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 You made a wish and then you lost it down the wishing well (An 1, mois 3. ) [Tour X - Terminé]

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MessageSujet: You made a wish and then you lost it down the wishing well (An 1, mois 3. ) [Tour X - Terminé]   You made a wish and then you lost it down the wishing well (An 1, mois 3. ) [Tour X - Terminé] EmptySam 3 Déc - 15:56

You made a wish and then you lost it down the wishing well


« The marks humans leave are too often scars.» John Green

An 1, Mois 3. La tragédie avait une nouvelle fois frappé la famille Arryn, et de la manière la plus partiale et déraisonnable qu’il soit possible d’imaginer. Plus qu’une frustre tribulation, c’était un véritable cataclysme qui était venu frapper Ronnel Arryn en plein cœur alors que celui-ci connaissait ses premiers émois amoureux. La nouvelle avait estomaqué le reine douairière du Val, la laissant elle et son cœur de glace dans un rare état de stupéfaction. Une fausse couche, cette simple idée avait était extrêmement difficile à encaisser pour la trentenaire qui ne l’avait pas entièrement accepté car c’était reconnaitre n’avoir aucun contrôle sur les évènements et s’il y avait bien un état de fait que Sharra ne supportait pas, c’était bien ça. A tort, la fleur du Val s’était rendue encline à favoriser la rumeur d’un empoisonnement qui semblait bien mieux lui convenir. L’ancienne régente ne visait personne, pas même ce qui semblait être un drôle d’amalgame de royaumes autour de cette étrange fourbi que l’on nommait présomptueusement Empire. Cependant, il était moins douloureux pour la fauconne de tolérer l’hypothèse d’une conspiration qui viendrait renforçait sa paranoïa, et potentiellement permettre d’unir les forces du Val face à un ennemi commun, que d’accepter une mort aussi risible qui renvoyait à la délicatesse et caducité de la vie si ce n’est de l’existence.

Si la Corbray de naissance s’était réfugiée dans une fausse piété dont elle avait appris à parfaitement faire usage, ses instants d’isolement n'étaient qu’un merveilleux outil pour tonitruer taciturnement sa fureur contre les Sept. Cela ne servait à rien et à vrai dire, plus les lunes passaient et moins la dame était persuadée de l’existence de la moindre divinité ou justice. Après tout, pourquoi son souffle à elle continuait de battre alors que celui d’innocents ou d’innocentes continuaient de disparaître. Un cercle dangereux, malsain et vivace s’éprenait de Sharra et celle-ci faisait tout pour ne pas en sortir afin d’éviter le prolégomène d’une dure remise en question qui pourtant serait plus que jamais nécessaire. La perte de Nymeria était lourde à son cœur, mais ce qui l’inquiétait encore plus, c’était le risque de voir l’alliance avec l’Ouest se rompre. En deuxième priorité, il y avait l’état de santé et le moral de son fils qui l’inquiétait grandement. Ce dernier avait perdu goût à tout, se terrant dans une puissance et méphitique mélancolie. Si la dame ne pouvait prétendre comprendre entièrement les émotions de son enfant, la valoise avait connu tragiquement une situation bien trop similaire. Enfin, et honteusement, son inquiétude la plus proéminente concernait l’avenir du royaume alors que la gangrène de la division ne se faisait que grandissante avec le temps. Ronnel devait se reprendre au plus vite, par pragmatisme envers ses sujets et les siens mais également pour se sauver de ses propres griefs. Du moins c’est ce à quoi songeait la reine douairière. Elle l’aimait profondément, et ferait tout pour lui et Jonos, néanmoins sa position ne laissait guère de place à la sensibilité et ceci, Sharra l’avait appris douloureusement, alors elle souhaitait éviter que cette leçon ne lui soit inculquée par la force des choses.

Protéger les siens des réalités du pouvoir, c’est ce que Sharra essayait de faire au mieux, certainement la fauconne couvait-elle trop ses petits oisillons. Son impuissance face aux derniers évènements étaient totales et peut-être avait-elle songé à tort, que laisser un espace de liberté à son fils lui permettrait de retrouver la voie à suivre. Mais cela faisait déjà plusieurs jours qu’aucun signe ostentatoire d’amélioration n’avait été noté. La reine-mère s’informait des actions de son fils par de discrète oeillade ou bien par les murmures de ses serviteurs ou de la cour. Puis finalement, rassemblant tout le courage qu’elle pouvait trouver, elle se décida à aller à sa rencontre en personne. Le cœur était lourd, serré et malgré tout l'optimisme dont la fleur du val essayait de faire preuve, l’inquiétude pouvait se lire dans ses pupilles. Elle se rendit dans la plus haute tour des Eyriés, celle du roi, là où son fils aîné se rendait lorsqu’il avait besoin de solitude. Marche après marche, Sharra se mettait à craindre que son fils, celui qu’elle avait tant aimé, ne retrouve oncques le sourire. Son pas était lent et son esprit plein d’inquiétude, pourtant elle poursuivait son périple avec une rare ardeur. Puis finalement la fauconne atteignit le sommet, elle toqua à quatre reprises doucement sur la porte de bois qui était entrouverte, comme elle l’avait toujours fait avec ses enfants pour indiquer sa présence. La reine-mère observait son fils de dos. Il semblait accaparé par le paysage que laissait miroiter l’ouverture des lieux.

