It feels so scary, getting old (FB An 0 ) [Tour X - Terminé]

It feels so scary

getting old

Ça ne la dérangeait pas d'être fiancée.

Au contraire, elle idéalisait un tant soit peu le mariage et s'imaginait qu'il lui apporterait tout ce qui lui a toujours manqué. Quelqu'un qui la comprenne, notamment. Un tableau qui s'assombrit un peu avec le temps, et la réalité qu'elle a sous les yeux. Avoir aperçu son potentiel promis n'a en rien aidé. Les mines sont grises et fatiguées, éprouvées par les nouvelles qui viennent d'ailleurs et les concernent tous. Eira elle, ne peut s'empêcher de se trouver attristée que des actes aussi cruels soient constamment perpétrés. Rien d'autre. Une tête vide, comme dirait son père. Vide ou alors, noyée dans les larmes.

Et elle est toute seule, maintenant.

C'est ce qui l'énerve le plus, finalement. Pas qu'on essaie de lui trouver un mari, mais qu'on la tienne éloignée de tout ça. Comme si ça ne la concernait pas. Alors elle se retrouve seule, au milieu de couloirs trop sombres. Elle déteste ça. Elle s'imaginait le monde au-delà de Salvemer complètement différent et ne cesse d'être déçue de ce que les hommes savent construire. Les édifices sont grands, impressionnants, dépourvus d'âmes. Plein de fantômes.

Après avoir passé une bonne vingtaine de minutes l'oreille collée contre la lourde porte en bois, Eira renonce et finit par quitter les intérieurs du château. Il n'y a que ça qui puisse répondre à ses exigences, finalement, que ça de suffisamment vivant. Elle s'imaginait que tout serait plus simple une fois mariée mais tout ce qu'elle parvient à ressentir, c'est de la crainte. Elle a déjà perdu un fiancé dont elle ne savait rien et son mauvais pressentiment ne la quitte pas. Quelque chose ne tourne pas rond, elle ignore seulement quoi. Peut-être que sa grand-mère aurait su, elle. Elle ne l'a pas connu longtemps mais était assez vieille pour connaitre beaucoup de choses, elle lui parlait souvent lorsqu'elle était enfant. Et la vieille répondait des choses que la gamine ne comprenait pas.

Elle ne sait même pas pourquoi elle pense à ça.

Eira s'assoit à même le sol en soupirant et voit passer une petite silhouette dans l'ombre. Elle incline la tête. Lord Racin a plusieurs fils, le plus jeune lui a été présenté plus tôt dans la journée. Elle croit reconnaitre son profil.

- Hé. Sacha, c'est ça ?

Eira hausse un sourcil en le cherchant dans le paysage, si ça se trouve elle a rêvé.

- Est-ce que tu veux que je te raconte une histoire ?

Puisque c'est de loin ce qu'elle fait de mieux, affabuler. Se perdre dans la fiction pour éviter de penser à ce qu'il y a sous ses yeux, ce qui remue dans sa tête et perturbe son sommeil.

My mum and dad let me stay home, it drives you crazy getting old. This dream isn't feeling sweet, we're reeling through the midnight streets. And I've never felt more alone, it feels so scary getting old

Pando

A une époque, j’avais vraiment voulu impressionner mon père, qu’il soit fier de moi. J’avais fini par trouver une autre personne à impressionner et de qui me faire aimer : mon frère Lucas. Qui aujourd’hui devait rencontrer une demoiselle pour potentiellement se fiancer avec. Je la trouvais belle, du haut de mon jeune âge avec ses cheveux roux. Lucas m’avait taquiné en disant que j’avais dû avoir quelque chose avec les rousses… Parce que visiblement j’avais toujours eu une préférence pour les personnes carottes. J’avais haussé les épaules, mère n’avait rien dit, absente comme toujours. Elle était là, faisait son devoir, le minimum en réalité, puis retournait dans ses appartements. Lorsque je demandais à Lucas si elle avait toujours été comme ça, il préférait hausser les épaules, Oscar disait que c’était ma faute : mère aurait voulu une fille. Elle avait même une poupée qu’elle avait cousue pour cette fille qui était née garçon. Je ne me souvenais pas d’avoir eu rien qu’un geste d’affection de ma mère.

Et aujourd’hui, j’avais tenté de suivre mon frère et les adultes pour au moins rien qu’écouter la conversation… Mon père m’avait chassé, comme à son habitude, il n’aimait pas m’avoir à ses côtés. Lucas avait juste fait une petite grimace en me promettant qu’on ferait une balade à cheval plus tard tous les deux. J’étais sorti avant de me mettre à déambuler dans les couloirs, peu désireux d’obéir à mon père d’aller étudier. Je n’aimais pas rester en place, j’avais du mal… Et cela m’ennuyait au plus haut point. Alors je marchais, je ne tentais même pas d’aller voir mère, cela serait une perte de temps, je ne savais pas où j’allais, mais j’y allais d’un bon pas. Lucas me disait parfois que mes pieds choisissaient pour moi. Ce n’était pas faux… J’aimais cette idée.

