Les pas d’Oranne Whent se firent soudainement plus lent alors que cette dernière se frottait les yeux. La conseillère impériale était victime ces jours-ci d’une profonde fatigue à la fois du corps et de l’esprit, affligée ces dernières nuits d’angoisses terribles qui l’empêchaient de trouver le repos. Si cette dernière était habituée aux nuits courtes et aux journées bien remplies, l’accablement dont elle souffrait en cet instant était inhabituel. Ainsi, alors qu’elle traversait les ruines fumantes de la cité d’Herpivoie en compagnie d’un jeune garçon qui lui servait de scribe, cette dernière dut un instant s’arrêter et s’appuyer contre un mur tenant encore debout afin de reprendre son souffle.

« Souhaitez-vous vous reposer un instant Lady Whent ? Vous semblez pâle… » S’inquiéta le jeune scribe, offrant même son bras à la Lady pour l’empêcher de chuter au milieu des décombres.

Mais Lady Whent fit un signe évasif de la main au jeune garçon pour lui signaler que son aide n’était pas nécessaire, sans perdre même le temps en politesse de le remercier pour cette attention. L’abattement dont elle souffrait avait achevé de réduire à néant le peu de forme qu’elle essayait d’habitude de mettre dans les discussions mais, après tout, le garçon était à force de la côtoyer habituée à la froideur de cette dernière. Simplement, Lady Whent essuya la sueur qui couvrait son front et repris son chemin à travers les ruelles de la cité en ruine. Bien qu’accablée autant de corps que d’esprit, cette dernière avait aujourd’hui une mission de la plus haute importance à remplir pour l’empire et ne pouvait se permettre de se montrer faible face à son empereur. Dépêchée à Herpivoie par ce dernier avec d’autres membres de son conseil personnel tel que Lady Omble, il l’avait chargé de tirer l’inventaire des pertes pour établir le budget nécessaire à la reconstruction de la cité. Si elle n’avait pas encore fini de dresser l’étendu des dégâts, il était évident que la chute d’une demeure aussi importante pour l’empire serait une menace pour son budget.

Ainsi pénétrant dans une demeure en ruine, Lady Whent fut rejointe en ce lieu par l’empereur et se redressa immédiatement de tout son être avant de le saluer comme il était convenable.

« Willis, veux-tu bien m’attendre dehors. »

Sachant sa présence de trop, le garçon s’inclina avec hâte et s’éloigna du bâtiment d’assez de pas pour les laisser discuter à leur aise. Ainsi tranquille, Lady Whent se tourna vers son empereur et lui trouva l’apparence aussi fatiguée que l’était sûrement la sienne, affligé sûrement par cette récente bataille perdue.

« Un tiers mon seigneur, je vous ferais parvenir au plus vite la somme qui me semble nécessaire pour la reconstruction de la cité. »

Les mains dans le dos, toujours une femme droite.

« Mais les pertes humaines sont limitées pour l’empire, bénis soient le seigneur Goldwyne et ses hommes. »

Si aucun sourire n’accompagnait ses mots, ils se voulaient tout de même de réconforts. Car si Lady Whent était conseillère auprès de l’empereur concernant toutes les économies du royaume, elle savait aussi que ces choses là ne pouvaient jamais passer avant les vies humaines.

« Je crains cependant pour les stocks de vivres de l’empire seigneur… » Elle fut cependant obligée de nuancer. « L’importance d’Herpivoie dans les réserves de blé comme de maraichage ne peut être négligé et si les premières récoltes qui avaient été sauvées avant la bataille nous permettrons de nourrir quelques temps encore nos soldats, l’absence de hommes dans les champs risque de vite être ressentis dans nos réserves. Qui se tiendra dans les champs lorsque les hommes reconstruiront la cité ? »

Mais son apparence se fit soudainement bien plus distance alors que l’empereur évoquait les faits qui s’étaient déroulées lors de la prise de Fort-Darion par ce capitaine dont même le nom m’était à présent insupportable. C’était l’empereur qui avait alors demandé à Lady Whent de se rendre dans cette cité qui portait encore alors le nom de Salains, afin de négocier le ralliement de cette dernière à la couronne royale. C’était durant cette quête que Lady Whent s’était retrouvée prise au piège dans la cité encerclée par les forces de fer-nés, ne pouvant qu’observer impuissamment l’entrée des ennemis à l’intérieur, l’entrée du capitaine Salfalaise dans la chambre où elle s’était réfugiée. Lady Whent n’avait jamais parlé à personne de ce qui c’était passée cette nuit, cachant la chose comme elle l’avait fait dans sa jeunesse. Mais elle n’était pas idiote aussi, elle savait bien que les gens avaient parlés, que la chose s’était su.