Elle lâchait un soupir, plus de soulagement que d’exaspération, faisant face à une propre réminiscence de son passé. «Ton père appréciait aussi beaucoup cet endroit. » Sharra ne lui demanderait certainement pas comment son interlocuteur allait, elle se glissa modestement dans la pièce en faisant craquer le vieux bois et passa rapidement ses mains sur ses épaules pour se réchauffer un peu. Le froid était autant causé par l’atmosphère de la pièce que la crainte de se faire rejeter par son fils. «J’ai bien conscience de certainement te déranger, mais je venais proposer une sommaire balade à sa majesté. » Il ne faisait pas bon de rester trop longtemps plongée dans sa solitude à ressasser le passé, Sharra le savait. Ainsi, la mère tentait de sortir de la torpeur son fils. «Mais peut-être préfères-tu faire autre chose ? Je suis là, si tu as besoin de parler. » Si le ton était doux, il était néanmoins marqué d’une certaine forme de résolution propre à l’instinct maternel.
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MessageSujet: Re: You made a wish and then you lost it down the wishing well (An 1, mois 3. ) [Tour X - Terminé]   You made a wish and then you lost it down the wishing well (An 1, mois 3. ) [Tour X - Terminé] EmptyMar 20 Déc - 21:15

Morte.

Ce mot tourne en boucle dans mon esprit, tentant de se coller au prénom de ma belle Nymeria. Mais en vain ! Comment peut-on associer un tel concept à une personnalité aussi vive, énergique et fabuleuse ? Pourquoi est-ce que l’Etranger s’est encore abattu sur ma Maison, en un temps aussi court, et m’a arraché le soleil de mon existence ? Comment suis-je censé apprécier cette vie sans le sourire de ma Lionne ?

Morte.

Ce mot cherche également à s’accrocher à une autre vie, celle de ma fille que je ne connaitrai jamais dorénavant. Dans le jargon médical, le Mestre explique que la Reine Nymeria est morte en couche d’un bébé – une fille – mort-né ; et non en raison d’un empoisonnement. Aussi tragique soit l’événement, elle est naturelle, insistera-t-il. Tout ce que j’entends est qu’on m’a arraché ma Princesse, une demoiselle que j’attendais avec grande impatience depuis l’annonce de grossesse de ma belle.  

Subitement, toutes ces attentes autour du sexe de mon premier-né sont désuètes d’intérêt, ou encore la Couronne même. Est-ce qu’il y a une différence entre perdre une fille, ou un garçon ? J’en doute profondément. Est-ce que le pouvoir m’assure quelques joies ? J’ai des gouteurs pour mes plats et boissons, des gardes pour tous mes déplacements et autant d’ennemis que d’alliés.

A nouveau, rituels quotidiens dorénavant, je me plonge dans quelques rêveries. J’imagine Nymeria avec la rose aux joues, tenant un bambin entre les bras. Elle rit, espiègle. Je lui offre un sourire, un brin retenu. Sans aucune pudeur, nous révélons le fruit de nos amours à nos seigneurs et dames. Certains seront ravis, d’autres seront tristes de voir une fille et non un garçon – mais nous rassurant aussitôt que nous sommes jeunes, que nous avons encore une vie pour offrir un héritier à la couronne du Val.

Mes pensées sont interrompues par une visite. Je grimace. Par les Sept ! Je n’ai droit à nul repos, et encore moins de solitude ! Les différents conseillers cherchent à obtenir ma signature pour quelques documents, me faisant comprendre par quelques sous-entendus que la mort de la Reine n’arrête pas le temps : le Royaume continue à poursuivre son chemin, et il faut prendre des décisions pour ce dernier. Le Mestre surenchérit, tentant de me faire boire quelques fortifiants : je les refuse tous, préférant me murer dans mon silence et ma tristesse.

Je préfère, de loin, me terrer et ruminer dans la Tour du Roi – vieille mais solide tour, dont la pièce est assez rustre et simple. Seuls les vents forts, voire violents, des hautes montagnes du Val perturbent son silence. Une grande cheminée alimentée par de sacrées buches apporte un brin de chaleurs, et une peau d’ours étalée au sol protège un tantinet du froid glaçant émanant de la grosse pierre. Il n’y a que deux fauteuils, et une simple petite table. Sur ce dernier, un pichet de vin et un gobelet étaient posés.

Je me retourne, près à rabrouer l’impertinent mais me fige. La seule autorité au-dessus d’un Roi est sa propre mère.

- Je ne veux rien. Du moins, rien que je ne peux obtenir en offrant tout l’or du Val, ma couronne et même ma vie, répondis-je d’un ton lugubre. Suis-je encore appelé pour signer des papiers ?, demandais-je, d’un ton las.

Je soupire, et reprends.

- Père, Nymeria ... mon enfant. Je les ai perdu.