Je m’arrêtais net quand j’entendis une voix m’appeler, je n’avais même pas fait attention à la silhouette assise à même le sol. Oh. La fiancée, ou presque, de Lucas ! Je pourrais lui tenir compagnie ! Lucas serait content ! Je m’inclinais poliment devant elle.

« Dame Eira. »

Une histoire ?

« Oh ! Avec joie ! Peut-être pas ici ! Venez nous avons un petit salon par ici. »

Je me sentais un peu gauche avec une aussi belle et élégante dame ! Mais je l’invitais malgré tout à me suivre vers le petit salon qui avait une jolie vue sur le paysage autour d’Herpivoie.

« Installez-vous ! Est-ce que vous voulez boire quelque chose ? »

Je tentais de toutes mes forces d’être poli et un bon hôte malgré mes dix ans.

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Ce qu'il est tout de même drôle de remarquer, c'est que cet enfant est sans doute plus mature qu'elle.

Rien de très étonnant à ça, Eira n'a jamais su comment exister correctement dans les cases faites pour elle. C'est pour ça qu'elle aime autant passer du temps avec les enfants. Ils ne se préoccupent de rien et lorsqu'ils le font, réussissent tout de même à abandonner les normes de politesse. Au bout d'un certain temps, souvent. Simplement pour profiter du moment tel qu'il se présente à eux, sans se soucier de quelle image ils renvoient, de ce qu'ils doivent faire et de ce que l'on peut bien penser d'eux. Elle sait aussi que beaucoup d'enfants sont amenés à grandir plus vite qu'ils ne le devraient.

- Oui, ça te plairait ?

Eira le regarde, largement attendrie par ce gamin qui a déjà l'air si préoccupé. Elle préfère souligner le fait que sa proposition l'intéresse plutôt que répondre à ses salutations. Il est absolument hors de question qu'elle donne un nom si solennel à un enfant d'environ dix ans, sans doute que ses propres principes à elle ne s'en remettraient pas.

- Très bien, je te suis alors.

Peut-être qu'il ne voulait pas que son père, ou son frère, le voit en train d'écouter les histoires de sa peut-être future belle-sœur folle ? Ou alors, c'était de son confort qu'il s'inquiétait. S'il savait. D'après son père (et à son grand désespoir), Eira n'a jamais cessé d'investir des endroits impossibles. Que ce soit des coins de la forteresse que personne ne connait, des morceaux de plage isolés ou simplement un carré d'herbe dans lequel elle s'allongeait, tous les moyens sont bons pour trouver des endroits inappropriés. Mais elle se fera au petit salon s'il le faut, y suit Sacha et y prend place sans même râler.

- Oh, eh bien...

Boire quelque chose ? Eira jette un coup d'œil autour d'elle. De l'alcool... surtout de l'alcool.

- Non merci, mais prends le temps de t'installer si tu le souhaites. Je ne suis pas pressée.

Non, elle n'a même rien à faire du tout. Tant qu'elle n'est pas estampillée vendue, elle devra rester là... et attendre.

- As-tu déjà entendu parler... des krakens ?

Eira hausse un sourcil, croise les bras, recule un peu dans son fauteuil. Il est plus que temps de passer aux choses sérieuses.

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Are you even real?
All I can do is trust in her. Late nights, I can see the lust in her. Acid rain is a first for her. Skies open up, share a cup with her. Cracking seals, guilty no appeal. Trip down the hill, strawberry fields. Are you even real? She said, "Tell me how you feel", are you even real? Are you even real? Well, maybe I should study my reflection. Best to know how I seem, I seem, I seem. I spend the day, dreaming of connection. Just to feel•• ALASKA (james blake)

Super cadeau de Lin, merci à elle:

J’adorais les histoires, vraiment, même si d’habitude ce n’était pas une dame qui m’en racontait ! Vraiment pas ! Mais c’était chouette malgré tout ! Je lui offris un grand sourire en passant une main dans mes cheveux courts. Ma propre mère ne me racontait pas d’histoire. J’avais pas le souvenir qu’une fois que ma mère ait eut un geste d’affection envers moi.

« Beaucoup ! J’adore les histoires dame Eira ! »

Je l’entraînai dans les couloirs jusqu’à un petit salon au calme. Au moins elle, elle voulait bien passer du temps avec moi et me montrer un peu d’affection. Et elle n’était même pas de ma famille ! C’était un peu triste après tout… Je retiens un petit soupir avant de lui offrir un salon pour qu’elle puisse me raconter ce qu’elle voulait me raconter. Et elle ne voulait rien boire. Alors je me hissais sur le bord de la fenêtre, j’aimais bien être placé en hauteur, j’étais pas bien grand alors pour une fois je pouvais dominer un peu le monde. Enfin… je dominais pas vraiment ! Mais c’était autre chose. J’offris un sourire à la belle jeune femme.

