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 Calm before the storm [Tour VIII - Terminé]

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MessageSujet: Calm before the storm [Tour VIII - Terminé]   Calm before the storm [Tour VIII - Terminé] EmptyJeu 12 Déc - 22:05

Vif comme l’éclair, Bowen para la lame adverse, avant de repousser son adversaire d’un coup de pied appuyé, qui força ce dernier à reculer, avant d’avancer immédiatement avec une attaque haute, cherchant à le surprendre dans sa retraite forcée. Le garçon leva sa propre lame et le bruit de l’acier rencontrant l’acier teinta. Cherchant à reprendre l’avantage, il tenta de surprendre le Glover en s’écartant brutalement et en assénant plusieurs balayages rapides de son épée, le contraignant à son tour à reculer. Les souffles se firent plus heurtés. Tout autour d’eux, sur ce champ de bataille improvisés, les amis d’hier s’échinaient à s’étripaient, du moins à se porter coups et bleus à la manière nordienne, c’est-à-dire rude et sans concession. Grâce à un débordement sur le côté, le groupe du Sénéchal avait rapidement pris le meilleur sur l’autre bloc, commandé par un vétéran de la Garde-Loup, mais l’expérience des soldats de ce dernier leur avait permis de tenir l’assaut et d’éprouver la bleusaille qui parsemait les rangs du Poing du Nord. Heureusement, il avait ses propres vieux loups de bataille, qui avaient pris sous leur aile les nouveaux incorporés et faisaient parler leur puissance en formation serrée. Surtout, maintenant que l’ordre de mobilisation était lancé, que les dernières recrues arrivaient et que le ban se reformait, tous savaient ce que ces entraînements n’étaient plus du simple entretien physique, mais bel et bien la préparation pour l’avenir. Chacun revoyait ses gammes, comme un orchestre de sueur et de sang, et tous avaient à cœur d’enseigner quelques ficelles du métier, si l’on pouvait appeler cela ainsi, aux plus verts des conscrits. A vrai dire, leur commandant lui-même faisait preuve d’une vigueur renouvelée dans ses coups, conscient que le départ était imminent, et qu’il s’agissait d’exercices indispensables pour vérifier la vigueur retrouvée de son bras blessé. Pour le moment, il tenait le choc.

Avec un cri farouche, son opposant lâcha un nouveau moulinet et cette fois, Bowen se tint prêt. D’un mouvement souple des jambes, il plongea à terre, roulant sur le côté sans faire attention à la neige teintée de boue qui s’accrocha immédiatement à sa personne avant de se relever, ferme sur ses appuis. La même ardeur que son adversaire le saisit alors qu’il abattait sa propre arme avec force, le débordant de quelques coups précis de taille. Surpris par ce combat soudain déporté sur sa droite, le soldat ne put qu’esquisser une parade rapide, mais néanmoins perfectible. C’était la seule ouverture dont le Glover avait besoin. En quelques pas il fut sur lui, dans un corps féroce. Sa main arriva à toute allure vers la tempe, avec en tête de sonner son adversaire du pommeau, alors qu’il aurait utilisé le fil de l’épée en temps normal. Mais le garçon, loin d’avoir dit son dernier mot, se rebuffa, esquivant l’attaque d’un léger décalage en arrière. Erreur fatale, pensa le guerrier nordien alors qu’il voyait enfin la faille se tenir face à lui, béante. Son poing ganté traversa la distance les séparant, heurtant le nez de son vis-à-vis avec fracas, et un craquement sinistre résonna, tandis que le malheureux tomba à genoux. Bien sûr, dans le sud, un tel comportement n’aurait pas été réglementaire, même en entraînement. Mais une bataille n’avait que faire de règles, de bienséance et de tout ce fatras dont se parait la chevalerie sudière en temps normal. Dans une mêlée nordienne, ou assimilé, l’on ne faisait point dans la dentelle : l’essentiel était de vaincre, parce que la réalité de la guerre n’avait pas d’autre facette. On gagnait, ou l’on mourrait.

Débarrassé de son opposant, Bowen se rua sur le nordien le plus proche. La mêlée se fit encore plus brutale, et bon nombre de nordiens sortirent des rangs, touchés, essayant d’éponger le sang ou de vérifiant que rien n’était cassé. Le pire ? Le jeune homme avait véritablement l’impression d’être à sa place, au cœur de ce déchaînement de violence, de revivre, peut-être encore plus douloureusement que dans tout autre aspect de son existence d’homme. C’était la débauche d’un instinct primaire, animal, l’adrénaline qui lui battait les tempes et fouettait son sang. Y avait-il sensation plus excitante, plus formidable ? Peut-être l’intimité. Et encore. Il s’était souvent fait la réflexion que la mort avait bien plus d’attrait que la vie. La guerre était maîtresse plus exigeante que la femme.

Enfin, la victoire fut annoncée, et chacun congratula son adversaire redevenu frère, son camarade devenu définitivement ami. Bowen prononça quelques mots, nota les progrès personnels de certains, et permit à ses troupes de repartir qui chercher un onguent, qui panser ses plaies. Lui-même avait la lèvre fendue, mais ne s’en inquiétait pas trop. Crachant un glaviot ensanglanté à terre, il rangea son épée à sa ceinture avant de tourner les talons, puis se dirigea vers l’intérieur du château, pressé de se décrasser. Pas question de revenir en ses quartiers avec cette odeur de bouc ! Aussi rapidement que ses jambes le lui permettaient, il s’enfonça dans les entrailles de la forteresse, empruntant des passages cachés que seuls ceux ayant une connaissance intime de Winterfell pouvaient se targuer d’emprunter, ou même de connaître. Après une longue marche, il arriva à ce qu’il cherchait : l’une des sources chaudes en profondeur sous l’imposante demeure des Stark, qui chauffait tout l’ensemble de la structure et permettait à l’endroit d’être tout à fait vivable malgré les frimas, et de limiter le chauffage en des proportions acceptables. Il s’agissait presque d’une étuve naturelle, et déjà les muscles rompus de Bowen se déliaient sous l’effet de la vapeur qui se dégageait du point d’eau. Une fois fin prêt, le jeune homme se glissa dans la source, soupirant d’aise, et s’installa sous le jet de cette dernière, profitant de sa vigueur pour masser son dos fatigué. Il se serait presque assoupi, une fois écarté, si des bruits de pas ne l’avaient pas arraché à sa bienheureuse quiétude.

« Qui va … oh, c’est toi. »

Evidemment, s’il y avait bien une personne qui avait arpenté davantage ces couloirs que lui, ce ne pouvait être que son Roi.

« Il semblerait que mes recoins les plus secrets ne le soient pas tant que cela. »

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MessageSujet: Re: Calm before the storm [Tour VIII - Terminé]   Calm before the storm [Tour VIII - Terminé] EmptyDim 29 Déc - 15:28

Jon avait fuit le château, une chose qu'il n'avait pas fait depuis bien longtemps. Bien évidemment, il avait prévu de revenir, il revenait toujours, mais il avait souvent fait quelques frayeurs à sa mère quand il était plus jeune. Il avait toujours apprécié être au grand air, il était un loup, un loup de Winterfell, qui s'épanouissait dans les terres souvent meurtries du Nord, et même si parfois rien ne poussait, les lieux représentaient un symbole particulier aux yeux du Jeune Loup. Et quand la neige venait alors à recouvrir les sols glacés, tout le monde semblait en suspens, la nature semblait retenir son souffle et alors cela devenait presque magique d'ainsi parcourir les terres à cheval. Un an et demi qu'il était loin de Winterfell, qu'il était loin des plaines enneigées du Nord. Il ne se voyait pas vivre dans le Sud, bien sûr il y faisait plus chaud. Les odeurs étaient plus délicates, on pouvait profiter du parfum des fleurs et de la caresse du soleil. Il était difficile de faire pousser quelque chose dans le Nord, mais c'était peut-être pour cela que le peuple était plus soudé, que la cohésion du royaume semblait bien plus grande que partout ailleurs à Westeros. Il ne se voyait pas prendre ses quartiers à Fort-Darion, il n'y avait de toute manière pas sa place. Il était un souverain et un souverain se devait de vivre dans son royaume, de rester dans son fief, de vieillir sur ses terres et d'y mourir aussi. Même si les hommes d'honneur du Nord mourraient sur un champ de bataille, il avait le désir de finir sa vie devant un feu de cheminée, regardant depuis son fauteuil les flocons de neige se répandrent sur les terres autour de la forteresse. Il se souvenait parfaitement de la fois où il avait fini une de ses promenades dans la glace, ronger petit à petit par le froid dévorant de l'eau et perdant peu à peu conscience. Il s'était réveillé dans sa chambre, grelottant de froid dans de lourdes couvertures en peau de bêtes dans lesquelles on l'avait emmitoufflé. Sa mère était là et Jeyne également, veillant sur lui, en espérant que son bain dans la nuit, ne viendrait pas à lui coûter la vie. Elles étaient restées un long moment à ses côtés, le maudissant néanmoins pour les risques qu'il avait pris. Jon était un loup, un loup qui avait une meute autour de lui, mais un loup qui dans son cœur restait toujours solitaire.

