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 De petite étincelle naît souvent grand feu | An 1 - Mois 11 - semaine 4 [Tour VIII - Terminé]

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MessageSujet: De petite étincelle naît souvent grand feu | An 1 - Mois 11 - semaine 4 [Tour VIII - Terminé]   De petite étincelle naît souvent grand feu | An 1 - Mois 11 - semaine 4  [Tour VIII - Terminé] EmptyMer 6 Mai - 14:26

J’écoute les éclaireurs avec attention, griffonnant quelques notes alors que je hoche la tête à leurs informations, précieuses pour la plupart. Chaque mouvement que nous faisons, chaque journée passée sur les routes, tout cela nous expose à l’ennemi, j’en suis bien conscient. Nous avons fait aussi vite que possible, après avoir reçu la missive du Maréchal, pour rejoindre ses troupes. Et nous touchons presque au but. Une poignée de jours et nous y serons. Je me sens à la fois nerveux et soulagé de pouvoir rassembler nos forces de la sorte. Ce ne sera pas la première fois que cela arrive mais, désormais, j’ai le sentiment que nous allons vraiment dans la bonne direction de concert. Et je m’y raccroche, probablement un peu trop, m’oubliant dans l’organisation matérielle des jours à venir, passant des heures sur les cartes pour ne pas songer à ce qui continue de m’alourdir le cœur. Les jours ont passé. Les semaines également. Et même si la douleur est toujours présente, j’ai un peu moins le sentiment qu’elle est en train de tout dévorer. Parce que je prends bien garde à ne pas y penser plus que de nécessaire.

Je pensais qu’Alysanne me manquerait. Mais cela va bien au-delà en vérité. C’est comme une plaie à vif que rien n’arrive à apaiser. Pour autant, je continue. Comme me l’a dit Rhaenys. Je me lève tous les jours, j’avance, je joue le jeu. En attendant de voir si, un jour, j’arrêterais de faire semblant. J’arrive à porter de l’intérêt à la campagne que nous menons, espérant vaguement qu’elle apaisera cette colère qui gronde en moi un peu plus chaque jour. Même si je me demande ce que je ferais. Après. Sans cette envie de reconstruire quoi que ce soit. Je ne peux pas me permettre d’y penser vraiment en réalité, parce que je risquerais de sombrer. Encore plus.

Les éclaireurs finissent par quitter la tente. Et mes aides de camp également. Mon regard s’attarde sur le brasero et son feu qui commence à mourir doucement mais surement. Il faudrait que je l’attise mais, à la place, je m’assois au sol, jambes croisées, mes yeux fixant le vide. Je me sens brusquement plus que jamais las. Pourtant, jamais les troupes n’ont été aussi prêtes à aller au combat, à défendre ces terres qui sont les nôtres et à faire ce qu’il faut pour que plus jamais elles ne soient gorgées du sang des nôtres. Le Conflans doit être libéré. Comme le reste de Westeros. Chacun des hommes qui a combattu mérite le repos et de retrouver la paix. Mais ce n’est pas pour demain. Peut-être jamais. C’est peut-être ce qui me met dans cet état. Difficile à dire alors que je me refuse à réellement me pencher sur ce que je peux éprouver. L’incertitude a cela de bon qu’elle évite de me sentir encore plus pathétique. Et puis, j’arrive bien à faire croire que mon moral suit celui de mes hommes. Je tiendrais bon. Pour eux. Le temps qu’il faudra. Même si j’apprécie de me retrouver seul en cet instant, de laisser tomber la couronne que je m’efforce de porter pour mon peuple.

Je ne me rends compte que quelqu’un est entré que lorsque j’entends le froufrou des robes de Shaera. Elle tient deux bols fumants entre les mains. « Il est déjà l’heure de dîner ? » Ou elle est peut-être déjà passée depuis longtemps. J’ai un peu de mal à garder ce genre de repère, me forçant uniquement à suivre le mouvement quand les uns et les autres s’affairent. A manger. A dormir. A faire semblant donc. Et je n’ose pas vraiment lever les yeux dans sa direction. La gêne que j’éprouve en cet instant est probablement le sentiment le plus réel, le plus tangible, que j’ai éprouvé depuis des semaines. Si l’on omet la colère, bien entendu. Parce que j’ai encore en tête notre rencontre d’hier. Si l’on peut la qualifier de rencontre. Je ne me souviens même plus des raisons qui m’ont poussé à aller soulever le pan de l’entrée de sa tente mais elles se sont évaporées devant le… spectacle sous mes yeux. J’aurais dû prêter attention aux rires étouffés et aux autres bruits, j’en suis bien conscient. Mais j’étais plongé dans mes pensées. Et la surprise a été de taille. Je secoue la tête, m’efforçant de ne pas songer à ce que j’ai pu ressentir à ce moment-là et me concentrant sur le feu. Voilà, c’est quelque chose de simple. Plus que le reste.

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MessageSujet: Re: De petite étincelle naît souvent grand feu | An 1 - Mois 11 - semaine 4 [Tour VIII - Terminé]   De petite étincelle naît souvent grand feu | An 1 - Mois 11 - semaine 4  [Tour VIII - Terminé] EmptyJeu 7 Mai - 13:48


Shaera est très partagée sur la guerre. Elle abhorre la barbarie qu’elle engendre, sans doute au moins autant qu’elle s’émeut de la spiritualité qui lui suit. Les hommes sont comme ça, pour beaucoup. Ils massacrent, dans un élan de rage, et s’interrogent ensuite sur leur place dans l’univers, la légitimité de leur acte. Certains, bien sûr, demeurent hermétiques toute leur vie à ce genre de questionnement. Ils évoluent peu. Ce sont les moutons les plus prisés des loups. Ils font ce qu’on leur dit de faire, ça leur permet d’avoir la conscience tranquille, même avoir pillé, massacré, violé. Le fait de parer l’ennemi d’un masque de monstre, d’abolir toute ressemblance, tout lien, entre lui et soi permet d’éteindre toute compassion pour lui, et donc tout questionnement sur la légitimité de ses actes. Shaera, elle, est là pour tenter d’apaiser les angoisses de ceux qui en auraient, de leur aider à trouver un sens à toute cette détresse à laquelle ils sont confrontés. Il n’y a pas de Septon, dans l’armée du roi Tully, alors elle a à faire. Bien sûr, les plus fervents de la religion des Sept ne l’approchent pas… Mais d’autres, moins timorés, se laissent avoir par son côté accessible, et l’absence dans sa bouche du nom du Maître, bien que celui-ci ne quitte jamais ni ses pensées, ni ses réflexions… Plus qu’une prêcheuse, Shaera apparaît, pour beaucoup, comme une invitation au voyage… Outre sa position de prêtresse rouge, et donc ses origines exotiques, c’est surtout par ses paroles qu’elle invite les hommes à réfléchir, à se poser les bonnes questions sur leur condition, mais surtout sur ce qu’ils ont envie d’être.