     

Maison Arryn
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Ronnel Arryn
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MessageSujet: Re: You made a wish and then you lost it down the wishing well (An 1, mois 3. ) [Tour X - Terminé]   You made a wish and then you lost it down the wishing well (An 1, mois 3. ) [Tour X - Terminé] EmptyVen 23 Déc - 12:25

You made a wish and then you lost it down the wishing well


« The marks humans leave are too often scars.» John Green

Sharra avait fait connaissance très jeune de la férocité et dureté de la vie, de l’étranger, d’un monde trop imparfait pour laisser à chaque fleur le temps de grandir et de s’épanouir. Cela faisait bien des lunes que la fauconne avait arrêté de croire que les Sept existaient, eux qui n’avaient oncques daigné répondre à ses prières ou lui venir en aide d’une quelconque façon. Pour la valoise, il fallait tout arracher par la force de la volonté pour pouvoir prétendre vivre pérennement. Rien n’était dû, rien n’était jamais acquis. Il fallait lutter constamment, contre les ennemis de la couronne, les ennemis extérieurs au Val et également contre ses propres démons. C’était là le principal vecteur qui poussait la fleur du Val à parfois tenter de surprotéger ses chérubins des tribulations d’une vie qui pouvait se montrait bien hostile. Il n’était pas impossible que la mère en ait trop, néanmoins, voir les souffrances de ses enfants était quelque chose de terriblement douloureux pour elle. Si bien entendu, Sharra savait qu’une existence ne pouvait pas être presque uniquement clairsemée de liesse, elle s’était faite un devoir que Ronnel et Jonos aient le moins possible à subir les affres de l’amertume. Cependant, il y avait bien des choses auxquelles la fleur du Val n’avait guère voix au chapitre et le trépas en était une.

La mort de Nymeria Lannister avait été terrible d’autant plus que cette dernière devait amener la vie. C’était là une autre ironie de l’humanité, donner naissance était un acte périlleux. Une preuve supplémentaire que si des divinités existaient, elles se moquaient bien du sort des humains. Toutefois Ronnel avait brisé un tabou contre lequel sa mère l’avait mis en garde des années auparavant. Ne pas s’attacher à un enfant encore dans le ventre d’une mère et attendre de le connaître durant ses premiers mois de balbutiement pour créer un lien avec lui. Verbiage aisée à narrer mais bien plus complexe à mettre en place d’autant qu’elle-même ne l’avait absolument pas respecté pour sa seconde grossesse. Cependant, s’il avait été appliqué, la peine de son fils aurait été moins forte. Il serait néanmoins grotesque de souligner ce point-là même s’il était marqueur de la trop forte empathie du roi. Celle-ci pourrait nuire à sa fonction de gouverneur du Royaume et la reine-douairière ne savait que trop bien les conséquences que pouvait causer la malignité des émois sur la gestion politique et diplomatique du Val. Si Jonos ressemblait particulièrement à Jehan, Ronnel lui possédait certains travers de sa génitrice et c’est bien pour cela qu’elle savait qu’aucune catharsis ne saurait véritablement être efficace hormis le temps.  

Était-ce la mère ou la reine-mère qui se dirigeait vers le lieu où se terrait le roi ? Sharra ne tenterait même de faire un prolégomène sur le sujet, tant la fauconne craignait elle-même la réponse à cette légitime interrogation. Déjà à l’époque, elle commençait à se sentir bien mauvaise mère, incapable de résoudre les maux des siens, hypnotisée par l’appétance du pouvoir. Toutefois, il serait éhontément faux de suggérer que la solitude dans laquelle s’était plongé Ronnel ne brisait pas le cœur. Par sa naissance en tant qu’aîné, il était autant fils que roi, et tant qu’un souffle de vie existerait en lui, sa destinée était liée au Royaume. Ainsi la fleur du Val souffrait doublement. D’une part car son roi manquait à l’appel, mais aussi et surtout car son fils avait perdu le sourire. Après son escalade des marches, elle s’autorisa à rentrer humblement dans la pièce de la haute tour où résidait son enfant.  

Sharra en fut persuadée dès que son regard croisa le sien. Si elle n’avait pas ce statut si singulier de mère, il l’aurait envoyé paître, comme les autres conseillers venus avant elle. La sang bleu ne répondit rien au questionnement du Roi, entendant le râle de son fils à l’égard des pertes qu’il avait connu. La naguère Corbray s’approchait lentement de Ronnel, son pas si léger qu’il faisait à peine craquer le plancher. « C’est le tracas de vivre Ronnel…» commençait-elle avec une voix posée. « ... Plus l’on vieillit, plus l’on connaît des pertes et parfois celles-ci sont très injustes. Ne reste alors uniquement que le choix de la gestion du deuil. » Le trépas des proches laissaient des blessures à l’âme mais comme toute taillade, cela finissait par cicatriser avec le passage des lunes.