Aujourd'hui, cette promenade lui rappelait différents souvenirs, mais cela lui permettait aussi de se poser alors que la situation était si compliquée au sein de la forteresse. Sa belle-mère avait beau dire qu'il formait une belle et grande famille, il savait parfaitement que les choses étaient bien plus complexes dans le fond, qu'il ne suffisait pas de le dire pour que cela soit la vérité. De famille, il n'en avait plus vraiment, ils étaient tous loins et leur vie était suspendue à l'avenir militaire. Quant à celle qui tentait de se créer, elle semblait également prête à se briser sous le coup du destin. Jon et Eleanor réussissaient à se parler, avec un peu plus de douceur, un peu plus d'affection peut-être aussi, mais d'une certaine façon, cela tenait au fait que l'héritier tant attendu n'allait pas tarder à naître et que sa venue au monde semblait encore précaire. S'il venait à perdre son enfant, il ne savait vraiment pas comment cela pourrait se passer ensuite avec son épouse. Cela serait un nouveau coup dur pour le Nord et pour leur couple également. Finalement, Jon finit par faire demi-tour et à retourner en direction de Winterfell, en compagnie des deux membres de la Garde Loup qui l'avaient accompagné. Le froid venait à traverser les épaisses fourrures qui les couvraient et cela voulait donc dire qu'ils étaient restés assez longtemps dehors. Pour autant, Jon n'avait nullement le désir de retourner s'enfermer dans la chambre de la Reine et de la veiller à nouveau pour plusieurs heures. Il laissa son cheval à son écuyer et il observa les hommes présents dans la cour principale. Il semblait qu'ils avaient eu à subir un entrainement douloureux, mais ils ne manquèrent pas pour autant de saluer leur souverain quand ils le virent passer devant eux. Sans doute devrait-il prendre par le lendemain à un entrainement également, montrer qu'il était là pour ses hommes même s'il n'allait pas pour le moment les accompagner au combat. Il s'éloigna discrètement ensuite pour se diriger vers les sources chaudes. Il avait besoin de se réchauffer et aussi de se délasser d'une autre façon, de laisser gagner la chaleur sur la fraîcheur de la neige. Pour autant il n'était pas seul, reconnaissant Bowen, il ne s'arrêta donc pas et vint se glisser dans l'eau de la source après s'être dévêtu. « Tes recoins les plus secrets ? Nous sommes chez moi ici, j'ai la priorité. » Il se mit à rire doucement. « Il va falloir que tu subisses ma présence. »


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MessageSujet: Re: Calm before the storm [Tour VIII - Terminé]   Calm before the storm [Tour VIII - Terminé] EmptyDim 12 Jan - 17:30

« Je devrais réussir à m’en accommoder, Votre Majesté. »

Tel un enfant de trois ans, Bowen n’avait pas résisté à décocher une moue goguenarde à son meilleur ami, l’ironie amusée résonnant aisément dans ses paroles tandis que, machinalement, sa main venait tâter sa lèvre fendue. Oh, ce n’était pas grand-chose : éventuellement, il irait trouver Mestre Rorshar ou l’un de ses aides pour vérifier qu’il n’y avait pas besoin d’y apposer un point, et sinon, cela guérirait bien tout seul. Honnêtement, il ne comptait plus ce type de plaies et autres bosses qu’il avait accumulé au cours de son existence. Tout son corps démontrait les marques d’une vie rude, où le combat avait finalement occupé une place prioritaire, qu’il soit d’entraînement ou réel. Plusieurs cicatrices légères parsemaient son corps, dont les muscles secs témoignaient d’une existence rigoureuse et martiale. Charpenté, le Glover l’était, comme tous les membres de sa famille et si sa silhouette était moins imposante que celle de son frère, qui le dominait d’un bon pied, il demeurait plutôt trapu, comme la majorité des hommes du Nord, forgé par des millénaires de sélection naturelle qui avait vu les plus robustes survivre aux frimas de leur contrée inhospitalière. Bien sûr, la cicatrice récoltée à Eysines était la plus impressionnante : le long nodule de chairs boursouflées traversait son coude de part en part, en accentuant la raideur. Dans un premier temps, il avait eu du mal à s’habituer à cette nouvelle partie de son corps, et finalement, il en avait pris son pli. Après tout, son bras gauche était encore fonctionnel, et il n’avait pas besoin d’une immense amplitude de mouvement pour porter un bouclier attaché au niveau de l’avant-bras. Du reste, la blessure avait toujours été plus impressionnante qu’encombrante, car si elle était large, elle n’était pas assez profonde pour avoir réellement endommagé l’articulation. La marque restait néanmoins, symbole du sang versé pour le Nord et l’Empire désormais. Et à cette collection s’ajoutait donc les rondeurs bleuâtres des coups reçus durant la mêlée organisée plus tôt, qui ne manquaient pas. Les nordiens n’avaient pas pour habitude de retenir leurs coups, entraînement ou pas, et nobles comme roturiers étaient logés à la même enseigne. C’était quelque chose que le Sénéchal n’avait pas manqué de vite remarquer, durant son séjour dans le sud, et notamment à Fort-Darion. Les conscrits des différentes armées semblaient avoir peur de frapper un noble, et les lords sudiers avaient souvent un style d’une rare sophistication, mais trop taillé pour les tournois. Ils recherchaient la botte parfaite, l’échange sportif en quelque sorte, comme s’ils s’essayaient à la chasse au faucon et voulaient réussir la prise parfaite. Bowen ne s’embarrassait jamais de ce genre de considération. Une fois l’épée au clair, il cherchait immédiatement à prendre le dessus et à mettre son adversaire à terre, quitter à user des pieds ou du bouclier. Une ou deux fois, il avait éprouvé une forme de honte en faisant la démonstration de ses talents dépouillés de tous artifices et formidablement rustres. Il s’était vite repris, cependant : au moins, il n’avait jamais eu à rougir de ses talents car ce qu’il perdait en beauté, il le gagnait en efficacité. Il avait été formé à l’école Torrhen Stark et Conrad Omble, après tout, loin des standards de la chevalerie. Les rossées avaient été une longue et douloureuse habitude, fut-un temps. Et surtout, il avait été confronté bien trop tôt à la réalité du champ de bataille, à l’acier rencontrant l’acier … et à l’acier rencontrant tripes et boyaux. Il n’y avait aucune beauté dans une tête séparée du reste d’un corps, dans des organes fumants déversés sur le sol, dans les pleurs des mourants appelant leur mère. Bien qu’il puisse admettre néanmoins que canaliser les pulsions de violence des hommes dans l’affutage des valeurs guerrières avait son utilité en matière d’ordre social, et ce du plus humble au plus puissant.

« Tu veux venir aux mêlées demain ? Walton y sera, et ça te fera penser à autre chose. Rien de tel qu’un bon coup de coude dans la figure pour avoir les idées plus claires ! »


Et une dent en moins, accessoirement. Mais bon, c’était là un menu prix à payer. Et puis, cela ferait du bien aux hommes d’échanger quelques coups avec leur Roi, avant leur départ. Nul doute que sa présence les galvaniserait, car chacun voudrait donner le meilleur de lui-même pour, peut-être, se faire remarquer, que ce soit dans les rangs de sa propre troupe ou de celle que Bowen commanderait – car évidemment, il était hors de question que les deux principaux commandants du Nord ne s’affrontent pas dans cette fausse bataille rangée. Cela ferait sans doute un excellent entraînement, vraiment, l’idée lui paraissait excellente. Affectant la compétition virile qui prévalait souvent dans les amitiés masculines, Bowen conclut, un clin d’œil taquin en supplément :

« Promis, je ferai en sorte d’être magnanime dans ma victoire. »

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MessageSujet: Re: Calm before the storm [Tour VIII - Terminé]   Calm before the storm [Tour VIII - Terminé] EmptySam 18 Jan - 11:56

Jon ferma doucement les yeux, une fois qu'il se sentit pleinement englober par l'eau chaude dans laquelle il venait de se baigner. Il adressa un sourire léger en direction de Bowen, sans pour autant ouvrir les yeux pour fixer son ami. Cela lui faisait du bien de rester quelque part dans le calme, et cette fois-ci, il était en plus de cela dans un coin chaleureux, et non pas sous la torture du froid mordant de l'hiver. Il n'y avait pas de garde, il y avait juste lui, et son meilleur ami, son frère d'arme et le frère qu'il avait fini par se choisir. Bowen n'allait pas tarder à repartir, il allait quitter Winterfell pour retourner combattre avec les valeureux Nordiens, pendant que lui, allait rester ici dans la forteresse de sa maison, avec les hommes trop vieux, trop infirmes ou trop jeunes pour pouvoir retourner sur les champs de bataille. Il n'y aurait donc que eux, ainsi que les femmes, de nobles naissances ou des servantes nécessairement présentes pour pouvoir permettre à tous de continuer à vivre le plus normalement possible. Cela risquait d'être des plus étranges pour lui de ne pas partir avec ses soldats. Il était roi, et un roi se devait d'aller combattre. Son père avait été sans doute le meilleur exemple pour cela. Mais il fallait toujours un Stark à Winterfell, Walton devait avoir sa chance de prouver le genre d'homme qu'il voulait être dans l'avenir, ses cousins directs partiraient aussi au combat. Il espérait pouvoir y aller par la suite, dès que l'enfant serait né. S'il était en vie et alors si c'était un fils, la question serait réglée et il pourrait rejoindre ses hommes, prêté main forte à Bowen et à son frère également, à moins que son père vienne à lui demander de le rejoindre dans le Sud et l'accompagne pour la suite de la guerre. Seulement cela impliquait que l'enfant soit en vie et qu'il soit un garçon. Si c'était une fille, la question était à peu près réglée, il faudrait attendre plus longtemps dans le Nord et faire en sorte que Eléanor soit à nouveau enceinte au moment de son départ de Winterfell. Rien n'était vraiment simple, et ce n'était sans doute pas dans ses cas-là que ça finirait par s'arranger entre les deux époux. Entre ses propres de santé et l'impétueuse nécessité de mettre un garçon au monde que cela pourrait aider le couple à se construire.