Nulle surprise, donc, qu’aujourd’hui, il ne l’aie pas faite mander. Elle a respecté cela, désireuse de lui laisser le temps qu’il lui faudrait pour composer avec ce qu’il avait vu, et s’est donc tenue à l’écart toute la journée durant. Seulement, arrive le dîner du soir, et il semble à la prêtresse, attentive, qu’aucun des hommes de l’entourage du roi ne manque… D’ordinaire, il dîne avec l’un ou l’autre, rarement seul. Ce qui n’est qu’un présentiment se confirme, lorsque les notables s’interrogent mutuellement sur lequel d’entre eux a eu l’honneur de dîner avec le roi Tully, et de quoi ils ont discuté. Sans mot dire, Shaera s’en va remplir deux bols de ce qui a été préparé pour le dîner, une soupe épaisse dans laquelle fondent quelques morceaux de lard, du chou, des patates.. Quelque chose de riche, qui tient au corps, et se permet d’entrer, sans se faire annoncer, dans la tente royale. Ses yeux tombant sur un Lyham assis au sol, devant un feu mourant, elle marque un arrêt, pousse un très discret soupir, et s’approche de lui pour tendre le bol, le manche de la cuillère dépassant, bouillant qu’elle est allée chercher à son attention. « Mangez, votre Majesté. C’est chaud, ça vous fera du bien. » Ledit bol entre les mains du roi, elle va jusqu’à son bureau où elle pose le sien, puis s’empare de la cape épaisse en laine de ce dernier, accrochée à sa chaise, pour venir la lui déposer sur les épaules, presque maternelle. Le froid remontant par le sol, on le couvre, généralement. « Vous devriez vous asseoir dessus… Vous risquez de tomber malade autrement… » Ceci dit, elle l’abandonne, à peine quelques secondes, le temps d’aller chercher quelques petites bûches pour nourrir le feu. Etonnamment, elle a à peine déposé ses tributs que les flammes grandissent, viennent haut lécher le bois, presque comme cherchant la main de Shaera. Ceci fait, elle retourne chercher son bol, et, avec simplicité, s’assied au sol face au roi, sans montrer le moindre signe d’inconfort. Dans le plus grand des calmes, elle commence à manger, avec une impudence déconcertante… Ne venait-elle pas de prendre ses aises avec le roi ? D’entrer dans sa tente sans s’annoncer, sans y avoir été invitée, disposé de ses affaires comme si c’était quelque chose de très naturel ? Et elle a donné l’impression que ça l’était, naturel… Jusqu’à sa façon de dîner, sans forcément forcer la discussion d’échanges ineptes, juste comme si elle n’était là que pour s’assurer que le roi se sustente, bon gré mal gré…

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MessageSujet: Re: De petite étincelle naît souvent grand feu | An 1 - Mois 11 - semaine 4 [Tour VIII - Terminé]   De petite étincelle naît souvent grand feu | An 1 - Mois 11 - semaine 4  [Tour VIII - Terminé] EmptyLun 18 Mai - 14:37

Si j’avais jusque-là du mal à cerner la jeune femme, autant dire que l’épisode de la veille ne m’aide pas à y voir plus clair. J’ai pu la voir à l’œuvre auprès de mon armée jusqu’à présent. A discuter avec les hommes, à les apaiser. J’ai eu des échos la concernant et, si elle en effraie encore plus d’un, je sais que d’autres voient en elle une façon comme une autre de parler de tous ces pêchés que nous ne pourrons jamais vraiment expier. Je sais que ma troupe est singulière à n’avoir pas vraiment de représentant des Sept. Pour autant, la mine que j’ai arborée lorsque le sujet a été évoquée était plus que suffisant pour que personne n’insiste. Et au moins, Shaera ne prêche pas de façon virulente pour son Dieu. Ou si elle le fait, mes hommes ont eu le bon sens de ne pas me le dire.

Mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle s’occupe des hommes… de cette façon. Je sais bien que beaucoup me considèrent comme un peu trop prude, en tout cas loin de Vivesaigues. Qu’il est connu, ou tout du moins supposé à juste titre, que je n’ai jamais connu autre femme que la mienne. Et que je ne partage mon lit avec personne depuis que je l’ai perdue. Cela ne fait que quelques semaines après tout, c’est normal non ? Même si, et j’ai bien du mal à l’avouer, je n’ai pas pu m’empêcher de ressentir d’autres sensations que de la gêne en apercevant Shaera de la sorte. Peut-être une certaine envie, même si le mot serait un peu fort. Il faut dire que c’est une belle femme et qu’elle ne laisse personne indifférent. Et que je me sens seul, ça je peux le reconnaître. Surtout que je sais que plus personne ne m’attend. Mais c’était quelque chose de plus instinctif, de moins réfléchi. Et de bien plus dérangeant alors que je n’ai de cesse de me focaliser sur mon deuil, sans avoir envie de songer à quoi que ce soit d’autre.

Je suis d’autant plus surpris de la voir entrer dans la tente après cette rencontre, même si elle doit probablement être bien moins gênée que moi au final. Je laisse le silence retomber après son entrée, me contentant de lever un sourcil lorsque je me retrouve avec le bol en main. Sa chaleur a quelque chose de suffisamment tangible pour que je me sente comme sorti de cette espèce de torpeur qui commençait à m’envahir. « Merci Shaera. Je ne suis même pas sûr d’avoir mangé quelque chose ce midi pour être honnête. » Plus j’y pense et plus je suis convaincu d’avoir totalement oublié en effet. Je lève les yeux en l’entendant se déplacer avant de sentir le poids de la cape sur mes épaules. Et j’ai un sourire sans joie quand elle reprend la parole. « Il y a bien des choses que je devrais faire. Mais celle-ci doit être dans mes cordes. » Je m’exécute, levant un sourcil quand je vois les flammes se ranimer et comme essayer de la toucher. « … étonnant. » J’ai murmuré plus que je n’ai parlé à haute voix mais je suis presque sûr qu’elle m’aura entendu. Je la suis des yeux quand elle s’installe devant moi, commençant à dîner à mon tour alors que mon regard se perd un instant dans la contemplation du feu. « Je ne suis pas de la meilleure des compagnies, j’en suis désolé. Je ne pensais pas dîner avec qui que ce soit ce soir. » Je ne pensais même pas à diner surtout. « Ce n’est pas pour vous chasser, loin de là. » Je me retiens de dire que je trouve sa compagnie agréable, sans bien savoir pourquoi. Pourtant, c’est le cas, probablement parce que je n’ai pas à chercher de mot d’esprit ou à entretenir la conversation pour que mon invité du moment puisse sortir de là fier d’avoir partagé un moment avec son Roi. J’ai une grimace alors que je fixe mon bol, encore à moitié plein. Avant de finir par lâcher, un rien contrit. « Navré pour le dérangement. Hier. » Je suppose que je ne pourrais de toute façon pas faire comme si je n’étais jamais venu. Je pourrais bien essayer mais, me connaissant, ce serait revenu au moment le moins opportun. Au moins, je crève l’abcès aussi vite que possible. « Je ne suis guère coutumier de ce genre de… divertissement. Et je ne savais pas que vous… Hum. Je prendrais garde à ne plus venir de la sorte donc. » Quand bien même je suis le Roi, je n’ai pas particulièrement envie de revoir Shaera dans une telle posture. Ou avec un homme. Ou une femme. Peu importe. Et je suis soulagé de la semi-pénombre qui cache fort bien la sensation que j’ai rougi comme le dernier des jouvenceaux.