« Tu n’as guère à te tracasser pour les papiers, je les ai signés à ta place, du moins pour les affaires sommaires. J’espère que tu me pardonneras pour cet acte. » Acte effectué non par plaisir mais par nécessité. Des affaires urgentes étaient à régler et la paralysie émotionnelle de Ronnel entraînait la paralysie du Royaume. Cependant, elle ne s’attarderait guère sur ce sujet là. Ce n’était ni le lieu, ni le moment. Et c’est pour cela qu’elle ne lui laissa guère le temps de répondre. « Tu auras beau être furieux contre les Sept, te lamenter. Tu ne récupéras jamais Nymeria et ton enfant. Sinon cela ferait bien longtemps que ton père serait revenu parmi nous. » Un sourire triste s’affichait sur son visage et son regard se ternit quelque peu. Elle prit l’une des deux chaises autour de la table et s’installe. « J’aimerai te dire qu’il existe un remède miracle pour soulager tes peines, cependant ce serait mentir. Il n’y a pas de solution universelle. Et je ne peux seulement que t’aider à trouver la solution Ronnel. » Mais cet état là, il ne pouvait durer plus longtemps. « Ce n’est pas en restant cloitrée ici que tu réussiras à alléger tes peines. » Le regard s’il était compatissant témoignait d’une ardeur à le faire sortir de cette prison dans laquelle il s’était enfermé seul, néanmoins il n’était pas forcément dit que l’enfant soit réceptif au propos de la mère. « Je t’en prie, parle-moi de ce que tu as sur le coeur. »


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MessageSujet: Re: You made a wish and then you lost it down the wishing well (An 1, mois 3. ) [Tour X - Terminé]   You made a wish and then you lost it down the wishing well (An 1, mois 3. ) [Tour X - Terminé] EmptyDim 15 Jan - 18:53

- Dis-moi, mère, as-tu perdu un enfant, un époux et un père à mon âge ?, lui demandais-je, avec amertume. ON NE M’AUTORISE PAS LE DEUIL ! De quel deuil me parles-tu, exactement ? , finis-je par dire, ou plutôt, par éclater.

J’ai perdu un père, il y a quelques années. Je n’ai pas eu le droit d’en faire proprement le deuil. On m’a couronné immédiatement comme nouveau Roi du Val et de la Montagne, m’assénant cette inlassable litanie que je suis encore trop jeune pour prendre les rênes du pouvoir et que je dois me fier à la régence de la Reine et du Conseil du Faucon.

J’ai perdu une épouse, et un enfant à naître. A nouveau, on veut m’ôter ce droit de faire un deuil convenablement. Je ne suis plus un roi fantoche, mais un souverain attendu par ses sujets. Là, la litanie est qu’une tête couronnée ne peut pas se permettre d’être terrassé par ses émotions, qu’il n’est que la parole d’une entité intangible que l’on nomme Royaume.

- Lorsque père est mort, j’ai été couronné roi. Là où les fils pleurent leur père ou soutiennent leur mère, j’ai eu à garder la tête froide et t’écouter toutes mes nouvelles et futures obligations en tant que roi de façace, lui rappelais-je. Aujourd’hui, c’est une épouse que j’ai perdu. Celle que j’ai aimé durant quatre années, dont trois années que j’ai eu à l’attendre ! Celle qui m’a fait haïr cette courtisane qu’on m’a imposé, celle qui m’a rendu aveugle à toutes les autres femmes. Une femme que j’ai suffisamment aimé pour faire face à toi et à la Reine Jordane, à vous implorer de changer l’entente maritale entre nos deux maisons. Tu as accepté, parce que tu savais exactement ce dont j’aurais été capable pour l’avoir. Ou ce dont je serais capable pour ne pas l’avoir eu.

Pour Nymeria, j’aurais été capable de ruiner le royaume, d’abandonner la couronne – voire mon Royaume bien-aimé –, ou de simplement frapper aux portes de l’Ouest pour l’arracher du Roc. Je n’aurais pas supporté, longtemps, l’idée qu’elle se marie à un autre, l’aime – ou se fasse malmener – ou porte son enfant.

- Alors, je dis non à tes demandes, à celles de mon frère, à celles de mon oncle, à celles de mes amis et à celles de mes sujets. Non à cette fichue couronne dont je ne suis qu’un roi sans pouvoir et sans voix. Non à écourter mon deuil pour la nécessité du Royaume. Le Val pourra continuer sans moi jusqu’à ce que je décide qu’il est temps que je dirige, ou que je me sente apte à diriger.

Je ne mens pas. Les troubles entre le Val et le Nord ont été causés par bien des raisons. D’une part, l’entente initiale a été conclue entre mère et Torrhen sans avoir avisé ou consulté le conseil du Faucon, ou moi-même. D’autre part, le conseil du Faucon a décidé d’apporter sa propre voix sans me consulter, ou consulter mère, en amont. En somme, chacun pense avoir raison et je ne suis qu’une voix optionnelle. Une situation qui a agacé tant ma personne, que Nymeria, mais une situation qui veut déjà tout dire.

Le Val peut survivre sans moi, encore quelques mois.

- Je veux être seul. Est-ce trop demandé ?