Sa main se porta sans y réfléchir au collier qui ornait sa personne, la croix à sept branches qui ne la quittait jamais, alors qu’elle fermait un instant les paupières. C’était peut-être de se trouver dans cette ville ravagée en effet mais ces jours-ci, ces nuits étaient hantées par les mêmes terreurs de ces hommes qui entraient dans sa chambre à Fort-Darion et la violait, elle puis ses filles. Et chaque nuit cet vision d’horreur lui revenait, comme une menace de ce qui pourrait leur arriver si l’empire continuait de faillir.

« Ne craignez rien mon seigneur, nul souvenir n’altèrera mon travail. » Elle préféra mentir.

 @Torrhen Braenaryon  

Codage par Libella sur Graphiorum

Une figure se tenant si droite au milieu des décombres de la cité d’Herpivoie, dans sa robe d’un vert profond tirant presque au noir, Oranne Whent écoutait avec sérieux les ordres que lui donnait son empereur, hochant la tête à intervalles régulières pour signifier que malgré son silence elle suivait avidement la discussion. Alors que le vent qui balayait la ville venait éparpiller quelques cheveux récalcitrants sur son visage, il était presque visible la beauté féminine qu’avait jadis été Lady Whent mais que les années avaient finies par faire oublier derrière ce visage constamment froid et hostile qui était le siens. Si le destin avait été moins cruel avec cette dernière, aurait-elle su conserver ce sourire doux et chaleureux qui faisait le charme de l’enfant qu’elle était ? L’enfant qu’elle était avant qu’un homme ne vole à jamais ce sourrire…

- Bien sire.

Bien que n’ayant aucune amitié pour Lady Omble en la raison de leurs charactères en tout point différents, Lady Whent était de ces gens dont le désir de remplir avec soin leur tâche leur permettait de passer outre le besoin d’amitié avec un collègue pour travailler avec. Elle saurait ainsi mettre de côté les reproches que son cœur, et son âme surtout, portaient à l’encontre de Lady Omble si cela était pour le bien de l’Empire au complet.

Elle écouta alors son empereur tandis que ce dernier lui parlait de lui offrir une protection particulière en cette cité en ruine, amère d’entendre une telle pitié dans la voix de son empereur à son égard.

- Je vous remercie Sire mais je vous prie, je sais que vous avez bon cœur lorsque vous vous inquiétez et souhaitez vous montrer compatissant mais je n’ai nul besoin de cela. Ce qui a pu se passer à Fort-Darion n’a créé en moi ni angoisse ni faiblesse car je sais que les dieux sauront un jour faire sens de ce que j’ai pu subir par les ennemis de l’Empire, qu’ils feront sens des sacrifices que chacun de nous à un jour subi.

La conseillère de l’Empereur ferma ses paupières l’instant d’une respiration, et dans ces quelques secondes qu’elle se permis pour reprendre ses esprits après des paroles si difficiles pour elle il sembla qu’elle se trouvait presque sur le point de révéler la vérité de ses sentiments. Cette vérité qui jamais ne semblaient s’aligner sur ses paroles. Mais presque aussitôt, Oranne Whent repris son apparence de retenue froide qui était constamment sienne.  Car si ses paroles disaient une chose de cette terrible agression que la conseillère avait dû subir lors de la prise de Fort-Darion, le souvenir qu’elle en gardait ne s’alignait nullement avec l’apparente distance qu’elle affichait. Son viol par le capitaine Salfalaise, comme celui qu’elle avait subi alors encore enfant, étaient des fractures dans son for intérieur ne s’étant jamais refermées, des fractures qui plus encore qu’elle n'osait se l’avouer à elle-même dirigeaient à présent chacun de ses actes. La terreur pour sa personne et surtout pour les siens guidaient chacun de ses pas, chacune de ses paroles, la peur un voile qu’elle n’avait jamais cessé de porter depuis sa douzième année.

