BOTTIN

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Todd Lasance est <a href="https://bloody-crown.forumactif.org/t8164-damon-reyne-wip"><span class="Gp_Ouest">Damon Reyne</span></a>

RECENCEMENT

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<span class="Gp_Ouest">Damon Reyne</span> - Je suis fidèle à mon souverain - Chevalier - <a href="https://bloody-crown.forumactif.org/t8164-damon-reyne-wip">Personnage inventé</a>

LIEU

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<a href="https://bloody-crown.forumactif.org/u782"><span class="Gp_Ouest">Damon Reyne</span></a> se trouve à <span class="Gp_Ouest">Castamere</span>

Le soleil illuminait les plaines de l'Ouest. Depuis combien d'années n'avait-il pas vu Castamere ? Trop longtemps aux yeux de Damon. Ou alors trop peu. Il était finalement assez mitigé vis-à-vis de sa terre natale. Les années avaient passé, mais le château lui n'avait pas changé. Il pourrait presque reconnaître chacune des pierres qu'il voyait face à lui. Ces mêmes pierres qui l'avaient vu naître, vingt-cinq ans auparavant. Dans une des salles du château, sa mère, belle-sœur du Lord Reyne, avait donné naissance à un garçon chétif. Il avait hurlé tous ses poumons à sa naissance et pourtant, sa voix faible ne fit souffrir aucune oreille. Il se débattait avec mollesse, rien n'indiquait qu'il serait un jour aussi fort que son aîné. Damon était né et déjà, il était comparé à Tion. Cette habitude eut la peau dure durant les premières années. Tout faisait l'objet de comparaison. Et tout était à son désavantage. Il avait commencé à marcher trois mois après son aîné, à âge égal. Bien sûr, tous les courtisans disaient qu'il était faible, que sa faible consistance ne lui permettrait pas d'être digne du lion rouge. En revanche, quand il n'avait que peu de retard, comme pour parler, tous louaient son grand-frère comme modèle. Toujours isolé, le petit blond voyait sa vie tel un spectateur devant une pièce de théâtre. Cela aurait pu être une tragédie tant il se sentait seul, mais c'était davantage une comédie à bien des égards. Une comédie de très mauvais goût, mais une comédie tout de même. Car quand on ne pouvait distinguer les deux frères qui se comportaient de la même manière, on trouvait toujours une différence, quitte à l'inventer. Alors que Damon n'avait que deux ans et son grand-frère quatre ans, tous deux pleurèrent de peur face à un orage particulièrement violent. Reynard, leur père, regarda leur mère, en lui disant que Tion avait tant de force de caractère qu'il hurlait au ciel de se taire, alors que Damon lui ne faisait que pleurer tel un enfant. Tous les deux n'étaient que des enfants, tous les deux étaient effrayés. Cependant, l'image qu'ils renvoyaient était différente, non pas aux yeux de leur père, mais à son cœur.

À l'âge de six ans, un grand événement changea la perception du jeune garçon sur la vie de Cour. En effet, l'héritière Reyne, Sylva se maria à Lucian Rowan. L'alliance de ces deux maisons réjouit Lord Alexander dont les finances n'allaient que mieux se porter. Toute la Maison était présente à cet heureux événement. Reynard, fidèle bras droit de son frère, en profita afin de faire en sorte que Tion se mette à son avantage, le présentant comme le futur défenseur des enfants de Sylva et Lucian. Bien sûr, l'attention était davantage sur les mariés, mais la branche secondaire des Reyne ne ratait jamais une occasion afin de rappeler son existence et sa loyauté. Chose rare de nos jours. Le plus souvent, l'existence d'une branche secondaire signifiait souvent une déloyauté. Ce n'était pas le cas chez les lions rouges. Bien sûr, tout cela, Damon ne le comprenait pas. Il n'avait que six ans. Impossible de comprendre toutes les subtilités. Néanmoins, il comprit une chose, il n'aimait pas la vie de Cour. Il la détestait même. Dès qu'il passait devant un noble, ce dernier le dévisageait. Les commentaires allaient de bon train. Il était trop maigre pour un enfant de son âge. Il cherchait trop à s'accrocher à la jupe de sa mère ou celle de sa nourrice. Il ne marchait pas avec autant d'assurance de Tion. Ses bras étaient squelettiques. Sa diction n'était pas parfaite. Ainsi que sa posture. Tous ces commentaires, son père les encourageait afin de renforcer son caractère, forger une seconde épée à la maison Reyne. La seule chose que cela fit, c'était d'envoyer le petit garçon pleurer dans les jupes de sa nourrice qui s'excusa profondément, gêné par l'enfant et l'envoya au lit alors que le soleil était à peine en train de se coucher. La fin de la fête ne fut que des cris de joie et des commentaires graveleux criés par l’assemblée entendu au loin. 