     

Maison Arryn
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Ronnel Arryn
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You made a wish and then you lost it down the wishing well


« The marks humans leave are too often scars.» John Green

Sharra était autant inquiète pour son fils que le royaume. Ne pas avoir ne serait-ce que croiser l’ombre de son fils ces derniers jours provoquait chez elle des frissons d'inquiétude et même des cauchemars. Alors tant par amour que par raison, la reine-mère se rendait dans la pièce où s’était isolé Ronnel pour lui faire face en ayant conscience des risques entrepris. Peut-être même avait-elle déjà anticipé un certain nombre de ses réactions toutefois, la fureur de ses paroles ne manquèrent pas d’égratigner quelque peu la valoise, à l’instar d’une branche trop pernicieuse en forêt à laquelle on n’aurait pas assez pris garde. Malgré la puissance de ces mots, la naguère Corbray ne dit rien. Se contentant de plisser ses yeux, verrouillant son regard sur son fils. Si elle n’avait que ça à faire, prendre sa colère, alors elle le ferait à contrecœur. Cela serait un début pour le ramener sur le chemin de la raison, un moindre sacrifice pour un avenir meilleur. Les souverains n’avaient d’ordinaire pas le droit de laisser éclater leurs émotions au grand jour, au risque de créer un impair. C’était du moins ainsi que la fleur du Val observait les choses. Alors qu’il le fasse librement, en privé, cela ferait peut-être office d’un début de catharsis même si l’ancienne régente n’en était pas certaine. Preuve de son amour immodéré à l’égard de son enfant.

Les reproches ne tardèrent pas à fuser violemment et le jeune roi n’hésitait pas à excaver de douloureux souvenirs du passé que Sharra aurait préféré ne pas percevoir de nouveau. Il s’en prenait au monde entier ne manquant pas d’égratigner sa principale interlocutrice invoquant certains de ses errements ou les devoirs qu’elle lui avait imposés en prenant la régence. Ses propos étaient désormais bien plus abrasifs toutefois, pour l’heure, s’il agaçait la reine-douairière, elle n’en montrait rien, se contentant froidement d’écouter son chérubin hurlait à l’injustice et reniant toutes ses responsabilités. Et il souhaitait être monarque ? Cela promettait. Pourtant encore, face à ses diatribes, elle se taisait, se contenant afin de bien saisir chacun des reproches que pouvait lui faire son propre sang et de trouver juste mesure aux propos qu’elle allait devoir expliciter. Il était déjà évident qu’elle le heurterait en retour, bien malgré elle, l’idée même de vengeance sur ses propos ne lui effleurant pas l’esprit. Toutefois certaines vérités devaient être dites et justifiées. Sans surprise aucune, Ronnel refusa les demandes de sa mère, faisant étalage d’un caprice de plus. Toutefois, sa curiosité fut piquée au vif lorsque son aîné parla des demandes du cadet : Jonos. Il déclarait futilement et ultimement vouloir être seul.

Elle inspira lentement, continuant à garder ce visage aux traits angéliques neutres. Bien loin d’être furieuse, bien que blessée, Sharra prit parole « Mon coeur… » Et si Ronnel était censé, il savait que lorsque cela commençait ainsi, ce n’était pas forcément de bon augure. « Crois-tu que je n’ai pas conscience de la dureté de ce que tu vis ? Je ne rentrerai pas dans ton petit jeu de savoir qui a perdu le plus aussi jeune. » Il était des souvenirs du passé qui devaient rester sous clefs. « Je ne saurais comprendre l’intégralité de tes peines, et même si je le souhaitais, je ne le pourrais pas. J’en suis désolée, sincèrement Ronnel. » Son regard se baissa temporairement sur sa robe qui avait quelques plis qu’elle chassa rapidement. « Personne ne voulait la mort de Nymeria, cependant le privilège d’être roi peut être un poison. Le devoir prend le pas sur le reste. Tu râles que je ne t’ai pas laissé faire le deuil de ton père. Crois-tu que j’ai eu cette chance là moi ? Lorsqu’il a fallu tout reprendre après que l’armée du Val ait été presque réduite à néant ?  » Elle se leva pour se rapprocher de lui.

« Dis-moi Ronnel. As-tu seulement songé à t’imposer auprès du conseil du Faucon, de la noblesse valoise ou encore de ta mère, puisque visiblement je suis un problème. Tu en as le pouvoir et je suis toujours à ton écoute mon fils. Jamais je n’ai voulu être étouffante ou t’empêcher de régner à ta convenance. Tout ce que je souhaitais c’était protéger ton frère et toi d’un conseil de régence qui aurait été imposé si je n’avais pas été là. » Et il devait comprendre une chose essentielle. « Contrairement aux joies des contes, on ne peut pas tout avoir, j’en suis navrée. Tu peux, comme tu le fanfaronnes, enfin prendre tes responsabilités, montrer au royaume de quoi tu es capable. Je suis même prête, si tu le souhaites, à abandonner tout rôle politique pour te soutenir. Alors là, tu sauras ce que c’est de ne pas faire un deuil, tu sauras le prix réel du pouvoir. Tu comprendras enfin ce que veut réellement dire la signification d’être roi. » Le ton de la valoise était monté crescendo, et si elle ne criait pas, sa voix était plus forte. « Il est facile d’hurler contre le monde quand on a peu de responsabilité, d’autant plus lorsque cela concerne le passé. Sauf que désormais tu en as, et ton peuple t’attend. Rien ne pourra avancer sans ton accord. Ta voix est inaudible ? Le conseil du faucon, et moi, attendons tes directives. Je ne bougerais pas d’ici tant que nous n’aurons pas trouver de solution ou alors il faudra que tu appelles tes gardes pour me dégager. Tu es roi de plein droit depuis quelques lunes seulement et déjà tu refuses tes responsabilités. » Elle se mettait à sa hauteur. « Dites-moi Majesté. Que souhaitez vous faire ? Des affaires internes et externes vous attendent et personne d’autre que vous ne peut les gérer. »