Sa croix à sept branches sembla plus lourde un peu à son cou. Mais si Oranne Whent avait elle-même pleinement conscience de ce voile noir qui continuait à ce jour de l’habiller, ce n’était qu’à l’oreille des Sept que cette dernière pouvait avouer le poids étant le siens, ayant seulement confiance en leur muettes représentations pour conserver son plus lourd secret. Nul autre ne pouvait apprendre cette faiblesse en elle, nul ne pouvait voir ses failles intérieures ou elle risquerait de perdre tout ce pourquoi elle avait travaillé.

- Ne m’accordez comme protection que ce que vous seriez prêt à accorder à toute autre femme de la cour.

Elle replaça ses mains dans son dos dans son immuable apparence de stoïcisme, écoutant avec respect les paroles de son seigneur concernant les ordres de sécurités qui seraient à mettre en place au plus vite autour de la cité d’Herpivoie pour la protection de ses survivants et survivantes. Dans ces temps de guerre, la menace qui pesait sur les pauvres survivants de ces cités détruites pouvait revêtir le visage de l’inconnu comme celui du guerrier. Et un instant après qu’il ait fini de parler, un silence s’étira entre les deux comme il était souvent le cas lorsque les deux se trouvaient à parler ensemble pour l’avenir de l’Empire car l’empereur était de peu de paroles et Lady Whent perdait peu de temps aux discussions de politesses. Mais cette fois-ci, dans un effort, elle se força à ces quelques mots pour son empereur, sa main allant toujours aussi facilement à l’imposant collier dont l’étoile à sept branches ornait sa poitrine.

- Sire. Je sais que vos prières sont tout autre mais, je prierais auprès des Sept pour que vous continuiez de mener nos hommes à la victoire, et je prierais pour votre protection.

 @Torrhen Braenaryon  

Codage par Libella sur Graphiorum

Oranne Whent ne peut s’empêcher de ressentir une grande tristesse lorsque l’empereur lui rappelle qu’elle est une femme dans une zone de guerre, et si elle ne peut lui en vouloir à lui de rappeler une chose que tous deux savent être la simple vérité des fait, elle en veux cependant au monde de l’avoir fait de ce sexe faible. Car elle le sait comme la simple vérité des fait, sa vie aurait été bien différente si cela avait été le cas aussi bien que nul ne pourrait deviner le chemin qui alors aurais été le siens. Elle pensait parfois à cette vie qui aurait été la sienne avec une grande envie, ne pouvant empêcher la jalousie qui grandissait dans son cœur à la pensée de cet enfant n’ayant jamais existé mais qui pourtant volait l’affection de son père qu’elle n’avait jamais eu, cet enfant qui avait dansé toute la nuit et bu aux côtés de son père sans attirer le regard de nul général fer-né. Elle y pense plus souvent qu’elle ne le voudrait en ce moment, à cet enfant qu’elle aurait pu être, à celui que ses filles ne seront jamais et dont elle craint de voir grandir en elle la même envie qui a grandit dans son cœur. Mais elle n’y peut rien. Elle est une femme, faible par nature et dépendante des bon vouloir d’un homme pour sa sécurité ou sa honte.

- Pardonnez mon excès de zèle je vous prie.

Beaucoup pensaient que la foi très prononcée que Lady Whent affichait pour les Sept en faisait une servante moins fidèle de l’Empire qui prônait si ouvertement la liberté des cultes et dont aucun des deux souverains ne priaient le dieu aux sept visages mais, certains même avaient eu la pensée que cela pourrait en faire une possible traitre à l’Empire qui un jour changerais de camp pour apporter son soutient au roi du Bief qui était le seul soutenu par le grand Septon.