Alors avant que le château ne se vide, avant que cela devienne étouffant ici et qu'il ne puisse plus avoir l'occasion de s'évader quelques heures, avant que l'accouchement n'approche et que la situation soit suspendue dans le temps, il avait eu besoin de s'éloigner de la forteresse de Winterfell, chevauchant longuement jusqu'à ce que le froid vienne à engourdir sa peau. Jon rouvrit doucement les yeux pour les poser sur Bowen, observant légèrement les traits de son visage, difficile de ne pas voir que sa lèvre avait été fendu et il se doutait que ce n'était que le coup du sort mais bien un combat qui avait dû causer cette blessure. Il jouait parfaitement son rôle de Sénéchal, combattant régulièrement avec les hommes du Nord depuis que l'annonce d'un départ pour le front avait été faite. Jon hocha doucement la tête. Son entraînement physique avait été plus ou moins régulier ces derniers jours et se serait sans doute une bonne chose pour leur moral comme pour le sien. Et au moins, c'était une bonne fatigue, un bon moyen de se défouler et également de se vider totalement l'esprit en croisant le fer, plutôt que de se tracasser pour son épouse, pour les nouvelles du Mur qu'il n'attendait plus, pour les nouvelles du Sud où il espérait que la guerre n'était pas déjà bien engagée et avait coûté de nouvelles vies. Il finit par sourire doucement. « Je ne voudrais pas manquer d'avoir une pommette enflée ou l’œil gonflé pour pouvoir être solidaire avec nos frère d'armes. Et puis j'aimerai bien voir ce que cela va pouvoir donner pour Walton. La dernière fois que je l'ai vu tenir une épée c'était à la bataille du Bois-aux-Loups et je lui en aurai bien coller une directement et personnellement. J'ai hâte de voir ce que cela va donner alors que plus d'une année c'est maintenant écoulée. Quant à ta victoire, on pourra en parler demain quand je t'aurais rappelé que je ne suis pas totalement rouillé. » Son visage se ferma légèrement. « Je sais bien que tu feras ton maximum, et j'ai pleinement confiance en toi, tu le sais. Mais, prends soin de Walton sur le front. Il se voit déjà être un homme, il a le besoin de faire ses preuves, comme je l'ai été aussi, il a besoin de faire savoir qui il est et surtout de le rappeler à notre père. Je n'aurai sans doute jamais cru pouvoir dire ça un jour, mais mon frère me ressemble bien plus que je ne le pensais. Il a de la rancœur et peut-être aussi de la rancune chez lui … Il doit trouver sa place au sein du famille qui s'est agrandie mais qui finalement n'est pas totalement la nôtre. J'ai peur qu'il fasse sa tête brûlée ... »


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MessageSujet: Re: Calm before the storm [Tour VIII - Terminé]   Calm before the storm [Tour VIII - Terminé] EmptyMar 4 Fév - 12:02

Derrière les volutes de fumée provenant de la source chaude, Bowen laissa résonner un rire sonore et communicatif en entendant la manière dont Jon acceptait son invitation à venir demain. Il n’avait évidemment pas tort : si on ne ressortait pas d’une mêlée nordienne avec au moins un bleu, c’était qu’on n’avait pas été efficace ! Du moins, c’était ce qu’avait coutume de répéter son oncle, fut un temps. Le cadet de Galbart Glover avait toujours fait preuve d’une grande habileté dans cette exercice, et certains racontaient même, œil frétillant de malice à l’appui, qu’il avait obtenu la main de sa femme en vainquant son beau-père dans une rencontre de ce style. Honnêtement, son neveu n’avait jamais été certain de la véracité de tels propos, souvent prononcés avec un taux d’alcool dans le sang largement plus élevé que la moyenne, en fin de banquet, au milieu de grivoiseries que son esprit, plus jeune, s’était efforcé de ne pas retenir. Son propre cadet, comme pour perpétuer une forme de tradition, avait fièrement pris la succession de leur oncle et s’avérait également un adversaire formidable dans cet exercice, profitant de sa haute taille et de son allonge supérieure pour envoyer valser ses opposants. Cavalier dans l’âme, l’aîné des Glover avait toujours préféré la quintaine ou la lice, mais ne déméritait jamais à la mêlée, porté par ses coups vifs, nerveux et secs et un œil aguerri très vite aux réalités guerrières. Parfois, il se demandait ce que de telles démonstrations deviendraient, avec l’avènement de l’Empire, surtout les mêlées traditionnelles des clans, offertes pour les Anciens Dieux et souvent pour désigner le nouveau champion du clan, qui se battait la plupart du temps, suivant une coutume ancestrale, à l’épée à deux mains. Ces combats rituels finissaient plus que de raison dans le sang, et les clans avaient coutume de dire qu’un homme qui se plongeait dans la bataille sans chercher la mort ne méritait pas d’en être un, d’homme. Cette imaginaire barbare aux yeux de beaucoup résisterait-il au polissage des mœurs venues du Sud, ou même d’au-delà du Détroit ? Il l’espérait, car à quoi servirait-il de combattre ceux qui voulaient mettre à bas leur mode de vie, si ce n’était pour l’affadir ensuite ?

Bien sûr, Jon s’inquiétait pour Walton. C’était normal : il était son frère, et quoique l’âge d’homme se rapprochait désormais à grands pas pour lui, il demeurait encore un jeune garçon, qui irait écumer les champs de bataille bien trop tôt. Au-delà des bravades viriles, il y avait évidemment une volonté de le protéger. Sans compter, même si Bowen se garderait de dire cela, qu’il était encore pour le moment l’héritier du trône nordien, ce qui limitait considérablement ses marges de manœuvre en termes d’exposition. C’était de tradition, dans le Nord, certes. Torrhen avait jeté ses fils, comme tous ses vassaux, dans le bain de sang de la Mort-aux-loups. Et il savait que les hommes appréciaient, reconnaissant ainsi le courage et la valeur de ceux à qui ils juraient allégeance. L’équilibre était délicat à entretenir, entre le besoin d’assurer la lignée et celui de montrer l’exemple, et de se montrer digne de sa place, de sa charge. On naissait pour gouverner, pour mener. Mais on avait bien du mal à y parvenir sans mérite personnel. Sans doute était-ce pour cela que les bâtards, dans le Nord, pouvaient espérer s’élever par les armes et obtenir une reconnaissance militaire de leurs pairs, quand bien même ils demeureraient Snow. Pour autant, les plus doués accédaient à des charges qui leur auraient été interdites ailleurs, et les moins doués demeuraient protégés de nombreuses vicissitudes par le sang noble qui s’écoulait dans leurs veines. Pas de risque de mourir de faim : juste des regards pesants et l’hostilité de l’épouse bafouée. Rationnellement, il y avait plus mauvais lot à tirer dans la grande loterie de l’existence. Au moins Bowen avait-il conscience qu’il était plus aisé de vivre dans un château et de mourir jeune que de trimer pour sortir d’une terre stérile quelques légumes pour assurer sa subsistance toute son existence, avant de partir crever dans un bois une fois l’âge venu pour ne pas embarrasser sa famille avec une bouche inutile à nourrir. Si on avait survécu aux sauvageons, aux fer-nés, aux guerres …

« Voilà qui est bien parlé, mon ami !

Et ne t’inquiète pas. Je ne compte pas exposer ton frère plus que de nécessité. Il reste l’héritier du trône … et tant que ton propre fils aîné n’aura pas atteint l’âge d’homme, un recours possible. Il sera affecté à l’arrière-garde durant les combats. Du reste, il est plus important qu’il apprenne à mener ses troupes et les placer plutôt qu’à devenir un brillant sergent d’armes. Même si, de ce que j’ai vu, il ne démérite pas dans cet exercice, loin de là. »


Doucement, il ajouta, songeur :

« Walton n’a pas d’appétence à la tuerie, je crois. Je ne m’en étais pas aperçu à Motte-la-forêt, car j’étais trop … préoccupé par la bataille. Mais je le vois dans les mêlées. Il est brave, effectivement avide de faire ses preuves, de se faire un prénom, et pas seulement un nom. Mais il préfère frapper du plat ou du pommeau plutôt que du fil de l’épée.

Il n’a pas l’inconscience du berserker nordien … seulement celle de la jeunesse. »


Plongeant sa main dans l’eau brûlante, il s’aspergea légèrement le visage et le haut des épaules, massant légèrement les muscles endoloris au-dessus des omoplates qui le tiraillaient, avant de poursuivre :

« Je peux le comprendre, tu sais ? Je n’ai jamais osé demander … ce qu’il ressentait. A propos de tous ces changements. On n’a jamais entendu parler du fils d’un premier lit qui serait moins bien doté qu’une fille d’un second lit …

Ils ne sont pas nombreux, ceux qui n’en éprouveraient pas une once de dépit, aussi bon leur caractère soit-il. 

Honnêtement, s’il m’était arrivé la même chose … Je ne sais pas ce que j’aurai ressenti. Ou fait. »

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MessageSujet: Re: Calm before the storm [Tour VIII - Terminé]   Calm before the storm [Tour VIII - Terminé] EmptyMer 5 Fév - 13:52

Jon avait toujours eu un sens de la famille très prononcée, une chose que son père lui avait sans doute trop souvent répété tout au long des années, se rappeler où l'on était né, se rappeler le sang qui coulait dans vos veines, encore et encore. Et pourtant, les Stark étaient loin de former la famille idéale qu'elle avait le désir de représenter d'une certaine façon. Cela avait terriblement coûté pour tous les membres de la famille Stark, l'ancienne génération avait été décimée, membre par membre, au fur et à mesure des guerres que Torrhen menait. Chacun de ses frères avait donné sa vie pour pouvoir défendre la maison et le royaume familiale, Brandon, le fils bâtard avait été le dernier à disparaître et d'une certaine façon, en disparaissant, il était maintenant le dernier ou presque, avec Torrhen à connaître la vérité sur la mort de la Reine Sigyn quelques années auparavant. Une vérité qui avait brisé Jon, plus que tout autre chose et avec laquelle il devait faire face maintenant. Jeyne et Walton ne devraient jamais apprendre ce que Jon savait. Même si son père ne lui avait pas fait promettre de ne pas en parler à sa sœur et son frère, dont il était au moins certain de partager le même sang maternel. Cela serait annonciateur d'une véritable catastrophe si cela venait à se savoir d'eux, et encore plus si les bruits venaient à courir dans Westeros, que les enfants Stark n'étaient finalement que des bâtards du bâtard. Même en comparaison, Yoren Hoare avait peut-être même plus de légitimité que lui sur le trône, puisqu'il était le bâtard de Harren, et donc bien le fils de celui-ci. Jon essayait tant bien que mal de mettre tout ça de côté et de continuer à avancer. S'il n'était peut-être pas légitime par le sang, il l'était en tout cas par la personne qu'il représentait, le rôle qu'il avait toujours joué et aussi par son attachement et sa dévotion sans borne qu'il avait pour le Nord. Mais il venait forcément à penser d'une autre façon, se jugeant durement, et avait perdu confiance d'une certaine façon en l'Empereur et l'Impératrice. Le couple impérial avait eu des enfants, des enfants qui étaient pleinement légitimes d'après la description physique qu'on lui avait fait. Ce ne serait sans doute que les premiers, Rhaenys était jeune et elle pouvait en avoir d'autres. Les Braenaryon parlaient de famille et d'attachement, mais jusqu'où tout cela irait … Leur contrat de mariage avait une clause interdisant à leurs enfants d'avoir une quelconque prétention au trône du Nord. Mais il n'était pas improbable que si la situation se dégradait entre le père et le fils, cette histoire ne soit pas révélée pour récupérer le trône du Nord.