« Des krakens ? »

Je n’étais pas féru d’héraldique, et je n’étais pas sûr qu’il y en ait… même dans les îles de fers ! Enfin, j’étais peut-être juste très nul ? C’était possible aussi ! Je remuais légèrement le nez en soufflant sur mes mèches en batailles.

« Non… Non cela ne me dit rien ! Kraken… on dirait que ça craque… c’est une créature des bois ? »

Avec les sons c’est à bien cela que cela me faisait penser. Après du haut de mon jeune âge je n’avais sûrement pas la science infuse ! Clairement pas ! Et là elle m’avait intrigué !

« Vous m’intriguiez ! Et maintenant vous avez toute mon attention ! »

Je battis légèrement des pieds comme un enfant alors que mes talons tapaient légèrement le mur.

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Pour une fois que quelqu'un était intéressé par ses histoires, elle n'allait certainement pas s'en plaindre. Un petit quelqu'un, certes, mais un quelqu'un quand même. Elle a toujours eu beaucoup de regrets de ne pas avoir de petit frère ou de petite sœur, la seule raison pour laquelle un remariage de son père lui paraissait être une bonne chose. Elle aurait aimé ne pas être aussi seule au milieu de tous ces esprits si sérieux et d'avoir quelqu'un avec qui rêver. Quoique, c'est vrai qu'il y avait sa grand-mère. C'est elle qui lui a raconté toutes ces histoires, elle lui permettait de s'évader un peu.

- Oui, d'énormes monstres terrifiants à tentacules qui peuplent... non pas les forêts mais tu n'étais pas loin, les mers ! Et puis particulièrement la mer Grelotte. De toute façon, c'est soit les mers, soit les forêts, tu sais. Il n'y a pas beaucoup de monstres dans les cités.

Et ceux qu'il y a, ils ont visage humain. Ce sont les pires, finalement. Elle retient le commentaire, qui ne servirait en rien son récit. Elle les aime interactifs d'ailleurs, c'est ainsi que faisait sa grand-mère et elle a toujours apprécié cette façon de faire. En vérité, elle a gardé jusqu'aux intonations de la vieille femme sans même s'en rendre compte.

- Ils sont immenses, peut-être cent pieds de haut, ont de grandes gueules circulaires dans lesquelles se cachent des milliers de petites dents acérées et de grandes tentacules. On dit que ces créatures étaient capable de détruire n'importe quel navire, peu importe sa taille, en quelques secondes.

Elle ne veut pas l'effrayer mais se dit que l'idée l'amusera davantage qu'elle ne l'angoissera. Trop lointaine peut-être. Du moins elle, elle trouvait ça amusant. Mais elle n'était pas tout à fait une enfant comme les autres.

- Mais ils sont aussi très intelligents, avec un grand cœur, ce pourquoi ils n'attaquent jamais sans raison.

Elle ne se souvenait pas de cette partie de l'histoire mais peu importe.

- On raconte qu'ils coopéraient avec les êtres humains avant qu'une tragédie se produise. Au moyen d'un instrument magique. As-tu une idée de ce que ça peut être ?

Le pire dans tout ça, c'est qu'elle s'amuse sûrement plus que Sacha.

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J’écarquillai un peu les yeux dès les premiers mots de la jeune femme. Voilà qui donnait envie ! Les mers ! Raison de plus pour ne pas aimer les fernés : ceux qui avaient survécu au kraken étaient encore plus terrifiants et… Je ne voulais même pas imaginer ce qu’ils devaient affronter. Quoi que si les Krakens pouvaient tous les manger ça serait beaucoup plus simple. Mais c’était autre chose. Mais pas beaucoup de monstres dans les cités. Moi j’en connaissais un de monstre et c’était mon père. Mais je n’étais pas sûr que c’était ça que voulait pas entendre ma peut-être future belle-sœur ! Non je n’allais pas lui dire. Alors je secouais doucement la tête.

« Les seuls monstres que je connais c’est des rats ici. »

Et mon père, mais à nouveau je tenais ma langue pour ne pas parler. Je battis à nouveau des pieds en continuant de l’écouter, les yeux écarquillés. C’était si gros que ça ?! Oh par les dieux, mais à part le poisson, et encore celui de rivière était meilleure, il n’y avait rien de bon dans la mer !

« Oh… je suis bien ravi d’avoir les deux pieds sur la terre ferme… »

Un grand cœur ?! Et intelligent qui n’attaquaient que ceux qui le méritaient ? Forcément que les fernés devaient être amis avec ce truc géant ! Je remuais le né. Qu’est-ce qui pouvait dompter quelque chose…

« Euh… Je dirais une corne ? Enfin un cor. Pour l’appeler des profondeurs ? Mais les Fernés étaient pas assez dangereux comme ça ? Ou alors il faudrait trouver un moyen d’avoir le cor avant eux… »

Si seulement quelqu’un pouvait savoir où il se trouvait avant… Cela serait très utile pour nous… Enfin de mon point de vue. J’observais la jeune fille aux cheveux roux. Elle était très belle en tout cas.

