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Emma D'Arcy est <a href="/t9439-ba" target=_blank"><span class="Gp_Peyredragon">Baella Verdragon</span></a> - /a>

Code Recensement : Peyredragon

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Baella Verdragon - Lady de Peyredragon - <a href="/t9439-ba" target=_blank" >Personnage inventé</a>

Daena ; **Impossible… Tu n’y arriveras pas…**
Baella ; “Je sais que je peux y arriver, crois moi…”

Sa voix est déterminée, son visage stoïque, Baella est concentrée comme si l’avenir de l’Empire reposait sur ses épaules et c’est en quelque sorte le cas, enfin, dans son esprit. Puisque ce n’est pas un parchemin d’une quelconque annonce de paix ou les dernières stratégies militaires qu’elle tient entre les mains, mais simplement des cartes , bien belle cela étant, mais loin de détenir le futur de Westeros. Ce qu’elle tente de faire c’est un simple château de carte avec sa jumelle, cette dernière est penché sur cette tour que son aînée est parvenue à faire, observant avec attention chacun de ses gestes, persuadée que d’ici peu, ce magnifique petit château va s’écrouler. Baella pose délicatement les deux cartes au sommet de son œuvre , elle retient sa respiration et là … Tout s’écroule lorsqu’une voix s'élève derrière elle, brisant cette concentration qu’elle pensait pourtant maîtriser à la perfection.

Rhaella ; "Baella ? qu’est-ce que tu fais ? “ C’est Rhaella , sa cadette, qui lui fait face, un bouquet de fleurs blanches entre les mains.
Baella ; "J'éviscère un chat dans l’espoir d’en manger chaque organes vitaux ….” Ironise-t-elle .
Baellys ; **Vraiment ? un chat ? Tu aurais pu trouver plus original comme créature à dépecer …**Les jumelles s'échangent un regard complice, un sourire en coin.

Silence dans la salle, une servante se stoppe face aux paroles de la Verdragon puis reprend son travail, Rhaella semble à la fois dépitée et embarrassée. Elle commence à connaître l’humour si sombre de son aînée , alors elle ne s’en formalise plus trop, enfin, la pauvre petite essaie en tout cas. “Et toi , où vas-tu avec ses fleurs ? “ Elle semble gênée par la question de Baella, la tête baissée, le regard fuyant , comme si elle venait d’être surprise à faire la pire des bêtises.

Rhaella ;“ Je …. Je vais mettre des fleurs sur la statue de … Baellys…. Ils viennent de terminer de la nett-... “

Ses mots tu les entends plus vraiment n’est-ce pas ? Tu sais que Rhaella est en train de parler, mais tout te semble brumeux tout d’un coup, lointain, comme lorsque tu émerges d’un profond sommeil. Tu es là , sans être là, incapable de bouger et de vraiment comprendre ce qui se passe autour de toi. La pauvre essaie sûrement de te consoler car elle voit bien que tu souffre face à cette réalité qui vient à nouveau de te frapper en plein visage. Et pourtant tu n’as pas l’impression d’être folle, alors pourquoi parfois tu oublie complétement que je ne suis plus là ? Que tu parles à un fantôme du passé que toi seule peut voir et entendre ? A une image que tu t’es créé ? Tu t’en rappelle maintenant non ? Ce jour funeste où tu m’as trahis …

« Dans le passé »

Daenys ; “Baellys , ne le prends pas mal !” Baella tente de rattraper sa sœur qui la repousse avec hargne ,la faisant tomber au sol, chose qui n’était jamais arrivée, pas une seule fois depuis leur naissance et le regard que chacune lance à l’autre est édifiant. Elles le savent ce geste sera lourd de conséquences pour leur relation futur, comme le point de départ d’une route qu’aucune ne pensait un jour devoir suivre. Ce geste brise quelque chose entre elles, coupe le lien si fort qui les lie depuis le ventre de leur mère jusqu’à cet instant fatidique. Rien de tout ça n’aurait dû se passer, ce n’était pas ainsi que Baellys avait envisagé son avenir, non, ce qu’elle voulait c’était simplement vivre au côté de sa jumelle jusqu’à leur dernier souffle. Elle était prête à se déchirer le ventre pour devenir aussi infertile qu’elle si cela la protégeait d’un quelconque mariage qui l’éloignerait à coup sûr de sa cadette. Malheureusement elle était apparemment la seule dans leur duo à être prête à tous les sacrifices pour préserver leur lien et l’annonce que venait de faire Baella le prouvait bien.