Jon avait de sombres pensées, mais il réfléchissait à toutes les possibilités et finalement la vérité lui avait fait encore plus de mal que de bien. Jeyne serait un jour reine de l'Ouest, son destin était tracé, mais il pensait avant tout à Walton. Leur discussion dans la bibliothèque avait prouvé que les deux frères se ressemblaient et avaient d'une certaine façon des doutes similaires. Walton était certes l'héritier du Nord, tant que Jon n'aurait pas un fils, mais il n'était pas prévu qu'il règne un jour et il avait du mal à trouver sa place. Alors s'il apprenait le fait qu'il pouvait être le fils de Brandon, ça serait sans doute une blessure bien trop grande pour lui. Surtout qu'il n'arrivait clairement pas à accepter la naissance des jumeaux impériaux et qu'il lui avait fait comprendre qu'il n'avait aucun désir de faire un quelconque effort dans le sens de Rhaenys, Torrhen et leur nouvelle famille. C'était dur, c'était très difficile et Jon se voyait encore plus protecteur avec son petit frère, redoutant particulièrement les retrouvailles familiales. Le Jeune Loup vint à lever son regard et à le poser sur Bowen. Il se mit à l'observer silencieusement, lui qui était devenu plus qu'un simple ami, lui qui était le frère qu'il avait choisi. Il se demandait s'il ne pourrait pas lui révéler ce secret qui était bien lourd à porter pour le jeune roi, mais surtout pour le jeune homme qui l'était encore. Il savait qu'il garderait ce secret pour lui, et qu'il ne viendrait pas à la divulguer, même s'ils venaient un jour à s'opposer. Mais il ne pouvait pas se permettre à avouer qu'il n'était peut-être pas le fils de son père. Oui, il essayait sincèrement de ne pas y penser, de ne pas s'infliger cela pour son esprit et pour sa confiance, mais Walton était un être important qu'il fallait protéger. « Je suis rassuré alors de savoir qu'il ne sera pas en première ligne, et fais en sorte qu'il ne prenne pas la décision de se placer lui-même en tête du front … Non je ne le vois en effet, pas être passionné par les tueries. Il a surtout le désir d'apprendre, de comprendre comment les choses s'imbriquent et le résultat qui en découle. Je l'ai vu travailler à la bibliothèque, recopiant les cartes, s'instruire dans des livres. Il n'y a que le terrain qui pourra pleinement satisfaire son envie d'apprendre ... ». Jon frotta doucement sa barbe avant de souffler doucement. « Nous avons pu en parler … Ce n'est pas simple pour moi, mais je crois que c'est encore pire pour lui, il est dans cet âge où on désire l'indépendance et prendre du recul par rapport à son sang, et en même temps de sentir qu'on appartient à quelque chose. Il le vit très mal, il les rejette et rejette notre père par la même occasion. Je ne peux lui reprocher ça, j'ai fais la même chose il y a quelques mois … Et je n'en suis pas totalement serein encore. Je le comprends parfaitement, mais du coup j'ai peur qu'il soit alors plus téméraire, de prouver à notre père que lui aussi existe. Surtout que Rhaenys semble vouloir parfaire son éducation … Et que je pense que cela provoquerait une situation dangereuse entre les deux ... »


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MessageSujet: Re: Calm before the storm [Tour VIII - Terminé]   Calm before the storm [Tour VIII - Terminé] EmptyDim 1 Mar - 19:08

Jon, comme souvent, semblait être tourmenté, sans que Bowen ne puisse déterminer s’il s’agissait uniquement de Walton, ou du poids de la couronne et de ce qui y était associé. Ou si se nichait dans son expression sombre d’autres inquiétudes, plus intimes avec la naissance intime, voire d’autres encore qu’il ne connaissait pas. Curieusement, si lui-même avait parfois eu une réputation d’homme taiseux et parfois mélancolique, il avait l’impression que son meilleur ami, en la matière, le dépassait très largement, comme s’il ne parvenait pas à trouver de petites joies capables de remiser ses angoisses dans l’existence, ou alors trop peu. En cela, ils étaient diamétralement opposés, le Glover ayant, après une période de douleur intime suite à la perte de sa famille, décidé de se plonger la tête la première dans l’avenir, et de se perdre en projets pour réussir à surnager, et aller de l’avant. Il savait du reste jouer correctement la comédie sociale, et induire en erreur ceux qui le côtoyaient quant à ses réelles pensées, pour n’être qu’un roc solide, une épaule sur laquelle s’appuyer. Et du reste, les seules fois où il avait exprimé autre chose … sincèrement, à l’exception de Jon et Jeyne, il n’avait pas réellement eu l’impression d’être compris, ou même écouté, quand il s’agissait de personnes extérieures à sa famille directe. A cet égard, il était des paroles prononcées dans le sud qu’il n’oublierait jamais, malgré son apparente bonhommie. Cela avait néanmoins été salutaire : il savait à quoi s’en tenir, dans cette existence. Mais au moins savait-il donner le change, et mettre de côté ses agacements et son mal-être pour donner l’image d’un homme apaisé. Ce qu’il était, en partie : il y avait des lieues entre le Bowen d’aujourd’hui et celui du début de l’Ere des Luttes, comme la surnommait déjà les mestres. Il n’était plus cet homme rongé par la souffrance et éperdu de haine. Néanmoins, les fantômes n’avaient pas disparu : il avait fait en sorte qu’ils s’affadissent, et ne viennent le tourmenter que la nuit, dans le secret de ses songes, de son cœur. Ceux de Jon se lisaient sur son visage, ou du moins, leur existence. Comment le blâmer ? Alors que cette période aurait dû être celle du repos, les nouvelles moroses s’enchaînaient, qu’elles viennent de l’extérieur ou de sa propre demeure. L’intime ne lui apportait que peu de satisfactions. Il avait beau essayer d’alléger son fardeau, Bowen n’était pas une épouse qu’il aurait dû aimer, un père dont il aurait dû être plus proche, une sœur qui aurait été mieux dans le Nord que chez les faux-jetons du sud. Il n’aurait jamais le poids de la couronne à porter, et ne pouvait donc sans doute pas appréhender dans sa totalité toute la masse qui s’abattait sur son roi. Il ne pouvait que tenter de l’aider au mieux, ce qui n’était pas assez. Il ne put cependant réprimer un froncement de sourcils quand il entendit Jon parler des désirs de sa belle-mère envers le benjamin des Stark :

« Comment cela, parfaire son éducation ? Il a reçu une éducation de Prince du Nord et fait largement ses preuves en termes d’administration d’un royaume entier pendant plus d’un an. Ce qui lui manque, c’est connaître la vie des hommes de ce royaume, et appliquer les savoirs enseignés par ses précepteurs sur le terrain militaire. »

Du point de vue de Bowen, puisque la place du seul héritier direct, pour le moment, de Jon, ne pouvait se trouver que dans le Nord, cela destinait Walton à une position de commandement militaire ou d’intendant royal, suivant ce vers quoi il pourrait tendre compte tenu de ses aptitudes. Et quand bien même il penchait davantage pour la seconde option, en tant que mâle, il était impensable qu’il ne fasse pas ses preuves sur le champ de bataille, en dehors de la Mort-aux-loups, et surtout, qu’il ne partage pas la vie de la troupe. C’était ainsi qu’il saurait s’en faire apprécier, suffisamment pour pouvoir succéder à son frère en cas de besoin en tout cas. Le Poing du Nord demeurait un homme pragmatique … et un rien buté sur les principes nordiens. S’il avait proposé au jeune homme de l’accompagner durant sa campagne dans le sud, c’est parce qu’il pensait sincèrement qu’il s’agissait du meilleur pour lui et pour le royaume, afin qu’il s’aguerrisse. C’était aussi pour cela qu’il estimait avoir obtenu un blanc-seing de la part de l’Empereur, car Torrhen était un homme du Nord, dans tout ce que cela pouvait signifier comme manière de concevoir la vie. Et il pensait partager avec son ancien mentor la capacité à agir sans sentiments, avec une forme de raison froide qui trouvait à s’épanouir sous ces latitudes glacées, car les décisions difficiles constituaient le socle de cette existence de labeur et de dangers que tous les nordiens partageaient. Leur barbarie, aux yeux des sudiers, n’était qu’une manière de survivre à leurs terres hostiles. Ils en avaient fait une culture unique en Westeros, dont Bowen était immensément fier, quitte à regarder avec une méfiance de son point de vue toute naturelle tout apport de l’extérieur. Les Premiers Hommes s’étaient battus bec et ongle pour conserver la pureté de leurs coutumes. Chacun avait un rôle à tenir dicté par les dieux et les anciennes voies. Y contrevenir reviendrait à insulter les esprits des ancêtres, et donc à voir s’abattre leur courroux implacable sur le royaume. En tour cas, concernant Walton, il avait les idées bien arrêtées :

