Code avatar :

Code:

Ryan Corr ici est <a href="https://bloody-crown.forumactif.org/t8809-ro" target=_blank"><span class="Gp_DorneA">Robert Dayne</span></a>

Code Recensement : Dorne Allyrion

Code:

Robert Dayne - Épée du Matin, Commandant de l'Avant-Garde - <a href="https://bloody-crown.forumactif.org/t8809-ro" target=_blank" > Personnage inventé</a>

Quatrième rejeton du Seigneur des Météores, Bertran Dayne, et de lady Ingrid, née Poulet, Robert voit le jour dans l’une des régions les plus fertiles et exquises de Dorne, bien que dû à sa géographie, cet époustouflant panorama est bien souvent ravagé par la guerre. Benjamin d’une fratrie déjà fournie, les ambitions dévorantes et inextinguibles du seigneur son père ne semblent pas étendre leurs tentacules jusqu’au pied de l’ordre de succession. Là où il est attendu de sa sœur aînée de devenir une femme de fer, une féroce politicienne, destinée à un grand mariage, là où Barristan est forcé de devenir l’ombre du lord, là où Enguerrand est astreint à une éducation martiale en vue de brandir un jour Aube, il n’est attendu de Robert que de filer droit, en toute discrétion, et de ne pas choisir une occupation que son géniteur juge en deçà d’un Dayne. Ce qui, quelque peu ironiquement, permet au dernier bourgeon de découvrir non pas le seigneur ampoulé et bouffi d’orgueil, mais l’homme, le père, dont l’Épée du matin, encore aujourd’hui, se remémore avec tendresse.
Robert a, durant sa prime enfance, connu des jours ensoleillés et de paix, barbotant avec gaieté dans la Torrentine avec ses frères – il n’a pour ainsi dire aucun souvenir de sa sœur en ses jeunes années, ayant été mariée à Argilac alors que le gamin n’avait que deux ans – se montrant gentiment espiègle, remplaçant l’encre du septon par du vin, jetant toutes sortes d’épices dans la marmite du cuisinier, tressant la barbe du vieux mestre dans les anneaux de sa chaîne. Crimes enfantins et véniels, qui lui auront valu tout au plus des remontrances où l’accusateur avait du mal à cacher un sourire amusé. À une seule occasion dans ces vertes et heureuses années, le jeune Rob frôle-t-il le drame : par une après-midi chaude, il s’était rendu, comme à son habitude, sur la rive de la Torrentine avec ses frères. Imprudent, inconscient, il a plongé dans l’eau, sans s’apercevoir de courants particulièrement violents, il frôle la noyade et ne doit sa survie qu’à l’intervention de son frère. Depuis lors, le benjamin voue à Enguerrand une dévotion fascinée.
Quelques années plus tard, l’on trouve finalement au dernier rejeton une utilité ; il deviendra pupille des Martell, à Lancehélion. Si ça déchire le cœur du jeune Robert de quitter ses parents et son aîné – les rapports avec Barristan s’étant déjà fortement dégradées sur fond de rivalité fraternelle – il a, malgré son âge, une conceptualisation perçante de son devoir. Il n’est, à vrai dire, pas déçu de cette nouvelle existence. Si la forteresse et la cité sont par endroit lugubres, il est entouré de nobliaux de son âge, avec qui il peut explorer les pires venelles de la ville, et il trouve en la vieille Martell une langue vipérine, dont le fiel dévore jusqu’à l’os, mais dont la sagacité n’est plus à prouver. Robert, peut-être pour la première fois de sa vie, éprouve de la jalousie : les garçonnets et fillettes qui l’entourent deviendront toutes et tous quelqu’un. Des lords et des ladies, gouvernant sur d’innombrables landes, des puînés et puînées qui seront le bras armé de leurs aînés, leurs conseillers en tout. Parfois même des benjamins transpercés d’une obsédante passion : explorer des territoires, chevaliers de tournoi, épées-louées, mestres et septas, graver leur nom. Lui, véritablement, laissé à une existence oisive jusqu’à lors, n’a pas développé d’aspiration, n’a pas de plan établi pour le reste de son existence. Lorsqu’il parvient à échapper à l’œil inquisiteur, plutôt que de frayer avec ses camarades, il choisit de s’isoler et de découvrir, seul, les recoins de Lancehélion, ainsi que ses cloaques. Des expériences enrichissantes, parfois périlleuses, où il s’aventure sur les quais, apprenant avec amusement le langage fleuri des bateliers, frayant avec des marchands venus de lointaines contrées, régalant les gardes de fantasques histoires sur les légendaires épées du matin. Une fois quelque peu plus âgé, plus aguerri aux armes, plus solidement charpenté, il se drape d’une robe à capuche et se faufile la nuit dans les ruelles de la cité, découvrant un monde bien loin de la noblesse, où des lois terribles régissent les rues. Robert juge tout cela et en deçà de lui et préfère assouvir sa curiosité le jour dans les rues, et la nuit dans les livres. Il s’applique en tout ou presque, transpercé par l’envie de devenir quelqu’un de notable, exigeant de lui-même de devenir polyvalent. À cet âge, on lui reconnaît volontiers une agilité notable et une assurance sereine. Ayant pu observer toutes les strates composant la hiérarchie sociale de Lancehélion, le jeune Dayne se montre quelque peu plus sensible à la cause des indigents que l’éphèbe noble moyen. N’ayant guère l’acuité nécessaire pour rêver à résoudre les problèmes de pauvreté de ces hères, il souhaite toutefois faire son possible pour les sauvegarder contre les dangers qui pourraient le guetter.
C’est à ses dix-huit ans qu’il reçoit ses éperons et qu’il est sacré chevalier. Si les Météores lui manquent, il continue à échanger une correspondance soutenue avec Enguerrand, une correspondance cordiale avec son Altesse sa sœur, ce qui facilite son choix de rester quelques années encore à Lancehélion, afin de resserrer les liens entre les maisons, et d’entrer au service des Martell. Robert décide d’entrer dans le guet de la capitale, décision pour lequel son père le morigène, étant selon lui indigne d’un Dayne. Il a, dès le départ, l’impression de faire une différence, d’apporter la justice ; l’on brise pend les traîtres, l’on escouille les violeurs, tout cela est bel et bon. L’on tranche la main des voleurs, et Robert ne sourcille pas. Jusqu’au jour où il surprend un gamin, la menotte sur un pain qu’il n’a pas payé. Il est crasseux, étique, hagard. La justice aveugle que Robert a exécutée jusqu’à lors doit ouvrir les yeux. Il n’a pas le cœur de trancher la main de ce gamin, qui ne s’évertue qu’à survivre. Il le questionne, rudement, pour ne pas montrer la faiblesse qui le dévore. Le gamin vole pour lui, car il n’a que lui. Dans un mouvement qu’il est certain de regretter, le Dayne saisit le garçon par les cheveux et le flanque en catimini dans ses appartements, le laisse manger à sa faim. En fin de journée, la loggia est impeccable, le gamin taiseux dans un coin. Le garçon restera, Robert lui fabriquera une identité, un bâtard d’un ami au nom changeant, pris par une fièvre dévorante. Son protégé deviendra échanson, page puis enfin écuyer.