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MessageSujet: Re: De petite étincelle naît souvent grand feu | An 1 - Mois 11 - semaine 4 [Tour VIII - Terminé]   De petite étincelle naît souvent grand feu | An 1 - Mois 11 - semaine 4  [Tour VIII - Terminé] EmptyMar 19 Mai - 14:31

Il est attendrissant, ce roi Lyham. Bien loin de ce qu’était le père de Shaera, ou de ce qu’est devenu son frère. Il y a une forme d’humilité dans le Seigneur du Conflans qui manquait singulièrement aux hommes de sa propre famille. Aucun d’eux, par exemple, n’aurait jamais pensé à s’asseoir à même le sol. La place des chiens ! auraient-ils commenté avec dédain. C’est presque comme si Shaera, malgré le jeune âge qu’elle avait quand ils ont décidé de l’envoyer au temple de Volantis pour la faire devenir prêtresse rouge, avait l’impression d’entendre leurs voix à travers le temps et l’espace. Face à ce genre d’exemple, et à d’autres d’hommes bien plus orgueilleux qu’elle a pu connaître, pourtant de moindre naissance, il est aisé pour elle de se montrer bienveillante, naturel que d’essayer de prendre soin d’un homme qui semble autant se négliger, au point de ne même plus se souvenir de la dernière fois qu’il a mangé. Au moins accepte-t-il d’écouter son conseil et de faire de la cape en laine qu’elle est allée lui chercher un rempart contre le froid, qui à terme ne manquerait pas geler ses os, et alors il serait bien plus difficile de leur faire renouer avec la chaleur.

Un sourire mystérieux étire les lèvres pulpeuses de la prêtresse au commentaire que fait le souverain concernant ce qui ressemblait à l’attrait du feu pour une dame. Simple illusion d’optique, ou quelque chose qui s’en approche, comme chacun des tours de passe-passe que lui permet d’exécuter R’hllor. Le vrai pouvoir, on ne sait jamais si on en est dépositaire ou pas. En tous cas, pas Shaera. Elle demeure enfermée dans cette logique de servante, de passerelle, entre le Maître et ses fidèles. Elle connaît les légendes, elle sait que le baiser de feu peut ramener à la vie… Mais pas sans raison. Le Maître choisit. Dans un monde de ténèbres nébuleuses, il n’y a que la foi pour illuminer son chemin. Elle est pieuse, Shaera, car profondément spirituelle, même si c’est loin d’être la première chose à venir en tête de ceux qu’elle rencontre.

Le roi ne veut pas la chasser, dit-il, par son manque d’entrain. La remarque fait doucement rire la prêtresse, qui répond, avec douceur et malice dans le violine de son regard. « Je suis même persuadée que vous ne pensiez pas dîner du tout… » Evident pour qui conçoit la peine du deuil qu’il affronte. « Cela étant, vous êtes le roi… Si l’un devait distraire l’autre, ce serait moi, et uniquement moi… » Elle lui glisse, sans pour autant faire des pieds et des mains pour tenter de tirer Lyham d’un état d’esprit qui semble lui coller au corps. Le mieux à faire, selon elle, est encore de laisser la plaie suinter. Elle ne doute pas qu’il en viendra à bout tout seul quand il estimera avoir assez souffert, s’être suffisamment flagellé, morfondu. « Par ailleurs, les retraites silencieuses peuvent être très bénéfiques pour l’âme, de même que les jeûnes. » Elle lui sourit, complaisante. « Mais il est de meilleur ton de compartimenter… Il serait peut-être préférable de post-poser votre voyage spirituel au terme de la guerre, qu’en dîtes-vous ? » Elle espère, ainsi, lever un peu du sentiment de culpabilité qu’elle a senti poindre chez le roi, avec un peu d’humour et de légèreté.

Elle ne s’attendait pas, cependant, à ce que leur rencontre d’hier soit abordée si rapidement. Saisie l’espace d’une très brève seconde, elle finit par retrouver son sempiternel sourire à l’entente des excuses de Lyham. D’autres l’auraient sans doute faite fouetter pour moins que ça, mais lui, il s’excuse de l’avoir surprise ! Le monde à l’envers ! Plus renversée qu’une crème, Shaera laisse échapper un petit rire, sans moquerie. « De nous deux, c’est vous semblez le plus gêné, votre Majesté… En ce qui me concerne, si votre venue était inattendue, elle était un plaisir» La subtilité lui interdit d’appuyer sur le dernier mot, mais elle espèce le roi à même de comprendre ce qu’elle induit par-là. Retrouvant un peu de sérieux, ainsi qu’une expression douce et profondément bienveillante, la prêtresse pose doucement son bol près d’elle, et joint ses mains, inclinant la tête sur le côté. « Accepteriez-vous de me dire ce qui vous a mis tellement mal à l’aise ? » Elle demande, très gentiment, sans le moindre jugement. « La nudité ? L’acte ? Ou bien le fait qu’il y ait eu plus de deux pratiquants peut-être? » Découvrir le tabou de la sexualité sur le continent a été une très grande curiosité pour Shaera… Tous ces gens qui se jugent mutuellement pour une pratique ou une autre, l’enfermement dans quelque chose de redondant, d’ennuyeux, sans fantaisie, et la culpabilité qui naît de désirs refoulés par morale… Une morale pas forcément justifiée, accusatrice, frustrante et absolument pas adaptée à l’être humain, selon elle. Bien sûr, elle peut concevoir la monogamie sans sourciller, mais ce qu’elle peine d’avantage à concevoir, c’est que la sexualité puisse plonger un homme d’âge mûr dans la perplexité… Il y a assez de râteliers pour que chacun y trouve son compte, sans devoir nécessairement manger à tous, mais la gêne qui entoure ne serait-ce que la discussion laisse Shaera sincèrement perplexe…

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MessageSujet: Re: De petite étincelle naît souvent grand feu | An 1 - Mois 11 - semaine 4 [Tour VIII - Terminé]   De petite étincelle naît souvent grand feu | An 1 - Mois 11 - semaine 4  [Tour VIII - Terminé] EmptyJeu 28 Mai - 17:02

Si je m’écoutais, j’irais dormir, espérant vaguement ne plus avoir à songer à ce qui pourra bien se passer demain. Malheureusement, je ne peux guère me permette ce genre de choses, encore moins maintenant qu’avant. Au moins, ne suis-je pas obligé de paraitre enjoué ou réellement attentif avec Shaera. Elle ne semble pas en prendre ombrage, c’est même tout le contraire. Ce qui contribue probablement à mon relâchement, probablement peu convenable pour un Roi, même si je suis bien conscient d’en avoir grandement besoin.

Je lève un sourcil quand je vois le sourire de la jeune femme à ma remarque, me demandant à quel point tout ceci est bien réel. Mais cette pensée pour le moins étrange ne dure qu’un fragment de secondes, avant que je ne me concentre de nouveau sur quelque chose de bien plus tangible, à savoir la gamelle chaude que j’ai entre les mains. Et à son rire, j’ai un sourire un rien contrit. « C’est fort probable. A dire vrai, j’ai tendance à ne manger que si l’on pense à me nourrir. La faim n’est plus vraiment un sentiment familier ces derniers temps. » Je fronce les sourcils tout en parlant, me forçant à manger malgré tout. Je ne dois pas me laisser dépérir, je le sais, quand bien même ce serait une solution de facilité qui ne me déplairait guère. « Si vous voulez me distraire, n’essayez pas de faire de trait d’humour, je risquerais de ne pas être particulièrement réceptif. Mais discuter sans avoir à se soucier d’un quelconque protocole c’est déjà… plus que suffisant. » Ou ne rien dire aussi, sans être totalement seul. C’est d’ailleurs ce qu’elle ajoute, comme si elle lisait dans mes pensées. « Je ne suis en effet pas persuadé d’être dans les meilleures dispositions pour un tel voyage. Je risquerais de me perdre en route ou pire encore. Remarquez, je finirais peut-être par avoir enfin réellement faim. » Je me suis fait songeur avant de me décider à évoquer le léger… incident de la veille, sans bien savoir pourquoi.

