard tandis que la créature ailée me jeta un regard plus mauvais encore. Il fallait être sot pour continuer à avancer. Tout dans sa posture indiquait qu’il n’hésiterait pas à montrer offensif si je m’approchais trop. C’est à cet instant que je me demandais comment mes aînés auraient réagi. Et la seule solution qui me semblait évidente ici, c’était de battre en retraite. L’apprentissage, pour l’un ou pour l’autre, resterait long encore.

Poussiéreux, et même boueux, je quittais les lieux pour retourner vers la forteresse. Je ne savais vraiment quelles conclusions tirer de l’incident. Pénétrant par la porte principale de la forteresse, je salua les gardes. Quelques rues plus loin, je croisais un visage bien familier. « Lady Swann, c’est un plaisir de vous revoir. » Je la saluais d’une révérence. « Veuillez excuser le peu de tenue que j’ai, je viens de sortir d’un entraînement compliqué. » C’était le cas de le dire. « Comment allez-vous et comment se passe la situation ici ? » C’était bien plus la première interrogation qui m’intéressait que la seconde. Nous avions, avant le grand départ de la flotte, pu échanger sur des perspectives d’avenir et les siennes, comme pour beaucoup d’entre nous, semblaient être nébuleuses.

(c) DΛNDELION

From the shadow spreads the fire

♠ From the shadows we will be seen, beyond the darkness we will be free. From the fire, from the fire we'll build a new world. From ashes we will rise... a dragon into the skies

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