La belle voulait partir , s’éloigner de Baellys et vivre au côté de leur père, seule, apprendre , l’écouter, l’accompagner, c’était ce qu’il lui avait proposé, comme si il était prêt à lui céder le devoir qu’un héritier mâle doit en général obtenir . Elle ne voulait plus être confondue avec sa jumelle, elle voulait vivre sa vie, loin d’elle, créer son propre monde dans lequel Baellys n’avait aucune place. Pour lui annoncer tout ça Baella avait décidé d'emprunter une caléche alors que leur convois revenait de quelques jours sur les terres de l'Orage avec leur père. Evidemment elles s'étaient éloignées sans prévenir personne , si ce n’est Lethys , de presque dix ans leur cadette. Elles s’étaient contentées de prendre cette voiture, un cochet et de voguer jusqu’à cette petite rivière perdu dans la forêt sans penser aux conséquences. Résultat elles étaient là , l’une en face de l’autre, Baella embarrassée, Baellys en colère et accablé de chagrin, un silence assourdissant comme seul autre compagnon. Elle ne comprenait vraiment pas la situation, tout ce qu’elle voulait c’était fuir, ne plus voir cette sœur qui venait de la rejeter sans crier gare, de lui briser le cœur sans vergogne. Sans attendre, elle grimpe dans l'attelage et s’y enferme. Baella décide de ne pas insister et s’assoit au bord de l’eau, attendant que la colère de sa sœur retombe pour qu’elles puissent avoir une vraie discussion .

C’est ce qui aurait dû se passer, elle en était persuadée , elle avait passé de longue minute à jouer avec l’eau et à réfléchir au meilleur moyen de faire comprendre à Baellys que c’était bien mieux ainsi, que si elle voulait une famille elle ne pouvait pas rester accrochée à sa jumelle pour toujours. Au fond, c’était pour son bien, c’est peut-être ça que Baella aurait dû lui dire des le début…. Si seulement elle avait eu la chance de le faire…. Les choses se sont passer tellement vite, tellement brutalement que la pauvre jeune femme n’a réalisé l’horreur de la situation que lorsque l’un de ses hommes a commencé à abuser d’elle. Immobile, les yeux dans le vide, le visage en sang, Baella se remémore ses quelques minutes qui viennent de s’écouler, elle réalise alors ce cris qu’elle a entendu en direction du cochet , cette douleur à la tête qui la faite tomber au sol et ses trois monstres libidineux posant leurs sales mains sur son corps alors qu’ils la traîne près de la voiture…

“Baella verdragon” C’est difficile d’expliquer ce que l'on éprouve dans ces moments là…. Cette absence que j’ai ressentit comme si mon corps ne m’appartenait plus alors que je le sais, j’étais là, mais incapable de bouger pendant que ses vils créatures s’abattaient sur moi comme des animaux… Comment la situation a-t-elle pu dégénérer ainsi ? Pourquoi ? Les choses étaient allés si vite , comme si en un éclair le monde avait disparu, changé, par une sombre magie que je ne parvenais pas à comprendre. J'oubliais parfois notre rang, ou plutôt je le minimisais tellement, pauvre jeune idiote que j'étais....J'ai entendu leur insultes, j'ai comprit ce qu'ils cherchaient : Tuer une Noble. J'avais envie de hurler que je n'en étais pas une mais je n'avais plus du tout le contrôle de ma voix, je criais, je me débattais sans m'en rendre compte. Et de toute façon à quoi bon, m'aurait-il vraiment cru ? Ce seraient-ils arrêtés de me faire du mal sur la seule bonne foi de mes paroles ? Non, bien sûr que non, ils étaient à présent de simples bêtes, des créatures sans sentiments, désireux d'une chose : assouvir leur besoin et libérer cette haine qui les ronges.

