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Natalie Portman est <a href="/t6336-nym"><span class="Gp_Orage">Nymeria Castelfoyer</span></a>

RECENCEMENT

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<span class="Gp_Orage">Nymeria Castelfoyer</span> - Je suis fidèle à mon souverain - Lady de la maison Castelfoyer, dame de compagnie de la Reine Argella - <a href="/t6336-nym">Personnage inventé</a>

LIEU

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<a href="/u644"><span class="Gp_Orage">Nymeria Castelfoyer</span></a> se trouve à <span class="Gp_Orage">Accalmie</span>

Que dire de moi ? Il y aurait tellement de choses… Commençons peut-être par le commencement. Je suis née à la Griffonnière, au sein de la famille Connington, grande famille de l’Orage. Mon père, Aaron Connington était un homme sévère mais juste. Un grand guerrier. J’étais la dernière de ma fratrie, avec un frère aîné, Petyr et une sœur aînée Yrina. Je n’ai jamais été très liée à eux et la raison en est à la fois simple et dure. Ma mère mourut en me donnant le jour et je pense qu’ils m’en ont voulu pendant longtemps. J’étais la responsable à leurs yeux d’enfants. Je grandis ainsi un peu à part. Mon frère était destiné à devenir lord Connington et ma sœur était la fille aînée, celle qui amènerait une alliance avantageuse. Je n’avais pas vraiment de place de mon côté. Jamais mon père ne me reprocha quoi que ce soit concernant la mort de ma mère, la femme qu’il aimait. Mais de ses trois enfants, j’étais celle qui ressemblait le plus physiquement et mentalement à son épouse. Avec le recul, je le comprends mieux aujourd’hui mais il est trop tard… On dit qu’on devient adulte quand on pardonne à ses parents. Peut-être le suis-je devenue, finalement…

Je rencontrais la guerre par l’absence, comme beaucoup d’entre nous. J’avais 6 ans lorsque la guerre contre le Bief éclata. De nourrisson, j’étais devenue une petite fille dynamique et volontaire. Mon père avait parfois besoin de me reprendre quand ma septa venait l’informer que j’avais encore désobéi aux règles. Mon enfance fut principalement composée de fuites éperdues, de cachettes secrètes et de punitions. Jusqu’à mes 6 ans. La guerre avait appelé mon père qui avait quitté la Griffonnière pour suivre son Roi et combattre contre les Bieffois. Nous avons reçu la nouvelle plusieurs mois après son départ. J’étais dans la grande salle quand un messager est arrivé. Se tournant vers mon frère, il lança : Mon seigneur… Votre père… Votre père est tombé… Je tournai mon regard embrumé de larmes vers mon frère. Ce dernier semblait avoir reçu un coup de massue sur la tête. Il se leva lentement de la table seigneuriale, le regard lointain. Et soudain, une voix s’éleva dans la Grande Salle. Vive le Seigneur de la Griffonnière !! Toutes les personnes présentes se levèrent d’un seul bond et hurlèrent en honneur du nouveau Lord Connington. Je souris à mon frère tandis que les larmes coulaient sur mon visage.  

Quelques mois plus tard, la Griffonnière était en effervescence. Toute la maisonnée courrait dans tous les sens. Les serviteurs, les septa, tout le monde. Mon frère était terrifié. Il allait rencontrer Argilac L’Arrogant, le Roi de l’Orage qui venait à la Griffonnière saluer le nouveau seigneur de la place. Même s’il y avait été préparé toute sa vie, mon frère n’avait guère fière allure. Et son teint se fit de plus en plus pâle dès que la suite royale approcha du château. Il faut dire que le Roi avait une carrure imposante et était très impressionnant. La Reine Rowenna était d’une beauté vénéneuse. Mais, ce qui m’intrigua beaucoup, c’était le landau qui se trouvait dans la salle. Une petite fille nommée Argella. Agée d’un an, elle était l’héritière de l’Orage en attendant qu’un garçon naisse au Roi et à la Reine. Je m’approchais doucement, me frayant un chemin parmi tous les nobles dames et les puissants seigneurs qui voulaient admirer la merveille. Un petit bébé rougeaud et gigotant me regarda alors. Elle était mignonne, je ne pouvais le nier. C’est ainsi que je fis la connaissance de celle qui est à présent Reine… Pendant toute la durée de la visite royale, je reste non loin de l’endroit où Argella dort, mange. Ce bébé me fascinait.

