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Gabriella Wilde est <a href="t5807-elenya-farman-this-violent-delights-have-violent-ends"><span class="Gp_Ouest">elenya farman</span></a>

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<span class="Gp_Ouest">elenya farman</span> - Je suis contre mon souverain - Dame - <a href="t5807-elenya-farman-this-violent-delights-have-violent-ends">Personnage inventé</a>

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<a href="http://bloody-crown.forumactif.org/u588"><span class="Gp_Ouest">elenya farman</span></a> se trouve à <span class="Gp_Ouest">Castal-Rocl</span>

" Pourquoi n'es-tu pas comme ta soeur petite sotte ? Tu es trop gentille, bien trop douce. Regarde toi Elenya ? Tu n'as que la beauté de ton côté, aucune trace de puissance. Il faut que tu t’endurcisses si tu veux survivre dans ce monde. Les Farman ne sont pas des faibles qui s'inclinent devant les lions comme tu le fais. Nous avions une couronne, tache de t'en souvenir si tu veux en être la digne héritière ! Tâche de ne jamais oublier d'où tu viens. Arrête de baisser la tête, ravale tes larmes. Je ne veux plus jamais les voir sur ton visage. Elles entachent ce que ton sang t’a offert, cette beauté sur laquelle tu craches. Tu la possède, comme toutes les femmes de cette maison. Essaye au moins d'avoir l'intelligence liée à cette dernière. "

Le soleil se levait sur Belcastel. Devant sa feuille, Elenya tentait de retenir les noms de toutes les maisons, une par une, pour mieux les réciter à sa septa. Elle bafouillait, elle essayait et la vieille femme tenta, compatissante, de l'aider. Les mots se mélangeaient pourtant dans l'esprit de la petite fille, les lettres se liaient, s’entremêlaient et déjà, ses yeux se replissaient de larmes devant son échec. Le souffle de la septa se bloqua dans sa gorge, ses mains se posèrent sur la peau de l'enfant, tentant de la réconforter.

Et la porte de la pièce s'ouvrit sur Lucia Farman. Sur cette femme qui terrorisait la petite fille, sur cette grand-mère qui ne s'était jamais montrée aimante avec celle qui ressemblait tant au joyau des Farman.

Le souffle d'Elenya se bloqua dès qu'elle croisa le regard glacé de son aînée et, vainement, elle tenta d'essuyer ses larmes. Le mal était déjà fait. Lucia ne haussa pas la voix, ne leva pas la moindre main sur sa petite fille. Elle se contenta d’un regard dans lequel suintait tout le venin qu’elle pouvait offrir. De ceux qui lui prouvaient qu’elle n’était rien d’autre qu’une pauvre créature, qu’une fillette qu’on donnerait au premier prétendant venant. Que cette gamine qu’elle n’avait jamais aimée.

Puis elle tourna les talons, laissant Elenya telle une biche effrayée, le souffle court, la bouche pâteuse et plus de larmes que jamais dans les yeux. Pour les Farman, la benjamine n’était rien.

Elenya avait bien compris qu'elle ne serait jamais aussi importante aux yeux des membres de sa famille qu'Ashra. Là où sa soeur était un joyau, elle était un petit oiseau, dont on riait parfois mais auquel on n'accordait pas la moindre attention. Tous les regards étaient offerts à cette ainée qui brillait où qu'elle allait, qui enchantaient tous ceux qui avaient le malheur de la croiser. Le sourire d'Ashra était un diamant brut, son rire un chant de cristal et son regard, sous ses cils enjôleurs, une caresse de topaze. Elenya n'était qu'une ombre derrière sa soeur, que jamais personne ne remarquait.

Sauf peut-être lui. Parce qu'il avait bien vu que la douce colombe avait le même minois que sa grande soeur, qu'elle était seulement plus naïve qu'elle. Sa douce était stupidité pour sa famille mais c'était un présent pour celui qui tenta de lui ravir son nom et son honneur. Oh Elenya se laissa prendre au jeu, telle l'enfant qu'elle ne cesserait jamais d'être. Mais elle savait qu'elle n'était pas aussi idiote que ce que tous les Farman voulaient montrer. Il voulut la séduire, il voulut lui ravir la seule chose qui la différenciait des autres. Pour la première fois, la jeune fille s'attira le regard de sa grand-mère. Un autre regard que celui brûlant de dédain. Car, des gestes d'Ashra, Elenya se formait, apprendrait, grandissait. Et se fut seule qu'elle offrit une première intrigue et une première tête aux murs de Belcastel. Ce fut seule qu'elle mentit, sans sourciller, sans la plus petite trace de ce petit moineau qu'elle était.