A sa répartie, je lève les yeux vers elle, manquant de renverser le reste de mon ragoût « Je… en effet, il semblerait que je dois définitivement le plus gêné de nous deux. » Et je manque de m’étrangler à ses dernières paroles, toussotant plus pour me redonner une contenance qu’autre chose. J’ai un temps de silence quand elle reprend, interpelé tant par sa question que par l’aplomb qu’elle a à demander quelque chose de la sorte aussi crûment. « Voilà bien des paroles qu’aucune femme du Conflans de ma connaissance ne prononcerait. » Sauf probablement, certainement même, les femmes de petite vertu que je n’ai jamais fréquentées. Et j’ai un léger froncement de sourcils alors qu’au final, sa question fait écho à cette gêne que j’ai éprouvée sans arriver à mettre le doigt dessus. « Je ne m’attendais guère à deviser de ce genre de … choses un jour. Que ce soit avec vous ou quelqu’un d’autre. » Je tousse un rire bref avant d’inspirer longuement. « C’est… compliqué. Vous semblez bien plus à l’aise que je ne le serais jamais à évoquer ce genre de choses. » J’essaie de trouver les mots, de m’expliquer sans être bien sûr qu’elle comprendra ma gêne et je finis par souffler, à mi-voix. « J’ai rencontré mon épouse à l’âge de 15 ans. Elle en avait 13. Ce jour-là, j’ai décidé qu’il n’y aurait qu’elle et personne d’autre. Je l’ai épousée deux ans plus tard. Et elle a été la seule femme dans ma vie. » De nombreux souvenirs se bousculent dans mon esprit alors que je parle, aussi bons que mauvais. Je réalise que j’ai besoin de verbaliser tout cela, sans être bien sûr que je le fais avec la bonne personne. Mais j’en ai peut-être suffisamment vu d’elle pour ne pas me sentir plus mal à l’aise que nécessaire.

Je toussote de nouveau avant de reprendre, me frottant la nuque, la mine gênée. « J’ai aimé ma femme. Et c’était quelque chose de … plaisant. Vraiment. Mais c’était parce que c’était ma femme. Il ne m’est jamais venu à l’idée qu’il y ait quelqu’un d’autre avec nous. Ou des … postures particulières. » Peut-être ai-je été bien plus influencé par la Foi que je l’aurais cru. « La nudité n’a jamais été un problème. Tant que c’était la sienne. » Je suppose qu’elle comprend ce que je veux lui dire. Et j’ai un rire avant de reprendre, un rien désabusé. « J’étais persuadé que vous aviez entendu les quelques rumeurs concernant mon ennuyeuse fidélité et ma capacité à ne jamais regarder une autre femme que la mienne. Heureusement que j’avais cela pour moi, j’ai comme dans l’idée que certains auraient fortement remis en cause ma virilité. » De fait, quand je rentrais à chaque à Vivesaigues, je ne laissais guère de doutes quant à mes intentions matrimoniales. Pour autant, je n’arrive quand même toujours pas à expliquer ce trouble dilué dans cette effroyable gêne qui a ponctué cette scène. Alors je relève la tête vers elle, curieux, comme si elle pouvait me donner une explication logique.

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MessageSujet: Re: De petite étincelle naît souvent grand feu | An 1 - Mois 11 - semaine 4 [Tour VIII - Terminé]   De petite étincelle naît souvent grand feu | An 1 - Mois 11 - semaine 4  [Tour VIII - Terminé] EmptyVen 29 Mai - 11:47


Bien sûr, Shaera compatit à la douleur de Lyham, et est consciente de toutes les conséquences qu’un deuil peut avoir… Pour autant, sa patience a des limites, et elle sent qu’elle en lèche déjà les pourtours à l’entente du roi qui « mouine » l’absence de la faim. La prêtresse ne répond rien à cela, se contente de le dévisager, sans rien exprimer, mais n’en pense pas moins. Refuser de manger par absence de faim est, décidément, un privilège de riche. Shaera n’a sans doute aucune leçon à donner, étant elle-même bien née, mais elle côtoie assez les défavorisés pour savoir qu’ils mangent, avec ou sans faim, dès qu’ils en ont l’occasion. Pire, ils mangent même quand ils n’ont pas faim, puisqu’ils savent pertinemment que là se trouve le piège… L’absence de faim est un signe que leur ventre oublie comment il fonctionne, et donc que le rappel, lors de leur prochain repas, va être affreusement douloureux. « Un roi ne s’appartient pas, Votre Majesté… » Elle lui rappelle, gentiment, à voix basse, Shaera, espérant qu’il comprenne par ces simples mots le caractère outrageant que peut avoir son apitoiement. Que le deuil le déprime, c’est une chose. Qu’il s’en affaiblisse en oubliant de manger en est une autre, qui pourrait potentiellement le rendre inapte à régner. Se focaliser sur soi et sa peine, quand on est roi, c’est manquer à ses devoirs envers son peuple, auquel il appartient autant que le contraire… Elle ne développe pas, cependant, convaincue sur le roi sait ce qu’il a à faire, pour lui, et pour son peuple… Et, si d’aventure, ce n’était pas le cas, il serait toujours temps de le secouer demain. Pour le moment, il mange un peu et c’est bien tout ce qu’on lui demande.

Elle se contente de sourire à son refus d’entendre ses traits d’humour. Tant mieux. Le comique n’est pas sa spécialité, et les occasions de faire de beaux traits d’esprit se font rares. En revanche, les traits détendus de la prêtresse se font bien plus sérieux quand Lyham évoque le potentiel voyage spirituel. « Vous êtes déjà perdu… » Elle le dévisage, avec intensité, mais sans jugement. « Un tel voyage ne ferait que vous permettre de vous retrouver. » Elle assure, certaine de ce qu’elle avance. « Je pourrai éventuellement vous guider quand le moment sera venu, si vous le souhaitez. » Elle propose, presque désinvolte, en reprenant un peu de ragout, tranquille. Peut-être est-ce pour ça, finalement, que le Maître l’a envoyée ici… Peut-être que Sa volonté est de permettre à ce roi perdu de se retrouver ? De l’aider à reconstruire un plancher solide sur lequel construire ? ça la frappe comme une évidence… C’est plus que certain ! Ne reste qu’à lui laisser le temps d’accepter son aide… Qui commence, étrangement, par le pan de sa personnalité le plus incongru qui soit : sa sexualité. Les desseins du Maître sont impénétrables… pense Shaera, en écoutant attentivement Lyham dénouer les pensées confuses que leur brève entrevue de la veille a suscité.

