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 [RP Alternatif] I am the sword in the darkness

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MessageSujet: [RP Alternatif] I am the sword in the darkness   [RP Alternatif] I am the sword in the darkness EmptySam 23 Sep - 13:57

I am the sword in the darkness




L'Empire Braenaryon n'a jamais existé. Les Targaryen ont conquis Westeros. Torrhen Stark, devenu commandant de la Garde de Nuit, reçoit la visite de plusieurs conseillers et conseillères en matière de justice (dont Isla Chelsted) des différents royaumes de Westeros afin d'observer les conditions de vie au Mur pour pouvoir savoir à quoi cela ressemble avant de condamner à des hommes de prendre le noir. Mais n'est-ce pas un peu dangereux, de visiter le Mur comme on visiterait un parc d'attractions ?


Quelques indications :
  • Ce rp est destiné à @Isla Chelsted et @Torrhen Braenaryon
  • Ce contexte est indicatif. S'il ne vous plaît/ne vous parle pas, on vous laisse voir entre vous pour pondre le vôtre, sans souci aucun !
  • Ce rp est unique; il n'engage aucune suite. Veillez donc bien à tirer les fils de ce rp jusqu'à sa fin car il n'y aura pas une histoire dans l'histoire, pour votre personnage 🙂
  • Ce rp ne compte évidemment pas dans l'histoire du forum, il est issu d'un rêve ou d'un mauvais cauchemar de votre personnage, ni plus, ni moins.



La Corneille à Trois Yeux
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MessageSujet: Re: [RP Alternatif] I am the sword in the darkness   [RP Alternatif] I am the sword in the darkness EmptySam 23 Sep - 19:23


I am the sword in the darkness

Torrhen Stark & Isla Chyttering

La Reine Rhaenys semblait détruite. Meurtrie, dans sa chair et son âme, elle avait perdu son enfant à naître, qu'elle chérissait. Perdue dans l'obscurité, elle errait, sans but ni espoir, dans une nuit éternelle dans laquelle elle apprenait à faire ses repères. Isla, impuissante, ne pouvait qu'assister à sa descente aux enfers, à son visage qui chaque jour se renfermait. Orys était loin, parti. Aegon, Visenya, morts. Il n'y avait plus qu'elles deux, de la fratrie Targaryen de la belle époque du château. Les dragons s'étaient rebellés, ravageant tout sur leur passage, brûlant maisons et plaines, femmes et enfant, sans distinction. Il avait fallu les occire, ou les bannir, et ce qui avait été choisi par Rhaenys et Orys, les deux derniers dragonniers en vie avait été le bannissement. Cela avait coûté à Rhaenys toute sa force restante, et désormais, la princesse d'antan et reine d'aujourd'hui n'était plus que l'ombre d'elle-même. Fondamentalement triste, elle gouvernait Westeros avec une main de fer et ses plus proches conseillers.

Isla se réveilla brusquement, sa tête heurtant un côté du carrosse dont la roue venait de tomber dans un trou. Avec une grimace, elle se frotta la tempe, clignant des yeux pour les habituer à la lumière. Elle ouvrit un peu le rideau couvrant la fenêtre, pour entrevoir un paysage blanc. Il neigeait encore, à gros flocons, et elle fut contente d'être à l'abri, confortablement installée dans le carrosse Targaryen qui était à la tête de la délégation. Son regard se perdit sur l'étendue blanche, perturbée par ce rêve, frissonnant en sentant l'air froid s'infiltrer entre le bois et la porte, peu étanche. Rhaenys y était, dans ce rêve. Mais elle n'était pas comme aujourd'hui, beaucoup plus renfermée, souffrante. Le portrait de cette Rhaenys ne lui plaisait pas, elle préférait largement celle qu'elle avait aujourd'hui à ses côtés. Isla, en tant que proche de la reine depuis sa plus tendre enfance, avait hérité d'un poste de conseillère à ses côtés. Si la justice et la loi étaient son domaine de prédilection, elle assistait Rhaenys au quotidien dans ses tâches de gestion de Westeros, unifiée sous l'étendard Targaryen. Régnant depuis Peyredragon, les jeunes femmes n'avaient pas perdu leurs repères et leur complicité n'avait fait que se renforcer au fil des années. La ville et son château étaient devenus un des endroits les plus libres de Westeros, et les soirées qui se déroulaient souvent dans l'enceinte du château étaient souvent la cible de rumeurs qui amusaient beaucoup Isla, elle y participant pour de vrai. On disait que des centaines de litres de vin coulaient, inondant des danseurs et danseuses venues des quatre coins du continent et d'ailleurs, et que la Reine elle-même s'y laissait aller par toutes sortes de débauches, plus ou moins avouées, mais jamais seule...

Lorsqu'elle posa le pied au sol, le froid la frappa de suite, la poussant à resserrer les capes de fourrure qu'on leur avait prêté pour le séjour autour d'elle. Elle se tourna vers le reste de la délégation, qui comme elle, venait de sortir des voitures. Des conseillers issus des divers royaumes composant Westeros. Bien qu'unis sous la bannière Targaryen, sous une même loi et un même dogme, chaque royaume avait des conseillers attitrés, représentants de la maison Targaryen à travers les lieues. Ils étaient tous réunis aujourd'hui, enfin une partie, pour venir rendre visite au Mur. Sujet à controverses depuis de longues années, venir voir à quoi cela ressemblait était utile. Cela permettrait aux conseillers de comprendre quels étaient les enjeux, à envoyer quelqu'un au Mur. Isla n'était jamais venue. Elle leva les yeux, parcourant les remparts qui s'étendaient devant elle pour garder Châteaunoir. Elle pouvait déjà presque entrevoir le Mur, en arrière plan, si haut qu'il était visible au dessus même des remparts.

Deux hommes, tout de noir vêtus, arrivèrent près d'elle et lui proposèrent de rentrer dans l'enceinte de la garnison, ce qu'elle accepta, après avoir fait signe au reste de la délégation de la suivre. Les ordres de Rhaenys était clairs : y aller, observer, ... et contrôler que les moyens attribués étaient nécessaires. Une fois dans la cour, la jeune femme observa les alentours. Des hommes, uniquement -elle le savait déjà, mais le constater était autre chose- qui regardaient les nouveaux arrivants, par groupe de deux ou trois, debout ou accoudés. Elle se sentit soudain épiée, mais garda la tête haute. Ici, elle représentait l'autorité royale. Pas question de faiblir. Un homme s'avança vers elle, et elle le salua, dès qu'un autre eut décliné son identité :

« Lord Commandant. Je vous remercie pour votre accueil. Je suis lady Isla Chyttering, conseillère principale de sa Majesté la Reine Rhaenys Targaryen. J'imagine que vous avez été prévenu de notre arrivée. »

Plus une affirmation qu'une vraie question, mais elle l'observa néanmoins, depuis sous sa capuche, cherchant à savoir s'il serait un allié, ou un ennemi dans la mission qui l'amenait jusqu'ici. Le vent vint lui glacer les os, et elle réprima un frisson, croisant les bras pour se réchauffer, avant de reprendre :

« Le voyage a été long, depuis Peyredragon. Pourriez-vous nous montrer nos quartiers, afin que les conseillers puissent s'y reposer ? Nous pourrons attaquer les entretiens demain. Pour l'heure, je crois qu'après s'être installés, une visite s'impose, ne pensez-vous pas ? »

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MessageSujet: Re: [RP Alternatif] I am the sword in the darkness   [RP Alternatif] I am the sword in the darkness EmptySam 23 Sep - 21:42



 I am the sword in the darkness

Torrhen Braenaryon & Isla Chyttering

Chateaunoir, Nord Véritable
Le soleil se lève sur un horizon blanc immaculé, d'une pureté virginale trompeuse et fallacieuse, d'un océan de blanc et de nuances d'éclat qui créent, qui font perdurer, les plus épaisses ténèbres. Je me prépare aussi rapidement que possible ; les hommes de la Mole ont précédé la rumeur que des envoyés de la Reine arrivaient par la Route Royale. Il n'en fallu pas beaucoup plus pour me rembrunir ; la situation était déjà tendue, elle pouvait encore empirer, visiblement. Il n'en avait pas fallu plus pour me renvoyer dix ans plus tôt, au moment où descendant le Neck à la tête de mes troupes, je me préparais à affronter mon destin... Pour me laisser tenter par Brandon, et l'attaque à la nuit tombée avec une petite troupe de héros parmi mes loups, Glace au poing, pour tenter d'abattre le dragon quand tout le monde dormait.


Je me rappelle encore aujourd'hui de la colline qui n'en est pas une, qui se réveille quand Anders bute contre ce qu'il a pris pour une racine, et qui était l'extrêmité d'une queue osseuse. Je me souviens de son hurlement, écrasé par l'appendice du dragon. Et les hurlements d'une dizaine de mes amis aussitôt incinérés par une langue de feu. Je me rappelle aussi du dragon et de son hurlement, le terrifiant Terreur Noire qui aussitôt déchiquette à coups de crocs trois de ses infortunées victimes pendant que je lui plonge Glace entre les côtes, cherchant le cœur. Trop tard. La montagne d'écailles, de muscles et de fumeroles qui s'élève dans le ciel et décolle, son sang répandant autant de flammes et de fumée par la plaie béante que je lui ai infligée. Et aussitôt, les hommes d'armes de Peyredragon, du Val, de la Néra, qui nous encerclent par centaines sous les terrifiants hurlements du monstre qui pique à nouveau pour écraser, ou emmener mes hommes et les lâcher depuis les nuages. Le combat, rageur. Bran, qui disparaît sous les mailles et les lames après avoir abattu son content d'adversaires.


Et la capture. La honte. On m'agenouille de force devant le Conquérant et sa clique, et on me juge ; la vie pour mon armée et les survivants de mon petit groupe d'assaut. Mais je plie le genou. J'abdique. Et je laisse la couronne à mon fils s'il rend hommage au Roi.


J'ai essayé. J'ai joué, et j'ai perdu.


Ca fait dix ans et ça fait toujours aussi mal, et chaque nuit je revois les visages maculés de boue des hommes que j'entraîne à leur perte. Après toutes ces guerres contre les fer-nés, les valois, les riverains, je perds avant la première bataille contre les Targaryen qui, en moins de deux ans, mettent tout le continent à genou.


Savoir que mon « suzerain » meurt peu après la fin n'est d'aucun réconfort.


Je n'ai jamais revu mes fils ni ma fille. Je leur ai écris de ne pas venir ; ici, tout est toujours dangereux. Et si je les revois, j'aurais le plus grand mal à continuer mes devoirs, ici.


D'autant que l'Hiver Vient ; il n'a jamais été aussi proche.


Partout le Mur craque et au Sud on ne me répond que promesses et espoirs de renforts et d'équipements, on doute de mes mots et de ma parole. Que je perde patrouilles sur patrouilles n'y change rien ; je manque de tout et c'est pire à chaque détachement qui me vient des royaumes du sud. Remplis de voleurs, de violeurs et de meurtriers, la lie de Westeros ne suffit plus à combler les trous et les sauvageons poussent toujours plus fort sur les remparts à pourtant des centaines de pieds de haut. La situation paraît plus que jamais périlleuse ; on m'a signalé des bandes ayant traversé et parties pour le Don, au sud. Je ne peux prévenir que les seigneurs du Nord les plus proches du danger, je n'ai plus du tout les forces pour poursuivre... Certains pensent même qu'un assaut sur Châteaunoir aura lieu, bientôt, tant sont nombreuses les bandes qui depuis six mois s'infiltrent, y compris par la Baie à l'ouest. Je m'équipe de mes cuirs et mailles, j'enfile mes vêtements noirs et ceins ma cape épaisse, mon épée au côté. J'ai laissé Glace à Jon, et prie mes dieux avant de sortir dans la cour ; ma veille de nuit m'a laissé fourbu, éreinté, fort et endurant mais pourtant marqué par une vie dans le froid le plus glacial.


Je fends la foule des hommes en armes, sous l'ombre projetée par plusieurs déserteurs que j'ai fait pendre la veille, et d'un meurtrier exposé au gibet, parties intimes fourrées dans la bouche jusqu'à l'en étouffer pour avoir violé et tué deux putains de la Mole deux jours plus tôt. Le désespoir et les combats de plus en plus rapprochés font vriller les plus fragiles du contingent, qui ne sont plus très loin de se mutiner. La troupe me suit et se répand dans les coursives et balcons des remparts intérieurs, sur les chemins de ronde, et distinguent quelques hommes en armes et civils si bien habillés... Je vomis dans ma bouche ; je pourrais avoir les dents qui baignent dans la bile tant la rencontre me débecte. Je devrais avoir devant moi deux légions Targaryen, et pas une coterie de mignons et de femmes.


Je ne salue pas, en m'approchant, mais une jeune femme blonde -très belle et très sudienne-, me salue, elle. Après une courte hésitation, je me laisse aller à un bref hochement de tête solennel.



| J'ai été prévenu, Lady Isla Chyttering, conseillère principale de Sa Majesté la Reine. |


Regard glacial pour sa suite.


| Je vois que Sa Grâce n'a pas été prévenue de mes multiples écrits ces derniers mois. Nous sommes assiégés, et j'ai besoin d'épées en nombre, alors à moins que vous ne cachiez une hallebarde sous vos jupons... |


Je connais les rumeurs sur la cour sudienne, et les réprouve. Le continent va mal parce que l'indépendance et la liberté sont mortes en même temps que les meilleurs guerriers de notre temps, qui risquent tellement de nous manquer sous peu... Je vois que la jeune femme a froid. Ils ont tous froid, quand ils arrivent ici.


| Les « entretiens »? |


J'arque un sourcil, alors tout ça n'était pas qu'une blague, une vile rumeur? Devant le silence glacial, plusieurs hommes rient sous cape, et l'un d'eux plus loin ricane haut et fort. Je me rapproche, et parcours le chemin de ronde et ses corbeaux noirs du regard.


| Le tiers de ma garnison est composé de violeurs. Un autre tiers, de voleurs et de prisonniers de droit commun. Le dernier est fait de meurtriers, parfois, avec un nombre d'âmes collectées qui ferait de l'ombre à vos dragons. Si je vous laisse leur parler, je prends le risque que l'on vous retrouve en pleurs, en guenilles, et en sang, au détour d'un couloir. La plupart de ces fous furieux n'ont plus vu de femmes, ou pas sans surveillance, depuis qu'ils sont ici. Parfois, depuis des années. Vous n'êtes pas le renfort que j'espérais mais je ne vais pas vous mettre en danger à vous laisser leur parler. |


Je me tourne vers un sergent.


| Rilke ! Tu prends une dizaine d'hommes et vous montez les bagages de nos « invités » dans la Tour du Commandant, vous dégagez les cellules sous la mienne, et vous préparez ça bien. |


Je me retourne vers la jeune femme.


| Est-ce que je peux vous proposer un « cordial » pour vous réchauffer ? Vous me donnerez des nouvelles du sud, et je vous narrerais le dénuement de cet ordre. |
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I never wanted this. I never wanted to unleash my legions.
Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will.
So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn.
Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.



Torrhen Braenaryon
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MessageSujet: Re: [RP Alternatif] I am the sword in the darkness   [RP Alternatif] I am the sword in the darkness EmptySam 23 Sep - 23:47


I am the sword in the darkness

Torrhen Stark & Isla Chyttering

Isla sentait quelques mouvements derrière elle. Les autres voyageurs n'avaient sans doute pas sa patience ou sa volonté de discuter dans ce froid glacial. Bon sang, qui viendrait délibérément vivre ici ? Certes, la plupart n'avait pas vraiment le choix, puisque pour être envoyé au Mur, il fallait avoir fait quelque chose de mal, de très mal, même. Mais il y avait toujours l'autre option, la mort. Isla se demandait si ce n'était pas mieux finalement, de mourir, plutôt que de passer le restant de ces jours ici. Du haut de son mètre soixante cinq, elle regardait l'imposant homme qui se dressait face à elle. Plus âgé qu'elle, les traités creusés, presque figés dans le froid environnant. Un regard qu'elle sentait fier, malgré la situation délicate dans laquelle elle le plaçait. Un Nordien pur souche, comme on le lui avait déjà raconté. Torrhen Stark. Qui avait combattu dans de nombreuses batailles, mais qui avait perdu la vraie d'importance : celle contre les Targaryen. Il dirigeait la Garde de Nuit, cet ensemble d'hommes venus de tout Westeros purger une peine. Ou y mourir, c'était selon.

Isla détourna un moment son regard de lui pour observer le reste des hommes. Ils étaient postés, à côté de lui, sur les coursives, dans la cour. Ils étaient nombreux, finalement, par rapport à ce qu'elle imaginait. Elle sentait leurs regards sur elle, y compris celui de leur chef. L'accusation à moitié déguisée de l'homme ne l'impressionna pas, mais elle voyait à la façon qu'il avait de s'exprimer une certaine rancoeur.. mais également des attentes.

« C'est justement suite à vos courriers que nous sommes là. C'est une première étape obligatoire je le crains, si vous souhaitez plus de ressources. »

La présentation sembla faire mouche, et quelques rires s'élevèrent. Derrière elle, elle entendit un ou deux raclements de gorge, ainsi que quelques piétinements d'impatience. Elle ne dit rien, et reposa son regard sur lui lorsqu'il reprit, détaillant la composition de son armée toute de noire vêtue. Elle sentait la sincérité dans ses paroles, ce n'était donc pas vraiment une menace... plutôt une mise en garde, ce qui lui montrait qu'il était soucieux de faire en sorte que tout se passe pour le mieux.

C'était rassurant, pour Isla, qui avait beau savoir le rôle du Mur, elle n'était pour autant pas vraiment sûre de savoir où elle mettait les pieds exactement. Elle se redressa comme pour se grandir un peu, et lui répondit avec aplomb :

« Je sais qui sont vos hommes, et je sais quels genre de crimes ils ont commis, pour venir ici. Mais en tant que lord Commandant, j'ose espérer que vous saurez les contrôler. »

Elle en avait vu, des prisonniers contrits, des hommes condamnés. Mais il y avait chez ces hommes en noir une lueur de danger dans leur regard, une prise de conscience silencieuse peut-être, que la vie en dehors du Mur existait bel et bien. Ils semblaient presque prêts à bondir, et Isla commençait à espérer avec force qu'elle ne s'était pas trompée sur le compte du fameux Stark. Il ordonna à un homme près de lui de s'occuper d'installer les invités, et les premiers conseillers la dépassèrent, hochant la tête pour lui signifier leur soutien. Les mains gantées, elle resserra sa longue cape autour d'elle. Impossible de se réchauffer ici ! Elle était plutôt du genre à préférer un bon bain chaud dans une région bien plus au sud, aux températures agréables. Un regard à son interlocuteur principal lui montra qu'il ne semblait pas souffrir de cette glaciale température. Avait-il l'habitude, ou était-ce parce que son sang de Nordien était déjà glacé ?

Isla hocha la tête à sa proposition.

« Volontiers. »

Peut-être qu'un peu d'alcool lui ferait du bien. Elle le suivit, marchant derrière lui en jetant quelques regards à gauche et à droite, peu rassurée tout de même. Ils montèrent quelques marches, marchèrent encore un peu dehors avant de rentrer dans une pièce qu'ils traversèrent. Il l'emmena jusqu'à ce qui semblait être son bureau, la laissa entrer, puis referma la porte derrière eux. Dans la petite pièce rustique, le nécessaire uniquement : une table, des chaises, en piteux état. Une cheminée tout de même, dont le feu happa directement l'insulaire qui s'y dirigea. Elle baissa sa capuche, laissant apparaitre ses cheveux tressés à la Peyredragonienne et tendit les mains vers le feu, espérant pouvoir les réchauffer un petit peu. voir les flammes danser la rassurait un peu. Cela lui rappelait la maison, Rhaenys, Aegon,... La chaleur de leur peau et l'incandescence de leurs touchers.

Il venait de se placer à ses côtés, lui tendant un gobelet rempli du breuvage évoqué. Elle le prit, quittant la chaleur du foyer à regret, et lui adressa un signe de tête en guise de remerciement.

« Ecoutez... Je conçois que ce ne soit pas exactement ce que vous espériez. Mais la Reine a vraiment à cœur de vous aider. Si elle avait pu se déplacer, elle serait venue elle-même. »

C'était sans doute vrai, Rhaenys n'était pas du genre à laisser les gens faire des choses qu'elle voulait faire elle-même. La formulation la plus exacte aurait plutôt été : "malgré les contre-indications de ses conseillers, la Reine aurait été bien trop têtue pour ne pas venir voir le Mur d'elle-même." Mais cela, l'insulaire ne le dit pas.