« J’essayerai de lui inculquer la discipline nécessaire. Le courage n’a pas grand-chose à voir avec la folie de s’exposer stupidement. Après, je ne peux entièrement exclure qu’il soit engagé dans la mêlée à la faveur d’une percée adverse. Lors de ma première campagne, c’est ainsi que je me suis retrouvé au contact avec l’ennemi. »

Avec un léger rire, il ajouta :

« Et sur un autre champ de bataille, j’essayerai d’éloigner les gueuses de lui, promis. Devenir un homme est différent que d’attraper la chaude-pisse. »

Il avait l’impression que Walton préférerait se languir de sa bonne amie des cuisines, surtout si entre temps … Mais la chair était faible, et l’envie de faire ses preuves ainsi que le fait de se considérer comme détaché de sa famille pouvait amener à des bêtises de ce côté-là, surtout que ce n’était guère difficile. Des filles à soldats, il y en avait toujours dans les camps militaires. Les pauvresses se donnaient pour quelques sous, soit dans des tentes érigées à la hâte soit pratiquement à la vue de tous. Honnêtement, il lui était arrivé, surtout depuis son accession au poste de Sénéchal, d’en trouver à la porte de sa propre tente, et d’avoir à les chasser, non sans parfois une ou deux piécettes pour que la fille puisse s’acheter à manger. Ce qui, évidemment, n’avait pas vraiment diminué les tentatives, lui apprenant donc à réprimer sa générosité. Il tenait à sa réputation, et n’avait réellement jamais éprouvé le besoin de tromper son épouse avec une autre femme, peu importe le temps de leur séparation. Leurs vœux avaient trop d’importance à ses yeux. Il se leva pour se déplacer sous le jet d’eau qui jaillissait de la roche, le laissant marteler son dos avec satisfaction, insensible aux perles qui se perdaient dans ses cheveux bouclés. Cela délassa un peu plus ses muscles meurtris par l’effort, et après deux minutes, il regagna sa position, invitant silencieusement Jon à faire pareil s’il le désirait. Puis, lentement, il finit par dire :

« Est-ce que c’est cela qui te tourmente ? La politique et … l’avenir ? »

Il ne savait comment exprimer ce qui était peut-être l’éléphant dans la pièce, à ce moment, cette espèce d’évidence qui, il en était certain, trottait dans la tête des plus avertis sans que personne n’ose réellement s’autoriser une interrogation, encore plus à voix haute.

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MessageSujet: Re: Calm before the storm [Tour VIII - Terminé]   Calm before the storm [Tour VIII - Terminé] EmptyDim 22 Mar - 12:36

Jon n'avait pas compris à quel moment il était devenu un homme si aigre de la vie, alors qu'il était si jeune. Parfois, il avait l'impression d'être un petit garçon qui était perdu dans l'immensité de l'existence, venant à errer entre les personnes, les jeux politiques et les mystères que la vie venait à vous présenter. Peut-être se posait-il trop de questions, peut-être avait-il trop de doutes concernant son histoire, ses envies, et ce qu'il finirait un jour par laisser derrière lui. Il le reconnaissait, pour avoir souvent eut le temps de penser à la question au cœur de la  nuit, il n'avait pas peur de la mort, non il n'avait pas peur de la sienne, il l'acceptait, comme une chose toute à fait naturelle, car c'était la seule issue qui pouvait être. Cependant, il avait été beaucoup plus difficile d'appréhender pour lui la mort de ses proches, l'éloignement, la séparation. Il était un homme qui s'entourait de peu de monde, bien qu'il soit souverain et que par ce fait, il était toujours entourer de tout un tas de personnes qui avaient à son égard de bonnes ou de mauvaises intentions. Mais au final, il ne lui fallait que peu de monde pour le satisfaire, tant qu'il pouvait leur faire une confiance aveugle. Dernièrement, Jon avait été ébranlé dans ses convictions, dans son identité même, dans sa position au sein de la société, face à ses pairs mais surtout face à son père. Lui qui avait pendant si longtemps réclamé la vérité, il n'avait jamais pensé que de savoir ce qu'il s'était passé entre eux, serait à ce point un ras-de-marée dans l'esprit de Jon et alors qu'il allait devenir père à son tour, il ne cessait de se rappeler la conversation en boucle, cette idée d'être possiblement un bâtard et de transmettre cela a son enfant comme si c'était une grave maladie. Il pensait aussi à Jeyne, mais beaucoup à Walton. Le secret était bien gardé, il l'emmènerait dans sa tombe, ni l'un ni l'autre ne seraient jamais mis au courant de la chose sauf si Torrhen désirait un jour de l'apprendre aux deux autres enfants de Sigyn Stark. Ce serait un cataclysme pour eux : Jeyne serait forcément mise en danger dans son rôle de futur souveraine dans l'Ouest, tout autant que son fils. L'alliance entre le Nord l'Ouest était déjà si fragile, voir même inexistante alors … Quant à Walton, il ne manquerait sans doute pas de se trouver destituer moralement de la chose qu'il estimait comme certaine, lui qui avait déjà tellement de mal à accepter le nouveau mariage de son père, la naissance des jumeaux impériaux … Jon n'en avait parlé à personne, à part avec son père et également avec sa belle-mère mais il n'était pas certain qu'elle comprenait les questions qui avaient traversé l'esprit de Jon et encore plus son cœur.

Jon releva les yeux en direction de Bowen, en entendant sa voix s'élever dans la cavité. Il hocha doucement la tête avant de pousser un faible soupir. « Que veux-tu que je te dise, il semblerait qu'il ne soit plus bon de fonctionner comme un nordien, il faut viser une éducation impériale. Mais Walton n'est pas Aeden ou Athynéa, Walton est un Stark de Winterfell, même si je consens à ce qu'il rejoigne notre père, c'est pour qu'il puisse trouver à son tour sa place dans le monde qui est le nôtre, dans cette famille en construction, qui nous bouleverse tous, mais pour qu'il revienne ensuite dans le Nord, à Winterfell, auprès de son roi mais également de son souverain. Ce qu'il lui manque, c'est une expérience sur le terrain, une expérience plus grande que celle qu'il a connu lors de la bataille de la Mort-aux-loups. Et c'est pourquoi j'ai accepté qu'il parte avec toi dans le Sud, je sais que je peux te faire confiance. Et au diable la volonté de ma belle-mère, je la respecte et je peux même dire que je l'apprécie, mais son titre d'impératrice ne lui permet pas de prendre des décisions sur l'avenir de mon frère. » Il soupira doucement, venant à se mettre un peu d'eau sur le visage. « Des fois … Des fois je regrette d'avoir signé cette constitution … Même si je doute que si je ne l'avais pas fait, je n'aurais pu héritier de mon père … Quant à Walton, il devra affronter ce que les Anciens Dieux mettront sur son chemin, c'est son devoir et c'est ainsi qu'il apprendra, on ne peut toujours tout éviter. Bon par contre, il est vrai que je ne voudrais pas qu'il me revienne avec une maladie attrapée parce qu'il ne pouvait retenir ce qu'il avait dans son pantalon, il serait bien dommage de survivre à la guerre et de souffrir de quelque chose qu'il aurait attrapé pour câliner une femme de peu de vertu dans les champs. » Jon connaissait bien l'attitude de ses femmes qui venaient à espérer à obtenir quelques choses de ses hommes armées en manque de chaleur durant les campagnes contre la vente de leur corps. Jon laissa la conversation en suspend pendant qu'il observait Bowen se placer sous le jet d'eau.


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MessageSujet: Re: Calm before the storm [Tour VIII - Terminé]   Calm before the storm [Tour VIII - Terminé] EmptyVen 17 Avr - 23:21

« Ne crains-tu pas que ce voyage, quand et s’il se fait, risque davantage d’aviver des tensions que d’atténuer celles préexistantes ? Walton est le seul enfant de ton père à … ne rien avoir. L’on aura beau dire ce que l’on veut, à sa place, j’en connais qui aurait été infiniment plus mortifié d’être ainsi mis de côté. En fait … Je ne connais presque personne qui aurait accepté aussi gracieusement cette place qui est la sienne. Du moins, qui semble l’accepter ainsi. Il passe après une fille née d’un second lit !

Parfois … Je me demande sincèrement si tu ne devrais pas lui offrir une seigneurerie, au Nord. Peut-être, avec le temps, rebâtir Moat Cailin, ou bien lui trouver une héritière et obtenir qu’il devienne Lord ainsi. »


Même ainsi, son rang demeurerait inférieur à toute sa fratrie, mais au moins, le cadet Stark obtiendrait un rang par lui-même, avec des responsabilités autres que celles qui incomberaient au frère du Roi. La consolation était maigre, certes, mais c’était la seule envisageable, car sinon, cela signifierait qu’il restât l’héritier de Jon, et donc que ce dernier n’ait aucun enfant survivant, ou uniquement des filles. Mieux valait donc, pour le royaume, qu’il n’en fût rien. En un sens, Bowen admirait sincèrement le jeune garçon qui s’était acquitté sans mot dire de toutes ses responsabilités. Il avait dirigé un royaume seul pendant presque un an, repoussé des assauts fer-nés avec le peu d’armées qui restait, certes conseillé, de près ou de loin, mais tout de même. Il avait également dû prendre en charge la gestion de Winterfell et préparer l’hiver alors qu’il n’y était absolument pas préparé, puisque l’essentiel des charges d’intendance avait davantage échu à Jeyne les dernières années, en tant que femme. Ce qu’il avait accompli, in fine, était considérable. Il aurait mérité davantage de reconnaissance, probablement, que d’être considéré simplement comme un fils, ou un frère, et surtout, une personne qu’il fallait encore prendre en charge. Par bien des aspects, il était prêt à devenir définitivement un homme, probablement bien avant que beaucoup d’ailleurs, grâce à cette maturité acquise de haute lutte. Ne lui manquait, en effet, qu’une expérience militaire plus longue, et sans doute que la faire à l’écart de son frère aîné comme de son père, également, ne pourrait qu’être bénéfique. La tutelle devait, pouvait, se révéler pesante. Et ensuite ? Quelque part, le reste ne serait que du vernis. Surtout, il faudrait songer à le marier. Surpris par l’admission de Jon alors qu’il était perdu dans ses pensées, Bowen acheva une mine confuse, avant de réfléchir, préférant évacuer la question dans un premier temps pour terminer cette conversation sur une note joyeuse.