J’ai pensé à toi durant un instant, je me suis demandé si ils t’avaient tués ou si d’autres te faisait aussi du mal , alors j’ai tourné mon visage vers le fiacre et je t’ai vu, caché en dessous , la main sur la bouche, apeurée , aussi immobile que je l’étais, ça m'a rassurée… J’ai tendu ma main vers toi, parce que je savais que tu avais une lame, tu en as toujours une, moi aussi d’ailleurs, mais impossible de l’atteindre à cet instant. J’ai entrevue un espoir , je me suis, l’espace d’un instant, convaincu que tu me donnerais cette arme pour que je puisse me défendre, j’étais assez proche de toi pour ça…. Mais tu ne l’as pas fait, tu m’a simplement regardé fixement alors que ses hommes ravageait mon corps. J’ai fini par serrer le poing, j’ai compris que tu ne m’aiderais pas et très vite , tout du moins je l’imagine, ma vie prit fin, là, sur cette terre boueuse, l’esprit meurtrie par cette trahison, le corps détruit par mes assaillants. Je suis morte, la gorge tranchée, le cœur brisé et pourtant, une partie de moi était heureuse que tu survives …

“Baellys verdragon” Je me suis cachée, c’est le seul réflexe que j’ai eu lorsque j’ai entendu le hurlement du cochet et surtout le tien. Je savais qu’ils chercheraient à l'intérieur de notre voiture, alors je suis descendu à leur opposé et je me suis engouffrée sous les roues, la main sur la bouche, terrifiée , écoutant chacun de leurs mots , observant chacun de leurs mouvements. “Putains de Nobles” C’est comme ça qu’ils t’ont appelés, ils ont sans doute compris que tu en étais une à cause de toute cette richesse ostentatoire à laquelle on ne fait plus vraiment attention et c’était suffisant à leurs yeux, suffisant pour te faire du mal. Tétanisée je n’ai rien fait, j’ai simplement observée ses hommes saccager ton corps. J’aurais voulu cacher mes yeux , couvrir mes oreilles pour ne pas entendre tes cris ni voir cette scène monstrueuse mais j’en étais incapable, pétrifiée comme je ne l’avais jamais été. Et puis tu as tourné la tête vers moi et nos regards se sont croisés, ta main tendue tu espérais quelque chose… et j'ai rapidement compris quoi. Je sais, cette arme que j’ai toujours sur moi… Est-ce que cela pourrait te sauver ? Peut-être … Mais pourquoi ? Pour que tu puisses t’éloigner de moi ? Me laisser seule face à un monde qui aujourd’hui plus que jadis me montre à quel point il est horrible ? A quoi je pense ? Est-ce que j’espère vraiment te voir mourir à cet instant simplement pour ne pas supporter ton abandon ? Ça n'a aucun sens… J’aurais aimé réagir, j’aurais dû réagir , mais c’est trop tard, mon esprit embrumé , mon coeur meurtri, t’a tuée et tu le comprends lorsque ton poing se serre…. J’aurais aimé fermé les yeux , mais je n’y parviens pas, je suis spectatrice silencieuse de ta mort, de la mienne aussi en un sens, de la notre... J'aurais du réagir.

Ce qui se passa par la suite , Baellys ne s’en souvient pas vraiment, tout est flou, ils l’ont trouvés, battue et sans doute aurait-elle perdu plus que la vie si les gardes de la maison Verdragon n’étaient pas arrivés. C’est à ce moment-là que sa vie prit un nouveau tournant qui allait changer son existence à jamais.  A genoux , non loin du corps ensanglanté de sa sœur , alors que son propre corps semblait mourir lui aussi, accablé par la douleur, elle est sortie de sa torpeur par la voix rassurante de l’un des gardes … “Lady Bael..” Il hésitait, il ne savait pas qui elle était, comme aurait-il pu après tout ? Personne n’a jamais été capable de différencier les jumelles , même leurs parents semblaient avoir du mal. C’est alors que l’esprit de Baellys s’est emballé et la seule réponse qu’elle a sut donné c’est “Baella… Ils ont…. tués… Baellys…” En un claquement de doigt elle venait de voler l’identité de cette sœur qu’elle aimait tant, elle y avait le droit pensait-elle, accablé autant par le chagrin et la colère que par la culpabilité et peut-être la folie. Elle voulait être elle, pour ne plus jamais qu’elles ne soient séparées, pour ne pas admettre sa mort et pour tellement d'autres raisons différentes … Baellys est morte, longue vie à Baella.