« Nous sommes venus analyser les conditions dans lesquelles vous travaillez, ici. Et je dois lui faire mon rapport, sur les besoins pour le Mur et ses environs. Nous avons tout intérêt à nous entraider. Je n'ai pas l'intention de vous tromper. »

Et puis, la curiosité avait poussé également certains conseillers à se joindre au voyage, tous frais payés par la couronne. Isla se demandait si le périple correspondait à leurs attentes ? Ils auraient mieux fait de partir avec l'autre délégation, qui partait pour Dorne, le temps y aurait été plus clément... Quoi que. Réellement curieuse, elle lui demanda :

« Depuis combien de temps êtes-vous ici ? »

Dans la pièce, il faisait un peu plus chaud, mais elle frissonnait pourtant toujours, le froid s'étant installé depuis un moment dans ses vêtements. Son regard quittant les flammes, elle prit le temps de l'observer, maintenant qu'elle était un peu plus près. Il devait bien la dépasser d'une bonne quinzaine de centimètres, présentait des cheveux noirs et un peu blancs, aussi - ou bien étaient-ce des flocons de neige ? - des yeux sombres et une barbe qui manquait sans doute d'entretien. Il n'était pas désagréable à regarder, et les cicatrices qu'elle pouvait voir sur son visage laissaient deviner les combats auxquels il avait participé. Son côté un peu bourru la poussait à rester sur ses gardes néanmoins, tant qu'elle ne le connaissait pas plus. Quittant son regard, elle but une gorgée du verre... manquant de s'étouffer à la force du breuvage et de son amertume. Elle fit la grimace, toussa un peu, puis se mit à pester :

« Bon sang, mais qu'est-ce que vous avez mis là dedans ?! »

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MessageSujet: Re: [RP Alternatif] I am the sword in the darkness   [RP Alternatif] I am the sword in the darkness EmptyDim 24 Sep - 0:25



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Torrhen Braenaryon & Isla Chyttering

Chateaunoir, Nord Véritable
Je ne cherche pas à impressionner la jeune femme. Je ne sais pas vraiment si elle peut l'être, en vérité. Il est clair à mes yeux qu'on n'enverrait pas n'importe qui, ici. Pas si on tient à eux, en tout cas. Et je ne pense pas que la petite Targaryen soit du genre à sacrifier ses conseillers comme ça. Je ne la connais pas ; je ne l'ai croisée qu'au lendemain de ma défaite, et seulement brièvement. Je ne sais rien d'eux en vérité. Mes ennemis se sont abattus sur le Nord comme la foudre, et tout était fini sur un coup de dé avant la première bataille. Au moins mon royaume n'avait-il brûlé comme Dorne, à feu et à sang, ou comme la moitié des armées du Bief et de l'Ouest qui avaient péri aux Champs de Feu. Qu'importe, au final. Je sais aussi qu'on ne me vouera jamais le plus grand des crédits, en tant qu'ancien ennemi de la dynastie qui a fondé les Sept Couronnes. Me voilà à mendier pour que la Garde survive, et protège les Royaumes des Hommes. La jeune femme n'y va pas par quatre chemins, et m'explique que l'issue de sa visite précède, ou non, de nouveaux envois d'armes ou d'hommes. Je maugrée, dans ma barbe, alors qu'une rumeur parcourt la foule de mes hommes.


| Ah, je vois. Nous sommes l'ordre guerrier le plus ancien de ce continent, et la Reine nous oppose, hum, un contrôle. |


La moitié des ruffians s'esclaffe, même s'ils n'ont pas compris l'exactitude de la situation faute d'éducation ou d'habitude des usages du monde, ils auront compris le destin malgré mon ton glacial et égal de bout en bout. La jeune femme ne pêche en tout cas pas par innocence, elle sait où elle a mis les pieds et me rappelle poliment à mes devoirs. J'incline la tête, juste pour accuser le coup et nous en sommes toujours à nous jauger ; j'endure le froid bien mieux qu'elle et je ne perds pas une miette de ses réactions. Je finis par proposer de se réchauffer, ce qu'elle accepte poliment. Isla Chyttering semble être une femme à poigne, ce qui ne fera que plus exciter encore certains des déchets humains que je commande... Ou que je contrôle, plutôt, d'une façon ou d'une autre.


Je la précède, alors que je n'ai pas étendu mon invitation aux autres conseillers ou aux officiers de son escorte. Qu'importe. Nous marchons d'un pas vif, semelles claquant le sol gelé des marches de bois et de pierre menant à la plus haute pièce de ma propre tour, celle du Commandant. On y aperçoit un rideau camouflant la couche et les rayonnages de quelques ouvrages décatis, et un bureau éclairé de fenêtres ouvertes sur le dehors, aérant la pièce alors qu'un feu de cheminée couve au fond. Je vais vers un établi où à côté d'une plume et d'un encrier rebouché reposent des bouteilles plus ou moins entamées, plus ou moins poussiéreuses. J'en prends une au contenu brun, et reviens vers elle avec deux godets de terre cuite. Rien de luxueux, ici, pas même pour le commandant. Et je suis frappé du luxe qui transparait de sa personne, de ses cheveux délicatement tressés jusqu'à la richesse de sa tenue... Mais je grogne, alorts que je la sers. Cela fait aussi dix ans de mon côté que je n'ai pas côtoyé de femmes, et ne suis jamais à la Môle... Encore une fois, pour m'éviter de renoncer à mes serments. Mais dix ans, c'est long, et cette femme est magnifique.


Dix ans, c'est toutefois assez pour vous geler le cœur, en ces latitudes. Et tout le reste aussi. Je me saisis de mon godet, alors que la jeune femme me jure les bonnes raisons de sa suzeraine, et les chaudes inclinaisons de son cœur. Je crois la Chyttering ; j'aime les gens qui vont droit au but. Mais je soupire, car c'est une difficulté de plus.



| Je comprends, même si ce délai vaut peut être ma mort et celle de mes hommes. |


La situation est véritablement grave, impossible à nier. Je bois une gorgée assez bruyante quand je déglutis et ingère le tord-boyaux, m'essuie la barbe d'un revers de manche sans la regarder, concentré sur mes doigts qui pianote le bureau de bois.


| Vous ne savez pas qui je suis? |


Je suis surpris, je me serais attendu à ce que l'histoire de feu le Roi du Nord soit connue plus au sud... mais peut être était-elle trop jeune, du temps de la Conquête. Ou alors, occupée à d'autres sujets. Ce qui veut toutefois dire que ma honte est tombée dans l'oubli, et que mon ennemi n'en nourrit nulle gloire. Même ma fin de monarque, je l'aurais donc ratée, en plus de ma dernière bataille.


| Dix ans. Deux comme chef de Fort-Levant. Huit comme Lord Commandant. |


J'ai remplacé le vieux Hoare quand il a passé l'arme à gauche. Un chic type, et un fils de pute. Comme son frère, que je n'aurais pas eu le loisir de tuer. Mais Harren le Noir a péri, brûlé, avec le reste de sa maisonnée dans sa forteresse réputée imprenable.


Du coin de l'oeil, je vois que la belle a froid. Relevant le regard vers le sien, je croise ses prunelles délicates. Elle est vraiment très belle,dix ans d'abstinence ou pas. Et c'est une femme à poigne, qui sait se montrer compréhensive. Et je souris quand elle s'étouffe à moitié et s'agace de la boisson.



| Des baies d'au-delà du Mur, qui macèrent dans l'alcool pur. Le sucre adoucit l'alcool. Ca réchauffe, surtout les froides nuits d'hiver et de solitude, et plus encore quand on est au-delà du Mur. |


Je me redresse, grognant de mon vieux dos pour aller tirer le rideau de mon lit et tirer une des peaux d'ours que je viens lui ramener et la lâche sur ses épaules, pesante.


| Tenez. Mais rassurez-vous, vous n'aurez pas le temps de vous habituer au froid ; l'endroit va bientôt être aussi chaud que vos sept enfers sudiens. |


Je regarde à nouveau mon godet. Siffle la suite, et ressers.


| Vous avez vu quel est l'état de mes forces dès votre arrivée, si vous avez levé les yeux. Trois exécutions, rien qu'hier. Je perds moitié moins de Gardes que ne m'en tuent le froid et les sauvageons, mais le total donne le tournis. A ce rythme, avant que l'Hiver ne soit installé, je devrais armer les putes de la Mole et tous les civils qu'il y restera, et je devrais vendre mes propres fesses aux seigneurs du Don pour qu'ils m'envoient de quoi m'éviter de mourir de faim. Du moins, c'est l'hypothèse optimiste. |


je tire une carte, et montre deux forts non loin de Chateaunoir.


| Ils sont tombés aux mains des sauvageons il y a trois jours. Ils seront ici ce soir ou demain. Ou alors ils nous éviteront, et iront piller, violer et tuer plus au sud pour rentrer chez eux les bras chargés de butin et d'esclaves. |


Je relève mes yeux sombres vers ceux bien plus colorés de la conseillère.


| J'ai trop de lieues à couvrir, et pas assez d'hommes. Le mur a trop fondu, cet été ; els sauvageons le gravissent. Mes patrouilles meurent, ou ramassent les corps de ceux qui ont échoué dans leur ascension. Si vous avez l'oreille de la Reine, vous devez lui écrire que j'ai besoin de soldats, de vrais, et si possible, de ses foutus dragons. Sinon le Mur ne tiendra pas, même si nous l'élevions de nos corps et de notre sang à tous. |


Je demande, de but en blanc.


Qui êtes vous pour la Reine ? Je suis très surpris de voir une femme, pour être honnête, au regard de l'endroit, et de sa réputation. De la mienne. J'aurais cru qu'on m'enverrait plutôt de jeunes ambitieux ou des hommes à punir. |

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Torrhen Braenaryon
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MessageSujet: Re: [RP Alternatif] I am the sword in the darkness   [RP Alternatif] I am the sword in the darkness EmptyDim 24 Sep - 10:08


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Torrhen Stark & Isla Chyttering

La conseillère pouvait clairement sentir la distance instaurée par le commandant. Il semblait dubitatif sur les moyens envoyés pour les aider, au Mur. Isla ne connaissait pas les conditions, même si elle les imaginait dures et intransigeantes. Elle avait la sensation d'être arrivée au milieu d'une masse d'hommes peu recommandables dont elle ignorait tout des intentions. Avec cette constatation en tête, elle fut cependant bien rassurée de savoir que ce n'était pas Rhaenys qui était là. La savoir en danger ne lui aurait pas plu. Pourtant, malgré l'incongruité de sa présence ici, elle sentait une certaine curiosité l'envahir, sur cet homme et ses semblables, condamnés à la glace pour l'éternité. Il parut surpris à sa question sur son identité et son passé. Elle ne s'en offusqua pas, et lui répondit avec douceur :

« Je connais quelques éléments de votre histoire, et votre nom, oui. Je sais que vous avez été forcé à l'abandonner, pour devenir lord Commandant. Je sais également que vous vous êtes férocement battu contre la Reine, à l'époque. Je ne crois pas que cela suffise à connaître un homme, n'est-ce pas ? »

Elle sentait aussi qu'il prenait à cœur son rôle, même s'il semblait déconcerté face au manque de moyens. Puisqu'il n'en parlait pas, elle n'avait pas mentionné son nom non plus. Elle ne savait pas s'il le fallait, rappeler son nom et son statut puisque de toute façon, ils n'avaient rien à voir là-dedans. Elle écouta attentivement la réponse des dix années de service de l'homme, tentant de replacer mentalement Fort-Levant sur la carte de Westeros. La boisson, rustique et brutale, ne lui plaisait pas vraiment, mais elle ne souhaitait pas pour autant offusquer son hôte. Isla était bien élevée, et même si elle pouvait sans doute l'oublier dans cet environnement qui n'appelait pas aux convenances. Timidement, elle trempa ses lèvres dans le breuvage, hochant distraitement la tête à ce qu'il venait d'expliquer concernant son origine.

« Je veux bien vous croire... »

Son geste la surprit cependant, lorsqu'il se déplaça pour aller chercher une peau de bête pour qu'elle n'ait pas trop froid. Il la posa sur ses épaules, et le poids soudain la fit plier les jambes un peu, avant qu'elle ne se redresse. Elle sentait déjà les bienfaits, ses membres engourdis fourmillant avec douleur du réchauffement imposé. Elle lui adressa un regard reconnaissant, par dessus les couches de vêtement auxquelles elle n'était pas franchement habituée.

Il commença son explication, et Isla sut qu'ils rentraient à présent dans le vif du sujet. Reposant son gobelet - sans aucun regret -, elle se pencha sur la carte qu'il venait de déployer sur la table grinçante. Le Mur y apparaissait clairement, ainsi que les différents châteaux qui le gardaient. Elle posa les yeux sur Fort-Levant, dont il venait tout juste de parler. Sur Winterfell, et le reste des grandes villes et îles du Nord. Une région qu'elle connaissait peu, mais dont les rumeurs leur parvenaient bien, depuis le sud. Le constat du lord Commandant était direct, sans artifice. Ils ne se connaissaient pas vraiment, mais il ne semblait pas être homme à enjoliver la réalité, ni à tenter d'impressionner qui que ce soit, elle, la simple conseillère, ou par extension, la Reine Rhaenys. Cela lui plaisait, curieusement, trop habituée aux ronds de jambe de certains des politiciens qu'elle voyait parfois passer. Etait-ce l'âge ou la dureté du Mur qui l'avaient façonné ainsi ? Cela lui plaisait, et en même temps faisait naître en elle un léger doute : quel genre d'homme, de noble qui plus était, laissait planer l'impression que l'autorité de la couronne n'avait pas d'emprise sur lui ?

Elle cacha sa grimace lorsqu'il les resservit copieusement en boisson et elle se reconcentra sur le récit. Pas assez d'hommes, des exécutions, la fonte du Mur. Il évoqua la Mole, qu'elle localisa en jetant un œil sur la carte. La conseillère fronça les sourcils, réfléchissant déjà aux solutions possibles à apporter. Et pâlit lorsqu'il mentionna une attaque, imminente. Elle releva ses yeux ébahis vers lui, craignant d'avoir bien entendu :

« Ce soir ou demain ?! Mais pourquoi êtes-vous si calme ? »

Et il comptait lui en parler quand exactement ? Isla n'était pas une experte en gestion de la garnison du mur, mais cela lui paraissait néanmoins être une information importante à donner, non ? Son interrogation sur la raison de sa venue et son lien avec la Reine ne la surprit pas, par contre. Elle décida de lui donner quelques informations, non sans plonger dans son regard dans le sien pour essayer de savoir pour quelle raison il le voulait le savoir :

« J'ai grandi avec la reine Rhaenys, et sa fratrie. Nous nous connaissons tous depuis plus de quinze ans maintenant. Rhaenys est ma plus proche amie, de par des affinités que nous partageons. »

L'amour des livres, des poèmes, des belles fleurs... Des corps et de leurs expressions dans la plus simple pureté amoureuse. Elle avait noté la mention de sa propre réputation, mais ne revint pas dessus. Cette dernière ne l'intéressait pas, pas alors qu'elle avait en face de lui l'homme, en chair et en os, pour la confirmer ou l'infirmer.

« Quant au fait que je ne sois pas un homme, vous avez raison. Mais si vous souhaitez obtenir quelque renfort de la part de sa Majesté, ce n'est pas d'un homme dont vous avez besoin, mais de moi. »

Cela pouvait sembler présomptueux, mais c'était pourtant le cas. En plus d'avoir l'amour de la reine, Isla avait sa confiance, depuis des années. Rien ne les avait séparées, et elles se comprenaient parfois sans même avoir à utiliser de mots. La conseillère croisa les bras, revenant au sujet principal de la conversation. Elle replongea son regard sur la carte. Elle n'était pas experte en arts militaires non plus, mais elle savait réfléchir. Elle ne répondit pas sur le dragons, ce n'était pas à elle de s'engager sur le sujet, mais gardait en tête la possibilité.

« Expliquez-moi pourquoi nous devrions nous passer d'une partie des troupes de la Couronne pour venir les poster ici. Le Nord ne peut-il pas fournir ce qui vous manque ? »

Elle ne savait pas non plus en quoi le problème concernait également le reste du continent. Elle releva les yeux vers lui, se faisant l'avocat du diable pour essayer de mieux comprendre les implications de ce qu'il disait.

« D'aucuns vous diraient que le Mur est au Nord, et que c'est le problème du Nord. Si la Couronne devait soutenir chaque ordre, guerrier ou non, établi à Westeros, il n'y aurait plus de troupes ni de fonds pour maintenir l'ordre du continent. En quoi la Garde de Nuit est différente ? »

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MessageSujet: Re: [RP Alternatif] I am the sword in the darkness   [RP Alternatif] I am the sword in the darkness EmptyDim 24 Sep - 14:39



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Torrhen Braenaryon & Isla Chyttering

Chateaunoir, Nord Véritable
Je ne sais pas encore ce que je peux tirer de la jeune femme. Peut être le gros lot ; si elle est ce qu'elle semble raconter. Et si elle a l'importance dont elle se prévaut, ça peut vouloir dire beaucoup. Pour le moment elle n'est qu'une jouvencelle envoyée faire le travail d'un homme, d'un chef de guerre. Comment comprendre concrètement l'état du mur et de ses défenseurs si on n'a encore jamais soi-même porté les armes ? C'est difficile à réaliser, forcément. A moins qu'elle ne soit envoyée ici sous ses jolis attraits pour me séduire, d'une façon ou d'une autre, pour me présenter positivement et les projets de la Reine, et son implication dans la défense de tout Westeros. Je ne sais pas très bien. Je reste sur mes gardes. M'envoyer une femme, tout aussi jolie soit-elle, serait suffisant pour se prévaloir de mon soutien ? Je n'y crois évidemment pas trop. Même les Targaryen dans leur arrogance ne sauraient se montrer aussi déraisonnables, même la plus folle des trois. Je hoche brièvement la tête aux paroles de la jeune femme, l'un des proches soutiens à ce qu'il semble de celle qui fut jadis mon ennemie mortelle.


| C'est pour ça que vous êtes venue ? Pour me connaître? |


Pas vraiment, je gage. Mais je me méfie de tout. Pas le choix pour un homme de ma condition, avec les menaces qui sont les miennes. Je vois aussi qu'elle se force un brin à boire ce que je lui offre. Par politesse ou par besoin, qu'importe au fond. Elle le fait et c'est tout ce qui compte. Ca réchauffe, ça fait du bien par là où ça passe, et quand on est un peu ivre les heures passent vraiment plus vite. Dans ce genre d'environnement c'est très vite devenu appréciable. Je tiens à la mettre un peu à l'aise, et à prouver un minimum de sens de l'hospitalité alors je veille à la réchauffer d'une peau de bête supplémentaire sur ses fragiles épaules. Se faisant, mon regard s'est attardé un brin sur sa nuque, sur son cou. Son odeur, aussi,q ue j'ai brièvement captée. Dix ans sans le regard ni le contact d'une femme, c'est long. Et ça me rappelle à une époque où la vie était plus douce et infiniment moins dure. Elle avait eu ses challenges, avec Sigyn. Mais jamais ils ne m'avaient semblés insurmontables.