« Je ne suis pas du Conflans… » Avec un regard malicieux et un sourire joueur, elle lui rappelle, comme si le blanc de ses cheveux ou la couleur de ses yeux ne suffisaient pas, que Westeros ne l’a vue ni naître, ni grandir, et garde ensuite un silence total jusqu’à ce que le roi ait terminé de lui expliquer que, selon lui, c’est sa situation et son expérience qui ont suscité son malaise, alors qu’en réalité… Shaera pense que non. Ecouter muettement Lyham lui permet de terminer son bol, bol qu’elle peut ensuite poser à côté d’elle et peut donc joindre calmement ses mains pour reprendre la conversation. « Qualifier d’ennuyeuse votre fidélité est superflu. » Elle tranche, incisive, taillant dans le vif et posant les bases, son ton ne laissant aucune place à la contradiction. « L’éveil du désir est très différent chez chacun, chez les hommes comme chez les femmes. Vous n’avez pas à rougir que le vôtre n’ait été éveillé que par votre femme. Vous ne rougiriez pas de la couleur de vos yeux, ou de celle de vos cheveux. En ce qui concerne votre envie, c’est exactement pareil… » Elle lui explique, tranquille, sans le moindre jugement. « Je comprends votre parcours… Et en ce qui me concerne, je le trouve très romantique… » Elle lui sourit, semblant séduite, avant de reprendre. « De l’autre côté de la mer, l’amour charnel n’est pas aussi tabou qu’ici. C’est un sujet qui peut s’aborder de façon tout aussi triviale que la pluie et le beau temps… Désinhiber la parole n’engage à rien. Les préférences demeurent, et les goûts d’une personne à l’autre continuent de diverger aussi largement qu’ici… » Elle sourit, profondément bienveillante. « Ce qui change, c’est que le tabou levé, les gens se sentent libres d’explorer et d’essayer ou non d’autres choses. Le terme « d’exploration » est vraiment à propos au demeurant, puisque c’est véritablement se découvrir soi… » Elle a un petit rire. « La curiosité dans ce domaine n’est rendue répréhensible que par les mœurs de votre peuple… Une discussion n’engage jamais à rien, et si la discussion devait déboucher sur une expérience, elle ne devrait pas faire honte. Du reste, ça reste une hypocrisie de ce continent. Les bordels dégueulent autant sinon plus qu’en Essos, et les Hommes restent des Hommes. Pensez-vous que l’attrait de la chair se fasse moindre sous l’égide des Sept ? Non, je vous l’assure. C’est seulement beaucoup moins ouvert, et gâté par la culpabilité… » Elle qui s’était légèrement penchée vers Lyham se redresse. « En ce qui vous concerne, votre Majesté, je dirai que vous êtes à un tournant de votre vie… Une infinité d’options se dessine devant vous, en la matière… Et vous pouvez prendre tout le temps dont vous avez besoin pour y penser, si vous le souhaitez. Sachez simplement que d’autres choses existent, et que si ce moment ne doit, à aucun moment, devenir religieux, d’autres doctrines sont moins sévères que celle de la religion des Sept en ce qui concerne les plaisirs charnels. Je ne dis pas cela pour vous endoctriner dans la voie du Maître, mais pour que vous compreniez que le rapport que vous avez avec la chose est, selon moi, très influencé par les Sept et leurs Septons… En vous aidant à le conscientiser, j’aime à penser que je vous mets en main la clé qui vous aidera à vous en libérer, uniquement si vous le souhaitez, et quand vous le souhaiterez, éventuellement… Par contre, quel que soit votre choix, ne vous sentez jamais honteux de le faire, que ce soit de l’abstinence et de la fidélité, même dans la mort, à votre épouse ou pas. C’est sans doute l’un des seuls choix que vous puissiez encore faire uniquement pour vous… » Elle lui sourit. «  Alors faîtes en sorte d’être en adéquation avec ce choix, et… Faîtes-vous plaisir. »

[Hj: Shaera sexologue, bonjour :v ]

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MessageSujet: Re: De petite étincelle naît souvent grand feu | An 1 - Mois 11 - semaine 4 [Tour VIII - Terminé]   De petite étincelle naît souvent grand feu | An 1 - Mois 11 - semaine 4  [Tour VIII - Terminé] EmptyDim 14 Juin - 19:44

Je laisse filer un silence à ses propos, fronçant légèrement les sourcils avant de souffler, pensif. « Je sais. Tout du moins, je l’apprends. Ce n’est pas pour rien que j’évite d’être dans cet… état d’esprit lorsque je suis en dehors de cette tente. Vous êtes la malheureuse privilégiée d’une humeur que je m’efforce d’occulter la majeure partie du temps. Même s’il m’arrive parfois de trébucher. Je ne pensais pas devenir Roi. Ou devenir veuf. Il faut parfois du temps pour s’habituer à certaines choses ma dame. » Et je sais que demain, je continuerais de jouer le jeu et ce, aussi longtemps qu’il sera nécessaire. Comme me l’a dit Rhaenys. Imiter les gestes du quotidien, faire comme si j’étais vivant, jusqu’à ce que je le sois vraiment de nouveau. Je ne saurais dire combien de temps cela va durer et je sais pertinemment que jamais Alysanne n’aurais voulu que je reste à me morfondre de la sorte. Pour autant, le savoir et agir en conséquence sont deux choses bien distinctes, que j’ai encore du mal à appréhender. Heureusement que j’arrive la plupart du temps à faire bonne figure donc. Et à ne pas paraitre comme faible.

Je mange donc, sans trop y réfléchir, devisant plus que je l’aurais cru avec la jeune femme. « Possible oui. » Que je sois déjà perdu. C’est même certain, mais je ne vais pas le dire à haute voix, ce serait reconnaitre beaucoup trop de choses. « Vous semblez bien sure de pouvoir m’aider à me retrouver. Si j’étais vraiment perdu s’entend. » J’ai une ombre de sourire, levant un regard dans sa direction pour voir qu’elle me dévisage avec une intensité presque troublante. « Pour être perdu, je suppose qu’il faut donc savoir où l’on veut aller. Je ne parle pas de mon peuple ou du royaume. Pour cela, j’ai des desseins on ne peut plus clairs. » En ce qui me concerne, c’est autre chose. Mais, comme elle l’a si bien dit, un Roi doit s’oublier, n’est-ce pas ? Alors, au final, aborder ce que j’ai pu voir la veille me semble plus simple que de parler de cela. Enfin, c’est ce que je pensais. A l’entendre et à me sentir rougir et bafouiller comme un jouvenceau, c’est tout autre chose.

Je l’écoute pourtant, toussant un rire quand elle se fait malicieuse. « Je confirme que vous n’avez rien des riveraines que j’ai pu croiser Shaera. » Mais je l’écoute avec une attention non feinte, levant parfois les sourcils, sans l’interrompre. Tout ce qu’elle me dit est… nouveau. Inattendu une fois de plus, comme c’est de plus en plus souvent le cas avec elle. Je continue de manger sans même m’en rendre compte, raclant même le fond de mon bol alors que je cille à certaines de ses paroles, qu’elles soulèvent en moi nombre d’interrogations qui jamais ne m’auraient effleuré jusque-là. Et, quand elle termine, je garde longtemps le silence, sans bien savoir par où commencer. Je me frotte le menton, songeur, avant de souffler, fixant de nouveau le brasero. « Je ne saurais dire si au final, ma propre vision des choses était ennuyeuse, romantique ou que sais-je encore. Je sais juste que… je me moquais de savoir ce que les Sept pouvaient bien en penser. Bien que ma femme soit… était très pieuse, cela n’a jamais été mon cas. C’était quelque chose de normal, de naturel… et de plaisant. Mais oui, c’est quelque chose dont on ne parle jamais. » J’agite une main en direction de l’entrée de la tente avant de reprendre, toujours aussi pensif. « Je sais ce qui se passe derrière ces tissus. La cohorte de prostituées qui nous suit ou les femmes qui croisent le chemin de mes soldats. J’ai instauré certaines règles mais je ne suis pas dupe. Et au moins, ils font ce qu’ils ont à faire sans violenter qui que ce soit. J’ai l’impression que l’attrait de la chair est encore plus vivace dans des moments pareils. Quand l’on vient de remporter une victoire, que l’on sent le besoin d’être… vivants ? » Je lève un œil dans sa direction, avant de tousser un rire. « Je ne sais même plus ce que je voulais vous dire au final. »