« Lies against memory »

La chambre est en piteuse état et Baella semble déterminée à ne pas en rester là . Les robes volent , les meubles tombent au sol, les vases se brisent contre le mur et les tapisseries en sont arrachés avec violence, rien n’est épargné par la descendante Verdragon. La colère déforme son si joli visage ou bien est-ce la peur , l’hystérie ? Difficile à savoir de l’extérieur et la pauvre servante qui rentre dans la pièce à ce moment-là en est bien la preuve. C’est la première fois qu’elle voit la jeune Lady ainsi , sans parler de sa chambre qui désormais ressemble davantage à un champ de bataille qu’à la suite d’une riche et raffinée demoiselle . Cette dernière se stoppe net en apercevant sa suivante , elle reprend son souffle, défroisse sa magnifique robe et tousse, comme pour éclaircir sa voix et faire disparaître les exactions qu'elle vient pourtant de commettre.

Baella ; “Il y avait… Il y a…. un rat … Et je dois admettre que je suis particulièrement désappointé d’avoir trouvé une telle créature … dans ma chambre… J’espère que cela ne se reproduira pas… “ Elle n’est pas assurée en disant ses mots, c'est une évidence, malgré tout la pauvre quinquagénaire baisse la tête et s’excuse du désagrément causé à sa Lady. **Bravo chère sœur… Remettre la faute sur une pauvre femme de chambre, innocente qui plus est … Regarde son visage si triste… Je suis assez déçu de ton attitude ….** Cette voix, toujours cette voix qui résonne dans sa tête . Elle le sait pourtant, ça ne peut pas être réel , Baellys est morte depuis des années. Le pire est sans doute qu'elle a raison cette fichu voix, c’est cruel de hurler sur cette femme qui n’a jamais montré que de la loyauté et de la douceur envers sa famille.

Avant de quitter la chambre Baella se stoppe au niveau de sa servante, sans la regarder , embarrassée par la façon dont elle vient de la traiter, ce n’est pas son genre d’humilier les plus faibles . “ Cela étant, vous faites un excellent travail pour ma famille depuis toutes ses années … Et j’ai bien conscience que le seul responsable de cette situation c’est … Le rat… “ ** Imaginaire le rat, tu devrais le préciser non ? ** “...  Ne prenez pas ombrage de ma colère … Il m’a surprise . Merci de votre travail Elyanor …” Sur ses mots elle quitte la pièce et se met à déambuler dans les couloirs de Peyredragon d’un pas pressé, ne prêtant presque pas attention aux gens qu’elle croise et encore moins à ceux qui la salue .

Son esprit vagabonde dans les méandres de ses souvenirs. Elle est effrayée, abasourdie , inquiète. C'est l'accident de son père qui rongea son cœur dans un premier temps, le pauvre avait subi les revers violents d’une bataille au nom de l’empire, le clouant au lit alors que sa vie semblait prendre fin. Ses blessures étaient graves et toute sa fratrie ainsi que sa mère s'étaient retrouvées pour le soutenir et être à ses côtés. Les jours parurent être des années, mais finalement les Mestres avaient pu le sauver. Il était presque hors de danger avaient-ils confiés aux siens, toutefois le malheureux restait faible et surtout troublé, pour cause c’est Baellys qu’il avait appelé à son chevet alors qu’elle était morte depuis quatre ans maintenant . Elle est allée à son chevet, innocemment …. Et c’est à ce moment-là que tout bascula pour Baella

“quelques heures plus tôt ...”  Le visage las et fatiguée par l’inquiétude, Baella s’avance dans la chambre de son père, l’observant de loin, allongée le visage tuméfié , les jambes immobilisées , elle avait presque du mal à le reconnaître. C'est le prix à payer pour protéger l'Empire ? Songea-t-elle l'espace d'un instant. Après quelques minutes il finit par lui faire un faible signe afin qu’elle s’approche, sans hésitation, souriante et rassurante elle s’agenouille auprès de lui, attrapant sa main avec délicatesse. Elle est rassurée de le voir vivant alors que la veille tout le monde imaginait déjà ses funérailles et tergiversait sur le fait qu'il n'ait jamais donné d'héritier mâle, enfin, comme toujours c'est surtout son épouse que la plèbe blâmait.