Je continue de boire et d'expliquer la situation à gros traits et la jeune femme apparaît concentrée. Elle paraît très professionnelle, et impliquée. Je la voix blêmir quand j'évoque l'attaque qui se prépare. Ah, une réaction un peu plus normale dans ces circonstances.



| Et bien quoi, suis-je sensé conchier mes culottes ? Ca fait des siècles et des siècles que la Garde tient ce Mur et j'ai appelé tous ceux que je pouvais à l'aide, sans réponse claire et définitive sur une aide fondamentale que l'on pourrait m'accorder. Je suis sensé pleurer ? Fuir pour échapper à mon destin? |


Ma voix est dure, pour dix ans passés dans cet enfer.


| Je ne savais pas par où vous veniez et mes courriers à cheval ne reviennent pas de leur mission, ; ceux de confiance sont morts. Les autres désertent. Alors, comme je n'étais même pas sûr que vous pousseriez jusqu'ici... |


Je fronce les sourcils, déglutis une nouvelle gorgée de l'alcool trop fort.


| Je suis désolé que vous arriviez là dessus. Mais vos hommes ne seront pas de trop pour tenir l'endroit. Et je n'ai pas dit mon dernier mot face à ces baiseurs de chèvres ; nous allons leur montrer comment nous savons recevoir. |


Et ce sera autrement plus glacial que pour elle, somme toute. J'écoute, je la regarde sous ma toison hirsute et bien camouflé par ma barbe qui l'est tout autant. Je la sens vraiment prise de sentiments et d'une loyauté sincères pour celle qui lui apparaît comme une amie. Cela me renvoie à un autre temps, quand moi aussi j'avais proches et amis cimentant ma couronne et ma façon de la tenir. Plus proche amie, et visiblement conseillère d'importance.


| Je vois. La Reine m'a donc fait l'honneur de m'envoyer non un guerrier, mais celle qui la décidera le mieux en vertu de ce que vous verrez ici. | Je pouffe, ironique. | Vous n'allez pas être déçu du voyage. |


Mon regard se mue aussitôt en mur de sévérité quand la jeune femme évoque le Nord et la Couronne, et tout le reste. Je déglutis, ravalant ma colère. Est-ce qu'elle est ingénue à ce point, ou en train de me tester.


| Connaissez vous le serment de la Garde ? |


Je descends mon godet, et le déclame d'une voix forte, et pourtant neutre, égale.


| La nuit se regroupe, et voici que débute ma garde. Jusqu'à ma mort, je la monterai. Je ne prendrai femme, ne tiendrai terres, ni n'engendrerai aucun enfant. Je ne porterai de couronne, n'acquerrai de gloire. Je vivrai et mourrai à mon poste. Je suis l'épée dans les ténèbres. Je suis le veilleur au rempart. Je suis le feu qui flambe contre le froid, la lumière qui rallume l'aube, le cor qui secoue les dormeurs, le bouclier protecteur des royaumes humains. Je voue mon existence et mon honneur à la Garde de Nuit, je les lui voue pour cette nuit-ci comme pour toutes les nuits à venir |


Je laisse les paroles filer... Et reprends, d'une voix sèche. Avant de nous resservir, encore.


| Je suis l'épée dans les ténèbres. Et ici elles perdurent. J'ai vu des cadavres d'enfants démembrés, jonchant le sol en motifs concentriques, leurs membres pendus aux arbres. J'ai vu des corps rongés par des mâchoires humaines. Des hommes disparaissent, sans traces ni aucune piste. J'ai vu des choses, que vous, gens du sud, ne pourraient croire. Les monstres existent, Isla Chyttering. Et ils sont légion, de l'autre côté du Mur. Si je tombe, mon... le Roi du Nord peinera à tenir la frontière avec ses forces engagées contre la rebéllion de Dorne. Et l'Histoire n'est pas faite que de mythes ; ils sont ici bien réels. Et ils s'apprêtent à vomir leurs horreurs sur vous. |


Je me fige. Tends l'oreille. Une sonnerie de cor.


| Une patrouille de retour. |


Je vais à la fenêtre, et hèle le capitaine des gardes, et le patrouilleur en chef. Sauvageons à dix milles, au sud. On me clame le détail, sans faire de secrets pour personne. Je hurle de maintenir les feux allumés et les guetteurs en place ; on ferme les portes. Je me retourne vers la jeune femme.


| Des troglodytes de la Scabreuse. Ce sont de vraies barbares, ceux-là et s'ils viennent c'est qu'ils se savent en force. Demain, à l'aube. Peut être plus tôt ; ces monstres voient aussi bien la nuit que le jour. Si vous voulez repartir, c'est maintenant, et par l'Est. Prenez une galère à Fort-Levant et demandez à votre Reine tout ce qu'elle peut nous envoyer. |


Mon ton s'adoucit, et je pose ma main sur la peau d'ours sur son épaule.


| Vous avez vu que nous ne sommes pas assez nombreux, pas assez équipés. Il nous faut ces ressources que vous évoquez. |



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MessageSujet: Re: [RP Alternatif] I am the sword in the darkness   [RP Alternatif] I am the sword in the darkness EmptyDim 24 Sep - 18:12


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Torrhen Stark & Isla Chyttering

Isla tentait d'affirmer par ses paroles sa réelle intention d'aider. Les détails donnés par Rhaenys n'avaient pas été nombreux, comme souvent. Isla ne savait pas exactement quelles étaient ses intentions derrière, mais elle la savait fiable et honnête : si Rhaenys voulait aider le Mur, alors elle le ferait. La question était de savoir comment, par quels moyens, et surtout sous quels délais. La situation au Mur était-elle plus importante qu'un autre conflit, ailleurs dans Westeros ? Quel effort d'épée et de denrées devait être fait, pour assurer la victoire du lord Commandant et de ses hommes ? Ces questions, Rhaenys n'en avait pas eu les réponses dans les lettres du chef barbu, alors elle avait demandé à Isla d'aller éclaircir les enjeux liés à la protection du mur. Ce qu'elle tentait de faire. Mais l'ancien Stark semblait méfiant, au mieux, sur la défensive au pire.

Isla ne lui répondit rien, lorsqu'il lui demanda si faire sa connaissance était la raison de sa venue. Non, ça ne l'était pas, mais il le savait déjà, de toute manière ? A moins qu'il n'ait rien écouté de leur échange, ce dont elle doutait. Ils se jaugeaient depuis le début, plus ou moins frontalement, mais elle avait la sensation que ce n'était pas encore terminé. La terreur affichée par l'insulaire à l'évocation de l'attaque imminente ne sembla pas l'ébranler pour un sou, et il se défendit en haussant un peu la voix, jouant sur un air faussement surpris. Elle écouta son point de vue, bien qu'un peu échaudée par sa réaction qui minimisait un tant soit peu l'impact de cette attaque. Eh bien soit, c'était peut-être habituel pour lui, mais ça ne l'était certainement pas pour elle ! Elle les ressentit clairement à cet instant, l'amertume et la rancœur qu'il avait, à l'égard des différents dirigeants qu'il avait pu connaître. Isla se consolait en se disant simplement qu'il n'en voulait pas seulement à Rhaenys, mais également aux autres. Etait-ce un lot de compensation suffisant pour autant ?

Sa voix était tranchante, ne laissant pas l'opportunité à Isla de surenchérir. Elle entendait la détresse et la fureur. Une légère désinvolture également, frisant le manque de respect instauré par une fausse inadvertance, comme si plaire à la Reine était le cadet de ses soucis. Mais également l'espoir, qu'en lui confiant tout ceci, elle pourrait l'aider. Et le pourrait-elle vraiment ? Les corbeaux, comme ils étaient si familièrement surnommés, avaient apparemment été abandonnés par le reste du continent, pour lutter dans un combat qu'ils ne pouvaient gagner. Si personne n'avait rien fait, il devait bien y avoir une raison, mais Isla ne pouvait pas mettre le doigt dessus. Cette fois, sous la violence de ses mots, elle but une nouvelle gorgée presque par réflexe. Elle fut moins pire que les autres, même si elle grimaça tout de même en reposant le gobelet. Elle n'était pas certaine de réussir à s'y habituer. Tout comme le reste de son environnement. Le froid était trop mordant, et l'accueil revêche. Il en fallait plus pour briser l'insulaire, de nature courageuse et déterminée, mais elle se souviendrait sans aucun doute de ce voyage. Comme il venait de lui confirmer. Elle espérait tout du moins qu'il réponde à ses questions, sinon tout ceci aurait réellement été vain.

Ce qu'il ne fit pas, ou pas vraiment, éludant les questions de fond posées par l'insulaire pour lui enseigner le serment de la Garde. Elle l'écouta avec attention, prenant conscience de la gravité des mots et du poids de ce serment qui devait être honoré, sous peine de mort. Isla croyait en la loyauté. Et également dans le devoir, toutes proportions gardées. Ces promesses lui paraissaient inutilement difficiles à tenir et surtout très dures. En quoi se laisser mourir à petit feux aiderait quiconque à défendre le Mur ? Pour survivre, il fallait aussi vivre, et ce qu'il lui disait n'indiquait que la mort. La mort de la volonté, de l'amour, du corps et de l'âme. Là encore, elle ne lui répondit rien, préférant garder pour elle ce qu'elle venait de se dire. Elle réalisa néanmoins que c'était peut-être ces mots-ci qui faisaient qu'il pouvait contrôler ses hommes. Alors peut-être que tout n'était pas à jeter.

Il relata quelques faits de guerre, des visions terribles dont il avait été témoin. Son insistance sur les démons et autres monstres lui fit froid dans le dos, et elle serra les dents, gardant le visage fermé. Essayait-il de lui faire peur, pour qu'elle s'en aille ? Non, car ce serait gâcher une précieuse opportunité d'obtenir de l'aide, l'aide tant attendue. Alors quoi ? Peut-être souhaitait-il simplement lui expliquer en quoi son problème concernait tout le continent, et pas seulement le Nord. Ce qu'elle commençait à comprendre, petit à petit, au vu de l'ampleur de ses récits.

Soudain, un bruit leur parvint depuis le dehors. Isla se raidit, dans l'attente d'un autre coup de semonce peut-être, qui ne vint pas. Elle jeta un œil au commandant, qui déjà récupérait des informations en hurlant des ordres à ses gardes. Au loin, elle aperçut quelques conseillers qui avaient voyagé avec elle passer la tête par les petites meurtrières, alertés par les bruits. Lorsque Torrhen revint vers elle, il l'informa de la situation, lui proposant de repartir et vite. Elle réfléchit à toute vitesse, ne souhaitant pas bafouer sa mission, mais ne souhaitant pas non plus périr ici, si loin de chez elle et de ses proches. Elle secoua enfin la tête, fronçant les sourcils :

« Nous avons voyagé avec une petite escorte, pour venir jusqu'ici. Si nous partons, elle part avec nous. Je peux la mettre à votre service pour cette nuit, si vous en avez besoin. »

Evidemment, il en avait besoin. Elle l'interrogea du regard, curieuse de savoir ce qu'il lui dirait.

« Une dizaine d'hommes seulement, je le crains. Ce ne sera pas suffisant, si ce que vous dites est vrai. Mais ils sont à vous néanmoins, si vous le souhaitez. »

Prendrait-il cela comme un affront, qu'elle refuse sa proposition ? Ou au contraire comme un signe de bonne foi de sa part, qu'elle lui offre son aide, aussi mince soit-elle ? Penserait-il finalement qu'elle est folle à lier, de rester ici dans ces conditions ?

« Vous n'aurez pas à vous occuper de nous, lord Commandant. Montrez-moi simplement un endroit où nous pourrons nous mettre à l'abri, et je gèrerai le reste de mes compagnons de voyage. »

Elle n'avait pas dit "en sécurité" car après tout ce qu'ils venaient de se dire, elle avait bien compris qu'ils ne le seraient sans doute pas. Mais elle ne pouvait pas partir, pas alors qu'elle n'avait pas rempli sa mission. Du moins, pas complètement. Mais était-elle prête pour autant à passer la nuit et le début de journée du lendemain à la merci des sanguinaires qu'il venait de décrire ?

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MessageSujet: Re: [RP Alternatif] I am the sword in the darkness   [RP Alternatif] I am the sword in the darkness EmptyMar 26 Sep - 14:24



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Torrhen Braenaryon & Isla Chyttering

Chateaunoir, Nord Véritable
La Garde va faillir et ce sera sous mon mandat de Lord Commandant. Le constat, amer et brutal, est venu s'imposer à moi avec le temps. Insidieusement, comme une vérité abhorrée que je ne cherche qu'à cacher, à masquer au plus profond de mon âme. Je sais depuis toujours que la situation stratégique est précaire. Le chef Barberouge a longtemps eu suffisamment de troupes pour faire trembler le Nord et à peine avais-je oblitéré sa menace que les Targaryen sont arrivés... Et depuis, ça fait des années que les troupes de ma patrie d'origine se battent aux quatre coins de Westeros au service de leur nouveau Roi, puis de leur nouvelle Reine. Aujourd'hui, toutes les contrées environnantes sont exsangues. Nous manquons de forces vives pour repousser les ténèbres qui à nouveau s'amassent devant nous pour nous faire la peau. Le veilleur sur les remparts, le bouclier de lumière face à l'obscurité... Ces mots pleins de morgue n'ont jamais été autant d'actualité, d'autant que plus encore qu'autrefois l'ennemi vient pour nous saigner, et se rassemble pour la curée.


La jeune femme devant moi reste à mes yeux une opportunité. Elle est décorative, c'est le premier sentiment que sa présence m'éveille. Mais je la sais biaisée par la place inexistante des femmes dans ma vie. Et dès qu'elle a ouvert la bouche, j'ai pressenti de la force et de l'autorité. Peut-être est ce la meilleure occasion que nous ayons jamais eue de nous en sortir. Mais c'est aussi trop tard. Il est très possible que son arrivée soit en fin de compte l'hallali de la Garde après un dernier espoir, ou la promesse d'un futur bien plus enviable mais qui ne bénéficiera jamais qu'à une génération suivante qui pendra le Noir une fois Chateaunoir reconquise, et les autres fortifications du Mur rétablies. Je ne veux pas être l'oiseau de mauvais augure, loin de là. Mais je le sens au plus profond de mes entrailles, qu'il est sans doute déjà trop tard pour nous.


Je me fiche au passage d'égratigner l'amour propre de la donzelle, et de froisser sa loyauté envers celle qu'elle reconnaît comme Reine et comme son amie. La belle ne se démonte pas. Elle ferme sa gueule, et elle encaisse. Une femme forte. Peut être digne de cette mission. Et qui avec ses airs de ne pas y toucher, reprends pourtant une gorgée de la bouteille que je lui ai servie en guise de cordial. Mais l'histoire présente nous rattrape et ne nous laissera sans doute plus le moindre répit. La jeune femme semble refuser la porte de sortie que je lui ménage. Escorte, alors. Une troupe pour cette nuit. Je hoche la tête.



| Ca semble équitable. Vos hommes se battent cette nuit, et vous repartez demain. |


Je réfléchis, baissant les yeux. Relève la tête, avec un petit sourire.


| Vous me serez plus utile vivante que morte, je crois. Si vous rentrez à Port-Réal avec force descriptions de ce que vous aurez vu, ici, peut être serez vous plus à même de défendre nos vérités à la cour, plus que si l'on suspecte votre disparition du fait des manigances de ce vieil et encombrant, de ce vieux râleur de Lord Commandant. Suivez-moi, je vous prie. |


Je la laisse abandonner son verre si elle le souhaite, et descends d'un niveau. Là, j'ouvre plusieurs cellules sur les hommes qui gardent et convoient les bagages de la Dame et de son escorte ; on allume des chandelles et des bougies et ils ont bien vite un espace de travail -et de repos- ménagé au milieu des vieux parchemins et des rapports de l'Ordre. Pendant ces préparatifs, je m'esquive à mon tour pour aller au dehors et faire le point avec mes officiers. Nouvelles sonneries de cor. Une seule. Et des messages envoyés depuis le rempart ; l'ennemi arrive. Je fais à nouveau mander la conseillère que l'on me ramène dans la nuit noire. Lui tends un long coutelas ouvragé dans un fourreau de cuir noir.


| Si vous voulez accomplir votre mission jusqu'au bout, vous allez monter avec nous par le monte-charge. L'ascension prendra longtemps, près d'une heure, par un froid pareil. Et vous aurez peut être besoin de ceci, là-haut. |


Je lui passe le ceinturon, le lui serre et devant elle, le boucle fermement.


| Venez, dame, et contez moi pourquoi l'on ne m'a pas octroyé nos renforts ni souscrit à mes demandes de matériel. |


Car déjà nous montons, et nous hissons à flanc de muraille à dominer toutes les forêts et l'espace vide du Don. Et déjà nous voyons la lueur de feux de camp dans les bois du sud-est.


| C'est moins impressionnant de s'élever ainsi qu'à dos de dragon, j'imagine, mais voyez l'utilité du dispositif ; l'ennemi s'assemble, là-bas. |


Je pointe la direction de ma main gantée, et me tourne vers elle pour lui souffler.


| S'ils me tuent et submergent mes hommes, utilisez l'arme que je vous ai donnée pour la retourner contre votre cœur ; il vous faudra de la force, mais ça vaut mieux que de finir esclave des sauvageons, ils les engrossent des années durant pour former de nouvelles générations de guerrier, ou bien les cuisinent pour les manger... Cela dépend des tribus de ces barbares, mais votre sort en cas de défaite n'est pas enviable. Priez aussi vos dieux, avant que nous arrivions en haut. Nous aurons besoin de toute grâce disponible. |

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Torrhen Braenaryon
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MessageSujet: Re: [RP Alternatif] I am the sword in the darkness   [RP Alternatif] I am the sword in the darkness EmptyJeu 5 Oct - 17:31


I am the sword in the darkness

Torrhen Stark & Isla Chyttering

Lorsqu'il répondit par l'affirmative, elle se sentit rassurée. C'était une curieuse sensation en fait, puisque tout à son côté l'incitait à la plus grande prudence. A commencer par le lord Commandant lui-même, qui lui apparaissait comme un personnage mystérieux. Sous ses airs glaciaux et renfermés, il lui arrivait parfois de se parer d'un petit air plus léger, ou d'un sourire, qui disparaissait tout à coup pour lui redonner ce masque impénétrable. Isla ne savait pas réellement sur quel pied danser avec lui, mais elle se disait qu'elle n'avait pas si mal géré l'introduction : elle était toujours en vie, il semblait avoir accepté ses explications et il était d'accord pour qu'elle reste, elle et les autres, et qu'ils passent la nuit, malgré le danger et l'incongruité de la situation. Ce n'était finalement pas si mal, pour une simple conseillère du sud, amie de la Reine conquérante. Alors les amitiés, ce n'était peut-être pas pour tout de suite.

Mais Isla s'en contenterait. Elle n'était pas venue ici pour se faire des amis, de toute façon, mais pour remplir un rôle bien différent : être les yeux et les oreilles de Rhaenys. Ce fut au tour de la Peyredragonienne d'hocher la tête, à l'évocation par le Nordien de leur entente tacite.

« Bien, nous avons un accord je crois. »

Elle nota également l'autodérision dont il fit preuve, à moins que ce ne soit qu'une vision de lui-même qu'il avait réellement. Difficile pour Isla de trancher, car son regard restait froid et sa posture distante. Mais il était perspicace, on ne pouvait pas le lui enlever, et il avait compris qu'elle pouvait être sa meilleure alliée, pourvu qu'il lui donne les moyens nécessaires à la bonne exécution de sa mission. A son incitation, elle vida son verre qu'elle reposa ensuite sur le bord de la table grinçante puis le suivit. Il fit aménager un espace nécessaire pour elle et les autres conseillers voyageurs, et lorsqu'il s'éclipsa, elle le remercia d'un signe de tête. Lord Swygert, de l'Orage, et lord Durwell du Bief semblaient en pleine conversation.

« Quel froid glacial ! Je ne comprends toujours pas pourquoi on est ici, à se geler les miches alors qu'on pourrait être bien mieux au Sud. »

Sortant quelques papiers de ses affaires, dos à eux, Isla garda le silence, écoutant la conversation.

« Toutes sortes de rumeurs proviennent du Nord... Il parait qu'au-delà du Mur, ils mangent leurs propres enfants... Vous vous rendez compte ? Imaginez ce qu'ils nous feraient à nous, s'ils nous trouvaient ! »

« Jason, tâchez de ne pas y penser, voulez-vous ? Nous sommes envoyés par sa Majesté la Reine avec une mission. Elle ne nous aurait pas envoyé ici avec une escorte si petite s'il y avait réellement du danger. »


Isla se rendit compte qu'elle était la seule à savoir, pour l'attaque prévue. Ils avaient bien du entendre les cors, un peu avant. Mais ils n'en connaissaient pas les significations. Devait-elle leur dire quitte à risquer la panique ? Ou bien les laisser le découvrir par eux-mêmes ? Elle se retourna vivement, ce qui coupa court à leur échange et leur fit lever de grands yeux surpris vers elle. L'insulaire resserra la fourrure donnée par Torrhen Stark autour de ses épaules.

« Je me suis entretenue avec le lord Commandant. Il m'a assuré de son entière coopération, ainsi que de celle de ses hommes. Il m'a aussi informé d'un assaut, sur Châteaunoir. Dans la soirée, ou demain, au plus tard. »

Rien. Elle se serait attendue à plus de réactions. Uniquement des mines stupéfaites. Quelques secondes passèrent.

« Un assaut ? » « Comment ça, un assaut ?! » « Sommes-nous en danger ? » « Je savais que j'aurais mieux faire de rester chez moi dans l'Ouest... » « Par les Sept... » « Je ne veux pas mourir ! »

Ah, les voilà qui arrivaient. Les verbalisations de leurs inquiétudes, grandissantes, et de leurs doutes qui s'immisçaient doucement. Les questions fusèrent, envahissant l'espace et tentant de déstabiliser Isla. Elle les chassa d'un signe de main et haussa la voix pour qu'ils se taisent, ce qu'il firent, petit à petit :

« Messieurs, Mesdames, la Reine nous a confié une mission. Ces hommes gardent le Mur depuis des millénaires. »

Coup d'oeil vers les deux compères de tout à l'heure.

« Ils savent le défendre et ils vous protègeront. Mais vous devez leur faire confiance et leur obéir. Il en va de nos vies à tous. »

Certains hochèrent la tête. D'autres blêmirent. Tous l'écoutaient.

« On devrait reporter la mission ! On peut revenir plus tard, si on part ce soir, on pourra peut-être s'enfuir et éviter tout ça ! Je vais pas mourir dans ce trou à rats ! »

Ignorant les quelques réactions, Isla pivota vers le lord Durwell, glaciale.