« En tout cas, ici vous trouverez un chevalier capable de pourfendre n’importe quel monstre pour les beaux yeux de sa dame. »

Lucas, ce grand homme calme et paisible. J’étais sûr qu’ils seraient un beau couple.

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Eira constate avec soulagement que Sacha est toujours réceptif à son histoire, sans doute qu'il est encore trop jeune pour douter de ce qu'elle raconte. Ce qui est une bonne chose.

- C'est vrai ? Tu as déjà réussi à en attraper ?

Eira regarde autour d'eux, le fief lui semblait plutôt sain mais elle sait à quel point les rongeurs savent se dissimuler entre les pierres froides. Elle a beaucoup de sympathie pour eux. Elle n'a jamais rien entendu de très positif à leur sujet mais ils survivent, peu importe les tentatives humaines pour les tuer. Et ils sont mignons. La remarque du garçon la fait sourire.

- C'est vrai qu'au moins ici, on est sûrs qu'aucun monstre immensément grand ne surgira sous nos pieds.

Elle hausse les épaules, la terre ferme a quelque chose de rassurant mais elle aussi sait que les véritables monstres ne sont pas sous l'eau. Elle ignore que Sacha ne le sait que trop bien.

- Oui ! Un cor, exactement. T'es très doué, tu pourrais sûrement raconter l'histoire à ma place.

Elle ne rebondit pas sur le reste, parce qu'elle se moque bien des fer-nés et de leurs maudites attaques que les Mallister sont censés arrêter. Et elle trouve ça un peu triste qu'un si jeune enfant s'en soucie plus qu'elle, songe déjà à l'avantage militaire que pourrait représenter un kraken apprivoisé au lieu de simplement... écouter cette foutue histoire à propos de ce foutu kraken. Ce que Sacha lui assure ensuite la laisse un peu confuse, elle réfléchit quelques secondes avant de répondre.

- Ah oui, tu crois ?

Se marier semble être la seule façon pour elle de s'échapper d'ici, des silences de sa famille et d'avoir une chance de construire son propre foyer. Mais elle ne sait pas si elle en a réellement envie. Si le mariage ne sera pas un carcan de plus, davantage de règles et de moins en moins de moyens de s'exprimer. Elle sait aussi qu'elle n'a jamais été la dame parfaite et ne sera probablement pas l'épouse parfaite non plus.

- Je ne sais pas si j'aimerais que l'on pourfende mes monstres à ma place. Tu ne penses pas qu'il est mieux de se débrouiller seul, parfois ?

Eira haussa un sourcil en demandant l'avis du garçon, toujours un peu amusée par cette conversation insolite avec le petit frère de son peut-être promis. Elle n'est pas sûre de vouloir qu'on lui impose quoi que ce soit et n'est pas sûre de vouloir imposer sa présence et ses maladresses à quelqu'un. Et pourtant, elle n'a pas vraiment le choix.

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Est-ce que j’avais déjà réussis à attraper des rats ? Non ! Jamais ! Même si je m’étais déjà entraîné ! Ils étaient vifs ces bestioles ! Quant à mes amis des rues… Je fis un petit haussement.

« Non, mais j’en connais qui les attrape comme vous des pommes ! »

Jojoris avait une capacité surprenante pour attraper les rats, leur tordre le cou et les enfiler sur une broche pour ensuite les faire griller. Ce n’était pas mauvais en réalité, fallait juste passer la petite nervosité et après c’était bon. Mais à nouveau, c’était autre chose. On allait donc parler de monstre. Si elle épousait mon frère, elle saurait que les monstres étaient aussi humains. J’étais presque sûr que c’était à cause de lui que ma mère était… ainsi. Mais c’était autre chose, je préférais ne rien dire, de toute manière, c’était que sur moi qu’il cognait le géniteur, pas sur les autres.

« Et non, pas de galeries secrète ou ce genre de chose ! Pas de monstre ! »

Est-ce que je racontais mieux les histoires ? Je haussais les épaules :

« Non, uniquement une question de chance ma dame. Mais je vous écouterais avec plaisir. Je crains ne pas savoir raconter d’histoire. »

Et je parlais un peu de Lucas avant de passer une main dans mes cheveux.

« Lucas est un pur chevalier. Il fera tout pour vous rendre honneur et heureuse. »

Se débrouiller seul ? Je la regardais de haut en bas et de bas en haut avant de hausser les épaules.

« Sans vouloir paraître peu aimable ma dame, vous ne savez pas manier une épée, et si je devais parier entre vous et le monstre, je pariais sur le monstre. Puis Lucas vous laisserez pas vous mettre en danger ! Puis à part les dornienne et les nordienne… les femmes ça combat pas je crois. »

Pour ce que j’en savais réellement… Même moi je savais pas assez me battre pour affronter un monstre. Mais une dame, ça allait pas au combat. Ça soignait, oui Mais ça allait pas beaucoup plus loin. Fin bon… J’avais en exemple que ma mère après tout ! Ce n’était pas forcément le meilleur exemple que j’avais !