« Ahah, je crois en vérité qu’il y a peu de chances. Il en pince pour une fille des cuisines. Avec un joli sourire et gironde, d’ailleurs. Et accorte, manifestement, si j’en crois les regards qu’elle lui lançait lorsque que je les ai surpris. Je l’ai … encouragé à lui faire un brin de cour, en toute honnêteté. Mieux vaut qu’il fasse son éducation ainsi plutôt qu’avec une puterelle quelconque pour braver les quolibets virils de ses pairs dans une volonté un peu idiote de prouver sa valeur.

C’est de son âge, après tout. »


Le Sénéchal parlait d’expérience, en la matière. Si, in fine, l’insistance démente de ses camarades avait eu un résultat dont il ne se plaignait pas, pour être franc, il n’en demeurait pas moins qu’à son avis, il serait tout de même plus agréable de connaître le plaisir que l’on trouvait dans les bras d’une femme avec une damoiselle aimée, plutôt qu’en payant son écot comme l’on achetait un bœuf de labour. Bien sûr, l’avantage des filles de joie étaient qu’elles évitaient les problèmes d’attachement, mais il avait l’impression que Walton avait parfaitement conscience de son rang et de ses obligations. Il était également certain qu’il trouverait un gentil mari à la petite une fois le temps de la séparation venue et qu’elle se serait constituée un pécule appréciable en attendant. C’était ainsi que les choses se passaient généralement, et chacun y trouvait, à vrai dire, son compte. Une soubrette pouvait espérer réaliser, de la sorte, un mariage très avantageux compte tenu de sa condition originelle, qui ferait taire les paternels un peu trop sourcilleux. Il se demanda, un bref instant, si Jon avait, quelque part, une ancienne galante qui l’avait initié et avait été dûment récompensée pour ses services. A l’époque, ils n’étaient pas assez intimes, bien entendu, pour en discuter, et lui-même avait gardé ses très maigres expériences pour lui. Nul doute, cependant, que les intéressées avaient dû se bousculer au portillon : un Prince, cela se harponnait ! Il y avait de quoi obtenir un bourgeois en mari. Voir un Snow, et ainsi vivre bien confortablement. A moins que Torrhen ait choisi l’option, plus sûre, de la courtisane pour déniaiser son fils. Son visage se tordit, comme s’il retenait la question qui lui brûlait les lèvres. Ce badinage eut été bien plus facile que de deviser sur ses regrets. A vrai dire, Bowen ne savait quoi répondre. Alors il se contenta finalement de répondre simplement, dans un léger murmure :

« Une guerre civile nous aurait détruit. Le choix était le bon, même s’il était inexistant. Pour le reste, nous défendrons toujours nos coutumes et nos lois. C’est ce que le peuple désire depuis toujours : vivre en paix, sur nos terres, avec nos traditions millénaires. »


Et cela, le Glover le croyait fermement. Le Nord avait survécu aux invasions andales, avec acharnement, sans jamais céder à la tentation de partir pour des terres plus douces comme quelques-uns, dont les Nerbosc, l’avaient fait. Ils avaient résisté pendant des siècles pour conserver leur croyance, leur vie si particulière. Ils avaient défendu chaque centimètre de leurs terres inhospitalières comme tous les pillards, qu’ils soient fer-nés ou sauvageons. Et maintenant, ils luttaient pour à nouveau pour la survie de leur mode de vie, face aux croisés du Grand Septon. C’était une lutte à mort qui s’était engagée, car elle ne pouvait se conclure que par leur victoire, ou des litres de sang versés. Les nordiens ne reculeraient pas. La mort leur semblerait préférable à la conversion, à l’ingérence d’autres royaumes dans leurs terres invaincues. Les dorniens avaient décidé de résister seuls, et en payaient le prix. Eux avaient fait un autre choix. Quelque part, il ne fallait pas non plus chercher loin les raisons de l’adhésion massive des nordiens aux choix de leur ancien souverain. Ils avaient tous compris ce que signifierait l’autre voie. Et probablement également que pour ce peuple qui avait été rejeté aux confins de Westeros, se poser comme des leaders du continent avait un parfum de revanche. Les Premiers Hommes avaient cédé leur place aux Andals. Dorénavant, ils auraient une place voulue comme prépondérante, et comble de l’ironie, leurs futurs suzerains n’auraient rien, précisément, d’Andals. La pensée, en toute sincérité, l’avait effleuré à plus d’une reprise, et des siècles de rancune n’avaient pas aidé à ce qu’il la taise.

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MessageSujet: Re: Calm before the storm [Tour VIII - Terminé]   Calm before the storm [Tour VIII - Terminé] EmptyMar 21 Avr - 10:38

Jon connaissait parfaitement la situation de Walton, il cherchait dans son esprit un moyen d'apaiser les craintes de son jeune frère, d'apaiser également la jalousie qui lui enserrait le cœur. Car même s'il ne disait rien vouloir, même s'il disait se satisfaire de ce qu'il avait, Jon était pleinement conscient des tourments qui venaient à toucher le dernier né des Stark. Il avait tout comme lui besoin de reconnaissance, une reconnaissance encore plus importante car il n'était prince héritier que le temps que son frère vienne à avoir un jour un fils, et qu'il savait qu'il ne bénéficierait jamais d'une place aussi importante dans la société nordienne. Il voulait de la reconnaissance de sa famille également, Jon avait été le premier à avoir agi avec une certaine indifférence à son égard lorsqu'il n'était encore qu'un enfant, il venait de perdre sa mère, tout comme le petit prince, mais il n'avait pas fait attention à ce petit garçon de tout juste cinq ans alors qu'il en avait déjà douze de son côté. Les deux jeunes hommes avaient eu l'occasion de s'expliquer dernièrement, pour le plus grand bien de chacun, et ils avaient réussi à se rapprocher, même si ni l'un ni l'autre ne pouvait revenir en arrière et rattraper le temps perdu. Jeyne était partie dans l'Ouest, et elle semblait avoir oublié d'où elle venait, qui était sa famille, les lettres se faisaient rares, voir même inexistantes. Jon n'avait pas osé poser la question à Walton pour savoir s'il avait réussi à avoir des nouvelles de leur sœur, si cela avait été positif, il aurait été heureux pour lui, en cas contraire, il aurait été profondément furieux contre elle, surtout qu'ils avaient pu avoir quelques échanges ensemble malgré tout, mais peut-être que c'était plus le roi que le frère qu'elle venait à contacter. Il ne savait pas, il ne savait plus. Quant à leur père … Jon se retint de soupirer à cette simple idée. Il n'était pas certain que Walton puisse trouver une quelconque  satisfaction dans les mots couchés sur les lettres venues de la part de l'Empereur. C'était souvent des demandes, des commandements, des actions que chacun devait faire et parfois quelques mots plus personnels. Et quand on le voyait avec son épouse, sans parler des mots écrits aux sujets de ses nouveaux nés, c'était pour le moins perturbant. Son cadet ne pouvait qu'appréhender cette rencontre, et Jon avait déjà du mal à se faire à l'idée qu'un enfant d'un second mariage pourrait avoir plus de pouvoir de décision sur lui et sur le Nord, qu'il n'en avait lui-même le mettait en colère, alors Walton qui ne devait jamais porter la couronne devait en souffrir encore plus. Jon regarda Bowen avec une grande détermination. « Walton a besoin de retrouver notre père, ce qui se jouera ensuite … Je ne peux pas le prévoir. Il a dans tous les cas besoin d'avoir une connaissance militaire sur le terrain. La guerre est là, il pourra servir son royaume et sa maison. Je ne le force en aucun cas à devoir faire la rencontre des jumeaux impériaux ni à revoir Rhaneys. Même si cette rencontre sera à un moment donné inévitable, si nous ne voulons pas créer un incident diplomatique. Mais il est hors de question qu'elle se prenne pour sa mère et qu'elle le juge comme si c'était un mauvais garçon qui manquait d'éducation. Je veux bien faire des efforts, je veux bien accepter certaine chose, mais Walton n'est pas un Braenaryon et ne le sera jamais tout comme moi. Et si je dois m'interposer entre le couple impérial et mon frère, je le ferai. Il est mon sang, il est ma famille. Il est tout ce qu'il me reste à présent. » Jon tremblait, à la fois de rage et de tristesse, oui il n'avait plus que lui. Le reste de ses relations était généralement plus protocolaire qu'autre chose. La famille s'était aussi celle que l'on se choisissait et il défendrait son frère, contre l'Empire tout entier s'il le fallait. « Nous ferons en sorte de lui trouver une héritière, une terre, quelque chose et un titre aussi. Quand j'aurais un fils, je veux qu'il puisse avoir sa propre fonction au sein de mon royaume, pas seulement frère du roi ou lord. »