Il pria les Sept pour que plus jamais il n'ait à se remontrer ainsi, mais rien n'y fit. Les années passèrent et les apparitions en public devinrent monnaie fréquente. Quand il ne prenait pas des cours auprès d'un mestre sur l'étiquette et la lecture, il devait s'entraîner à manier des épées en bois. Cela ne l'amusait pas. Il supplia son père pour le laisser vivre une vie loin de tout ce qui était pointu et tranchant, ainsi que loin des livres et de la poussière. Ce dernier fit la sourde oreille aux suppliques de son enfant, affirmant que ce dernier le remercierait plus tard. Finalement, le temps lui donna raison, mais pas à l'époque qu'il espérait. En effet, même s'il parvint à faire de son fils un écuyer, ce dernier en montra aucun signe de progrès en matière martiale. La plus grosse prouesse de Damon fut finalement, au bout d'un an, savoir dans quel sens se tenait une épée et ne pas la lâcher au bout d'un coup dans l'air. Devant une telle médiocrité, le chevalier s'arracha les cheveux. Il essaya tout ce qui était possible. Il le mit contre des écuyers plus forts, aussi forts, aussi médiocres... Mais aucun progrès. Le garçon se contentait de se perdre dans la contemplation des collines de l'Ouest, sentir la fraîcheur du vent qui balayait la cour du château, admirer les reflets de l'eau sous un temps ensoleillé. Son Mestre ne fut pas plus élogieux à son égard. Il décrit le garçon comme fainéant, muet et au mieux sarcastique. En effet, quand l'homme de lettre cherchait à expliquer l'importance de l'apprentissage de la moindre strophe d'un poème, Damon ne put s'empêcher de dire avec sarcasme qu'il était sûr que ce seraient ses mots qui feraient la cour à une dame et non la bourse de son père. Et si autant le Mestre avait la chance d'avoir d'autres étudiants, comme Tion, bien plus dévoué à l'apprentissage digne d'un noble, le chevalier qui avait pris le petit blond sous son aile n'avait pas ce luxe. Il voulut démissionner, mais comme l'avait prévu l'enfant peureux, l'argent ramenait tout homme à la déraison. 

Les années passèrent, des années où on rappelait constamment au garçon sa médiocrité. La lassitude se transforma en grande frustration. Il en avait assez de la noblesse et de la vie au château. Il ne voulait qu'une chose, s'enfuir, ne plus voir le regard de déception que sa mère avait pour lui. Déception justifiée d'un certain point de vue, il le savait. Il ne rendait pas grâce à tout ce que faisaient ses parents pour lui. Et ses parents ne l'aidaient pas à s'épanouir. Dans ce cercle infernal, nul n'avait totalement raison, si bien que nul n'arrivait à totalement mépriser l'autre partie. Tous s'accordaient peu à peu à s'ignorer. Cet accord atteint son paroxysme lors de l'adoubement de Tion. Désormais, les Reyne avaient un champion afin de protéger Lady Sylva. Damon était devenu inutile. Il avait presque réussi à voler la vedette à son frère ce jour-là, tant des courtisans notifiaient au Ser Reynard qu'il serait bon d'écarter celui qui entachait le prestige de Lion rouge. Ce dernier ne prit même pas la peine de défendre son fils, bien au contraire, il rappela qu'il ne restait que deux ans à son deuxième enfant avant de pouvoir enfin quitter la maison. D'une certaine façon, il était chanceux... Ce ne serait pas un assassinat, juste un accord d'exil implicite, mutuellement accepté. Il garderait son titre de noblesse, mais il n'aurait plus les obligations d'un Reyne. Étant d'une branche secondaire, il n'avait pas assez d'importance pour se marier avec une Lady qui apporterait réellement quelque chose à la maison. Autant éviter les nuisibles. Même si l'amour-propre de l'adolescent avait fait ses valises depuis longtemps, il ne pouvait sentir qu'une colère lui brûler les entrailles. Jamais il n'avait demandé à devenir un noble. Ou un chevalier. Jamais il n'avait demandé à avoir comme frère la fine fleur de la chevalerie. Jamais il n'avait demandé quoi que ce soit, si ce n'était à ce que l'on le laisse en dehors des discussions de la cour. Une image se forma dans sa tête. Une image qui ne collait nullement avec celui qu'il était actuellement. Jamais il n'avait pensé être un bon combattant, pourtant, actuellement, face à ces commentaires insidieux, il en ressentait le besoin.


À la grande surprise de son tuteur, il s'entraîna avec férocité durant ses deux dernières années à tirer. Néanmoins, on ne faisait pas de miracle juste avec de la volonté. Il avait été élevé dans le confort de Castamere. Il ne connaissait rien des combats en dehors des quelques entraînements qu'il avait. La sueur ne faisait pas le talent. Et le talent ne pouvait s'acquérir à coup de rugissements aigus. Malgré ses faibles talents, il fut tout de même adoubé, sans qu'il ne sache trop pourquoi. Il ne sut pas non plus pourquoi son tuteur était particulièrement cordial avec Lord Reyne... Il fallut quelques années pour que Damon ne comprenne ce qui s'était passé pour que sa famille ne connaisse pas l'humiliation de voir un de ses membres ne pas être adoubé à la fin de son apprentissage. Sans attendre la fin de la cérémonie, Damon fit sceller son cheval, prit des économie et quitta Castamere alors que Ser Reynard, son père, fêtait le fait que même le plus faible des Reyne pouvait être chevalier.