« Faites donc, mais sachez ceci. Je suis liée à sa Majesté par serment de loyauté, comme vous tous. Lorsqu'elle me demandera, je serai obligée de lui dire que vous êtes parti en abandonnant vos camarades. »

Elle le toisa sévèrement, n'ajoutant rien. Au Mur, elle était responsable de l'unité et de la cohésion des conseillers, dont elle avait naturellement pris la tête, étant la plus proche de Rhaenys. Isla ne voulait pas autoriser un quelconque manque de respect, envers la Reine ou envers les hommes du Mur. De plus, elle s'était engagée à leur mettre leur escorte à disposition. Et elle ne reviendrait pas sur sa parole. L'homme pâlit d'autant plus, lorsqu'il comprit qu'il ne gagnerait pas, ou bien parce qu'il avait jugé que le risque était trop grand pour continuer à se rebeller. Dans tous les cas, il ne renchérit pas. Et ce fut terminé pour cette situation.

Quand un homme en noir entra pour demander à Isla de l'accompagner auprès du lord Commandant, elle obéit, quittant les autres en leur donnant un signe de tête en guide d'encouragement. Elle croisa l'escorte du convoi de conseillers et s'arrêta à hauteur du chef pour lui donner les directives.

« J'ai promis vos lames au lord Commandant pour défendre le Mur pour cette nuit, avant que nous ne repartions demain. Vous suivrez ses ordres comme si c'était la reine Rhaenys elle-même qui vous les donnait. »

Il hocha la tête puis se détourna après un salut cordial pour retourner vers ses hommes. Isla continua le chemin jusqu'au Stark, toujours aussi impressionnant en long manteau noir et fourrures secouées au vent glacial. En annonçant la couleur, il lui passa autour de la taille une ceinture à laquelle pendait un fourreau noir dont le cuir était usé, elle pouvait le voir même si la lumière alentour était faible. Décidément, manquer de moyens, c'était un euphémisme. Il serra la ceinture comme il aurait sellé un cheval, lui coupant presque le souffle en ce faisant. Isla leva les yeux, laissant son regard monter jusqu'au plus haut du mur... qu'elle ne voyait pas. La mâchoire serrée pour l'empêcher de trembler de froid, elle lui dit simplement :

« Merci. »

Puis elle se mit à suivre sa longue cape qui décrivait de larges arcs de cercles lorsqu'il bougeait ou changeait de direction trop brusquement. Ils grimpèrent dans un ascenseur de bois dont la porte ne lui inspirait rien, pas plus que l'état du sol ou des côtés, troués par des rectangles qui auraient pu abriter des vitres, sauf qu'il n'y en avait pas... L'ensemble était entouré par deux énormes structures verticales, en bois également, qui léchaient la paroi glacée du Mur, jusqu'au sommet. Un garde referma la porte sur eux. Les premiers à-coups la firent sursauter et elle ancra fermement les pieds dans le sol.

Ainsi commença la montée.

Lente, fastidieuse. A mesure qu'ils grimpaient, ils s'éloignaient de la terre ferme. Le vent devenait de plus en plus puissant, charriant des petits flocons qui frappaient de manière égale les deux individus et la cage qu'ils appelaient ascenseur. Isla n'avait pas le vertige, et heureusement, mais elle devait reconnaître qu'il lui était difficile de ne pas paniquer. Elle rassembla ce qu'il lui fallait de courage pour lui répondre, tant bien que mal.

« Je vais être franche avec vous, lord Commandant. Le Mur et sa défense étaient loin dans les soucis de ses Majestés. Si les plus grandes guerres sont terminées sur le continent et qu'il est unifié sous le règne Targaryen, des querelles existent toujours bel et bien, et elle peuvent prendre de l'ampleur. La proximité géographique et les enjeux politiques ont fait qu'elles ont toujours été jugées prioritaires par rapport à vous et vos hommes. »

C'était un peu trop honnête, sans doute, mais les conditions n'aidaient pas l'insulaire à se concentrer. Etait-ce le fait qu'ils étaient suspendus à plusieurs mètres du sol, que l'ensemble de la cabine de fortune tremblait et grinçait sous l'effet de la poussée et du froid, ou bien la promesse de l'attaque sauvage imminente ?

« Mais la reine Rhaenys a à cœur de comprendre et d'aider. Dès qu'elle a pu, elle a rassemblé ses plus fidèles conseillers pour faire le déplacement jusqu'ici. Vos demandes affluent, toujours, de plus en plus nombreuses et exigeantes. Elle voulait que l'on puisse être témoins du pourquoi. »

Elle reprit enfin, se tournant vers lui :

« J'espère que ma vision propre aux sudiens ne vous a pas froissé, plus tôt. Ce que j'ai dit, sur l'obligation du Nord à défendre son propre Mur et sur l'intervention des autres royaumes représente des questions que l'on se pose, en recevant vos demandes. Nous ne pouvons pas créer plus de criminels dans l'espoir que vous puissiez en récupérer d'autant plus pour garder vos frontières, alors la solution serait de vous envoyer des hommes. Mais nous n'en avons pas à mettre à votre disposition. »

Pas non plus à condamner dans cet endroit maudit des Dieux. Pas pour l'instant, en tout cas. Elle soupira, puis plongea son regard dans le sien :

« Je déplore la situation, croyez-le bien. Mais je ne suis pas là pour parler du passé. Si nous avons failli, nous corrigerons le tir. Je vous en donne ma parole. »

Même si ce n'était pas vraiment à elle de la donner. Isla savait que Rhaenys accordait de la valeur à son avis et à son opinion. Si elle était convaincue du bien fondé des actions pour aider le Mur, alors Rhaenys suivrait. Resterait à convaincre les autres, le conseil restreint, ... chaque chose en son temps, cependant. Elle sourit, lorsqu'il évoqua le dragon et pointa du doigt les foyers qui étaient à peine visibles.

« Je ne saurais vous dire, pour les dragons. Peu peuvent les approcher, encore moins les chevaucher. Ma proximité avec les Targaryen me permet de les entrevoir, de loin. Et de rester en vie pour le raconter. »

Des créatures étonnantes, en tout point... Tout aussi dangereuses qu'on pouvait le penser, et encore plus meurtrières. La conversation redevint sérieuse, et tout aussi glaciale que les mains d'Isla, qu'elle tenait fermement contre elle, sous sa cape et la fourrure fournie par Torrhen. Isla se tourna vers lui, fronçant les sourcils. Si son sang n'était pas déjà glacé, ses mots l'auraient fait sans aucun problème.

« Vous semblez inquiet. Envisagez-vous une attaque plus brutale que ce que vous avez l'habitude d'essuyer ? »

Puis reposa son regard sur le panorama, certes magnifique, mais terrifiant, aussi. Tentant d'en faire abstraction, elle compléta, la gorge serrée d'appréhension, mais avec un inhabituel détachement, causé sans doute par l'urgence de la situation et le risque bien réel de trépasser.

« Tâchons de ne pas mourir, vous voulez bien ? J'ai encore beaucoup de choses à accomplir. De plus, cela compliquerait fortement notre projet d'approvisionnement. Le Mur tient toujours après tout ce temps. Il ne peut pas tomber sous votre commandement. »

Pas vrai ? Elle se risqua à une question plus personnelle, après une seconde d'hésitation. Après tout, ils en avaient largement le temps et rien d'autre à faire.

« Il doit bien y avoir des personnes chères à votre cœur pour qui vous vous battez. »

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MessageSujet: Re: [RP Alternatif] I am the sword in the darkness   [RP Alternatif] I am the sword in the darkness EmptyMer 8 Nov - 11:37



I am the sword in the darkness

Torrhen Braenaryon & Isla Chyttering

Chateaunoir, Nord Véritable
Le Mur déjà tourné, la situation ne va donc probablement que s’empirer à mesure que les heures passent. Nous devons vite conclure nos palabres sans égratigner aucune des deux parties de nos échanges pour éviter que nous ne prenions du retard sur la planification des hostilités en cours. Et surtout, je ne veux pas que ça ne se fasse au détriment de relations que je peine à bâtir depuis des années avec ce maudit Trône de Fer. Dans toutes les circonstances, on ne peut pas vraiment dire qu’il s’agisse d’un objectif primordial jusqu’à aujourd’hui mais je serais bien bête de le négliger maintenant qu’il s’offre à moi. Je pense que nous arrivons alors à une forme de compromis, que la jeune beauté valide d’un accord souligné d’un signe de tête. Je prends. C’est presque inespéré. Même si ça intervient sans doute beaucoup trop tard… Mais je n’ai pas le droit de faire la fine bouche. Si je dégage cette aide trop tard pour me sauver, elle arrivera peut être à point nommé pour me venger.


Il faut faire vite, maintenant.


Se retrouver sur le monte-charge semble impressionner la jeune femme. Mais elle reste là. Dure, déterminée. Je note encore à quel point elle est belle, même dans la lumière déclinante. Et les flocons qui s’attardent sur sa silhouette forment comme un halo autour d’elle. Je n’avais plus vu de femmes depuis longtemps, la Mole et moi restons de parfaits étrangers et n’ayant jamais toléré, comme mes prédécesseurs, de recevoir des invitées qui déconcentreraient la troupe. Je comprends maintenant que je suis devant le fait accompli, que ce n’est pas une façon de faire qui soit insincère ; mon esprit divaguerait volontiers sur l’imagination de ses courbes, sur la chaleur de son souffle, la force de ses râles, même ? Je sais que la troupe, elle, ne s’en prive pas. Je sais aussi que forcer la probité ne mène à rien, et que les hommes quand la solitude est trop pesante, risquent de déserter. Il n’y a que moi et quelques parangons de l’Ordre pour nous astreindre à la discipline de ne pas s’adonner aux actes parjures. Et moi plus encore de ne pas les fantasmer. Je repousse la tentation de la chaleur ; je vis dans le froid, et vais bientôt disparaître dans la nuit.



| Je sais tout cela. Nous ne sommes qu’une fosse oubliée de tous, où l’on envoie les pires parias de la société. Les criminels parmi les pires, qui finissent le plus souvent pendus sur les Murs et en consolident l’épaisseur plus souvent qu’ils ne combattent les sauvageons. Un cul de basse fosse, pour les poètes ratés et les traîtres, ou les anciens ennemis de Leurs Majestés. |


Tels que moi, à ce qu’il semblerait.


Pour le reste, la conseillère ne fait qu’avouer son impuissance.



| J’espère que vous survivrez, alors. Car tenir le Mur est plus important que de mater Dorne, ou conquérir d’autres terres. |


Je renâcle, un brin amer mais d’un ton égal.


| Vous avez au moins la garantie que tout le monde ici mourra pour vous, ne serait-ce que dans l’espoir que vous puissiez défendre notre cause. |


Moi, je ne souris pas en parlant de dragons. Mais j’étouffe un frisson bien réel quand je me remmémore leur immense silhouette dans le Noir alors que nous nous préparons à les abattre. Je me souviens de tout. De leur rugissement aux hurlements de mes hommes qui brûlent.


| Cela nous fait donc un point commun, même si dans mon cas, il s’en fallut de peu. Quant aux dangers, ils sont légion, car cette fois l’ennemi a passé le Mur et nous attaquera sur nos modestes fortifications arrière, également. |


Nous arrivons doucement vers le haut, je reconnais le cliquetis des cordes à moitié gelées et du mécanisme qui accroche. Et la clameur qui commence à monter.


| J’ai abdiqué pour mon fils, quand je fus fais prisonnier dans le Conflans après avoir attenté à la vie des dragons à la veille de la bataille. J’ai toujours mes enfants… Mais je ne leur écris pas. C’est trop difficile. Quoi leur dire ? J’ai perdu ma couronne, et peut être perdrais-je le Mur. Plus jamais je ne pourrais les revoir. |


Nous arrivons au sommet. On nous salue et les hommes de faction offrent des yeux ronds à la jeune femme. Je l’aide à franchir le parapet, lui tendant la main.


| Et de quoi leur parlerais-je ? C’est mieux ainsi. |


J’échange quelques minutes avec les défenseurs qui envoient des tirs d’arbalète et des flèches par-dessus le Mur de l’autre côté, indifférents à une réponse soigneuse des sauvageons qui tirent trop bas. Alors, on peut se dire de prime abord qu’ils ne tiraillent que les colonnes qui avancent béliers et armes à portée de nos portes et de nos grilles, ce qui n’est pas faux. De monstrueux barrissemments s’élèvent dans le vent de ce début de soirée et l’on voit des mammouths tirer de lourdes cordes faisant grincer le mur et la ferraille des herses protégeant le tunnel. Forcément, nos tireurs les accablent… Mais si on prend garde, on voit qu’ils visent surtout des guerriers qui escaladent aux pics etcrampons la muraille. Je passe un moment avec les sergents, qui craignent d’être débordés par le Mur. Je hoche la tête. Risque réel ; s’ils grimpent ici ils grimpent ailleurs. Mais le Mur se défend et parfois des pans de glace traîtresse se détachent, et emportent avec eux leur funeste chargement. Je rejoins la jeune femme, balaie l’orée de la forêt à l’horizon de la main


| Voyez les masses qui s’assemblent, et ces colonnes qui avancent sur nous. Il nous faudra forcément tirer l’épée, sinon cette nuit, celle de demain. |


Une clameur à notre hauteur nous fait tourner la tête vers le mur est, où des silhouettes vêtues de peau de fourrures armées de harpons et de coutelas chargent en criant, attirant le regard –et le tir à courte portée- de mes hommes en noir. Je tire l’épée qui crisse en sortant du fourreau.


| Votre arme, ma Dame ; ces pillards sont montés plus loin hors de vue ou en ayant liquidé les patrouilles rencontrées ! |


Je la laisse en arrière, toutefois, pour rallier à l’épée du Lord Commandant, une longue épée bâtarde, les corbacs qui vont devoir contre-charger. Quelques mètres d’élan, à peine. Et une épée qui fend presque en deux dans un bruit humide le premier assailant. Le second se fait ouvrir un nouveau sourire du bout de la lame, tandis qu’un harpon griffe mes cuir et lacère mon épaule à la jonction de la plaque pectorale. Nous sommes rapidement submergés par la meute, qui attaque les autres corbeaux défendant le Mur.

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MessageSujet: Re: [RP Alternatif] I am the sword in the darkness   [RP Alternatif] I am the sword in the darkness EmptyJeu 9 Nov - 21:57


I am the sword in the darkness

Torrhen Stark & Isla Chyttering

Décidément, il n'était pas très bavard. Chaque tentative d'Isla pour insuffler un peu plus de légèreté ou trouver des points d'accroche entre eux restait tiède. Pas glaciale, même si de prime abord il l'était certainement, drapé dans son épais manteau, à la fois pour se protéger des agressions extérieures mais peut-être aussi pour rester dans sa propre vision des choses ? Pas chaleureuse non plus, ni dans les paroles ni dans les gestes, même si elle pouvait parfois sentir son regard s'appesantir sur elle. Le faisait-il par méfiance envers elle ? Ou bien parce qu'il craignait pour sa sécurité ? Cela ne découragerait pas Isla, et cela ne la détournerait pas de son devoir non plus. Elle était venue ici avec une mission, et elle avait bien l'intention de l'accomplir. Peu importait le danger, elle ne rentrerait pas les mains vides. Quant au comportement du lord Commandant, elle était habituée aux guerriers rustres et à leurs façons de s'exprimer. Rhaenys faisait exception à tout cela, mais c'était Rhaenys... Une guerrière bien sûr, mais une femme aussi, avec laquelle elle avait beaucoup d'affinités et à qui elle aurait confié sa vie en un battement de cil. Elle brillait d'une chaleur réconfortante, d'un foyer presque brûlant mais contre lequel on voulait toujours se lover, comme un rempart contre les épreuves. Le reste des frasques de la Couronne était un divertissement agréable, sensuel et plein de découvertes. Mais dans tout cela, la Reine était le pilier central aux yeux d'Isla.

Et en cet instant, sur cet ascenseur de fortune qui tremblait en grinçant, elle lui manquait cruellement. La Chyttering aurait aimé avoir sa force de caractère. Elle aurait affronté tout ceci sans sourciller, et en serait ressortie gagnante, avec bien plus que ce qu'elle était venue chercher à la base. Elle était comme cela, et sa résilience et sa détermination impressionnaient toujours autant Isla, malgré les années qui passaient. Isla jeta un œil à l'homme à ses côtés, tandis qu'il réagissait à ce qu'elle lui avait dit. Il semblait bien différent de sa jeune reine. Si elle sentait une même détermination dans ses propos, elle y voyait également un certain fatalisme et un rejet de la vision du monde nouveau poussé par les Targaryen. Etait-ce si étonnant après tout ? Il devait les voir comme des envahisseurs qui lui avaient tout pris, inarrêtables sur leurs dragons de feu. N'importe qui aurait sans doute cet état d'esprit, suite à la défaite, tant militaire que personnelle. Elle frémit, enfin, détachant son regard de l'imposante masse noire qu'il constituait lorsqu'il confirma que chaque personne ici mourrait pour l'espoir qu'elle incarnait, qu'enfin les choses changent.

La conseillère se risqua à un coup d'œil en contrebas, et le vertige la saisit à la gorge, lui coupant la respiration. Elle attrapa le bois du renfort de l'ascenseur tandis qu'enfin ils arrivaient en haut. Il mentionna sa famille, un peu. Elle ne répondit rien ; ce n'était ni l'endroit, ni le moment, mais nota tout de même son amertume. Etait-il réellement convaincu qu'il était condamné, ici ? Elle n'était pas vraiment d'accord avec ce qu'il disait : toute nouvelle était meilleure à prendre qu'aucune, car sans rien, l'imagination prenait le relais et pouvait imposer toutes sortes de pensées et visions fausses. Le bruit des mécanismes de poulie et de chaînes se fit plus fort encore, et bientôt la cabine s'immobilisa, oscillant temporairement de gauche à droite. Et soudain le bruit sourd de cris et d'affrontements lui parvint, la clouant sur place. La porte s'ouvrit, et, fort peu attristée de devoir descendre de cette machine infernale, elle glissa sa main dans la sienne et franchit le petit muret. Enfin un geste un peu plus chaleureux envers elle, ce qu'elle décida de considérer comme une victoire.

Déjà les salutations fusèrent, alors que de grands cris les couvraient aux oreilles d'Isla. Le froid était mordant, aussi haut, et elle plissait les yeux pour essayer d'y voir quelque chose. Entre l'obscurité qui gagnait du terrain à chaque seconde, la chaleur des torches et flammèches à proximité, les cris des hommes, le bruit des flèches, des lames, les courses de gauche à droite, les bruits de combats, d'abord diffus puis plus rapprochés, il y avait beaucoup à prendre en compte. Quelques hommes l'observèrent, parmi ceux qui discutaient avec Torrhen, et elle soutint le regard, autant que possible. Lorsqu'il revint vers elle, ce fut pour lui montrer de sa main gantée l'orée de la forêt, plus bas, composée de centaines de petites lumières et masses qui bougeaient. C'était minuscule à ses yeux, mais bien distinct en y prêtant attention. Ils paraissaient bien proches, pourtant. Anormalement proches, même pour Isla qui n'en avait pas l'habitude.

Ils furent tous distraits par des cris venus de leur côté, et elle se raidit lorsqu'elle le vit tirer l'épée, lui indiquant de prendre en main la sienne. Elle eut toute juste le temps d'hocher la tête solennellement avant qu'il ne fonce vers le petit groupe de sauvageons qui attaquait avec une poignée de ses hommes. Isla recula de quelques pas, attrapant le manche de sa propre arme, la tirant du fourreau. Elle était légère, plus que ce à quoi elle s'était attendue. Si elle avait déjà manié quelque dague, plus pour rire que pour vraiment en faire usage, l'ambiance était tout à fait différente ici. Et le couteau était plus long que ce qu'elle avait déjà vu, et donc plus lourd, quand même. Quelques corbeaux passèrent devant elle en criant, venant ajouter à la cohue du combat qu'elle voyait depuis sa position. Ils n'étaient qu'à quelques mètres, mais elle était prête à se défendre, serrant dans sa main droite le pommeau de l'arme comme si sa vie en dépendait. Ce qui était un peu le cas quand même.

Mais la situation sembla bien vite leur échapper. Pour un qui était abattu, il en apparaissait tant en retour qu'elle n'avait pas vraiment le cœur à les compter. Certains basculaient dans le vide en hurlant, tentant de se raccrocher fébrilement aux plaques de glace. Le souffle court, comme si elle se battait alors que non, elle observait les hommes attaquer, esquiver. Elle ne parvenait presque pas à distinguer alliés d'ennemis. Du sang giclait, en quantité importante, maculant les hauts glacés de ce mur maudit par traînées ou flaques. L'un fit marche arrière, courant dans sa direction, poursuivi par un attaquant. Il s'écroula, à à peine plus d'un mètre d'elle, qui avait pourtant reculé, du sang autour des lèvres et les yeux exorbités. Dans son dos était plantée une épée. Isla sentit la nausée l'envahir et elle serra les dents. Hors de question de se laisser submerger, pas maintenant. Il lui sembla que le sol se mit à trembler et elle se retourna juste à temps pour voir de nouveaux corbeaux foncer vers le tas d'hommes qui se battaient ou qui agonisaient au sol. Un cor sembla fendre l'atmosphère électrique d'un bruit assourdissant. Dans la course et la précipitation, ils la bousculèrent et elle heurta le sol brusquement.