Une seule fois, qui suffit à prendre la vie d'un homme sans le moindre remord. Pour s'entrainer, que souriait Lucia Farman.

Elle se désiteressa bien vite d'Elenya. L'enfant était capable de faire des choses quand on la poussait dans ses retranchements. Mais en vérité, elle n'en demeurait qu'une petite chose fragile qu'on devait protéger. Si elle ne pouvait se montrer utile que lorsqu'elle était acculée, elle ne l'était jamais.

Alors Elenya se perdait dans les bras de sa mère, pleurait contre la biefoise qui lui avait donné la vie. Car ça, Ashra ne pourrait jamais lui prendre. De tous les enfants d'Ania, c'était elle qui avait la préférence ; Elle qui devenait aussi belle que sa génitrice. Sa mère lui soufflait qu'elle était unique, qu'elle était grande malgré ce que tous les autres murmuraient. Qu'un jour, elle ferait de grande chose. Alors Elenya rêvait à celle qu'elle pouvait devenir, à celle qui ressemblait tant à sa grande soeur, à celle qui rendrait fière les siens. Si elle ne le pouvait en se montrant aussi merveilleuse que son aînée, elle le ferait en offrant un mariage grandiose aux Farman. Un mariage qu'elle aurait trouvé seule !

Le rêve sonnait doux dans l'esprit de la jeune fille. Mais alors que pour la première fois elle franchissait les portes de Castal-Roc, elle en oubliait toutes ses ambitions. Au milieu des vipères, elle était un petit oiseau dont la gorge était à portée de tous les crocs. Une créature faiblarde, sans la moindre griffe.

Il n’y avait pas Ashra, il n’y avait pas Lucia. Elle était seule avec son père qui voulait montrer à tous la beauté de son enfant en attendant qu’elle fleurisse pour que déjà débutent les propositions de fiançailles. Elenya avait eu droit à une longue remontrance pour qu’elle semble plus lionne que fleur trop fragile. Elle avait juré et elle espérait.

Mais ces espoirs étaient trop faux. Perdue au milieu des serpents, Elenya tomba sous le charme du seul qui l’écoutait, du seul qui se montrait aimable avec elle. Il était prince, futur couronné, un jour couvert de gloire. Blond, le regard clair, le sourire franc, comme aurait-elle pu éviter le piège ? Comment aurait-elle pu passer à côté. Oh elle tomba amoureuse, comme l’enfant qu’elle était toujours. Stupide petite fille. Stupide cœur d’artichaud. Mais il était honnête, il était gentil, il était pur. Et, Elenya n’avait qu’un trésor qu’elle gardait farouchement. Il aurait pu vouloir ce qui faisait d’elle une épouse. Elle ne lui offrit jamais. Avait-il vraiment su qu’elle l’aimait ? Elle n’en avait jamais ouvert son cœur à personne. Il riait souvent de la voir rougir.

La cour la recracha comme elle était venue. Peut-être enroulée d’un peu plus de poisson, d’un peu plus de force. Mais Elenya n’était pas comme les autres Farman. Sans sa ressemblance folle avec sa sœur, on aurait cru qu’elle était batarde tant ses traits étaient doux et ses cheveux clairs. Sa grand-mère la croyait ainsi. La traitait ainsi.

Aux yeux de Lucia, elle n’était déjà plus rien.
Rien d'autre qu'une enfant trop présente qui s'inclinait trop bas durant ses références. Elenya était un mouton et ne serait jamais un loup.

Elle avait vu cette ombre en plein milieu de la nuit, alors qu'elle allait soulager sa vessie. Elenya, de tous ses défauts, était curieuse. Elle avait reconnu cette silhouette, ces formes que tous voulaient qu'elle possède. Alors, pour la première fois de sa vie, la jeune Farman avait fait preuve de courage. Elle avait suivi l'ombre entre les ténèbres et s'était cachée. Lorsque la cape était tombée, Elenya n'avait pas été surprise. C'était les mots de sa grand-mère qui avaient étiré ses lèvres sur un "o" parfait. C'était la force de sa soeur qui l'avait choqué, qui l'avait emprisonné.

— Tu l’as fait ?