Sa direction était simple, Port Lannis. Là-bas, sans s'attarder, il prit un bateau pour voyager à travers Westeros jusqu'à finir à Lys, après un an de voyage. Enfin, il allait réaliser son rêve. Un rêve qu'il n'avait eu que récemment. Ce n'était même pas un rêve, juste un défis lancer à cette noblesse qui avait méprisé sa faiblesse. Ils allaient un jour voir ce que le chaton pouvait devenir un lion. Ils allaient voir que les chevaliers n'étaient pas toujours bons pour former des combattants. Très rapidement, il se fit engagé par une compagnie. Il prit la première qu'il rencontre. Son nom était la Bannière de Fortune. Pourquoi cette compagnie directement ? Car elle avait l'avantage de parler la langue de Westeros. Autant dire que Damon s'était senti très bête en débarquant sans savoir communiquer avec les locaux. Il s'intégra à cette compagnie, au départ comme simple homme de main. À savoir que quand il disait homme de main, ce n'était pas un assassin ou un soldat. Non, c'était plus un garçon de courses, cuisinier et autre. Vu son talent à l'épée... Il ne servait qu'à ça, les premiers mois. Heureusement, malgré ses difficultés, la compagnie formait comme une famille. Une famille d'un peu moins de cent hommes quand il la rejoint, mais une famille tout de même. Ezra Korso, un seigneur déchu de Qohor, le prit sous son ail et lui apprit les ficelles du métier. Il n'était pas un chevalier, c'est pour cela qu'il sut former Damon. Il voyait bien que le garçon n'était pas fait pour apprendre dans le confort. Le mettant dans les pires conditions pour l'entraîner, il arriva à créer un potentiel pour cette cause perdu. La frêle brindille devint peu à peu une branche solide pour l'arbre était la compagnie. La formation de l'esprit n'était d'ailleurs pas en reste, car si Damon ne pouvait être le plus fort en aussi peu de temps, il devait se montrer le plus rusé, le plus stratège.

Les conditions difficiles de certaines missions forgèrent son caractère taciturne et sarcastique comme une défense inébranlable qu'aucune situation n'arrivait à faire paniquer. Sa fiabilité fit de lui un des hommes de confiance de Ghabrielle qui acheva sa formation du combat à l'épée. Si son tuteur le voyait... Il ne serait pas fier de lui, car le Reyne ne combattait en rien comme un Ser, mais juste comme un mercenaire qui avait pour devise : tous les coups sont permis. Il ne cherchait pas à désarmer son adversaire, il visait point faible après point faible. Il ne cherchait pas la gloire, il rentrait des missions, couvert de sang, peu présentable. Il ne cherchait pas les louages et les honneurs, il se contentait de boire et de fêter les victoires sans aucune forme d'étiquette. La vie était belle avant le départ de la cheffe qui dut retourner en Westeros, quelques années après son retour. 

Elle laissa derrière elle quelques hommes afin de garder des nouvelles de Lys et d'Essos en général. Bien sûr, Damon fit partie des volontaires pour rester, afin de gérer les affaires en son nom. Pourquoi ? Car il ne voulait pas retourner sur sa terre natale. Était-ce de honte de ce qu'il était devenu ? Un simple mercenaire loin des principes de chevalerie ? Non. C'était juste par désintérêt pour ce qui s'y passait. Il mena la belle vie pendant quelques années. Ce n'était pas le grand luxe et il devait mettre sa vie en danger pour divers seigneurs locaux... Combats, enlèvement, assassinat, espionnage... Il avait développé des talents divers et varié. Son sens aigu de la stratégie l'avait souvent aidé à anticiper les différentes situations dans lesquelles il s'était retrouvé. Malheureusement, rien ne lui aurait permis d'anticiper la missive qu'il reçut un jour... Son frère était mort. L'idiot avait péri dans un accident de chasse. Pourquoi ?! Il ne tenait pas son aîné en haute estime, mais il restait... Son frère. C'était... Bizarre... Et son père qui osait lui demander de revenir pour assurer la continuité de la branche secondaire... Il avait envie de refuser... Malheureusement, on ne pouvait rien refuser au frère d'un homme aussi riche qu'Alexander Reyne. Sans chercher à fuir ses responsabilités, Damon écrit une dernière lettre à Ghabrielle, se confondant en excuses et expliquant l'honneur que cela avait été pour lui de travailler pour elle.

Il s'était mis en route, lentement, retardant le plus possible son retour. Cependant, il était désormais devant le château de sa famille qui avait fait remonter tant de souvenirs. Il franchit les portes, puis, se rendit dans la salle principale où ses parents comptait fêter son retour. Tous restèrent sans voix devant lui. Le faible chaton était devenu un lion à la crinière dorée, dont le visage était marqué par les nombreux combats qu'il avait traversés. Il reconnaissait certains nobles, ceux-là même qui avaient voulu son départ à cause de sa faiblesse. Un sourire parcouru ses lèvres. La scène était presque assez délicieuse pour lui en faire oublier le contexte. « Je suis rentré à la maison. »