Les secondes qui suivirent furent longues. Elle lutta pour reprendre son souffle, tenta une première fois, mais rien ne se passa, puis une deuxième fois, et elle y parvint avec douleur. Secoua la tête pour chasser les étoiles, les larmes aux yeux à cause du choc. D'instinct, elle roula sur le côté juste à temps pour ne pas se faire piétiner et commença à ramper. Elle tenta d'ignorer la morsure du froid qu'elle sentait lui brûler la peau qui était à découvert avec sa chute ; un bout de mollet, de genou, qu'elle sentait râper à même le sol, un peu plus haut que ses chaussettes de laine. Soudain, elle réalisa qu'elle n'avait plus le coutelas fourni pour sa protection. Un rapide coup d'œil lui montra qu'il était à quelques pas d'elle. Elle devait le récupérer, sinon elle était morte.

Cette pensée aurait pu la paralyser, mais ce ne fut pas le cas et au lieu de cela elle réussit à tendre le bras pour attraper du bout des doigts l'arme. Un nouveau bruit sourd lui fit craindre le pire mais il n'eut pas de conséquences, en tout cas à son niveau. Se sentant ragaillardie par sa prise sur le couteau, elle le ramena à elle dans un geste vif et tenta de se remettre debout... Avant de voir le sol glisser sous elle. Elle était tirée par la jambe. La conseillère voulut crier mais le son s'étouffa au fond de sa gorge dans un gargouillis de surprise. Pourtant, lorsqu'on la retourna, elle était prête. Le regard fou du sauvageon la transperça de part en part, menaçant de lui voler toute résistance, mais elle n'hésita pas lorsqu'elle planta son arme dans la chair accessible avec un grondement qu'elle voulait terrifiant mais qui sonnait plus comme un glapissement. Toute sa force qu'elle avait mise ne suffit pas pour vraiment l'arrêter et il retira le coutelas à moitié planté dans son épaule en grognant et grimaçant, l'air mauvais. Malgré la pénombre, elle pouvait clairement voir son visage, sentir sa sueur qui embaumait l'air autour d'eux d'une odeur âpre et puissante. Lorsqu'elle croisa son regard une nouvelle fois, elle sentit ses muscles se figer, de peur. Impossible de bouger, impossible de respirer. Elle restait là, tétanisée, alors qu'il s'était emparé du coutelas fourni par le Stark.

Là encore, il lui sembla que ce moment dura des minutes entières. Mais en réalité, ce ne fut qu'une poignée de micro secondes, tout au plus, et jusqu'à ce qu'une longue lame ensanglantée ne ressorte par son poitrail, éclaboussant de sang et viscères la jeune conseillère, juste en dessous. Lorsqu'il s'écroula sur le côté - heureusement -, elle vit un homme en noir lui tendre la main et dégager le cadavre, puis finalement l'attraper par le bras sans ménagement lorsqu'elle n'esquissa pas un seul mouvement. Il la remit sur pieds. Elle crut qu'elle allait vaciller. Il la saisit par les épaules pour l'écarter un peu des combats, la poussant près de quelques caisses en bois sur lesquelles elle s'appuya maladroitement.

Isla n'entendait plus rien, à part un bourdonnement, sourd, incessant. Tout était calme, soudain, presque trop calme. Pourtant autour d'elle, le chaos sévissait toujours. Elle dut baisser les yeux pour voir sa cape et sa robe tâchées de sang pourpre, déjà glacé au toucher, ses bas de laine sur lesquels perlaient de la glace cristallisé en grossiers flocons. Ses mains, qu'elle voyait trembler avant même de vraiment les sentir, légèrement levées. A quel moment avait-elle perdu ses gants ? Enfin, un seul seulement, l'autre était toujours là. Le goût du sang dans sa bouche la ramena à la réalité - le sien ? ah, non, elle s'était mordu l'intérieur de la joue, à en croire les picotements - et secouée par un immense frisson elle redressa les yeux, juste à temps pour voir un homme arriver vers elle. Ami, ou ennemi, sa vision floue l'empêchait de le distinguer.

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dark have been my dreams of late
Where now the horse and the rider? Where is the horn that was blowing? Where is the hand on the harpstring and the red fire glowing? Where is the spring and the harvest and the tall corn growing? They have passed like rain on the mountain, like a wind in the meadow. + aeairiel.

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Isla Chelsted
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MessageSujet: Re: [RP Alternatif] I am the sword in the darkness   [RP Alternatif] I am the sword in the darkness EmptyDim 10 Déc - 20:45



 I am the sword in the darkness

Torrhen Braenaryon & Isla Chyttering

Chateaunoir, Nord Véritable
On y est. Tout devait dégénérer très vite ; c'était écrit depuis quelques temps déjà. Pas de surprise, au moment de tirer l'épée. Pas d'étonnement, au moment de celui où il faut équarrir. Je ne me fais pas prier. Je suis là pour ça. Et si la stratégie et la gestion ont leurs lettres de noblesses sur le Mur, il est clair aussi qu'il n'y a de place que pour la violence. Dès les décisions que l'on doit prendre, dès les soucis que l'on a à régler. C'est le seul exutoire en fin de compte. De façon débridée, et sans aucun autre jugement que celui de ce qu'il nous reste de conscience. Loin des Hommes et de leur justice, loin des Dieux et de la leur, nous sommes ici livrés à nous-mêmes. Pour toujours, et à jamais seuls maîtres de ce désert de glace, éternité gelée de nos cœurs. La Mole n'est qu'un expédient. Et l'ivresse des combats plus encore. Ces deux parenthèses ne sont que cela, éphémères et volatiles, elles disparaissent presqu'aussitôt accomplies. Diversion d'un devoir horrible, qui nous fait cumuler les choses affreuses les unes après les autres. A quoi bon ?


Je ne me laisse pas faire. Dur à la peine, hargneux comme toujours. Sans pitié.


L'un d'eux me bloque, un autre me prend le bras d'épée, me tendant le buste pour que l'autre y plonge son arme d'os à mi chemin de la lance et de la vouge. Front qui percute le nez du premier, poing opposé qui envoie une massue doigts serrées sur la tempe du second. Demi-tour fendant l'air, l'épée décolle une tête qui TCHAC, s'envole sur son camarade à demi-assommé et désormais couvert de sang. Je pousse le corps du pied, fends en deux l'homme éclaboussé, de la clavicule jusqu'à l'aine du côté opposé. Ses tripes baignent mes bottent, fumant sur la glace composant la fortification improvisée. L'Odeur est figée, épouvantable mais comme atténuée par le froid. Autour de moi on se tue et on meurt, et je dois continuer de mouliner pour repousser un groupe dont l'arrière-garde trébuche près du parapet et s'effondre en hurlant, glissant, happée par le vide par grappe de trois qui se débattent, rebondissent en brume écarlate contre les aspérités du Mur.


Le Mur se défend.


Un homme à ma droite est trainé contre un repli de glace, chopé par le cuir chevelu, nouveau sourire entaillant sa gorge. Un autre se fait larder de coups de pics à même le sol, tressaillant à chaque coup. Un déplacement d'air, un « wooof » qui annonce la tempête carmine qui recouvre un bon mètre de Mur quand ma lame ouvre en deux un poitrail et fait voler le barbare de côté, tandis qu'un autre se retrouve à se défendre, arme mise en pièces par mon acier froid, jusqu'à lui couper une main, la seconde qui brandit un coutelas, et de lui fendre le crâne d'un vicieux coup à la tempe. Lui aussi tombe en tremblant, le corps agité de soubresauts irrépressibles. Le type meurt, et ce n'est que tant mieux au bout du compte. Je me retourne, voyant la troupe en train d'en finir avec le groupe de pillards.


Et puis je vois du mouvement. Entends des cris. Plissant les yeux d'un regard noir, je marche sans ralentir malgré le sol glissant de sang, de neige fondue, de glace pilée par les pas et les chocs. Il suffit d'attraper le type par le col de fourrure, et de lui enfoncer la lame sous les côtes, au niveau du diaphragme. Ca rentre comme dans du jambon, et le type ne lâche qu'un « ourgh » en s'écroulant, pluie de sang devant lui et gros bouillons dégoulinant de sa trogne que je n'ai aucune peine à imaginer hideuse.Je tends ma main gantée vers la jeune femme en dessous ; Isla, Dame Chyttering, est couverte de sang et d'humeurs, toussote et crachotte à moitié alors que je l'aide à se relever et la pousse dans la direction des caisses de projectiles hissées par le palan, pour la mettre à l'abri.



| Lady Chyttering ? Dame ambassadrice ? Vous m'entendez ? Est-ce que ça va? |


Elle ne répond rien, choquée. J'en profite pour héler les archers alors que les survivants du petit groupe se rassemblent derrière. Leur hurle de bander leur arme, de viser, et de lâcher. Une volée part et fauche la poignée de sauvageons survivants en sifflant. On se presse autour des blessés et des mourants, alors. Je me retourne après avoir ordonné de pousser les blessés ennemis en bas du Mur et de hisser les nôtres sur la nacelle pour les redescendre, nous avec, et de faire remonter des renforts. Je vois qu'un de mes hommes tente de soigner la jeune femme, visiblement choquée. Touchée à l'épaule, au torse ? Du sang sur son visage, autour de ses lèvres. Je remercie l'homme, et alors que j'essaie de pousser la jeune femme à me suivre, je passe l'un de ses bras derrière ma nuque, et la soulève. Une plume. Nos blessés ne peuvent attendre. Gisant sur le palan, ils sont couverts de peaux jetées sur eux pour les empêcher de mourir de froid pendant les dizaines de minutes nécessaires à la descente. En haut, on laisse un amoncellement de nuages noirs illuminés de la lumière des braseros, et aussi de cris, de sifflements de flèches et de carreaux.


On redescend, en silence. Tout le monde à bout de souffle, au milieu d'un concert de gémissements, de râles des blessés, et du hurlement du vent. En bas, on assiste de loin à la fin d'un combat ; on voit les projectiles enflammés partir de nos barricades, éclairant les silhouettes noires des corps amoncelés autour. Je laisse ma cape de fourrures de loups et de renards à la donzelle sur ses épaules, avant de demander en bas à mes hommes de la reconduire dans ses appartements, en sécurité. Les blessés sont transbordés et remplacés par des soldats qui montent. On me rend compte des pertes et des munitions. Je passe une bonne demi -heure de plus avant de revenir dans mes appartements pour tenter de dormir une heure ou deux, mais d'abord, de me laver les mains. On toque, et on m'annonce Dame Isla. Je me retourne vers elle, qui passe la porte.



| Désolé que vous ayez été amochée. Ce n'était pas mon intention que de vous mettre directement en danger, là-haut, mais vous avez vu à quel point nous sommes assiégés désormais. Ce ne sont plus des combats lointains et dangereux, c'est devenu un assaut en règle. |


Je me saisis d'une serviette, et la teinte de rouge en nettoyant le sang désincrusté de mes doigts.


| Je ne veux pas de promesses ou quoi que ce soit d'autre. Je veux vos hommes, maintenant, et jusqu'à ce que la bataille soit finie. Et je veux que vous écriviez tout de suite un corbeau d'appel à l'aide à votre Reine. Qu'elle assume son rôle et ramène son dragon et ses fesses. C'est maintenant, ou bien le Mur tombe, et ça sera une putain d'autre histoire d'aller chasser le pirate dans le Nord tout entier. |


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I never wanted this. I never wanted to unleash my legions.
Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will.
So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn.
Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.



Torrhen Braenaryon
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MessageSujet: Re: [RP Alternatif] I am the sword in the darkness   [RP Alternatif] I am the sword in the darkness EmptyMar 26 Déc - 23:37


I am the sword in the darkness

Torrhen Stark & Isla Chyttering

Le bourdonnement ne cessait pas. Incessant, il la rendait sourde a ce qu'il se passait autour d'elle. Et elle détestait ça. Le froid ne la mordait plus, étonnement. Elle ne sentait plus ses jambes, pourtant elle devait bien tenir sur quelque chose. Tenir était encore un bien grand mot, car elle avait la sensation de ne sentir plus que sa main nue sur les caisses de munitions, qui s'y agrippait comme si plus rien d'autre ne comptait. Sa vision était trouble, comme si elle avait pris un coup sur la tête. Était-ce quand elle était tombée au sol ? Son sang pulsait dans ses tempes, envoyant de douloureux signaux d'alerte à travers tout son corps.

Isla regarda droit devant elle, sans vraiment accrocher un quelconque regard ou une quelconque forme. Elle pouvait dessiner grossièrement l'homme qui se trouvait devant elle, mais de là à le distinguer précisément, c'était une autre histoire. Des sons lui parvinrent, graves, vibrants et elle fronça les sourcils pour chasser la désagréable sensation provoquée par la fréquence de ce qu'elle identifiait comme une voix. Le contact sur elle se prolongea, et elle ne l'encouragea ni ne le repoussa. En mois de temps qu'il ne fallait pour le dire, elle sentit ses pieds quitter le sol.

Les cliquetis du mécanisme de descente la crispèrent, brusquement. Ses mains derrière la nuque de l'homme, elle serra entre ses doigts l'épais manteau dans un pur réflexe protecteur. La descente lui parut interminable. Plus encore que l'aller. Mais elle ne sentait pas les effets sur son corps. Il lui sembla qu'elle retrouvait l'usage de ses oreilles, pourtant. Le bourdonnement s'apaisa, et le brouhaha du sommet laissa place au silence, ponctué de gémissements et grognements. Isla n'osa pas regarder autour d'eux et garda les yeux fermés le plus longtemps possible. Personne ne dit mot, pendant toute la durée de la descente.

La porte se referma sur elle. Elle releva les yeux vers des conseillers médusés dont l'inquiétude déformait les traits. Ils eurent la jugeote de ne rien demander, de ne rien dire de plus. Elle n'aurait pas été en état de répondre de toute façon. Quelques minutes passèrent, puis elle se déplaça vers sa banquette, sur laquelle elle s'assit lourdement. Lorsqu'elle prit une inspiration, elle grimaça sous la douleur provoquée au niveau de sa poitrine. Elle respirait. Elle était envie.

Quelques minutes passèrent encore pendant lesquelles elle n'eut pas le courage de faire quoi que ce soit. Son épaule l'élançait cruellement, mélange de brûlure et de froid intense, et le reste de son corps semblait meurtri par la chute et la lutte. D'un geste lent, elle déplaça légèrement les couches de tissus pour regarder ses jambes. Rougeurs et bleus étaient apparus, certains tenant plus de la coupure due aux glaces ou aux armes d'ailleurs. A certains endroits, les frottements sur le sol verglacé étaient bien visibles et formaient des halos rougis sur sa peau. Pourtant une odeur dans tout cela l'appelait comme la couverture douillette d'un lit de Peuredragon. Celle sur la cape, forte, animale, embaumait ses narines et la réconfortait, d'une certaine façon.

A force de répétitions, respirer devenait plus facile. Et lorsqu'elle réussit a calmer ses pensées, elle se redressa brusquement sur le lit, se relevant d'un coup et faisant sursauter les autres. Elle se dirigea vers la porte et l'ouvrit, tremblante, avant de demander au premier garde venu, grommelant de façon presque inintelligible :

« Le Lord Commandant... ? »

L'homme la détailla de la tête aux pieds, et l'expression sur son visage la conforta dans l'idée qu'elle devait avoir l'air pitoyable. Il l'invita a le suivre, ce qu'elle fit non sans mal, grimaçant à chaque pas qu'elle prenait. Lorsqu'il ouvrit la porte et l'annonça, elle expira avec soulagement. Il était la, en chair et en os. Tout de suite, il prit la parole et elle resta là, debout, incapable de bouger.

Il s'excusa, qu'elle ait été amochée. Rappela l'importance du combat qu'ils menaient, quotidiennement, et la transformation des attaquants en des attaques plus coordonnées et plus complexes. La somma de lui donner ce qu'il exigeait sans plus attendre, dénigrant la reine au passage. Isla écoutait tout. Mais elle n'entendait rien. Les mots s'enchaînaient, et elle ne pouvait faire que le regarder se détourner pour s'essuyer les mains d'un chiffon. A la fin de sa prise de parole, il était complètement ensanglanté.

Cette serviette la perturbait, accaparant ses pensées. Ce fut après quelques minutes d'un silence pesant qu'elle trouva le courage de répondre.

« Je... »

Sa voix était rauque et la fit tousser. Elle s'exécuta et reprit, le regard fixé sur ce fichu bout de tissu.

« Votre coutelas.. Je... Je l'ai laissé en haut, je crois... Je suis... Désolée... »

On lui avait donné une mission, de garder cette arme avec elle pour se défendre et elle n'avait pas été foutue de le faire. Il ne lui confierait plus rien si elle n'en prenait pas soin. Par chance, son regard dériva sur l'homme et elle l'observa sous un nouveau jour qui révélait toute la sauvagerie dans laquelle il évoluait. A des années lumière de son environnement à elle. Le contraste lui donna le vertige, et un pas sur le côté pour se rééquilibrer la fit siffler, réveillant ses douleurs aux genoux et a l'épaule. Utilisant l'autre bras, elle détacha un peu la cape qu'elle avait sur les épaules, faisant brusquement le rapprochement avec le Stark. C'était donc lui qui l'avait sauvée ? Elle découvrit une entaille dans ses vêtements, au niveau de son épaule. Une tranchée avait été faite dans le tissu et la peau était à découvert en dessous. Elle écarta légèrement les bords pour constater qu'elle était effectivement blessée : une entaille avait ouvert sa peau pâle, imbibant de part et d'autre de la plaie les tissus plus clairs qui constituaient son habillement.

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MessageSujet: Re: [RP Alternatif] I am the sword in the darkness   [RP Alternatif] I am the sword in the darkness EmptyVen 12 Jan - 13:27



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Torrhen Braenaryon & Isla Chyttering

Chateaunoir, Nord Véritable
La bataille est toujours une expérience hautement traumatisante, et d’une violence sans borne. C’est le moment de l’existence où l’on éprouve le plus fort la perspective de sa propre mortalité, où l’on se retrouve à se dire qu’il faut un pas, un geste, une seconde d’avance ou de retard, et c’est fini. On reste au sol. On saigne comme un cochon en gueulant pour que ça s’arrête, pour que l’on arrête d’éprouver la souffrance et la solitude de l’agonie. En fin de compte, on meurt tout seul, même quand on est entouré, et personne ne veut vivre ça, jamais. On finit par s’y habituer. Pire, à s’y accoutumer. On le veut, et on le cherche. On l’endure, sans cesse. Et on le recherche quand le combat nous fuit. Cela devient un fait tout ce qu’il y a de plus classique, une épreuve à laquelle on se soumet, volontaire, et jamais de façon fortuite. On sait qu’on recherche le pire. Juste pour voir si on survit. Si on est meilleur que lui.


Et quand on a fini, on recommence.


Et pourtant le traumatisme demeure. Il s’élargit. Il empire. On craint la bagarre et la mort et pourtant on les appelle de nos vœux. On désire s’éprouver et on apprend à se montrer cruel pour se donner plus de chances, comme pour choquer, pour bousculer, pour appuyer sur les propres traumatismes de son adversaire pour les retourner contre lui, et éviter que les nôtres nous assaillent au pire moment.


J’ai un avantage à pousser. Pas contre les sauvageons que j’ai trucidés.