Baella : “Les Mestres sont très confiant, il va vous falloir beaucoup de repos et de temps mais vous irez bientôt mieux Papa …. “
Roelys : “... Baellys… Ma Baelys... “ Il la fixe alors qu’elle perd son sourire.
Baella ; “C’est Baella Papa…. “
Roelys : “ Vraiment ? ... Lorsque j'irais mieux nous...parlerons... Il le faut... Cela a assez duré... “

Elle voit dans son regard qu’il n’a pas perdu la tête, qu’il n’est pas en train de commettre une erreur , bien au contraire il semble d'une lucidité qu'elle a rarement vu en lui … Sait-il ? Pourquoi maintenant ? C'est impossible... ** Ton petit secret semble s’effiler chère sœur … Que vas-tu faire si il vient à en parler à toute la famille? Tu crois qu’ils te pardonneront ? Qu’ils oublieront ? Et les autres ? .... ** Elle se lève presque tremblante et relâche sa main, ce qui surprend le Mestre encore présent cependant il fait mine de n’avoir rien remarqué lorsqu’elle lui lance un sourire embarrassé. Son père finit par fermer les yeux et s'endormir sans en dire davantage.

« Dans le présent »

Assise sur ce fauteuil, fixant le plafond, l’air grave , Baella semble perdu une nouvelle fois dans les couloirs sinueux de son âme. Elle a marché des heures durant à travers tous le château, évitant avec attention toutes les membres de sa famille et tout être vivant en vérité, la belle ne se sentait pas capable de parler à qui que ce soit. Ce qu’elle voulait c’est trouver une solution à cette situation. Si son père l’a vraiment reconnu alors il risque de soulever des questions auxquelles elle n’aurait d’autre choix de répondre et c’est certains, personne chez les Verdragon ne pardonnerait ses mensonges et sa trahison. Pour le moment on pouvait mettre la confusion de Roelys sur le compte de ses blessures, mais d’ici quelques semaines , même quelques jours, ça ne marchera plus c’est certain.

Alors elle cogite la petite Lady. Elle tourne les pages d'un livre prit au hasard, l'air torturée alors que de coutume cet endroit si particulier lui donnait toujours le sourire. Il s'agit d une sorte de bibliothèque ou de laboratoire, pas très grand, que son cousin Baelor lui a offert à elle et sa jumelle à leur quinze ans. Des bouquins y  trainent partout par centaine, mais aussi tout un tas d’herbes, plantes et autres potions des plus étranges. Beaucoup imagine cet endroit comme le lieu où la belle s’adonne à la sorcellerie, imaginant sans doute qu’elle y sacrifie quelques petits chats dans l’espoir d’invoquer un quelconque démon des septs enfers. Evidemment , c’est faux, c’est simplement là qu’elle aime se réfugier car c’est ici qu’elle apprend et assouvit sa curiosité le plus souvent.

Baellys : **C’est dommage tous ses poisons inutilisés non ? **  Cette voix si familière et qu'elle détestait tant la sort de ses songes.
Baella : “Tais-toi … S’il te plait… “ Les mains sur son visage la jeune femme secoue la tête, surement dans l’espoir futile de faire partir le souvenir de cette soeur disparue qui ne cesse de la hanter.
Baellys : **On a étudié beaucoup de poisons ensemble… Ils ne sont pas tous fait pour tuer …**

Elle a raison. Certains peuvent altérer l’esprit et le corps sans le détruire , pas entièrement en tout cas mais suffisamment pour faire passer un homme pour un fou non ? C’est la pensée qui traverse l’esprit de Baella alors qu’elle attrape l’une de ses mystérieuses potions, les larmes coulant le long de ses joues sans qu’elle ne s’en rende compte. Une manifestation de la souffrance qu’elle ressent face à cette vérité qui vient de lui apparaître… Si elle veut conserver sa position et surtout l’amour de sa famille , elle n’a pas le choix, il faut sacrifier son père. Il le sait, c'est indéniable, ses mots et son regard l'ont bien montré. Peut-être avait-il eu une révélation parce que la mort l'avait frappé de si près ? Ou alors avait-il toujours sut ? Difficile à dire, ce que la jeune femme sait c'est qu'elle ne peut pas le laisser dire la vérité au monde et surtout aux Verdragon, ils ne lui pardonneront pas ses mensonges...

