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Alysanne & Manfred

Elle n’en revenait pas. Le balancement régulier de la couche ne faisait rien pour la mettre à l’aise. Et la convocation dont elle faisait l’objet n’arrangeait pas les choses. Les événements s’étaient enchaînés ces derniers temps et elle ne savait plus quoi penser. Elle avait l’impression de se retrouver prise dans un tourbillon et de se laisser ballotter, sans pouvoir rien n’y faire. Elle avait laissé ses enfants à Solfoyer. Non pas que cela la ravisse, bien au contraire. Elle avait une confiance aveugle en sa septa, bien sûr. Mais lord Cuy n’était pas de la meilleure compagnie. Elle ne comprenait pas sa méfiance. Après tout, il était le fils aîné, sa légitimité n’avait jamais été contestée par Alysanne. Cependant, les relations restaient compliquées, tendues. Elle avait déjà perdu son époux, son frère pour trahison ainsi que sa sœur, mariée avec un orageois. A présent, voilà qu’elle perdait sa meilleure amie. Alysanne était loin d’être idiote. Elle savait que si le roi la convoquait, c’était qu’il savait. Il avait les meilleurs espions du royaume et si elle avait tenté de cacher le plus longtemps possible la fuite de son amie, elle savait que ce n’était qu’une question de temps avant que cela ne soit découvert. Le balancement de son palanquin s’arrêta un bref instant alors que les hommes tentaient de se frayer un chemin dans les ruelles étroites de Villevieille. Alysanne tapotait des doigts le long de la fenêtre.

Le Roi l’avait toujours mis mal à l’aise sans qu’elle sache bien pourquoi. Certes, elle reconnaissait que Manfred Hightower avait redonné au Bief sa gloire d’antan mais le fait qu’il ait épousé une Fer-née qui ravageait leurs côtes lui était une pilule amère à avaler. Elle comprenait naturellement la politique et ses exigences mais elle ne portait pas la Reine du Bief dans son cœur, c’était le moins que l’on puisse dire. Les questions fusaient dans son esprit mais impossible pour le moment d’avoir les réponses. Elle ne s’était pas rendue accompagnée d’une forte troupe à l’appel de son roi. Elle avait privilégié la légèreté dans son voyage. Sa dame d’atour, Cléa, l’accompagnait cependant. Sa compagnie la tirait de son humeur sombre. A la vérité, Alysanne craignait pour Tricia. Elle ignorait où elle était allée, l’ancienne reine ne le lui avait pas confié, ne souhaitant pas la mettre en danger. Alysanne devrait jouer serré, elle le savait parfaitement. Le Roi était un homme dangereux et lui mentir serait stupide. Mais ne pas tout lui dire serait une nécessité pour Tricia.

Elle sentit un léger choc et le palanquin s’arrêta. Elle était arrivée. Elle sortit avec grâce de son moyen de locomotion, suivie comme une ombre par sa dame de compagnie. Les gardes la laissèrent entrer dans la forteresse des Hightower que dominait la fameuse tour figurant sur leur héraldique. Les gardes l’encadrèrent et l’escortèrent jusqu’à une salle assez petite. Elle s’était attendue à être reçue dans la Grande Salle mais ce n’était pas le cas. Alysanne avait revêtu des atours dignes d’une convocation chez sa majesté. Sa robe de soie verte rehaussait l’éclat de ses yeux et sa coiffure laissait voir sa nuque parfaitement dessinée. Il était là, l’attendant. Alysanne s’arrêta à une distance respectueuse du roi, se fendant d’une parfaite révérence.

Votre Majesté. Vous m’avez mandé. Me voici. Votre humble servante.

Elle resta le visage baissé, attendant qu’il daigne l’autoriser à se relever.