En l’an -9, homme fait de vingt ans, adoubé chevalier, une courte carrière dans le guet de laquelle il n’a, selon lui, pas à rougir, Robert décide de s’en retourner aux Météores, les nouvelles concernant la santé de dame sa mère n’étant pas positives. Action pertinente puisque lady Ingrid décède peu après, première grande tragédie de son existence. Drame qui, à tout prendre, le rapproche encore plus d’Enguerrand. Il porte le deuil des mois durant mais s’échine à s’occuper : il arpente, en compagnie de son écuyer dont il ne cache plus la basse extrace, les terres Dayne, tâchant d’énucléer çà et là les menus noyaux de brigands, parcourant la frontière avec le Bief pour veiller aux fortifications et au ravitaillement des troupes. L’on dit que les Sept prennent d’une main et donnent de l’autre et c’est à cette époque que, contre toute attente, le conseil d’Améthyste, électeur de l’épée du matin, pressente Robert, plutôt qu’Enguerrand, au titre prestigieux. Le benjamin est tiraillé – c’est bien le puîné que son père a forgé pour s’affubler de cette gloire, et non la roue de secours, qui a tâché maladroitement de trouver son cap moral. Toutefois, l’honneur est absolu et trop lourd de conséquences pour le refuser et, véritablement, qui est-il pour aller au rebours de la décision de l’Améthyste ? Durant les mois qui suivent, s’il n’essaie pas de se montrer plus vertueux qu’il ne se sent, il s’astreint toutefois à un train de vie spartiate, redoublant d’efforts dans ses entraînements, tâchant en parallèle de combler les lacunes dans sa culture et science. Le seigneur Dayne rejoint son épouse, une année après elle, et Barristan devient donc le sire des Météores, au grand déplaisir de son benjamin.