C’est à partir de ce jour que tu as commencé à empoisonner notre père, suffisamment pour qu’il paraisse dément aux yeux de tous . Tu lui rends visite et ton coeur se brise à chaque fois que tu verse ce liquide noir dans son eau, les mains tremblantes... Notre mère reste loin des tumultes de la foule, surtout pendant sa grossesse, elle reste auprès de Papa et s’offusque souvent de ne pas te voir aussi souvent qu’avant. Tu la fuis un peu, tu fuis Peyredragon en vérité , honteuse de ce que tu t’oblige à faire pour maintenir ce mensonge que tu t’es créé depuis ma mort. Tu te mets même en danger stupidement, car je te rappelle, Westeros est un petit peu à feu et à sang depuis un certain temps, comme si ma mort ne t'avais rien apprit. Malgré ça tu échappes régulièrement à tes protecteurs et tu voyages dans les royaumes alliés de l’Empire. C'est comme ça que tu es parvenue à fuir plus loin que de coutume un jour, passant incognito sur les terres si dangereuse de Westeros pendant plusieurs mois.... Jusqu'à la nouvelle tragique de sa mort et surtout de sa naissance... IL est temps de rentrer , tu n'as plus le choix.

« Home ?  »

** Le retour. Elle n'imaginait pas revenir si tôt à Peyredragon , son plan de base était de fuir cette île et de passer quelques années loin des responsabilités et autres obligations qu'elle a toujours détesté. Mais les choses changent aussi subitement qu'inmanquablement. Baella avait entendu bien des rumeurs sur la santé de sa mère, sa grossesse se passait terriblement mal et apparemment beaucoup imaginaient déjà la quadragénaire perdre la vie en mettant au monde le dernier Verdragon de la lignée. Malgré leurs disputes incessantes, Olynna restait sa mère et Baella refusait de la perdre sans avoir été à ses côtés pour tenter de la soulager, car elle le savait, quand un noble attend un enfant, on se préoccupe davantage de la survie de ce dernier que de la futur mère. De plus, il faut admettre qu'un semblant de culpabilité s'immiçait chaque jour un peu plus dans le coeur déjà bien dérangée de la jeune femme. C'est à cause d'elle que son père est dans un état si pitoyable et par extension, le stresse de cette situation a sans doute mené sa mère à cette soudaine fragilité.

Baella avait donc fait en sorte de se faire "capturer" par les soldats Peyredragons qui étaient à sa recherche depuis sa fuite quelques mois auparavant. Un sacrifice nécessaire qui l'avait mené aux portes de ce château qu'elle connaissait si bien et qui pourtant, ne lui avait pas manqué le moins du monde. Malheureusement la jeune femme n'avait pas pu passer beaucoup de temps avec sa famille après son arrivé, ni subir une quelconque remontrance, il faut dire que depuis quelques semaines elle ne se sentait pas vraiment au meilleur de sa forme. Epuisée, elle avait tenu le lit plus d'une journée avant de finalement faire appel à un Mestre pour vérifier que tout allait bien, sans se douter que cette simple rencontre allait complètement changer le cours de sa vie.