Je me souviens de la peur. La peur viscérale, profonde que l’on a lorsque l’on crait pour sa vie. Le cœur battant, le moindre bruit qui me faisait sursauter. J’avais barricadé ma porte mais j’entendais la rumeur des combats. On m’avait assuré que nous saurions repoussé l’envahisseur. Etait-ce vraiment le cas ? Je n’étais qu’une petite fille de 6 ans, qu’est-ce que je connaissais des horreurs de la guerre ? Absolument rien à dire vrai. Le souffle court, je sursaute quand j’entends le bruit qui se rapproche de plus en plus. Les défenseurs sauront me protéger… La porte s’ouvre à la volée et je pousse un cri de terreur. Un homme à la chevelure noire, la peau basanée avec un cimeterre recourbé se tient devant moi. Son uniforme est maculé de sang. Vais-je m’évanouir ? Je le pense pendant un moment mais non, je reste désespérément consciente. L’homme se rend compte alors qu’il n’y a pas de garde et qu’il n’y a qu’une jeune fille terrorisée face à lui. Un sourire salace sur le visage, il se jette sur moi. Je sais que je vais mourir. Ou tout le moins, que je vais finir déshonorée. Mais alors qu’il tentait de m’arracher ma robe, il s’effondre, mort. Derrière lui se tenait un soldat, une épée ensanglantée levée. Ma Dame, vous allez bien ? Je… Je crois oui… Merci, Ser. Vous m’avez sauvé la vie.

Plus haut, visez la jugulaire ! Je tentais de tenir la dague et de viser la gorge de l’homme. Peine perdue. Sept ans étaient passé depuis l’attaque de la Griffonnière par les Bieffois. J'avais fait la rencontre d'un jeune homme, Stannis Morrigen, de passage au château et nous nous étions bien entendus. Il était resté au sein du château et en grand secret, il avait accepté de m’entraîner à manier la dague pour pouvoir me défendre. Il y avait beaucoup de travail mais j’étais déterminée et farouche. La peur que j’avais ressentie m’avais fait prendre conscience que j’étais désespérément sans défense. Je devais changer cela. Bien sûr, il était inconcevable d’apprendre à manier les armes. Mais à force d’insister, Stannis avait accepté de me montrer les rudiments de l’utilisation de la dague. C’était peu de chose mais c’était déjà ça. J’attaquais une fois de plus, visant la gorge du jeune homme quand celui-ci bloqua mon coup, attrapant fermement mon poignet. Nous étions proches, très proches et Stannis murmura : Toujours surveiller sa position et son équilibre. J’avais plongé mon regard dans le sien quand soudain, il s’empara de mes lèvres. Le souffle coupé, je répondis à son baiser, enivré par ce contact, le sang échauffé par la fureur des combats. Les vêtements tombèrent l’un après l’autre et cette nuit-là, je lui offrais ma vertu en une étreinte passionnée.

Tu as déshonoré la famille !!!! Les cris résonnaient dans les appartements de mon frère. Je me tenais, tête basse, droite comme un i devant mon seigneur et frère. Ce dernier ne décolérait pas. Quelqu’un avait sûrement dû nous surprendre, Stannis et moi, lorsque nous nous retrouvions la nuit et avait dû en informer lord Connington. Toujours est-il que quelques jours plus tard, j’avais été sommée de me rendre dans les appartements de mon frère. Et il entendait me rappeler mes devoirs de dame de bonne famille. Tu ne le reverras plus jamais, est-ce que c’est clair ? Et je compte bien lui faire payer cette offense comme il se doit ! Je t’en prie, fais de moi ce que tu veux mais laisse-le. Je… TAIS-TOI !! Tu n’es nullement en position d’exiger quoi que ce soit ! Fort heureusement, j’ai trouvé une solution pour toi. Tu partiras dès l’aube dans le Conflans pour épouser lord Castelfoyer. J’ouvrais la bouche pour répliquer, furieuse, mais ma sœur me lança un regard vipérin et je me ravisais. Cela ne servait de rien. Mon frère était seigneur, j’avais fauté et il avait dû négocier âprement cette union avec une femme souillée. Cela avait dû coûter cher à ma famille. Je n’avais tout simplement pas le choix. Ainsi, à l’aube, je partais loin des miens. Lord Castelfoyer avait le triple de mon âge. Un homme distant, qui venait me voir uniquement pour notre devoir conjugal. Mes épousailles furent tristes et je me faisais une raison.