La jeune femme est choquée, absorbée par tout ce que lui a fait ressentir l’attaque. La fièvre, l’adrénaline. Et je vois qu’elle ne regarde que le chiffon plein de sang que je tiens entre les mains.



| Ce n’est pas grave. Il sera votre offrande pour les dieux des morts, et il vous assurera leur bénédiction pour passer la nuit. |


Je jette un regard à sa blessure à l’épaule.


| Il faut la nettoyer et la bander. Sinon le froid la prendra, et vous perdrez votre bras. Ou pire. Et c’est pareil si des fièvres malignes se mettent à y camper. |


Je la regarde, de haut en bas.


| Déshabillez vous. La cape et les peaux, et dégagez votre épaule du tissu de votre robe. |


Je me retourne alors, pour lui laisser l’intimité relative de se débarrasser de ses frusques dans l’ordre où elle le veut, et de pouvoir soulever les tissus sans crainte que je ne vois ce qu’il y a en dessous. J’ai plus chaud, moi. Pour les mêmes raisons que mon imagination courrait plus tôt ; je n’ai plus été en présence d’une femme depuis des années, et j’avais oublié à quel point elles pouvaient être désirables. Mais ce n’est ni le moment ni l’endroit, et j’attends un signe, un mot, pour enfin me retourner ; j’avance alors vers elle et lui désigne un tabouret près du bureau de bois couvert d’une lanterne allumée pour me guider quand je renverse du contenu de la bouteille de gnôle sur un autre chiffon propre pris sur les autres., et l’infiltre sous le tissu de sa robe contre son épaule. Je me stoppe, au dernier moment, assis en face d’elle à califourchon sur l’autre tabouret.


| Mordez dedans. Ca va vous brûler. |


Je tire mon ceinturon débouclé, le noue autour de mon poing et le lui présente ; il porte de toute évidence d’autres marques mais la lanière de cuir lui fournira une distraction bienvenue pour s’empêcher de hurler. Quand elle est prête, j’applique. Et change encore de chiffon pour d’une eau claire presser contre les bords chauffés à blancs de la plaie.


| Il va falloir recoudre. Tout le monde ici connaît le crochet, et notre seul mestre s’occupe des blessés graves. |


Nous sommes proches, et c’est vers ses yeux que je redresse les miens.


| Alors, la guerre vous plaît? |


Je commence à préparer le matériel, disponible dans presque tous les appartements de Chateau Noir et ses cellules tant les blessures touchent tout le monde.
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Torrhen Braenaryon
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MessageSujet: Re: [RP Alternatif] I am the sword in the darkness   [RP Alternatif] I am the sword in the darkness EmptySam 20 Jan - 18:15


I am the sword in the darkness

Torrhen Stark & Isla Chyttering

Tout allait vite. Trop vite. L'arrivée ici, à Châteaunoir, dans le froid, les discussions abruptes avec le chef des gardes, dans le froid, la montée jusqu'en haut de ce mur encore plus froid que tout le reste. Froid, toujours froid, encore plus froid, si froid qu'elle ne comprenait pas comment elle avait fait pour ne pas se congeler sur place. Tout cela lui inspirait le pire des sentiments, un piège qui se refermait sans qu'elle ne puisse faire ou voir quoi que ce soit, si ce n'était cette géante main de glace qui semblait se refermer sur eux. C'était terrifiant, en vérité. Elle avait vu la guerre. De loin. Jamais aussi près, et heureusement. Rhaenys l'avait toujours tenue éloignée pour sa protection, même si elle avait déjà foulé des champs de bataille.

Son épaule la tiraillait, soudain, comme si avoir vu la blessure lui faisait prendre conscience de la douleur. Torrhen Stark, lui, ne semblait nullement impressionné. Presque blasé. Ce qui là aussi était assez terrifiant. Qu'avait-il bien pu vivre pour que ce type d'altercation lui paraisse aussi coutumier ? Il le lui avait dit, pourtant. Elle devrait peut être commencer à écouter. Machinalement, presque de façon automatique, il ne lui tint pas rigueur de la perte de l'arme qu'il lui avait donné. Il lui dit qu'il fallait nettoyer la blessure, sous peine de la voir s'infecter. Isla serra les gents et resta un instant immobile tandis qu'il se détournait après lui avoir dit qu'elle devait se débarrasser de ses vêtements. Etait-il sérieux ?

Lorsqu'elle comprit que oui, elle garda le silence et en grimaçant, détacha d'abord la large et lourde cape de ses épaules, qu'elle posa ensuite sur un espèce de porte manteaux, sur le mur. Quelques lents mouvements plus tard, elle réussit également à défaire quelques lacets de sa robe, lui permettant de la faire glisser, suffisamment pour que son épaule finisse à découvert. Elle frissonnait, encore transie de froid et secouée des épreuves qu'elle venait de vivre. Elle lui indiqua que c'était bon, et elle s'assit à sa recommandation sur le tabouret. Il prit place à ses côtés, et elle l'observa préparer le petit chiffon qui servirait d'objet de torture pour les prochaines minutes. Elle pouvait sentir les effluves d'alcool depuis sa position, suggérant qu'il était très fort... et qu'elle aurait très mal.

La douleur ne l'avait jamais effrayée, cependant.

Elle sentit presque l'alcool la brûler avant même qu'il n'ait appliqué le tissu. Il lui présenta son poignet, enroulé dans une lanière de cuir qui semblait bien usée. Elle déglutit, se mettant en position et se préparant au pire. Lorsqu'il appliqua, la brûlure fut telle qu'elle lui fit plisser les yeux et mordre de toutes ses forces. Dans un réflexe inutile, elle plaça ses mains sur les siennes qui maintenaient le ceinturon à hauteur et serra aussi. Il lui sembla que la plaie ne lui faisait plus vraiment mal après tout cela tant la douleur de la brûlure était prédominante. Quelques secondes passèrent pendant laquelle il réajusta un peu le chiffon pour s'assurer qu'il couvrait toute la plaie. Et lorsqu'il en eut fini, elle ne put retenir un soupir de soulagement. Il lui semblait maintenant que son cœur battait dans son épaule, éprouvée par le combat et le soin postérieur. Il finit de nettoyer avec de l'eau, ce qui la fit grimacer à nouveau.

Isla capta le mouvement de ses yeux, ce qui attira les siens en retour. Elle ne sut exactement comment définit ce qu'elle y lisait. Mais elle se sentit moins seule, d'un coup.

Sa question, simple en apparence et si ironique la sortit de sa torpeur et lui tira un rire jaune. Pour autant, elle lui répondit avec aplomb, toujours droit dans les yeux :

« Oh oui, autant que votre délicatesse à nettoyer la plaie. »

Un peu d'esprit n'avait jamais fait de mal. Quoique. La terreur du combat était redescendue, et la stupeur qui l'avait figée ensuite commençait à s'évaporer. Le soin avait au moins aidé à faire en sorte qu'elle reprenne ses esprits. Elle se sentait d'humeur insolente, presque euphorique. La joie de ne pas s'être fait tuer sur les contreforts glacés de cette terre désolée ? Le fait d'avoir survécu envers et contre tout ? Elle l'ignorait.

Elle décrocha son regard du sien et soupira. Puis l'observa commencer à manipuler les éléments près de lui qu'il sortit d'une petite boite en fer : une aiguille, du fil. Les basiques. Elle se prépara de nouveau à avoir mal. Désignant les effets, elle reprit, relevant à nouveau ses yeux verts :

« On dirait que vous avez l'habitude. Vous recevez souvent des dames en quête de sensations fortes que vous devez recoudre quand elles ont compris leur leçon ? »

S'il disait oui, elle serait bien embarrassée.

« Pour vous répondre : non. Et j'espère ne plus jamais avoir à revivre ça. »

Un peu de franchise, enfin. Quelque chose lui disait pourtant que ce ne serait pas le cas. Elle frissonnait toujours, comme en témoignait sa peau marquée de pleins de petits points.

« Mais je dois bien convenir que cette description de l'urgence de la situation se passait de mots. »

Elle était limpide, même. Bien plus que ne l'auraient été des mots ou des comptes listant les effets ou ressources manquantes. Même si cela avait du poids pour Isla. Elle se tourna légèrement vers lui, autant qu'elle le put compte-tenu des soins qui lui étaient prodigués.

« Si nous voulons le faire prendre conscience à tous à la capitale, peut-être devriez-vous venir avec moi. Je pense que le témoignage d'un homme de votre stature aurait du poids, aux yeux de tous. Vous apporterez l'énoncé brut, sans atours. Et vous me laisserez les négociations quant aux moyens et aux délais. Ne songez-vous donc jamais à quitter ce mur glacial, même temporairement ? »

Le contraire l'aurait étonné.

« Ou l'un de vos hommes, sinon ? »

S'il ne souhaitait pas descendre à ses côtés, peut-être que l'un de ses hommes le voudrait, lui. Il avait peut-être de la famille à visiter. Mais Isla espérait bien qu'il dise oui, néanmoins.

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MessageSujet: Re: [RP Alternatif] I am the sword in the darkness   [RP Alternatif] I am the sword in the darkness EmptyDim 18 Fév - 22:13



 I am the sword in the darkness

Torrhen Braenaryon & Isla Chyttering

Chateaunoir, Nord Véritable
La guerre, ce sont des flux, et des reflux. C'est incertain et instable, c'est l'horreur qui va et vient et qui toujours se retrouve en tête des préoccupations de tous. Parce qu'on a peur de s'y confronter, et aussi parce qu'on a peur que ça nous revienne droit dessus. Dans tous les cas, cet appel d'air nous fait peur, car on sait très bien qu'on ne va pas tarder à perdre le contrôle, et que cette perte-là peut aussi signifier celle de notre vie toute entière. La Peyredragonienne vient de l'éprouver, pour la première et la plus importante fois de sa vie. Elle est choquée, comme nous le sommes tous. Hommes ou femmes, jeunes ou vieux. La première fois au combat est traumatisante. Tout le monde s'en rappelle, à tout jamais. Si on y survit, on peut capitaliser sur cette expérience. Mais à cette occasion là seulement, si on décide de prendre la tangente et de se terrer dans un trou de souris, alors les choses peuvent bien prendre un tour nettement plus déplaisant. On se sent coller à la peau une étiquette de lâche et de couard, et on sait que peu importe les nouvelles épreuves, on va se retrouver à flancher simplement.


Au delà de cette considération plutôt morale, il y avait celle de l'impact physique des combats. Parce que ça épuise les organismes, on consomme notre réserve d'énergie à toute vitesse et tout l'impact moral que l'on ressent retrouve ses conséquences dans des effets physiologiques aussi. On dort moins bien, des vieilles blessures continuent de faire mal, et tout un tas d'autres désagréments. En général, il faut assurer une rapidité et une efficacité des soins qui permette d'atténuer les conséquences néfastes de ce qu'on a subi, au moins sur le long terme mais aussi parfois sur le court.


La belle doit donc me laisser la soigner alors que le mestre et ses commis doivent déjà s'occuper des dizaines de blessés bien plus sérieux qu'elle-même, et qu'ils ne pourront sans doute pas accorder le soin que nécessite l'état de la jeune noble... Pas à moins d'y sacrifier plus d'énergie aussi. Alors je m'y colle, aussi par respect puisqu'elle m'a suivi là-haut, a risqué sa vie pour valider la portée de mon propre messages. Et un peu d'air sur sa robe et sur l'épaule, qui me permet donc de commencer à la remettre sur pieds. Un peu d'alcool, dessus pour rincer une fois, opérer à la couture, et re-rincer une seconde fois avant d'essuyer un brin d'ironie.



| Je crains, ma dame, que la délicatesse dont mon éducation m'a jadis pourvue, de même que mon mariage et ma paternité, a été depuis longtemps sacrifiée ici sur l'autel de l'indifférence, du froid, et de la mort. Mais vous pouvez aussi simplement me dire « merci » ; cela ne vous arracherait pas la langue que vous avez bien pendue, et ça leurrerait sans doute le fait que je ne le mérite pas tellement... Je n'aurais pas dû vous faire monter. |


Elle n'est pas un soldat ni un condamné ; elle n'avait rien à faire dans une position où l'on doit se battre ou tuer avec la plus extrême des violences. Dans tous les cas, je regrette, mais je n'ai pas le luxe ni le temps de nourrir plus que ces quelques remords. Son soupire m'arrache à mes mauvais sentiments, et savoure sans gloire ni joie la réussite en quelque sorte de la manœuvre, maintenant elle sait et elle peut rapporter, si elle survit, mon message à sa reine.


| En effet, elles viennent s'encanailler par compagnies entières sur le Mur, et je profite qu'elles soient grisées de l'expérience pour jeter mes vœux aux orties et leur offrir d'autres souvenirs plus mémorables. |


Mince sourire sans joie, dégoulinant à mon tour d'ironie.


| Car nous sommes tous beaux garçons, de grand talent d'épée ou d'esprit, et nous sommes connus pour notre romantisme autant que pour la gloire éternelle que nous procure ce service au Nord Véritable. |


Alors je termine, et essuie le sang sur la peau de son épaule, songeant encore que c'est la première femme que je touche depuis bien des années, et qu'elle aurait pu être bien plus vilaine que cela. Et alors, j'avoue, après un long silence, pourquoi je ne pourrais pas accéder à sa demande.


| Imaginez que vous êtes condamnée à venir ici et de faire de ce jour le premier des centaines ou milliers que vous y passerez. Dans le froid, et parfois dans la faim. Dans la solitude, et les mauvais traitements que les criminels avec vous vous infligent quand vos officiers ont le dos tourné, avec toujours des sauvageons pour vous jouer de vilains tours et vous trouer la peau, ou pire. Et votre chef qui tient les autres se tire pendant six mois le temps de faire le tour des gargottes, revoir sa famille quand vous êtes privé de la votre depuis des mois sinon des années, peut être reconnaître la douceur d'une femme, ou de plusieurs, des mets fins et délicats, et rencontrer des reines et des dragons pendant que vous trainez sur votre cheval le corps d'un copain scalpé par un de ces sauvages. |


Je secoue doucement la tête.


| Non, Isla, de la maison Chyttering. Je suis ici à vie, comme tous les autres, et vous devrez être mon relais et ma voix, désormais. |


Et remet sur son épaule le tissu de sa robe, sans rien resserrer mais sans pour autant la laisser découverte. Regard dans le sien, soupir du nez.


| Vous allez devoir vous rappeler de tout ce que vous aurez vu et fait ici, pour moi, et pour tous ceux qui y sont. Car vos souvenirs seront avec les écrits du mestre, s'il survit aussi, la seule trace de notre passage en ce monde. |
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MessageSujet: Re: [RP Alternatif] I am the sword in the darkness   [RP Alternatif] I am the sword in the darkness EmptyVen 1 Mar - 20:39


I am the sword in the darkness

Torrhen Stark & Isla Chyttering

Un soubresaut la secoua, lorsqu'il versa un peu d'alcool sur la blessure. Elle tenta de le maîtriser, pas par espoir d'apparaître plus forte qu'elle n'était vraiment, mais surtout pour que les soins soient efficaces. Elle n'avait pas l'intention de se faire plaindre non plus, elle n'était pas la seule blessée mais était sans doute la seule à l'être aussi légèrement. Ce qui s'était passé là haut... C'était de la barbarie à l'état pur. Alors elle serra les lèvres pour ne pas gémir, soupirer ou lâcher un cri à mesure qu'il recousait et nettoyait par intermittence. Sa réponse, épousant parfaitement l'ironie qu'elle avait initiée, lui tira néanmoins un sourire triste. Une parole solennelle, ce qui ne la surprenait pas. Elle commençait à cerner le personnage, aussi droit et glacial que le Mur qu'il s'évertuait à défendre corps et âme, en dépit de tout bon sens et de toute volonté. Mais c'était là son devoir, et il y croyait si fort qu'elle n'avait d'autre choix que de le faire aussi. Il la réprimanda cependant sur son manque de reconnaissance, et elle hocha la tête, lui accordant avec un poil de provocation néanmoins :

« Pardonnez-moi, lord Commandant, j'étais trop occupée à garder mes lèvres closes pour ne pas vous distraire d'une parole ou deux pour pouvoir vous remercier comme il se doit. »

Evidemment qu'elle le devait. Elle tourna ses prunelles d'un vert tout aussi sombre que le reste de la pièce vers l'homme :

« Vous avez pour ordre de me protéger, non ? Le meilleur endroit pour que vous puissiez le faire, c'est si je reste à vos côtés. En ce sens, j'imagine que vous n'aviez pas d'autre choix que de m'emmener. Ne vous tracassez pas, je survivrai. »

Oui, elle survivrait. Bon, il lui faudrait sans doute un peu de temps pour digérer tout cela. Quelques longues nuits sans sommeil l'attendraient sans doute. Et quelques frayeurs dans la nuit, aussi. Mais elle survivrait. Puis elle reprit avec sincérité tentant d'ignorer la douleur qui irradiait son épaule :

« Je vous dois la vie. Merci. »

Sans lui... Elle ne serait pas de ce monde. Encore une fois, sans lui, elle ne serait peut-être pas vraiment venue jusqu'ici. Sa surenchère sur son autodérision précédente la laissa réellement amusée. Peut-être qu'elle ne l'avait pas si bien cerné que cela, finalement. Et c'était tant mieux.

« Eh bien, je n'imaginais pas qu'en plus de couper quelques hommes en deux de temps en temps vous développiez votre sens de l'humour et de la répartie. »

Un coup de chiffon plus tard, et son épaule était prête. Comme neuve. Non, pas vraiment. Mais cela ferait l'affaire. Il la laissa en paix, et un instant, elle resta immobile, ne le quittant pas du regard. Sa proposition semblait l'avoir plongé dans une méditation pensive, et elle préféra respecter son espace. L'avoir au Mur devait suffisamment avoir bouleversé ses plans sans qu'elle n'en rajoute.

Il conta l'histoire de tant de ceux qui étaient condamnés à passer leur vie dans cet endroit. Des nuits froides et solitaires, sans plus jamais revoir leur famille. Et la traduction dans son langage et sa froideur de ce qu'elle lui proposait. Elle garda le silence. Certes, cela semblait bien injuste, détaillé ainsi. Mais c'était assez loin de la vérité.

« Vous vous méprenez, lord Commandant. Je n'ai jamais proposé une promenade de santé au soleil ou un circuit touristique vous permettant de revoir les vôtres. Compte-tenu de l'état de vos ressources dont vous ne cessez de me parler depuis que je suis arrivée, je crois que vous ne vous l'auriez pas autorisé à vous-même de toute façon. »

Isla eut une pensée pour Rhaenys à ce moment, reine combattante de guerrière. Certes, le confort était appréciable, surtout lorsqu'on avait lutté pour l'obtenir. Mais non nécessaire à certaines choses.

« Ce serait une autre arène dans laquelle vous mettriez les pieds, celle de la cour et de ses intrigues. Là où tous les désirs s'affrontent et se confrontent et où les influences peuvent déclencher des guerres telles que celle que vous menez ici. Je ne vous le souhaite pas, pour être honnête. Mais je ne vous le proposerais pas si je pensais que c'était inutile. »

Il était possible d'obtenir ce qu'il voulait, s'il le jouait correctement. Avec l'aide et l'appui d'Isla, il y parviendrait sans doute. S'il voulait qu'ils discutent dans le froid, la neige, la fange le sang ou autre, ils pourraient le faire. C'était ridicule, mais ils pourraient le faire.

« Votre devoir n'est-il pas également de veiller à la survie de vos hommes ? S'ils meurent tous, vous ne pourrez plus défendre ce lieu. Et alors votre mission sera caduque. Il me semble qu'aller faire valoir votre besoin auprès de ceux qui peuvent y répondre participe en fait très bien à cet objectif. »

Pour le reste de son discours, elle avait raison. Son regard la transperça de part en part, et elle le soutint un moment, pensive. Avait-il raison ? Devrait-elle être sa voix pour les autres puissances du continent, à présent ? Isla avait du mal à comprendre tout le cérémonial autour de ce rôle figé dans le marbre qu'il s'imposait, mais elle n'avait d'autre choix que de l'accepter. Elle sentait transparaître néanmoins une certaine douleur. Une souffrance venue de loin d'un carcan duquel il refusait de s'extraire. D'un geste qu'elle voulut sincère et réconfortant, elle leva une main pour la poser sur son avant-bras et ainsi obtenir son attention.

« Ce que vous faites ici ne sera pas oublié. J'en parlerai à la reine et à son entourage autant de fois que nécessaire pour que ce soit entendu. Je le le crierai à tous ceux qui croiseront mon chemin. Je ferai le tour de toutes les cités pour y collecter les ressources. Par les Dieux, je vous les amènerai moi-même, s'il le faut. »

D'un geste un peu plus vif, elle resserra sa robe autour de son épaule, grimaçant légèrement au contact prolongé du vêtement sur sa peau meurtrie. Elle se releva enfin, réajustant l'ensemble de ses vêtements et lui tendit la main en guise d'accord :

« Vous avez ma parole, lord Commandant. »

Isla ne mentait pas. Même si la tache serait sans doute bien plus ardue que ce qu'elle imaginait. Ce n'était pour autant pas une raison pour ne pas s'y atteler. Peut-être qu'elle pourrait coordonner une véritable levée un peu partout et réussir à inverser la tendance.

« Bien, maintenant, il va me falloir un décompte précis de ce qu'il vous manque. Est-ce que nous voyons tout cela ensemble, ou bien préférez-vous que je m'entretienne avec quelqu'un d'autre ? »

Peut-être voulait-il se reposer un peu, lui aussi. Ou bien discuter plus encore.