Mestre : "Ma Lady… " Il semblait abasourdi , presque apeuré . Ce qui surpris Baella. Qu'avait-il découvert ? Allait-elle subitement perdre la vie à cause d'une quelconque terrible maladie ?
Baella : "Quoi ? Dites moi plutôt que de me fixer comme cela …"
Mestre : "Il faudrait attendre encore quelques semaines, toutefois, je pense que vous attendez un enfant Lady Baella…"

La Verdragon se redresse, sous le choc . Non, ça ne peut pas être vrai, c'est impossible ! Enfin, si , c'est totalement possible si on se limite à la manière dont sont créés les enfants, puisque cette petite impudente avait malheureusement (ou pas) cédé à la tentation. Cela dit, naive ou stupide, elle n'a pas imaginé une seule seconde que son écart pouvait mener à un tel résultat. Non seulement elle n'est pas mariée, mais en plus elle est censée être Baella , la jumelle infertile à la suite d'un grave accident . Si son état venait à être découvert tous ses secrets pourraient être révélés , sa famille ne pardonnerait jamais ses mensonges, c'est une évidence. Reprenant ses esprits, la belle se lève et se plante avec détermination devant le Mestre.

Baella: "Vous avez déjà entendu les rumeurs à mon sujet, n'est-ce pas ? Ces histoires de sorcellerie ? …. Elles sont vraies…. Si vous venez à parler de ce…. Problème à qui que ce soit , je vous ferais disparaître après avoir passé des semaines à vous torturer  …. La guerre gronde à Westeros, personne ne pleura la subite disparition d'un Mestre dans la fleur de l'âge …. C'est bien entendu ? "

Ce Mestre, vieux et surement impotent, connait Baella depuis de nombreuses années et il faut l'admettre, il a toujours craint la jeune femme et sa folie, même lorsqu'elle était enfant. Son petit discours a donc eu le résultat escompté sans même davantage d'effort . Le pauvre quitta la pièce sans demander son reste. Toujours sous le choc, la Verdragon commence alors à faire les cents pas dans sa chambre, cherchant une solution , essayant d'accepter que bientôt elle deviendra peut-être mère. Devait-elle se marier dans la précipitation pour cacher cette grossesse ? Ce ne serait que le juste héritage de sa mère, qui a fait de même vingt-cinq ans plus tôt , la différence c'est qu'elle aimait son futur époux. D'ailleurs, devait-elle prévenir le père de cet enfant illégitime ? Elle n'était même pas certaine de savoir comment le recontacter ni même s'il était encore à Westeros … Elle est sortie de ses songes lorsqu'on frappe à sa porte .

Baella ; "Entrez !" Assez agressive la demoiselle.
Servante : "Excusez-moi de vous déranger Lady Baella , mais vous m'avez demandé de vous tenir au courant de la santé de votre mère …. "
Baella ; "Dites moi."
Servante : "Le Mestre semble toujours inquiet pour votre mère, elle va devoir rester alité le reste de sa grossesse … Il a peur que l'enfant se développe mal ou arrive trop tôt … Le repos est donc obligatoire pour la santé de l'enfant … et celle de votre mère… " Cette pauvre fille connaît très bien Baella, elle sait qu'il est préférable de ne jamais mettre en avant la santé de l'enfant avant celle de sa mère . Toutefois, encore engourdis par la révélation de sa propre grossesse, la Lady ne semble pas autant réagir à toutes ses informations, pas autant que de coutume en tout cas.

Cette dernière la remercie brièvement et lui demande de quitter la pièce . Si Baella n'a pas autant réagit , c'est surtout à cause de la terrible idée qui vient de germer dans sa tête alors qu'on lui parlait de sa pauvre mère. Et si jamais son frère ou sa sœur ne survivait pas … Et si jamais sa mère était trop faible pour s'en rendre compte tout de suite …. Pourquoi ne pas remplacer cet enfant par son propre bébé ? Elle le sait , il existe bien des potions et autres remèdes pour déclencher des accouchements, ce serait risquer mais toujours moins que de se retrouver avec un enfant sans être mariée. Oui, mais si ce petit frère ou cette petite sœur qu'elle attend vient à ne pas mourir … Pourrait-elle les faire passer pour des jumeaux ? Ce n'est pas quelque chose de surprenant dans sa lignée… C'est horrible, penser ainsi, toutefois la Verdragon n'a pas le choix , elle va devoir se plier à un énième terrible plan, accepter des sacrifices et peu importe le coût , elle ne reculera pas pour garder ses plus sombres secrets cachés aux yeux de tous … Finalement, elle n'avait pas tant changer que cela...