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Il est trop mature pour son âge, sans doute. Comme la plupart des enfants en vérité, si bien que plus personne ne sait vraiment ce qui est normal ou non. Sacha est sérieux, peut-être plus qu'elle, elle ignore pourquoi. Sa violence à elle, c'était le silence. Un silence pesant, qui la suivait partout elle allait. C'est ce qui l'a obligé à créer un nouveau monde, dans lequel elle se sentait mieux. Elle s'est protégé comme ça.

- Ce n'est pas très dur de les attraper, il faut seulement un bon appât.

Les forteresses sont sombres et assez inhospitalières pour les rongeurs, qui ont faim. Elle n'a jamais été de ceux qui souhaitent manger tout ce qu'ils attrapent, mais les rats de Salvemer l'ont longtemps intrigué. Elle essayait d'en apprivoiser un, un moment. Sans grand succès. A croire que tous les animaux qu'elle aimerait domestiquer ne le veulent jamais. Elle acquiesce en souriant lorsqu'il lui dit qu'il n'y a pas de monstre ici, elle espère qu'il dit vrai.

- Oh, ça s'apprend tu sais. Qu'est-ce qu'il t'enseigne, ton précepteur ?

Sûrement des choses ennuyantes, le sien ne savait faire que ça. C'est sa grand-mère qui lui a tout appris, même si son père aurait sûrement préféré qu'elle passe plus de temps à essayer de faire des choses sérieuses plutôt qu'à apprendre à raconter des histoires. Il n'est jamais content, de toute façon. Jamais. La façon dont Sacha parle de son frère fait sourire Eira, ils ont l'air proches. Ou du moins, Sacha a l'air admiratif de son ainé, ce qui ne peut être qu'un bon signe dans son cas.

- Ah oui ? Et qu'est ce que c'est, un pur chevalier ?

Elle n'y connait pas grand-chose en la matière, ne parle que rarement à ses frères et n'a pas eu l'occasion d'être témoin de beaucoup d'actes chevaleresques. En vérité, elle a toujours été particulièrement dubitative vis à vis des serments sur l'honneur, des grandes promesses et du peu d'actes concrets qui s'en suivent. La réaction de Sacha a son rêve d'indépendance la fait également sourire, le combat, évidemment. C'est donc ça qu'on apprend aux petits garçons. Elle n'a pas de quoi jouer l'étonnée.

- Je crois qu'il y a beaucoup de choses qu'une épée ne peut éloigner. Et beaucoup d'autres qu'elle ne peut protéger. Et moi, j'aimerais seulement...

Eira marque une pause, parce qu'elle n'est finalement sûre de rien. Pas même de ça.

- Ne pas être complètement dépendante de quelqu'un. Je crois.

Elle hausse les épaules, c'est assez effrayant de s'unir à quelqu'un pour toujours. Sur tous les plans.

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J’étais jeune, mais pas stupide sur la dureté du monde, et aussi celle de la main de mon père sur ma joue ou de sa ceinture sur mon dos. J’avais un père absolument adorable. Sans parler de tous les coups fourrés de mes autres frères. À part Lucas, tous les autres étaient des enfoirés finis. Et je savais ce que je disais et pourquoi je le disais… Même si j’aimerais toujours tenter d’impressionner mon père, mais surtout Lucas pour espérer avoir ma place dans cette famille. Quant à parler des rats… Appât… Les rats étaient plus intelligents que certains humains parfois…

« Je n’ai jamais réussi pour ma part ! »

J’avais trop peur des morsures ! Mais parce que j’avais entendu plein d’histoires autour de cela et en parlant d’histoire… je n’avais jamais appris à en raconter. Et clairement ce n’était pas ma mère qui m’en raconterait ! Elle était… absente de ma vie de sa propre vie depuis longtemps. Elle était là, elle faisait la conversation, faisait son devoir parfaitement bien… Mais derrière, il n’y avait plus rien. Qu’est-ce que le précepteur était censé m’enseigner ?

« Aucune idée. Je me sauve trop régulièrement pour vraiment savoir ce qu’il veut m’apprendre. À part la géographie, l’histoire… Je m’ennuie… »

J’aimais bouger moi ! Mais bon, quand on me traînait de force devant le précepteur, j’apprenais des choses… de gré ou de force. Plus souvent de force qu’autre chose. Mais ce n’était presque qu’un détail. J’imaginais que tous les enfants étaient plus ou moins comme moi. Un pur chevalier ?

« Quelqu’un qui admet ses erreurs et qui tente toujours de les réparer, c’est bien plus difficile qu’il n’y paraît. Et qui essaie de faire le bien tout autour de lui. Je pense que c’est ça. Ah et qui a assez de fierté pour ne pas se laisser insulter, mais pas trop pour se montrer inutilement insulté. »

Mon frère en somme. Mais c’était bientôt son fiancé, alors… Alors je lui posais des questions à mon tour pour mieux la connaître et savoir ce qu’elle voulait… Elle voulait être libre. Mais c’était sûr qu’une épée ne pouvait pas tout résoudre. Mais elle pouvait résoudre beaucoup de chose quand même.