Si elle avait au début de la formation de l’Empire ressenti quelques doutes et angoisses face à cette idée de liberté des cultes dont elle avait crain que cette trop grande hétérogénéité n’apporte que des difficultés dans la création d’une vision commune, et déplorait encore aujourd’hui les nombreuses morts que le conflit entre l’empire et la foi avaient engagé. Mais elle soutenait cette forme de modernité et d’efforts pour une entente des foi en un royaume aussi large que pouvais l’être l’Empire, car elle trouvait au fond dans l’Empereur les valeurs du guerrier qu’elle n’arrivait à voir dans le roi du Bief qui n’avait hésité à épouser une putain fer-née, ce peuple qu’elle haïssait si férocement et qui représentait pour elle l’inverse complet de ce qu’un homme juste et noble devait être. Ce peuple que l’empire avait chassé hors de ses terres pour créer une nouvelle ère était ce en quoi Lady Whent croyait et si ce nouvel avenir devait s’accompagner d’une plus grande liberté de la foi alors elle l’acceptait avec respect comme l’Empereur acceptait aujourd’hui sa prière.

- Je crains de ne pas posséder les compétences nécessaires à une telle œuvre en effet, mais si vous le souhaitez je me chargerais de trouver l’ouvrier adéquat et je discuterais avec ce dernier du budget à allouer pour un tel projet.

Lady Whent inclina la tête par respect et essaya par mes mots, aussi maladroit que cet outil pouvait parfois se révéler entre ses mains, de lui apporter une part de l’espoir de construire un monde meilleur et plus juste sur les cendres de l’ancien. Ils étaient tous fatigués bien sûr, l’Empereur ne semblait pas plus qu’elle trouver le repos ces jours-ci, pourtant il leur fallait continument conserver la tête haute et travailler pour un avenir meuilleur.

- Herpivoie à subi des pertes aussi bien matérielles qu’humaines mais, tout n’a pas été perdu sire. Nous ferons reconstruire cette cité comme tant d’autres ont du l’être après des années passées sous le joug d’Harren le noir, et nous la reconstruirons plus sûr encore.

 @Torrhen Braenaryon  

Codage par Libella sur Graphiorum

L’empereur mit termes avec la plus simple des phrases aux discussions que les deux avaient entamée sur la notion de la sécurité de Lady Whent et cette dernière inclina poliment la tête pour accepter l’ordre de ne plus parler de cette broutille. L’empereur souhaitait mettre un terme à cette discussion et que ses ordres soient appliqués, et ce que souhaitait alors la conseillère impériale l’appliquait.

Si elle n’avait jamais été intimement présentée à ce dernier, Lady Whent voyait en effet qui était Bertham. Il était compliqué à Fort-Darion de ne pas remarquer la présence de cet homme aussi étrange que génial, tant son œuvre se retrouvait dans chaque ruelle de la jeune capitale impériale. Ce qu’il avait fait pour l’ancienne ville de Salin était en effet de l’ordre de l’art, une œuvre en l’honneur de notre nouvel empire. Il fallait espérer que ce dernier ai à conseiller un apprenti de qualité, il ne fallait pas espérer un deuxième génie mais au moins un homme de talent et surtout sérieux.

« Très bien, ce sera fait. »

Un vent frais souffla à travers les décombres de la cité d’Herpivoie, venant se glisser au milieu de ce qui était encore quelques jours plutôt la demeure d’une simple famille. Lady Whent remit alors en place le voile qui cachait une partie de sa chevelure et de sa nuque, replaçant avec pudeur ce tissus noir aux fines brodures d’ors représentant les couleurs de sa famille ou du moins celle de son époux et de ses enfants. Puis elle replaca du bout de l’ongle une mèche bouclée qui était venue retomber sur son front, essayant d’écraser toute résistance de cette boucle rebelle.

Il commençait à se faire bien froid au milieu des décombres de la cité, mais Lady Whent ne saurait dire si cela était du uniquement au vent qui montait toujours plus puissamment sur Herpivoie ou bien si c’était un ressentiment exacerbé par le fait de se trouver sur ce qui était à présent un véritable cimetière. La mort est toujours une froide camarade, et c’est dans ses bras que l’on trouve la plus glaçante des étreintes. Plusieurs fois Oranne Whent avait ressenti la caresse glaçante de cette dernière et cru connaitre dans ses bras sa dernière étreinte alors que d’autres bras la retenait, ceux de ses hommes notamment et puis une fois même, ses propres bras où elle avait pensé à trouver enfin le repos dans la nuit éternelle. Mais il ne faut plus penser à cela et alors, alors la conseillère impériale secoua la tête.