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Alysanne & Manfred

Son visage est sec, comme taillé à la serpe. Ses yeux sont deux onyx insondables mais qui dégagent une impression de violence contenue qui pourrait éclater à chaque instant. Alysanne avait entendu nombre d’histoires au sujet de Manfred Hightower. Qu’il était fou à lier, violent et cruel. Il était craint mais était-ce réellement une mauvaise chose lorsqu’on était un souverain ? La jeune femme n’avait jamais vraiment quoi su en penser. Elle avait eu l’autre son de cloche, l’évocation des souvenirs d’enfance de Tricia, son amie, qui parlait de son frère avec amour. Certes, elle était sa propre sœur et donc peu objective mais c’était révélateur d’une personnalité plus complexe qu’il n’y paraissait. Cela étant, la tension qu’elle semblait percevoir chez lui en faisait un homme encore plus dangereux que d’ordinaire. Elle avait déjà eu l’occasion de le croiser de nombreuses fois, ayant été dame de compagnie de Tricia. En cet instant, il semblait un fauve en cage, malgré sa tenue exemplaire. Elle était restée immobile durant sa révérence et il l’avait laissé attendre quelques secondes avant de la saluer fort aimablement et de l’inviter d’un geste presque impatient à se relever. Ce qu’elle fit.

Milles graces, Majesté. Lorsque mon Roi me convoque, il est de mon devoir de ne point le faire attendre.

Elle savait pertinemment qu’il n’allait pas faire des mondanités. C’était de sa sœur dont il était question et il ne pouvait être mis en doute qu’il l’aimait, l’avait toujours aimé. Tricia lui avait raconté milles fois leur passé commun, le fait qu’il la protégeait envers et contre toi, même une fois qu’elle était devenue Reine. Ainsi, il attaque directement. Elle hoche la tête. Bien sûr qu’elle s’en doute, elle est loin d’être une jeune pucelle sans cervelle. Il ressent cependant le besoin de le formuler. Elle reste immobile un instant, droite et altière sous le regard inquisiteur de son Roi. Le jeu commence. Elle doit penser à son amie, sa plus proche. Une relation qui aurait pu faire naître une forme de connivence entre Manfred et elle. Après tout, ils aiment la même personne. Mais il continue de la mettre mal à l’aise. Elle pousse un soupir.

A la verité, votre Majesté, je ne sais que peu de choses… La Reine a passé une soirée on ne peut plus normale, elle était fatiguée alors elle est allée se coucher très tôt. Le matin, quand je me suis levée, les servantes étaient dans tous leurs états. Le lit de la Reine était vide, des effets personnels manquaient clairement et on ne trouvait nulle trace d’elle ainsi que de son épée lige. Un navire aurait quitté Villevieille à l’aube mais personne ne sait si elle se trouvait à son bord ou si elle a quitté la cité à cheval.

Alysanne mêlait habilement des éléments véridiques avec des omissions claires de ce qu’elle savait. Elle savait la veille que Tricia allait quitter Villevieille. Si elle s’était couchée tôt, c’était pour finaliser les préparatifs du départ. Elle était partie de la ville avec Jon Bulwer, son grand amour et elle était bien montée à bord du navire. Mais elle était loyale envers son amie qui lui avait assuré qu’elle ne voulait pas que son frère soit au courant. Aussi restait-elle loyale, autant qu’elle le pouvait sans mettre sa sécurité en danger.

Je suis anéantie par ce départ, Majesté. Comme vous le savez, j’ai une tendresse sororal envers la Reine et je partage votre chagrin.