« Personne n’aime être dépendant… Mais je comprends ce que vous voulez dire… En plus vous êtes une femme alors… on doit toujours vous dire que vous dépendrez toujours des autres. »

enfin… je crois ?

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Elle non plus, elle ne devrait pas savoir comment attraper les rats. Sans doute.

- Tu as encore le temps d'apprendre. Ce sont de très bons compagnons de jeu une fois apprivoisés.

Vecteurs de maladie, aussi. Il parait. Elle était très souvent malade enfant, sans doute que passer son temps à essayer de communiquer avec les rats n'a pas aidé. Mais à ce moment précis, elle n'y pense pas. Sacha ne doit pas avoir plus de dix ans, à cet âge-là, les hommes n'ont pas encore appris à se montrer moralisateurs. Quant à la question de ses enseignements...

- Ah, ça... sans doute que je ne devrais pas te le dire, mais je te comprends.

Elle faisait la même chose, à vrai dire. Ce qui explique ses lacunes, et ses silences lorsqu'on lui demande son avis sur un sujet ou l'autre. Dans un monde parfait, elle pourrait simplement répliquer que ça ne l'intéresse pas, supposément. Pourtant curieuse du monde, sans doute que ce sont les méthodes d'enseignement qui ne lui conviennent pas. Personne ne s'en est jamais soucié, on s'est contenté de la ranger dans la case des Lady déficientes à tête vide et Eira ne s'en est jamais trop plaint. Au moins, on la laisse tranquille la plupart du temps.

- Si c'est bien ça être un pur chevalier, alors j'imagine que je dois me montrer rassurée. Merci.

Eira sourit au gamin, et passe rapidement sa main dans ses cheveux pour les ébouriffer. Ce n'est pas très correct, mais il est vraiment mignon. Et puis après tout, si les discussions sérieuses des adultes sérieux aboutissent, ils feront bientôt partie de la même famille. Elle n'est pas rassurée, pourtant. Si elle n'a que peu d'instruction, Eira a la chance de pouvoir compter sur un instinct solide. Et elle ne pourra pas s'estimer chanceuse tant qu'elle ne l'aura pas vu, ce fameux chevalier.

- Hum, légèrement, oui.

Tout le temps, en vérité. La rousse soupire, elle n'a pas envie de se plaindre mais n'a aucune raison de le contredire.

- Et toi ? Tu ne te sens pas étouffé parfois ?

Qu'elle demande, en jouant avec le tissu un peu effiloché de sa robe. Après tout, autant en profiter pour savoir si elle est le seul poisson du banc à suffoquer hors de l'eau.

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Avoir des rats en compagnon de jeux ? Peut-être qu’on pouvait considérer mes amis des rues comme des rats pour certains. Pas pour moi. C’était des compagnons solides, joyeux et qui aimaient autant l’autorité que moi : c’est-à-dire pas du tout ! Mais c’était autre chose après tout. De toute manière avec mon père, il n’y avait jamais rien d’assez bien pour lui ! Je ne faisais jamais assez bien ou comme il faut.

« Peut-être quand je prendrais le temps, cela pourra être amusant. »

Quant aux leçons du mestre… Je préférais les fuir pour apprendre des tas d’autres choses avec des tas d’autres gens. Ou comment se prendre une volée de coups par mon père… Mais c’était autre chose. De toute manière, il avait toujours une bonne excuse pour me mettre une claque ou un coup de ceinture. Mais c’était autre chose… ne pas trop y penser. Mais le mestre devait galoper pour m’avoir dans sa classe.

« Je n’aime pas rester assis dans un coin ! Même pour étudier. Je préfère courir. »

Et elle me demanda ce que c’était un vrai chevalier et j’essayais de le définir comme moi je l’imaginais de mon mieux. C’était pas facile de définir un vrai chevalier… Je remuais le nez avant de le définir de mon mieux. Elle en semblait satisfaite après tout. Lucas était quelqu’un de bien après tout. C’était bien le seul à prendre un peu soin de moi ! J’inclinai la tête.

« Lucas ne vous fera jamais de mal. C’est le meilleur de mes frères. »

Le pire était Daenar, l’écuyer de père… C’était une brute sans cœur. Hoster était d’un simple mépris « doux » avec moi, Oscar suivait juste le mouvement. Je l’écoutai parler avant de me hisser sur le bord de la fenêtre et de remonter un genou contre ma poitrine.

« Vous êtes une femme. Je suis un cinquième fils obscur… J’ai du mal à obéir à mon père… Ici j’étouffe. Vous avez vu mes frères ! Chacun à sa place. Lucas est le préféré de mon père, mais chacun à son rôle. Même ma mère ! Même si… elle est absente un peu. Moi je suis de trop. Alors si j’étouffe ici, mais bon… au moins vous avec un mariage vous allez pouvoir sortir… Moi, je suis coincé ici plus ou moins jusqu’à ma mort. »

Enfin, quand Lucas sera seigneur ça changerait.