Peu après, des conflits frontaliers éclatent entre le Bief et Dorne, auxquels Robert prend part et se distingue ; leste, mesuré, magnanime avec les vaincus. Ce sera à la conclusion de ces escarmouches que le Dayne sera finalement sacré Épée du Matin. C’est un goût doux-amer, bien entendu, puisque le lien étroit tissé avec Enguerrand s’effile quelque peu, la jalousie et la culpabilité corrompant en partie cette complicité fraternelle, mais il ne peut qu’être honoré d’être auréolé de pareil prestige. Les années s’écoulent au rythme des rixes frontalières, durant lesquelles Robert s’efforce de se montrer digne de son titre, d’afficher les vertus chères aux Sept. Conscient de son rang, il musèle le fiel qu’il voudrait épandre au visage de son aîné, le poison de la rivalité ayant silencieusement muer des rapports difficiles en une inimité farouche.

Ce désamour fraternel devient assez vite le cadet de leurs soucis ; la princesse Martell ayant, semble-t-il, été empoisonnée, ce qui embrase de colère la principauté. Toutefois, Dorne, son épée du matin incluse, se montre au tournoi de Goeville, où sa délégation se démarque, cédant la première place au Baratheon. La Couronne ressort des festivités grandie, forte d’une alliance avec les Dragons et pouvant se réjouir d’un prochain mariage princier.
C’est Enguerrand qui est chargé par le lord Dayne d’ensuite se rendre aux festivités de Hautjardin, d’où il réchappe de peu. Si Rob brûle de la même colère que le peuple dornien, il se réfrène, refuse de participer aux razzias sur les paysans bieffois, l’acte étant à ses yeux indigne de l’épée du matin. Il participe toutefois à la bataille des Hautes-Terres, qui voit les bannières Martell vaincues. Une défaite cuisante, véritablement sa première, et il en conçoit une honte infinie, ayant failli à son rôle, à être décisif, au contraire des légendaires porteurs d’Aube d’antan qui ont bercé son enfance. Il digère son amertume mais accueille avec soulagement la paix et les alliances scellées par deux mariages. L’Épée du Matin ne peut toutefois demeurer oisive face aux agressions frontalières du Lord Tarly et en rejoint le théâtre ; les deux épées légendaires, Corvenin et Aube, se croisent alors dans un duel féroce, où ni l’un ni l’autre ne parvient à saisir l’ascendant. Si Robert ne parvient à défaire le chevalier Tarly, tous deux séparés par leur garde, cette valse de lames insuffle, enfin, un vent bénéfique à sa notoriété.