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Alysanne & Manfred

La rencontre avec le Roi était étrange. Elle ignorait ce qu’il avait en tête. Mais elle se savait sur la corde. Il était indéniablement en demande d’informations, désirant savoir ce qu’il était advenu à sa sœur. Un homme blessé, tout comme une bête sauvage, pouvait être extrêmement dangereux. Il allait falloir faire preuve de délicatesse, de tact et de franchise. Mais point trop n’en faut. Alysanne savait que les geôles de Villevieille étaient remplies d’opposants qui étaient là par le bon vouloir du Roi. Pouvait-il l’y envoyer ? Elle ne souhaitait certes pas vérifier cette hypothèse. Malgré sa crainte de la colère du Roi, elle peut comprendre cette désorientation, cette douleur qu’il voile à peine sous des dehors autoritaires. Elle sait ce que c’est que de perdre un être aimé. Elle sait ce que c’est que de sentir ses entrailles se tordre, de vouloir étreindre le monde entier pour le broyer, pour qu’il connaisse un tant soit peu la même souffrance. Lorsque Mina s’est mariée avec son Orageois, elle a ressenti la même chose.

Malgré ce qu’elle a pu dire à Manfred, l’homme est loin d’être un idiot. Evidemment, la fuite n’a pu avoir lieu que par la mer et il le sait pertinemment. Cependant, le nombre de bateaux quittant Villevieille est tel qu’il est impossible pour le Roi de savoir précisément sur lequel sa sœur a embarqué ni pour quelle destination. Alysanne n’a d’ailleurs pas l’information, Tricia n’ayant pas voulu la mettre en danger en lui en disant davantage. Elle savait déjà pour sa romance avec Jon et elle n’était pas convaincue que le Roi apprécierait d’apprendre que sa sœur avait fui pour vivre son amour avec son épée lige. A la cour, jamais Tricia n’aurait pu vivre comme elle l’entendait. On ne le lui aurait pas permis. S’enfuir, c’était certes dangereux mais c’était la promesse d’une vie nouvelle. D’une vie avec celui qu’elle aimait. L’amour pouvait vous faire faire des folies, cela aussi elle l’avait appris dans sa jeunesse. Alors, quand son amie lui avait confié vouloir partir, elle l’avait aidé sans la juger, sans lui asséner des vérités qu’elle connaissait déjà. La liberté, voilà ce qu’elle visait.

Votre Majesté a sûrement raison. Mais qu’est-ce qui vous fait dire qu’elle se dirige vers l’Ouest ? Elle aurait pu choisir de rejoindre les Iles de Fer.

Alysanne continue d’observer son Roi. Il a le droit de vie et de mort sur elle et elle le sait. Elle pense à ses enfants. Elle doit être prudente. Extrêmement prudente. Mais elle ignore ce qu’il sait déjà. Peut-être est-ce un jeu cruel qui consiste à tester sa loyauté alors qu’il sait déjà tout ? Non. Son regard perdu, laissant entrevoir une rage prête à exploser, prouve le contraire. Il se lance dans une série de questions qui la touche étrangement. Comme s’il se parlait à lui-même, laissant transparaître son chagrin, son désespoir même. Alysanne ne peut s’empêcher de ressentir de l’empathie pour l’homme qu’elle craint. Elle tend doucement la main et se permet de la poser délicatement sur le bras du Roi.

Pardonnez-moi, Majesté mais elle vous aimait. Elle vous aime toujours et ce à jamais. Mais peut-être la place que vous lui avez proposée ne lui convenait plus. Peut-être le fardeau des responsabilités l’étouffait-il ? Elle avait sûrement besoin d’autre chose. C’est pour cela, je pense, qu’elle est partit.

Elle écarta son bras, ne se permettant pas de rester trop familière avec son souverain. Elle baissa les yeux et murmura :

J’ai perdu ma sœur moi aussi, il y a des années de cela. Elle est partie loin de moi. Je ne m’en suis jamais remise… Je partage sincèrement votre chagrin. Sachez que je vis le départ de Tricia de la même façon que vous. Je sais pertinemment que cela ne vous apaisera pas.  