It feels so scary

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L'idée d'attraper des rats ne semble pas rebuter le jeune homme, ce qui rend Eira ravie. Plutôt habituée à provoquer des réactions variant entre le dégout et l'étonnement, sa curiosité est un changement plus qu'apprécié. Peut-être pas une bonne idée, cela dit, bien qu'elle n'ait jamais cru les rumeurs selon lesquelles les rats répandraient des maladies. Elle est persuadée que ce sont des mensonges créés par les humains pour rendre ces attachants rongeurs effrayants, alors qu'ils n'y que les humains d'effrayants. Selon sa propre expertise, du moins.

- Oh moi aussi, tu peux me croire.

La rousse acquiesce longuement en se remémorant toutes sortes de souvenirs agréables qui n'ont rien de semblable à une leçon avec un précepteur. Elle rentrait souvent les genoux amochés et les vêtements crottés, ce qui ne manquait pas de faire hurler sa sœur. Depuis, elle a appris à cacher les traces de ses escapades. Et donc à faire une lessive. Il n'empêche que sa complicité avec le jeune frère de son peut-être promis confirme ce qu'elle pensait : elle n'est bonne qu'à communiquer avec les enfants. D'ailleurs, le commentaire de Sacha l'extirpe de ses souvenirs et l'intrigue quelque peu.

- Pourquoi ? Les autres ne sont pas gentils ?

Si Sacha a fait un classement, alors sans doute qu'il lui vaut mieux le connaître. Après tout, si elle s'apprête à rejoindre cette famille, Eira suppose qu'il est préférable d'en savoir un peu plus sur ses membres. Et le récit que lui en fait le gamin ne lui plait pas du tout.

- Hé, t'en fais pas d'accord. On finit tous par trouver nos places, je crois. Ça prend seulement du temps des fois. Et tu verras peut-être le monde un jour, c'est même une certitude. Il est beaucoup trop incertain pour qu'on ne soit pas un peu bousculé, tu ne crois pas ?

Eira lui sourit, essaie de remonter un peu le moral du garçon, et de croire en ce qu'elle dit. En vérité, elle ne sait pas grand chose du monde et de ce qui lui arrive. Elle ne sait pas non plus ce qu'il adviendra d'eux dans cinq ans, dix ans. Mais elle a un bon pressentiment.

- Et puis si j'épouse ton frère, au moins on sera coincés ici ensemble.

Elle hausse les épaules, ça fait toujours quelques histoires à raconter. L'âge du cadet des Racin lui échappe, mais s'il a environ dix ans comme elle le pense, il devrait prêter attention à ses idioties pour au moins trois ans encore.

My mum and dad let me stay home, it drives you crazy getting old. This dream isn't feeling sweet, we're reeling through the midnight streets. And I've never felt more alone, it feels so scary getting old

Pando

Are you even real?
All I can do is trust in her. Late nights, I can see the lust in her. Acid rain is a first for her. Skies open up, share a cup with her. Cracking seals, guilty no appeal. Trip down the hill, strawberry fields. Are you even real? She said, "Tell me how you feel", are you even real? Are you even real? Well, maybe I should study my reflection. Best to know how I seem, I seem, I seem. I spend the day, dreaming of connection. Just to feel•• ALASKA (james blake)

Super cadeau de Lin, merci à elle:

Visiblement aucun de nous ne tenait vraiment en place. J’eus un sourire amusé en remuant légèrement le nez. C’était si agréable de courir, se sauver, explorer le monde à ma manière et pas dans les livres… Je me frottai un peu le nez.

« On apprend mieux par notre propre expérience que dans les livres… Puis le monde n’est pas dans leurs livres. »

Qu’est-ce que je pouvais dire sur mes autres frères ? C’était compliqué après tout. Je ne voulais pas… ni l’inquiéter, ni la faire fuir après tout. Je finis par hausser les épaules avec un air dégagé.

« Disons que je m’entends bien mieux avec Lucas qu’avec les autres. Et que Lucas… C’est celui qui joue le plus avec moi. »

J’eus un rire amusé, ce n’était pas vrai… Lucas était en réalité le seul qui était véritablement gentil avec moi et qui prenait soin de moi tous les jours. Il me montrait vraiment ce que c’était la vie et les bons côtés de la famille… Parce que le reste… Ce n’était pas une vraie famille que j’avais ! Mais c’était autre chose. Et ici j’étais coincé, je serais toujours là à me faire rabrouer, repousser par Daenar, Oscar… Tous les autres. Je souris à sa remarque sans rien dire pendant une seconde. Avant de rire.

« Peut-être que je serais écuyer de quelqu’un. Loin d’ici ! J’aimerais bien. »

J’eus un rire avant de hocher la tête :

« Si c’est le cas au moins nous pourrions nous raconter mutuellement des histoires et s’échapper ensemble des choses ennuyantes ! »

Tu parles Sacha… Ce n’est pas sa présence qui empêchera son père de te rouer de coups parce qu’il aura décidé que tu devais être corrigé et Lucas ne serait pas là pour s’occuper de toi. Elle passerait tout son temps avec ta mère… Je baissai les yeux sur mes mains un instant.