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MessageSujet: Re: You made a wish and then you lost it down the wishing well (An 1, mois 3. ) [Tour X - Terminé]   You made a wish and then you lost it down the wishing well (An 1, mois 3. ) [Tour X - Terminé] EmptyDim 12 Mar - 21:25

Mon cœur. Bien des fils associent ces deux mots à l’affection maternelle. Moi, je l’associe aux mauvaises nouvelles. Mon cœur, ton père est mort face au Roi Argilac et tu es Roi dorénavant d’un royaume ruiné, vaincu et endeuillé. Mon cœur, tu te marieras avec Megara Lannister, elle est ton ainée certes, mais elle est jolie et d’un bon caractère : elle sera une bonne reine du Val et de la Montagne. Mon cœur, le mestre s’inquiète de la grossesse de ton épouse, Nymeria : elle risque une fausse-couche. Mon cœur, ta bien-aimée n’a pas survécu à cette fausse-couche.

- Je suis las, de cette couronne et de ses devoirs !, répondis-je dès qu’elle fait référence à sa propre détresse.

Elle avait perdu un époux cher, s’était retrouvée face à des jeux de pouvoir considérables, et avait eu à se battre pour préserver le trône de ses fils. Je le sais, mais ma peine n’est pas atténuée pour autant. Certes, nous ne pouvons pas comparer nos situations respectives. Cependant, avait-elle aimé mon père comme j’avais aimé Nymeria ? Je ne saurais pas le dire, tant mes souvenirs sont flous sur les dernières années de leur mariage. La tension était palpable à quelques reprises, mais les raisons m’échappaient à cette époque-ci – et m’échappe encore.

- Tu me demandes de m’imposer à un conseil sur lequel toi-même a échoué à t’imposer. Dois-je te rappeler l’alliance avortée avec le Nord et Peyredragon ?, répliquais-je avec véhémence. Tu promets des ententes avec des souverains, sans m’avertir. Le conseil du Faucon brise ces promesses sans scrupule, sans m’avertir également, soulignais-je. La Maison Arryn s’est faite supplanter par son propre conseil, il est temps que toi et moi acceptons cette réalité.

Est-ce que je peux apporter une différence ? Assurément. Notre armée est petite, mais elle est disciplinée et formée. Je peux envisager des manœuvres, forcer certaines maisons à plier le genou et à renouveler leurs vœux de loyauté. Par contre, toutes ces actes s’accompliront dans le sang, la violence et la douleur. Suis-je prête à semer toute cette discorde au cœur de mes terres ? Nullement ! Aujourd’hui, je n’aspire qu’à la paix et au recueillement, et non aux jeux politiques, aux bains de sang et aux complots.

- Je n’ai pas la force de me lancer dans une croisade contre mes seigneurs, ni l’envie de défendre un futur qui ne m’inspire plus. Que les membres du conseil se complaisent dans leur assurance d’être les Rois du Val et de la Montagne. Ils ploieront tous, en temps et en heure, sous le poids de cette Couronne qu’ils veulent nous usurper, dis-je, sentant qu’une incohérence s’est glissée dans mon discours. Pourtant, je n’arrive pas à la déceler, à l’entendre ou à la voir. Elle m’échappe. Vous me fatiguez, tous. Je suis fatigué.

Je m’écroule sur ma chaise, et cache mon visage entre mes mains.

- Tu avais un futur à défendre, lorsque père est mort. Moi, qu’ai-je exactement ? . Je ne tarde pas à dégager mon visage, laissant entrevoir mes yeux bouffis. Par les Sept, il est hors de question que nous envisageons, ou que nous parlions d’un second mariage maintenant, et jusqu’à ce que j’en décide autrement. Il peut être question de mois, comme d’années. Tu veux entendre ma voix, tu veux connaitre une de mes décisions ? En voici une.


     

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You made a wish and then you lost it down the wishing well