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Alysanne & Manfred

Alysanne restait prudente. Elle ignorait ce que le Roi attendait d’elle. Peut-être seulement des informations. Peut-être bien plus. Et l’amitié de Tricia était inestimable à ses yeux. Peut-être la seule qui lui rappelait un tant soit peu Mina, disparue pour elle depuis si longtemps. Cette sensation d’être seul au monde, d’avoir perdu l’être qui faisait son univers, sa famille, elle ne sait que trop ce que cela peut provoquer chez quelqu’un. Surtout lorsque la dite personne est partie de son plein gré, abandonnant l’être aimé derrière lui. Mais c’est un Roi qui est face à elle et pas seulement un homme. Sa colère est dangereuse pour elle. Elle ne connait pas assez sa Majesté pour estimer si elle pourrait se retrouver prise dans son injuste turpitude. Les dommages collatéraux des Rois et Reines ont toujours existé de tout temps. Tricia est-elle en danger ? Sûrement. Le voyage en lui-même, même en compagnie de son épée lige est d’un danger important. Mais Manfred peut également représenter une menace. Alysanne se souvient de la colère violente, injuste finalement, qu’elle a fait peser sur sa sœur lorsque cette dernière lui a annoncé son mariage. Mina en fut la première victime alors qu’elle était celle qu’elle aimait le plus. Elle préfère affronter les foudres du Roi et protéger Tricia.

L’hypothèse des fer-nés n’abuse pas une seconde le Roi, comment le pourrait-elle ? Tricia ne serait jamais allée vers ses contrées inhospitalières, notamment pour une femme. Alysanne n’a jamais apprécié ce peuple. Sa Reine non plus d’ailleurs. Elle a toujours été méfiante vis-à-vis d’elle-même si la Reine Eren a un charisme certain. Elle est cependant surprise de la façon dont le Roi évoque le peuple de son épouse. Cependant, Alysanne reste prudemment sans répondre, ne se permettant ni d’acquiescer ni de nier la nature des fer-nés. Bien trop dangereux pour elle et irrévérencieux.
Le Roi semble surpris de son geste mais il ne se met pas en colère, pas plus qu’il ne la repousse. Elle éloigne cependant sa main, ne souhaitant nullement être disconvenante. En réponse aux explications d’Alysanne, il évoque la place de Tricia. La jeune femme sourit doucement.

Pardonnez-moi, Votre Majesté, mais vous êtes un homme. Votre place dans le monde vous est donnée par votre naissance certes mais également par votre sexe. Tricia, tout comme chacune d’entre nous, avait une place certes mais parfois certaines femmes peuvent rêver d’autres choses, même si cela est risible et non avenu dans le monde que nous connaissons. Malgré la place que vous avez eu la générosité de lui confier, ce n’était sûrement plus ce qu’elle désirait. Plus ce qui la satisfaisait.

Il se retourne alors vers elle, la questionnant sur sa sœur. Alysanne hoche la tête, la souffrance transparaissant un bref instant sur son visage à ces pensées. Elle tente de se refaire un masque de neutralité avant de répondre.

Oui, ma sœur Mina a pris pour époux lord Swann de l’Orage. Si nos deux Royaumes sont ennemis, à l’époque où notre père lui a enjoint de se marier, ce n’était pas le cas. Ma sœur était mon autre moi-même. Nous nous ressemblons tellement qu’on nous confondait. Et lorsqu’elle m’a annoncé qu’elle partait pour l’Orage, je… Je l’admets, j’ai réagi d’une façon excessive. Ma colère l’a éloigné davantage encore que la distance. Je perdais l’être que j’aimais le plus au monde. Depuis lors, je n’ai aucune nouvelle d’elle…

Elle s’arrêta, la gorge serrée à ces souvenirs. La voix du monarque rompit le silence. Jon Bulwer. Il savait bien sûr. S’il lui posait la question, c’était à minima qu’il s’en doutait. Elle réfléchit un bref instant avant de formuler sa réponse.