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MessageSujet: Re: [RP Alternatif] I am the sword in the darkness   [RP Alternatif] I am the sword in the darkness EmptySam 9 Mar - 22:46



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Survivre au temps de combat n'est jamais facile, loin de là. Et décompresser d'une façon ou d'une autre fait toujours le plus grand bien, parce que ça permet non pas de ne pas prendre les choses pour moins sérieuses qu'elles ne sont mais peut être plutôt de se rendre compte qu'on peut continuer, d'une façon ou d'une autre. Trouver de la ressource dans ce qui nous détend, dans ce qui nous unit les uns aux autres. Avec la jeune femme venue de Peyredragon, il n'y a pas grand chose qui nous rassemble a priori. Peut être notre sérieux, et notre sens du devoir, mais je ne peux pas dire que voir son ironie appliquée à l'humour post-tuerie me surprend, en revanche je m'étonne moi même de sourire de cette façon aussi rare que franche, relâchant peut être la soupape pour la première fois depuis longtemps. Et c'est sans doute heureux, car je ne suis pas si différent de tous ces hommes qui tiennent le Mur. Moi aussi je suis fatigué. Moi aussi, je peux finir par craquer pour de bon.


Mon sourire, toujours franc mais plus maîtrisé, plus ténu, me laisse ranger mon matériel ou plutôt celui de la Garde sans passer pour un idiot béat que j'aurais bien du mal à restreindre d'une façon ou d'une autre.



| De ne pas vous protéger vous, mais les Royaumes des Hommes. En fait, on parle assez peu de femmes, ici, en dehors des putains de la Mole. Les hommes n'ont que ce Mur pour horizon, et celles qui monnaient leur charme pour trouver une compagnie loin de celles de leurs camarades, pour beaucoup étant forçats. Bref, tout ça pour dire que tout le monde dehors, va aller s'imaginer des choses sur la raison pour laquelle je suis venu vous soigner en personne. |


Mais il faut aussi souffler et c'est l'occasion de joindre en quelque sorte l'utile et l'agréable. Retour du sourire, quand elle dit et soutient qu'elle survivrait.


| Je le crois oui, vous avez l'air d'être une coriace. Tout le monde ne survit pas à son premier combat. Sans claquer des dents qui durent des jours entiers, du coup. |


Pour le reste, paupières qui se ferment, lèvres et qui se pincent et tête qui se secoue de droite à gauche.


| Vous avez combattu, là-haut. Nous sommes quittes. |


Retour du sourire, encore. Ca ne s’arrête jamais, avec elle?


| Je garde toujours un tour ou deux dans mon sac. Pour un sauvageon, le couteau dans ma botte. Pour vous, mon art de la pique. Que préférez-vous? |


La réponse va de soi et la belle explique alors sa pensée, raconte aussi ce qu'elle a déjà cerné de moi. Isla Chyttering me dit qu'elle n'imaginait pas que je partirais en promenade, et me parle avec une forme d'emphase et d'espoir d'aller confronter souhaits et besoins directement avec les possédants de ce monde, ceux qui sont souverains et grands seigneurs, et forcément la Reine des Sept Couronnes en personne.Elle a l'air rompue à cet environnement, et c'est sûr même qu'elle l'est. Je note qu'elle accumule les arguments et les poursuit un bon moment, les enchaîne et les cumule, les additionne comme pour me convaincre, comme pour me dire qu'on peut peut être aller chercher mieux... mais elle me tend la main, et je la saisis. M'incline, le dos un peu raide, et embrasse le revers de sa main. Me redresse, sans la lui lâcher.


| Je vous crois, Lady Isla. |


Je ne lâche pas sa main. Il y a un moment de pure humanité qui se joue, dans ce regard qui ne se rompt pas. J'ai les tripes qui retrouvent leur place après la bataille, et me voilà qui souffle.


| Je n'ai pas ma place au sud. Quoi que vous disiez. Je n'y ai trouvé que le malheur et l'inconfort, et le Mur, même si nous survivons à cette nuit, ne tiendra pas non plus ad vitam aeternam et d'autres assauts seront sans doute portés. Je ne peux pas partir. Si je pars et que le Mur tombe, je serais le Lord Commandant qui aura perdu le Mur, après avoir perdu le Nord... |


Là, je relâche sa main.


| Je dois retourner sur les enceintes intérieures pour voir comment ça tient. Puis je referais un tour sur le sommet avec la dernière fournée de renforts. Je vais vous laisser avec un de nos apprentis et un garde en sus, si vous le voulez bien. Ils pourront tout vous confier. |


Cela me coûte de sortir dans le froid glacial du dehors, et loin de la présence réconfortante d'une personne d'esprit, et tout simplement d'une femme. J'hésite, m'arrête dans l'encadrement de la porte.


| Je reviendrais vous revoir, si nos défenses passent la nuit. |
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MessageSujet: Re: [RP Alternatif] I am the sword in the darkness   [RP Alternatif] I am the sword in the darkness EmptyJeu 21 Mar - 18:39


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Isla réfléchissait déjà à la façon qu'elle aurait de présenter la situation à Rhaenys. Si elle avait confiance en sa princesse, elle doutait que le reste du gouvernement se range aussi aisément à ce qu'elle aurait à dire. Pour certains, ce n'était qu'une visite d'apparat, même, une façon de prolonger le contact Targaryen au-delà des frontières habituelles pour rappeler l'allégeance ultime à la maison dirigeante. Le fond serait tout aussi importante que la forme, avec eux. Surtout s'ils se méprenaient à ce point sur les hommes du Mur. Ils ne devaient allégeance qu'au froid et à l'acier, et à personne d'autre.

A part peut-être le Lord Commandant. L'homme semblait habitué à commander, à diriger. Il en avait la stature, la posture, le verbe. Il inspirait un certain respect, Isla l'avait senti dès son arrivée, dès la façon qu'avaient eu ses hommes de le laisser passer, de le regarder, de lui parler. Le lien humain était une bien curieuse chose, se faisant et se défaisant au rythme des épreuves et festivités. C'était bien sur ces fondamentaux là où conseillère et soldat étaient similaires, même si leur environnement de prédilection était bien différent.

Isla avait gardé le silence à la mention des spéculations qui entoureraient la présence du chef des corbeaux à ses côtés. Elle ignorait dans quelle mesure ce qu'il disait pouvait être pris pour argent comptant, mais puisqu'il ne lui avait pas menti depuis leur rencontre, elle se dit qu'il devait bien y avoir un peu de vérité dans ce propos. L'allusion déclencha un frisson d'amusement. Peut-être qu'ils n'avaient pas besoin de savoir qu'il s'occupait de sa blessure. Peut-être que c'était bénéfique, qu'ils aient un quelconque ragot à se mettre sous la dent pour tuer le temps.

« Je ne vous pensais pas homme à vous soucier des rumeurs, lord Commandant. » finit-elle par dire, simplement, le sourire du soldat entraînant le sien comme en miroir.

Isla n'avait pas froid aux yeux. Les ragots faisaient partie intégrante de son quotidien, et elle connaissait leur pouvoir et leur danger. Il lui avait expliqué les vœux de la garde, et l'exemplarité que devait constituer leur chef, à tout moment. Elle ne voulait pas remettre cela en question, même si la perspective de causer du remue-ménage dans cet endroit tenu par l'ordre et la discipline avait quelque chose d'excitant.

Il lui avait indiqué qu'ils étaient quittes, ce dont elle doutait fortement, mais elle accepta le fait. Il aurait été dans son bon droit de lui réclamer à peu près n'importe quoi, mais il ne demandait rien à part qu'elle fasse son travail, ce pour quoi elle s'était engagée. Isla le prit comme une marque de respect, ce qui fit naître une certaine admiration pour l'homme à ses côtés.

Sa question qui n'en était pas vraiment une finit d'étirer son sourire qui marquait un revirement dans cette rencontre étonnante sur bien des aspects.

« Pourquoi choisir ? Les deux ont leur utilité suivant la situation. »

Les deux savaient aussi la surprendre. Il y avait finalement bien des facettes à cet homme d'apparence si froid et solitaire. Elle n'enviait pas sa vie, non. Mais à chaque seconde qui passait, elle se disait qu'il avait sans doute du faire de son mieux avec ce qu'il avait à portée. Sa proposition de plan bien ficelée le laissa de marbre, malgré tous les efforts qu'elle avait mis dans son explication. Il avait pourtant saisi sa main lorsqu'elle le lui avait tendu, interrompant son fil de pensée tout autant que ses mots.

Il la croyait. Ses lèvres revenues en position initiale s'étirèrent doucement en un sourire apaisé, une sorte d'entente tacite entre les deux qu'elle ne changerait pas d'avis et que lui ne modifierait pas sa position. Le regard qu'ils échangèrent lui fit dresser les poils sur la nuque et elle l'écouta donner quelques explications quant à un refus qu'elle avait déjà compris malgré son envie d'essayer de le contourner. Après son explication, elle baissa la main qu'il venait de lâcher, bouche soudain sèche, puis lui répondit simplement :

« Je comprends. »

S'il respectait son choix d'essayer de le convaincre, elle devait respecter son choix d'y être hermétique. Une envie irrépressible de faire un trait d'esprit lui parvint et elle ne la réfréna pas, bien trop désireuse de le tester sur un terrain qu'elle connaissait bien :

« Vous avez raison. Si vous aviez accepté de descendre dans le Sud, vos hommes croiraient que j'ai usé de mes charmes pour vous convaincre. »

Façon de dire qu'elle ne s'offusquait pas de son refus. Il annonça prendre congé, et elle hocha la tête pour acquiescer. Le garde et l'apprenti seraient sans doute capables de donner les informations nécessaires même si elle aurait préféré passer ces minutes supplémentaires avec lui plutôt que de parfaits inconnus. Elle avait la sensation qu'il y avait bien plus à découvrir en la personne de Torrhen Stark que ce qu'il lui avait volontairement affiché jusqu'alors. Le sourire qu'elle avait vu nicher sur ses lèvres en était un bon indicateur. Il s'arrêta un instant dans l'encadrement de la porte pour lui dire qu'il reviendrait la voir.

« C'est peut-être moi qui viendrai vous trouver. »

Il sortit, laissant la jeune femme seule. Ses yeux quittèrent la porte après une seconde, puis elle soupira. Son épaule l'élançait douloureusement, lui rappelant l'attaque sur le Mur. Elle faisait de son mieux pour la bouger le moins possible, ayant à cœur de limiter les mouvements qui lui tiraient une grimace à chaque fois. Le reste de la nuit se passa à échanger avec l'apprenti, un homme petit, jeune, qui la regardait avec de grands yeux admiratifs dès qu'elle prenait la parole. Le garde en retrait ajoutait parfois des précisions lorsque c'était nécessaire. Elle le questionna longuement, passant dans les allées de réserves de nourriture, de fournitures diverses et variées, d'armes et de munitions. Elle notait tout ce qu'elle voyait, de l'état relatif des lits, tissus ou autres au comptage exact du nombre de flèches, potions ou cataplasmes. Isla était consciencieuse, et elle avait promis à Rhaenys et à Torrhen Stark de faire tout ce qui était en son pouvoir pour améliorer la situation. Elle apprit que les royaumes avaient progressivement cessé les livraisons de biens lorsqu'ils avaient du se battre contre l'envahisseur Targaryen pour certains, ou juste parce qu'ils avaient décidé d'allouer ailleurs leurs ressources, par exemple pour faire face à une épidémie de peste ou un ravage de cultures agricoles.

Des concours de circonstances qui avaient eu raison de l'entretien de la forteresse qui gardait le Mur et du confort de ses hommes. Autour d'elle, à mesure de discuter, une petite troupe s'était formée, poussée par la curiosité de la voir évoluer dans cet environnement étrange et si peu habituel pour une dame de son rang. Elle n'y prêta pas vraiment attention, se concentrant uniquement sur son travail en cours. Lorsqu'elle eut finit, elle rejoignit le reste des conseillers qui dormait déjà et s'écroula sur le lit. Malgré la rudesse du lit, elle ne tarda pas à trouver le sommeil.

Son sommeil fut troublé de songes bien étranges, rendus mouvementés par les événements chaotiques de la veille. Lorsqu'elle se réveilla, son corps était endolori. Elle soupçonnait quelques bleus d'avoir fait leur apparition, également. Elle se redressa, jetant un œil aux alentours. Le dortoir était vide, mais elle entendait quelques bruits provenant d'une pièce sans doute non loin. Elle ignorait l'heure qu'il était, mais son ventre émit des gargouillis qui lui firent se rappeler qu'elle n'avait pas mangé depuis un bon moment. Isla jeta un œil aux parchemins écrits la veille, listant l'ensemble des constats que le lord Commandant devrait signer pour y apporter du poids. Puis s'étira, lâchant un juron à l'allongement de son épaule blessée. Une rapide toilette dans la petite salle adjacente fut réalisée, loin d'être complète et satisfaisante, mais c'était mieux que rien. Elle troqua sa robe pour un pantalon, plus masculin mais plus pratique pour crapahuter et surtout pour rester au chaud - maudit soit celui qui avait décidé qu'hormis quelques hautes chaussettes les femmes devraient avoir le reste des jambes nues, ce gars là n'avait sans doute jamais du mettre les pieds dans cet endroit. Puis brossa ses cheveux blonds avant de les attacher en un chignon sommaire. Un miroir fendu lui permit de se voir, et elle ne sut dire si son apparence convenait à la situation mais faute de mieux, elle ne changea rien.

Lorsque la Chyttering sortit, elle suivit de l'oreille les bruits qui la menèrent jusqu'à ce qui semblait être une salle commune de repas. Elle poussa la porte pour entrer, et s'arrêta en sentant les regards de la pièce se poser sur elle et les discussions s'atténuer. Isla laissa son regard passer sur les têtes tournées dans sa direction, se grandissant comme pour faire face à l'ensemble des regards. Dans un coin, l'ensemble des conseillers de son voyage, tous en groupe, habillés presque comme ils le seraient à la cour. Les couleurs de leurs vêtements dénotaient fortement avec le reste de l'ambiance, morose. Leur tablée semblait concentrer une partie des ressources du repas, ressources qu'elle reconnut aisément après les avoir vues dans les caisses de stockage. Lord Durwell lui fit un discret signe de la main, comme pour l'inviter à les rejoindre. Elle ne bougea pas, continuant à scanner les environs. Les gardes mangeaient tranquillement par petits groupes. Elle aperçut le lord Commandant, sur une table identique à toutes les autres, soumis au même régime alimentaire, sans aucune différence avec ses hommes. Son regard s'arrêta brièvement sur lui, et après une seconde et une inspiration, elle attrapa un bol, se versa un peu de soupe, prit un bout de pain bien trop sec et parcourut les quelques mètres dans un pas calme. La tête haute, elle passa devant le groupe de conseillers et profita d'une place vacante en face du Stark pour poser sa pitance, enjambant le banc de bois vieilli d'une jambe puis de l'autre - bénissant intérieurement son choix de vêtement - avec rapidité mais grâce.

Enfin installée, elle brisa le silence, peinant à dissimuler un léger sourire complice.

« Je vous l'avais dit, que je viendrai vous trouver. »

Lui confia-t-elle sans le regarder, occupée à rompre une miche de pain pour la tremper dans le potage qui ne lui inspirait rien de bon. Une fois bien imbibé, elle l'enfourna dans sa bouche, sous les regards médusés de l'assemblée de conseillers.

Le goût était infâme. Tout comme cet endroit qu'elle ne pouvait déjà plus voir en peinture. Ravalant un frisson de dégoût, elle mastiqua doucement, sourcils froncés, et finit par maugréer après quelques secondes :

« Hm... Vous adresserez mes compliments au cuisinier. »

Ce qu'elle voulait vraiment dire, c'était que cet homme devait à tout prix être tenu éloigné de tout ustensile de cuisine ! C'était criminel à ce stade ! Mais la politesse était la première des vertus, et elle n'oubliait pas qu'elle était une invitée ici. Elle reposa le reste du pain sur la table et s'adressa de nouveau au lord Commandant, plongeant cette fois dans ses yeux :

« J'ai terminé ma visite dans la nuit et j'ai rédigé un rapport. Je vais avoir besoin de votre signature pour en attester la véracité. »

Elle touilla à l'aide de sa cuillère le bouillon presque translucide. Puis abandonna l'idée.

« D'autres pertes sont-elles à déplorer ? »

Les défenses avaient tenu, du coup.

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Where now the horse and the rider? Where is the horn that was blowing? Where is the hand on the harpstring and the red fire glowing? Where is the spring and the harvest and the tall corn growing? They have passed like rain on the mountain, like a wind in the meadow. + aeairiel.

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MessageSujet: Re: [RP Alternatif] I am the sword in the darkness   [RP Alternatif] I am the sword in the darkness EmptyMer 27 Mar - 10:53



 I am the sword in the darkness

Torrhen Braenaryon & Isla Chyttering

Chateaunoir, Nord Véritable
Tenir le Mur n’est pas une sinécure. Un rien pour le chambouler, peut perturber le bon fonctionnement de l’institution malade de façon permanente qu’est la Garde de Nuit. Ce sont des hommes, le plus souvent sans éducation, veules, voire criminels. Ils ne sont clairement pas dans les meilleures dispositions qui soient compte tenu des événements. La plupart d’entre eux ne pense jamais qu’à déserter, et le reste ne pense qu’aux rares permissions accordées à un endroit où survit un semblant d’existence normale ; la Mole. Dans ces conditions il est difficile de se dire que le moral de la troupe est semblable à un bloc unitaire et solide. Il n’en est simplement rien. Tout et n’importe quoi peut l’amener à se fragiliser. Tout et n’importe quoi peut en remettre en question les fondements. A chaque instant. On ne peut pas tout contrôler, et certaines rumeurs sont nettement plus bénéfiques que d’autres.


| Tout dépend desquelles il s’agit. Si la troupe pouvait relâcher à la Mole, ce serait une fierté pour beaucoup d’entre eux que leur morne commandant trouve quelque donzelle pour réchauffer son lit de glace. Mais là, ils le verraient sans doute comme un avantage indû, réservé à ceux « de la Tour », les officiers. En plein coeur des combats, ce serait préjudiciable, sans doute. |


A moins que l’on soit en train de perdre, quelque part sur le périmètre, et que ceci laisse place à une situation désespérée où cela importerait bien peu à tout le monde, ce qu’il se passe ici, dans cette pièce. Mais j’aurais fait en tout cas ce que j’aurais pu. Suis-je un hédoniste ? Reste-t-il quelque chose de l’homme qui a toujours eu des goûts simples, la camaraderie et l’amitié, les femmes, les banquets ? Rien d’autre ? Je ne sais pas. Ici il n’y a qu’un devoir froid et cruel. Et la camaraderie, le sens du service à l’autre. Quelque chose de puissant qui jamais ne se fâne, même au plus cruel des péripéties.


Cet intermède est bienvenu, toutefois.


Sourire qui remonte jusqu’à mes yeux, pourtant pas si joyeux, car empreint d’une forme de douleur et de regret.



| Vous auriez pu essayer. Ca n’aurait rendu mon refus que plus cruel, encore. |


Puisqu’elle est magnifique, et plus belle encore maintenant, éprouvée par le combat, un brin meurtrie mais sans que cela gâche sa féminité, plutôt de l’ordre de ce que ça souligne chez elle comme force et comme détermination, comme volonté brute d’obtenir la victoire, quoiqu’il en coûte. Je prends congé, alors, non sans sourire à sa dernière boutade. Un peu perturbé par l’échange. Je n’avais pas envie de l’abréger, ni de partir.


C’est pour cela que la compagnie des femmes est ici proscrite. Elle nie la résolution des hommes. Elle donne certes l’envie de se battre et de vaincre, mais elle donne aussi l’envie d’éviter le combat. De rester là. De simplement être étreint. Est-ce aussi pour cela que les hommes qui meurent appellent plutôt leur mère que leur femme, quand ils vomissent le sang et les tripes ? Leur mère, presque toujours. Comme ce besoin en temps de grand péril d’en revenir à la protection la plus fondamentale du monde, celle des bras de la première personne à nous avoir tenu en ce monde. Je pense encore à ça, en ressortant dans le noir. Partout des hommes qui courent. Pas besoin de remonter au Mur, le danger est ici bien plus immédiat et je dois me rendre à la levée de terre crenelée d’épieux pour tenir les positions sud. Des torches sont hissées, les hommes lâchent flèches et carreaux dans la pénombre et les vagues d’assaut éparses que partout l’on distingue. Cri de guerre, épée tirée, serment entonné à pleins poumons.


La Garde de Nuit tient sa position, et l’on se tue jusqu’au petit matin sur le rempart improvisé.


J’en réchappe, sans souffle, sans forces, sans rien. Couvert d’estafilades et de petites blessures. Jamais rien de sérieux mais pourtant je me sens las, contusionné de partout. Quelques soins apportés par mes Frères en même temps qu’aux autres blessés. La levée de terre est tapissée de corps éparses et de reliefs des combats ; pièces d’armes et d’armures, protections et fourrures, peaux de bêtes, des bouts de bois et bris d’os, du sang aussi, pour maculer la neige qui pourtant de recouvrir les reliefs.


Serait-ce ma vie, pour longtemps encore ? Ou mourrais-je enfin, à une escarmouche prochaine ?