« Ça serait chouette. Puis… Lucas serait vraiment heureux à vos côtés je pense. »

Vraiment ? Peut-être pas. Je ne savais pas. Lucas était un homme tranquille après tout.

It feels so scary

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Eira approuve, secoue la tête par l'affirmative, parfaitement en accord avec cette idée. Ce n'est pas tout à fait la raison qui l'a poussé à prendre la fuite si souvent face aux livres d'histoire, mais ne se reconnaitre en rien dans les savoirs que l'on tentait de lui inculquer n'a visiblement pas aidé.

- Ça, c'est tout à fait vrai.

Les livres occultent beaucoup d'informations, celles qui y figurent ne sont pas non plus toujours exactes. Quoi qu'il en soit, Eira préfère se servir de son imagination pour inventer ses propres histoires. Et écouter. C'est toujours beaucoup plus simple d'écouter que de lire de gros bouquins ennuyants. Elle acquiesce à nouveau, pensive, en essayant de glaner quelques informations sur son futur fiancé. S'il joue avec son frère, et que ce dernier l'apprécie, alors il ne doit pas être si terrible que ça. Ce qui la rassure, au moins un peu.

- Merci pour ces informations gratuites, cher petit Lord. Elles me sont très utiles.

Sauf qu'elle n'a pas vraiment obtenu de réponse à sa question originelle, partira seulement du principe que les autres ne sont pas méchants, simplement un peu plus négligents.

- Tu pourras être tout ce que tu veux, à l'avenir.

Elle n'est pas sûre de ce qu'elle avance, des barrières se dresseront toujours sur son chemin, même si devenir écuyer semble être un projet tout à fait réalisable. Mais elle se dit aussi qu'être un jeune homme est ce qu'il y a de plus avantageux, dans leur monde. Elle se trompe peut-être, a la fâcheuse tendance à envier tout ce qui s'éloigne de sa réalité. D'ici là, Sacha semble enthousiaste à l'idée qu'elle rejoigne sa famille, ce qui la rend plus joyeuse d'avoir peut-être l'opportunité de le faire.

- Oui, nous serons moins seuls, c'est sûr.

Et après tout, elle aurait tant aimé avoir un petit frère.

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Pando

Are you even real?
All I can do is trust in her. Late nights, I can see the lust in her. Acid rain is a first for her. Skies open up, share a cup with her. Cracking seals, guilty no appeal. Trip down the hill, strawberry fields. Are you even real? She said, "Tell me how you feel", are you even real? Are you even real? Well, maybe I should study my reflection. Best to know how I seem, I seem, I seem. I spend the day, dreaming of connection. Just to feel•• ALASKA (james blake)

Super cadeau de Lin, merci à elle:

Visiblement, elle était d’accord avec moi : l’important n’était pas dans les livres ! Mais bien dehors. J’aimais cela. Vivre à l’extérieur, découvrir par moi-même et tout cela… Mais c’était autre chose. Je passais une petite main sur mon visage. Je lui offris un sourire amusé en me frottant le nez. Et j’entrepris de lui parler un peu de Lucas et de répondre au mieux à ses questions. Petit lord…

« Ne dites pas ça devant mon père ! Mais merci. »

J’inclinai la tête à sa remarque. Mais je voulais être écuyer. Je voulais être chevalier, être celui qui défendrait la veuve et l’orphelin, qui ne laisserait pas le mal s’étendre tout autour de moi. J’avais encore cette imagination d’enfant encore un peu. Peut-être parce que je voyais aussi la vie des gamins des rues et tout cela. Mais c’était tout à fait autre chose. Mais l’avoir dans la famille cela serait drôlement chouette. Au moins elle pourrait me raconter tous les jours des histoires.

« Cela serait chouette. »

On frappa à la porte qui s’ouvrit sur Lucas, il offrit un sourire à la jeune femme en s’inclinant devant elle.

« Dame Eira, je suis heureux de vous voir. »

Il s’approcha pour lui faire un poli baise main avant de me faire signe.

« Je vous enlève Sacha avec qui je dois aller m’entraîner. Tu es prêt petit gnome ? »

J’eus un sourire en bondissant sur mes pieds comme un cabri. Son surnom ne me dérangeait pas, je l’aimais bien même. Je m’approchais à grands pas de lui avant de faire mine de lui donner un coup de poing. Il attrapa ma main avec un rire pour me tirer à lui et m’ébouriffer les cheveux avec douceur.

« J’espère que t’es prêt à transpirer !
- Ouais ! »

Il me lâcha et je m’inclinai devant dame Eira.

« Je me dois d’aller m’entraîner dame Eira. C’était un plaisir de discuter avec vous. J’espère avoir l’occasion de recommencer bientôt ! »

Lucas haussa un sourcil avant de s’incliner devant dame Eira :

« J’espère avoir l’occasion de discuter avec vous encore un peu dame Eira. Votre compagnie m’est fort agréable. »

Lucas semblait déjà amoureux.

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