Je penche alors la tête sur le côté, la fixant longuement alors que je finis par reprendre. « Un tournant de ma vie hein… les différentes options que vous ne faites que dessiner ont quelque chose de… je ne saurais trouver les mots. Je ne dirais pas effrayant, ce serait un peu fort mais… c’est inconnu. Parce que… » Qu’il n’y a eu qu’Alysanne et l’envie que j’avais eu d’elle depuis toujours. Aucune femme ne m’avait jamais cet effet, même après des mois passés loin d’elle. Et pourtant, comme l’a dit Shaera, je reste un homme. Est-ce que ces envies finiront par revenir ? Et si oui, que devrais-je en faire ? Je fronce les sourcils à cette pensée avant d’esquisser un sourire au reste de ses propos. « Vous pensez réellement que j’ai encore ce choix ? » Alors qu’elle m’a dit que je devais m’oublier quelques instants plus tôt. « Je suis… étonné de voir avec quelle facilité vous arrivez à parler de cela. Ou à me pointer du doigt ce qui cloche chez moi. » Je m’étire longuement, me sentant étonnamment plus réveillé qu’à son arrivé et moins… amorphe. Je ne saurais dire si cela se voit sur ma posture ou autre mais j’ai un sourire plus franc dans sa direction, le regard brillant d’une lueur inhabituelle. « Je ne devrais pas mal le prendre d’ailleurs ? Je ne sais même pas comment réagir avec vous Shaera. » Et j’ai comme l’impression que ça ne va pas aller en s’arrangeant.

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MessageSujet: Re: De petite étincelle naît souvent grand feu | An 1 - Mois 11 - semaine 4 [Tour VIII - Terminé]   De petite étincelle naît souvent grand feu | An 1 - Mois 11 - semaine 4  [Tour VIII - Terminé] EmptyLun 15 Juin - 17:26

Heureusement que le roi Lyham est d’excellente volonté… Sans cela, il aurait vu un visage beaucoup moins plaisant de la prêtresse, bien plus brutal, qui aurait été capable de le violenter verbalement, voire même de tenter de le secouer physiquement, pour le sortir de sa léthargie… Il n’en a pas encore le besoin, et c’est une chance, mais le besoin devrait-il se faire sentir, Shaera est prête. Ambivalente, la femme de caractère qu’elle est sait parfaitement se montrer aussi douce qu’incisive. Tant que la première méthode fonctionne, elle la favorise, mais si elle doit sévir et se montrer bien plus ferme… Elle n’a aucun scrupule à le faire. En fait, Shaera n’a pas vraiment de scrupules pour quoique ce soit. Devrait-elle tuer un homme de sang froid pour une bonne raison, x ou y, que ça ne l’émouvrait pas même pas un peu. Impossible pour elle de savoir si c’est son éducation de prêtresse qui l’a conditionnée de la sorte, ou bien si elle est née avec la possibilité de se fermer totalement, au point de pouvoir ôter la vie sans même en éprouver le moindre remord, mais le fait est que c’est ainsi. Elle n’est pas une enfant de chœur, loin de là. Cruelle gratuitement, jamais, mais certains desseins du Maître peuvent appeler à condamner une vie pour en sauver des centaines. Cette vie, Shaera est prête à la prendre.

Quoiqu’il en soit, elle ne répond rien aux justifications du roi. Elles n’engagent que lui, n’appellent pas de réponse. Il est de ceux qui ont besoin de cette période tampon, et elle ne peut le blâmer pour cela. Elle se contente d’avoir à l’œil que ce besoin ne devienne pas une excuse à la léthargie. C’est tout. De loin, elle le préfère curieux. S’il est curieux, il en oublie d’être centré sur son chagrin. S’il est curieux, c’est que son intérêt peut trouver de nouveaux réceptacles que la pensée de sa défunte femme. Non pas que la prêtresse souhaite éclipser feu la reine, elle souhaite simplement que le roi puisse être en pleine possession de ses moyens pour régner. Pour leur salut à tous. « Parce que je le peux. » Elle répond, sans aucune modestie, avec une franche fermeté, concernant ses talents de guide spirituel. C’est ce qu’elle fait, Shaera. Lyham n’est pas la première âme égarée qu’elle croise, loin de là. C’est à cela qu’elle sert, guider les perdus. Elle a été formée à cela. Elle sait ce qu’elle fait. Alors elle ne feindra certainement pas de la modestie dans ce domaine. « On peut être en route pour la mauvaise direction… Être sur un chemin ne veut pas dire se retrouver, et être au milieu des bois ne veut pas dire être perdu. » Elle nuance, en réponse aux propos du roi. Sa réponse lui paraîtra sans doute sibylline, mais s’ils doivent philosopher ensemble, il est important que Lyham puisse sortir sa pensée des cadres qu’il connaît. Il n’y a qu’ainsi qu’il pourra mettre son comportement, ses aspirations, et la vie toute entière en perspective… Mais ça, elle ne le lui expliquera pas. Il doit le comprendre tout seul. Elle n’ajoute rien de plus à ce sujet, donc, et enchaîne sur un tout autre.

Elle voit bien que ses paroles l’interpellent régulièrement, mais il est assez poli pour ne pas l’interrompre, pour la laisser développer et aller au bout de ses idées. Il l’écoute, et, forcément, elle en fait de même, commençant par hocher la tête. « Vous démontrez ainsi que piété et désir n’ont aucun lien, et donc qu’il est totalement incohérent de regarder le second à travers l’œil du premier. » Le désir ne touche pas que les pieux hommes, ou ne les en exclut pas. Elle n’en rajoute pas sur le fait que le sujet soit tabou, mais en ce qui la concerne, elle a une très bonne idée de la raison d’être de ce tabou… Peut-être, un jour, en parlera-t-elle avec Lyham. Mais pas encore. La diatribe suivante concernant les soldats et les prostituées la fait gentiment sourire. Elle prend le temps d’inspirer un grand coup, joignant ses mains, avant de répondre. « Quand c’est bien fait, l’amour est l’une des meilleures sensations qu’on puisse éprouver… Pas seulement pour l’orgasme en lui-même, mais pour tout ce qu’il y a autour. Quand un homme part à la guerre, chaque nuit pourrait être sa dernière. Pouvez-vous en vouloir à vos hommes d’avoir envie de faire la chose la plus agréable du monde quand l’ombre d’une mort imminente plane sur leur tête ? » Elle lui demande, le plus sérieusement du monde, avant de reprendre, après un petit rire. « Mon Seigneur, si je devais craindre pour ma vie, je ne quitterai jamais les draps ! » Elle rit à nouveau de sa bêtise, un peu, avant de redevenir sérieuse quand Lyham évoque l’inconnu. « L’inconnu est effrayant… » Sa tête se redresse, son regard se fait sans équivoque. « La routine, et donc l’absence d’inconnu, est d’ailleurs une arme de roi. Si vous maintenez votre peuple dans un état de qui le satisfait plutôt, vous ne risquez pas de révolte, même si des perspectives meilleurs fleurissent autour d’eux… Les gens ont tendance à préférer une situation bancale qu’ils maîtrisent au saut dans l’inconnu… Ce que vous ressentez est tout à fait normal. » Elle hausse distraitement les épaules, pas parce qu’elle se moque des sentiments du roi mais bien pour appuyer le côté trivial de ses interrogations. Certes, elles ne portent pas sur le sexe en général, ou en tous cas pas dans les civilisations désinhibées de la chose, mais les mécanismes restent les mêmes.