Il est ensuite promptement mobilisé à Lancehélion, où il participe à la défense de la capitale contre le déferlement fer-né. C’est, à titre personnel, l’une des plus cuisantes humiliations de son existence, tant le commandant que l’Épée du Matin s’écroulent en un seul homme, tandis que ses hommes sont décimés autour de lui, lui-même étant piétiné sans guère plus de cérémonie. Ce sera des mois de convalescence pour lécher ses plaies, et une éternité pour reforger l’orgueil bafoué.
C’est à la sortie de ce repos forcé que les forces du Bief se massent devant les Météores, où il est écroué, soutenues par la flotte fer-née. La bataille est forcenée, les dorniens font montre d’une vaillance adamantine, comme habités d’un feu sacré, exhortés par leurs commandants. Toutefois, la gifle subie par Robert à Lancehélion vient pour un revers et le chevalier Tarly ne se contente pas d’un match nul cette fois : Corvenin dévore les chairs de l’épaule droite du porteur d’Aube, qui choit sur le sable buvant son sang. À son réveil, la forteresse tient toujours, miraculeusement, tandis qu’il s’étiole durant sa nouvelle convalescence, rongé par l’opprobre. Le siège s’envenime au fil des provisions qui s’amenuisent, la blessure qui s’infecte, faisant osciller Robert entre cauchemars fiévreux et les affres des bombardements incessants. Prisonnier de son corps brûlant, prisonnier dans sa propre demeure assiégée, l’essence même de l’homme s’altère.
Peut-être n’aurait-il jamais dû recouvrer sa lucidité car quand les maux qui tenaillaient son corps et son esprit se lèvent, il ne reste plus rien. La bannière violette et argentée ne surplombe plus les Météores et, pire encore, indicible, Enguerrand s’est donné la mort. Le benjamin tombe à genoux, des larmes salées et brûlantes roulant sur ses joues, la douleur hurlée, assourdissante, au diable la dignité de son rang, son frère aimé n’est plus, car l’Épée du Matin est inepte, incapable. Il s’est alors saisi de la garde d’Aube, a longuement contemplé son fil laiteux et tranchant, a souhaité rejoindre son frère. Il n’a pas pu ; à quoi bon ? Seule l’Épée du Matin subsiste et sert, l’homme, lui, est déjà mort.

Il assiste au mariage de son aîné et seigneur, peu après que les Météores aient été rendus à leur sire légitime, et si Robert tente de se montrer accueillant envers sa nouvelle belle-sœur, les feux de sa haine n’ont jamais brûlé si haut ; ils sont dirigés vers sa propre personne et son manque de férocité et d’efficacité au combat, ils sont dirigés vers les Martell, qui ont saigné Dorne et en ont marchandé le salut. Lorsqu’il a vent d’une rébellion menée par les Allyrion, le Dayne décide de rejoindre leur bannière, la mort d’Enguerrand, le conciliateur, ayant sonné le glas d’une possible réconciliation entre l’aîné et le benjamin. Cette rébellion, peut-être, déclare-t-elle le début d’une ère nouvelle pour Dorne, forte de nouveaux alliés, insufflée d’un second souffle, conquérante à nouveau et à même de reconquérir ses territoires occupés. Robert décide donc, sans l’aval de son lord, de s’arrimer à ce partir et de s’esbigner vers le foyer du soulèvement. Il sera néanmoins positivement surpris lorsqu’il apprend que Barristan déclare les Météores ville franche, rompant toute soumission envers Lancehélion.
Robert arrive de justesse à s’enrôler dans l’armée de secours Allyrion pour briser le siège. C’est un homme différent qui brandit haut Aube, mué par les affres de la guerre, laissant déferler une ire cuite et recuite dans l’âtre dans ses entrailles, étranger désormais aux codes vertueux dont il se parait naguère ; sans doute est-ce là la première fois où la noble lame a été maniée par un boucher. À l’épilogue de cette bataille, Dayne jure allégeance à la princesse rebelle, supportée par l’Empire, et la suit dans ses diverses campagnes.