Jon ne fit qu'hocher la tête concernant la possibilité que son frère fasse la cour à une jeune demoiselle des cuisines, il se révélait ainsi bien moins imprudent que son aîné. C'était en effet de son âge, mais d'une certaine façon, il était bien heureux que Bowen vienne à l'inciter à faire ce genre de choses avec une petite de Winterfell, plutôt qu'il ne vienne à suivre les soldats pendant la campagne militaire et qu'il vienne à monter une gueuse. Jon aurait été bien incapable à parler d'un tel sujet avec qui que ce soit, et Torrhen aurait sans doute été bien brusque  dans cette partie là de l'éducation de son fils. Jon avait tardé un peu plus, même s'il avait prétendu le contraire pour pouvoir être tranquille, et c'était finalement avec Alysia qu'ils avaient tous les deux perdu leur virginité. Un moment que Jon n’oublierait jamais, et cela n'avait pas été la seule fois qu'elle avait partagé sa couche. Mais cela remontait à bien longtemps à présent et ni lui, ni elle n'avaient jamais avoué à personne ce qu'ils s'étaient passés. Cela aurait été un déshonneur pour la jeune femme et sans doute que Torrhen aurait été fou de l'apprendre alors. Dans tous les cas, Jon avait la volonté que Walton trouve son compte, et soit heureux de tout cela, pour le reste, il ferait en sorte de gérer et de le placer dans un mariage convenable qui pourrait lui redonner un peu de prestige, lui donner quelque chose qui ne serait qu'à lui. Le visage du jeune souverain se referma bien vite, quand ils vinrent à reparler de l'Empire. Jon n'avait eu guère le choix de suivre son père dans cette entreprise, il avait parfaitement compris qu'un non n'était pas négociable, pas plus que de demander un temps pour réfléchir. Il aurait été inacceptable que le prince héritier vienne à mettre en doute la volonté de son propre père. Mais Jon n'avait jamais réussi à faire cette petite voix en lui depuis qu'il avait accepté de signer la constitution, cette petite voix qu'il lui disait qu'il avait fait une erreur, qu'il n'aurait pas du se rendre aussi facilement, qu'il aurait peut-être dû mieux négocier que cela. Il avait bien vu lors de la séance du Collège Impérial à laquelle il avait participé que le Nord était une voix qui allait en contre-sens des autres. L'Orage semblait si incroyablement obnubiler par le couple impérial, le Conflans avait été fait roi par la décision de Torrhen et par ses armées, quant à Peyredragon … Il n'y avait rien à ajouter là-dessus, Orys était si dépendant du lien avec sa sœur, qu'il était capable de dire oui à tout. Le Bief aurait pu être un allié dans ce conglomérat, mais Kevan Gardener avait à l'époque préféré sans prendre à lui et au Nord, que de chercher à s'entraider dans cette Empire. Cependant, Jon était plus que conscient que s'il avait dit non à son père, il aurait forcément perdu le trône du Nord, car les familles qui peuplaient le royaume auraient suivis leur ancien souverain aveuglément, alors que Jon était un prince peu charismatique, et qui n'avait surtout pas le passé glorieux de son père en terme militaire. Il était jeune et n'aurait pas obtenu la confiance, ni le soutien nécessaire pour s'opposer à tout cela. Mais pouvait-il avouer qu'il avait peur qu'un jour, un enfant Braenaryon ne vienne à réclamer ses droits sur Winterfell et sur le Nord, étant autant des enfants du Stark. Le contrat de mariage avait été signé pour que jamais cela ne se passe, mais l'histoire avait déjà prouvé que certaines personnes étaient plus avides que d'autres et ne s’embarrassaient pas de telles broutilles.



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MessageSujet: Re: Calm before the storm [Tour VIII - Terminé]   Calm before the storm [Tour VIII - Terminé] EmptyDim 19 Juil - 19:55

En écoutant Jon, en voyant la fureur perler sous ses mots, et en observant le clapotis de l’eau tandis qu’il serrait ses poings, Bowen ne pouvait s’empêcher de penser qu’il s’agissait peut-être d’une des rares occasions où il voyait son Roi être entièrement sincère sur ses sentiments. Il fallait dire que leurs discussions, ces derniers temps, avaient pour beaucoup été tournés vers les légitimes problèmes rencontrés par le royaume, l’Empire … ou le couple royal. Et le jeune homme, s’il s’appliquait à être un conseiller appliqué pour tout ce qui concernait les affaires de l’Etat, admettait volontiers que c’était là des discussions techniques, peu propices à la proximité. Quant aux relations conjugales … Ironiquement, il lui semblait être plus doué pour aider les dames envers leurs maris que l’inverse, comme s’il comprenait mieux leur position à elles, ce qui, dans ce monde était singulièrement paradoxale – et presque étrange, comme il s’était souvent fait la réflexion. Surtout que Jon n’était pas homme à s’ouvrir facilement. Et alors qu’ils discutaient de Walton et de ses premiers exploits masculins à venir, il se prit à se demander quelle avait été l’éducation de son meilleur ami en la matière. Torrhen avait-il commissionné une courtisane pour s’en occuper, comme il seyait généralement ? Avait-il lui aussi séduit quelque fille de basse extraction, vécu une gentille histoire de quelques mois avant de revenir à ses devoirs et de lui trouver un mari accommodant et fort intéressé par une dot plus avantageuse que la moyenne ? Il n’imaginait pas, évidemment, que ses premiers émois aient été avec Eleanor. C’eut été impensable. Il fallait que le devoir s’apprenne, y compris au niveau de l’intimité. Le pire était qu’il avait du mal à l’imaginer aller courir la gueuse. Il avait beau essayer de se rappeler des rumeurs de l’époque … Bien sûr, dès que le Prince avait parlé à une jeune fille, aussitôt, les commères s’emballaient mais … il ne lui semblait pas qu’il y ait eu un feu dans ses yeux en parlant d’une femme, jamais. Et sûrement pas depuis qu’ils étaient proches. Il ne lui connaissait aucune maîtresse, et en toute honnêteté, en tant que responsable de la Garde-Loup, il aurait sûrement fini par avoir eu vent d’éventuelles escapades. Encore moins d’aventures tarifées, que ce soit durant leurs mois de campagne ou maintenant, de retour à Winterfell, alors que c’eut pu être une solution tout à fait convenable pour s’occuper de ses besoins virils sans non plus afficher face à la reine une amante. Après tout, lors de son veuvage, c’était ce qu’avait fait son père, et s’il n’y avait point d’entente, c’était sans nul doute une solution plus délicate. Mais non, rien de tout cela. Jon restait seul, imperméable aux charmes des femmes, et avec, toujours, une distance entre lui et le monde. En amitié, pareillement, nul doute que la royauté avait achevé de dresser un mur entre ce caractère secret et le reste de la cour.

Aussi avait-il conscience que cet élan de confidence était rare, précieux. Son cœur se gonflait de fierté à l’idée d’une telle confiance, et à vrai dire, il le sentait battre plus rapidement qu’à l’ordinaire, touché par le fait d’être le seul témoin privilégié de ses réelles pensées. Un instant, son regard se perdit sur la silhouette tremblante du souverain, et il étendit une main vers son épaule qu’il voulait ferme et rassurante, pour lui assurer de son soutien face à tout ce qu’il venait de dire alors qu’il hochait la tête à ses ultimes paroles. Et finalement, il murmura doucement :

« Je suis là, moi. »


Avant d’ajouter, sans savoir exactement pourquoi :

« Par les Karstark, nous sommes aussi une famille. »


Par le choix d’un compagnonnage aussi. Malgré ses trois frères, Bowen n’avait jamais réellement ressenti cet élan fraternel auparavant. Les deux plus jeunes étaient trop petits, ils n’avaient pas vraiment grandi ensemble, l’un étant même né après son départ de Motte-la-forêt, et s’il les aimait profondément, c’était l’affection d’un grand frère plus âgé pour de petits bouts d’homme, plutôt qu’une relation d’égal à égal. Quant à Edwyle … Ils ne s’étaient jamais que trop peu compris. Ou alors, aucun n’avait vraiment essayé. Et contrairement à Alysane, le deuil avait creusé un abîme entre eux, qu’il ne savait expliquer, comme si chacun nourrissait cette culpabilité de ne pas être morts avec le reste de leur famille, de ce qu’ils avaient perdu. Evidemment, il demeurait son sang, son cadet, et il donnerait tout pour le protéger, en témoignait son inquiétude extrême après Eysines et sa blessure.  Restait donc Alysane … qui, à l’inverse, était une relation d’une femme plus âgée envers un cadet choyé, mais elle était une femme, mariée quand il n’était encore qu’un tout jeune homme, et lui un mâle, et un héritier. Cela n’enlevait rien à leur relation, douce et pure, emplie d’un amour profond, réel, extrême peut-être même. Ce n’était cependant aucunement semblable à ce qu’il aurait pu trouver chez un frère de son âge, du moins, il lui semblait. Le plus proche, dans sa vie, avait été sa relation avec son cousin, Jeor. En quelque sorte, Jon l’avait choisi, et réciproquement. Et il savait, jusqu’au plus profond de son âme, qu’il ferait tout pour être digne de cette amitié. Quitte à trahir tout ce en quoi il croyait, si cela s’avérait nécessaire. Soucieux de se raccrocher à la conversation et de ne pas se laisser aller à la mélancolie, il finit par déclarer :

« Pourquoi pas en faire l’Intendant du royaume ? Il est intelligent, et il a démontré qu’il en avait largement les capacités. Du reste, cela satisferait sans doute son envie de voyager, pour rendre compte des travaux engagés, ce genre de choses … »

S’ils survivaient tous jusque-là. Si le Nord restait le Nord. Il y avait tant d’incertitudes, sur ce qui se passerait dans le futur. Bowen n’avait que peu de certitude, hormis sa fidélité envers la couronne, le fait qu’il ne trahirait jamais, et mourrait en protégeant son cher royaume et son souverain s’il le fallait, parce qu’il s’agissait de son devoir, et aussi de son envie.