Il faut des heures encore pour emmener les corps jusqu’aux bûchers, rétablir les défenses, surveiller à la rotation des équipes, à l’envoi de vivres et de fournitures là-haut. Mes bras me brûlent. Mes genoux, aussi. Pourtant j’accuse réception des nouvelles ; le Mur paraît sauvé. Pour cette fois, du moins. Et réfléchis, tout le temps de mon ouvrage, à comment je pourrais faire mieux.


Vient l’heure du repas, où le paraître est alors important pour symboliser la victoire aux yeux de tous. Tous ne mangent pas pourtant. Il y a encore beaucoup de monde en service, et plus que d’habitude.


Quand la jeune femme revient, je dois m’attacher à ne pas appesantir sur elle mon regard alors que son entrée, et celle d’autres dames de la compagnie, laisse l’assemblée bien silencieuse, comme dans un septuaire d’après les récits qui m’en ont été faits.



| Vous êtes assurémment une femme de parole. |


Regard complice rendu à son sourire, connivence qui n’échappera à personne, mais je la laisse commencer à savourer son repas et m’amuse en voyant que les conversations reprennent, mais en donnant un coup de coude à l’un de mes capitaines.


| La Dame du Sud ignore que nous mangeons les fruits de notre victoire… Le Freux n’est point à son goût, semble-t-il! |


Hilarité générale, alors que nous trinquons à nouveau et que les vivats pour la victoire s’enchaînent après la taquinerie.


| Je plaisantais, vous n’êtes pas en train de manger du sauvageon. Mais je gage que vous ne voulez pas pour autant savoir de quoi est faite la soupe ou le pain. Symbole de notre dénuement de tout, voyez. |


Ici rien ne se perd, tout se transforme, aussi bien la vermine que les épluchures faute de mieux. Mais je mange. Parce qu’il le faut bien, en vérité. Je réfléchis, longuement encore, avant de lâcher d’un ton sérieux.


| Cent-vingt-sept braves ont donné leur vie. Plus de trente risquent de les rejoindre. Les blessés sont au triple du premier nombre ; et ce n’est que pour ici, à Chateaunoir. |


Le rapport est déjà connu des autres, mais je me relève finalement, faisant racler ma chaise à dessein. Tous les regards se tournent vers moi.


| Dame Chyttering ici présente m’a proposé hier de partir au Sud, à la capitale en construction, pour réclamer à la Reine des Sept Couronnes notre content et notre dû pour poursuivre la lutte. J’avais refusé pour tenir le Mur. Mais si les patrouilleurs confirment qu’il est sauf pour plusieurs semaines, j’irais. |


Silence de glace, tout le monde est figé. Mais ma voix tonne, alors.


| Mais je compte sur les témoignages de mes Frères pour emporter la décision du renforcement significatif de nos forces. J’irais avec le patrouilleur, l’intendant, l’ingénieur et le garde le plus ancien pour chacune de ces compagnies pour profiter de leur expérience et anecdotes. Chacun sera accompagné d’un autre homme de leur unité, tiré au sort. Evidemment, ce ne seront pas des vacances. Un long voyage en terre puis en mer, et là bas le travail et pas la flânerie. Mais je ne saurais convaincre seul celle qui jadis fut l’ennemie personnelle de ce qui était ma maison. J’aurais besoin d’hommes de toutes origines et obédiences, d’hommes de valeur qui ont saigné pour le Mur. |


Je lève le poing serré.


| La nuit se regroupe, et voici que débute ma garde. Jusqu'à ma mort, je la monterai. Je ne prendrai femme, ne tiendrai terres, ni n'engendrerai aucun enfant. Je ne porterai de couronne, n'acquerrai de gloire. Je vivrai et mourrai à mon poste. Je suis l'épée dans les ténèbres. Je suis le veilleur au rempart. Je suis le feu qui flambe contre le froid, la lumière qui rallume l'aube, le cor qui secoue les dormeurs, le bouclier protecteur des royaumes humains. Je voue mon existence et mon honneur à la Garde de Nuit, je les lui voue pour cette nuit-ci comme pour toutes les nuits à venir |


Et dans les cris et vivats, me rassieds, échange un regard avec la dame.


| Si je fais tout cela pour rien, je jure que je vous ferais manger un ragoût à ma façon, Dame, et vous en seriez plus marrie encore. |


Mais elle aura compris, aussi, qu’elle m’aura personnellement décidé, finalement. Et que je veux être près d’elle, et la connaître un peu plus aussi. Mieux connaître ce monde, qui finira sans moi. Un interlude, peut être un peu d’espoir et de paix, avant de revenir aux ténèbres avec suffisamment de lumière pour les combattre.
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I never wanted this. I never wanted to unleash my legions.
Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will.
So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn.
Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.



Torrhen Braenaryon
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MessageSujet: Re: [RP Alternatif] I am the sword in the darkness   [RP Alternatif] I am the sword in the darkness EmptyJeu 28 Mar - 22:40


I am the sword in the darkness

Torrhen Stark & Isla Chyttering

Isla rendit au lord Commandant son sourire, ravie de constater qu'il la prenait au sérieux. Elle se doutait sans peine que pour convaincre un homme de sa stature à quoi que ce soit, elle devrait déployer de gros efforts et des promesses mais pas seulement. Elle devait être sincère, vraie. Ce qu'elle s'était évertuée à faire depuis leur rencontre, sans lui mentir. Ici, les jeux d'influence au sein de la cour n'avaient pas d'équivalent. Tout était plus brut, plus froid. Une erreur vous faisait tuer, directement. Si elle n'en avait pas l'habitude, elle l'avait cerné assez facilement chez l'ancien Stark ainsi que chez les autres interlocuteurs avec qui elle avait pu échanger.

Le ragoût était loin d'être mangeable, mais un coup d'œil à ses côtés lui montra qu'elle était la seule à vraiment y prêter attention. Les conditions étaient rudes, oui, et les ressources manquaient. C'était quelque chose de le savoir mais autre chose d'en être victime presque directement. Tous semblaient s'en contenter. L'usure de la vie glaciale du Mur devait sans doute petit à petit ronger toute envie de bonheur ou de confort, jusqu'à en oublier la vie précédente et réussir à apprécier l'actuel. Mélanger l'odieux bouillon avec sa cuillère n'en atténuait nullement le goût ou l'apparence. La révélation de Torrhen sur le contenu du plat qu'elle avait devant les yeux la fit lâcher sa cuillère une nouvelle fois.

Qu'est-ce que...

Les rires remplirent l'espace de la pièce pendant qu'Isla observait avec attention la surface de la soupe étrange. Se pourrait-il que... non, impossible. A défaut d'être totalement comestible, elle ne pouvait pas croire qu'il s'agissait de restes... Elle serra la mâchoire, réfléchissant à toute vitesse à une façon polie de décliner le reste du repas et de prendre ses jambes à son cou. Lorsqu'il reprit la parole, elle remonta les yeux vers lui et afficha un sourire soulagé lorsqu'il lui confirma que ce n'était qu'une plaisanterie.

Elle souffla, replaçant une mèche de cheveux derrière son oreille, sentant presque le rouge lui monter aux joues.

« Oh, bien entendu. »

Elle s'éclaircit la gorge, prenant une gorgée d'eau en même temps pour faire passer la blague qu'elle n'avait pas vraiment trouvé très drôle, jetant parfois un coup d'œil à l'homme en face d'elle. Si elle pouvait lui laisser quelque chose, c'était qu'il savait galvaniser ses troupes. Elle l'avait vu la veille, dans le combat, et plusieurs fois entre temps, dans des moments plus calmes. Elle se demandait si tous les leaders militaires étaient ainsi. La jeune femme en avait croisé quelques uns, sans vraiment leur parler plus que cela. Le Lord Commandant était celui avec lequel elle avait sans doute le plus échangé. Et l'ironie était qu'il était le pire ennemi de sa reine. Pour autant, elle ne se sentait pas en danger, à ses côtés, c'était même tout l'inverse. Au-delà même, elle avait la sensation de parfois réussir à entrevoir une partie de lui, sous cette lourde couche de glace. Lorsqu'un léger rictus ressemblant à un sourire déformait ses traits, ou qu'une boutade passait ses lèvres, ou encore lorsqu'il la regardait avec intensité. Comme s'il la découvrait pour la première fois. A chaque fois.

« Je n'ai pas besoin de savoir ce qu'il y a dedans pour confirmer que c'est sans doute la pire chose que j'ai mangée de toute ma vie. Et de loin. »

Une petite plaisanterie qu'elle se permit une fois ses esprits un tant soit peu recouvrés. Il fallait dire que l'entièreté de ce voyage était bien contraire à ses habitudes royales. Si elle embrassait le changement à bras ouverts, il y en avait dont elle se serait bien passée. Mais si le chemin menant à la confiance du lord Commandant était celui ci, alors elle s'y plierait. Car elle se sentait presque investie d'une mission, un objectif qui dépassait l'ordre donné par Rhaenys. Elle avait envie de les aider. Envie de l'aider lui, d'alléger ce fardeau qui pesait lourd sur ses épaules. A son niveau. A sa façon. Perfectible, sans doute, mais vibrante de volonté.

Isla sut qu'il allait reprendre son sérieux bien avant qu'il ne le fasse réellement. Il annonça le bilan et elle baissa les yeux. Tant de morts. Tant de blessés. Des assauts répétés sur un Mur déjà mis à rude épreuve. Leur quotidien n'était qu'un reflet d'un enfer tout particulier. Un enfer non pas parsemé de brûlantes flammes, mais bel et bien d'une étendue glaciale. Intransigeante. Cruelle. Le silence s'était fait, à ce moment là. La jeune Chyttering laissa son regard passer d'un visage à l'autre, calmement. L'ambiance venait de changer d'un coup, au constat qui pourtant devait déjà être connu. Après tout, elle débarquait tandis que eux l'avaient vécu.

« Je suis désolée.. » furent les seuls mots qui réussirent à s'extirper de ses lèvres, dans un souffle bas.

Le reste de son intervention fut beaucoup plus surprenante. Il s'était levé, intimant le silence sans le demander, le regard dans le réclamer, et le respect sans le forcer. Il était réellement impressionnant, et chaque seconde qui passait confortait Isla dans son idée qu'il n'était pas n'importe quel commandant. Il explicita à tous la raison de leur entrevue à huis clos quelques heures auparavant et concéda qu'il viendrait.

La stupéfaction la laissa immobile, le regard rivé sur lui alors qu'il ne la regardait pas. Il proposa son plan, une version améliorée de la proposition faite par la conseillère, mêlant des apports de différents profils. C'était malin, cela permettrait à la fois d'obtenir un rapport complet, vivace et également de légitimer le départ qui, comme il l'avait dit, pourrait être très mal vu de la part du reste de la garnison. Isla garda le silence pour le laisser terminer.

Le serment de la garde de nuit finit d'obtenir l'assentiment de l'assemblée et comme certains, elle leva son verre pour saluer les mots. Lorsqu'il se rassit, son regard de glace croisa le sien et un frisson secoua sa colonne vertébrale. Ses mots sonnaient tout autant comme une blague que comme un avertissement. Elle préféra se concentrer sur le second.

« Merci de votre confiance, lord Commandant. Nous pouvons faire pencher la balance, j'en suis certaine. »

L'était-elle vraiment ? Non, elle n'était pas prétentieuse au point de prétendre réussir à chaque manœuvre qu'elle entreprenait. Mais elle y croyait dur comme fer car elle voyait dans ce revirement qu'elle ne s'expliquait pas vraiment le signe que les étoiles semblaient s'aligner pour eux.

« En tout cas, je vous soutiendrai quoi qu'il arrive. Vous ne le regretterez pas, et ça, j'en fais le serment. »

C'était tout aussi sincère que le reste, et elle appuya ses mots par un signe de tête. Décidant finalement de tout de même prendre des forces - le froid n'aidant en rien à conserver son énergie - elle plongea sa cuillère dans le bouillon une nouvelle fois, tentant de dissimuler une grimace de dégoût. Elle la porta à ses lèvres et but doucement, sans rien dire. Puis après quelques secondes, elle lui dit, réellement curieuse :

« Vous êtes un homme plein de surprises. Qui dois-je remercier pour vous avoir fait changer d'avis ? »

Elle espérait que la raison invoquée l'aiderait à y voir plus clair et surtout comprendre comment il fonctionnait. Avait-il parlé à un de ses hommes ? La violence de l'assaut nocturne lui avait-il fait reconsidérer sa position ?

La jeune femme désigna ensuite du regard le reste de la délégation royale qui jusque là avait brillé par son inexistence dans le projet.

« Je pense qu'ils ne s'attendaient pas à... tout ça. Moi non plus, en vérité. Je savais que ça serait rude, bien sûr. Mais le vivre, c'est autre chose. Oubliez-les, je pourrai les gérer. Eux par contre, ils n'oublieront pas ce voyage de sitôt, je peux vous le garantir. »

Elle non plus, d'ailleurs.

« Les témoignages seront précieux aux yeux de la reine. Le mien en tant que proche conseillère, naturellement. Le vôtre, de toute évidence, aussi.  Ceux de vos hommes, encore plus. Et il y a également mon rapport écrit qui fait état de la dégradation des ressources au fil du temps. »

Elle prit une inspiration. Les pièces s'assemblaient, elle pouvait le voir. Elle posa enfin sur lui un regard grave :

« Et si tout cela ne fonctionne pas... Vous pourrez vous battre en sachant que vous avez fait tout ce que vous pouviez. »

Littéralement. Elle se livra un peu, ne cachant pas un léger sourire :

« Pour autant, j'y crois. Pourquoi nous serions-nous rencontrés, si ce n'était pas pour changer les choses ? »

Isla avait beau ne pas réellement croire au destin, parfois... Parfois on ne pouvait pas ignorer l'occasionnel coup de pouce qui ici lui sautait aux yeux.

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dark have been my dreams of late
Where now the horse and the rider? Where is the horn that was blowing? Where is the hand on the harpstring and the red fire glowing? Where is the spring and the harvest and the tall corn growing? They have passed like rain on the mountain, like a wind in the meadow. + aeairiel.

hēnkirī:

Isla Chelsted
Isla Chelsted
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MessageSujet: Re: [RP Alternatif] I am the sword in the darkness   [RP Alternatif] I am the sword in the darkness EmptyMer 10 Avr - 13:17



 I am the sword in the darkness

Torrhen Braenaryon & Isla Chyttering

Chateaunoir, Nord Véritable
Manger des restes humains n'est pas qu'une légende, sur le Mur. Ca commence par les histoires, évidemment. Aucune n'a jamais laissé son empreinte que de façon fugace ; tous furent marqués à tout jamais par les récits les plus glauques, bien avant d'avoir vu la trace du premier trouble que ce soit, qui vienne ensuite prouver la véracité des histoires qui courent. Et puis alors, on se fait aux premiers signes. A ces villages, qui par temps de disette voient plusieurs des nouveaux nés croisés l'automne précédents à jamais disparus. Offrandes aux Dieux Sombres du Nord, ou bien plus vils desseins ? Il y a les armes d'os ou les colifichets, dont beaucoup de pièces ne peuvent provenir que d'individus nés humains et morts. Consommés ? Il faudrait pour cela investir pour de bon ces villages, l'arme au poing, pour arracher à ces salopards la vérité. Mais celle-ci change et se trouble. Les malades peuvent disparaître, aussi. Et pas qu'au nord du Mur. L'hiver est rude sur le Don, aussi.


Les histoires vont bon train, à chaque hiver, et la disette déjà observée jadis à mon arrivée a failli retrouver de funestes échos dans plusieurs tours de garde, sur quelques avant-postes plus isolés et plus encore en proie aux rapines de l'ennemi.


Je la tance, pourtant. Car ici personne n'admettra jamais que l'on puisse manger de l'Homme quand les circonstances ne nous laissent pas d'autre choix.


Personne ne dira rien, jamais.


Je cogne du poing sur la table, déridant le cœur d'officiers qui nous entoure et qui après les tueries de la nuit, décompresse d'un coup dans la plus grande et franche des hilarités.



| Vous avez tout de même cru qu'on vous ferait manger du corbeau ou du renard, du troglodyte ou du magnar ! Allez, ça ne vaut pas la soupe de Port-Réal, j'imagine, mais ici c'est repas de fête ; vous êtes en vie sans avoir laissé un membre ou votre sourire dans la glace et dans la neige, gardez ça à l'esprit quand il vous faudra l'avaler car il n'y a rien d'autre. Enfin, rien sauf le dessert. |


Nouvelle crise de rire des ruffians qui servent à garnir le Mur, qui s'étouffent devant la répétition inepte de bêtises dénuées de sens. Je hausse les épaules et évite son regard quand il faut parler des morts, et tout le monde adopte au même moment le même profil bas ; l'intérêt et le souci de tout le monde, alors, n'est de ne point trop en faire.


Je la vois frissonner, presque imperceptiblement, quand je termine mon discours. Et victorieuse, elle trinque aussi.



| Je l'espère aussi, d'ici à ce que nous voyons la Reine vous aurez ainsi le temps de me préparer à ce qui fera mouche à ses yeux à elle, ou à ceux qui ont son oreille si ma nature et mon histoire me disqualifierait à ses yeux. |


Et je termine mon propre godet quand la jeune femme promet que je ne serais pas déçu du voyage. Mais pour cela encore faut-il savoir exactement ce qu'il faut attendre de cette entrevue,d e ce voyage. Des hommes ? Du fourniement ? De la reconnaissance ?


Quoi ?


Au moins, elle sera là, oui. Et si j'ai peur d'être perçu comme une bête curieuse, comme le vaincu de jadis, au moins je pourrais compter sur ce qui semble être les promesses d'un fervent soutien, d'une appréciation mutuelle qui ne pourra que se renforcer.A voir une compagne de la route de la Reine dans mon escarcelle, voilà qui promet en quelque sorte d'être inestimable. J'écoute ses arguments, jusqu'au dernier, sur ses hommes, sur les miens, sur ce qui sera utile pour décider la Reine et la rallier à nos arguments. Je ne souhaite pas plus de réussite que cela. Et conclue, d'un sourire dans ma barbe.



| Peut être pour que je sauve votre vie, et vous la mienne, ou ce Mur. Nous allons faire un long voyage, Isla Chyttering. Je vais avoir beaucoup de choses à préparer. Nous nous revoyons pour le départ, à Fort-Levant. |


Parce que déjà je vois à l'entrée de la salle les estafettes s'accumuler et piétiner, pour renseigner sur l'état du Mur et de ses défenses.


Il faudra encore passer six jours pour rétablir les défenses, consolider par blocs de glace les sections amoindries, travailler torse nu sous le soleil ou en fourrures quand il neige, pour rehausser et compléter les défenses extérieures d'épieux, de palissades ; on me prendra même à couper le bois ou à tailler les pieux. Et puis il y a la soirée du tirage au sort, qui voit les plus vieux vétérans pleurer pour leur ami qui m'accompagnera, ou les jeunots provoquer duels et bagarres. Soirée toniturante, avinée, où tout le monde célèbre encore le fait d'être en vie. Dix jours de plus pour rejoindre Fort-Levant, où je ne vois les Peyredragoniens que de loin, et ne croise son regard à elle que quelques fois. Avant d'hésiter, de déglutir, devant le quai et le vaisseau qui m'amènera au sud. Je me souviens de mes frères, morts jadis contre cette Reine qui a condamné ma lignée à une forme de servitude par la vassalité forcée, un frère mort à la bataille, un autre en mer, un troisième contre les sauvageons. Que dirait Jon, de tout cela ? Je finis par monter au vaisseau, et lui à partir, dans le couchant. Mains saisissant le bastingage de la Nef, contemplant l'horizon, et ressentant sa présence, sentant son odeur, s'approcher de moi.



| Il va vous falloir me compter bien des années de règne de votre Reine, Dame. Vous avez vu notre dénuement de tout, et vous savez notre isolement. Peu de courriers nous parviennent, et j'en sais trop peu sur les Royaumes, et le règne de la dernière des conquérants. |


Je me tourne alors, lui fais face. Combien de fois ai-je repensé à cet assaut de nuit contre le camp de Peyredragon, et ce dragon que j'ai entaillé de ma lame d'acier valyrien sans réussir à l'occire, alors que la bête se saisissait dans les ténèbres de mes compagnons?


| Je ne vous ai même pas demandé d'où vous veniez, ni votre vie. Je ne sais rien de vous, ou pas grand chose. Votre famille, votre nom, votre service... Dites-moi, Isla, cela me gardera bien la tête occupée pour me retenir de rendre mon bouillon. Je hais la mer. |


Cruelle confidence, et aveu vers l'horizon qui capte encore mon regard avec ma tignasse qui volette au vent.


| Elle engloutit les hommes, et leurs rêves. Pour nous, Nordiens, elle véhicule souvent la mort jusqu('à nous, et rarement l'espoir. |
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Let it be War


I never wanted this. I never wanted to unleash my legions.
Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will.
So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn.
Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.



Torrhen Braenaryon
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