« The marks humans leave are too often scars.» John Green

« Tu es las alors que ton règne vient à peine de débuter. Pourtant, tu râles que le conseil du faucon ou moi ne t’avons jamais donné assez de responsabilités. Ne trouves tu pas qu’il y a un tracas béant dans ce que tu me racontes là. » Le ton demeurait calme, maîtrisé. Cependant les jérémiades de son fils l'agaçaient. On ne pouvait pas tout avoir, ainsi était fait la vie et ce comportement capricieux, malgré le jeune âge de Ronnel, n’était pas pour la rassurer. Bien au contraire même, une anxiété grandissante naissait à ce sujet. La reine-douairière lui laissait le privilège et l’apanage des piaillements. Toutefois ses sourcils marquaient la colère grandissante qui bouillonnait en elle. Le fauconneau allait bien devoir affronter ses responsabilités un jour ou l’autre. Et puisqu’il souhaitait que cela soit maintenant, alors ce serait le cas. Le pouvoir était chose cynique et cruel, la fleur du Val le savait bien. Du mieux qu’elle avait pu, la naguère Corbray avait tenté de protéger ses enfants des ambitions de la noblesse et des autres tourments du pouvoir qui l’enchainaît jusque dans ses rêves, étouffant ses rêves et espoirs. Son fils lui parlait des événements avec Peyredragon et le Nord en disant que le conseil dominait la couronne. « Qu’il est aisé de mettre la faute sur autrui, jeune roi. Tu n’as rien fait pour intercéder à ce qui se déroulait et moi non plus. Nous, j’ai, en tant qu’Arryn, laissé faire. Libre à toi de penser ce que tu souhaites de ce conseil. Mais n’en vient pas à remettre en cause l’autorité que je peux avoir sur ces terres. » Sharra était piquée vive par la remarque. On lui prêtait toujours cette faiblesse de n’être qu’un pantin. Que son fils puisse songer à cela. La réalité était autre. La souveraine avait soufflé sur les braises ardentes et le conseil avait finalement joué son jeu.

La valoise ne réagissait nullement aux propos suivants qui ne sonnaient à ses oreilles que comme d’immatures lamentations d’un jeune garçon encore bien trop rêveur sur la réalité des enjeux de Westeros. Alors qu’il continuait sa diatribe sur le futur et tout le reste, encore une fois il blessait. Peut-être à dessein, difficile de dire pour la reine-douairière. « Un futur que tu es en train de ruiner. » tonna-t-elle après son élucubration sur le mariage. Son ton redevint plus calme mais aussi trancha que la glace hivernale des hauts monts. « Ce n’est certainement pas mon futur que j’ai défendu toutes ces années mais les vôtres. A toi et ton frère ! Et tu pleures parce que tu as perdu ta bien aimée et un héritier par un coup du destin. Bienvenue dans le monde réel avec toute sa tragédie. Soit déjà satisfait d’avoir le droit de faire un deuil. On ne me l’a pas accordé. » Elle s’approcha de son fils, avec ses mains lui prit les siennes et planta son regard hazel droit dans le sien. « C’est au roi de faire le premier mouvement pour que le peuple bouge. Et tu en es tout bonnement incapable alors que règne débute à peine. Et tu prétends vouloir gouverner. On t’attend tous et le monde ne va certainement pas arrêter de s’avancer car le roi a un chagrin d’amour. Et ne t’avises certainement plus d’aborder ton unique chagrin lorsque tu ne sais pas ce que penses les autres. » Elle lâchait les avants bras de son fils.

« Je t’impose le choix suivant Ronnel. Soit tu sors avant moi de cette pièce et tu vas mettre la couronne du val sur ton crâne. Soit je sors en première et je réclame la régence. » Ses pupilles sont arides, pourtant intérieurement, son cœur saignait, son âme se déchirait et sa conscience brûlait. Jamais, jamais elle ne se débarasserait de cette malédiction. Pardon Jehan.  



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MessageSujet: Re: You made a wish and then you lost it down the wishing well (An 1, mois 3. ) [Tour X - Terminé]   You made a wish and then you lost it down the wishing well (An 1, mois 3. ) [Tour X - Terminé] EmptyMer 3 Mai - 17:15

- Que sais-tu exactement de mon chagrin ? lui demandais-je froidement, la dardant d’un regard plein d’audace et de défi. Aucun chagrin n’est comparable, Mère. Tu as été la première à me l’enseigner. Tu ne sais rien de ce que je ressens, car tu n’as rien vécu de semblable. Tu es née et tu as grandi au sein des terres de la Maison Corbray sans cette pression constante et propre à la royauté. Tu as eu des parents durs, certes, mais aimants, et un frère protecteur. Ils t’ont accompagné longtemps, en t’aidant à surmonter maintes épreuves ! Et, puis, tu t’es mariée. Tu as aimé mon père. Et tu as eu deux enfants, que tu chéries plus que tout. Dès ton plus jeune âge, tu étais appelée comme la Belle du Val ! , commençais-je. Je ne nie pas la charge royale qui a été la tienne, et encore moins les sacrifices faits. Mais tu ne peux pas m’imposer davantage que le Monde m’en impose déjà. Tu ne peux pas tant que tu ne me comprends pas !

Là, je me relève, et dard un regard plein de défi.

- Un père arraché à seulement douze ans, une femme forcée d’être davantage une Reine qu’une mère, un frère que je ne reconnais plus, l’amour de ma vie arrachée subitement … Que suis-je censé faire ? Ah ! Travailler pour le futur, mais quel futur exactement ? Il est mort en même temps que Nyméria ! , finis-je par beugler, incapable de contenir davantage toutes ces émotions qui bouillonnent en moi. Ce n’est pas la plus belle courtisane du Val, payée par tes soins, qui va m’apporter  un quelconque réconfort ou joie ! Et encore un fichu mariage ! C’est elle, et uniquement elle, que je désirais sur ce trône et à mes cotés !

Je veux hurler. Frapper. Crier. Pleurer. Rager.
Mais il n’y a rien. Juste moi, et un foutu palais perché au sommet d’une Montagne.