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MessageSujet: Re: Calm before the storm [Tour VIII - Terminé]   Calm before the storm [Tour VIII - Terminé] EmptyJeu 23 Juil - 22:45

Jon ne manquait pas de douter, il doutait de tout et de tout le monde. Son père lui avait même reprocher cela plus d'une fois d'ailleurs qu'il soit ainsi trop méfiant. On lui avait fait comprendre qu'il fallait qu'il s'ouvre au monde, qu'il ne pouvait toujours être seul, même si bien évidemment, le pouvoir poussait les hommes de tête à s’accommoder de la solitude qu'imposait le rôle qu'ils se devaient d'exercer. Jon s'était petit à petite renfermé sur lui-même, s'inquiétant de savoir à qui il pouvait faire confiance, et de qui il devait impérativement se méfier. Oui, la confiance était une chose qui se payait cher avec Jon, infaillible quand on finissait par l'obtenir, mais qui ne pouvait se gagner qu'une seule et unique fois, quand la trahison était actée, alors il était impossible pour la personne de pouvoir à nouveau obtenir les faveurs du Roi du Nord. Il était certes intraitable, comprenant que pour jouer au même jeu que les autres souverains de Westeros, il se devait impérativement d'être un peu plus souple, envers les autres mais avant tout envers lui-même. Tout le monde ne pouvait se contraindre à la même doctrine que celle que le Jeune Loup pouvait bien s'imposer à lui. Il n'était pas chose aisé de changer sa personnalité, mais il faisait des efforts petit à petit pour paraître plus agréable, moins austère et surtout moins éloigner des autres. La barrière qu'il avait naturellement mis entre les personnes de son entourage et ceux qui étaient plus éloignés de lui, n'était pas simple à faire tomber, mais il avait conscience que c'était pour son bien et pour celui de son royaume. D'ailleurs, les choses semblaient être bien plus simples pour lui depuis qu'il était de retour dans le Nord, sans l'influence ni la présence du couple impérial qui ne manquait de porter un œil et un jugement sur les décisions, sur les postures ou sur les paroles de l'aîné des enfants Stark, quoi qu'ils puissent en dire. Après tout, si Torrhen avait renoncé à son nom et à son titre, ce royaume restait d'une façon le sien et même s'il avait certifié à son fils qu'il lui accordait sa confiance, Jon qui doutait de lui-même, doutait aussi des mots qu'on tendait de lui dire pour le rassurer. Là, chez lui, il était un peu le seul maître à bord et il comptait bien gouverner son royaume ainsi, sans penser constamment au fait que le Nord avait participé à la création de l'Empire, et que d'une certaine façon, elle se retrouvait aujourd'hui prise à la gorge par des directives venant de Fort-Darion et réclamant alors qu'on lui réponde aux doigts et à l’œil. Bien sûr la discussion était ouverte, mais malheureusement pour eux, avec le nombre de représentants qui venaient à siéger au Collège Impérial, il était certain qu'ils ne pouvaient pas tous obtenir satisfaction à chaque fois. Or le jeune souverain avait à cœur de penser avant tout à son peuple, plutôt qu'à celui des autres.

Sans parler de la famille que Torrhen était en train de se construire avec sa nouvelle épouse. Rhaenys n'était pas désagréable une fois qu'on apprenait à la connaître, elle était autoritaire certes, et même parfois intransigeante sur certaines questions. Mais Jon avait compris surtout que la famille passait avant tout. Pour le moment, cette famille était une notion plutôt au sens large mais il était certain que si une crise venait à se déclencher, elle réduirait sans aucun doute ce terme à son époux et aux enfants qu'elle lui avait donné, oubliant aisément que d'autres étaient nés d'un premier mariage. La discussion que Jon avait eu avec Walton n'avait fait que raviver ses propres doutes. Le petit dernier des Stark était un peu l'oublié de la maison Braenaryon, celui qui n'était pas destiné à régner et qui un jour se devrait de ployer le genou devant les enfants d'un second mariage, qui possédaient tous les deux déjà des titres, et ainsi si tout se passait bien, les pousseraient un jour à porter la couronne qu'elle soit de l'Empire ou de Peyredragon. Jon avait envie de faire comprendre à son père que Walton devait également être pris en compte, il avait essayé de le lui dire par missive, mais son père ne pensait qu'à une seule chose : la guerre. Oui son père voyait grand, très grand, peut-être trop grand, alors que Jon avait besoin de se recentrer, sur le Nord, sur sa famille aussi. C'était peut-être le fait qu'il allait devenir père qui venait ainsi à changer son état d'esprit ou parce qu'une fois chez lui, il ne se sentait plus vraiment faire parti de ce tout que son père était en train d'instaurer. Jon continuait donc de fixer Bowen, le découvrant et le redécouvrant dans cet endroit si intime, où il n'y avait pas un roi et son Sénéchal, mais deux êtres qui s'étaient trouvés et qui se comprenaient, s'acceptaient l'un et l'autre comme ils étaient, avec leurs forces et leurs faiblesses. Il posa donc sa main sur la sienne et la serra avec force, comme s'il s'accrochait à lui pour ne pas s'effondrer. Il hocha doucement la tête. « Tu as raison, la famille s'est aussi celle qu'on se choisit d'avoir. Et je t'ai choisis toi, aujourd'hui, si je viens à te dire tout ça, c'est parce que tu es mon frère, celui du cœur, celui pour qui je pourrai sans aucun doute donner ma vie, d'égal à égal ».



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MessageSujet: Re: Calm before the storm [Tour VIII - Terminé]   Calm before the storm [Tour VIII - Terminé] EmptyMar 9 Fév - 0:34

En entendant Jon le considérer comme un égal, alors que sa main serrait la sienne, Bowen sentit une chaleur particulière le parcourir, et un sentiment curieux l’envahir, qu’il ne parvint pas exactement à définir. Était-ce la reconnaissance éperdue, et la fierté du vassal qui recueillait une parole rarissime, pour ne pas dire impensable, dans la bouche d’un souverain ? Le Sénéchal, comme tout un chacun, connaissait le terrible adage : avec le pouvoir, venait la solitude. Il avait toujours profondément respecté la coutume, qui voulait que nul ne soit au-dessus de son souverain. Même la famille royale était inatteignable, inapprochable. Oh, bien sûr, on pouvait les servir, en être proche physiquement, émotionnellement même … Mais ce serait toujours un rapport de vassal à ses dirigeants. Il n’avait jamais oublié quelle était sa place : celle d’un homme de l’ombre. Ce constat, il l’avait partagé avec Gareth Kenning, et il avait guidé toute son existence. Il avait juré de mettre son bras, et son âme, au service du Nord, et des Loups. Il leur appartenait. Il resterait leur fidèle chien de garde, leur poing fermé prêt à s’abattre sur les ennemis menaçant leurs terres. Il avait été façonné ainsi. Torrhen, à cet égard, avait été d’une clarté sans concision : malgré toute l’affection qu’il avait pu éprouver à son endroit, il restait un aide de camp, et un futur Lord appelé à lui jurer fidélité. Le Glover ne s’était jamais bercé d’illusion comme, peut-être, certains pupilles. Sa place était derrière la meute, mais point à ses côtés. Et cela lui convenait, car tel était l’ordre juste des choses. Il n’avait même pas ambitionné un mariage avec Jeyne, alors qu’après tout, il aurait pu tenter de faire valoir leur amitié, leur proximité, les liens à resserrer entre l’ouest du royaume et la couronne, après une union avec l’est et les Karstark. Beaucoup n’avaient sans doute pas hésité. Lui ? Il n’y avait tout simplement pas pensé. Aveugle à l’émoi de la jeune fille à son égard, il l’avait également été à la place qu’il pouvait prendre à la Cour. Il n’en était pas digne. Il n’était que l’héritier d’un fief moins important que d’autres, ne se vivait guère autrement qu’en vassal mineur, à tort. L’humilité, enseignée dès la naissance par un père peut-être trop désireux d’avoir des fils respectueux des usages, et encore plus face à un aîné considéré comme plus médiocre que le cadet, avait été par trop bien apprise par le jeune homme. Il n’avait commencé à se débarrasser de son sentiment tenace d’imposture en tant que Sénéchal qu’après Eysines, et si une part de lui brûlait de repartir, c’était avant tout pour prouver à tous qu’il était capable de mener les armées du Nord à la victoire en tant que seul général. Mais pour le reste, il demeurait le même, toujours farouchement loyal, désespérément empesé vis-à-vis des puissants, souffrant de sa condition au moment de prendre la parole, et ne mesurant que trop bien le gouffre le séparant des têtes couronnées. L’expérience du Collège Impérial, à cet égard, avait été amère. Ils étaient tous égaux, en son sein, mais certains l’étaient plus que d’autres. Le nier eut été idiot. Alors, ces paroles, il les accueillait avec une révérence particulière, et une forme d’incrédulité difficile à masquer. Il ne serait jamais l’égal de Jon : dans un autre monde, cela aurait pu être. Pas dans le leur. Ou alors, derrière les portes, cachés comme présentement. Là, peut-être qu’ils pouvaient être simplement deux jeunes hommes de vingt-deux et dix-neuf ans. Un monde où il pouvait accepter que son Roi ose dire qu’il donnerait sa vie pour lui, ce qui était absolument intolérable aux oreilles du Sénéchal comme du vassal. Jamais cela n’arriverait, car cela n’avait pas à être. Encore une fois, les choses étaient simples : un homme comme lui mourrait pour un homme comme Jon, et pas l’inverse. Ils le savaient. Raison de plus pour chérir de tels propos, et pour apprécier un instant l’opportunité d’y croire, avant de revenir à la raison. Plutôt que briser l’instant avec ses protestations, pour une fois, Bowen se contenta donc d’acquiescer, et de serrer la main de Jon un peu plus fort entre ses phalanges calleuses.


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MessageSujet: Re: Calm before the storm [Tour VIII - Terminé]   Calm before the storm [Tour VIII - Terminé] EmptyLun 15 Fév - 12:41



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MessageSujet: Re: Calm before the storm [Tour VIII - Terminé]   Calm before the storm [Tour VIII - Terminé] EmptySam 27 Mar - 19:17


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