Quand Lyham parle de choix, Shaera a, à nouveau, un petit rire. « Si vous ne craignez pas d’engendrer un bâtard, oui. Et je vous le souhaite, Majesté, de tout mon cœur… » Elle le dévisage avec intensité. « Il n’y a rien de pire que de vous retrouver au lit avec une personne que vous ne désirez pas… Honneur ou non. » Elle lui chuchote, s’étant penchée légèrement vers lui, avant de se redresser, et de sourire quand sa perspicacité est mise en avant par le roi. Le changement de posture, l’air sur son visage, font maintenant bien plus plaisir à voir. La nuance est infime, mais est assez marquée pour être vue. Lyham a l’air plus vif, plus éveillé, plus impliqué, et c’est bien là tout ce qu’elle voulait. Mais, loin de se contenter de cela, la prêtresse décide d’essayer d’aller plus loin. « Je ne vous dirai pas quoi ressentir, votre Majesté, ni comment me gérer… » Ses lèvres pleines s’étirent, elle s’approche, un petit peu. « Vous avez du mal à comprendre la tempête qui vous agite, mais sachez que je la vois, derrière vos yeux… » Délicate, elle se permet de poser sa main sur la joue du roi. « Je peux vous aider à vous comprendre vous-même si vous le souhaitez… Mais chaque décision reste vôtre. » Du pouce, elle effleure la joue de Lyham, avant de reprendre sa main, et de la reposer sagement sur son propre genou.

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MessageSujet: Re: De petite étincelle naît souvent grand feu | An 1 - Mois 11 - semaine 4 [Tour VIII - Terminé]   De petite étincelle naît souvent grand feu | An 1 - Mois 11 - semaine 4  [Tour VIII - Terminé] EmptyMar 7 Juil - 20:42

Cette femme est surprenante. Déstabilisante. Et, pour un peu, presque envoûtante. Je peux comprendre la peur qu’elle peut inspirer à certains de mes hommes et j’ai moi-même bien du mal à la cerner. Pour autant que je tente réellement de le faire, vu que je suis plus plongé dans un marasme qui aurait tendance à m’agacer tout seul. Sauf que je tiens bon tous les jours, à chaque instant. J’ai tout de même le droit de lâcher prise, juste un peu. Non ? En tout cas, il semblerait que Shaera ne souhaite pas me laisser me morfondre seul. Et l’échange que nous avons est des plus… particuliers. A dire vrai, jamais je n’aurais pensé parler de la sorte avec qui que ce soit.

Et pourtant, à la honte, la gêne, se succède une certaine… libération. Je n’aurais probablement jamais parlé de la sorte si je n’étais pas persuadé qu’aucun des mots que je prononce ne sortira d’ici. Mais, en vérité, j’arrive à parler sans fard, sans avoir à réfléchir ou à mesure le moindre de mes propos. Et c’est agréable. J’en oublie presque ce qui ne va pas et, si c’est un peu étrange mais pas désagréable. Je suis soulagé qu’elle n’essaie pas de creuser, de me pousser dans mes retranchements lorsque j’évoque mes propres incertitudes. D’autant que le reste est plus intéressant.

J’ai même un rire à sa réponse qui fuse, surprenante. « Et bien, je serais curieux de voir ce qui se passerait si plus de personnes pouvaient agir de la sorte. » Voilà qui chamboulerait profondément tout ce que j’ai pu voir jusque-là. Est-ce que ce serait une si mauvaise chose à l’aube de ce que nous tentons de construire avec l’Empire ? Difficile à dire. Je me fais songeur au reste, avant de souffler, mon regard se perdant dans le vide. « Mais c’est aussi important d’être sur un chemin, même s’il n’est pas le bon non ? Il permet aussi d’apprendre de ses erreurs. Et de trouver une autre voie. » Je suppose. Je la fixe tout de même, me faisant un rien plus dubitatif quand elle parle des bois. « Et qu’est-ce cela veut dire pour vous ? » J’ai un sourire tout en l’observant, avant que la discussion ne dérive sur un sujet on ne peut plus tabou pour la plupart des gens que j’ai pu croiser. Et pourtant, comme pour le reste, lui parler est facile. C’est tellement surprenant que je décide de ne pas trop me focaliser dessus, de peur de ne plus continuer de parler. Et de laisser échapper ce moment pour le moins atypique. « Et pourtant, l’on n’a eu de cesse de nous seriner encore et toujours que l’un n’allait pas sans l’autre. Que le désir sans être sous la coupe du mariage n’était pas… correct ? Alors, c’est un peu difficile de penser autrement, je l’admets. » Sans même songer à ma défunte épouse ou aux envies que j’ai pu avoir tout au long de mon existence. Je me demande vaguement si, un jour, tout cela reviendra. Sans bien savoir si j’en ai envie ou non. Et je l’écoute avant de lever une main vers elle, comme en signe de reddition. « Oh, je ne leur en veux pas le moins du monde. Et je préfère de loin qu’ils aillent voir les femmes qui suivent la caravane ou toute autre personne consentante plutôt que de s’en prendre à des villageoises qui n’ont rien demandé. Mais oui, chaque instant pourrait être le dernier. Cela fait relativiser bien des choses. » Je la regarde longuement sans rien dire avant de ciller quand elle laisse filer un rire. « Je… hem… en effet. » Et je pique un peu du nez, sans bien savoir pourquoi.

Enfin si, parce que je commence à comprendre pourquoi j’apprécie autant sa compagnie. Ce qu’elle dégage, cette vie qui semble comme ondoyer autour d’elle à chacune de ses paroles, tout cela ne fait que me pointer du doigt le fait que… je suis vivant moi aussi. Et c’est autrement plus troublant que le reste. Je fais semblant de l’être depuis des jours, des semaines. Des mois même. Mais là, à ses côtés, j’ai l’impression que c’est devenu plus… simple. Que j’ai plus à me forcer autant. Probablement parce qu’elle ne prend pas de gants avec moi ou que sa façon de m’aborder est si différente que j’en oublie tout le reste. Surement même. Je fronce les sourcils à toutes ces pensées qui s’entrechoquent avant de fixer de nouveau mon attention sur elle. « Je ne suis pas sûr. De vouloir que mon peuple vive une routine perpétuelle. Parce qu’un jour, cela ne lui suffira plus. Je veux qu’ils essaient de s’améliorer, de construire quelque chose de mieux, de plus grand. Pour eux et pour leurs enfants. Qu’ils sachent quelles sont leurs possibilités. Qu’ils ne sont pas obligés de se contenter de ce qu’ils ont. Que l’Empire peut leur ouvrir les bras s’ils s’en donnent la peine. » Mon regard s’est fait brillant à cette pensée et je ne me rends même pas compte que j’agite les mains tout en parlant. Et j’ai un sourire avant de souffler dans la direction de la jeune femme. « Peut-être aurais-je besoin de vous pour arriver à trouver le meilleur moyen de les convaincre. »

Et si je me fige un instant aux propos de la prêtresse, mon regard accroche le sien alors que je me fais plus sérieux. « Même bâtard, si j’ai la chance d’avoir un autre enfant, il sera le bienvenu. » Je ne sais même pas pourquoi j’ai dit cela, la question ne se posant guère dans l’immédiat. Et pourtant, c’est sincère. J’ai tout de même un bref soupir au reste. « Difficile d’imaginer que je pourrais de nouveau concilier les deux aussi aisément que la première fois. » Si tant est que j’en sois obligé. Je sursaute presque, à la voir aussi près, mais je l’écoute avec une attention non feinte. « Parce que je ne suis pas sûr qu’il existe une quelconque façon de vous gérer de toute façon. » Et j’arête de respirer quand elle pose sa main sur ma joue, sans bien savoir pourquoi. Je cille longuement, bafouillant quelques paroles inintelligibles avant de toussoter. « J’ai peur que la tempête ne finisse par me consumer avant qu’elle ne finisse par s’éteindre Shaera. » J’ai parlé dans un murmure, fronçant les sourcils, alors que sa main finit par reposer sur son genou. « Vous pensez être là pour cela en plus du reste ? Pour m’aider à la traverser ? » Elle est toujours aussi près et, dans un geste instinctif que je ne pensais plus jamais avoir, je pose ma main sur ses doigts, effleurant un instant le dos de sa main avant de revenir à ma place, songeur.