« Il me faudra donc rester en retrait à Herpivoie afin de surveiller l’avancement des travaux de la muraille ainsi que des chaumières sire et être certains de la rapidité ainsi que de la qualité de ces derniers.  Je ferais donc de mon devoir que cette cité ne soit plus jamais une faiblesse sur le chemin de la capitale. Si vous nécessitez ma personne il vous faudra donc me faire parvenir ici toutes lettres. »

Alors Oranne Whent serra un peu plus la mâchoire.

« N’ayez aucune crainte en partant mon sire. Je suis sûrement l’une des personnes la plus sensible à la nécessité de protéger notre capitale de Fort-Darion, de ne plus voir Salin tomber aux mains ennemis… »

 @Torrhen Braenaryon  

Codage par Libella sur Graphiorum

Rester plus longuement au sein d’Herpivoie afin d’assurer la bonne avancée des travaux de reconstruction de la cité veut aussi dire rester quelques jours de plus éloignés de sa famille, un sacrifice que la mère de famille ne peut oublier. Bien sûr, nourrices et professeurs s’occupant de ses trois enfants savent déjà très bien ce qu’Oranne Whent attend d’eux et sont aisément capable de s’occuper des enfants de cette dernière selon ses souhaits sans qu’elle ne soit présente à leurs côtés. Mais l’éloignement avec sa progéniture rend toujours cette mère aussi anxieuse, à porter de jour comme de nuit le poids de tout ce qui pourrait arriver en son absence, toutes ces choses qui ne sont souvent que le fruit de son imagination funeste mais qu’elle ne parvient à chasser même lorsqu’elle prie pour cela, pour trouver un peu de calme lorsque la nuit vient…

Si elle le pouvait, elle demanderait au dieu à sept face à ce que ces enfants puissent rester pour toujours à ses côtés, sous sa protection… Mais même les dieux ne peuvent lui offrir un tel souhait.

Mais Oranne Whent sait qu’elle doit parfois faire des sacrifices et s’éloigner de ceux qu’elle aime afin de garantir le bonheur futur de ces derniers, car pour garantir le futur de ces derniers elle doit se montrer aussi bien une mère attentive qu’une chef de famille et une membre de la cour impériale sans reproche. Son époux à toujours été un incapable, une tête de la famille restant en place plus pour le principe qu’un homme maintienne de le titre que par réalité du terrain dont elle est véritable maitresse, plus encore depuis que ces derniers sont devenus si froids. Alors Lady Whent garde ma tête haute. Elle le sait, c’est sur ses épaules que repose l’espoir futur de ses enfants, de sa famille et de son nom, et elle ne peut pas se permettre de flancher.

« Bien mon seigneur. »

Oranne Whent remis de nouveau en place le voile qui couvrait sa chevelure épaisse, essayant de retenir le tissu que le vent puissant ne cessait de vouloir soulever. C’était un besoin crucial que de conserver sa chevelure couverte en tout temps à la manière des septas qu’elle côtoyait si souvent, c’était sa manière de montrer son dévouement à sa religion mais surtout, c’était son armure qu’elle portait chaque jour pour affronter le monde et toutes les menaces qui s’y trouvaient. Si l’empereur revêtait, lui, bouclier et casque pour mener sa guerre, une femme ne pouvait jamais se vêtir que de soie et de brodures comme armure.

« Je ne peux vous dire exactement quels seront les besoins matériels comme économiques nécessaires, et je ne voudrais pas avancer la moindre réponse sans être certaines de ce que je vous dis. »

Puis restant un instant silencieuse, Oranne Whent réfléchit aux mots qui pourraient être les siens si elle osait, ou si au contraire elle préférait garder le silence.

« Mais si je peux vous demander une faveur, ce serait simplement de veiller à la sécurité de mes enfants. J’imagine que vous pouvez comprendre ce sentiment. »

 @Torrhen Braenaryon  

Codage par Libella sur Graphiorum