Jon Bulwer est au service de Dame Tricia depuis bientôt cinq ans. Un homme grand, bien bâti et un guerrier émérite d’après ce que j’ai pu en entendre. Pour l’avoir côtoyé, il est avenant, toujours aimable y compris pour le petit personnel et a un sens aigu de la justice. Il est loyal à votre sœur et donnerait sa vie pour la sienne pour la protéger. Nul doute qu’il sera un soutien pour elle, où qu’elle soit partie…    

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Alysanne & Manfred

Alysanne ignorait où pouvait se trouver celle qu’elle considérait toujours comme sa Reine. Mais elle savait l’attachement qui la liait à Bulwer. Alysanne savait ce que c’était que la passion, l’ayant connue dans son jeune âge et ayant cédé sa virginité à Aldus Rowan. Secret bien gardé par les principaux intéressés. Elle ne pouvait donc que comprendre cette folie et cette volonté de fuir un royaume qu’elle voyait comme une prison pour vivre son amour avec celui qu’elle ne pourrait épouser. La tension est palpable dans la pièce. Le Roi la dévisage, semblant vouloir lire en elle ce qu’elle pourrait bien lui cacher. La jeune lady a cependant reçu une éducation lui apprenant à faire bonne figure et à cacher derrière un sourire ce qu’elle doit taire. Il est plus difficile ceci dit de le faire face à un Roi. Elle sait la situation de Tricia précaire. Et elle s’inquiète. Mais elle est loyale. Et la loyauté à la Couronne du Bief ? Elle se doutait qu’un jour son amitié avec l’ancienne Reine du Bief la conduirait à des situations dangereuses ou tout le moins compliquées. Elle y est. Et elle ne se dérobera pas.

Elle avait du respect pour ce que sa Majesté avait accompli pour le Bief. Le Royaume était devenu puissant et la Citadelle avait des appuis financiers extrêmement importants. La grande tendresse qui avait toujours unie Tricia et son frère influençait certainement un peu Alysanne dans sa perception du Roi. Leur relation avait été complexe, mêlée de politique. La jeune femme savait, pour avoir côtoyé très jeune l’environnement de la Reine du Bief que les intrigues politiques pouvaient venir à bout des plus fortes des relations.

Elle savait pertinemment que ce n’était qu’une question de temps avant que le Roi n’apprenne la nature des relations entre Tricia et son homme lige. Même si la Reine avait fait preuve d’une extrême prudence, il était possible que quelqu’un les ait aperçu. Et le réseau d’espions du Roi était très étendu. Tricia ne pourrait fuir éternellement son frère. Alysanne était curieuse de savoir si la relation entre eux s’améliorerait avec le temps. Manfred parviendrait-il à pardonner à sa sœur ? L’amour pour elle serait-il plus fort que la trahison qu’il ressentait ? Elle se garda bien de poser la question, cela était trop tôt pour cela. Elle n’apportait que peu d’informations au Roi, c’était d’ailleurs volontaire et ce dernier semblait clairement déçu.

Lorsqu’elle évoqua sa sœur, le Roi répliqua que son époux était mort. Elle comprenait parfaitement le sous-entendu dans son discours. Et la menace à demi-voilée. Sa sœur était à présent l’ennemi, ni plus ni moins. Sa proximité avec le couple impérial en faisait une cible pour le Bief et Manfred ne reculerait devant rien pour faire tomber l’Empire. Elle savait ce que cela impliquait. Aurait-il la mansuétude de pardonner à Mina si cette dernière revenait vers elle ? Elle déglutit avec difficulté. Mais elle n’a pas le temps de le questionner à ce sujet. Avant de quitter les lieux, le Roi lui précise qu’il attend d’elle qu’elle le prévienne si d’aventure elle obtient des informations sur Tricia ou lord Bulwer. Elle hoche la tête et se fend d’une profonde révérence tout en répondant :

Je suis votre humble servante, Majesté. Il en sera fait selon votre désir.

Elle reste tête baissée jusqu’à ce que le Roi quitte la pièce. Songeuse, elle se redresse. Puis, elle quitte elle-même la pièce.