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Elle écoute, Shaera, apparemment imperturbable, les confessions du souverain qui, ce soir, pour elle, n’est qu’un homme… Si, physiquement, ils restent sagement bien à leur place, à une distance qui satisferait les plus bénis des culs westerossis, pour elle, il est évident que quelque chose se passe… La noblesse du continent est très différente de celle des cités libres. Les têtes couronnées de Lys, de Myr, de Quarth et des autres villes ont du temps pour philosopher, peuvent choisir d’adopter, sans brimades, des religions qui soient moins culpabilisatrices que d’autres. En Westeros, les jeunes sont conditionnés par les Septons, pour ne citer qu’eux, qui les rendent serviles. Brimer leur sexalité notamment, avec des idées tout à fait discutable, n’est pensé que pour créer un sentiment de culpabilité totalement factice, destiné les contrôler. S’ils ont honte de leur comportement, s’ils craignent que le secret de leur adultère soit exposé, ça les rend plus manipulables. Beaucoup plus manipulables. En somme, c’est à ça que se résume la religion des Sept : créer des contextes susceptibles de faire tomber les nobles entre les griffes acérées des « moineaux ». Là-dedans, aucune ambition de faire le bien… Seulement celui d’exercer le pouvoir. Shaera se flatte d’être au-dessus de ça. Et, pour elle, ce soir, cette discussion tend à faire comprendre cela au roi Tully… Cette petite flamme, cette petite clarté qu’elle sent se faire en lui… C’est un peu de la révélation de R’hllor qui le touche, même s’il est loin d’en être au stade de pouvoir le voir. Pour la prêtresse, c’est évident, et c’est particulièrement encourageant.

« Pour un esprit aiguisé, toutes les expériences sont source d’apprentissage, chemin ou non. Quant à moi, je ne suis jamais perdue. » Elle se vante, gentiment, avec humour, sourire aux lèvres et nez haut. Shaera ne peut se perdre quand la lumière du Maître la baigne, lui indique le chemin qu’elle doit prendre… L’incertitude, jusqu’à présent, n’a jamais fait partie de sa vie. Elle a toujours su quoi faire, où aller. Si elle peut comprendre que ça ne soit pas le cas de tout un chacun, elle ne peut que se désoler qu’un roi puisse se sentir aussi incertain, quand, de tous, il doit pourtant être celui qui éclaire la voie. A la mention des préceptes des Sept, son nez se retrousse légèrement. « Oui, et les bâtards sont la preuve vivante que cette idée est totalement antinaturelle… » Elle lève les yeux au ciel. « Que vous vous soyez trouvé dans ce cas est une chance rare, Majesté, pas une norme. » Elle assène, factuelle, sans jugement de valeur ni pour l’un ni pour l’autre. Il est temps que le roi Lyham comprenne ce qu’est la vie, sous toutes ses formes… Ce qu’il fait, à son rythme, laissant un petit sourire s’épanouir sur les lèvres de la prêtresse.

Ce sourire, en revanche, disparaît lentement quand le roi lui confie les projets qu’il caresse du doigt pour ses sujets. Elle écoute, le laisse terminer, profondément bienveillante… Mais surtout particulièrement critique vis-à-vis de ce qu’elle entend. A ses yeux, le roi Lyham se révèle être un doux rêveur… Imperceptiblement, ses épaules se parent d’un manteau de tendresse, que la femme à la chevelure d’argent lui dépose. « C’est très noble de votre part… Mais ce n’est pas ce que votre peuple vous demande. » Le franc tombe, implacable. Elle poursuit. « Que vous le vouliez ou non, vos gens ont besoin de stabilité, de cette routine, pour que certains d’entre eux puissent créer comme vous le souhaitez. Tous ne sont pas créatifs et tous n’ont pas d’autre ambition que celle de cultiver et d’avoir des familles… Le progrès n’est pas recherché par tous. En revanche, ce sur quoi vous pouvez compter, c’est que tous voudront boire, manger, et faire l’amour. » Elle lui lance un regard éloquent. « Votre devoir en tant que souverain, avant de penser au développement et au progrès, c’est d’assurer au moins ça. La suite viendra naturellement. Faîtes-moi confiance. » Des exemples de ce type, de l’autre côté du détroit, sont légion. Encore faut-il que le roi se rende à cet argument… ça ne dépend que de lui. Elle lui sourit. « Je ne suis pas là pour les convaincre du bien fondé de votre projet… Je peux vous aider à trouver les mots qui leur parleront le plus, mais c’est votre foi à vous qui nourrira la leur, pas la mienne. » Elle le pousse, gentiment, montrant ici qu’elle est très alerte quant à ses prérogatives et n’entend pas une seule seconde les outrepasser, endosser un rôle qui ne serait pas le sien, marcher sur des plates-bandes qui ne sont pas les siennes.

Apprendre que le roi souhaite un nouvel enfant est une surprise pour elle, sans qu’elle ne sache trop pourquoi, mais elle peut le comprendre. Intérieurement, elle se surprend à espérer que son vœu se réalise, mais n’en souffle mot, se contentant de lui sourire avec compassion. A ses mots concernant le cumul du désir et du mariage, elle ne peut qu’hocher la tête en signe d’assentiment, hochement de tête suivi d’un petit rire à l’aveu de la difficulté qu’aurait le roi à la gérer, s’il le voulait. Plusieurs façons viennent en tête de la prêtresse, mais ses lèvres demeurent closes, ses yeux violine se contentant de pétiller malicieusement.

Les traits de Shaera se font plus sérieux à l’évocation de la tempête qui agite l’âme du souverain. Nul besoin d’être voyant pour la voir, elle, ainsi que son caractère destructeur. Elle le sent touché par la détermination qu’elle montre à vouloir le tirer d’affaire, mais sent aussi sa détresse face à sa propre impuissance… Être roi n’est jamais évident. Je serai votre roc semblent lui promettre les yeux de la femme aux cheveux argentés, avec un petit sourire qu’elle veut confiant… qui finit par se faire plus sibyllin. « La raison de ma présence ici finira par se révéler d’elle-même… Peut-être est-ce mon rôle, effectivement, mais peut-être que de plus grandes choses nous attendent, vous et moi… D’ici là, je remplirai le rôle pour lequel vous me jugerez la plus adéquate, votre Majesté… » Elle lui sourit, à la fois joueuse et pourtant pleine d’humilité, les améthystes de ses yeux refusant de rendre leur liberté à ceux de Lyham… Jusqu’à finir par glisser sur son bol qu’elles constatent vide. Le sourire de la prêtresse se fait plus large. « Ce soir, il semble que je sois parvenue à vous nourrir. C’est un bon début. » Toujours ce ton désinvolte en apparence, amusé, comme si elle ne prenait rien au sérieux… Récupérant ledit bol, elle l’empile avec le sien, et se lève. « Allez vous coucher et reposez-vous… Vous en avez besoin. Je tâcherai de passer pour ne pas laisser mourir votre feu… » Etonnant comme chaque phrase de la prêtresse peut avoir mille et un sens… A croire que c’est de cela dont elle se rit intérieurement, en quittant la tente royale dans le discret froufrou de sa robe écarlate, sourire pendu à ses lèvres pleines…

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