Mais c’est tellement loin tout cela… La guerre faisait rage entre l’Orage, le Bief, Dorne, le Conflans…. Les années passèrent et je mis au monde deux garçons. Lord Castelfoyer était toujours égal à lui-même. Nous ne nous fréquentions qu’aux occasions officielles et lorsqu’il fallait concevoir. En dehors de cela, rien ne nous unissait. Je vécus cependant un drame avec la perte de ma petite fille. C’était ma troisième grossesse et j’accouchais prématurément. L’enfant était une fille, morte née. Ma petite Yrisa… Pardonnez-moi mais je ne peux en parler sans que ma voix ne s’étrangle… Je mis des années à me remettre de cette perte. Mon époux ne fut pas spécialement un soutien dans cette épreuve. Il y a deux ans, je rejoignis Accalmie, craignant pour la vie de mes enfants avec les pillages qui continuaient de sévir dans la région. Je reçus un accueil chaleureux de la part de la Reine mais également d’Argella. Nous n’avions pas rompu contact, nous voyons par diverses occasions. J’étais présente lorsque Tricia Gardener vint rencontrer Rowenna Durrandon. Et je vis Argella se rapprocher de Kevan Gardener. Je la prévins, celle qui était devenue une amie. Mais bien sûr, l’amour est plus fort que tout et elle n’écouta pas mes conseils… Bien des drames allaient survenir à cause de cela….

Je retournais vers mes terres en compagnie de mes enfants lorsque la rebellion de la Néra éclata. Malgré la distance, je parvins à convaincre mon époux de se rallier aux Durrandon. J’étais une Connington de naissance, je me sentais liée aux Rois de l’Orage. Deux mois plus tard, mon époux trouva la mort à la bataille des Trois Collines. Encore une fois, je me trouvais dans la Grande Salle lorsqu’un messager arriva. Ce fut vers moi qu’il se tourna un bref instant. Ma Dame… Je suis au regret de vous apprendre que votre époux est mort héroïquement sur le champ de bataille… Il se retourna vers mon fils. Longue vie au Seigneur Castelfoyer ! Les nobles présents acclamèrent William. C’était toujours la même scène qui se rejouait immanquablement. Je pris la mine attristée qu’on attendait de moi mais au fond, j’étais enfin libérée d’un époux que je n’aimais nullement. Cependant, il ne méritait pas de mourir et j’en étais sincèrement navrée…

Encore une fois, j’étais vêtue de noir. Comme si cette couleur me poursuivait. Et je n’étais pas la seule. Je me tenais, droite, dans ma robe sombre, le visage fermé. Le cortège était impressionnant et la bannière au cerf flottait dans la brume matinale. Tout l’Orage était à Accalmie. Le Roi était tombé. Argilac l’Arrogant était mort comme il avait vécu, les armes à la main. Je pleurais sincèrement celui que j’avais brièvement cotôyé lors de ses passages à la Griffonnière. Argella fut couronnée et je hurlais de toute ma voix : Longue vie à la Reine ! Les nobles vinrent lui présenter leurs hommages et lorsque vins mon tour, je m’agenouillais en une profonde révérence. Majesté, soyez sûre que je suis de tout cœur avec vous dans cette perte immense que vous ressentez. Mais ce que l’Orage a perdu, il l’a gagné avec une Reine forte, puissante et digne. Je suis vôtre à jamais, Majesté. Un sourire d’Argella m’arracha la même réponse. Elle était ma Reine, une femme que j’admirais, que je respectais pour son courage. Pour qui je donnerai ma vie sans hésiter une seule seconde.


Je tenais la main d’Argella, tentant de la soutenir du mieux que je pouvais. Les sages-femmes s’affairaient autour d’elle, et les cris qu’elle poussait me déchiraient le cœur. Je lui serrais davantage la main, caressant le front chaud de la Reine. Courage, Majesté ! Je suis là. Elle ne pouvait pas faire grand-chose d’autre. Les contractions terribles avaient démarré durant la nuit. Mais c’était bien trop tôt. Beaucoup trop tôt. Les heures passaient et lorsque l’enfant sortit, il était sans vie. Je vis la douleur dans les yeux d’Argella et cette douleur, je ne la connaissais que trop. Effondrée, je la serrais fortement dans mes bras tandis qu’elle se raccrochait à mes épaules, comme une naufragée. Je la berçais doucement, ne disant rien mais la consolant de ma présence. Elle sombra dans un sommeil agité que je veillais toute la nuit. La Reine était au plus mal et je me devais, en tant que demoiselle d’honneur et surtout amie, d’être auprès d’elle. J’avais refusé de manger et de la quitter une seule seconde. Lorsqu’elle rouvrit les yeux, je lui adressais un sourire. Je devais être forte. Pour elle. Pour qu’elle le reste. Nous avions tellement besoin d’elle…

Depuis ces événements tragiques, je retournais à Castelfoyer pour soutenir mon fils aîné et passer du temps avec mon cadet. Je n’eus que des échos de la répudiation du prince consort. Mais à présent que la guerre reprend, je me rends à Accalmie pour soutenir ma souveraine.