L’Ultimatum est posé, enfin. Loin de m’effrayer, il me séduit. A cet instant, tout peut se terminer. Nulle responsabilité, nulle bataille, nul conflit, nulle plainte, nulle intrigue, nulle doléance …  En somme, une belle liberté à la clé ! Elle est étrange, cette liberté. Elle m’attire, autant qu’elle me rebute. Aussi loin que remonte mes souvenirs, mon existence n’a été que devoirs et couronne. Il n’a jamais été question de m’offrir un choix. Sauf que, hormis être un Roi, quel autre choix ai-je véritablement ? Cette méconnaissance de mes propres faiblesses et forces me désarçonnent. Si Nyméria avait été là, elle aurait eu une idée, à n’en point douter ! Aussitôt, cette question lancinante s’impose à moi : que vais-je faire sans elle ?

Le dépit me gagne. Encore. La colère retombe, et le calme est revenu. Pourtant, tout n’est plus que cendres glaciales et rêves et espoirs brisés en mille morceaux. Je sens que j’ai froissé, voire détruit, ce fort lien que je partageais avec ma mère. Je le sens se déliter au fur et à mesure que les secondes s’écoulent dans un silence bizarre et malaisant.

- Je n’ai plus gout à rien, ni à la Couronne, ni à cette liberté offerte, finis-je par dire, d’un ton tremblant et mal maitrisé. Les émotions sont encore trop fortes, et incontrôlées.

La décision est prise, et formulée à haute voix.

- Fais ce qui est nécessaire pour la Couronne, pour le Royaume.

Comme toujours.
Je me rassois dans mon fauteuil, prenant la tête entre les mains.
Qu’on me laisse seul.


     

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You made a wish and then you lost it down the wishing well


« The marks humans leave are too often scars.» John Green

Ses propos lacéraient le cœur de Sharra mais c’était là le tribut d’avoir si longtemps incarner un fanal de perfection. La fleur du Val ne montrait que rarement ses atermoiements et certainement pas à ses propres fils. Si d’ordinaire elle aurait été prompt à encaisser la verve de son imbécile d’épigone, elle manquait de peu de s’emporter. Sa voix devenait aussi froide que les morsures d’un blizzard pourtant une forme de réjouissance naissait au fond de son être : celle de ne jamais avoir donné l’impression de faillir. La fureur de Ronnel la renvoyait à ses propres contradictions. Pouvait-elle vraiment le comprendre ? S’étaient-ils vraiment compris un instant ? Impossible à dire mais l’image renvoyée signait bien la validité de cette hypothèse. Le monde s’effondrait et c’était encore à la même personne de faire le travail, comme un sempiternel refrain. N’y avait-il aucun homme Arryn capable d’avouer ses torts et faiblesses ? Ou bien n’était-ce là qu’une tentative de nier une culpabilité qui déjà rongeait la marâtre. Impossible à dire. Les tensions continuaient de croître et le fauconneau hurlait comme pour demander à se repaitre. Des visions antagonistes s’affrontaient.

« Tu n’es qu’un imbécile Ronnel. Ceux qui prétendent savoir sans connaître, ceux qui pensent maîtriser un sujet sans en connaître la profondeur finissent le plus souvent dans un ravin. » Son regard furieux laissait place à quelque chose de plus dépité et sa voix semblait se briser quelque peu.  « L’univers ne tourne pas autour de toi, mais le Val si. » Il tenait bien de son père, à l’abandonner quand elle avait le plus besoin des hommes de sa vie. La Reine-douairière posa son ultimatum et son fils se jeta dedans comme le ferait un rat sur un piège. Pitié. Elle aurait dû le prévoir… non plutôt, Sharra savait ce qu’elle avait fait. Non pas tant par magnanimité ou par désir d’aider les siens mais plutôt pour combler ses propres désirs, satisfaire son assuétude au pouvoir. « Cela sera fait selon vos bons désirs, mon roi.  » narrait-elle sur un ton ironique. « Je ne saurais que vous souhaitez néanmoins de rapidement reprendre vos esprits. Dès ce soir, la régence sera proclamée. » Et encore avait-elle le sot espoir que son sang l’empêche de faire ça.
« Agréable journée votre majesté. »

La future régente quitta la pièce fermant la porte sans violence avant de commencer à descendre les escaliers d’un pas lourd. Une marche après l’autre. Puis après seulement six marches, elle s’arrêta net, respira un coup, sentant une larme s’échapper de son oeil gauche pour couler sur sa joue. Sharra reprit ses esprits et continua, reprenant son sérieux, se remettant dans la posture de la femme d’état qu’elle eut toujours été. Chaque secousse provoquée par des pas bien trop lourds semblait lui esquinter son âme. Et finalement, après une dizaine de marches, ce fut le bruit d’un bref sanglot qui se fit entendre. Elle avait l’impression que ce dernier résonnait alors que probablement, celui-ci resta sourd à tous. Cependant, cette fois-ci elle ne s’arrêta nullement continuant sa route. Celle qui l’a conduirait dans un avenir bien sybillin et monstrueux. Pour l’heure, il n’était plus question de montrer la moindre faiblesse ou ne serait-ce que l’esquisse d’une faille.


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