L'éclat d'argent de la fiole, reflété par la lune, se refléta dans les yeux de la blonde, s'accrocha à son ventre. Elle sentie sa poitrine se soulever par la peur. Le coeur au bord des lèvres, elle ne parvenait pourtant pas à se détacher de la scène. Elle s'enfonçait seulement un peu plus dans le mur, rêvant de se fondre dans ses pierres, de disparaitre, de ne pas entendre les mots qui coulaient de leurs lèvres comme ce qu'elles avaient versé dans le verre d'un inconnu. Elle n'aurait pas dû être là. Elle n'aurait jamais dû assister à ça.
Mais Ashra et Lucia avait empoisonné quelqu'un.


— C’est pour notre bien à tous. Il était faible.

Les sourires, le manque d'humanité, la puissance dans les yeux. Tout n'était qu'un mystère incompréhensible pour l'enfant qu'Elenya était toujours. Et pourtant. Durant une seconde, elle se prit à croire qu'un jour, peut-être un jour, elle deviendrait ainsi. Prête à tout pour sa famille

****

Amalu était malade. Elenya, petite fille préférée du vieil homme, était toujours à son chevet, écoutant ses doléances, tenant sa langue pour ne pas trahir celles qu'elle savait avoir agi pour le plus grand bien. Amalu était un grand homme autrefois mais la vieillesse avait eu raison de sa puissance, avait arraché à son esprit toute son acidité.

Et pourtant, alors qu'il broyait sa main de ses doigts noueux, Elenya tremblait. Jamais elle n'avait autant douté de ce qu'elle devait faire, jamais elle n'avait autant questionné son coeur. La mort d'un homme valait-il la puissance d'une maison. Elle ne pouvait s'en ouvrir à personne, gardant au plus profond d'elle ce secret qui ravageait son âme. La douce ne mangeait plus et le petit oiseau était encore plus silencieux qu'elle ne l'avait jamais été. Les cernes, sous ces yeux, témoignaient de tant de cauchemars qui n'inquiétaient pourtant personne. Seule Ania regardait sa fille dépérir, tentant de soulager son âme en la faisant se confier aux Sept. Mais les lèvres de l'enfant restaient closes, ne murmurant que de mots doux à son grand père, ne cherchant qu'a allégé les autres de leurs mots.

Mais Elenya grandit.

Trop vite pour son âme si pure, alors que ses ailes se tachaient de noir.

Car à la mort de son grand-père, devant l'absence de sentiments de sa soeur et sa grand-mère, Elenya comprit. Ashra était l'avenir de cette famille et Amalu était un passé qu'on devait oublier. La cérémonie n’accueillit pas une larme de la plus douce des Farman. Juste un regard glacé, si semblable à celui d'Ashra. Celui qui faisait d'elle, enfin, une femme.

De haut des balcons de Belcastel, Elenya regardait le monde vivre, avancer sans elle. La puissance de Farman grandissait, enroulait ses cordes autour des gorges de bien des lions alors que les bateaux partaient à la découverte de mers jusqu’ici inconnues.
Elle avait fleuri, à peine quelques lunes plus tôt et pourtant, cela avait laissé son père de marbre. On marierait sa sœur avant elle et surtout, elle devait apprendre à porter haut le nom des Farman avant d’être offerte à quiconque. Il désirait la voir loin, créant une alliance avec une autre région quand il voulait Ashra aux creux de son main. Elenya n’avait pas sourcillé aux mots de son père. Sa mère lui manquerait certainement mais elle rêvait de goûter à un autre air que celui, empoisonné, de son propre fief.

Sentant la présence d’Ashra, si proche, la colombe déglutit. Un jour, peut-être, sa sœur la verrait. Son ainée ne lui avait jamais offert de la haine…. Pas plus que de la mort. Un froid, cordial, régnait entre les deux femmes. Un froid que, petite, Elenya avait tenté de rompre avant d’être brutalement rabrouée par sa grand-mère. Elle admirait Ashra et sa glaciale détermination.

Et ce jour, enfin, elle croisa les prunelles de sa sœur. Et ses mots emplirent son cœur d’espoir.

— Veux-tu que je t’apprenne à être comme moi, Elenya ? Je veux bien t’apprendre… Mais à une condition : il faut que tu me rendes un petit service, ma tendre sœur. Et ensuite, tu deviendras comme moi.

* * *

C’était le même balcon. C’était le même visage, le même échange. Elenya, tout comme sa sœur autrefois, avait tué. Les mains vierges mais le cœur sali, la colombe gardait pourtant le regard haut et le visage fier. Seuls ses yeux la trahissaient, seul son cœur offrait l’intégralité de son mensonge. L’étreinte de sa sœur gomma pourtant le moindre doute. Elle se dégoutait mais, enfin, elle devenait une Farman. Enfin, elle méritait la couronne qui avait autrefois glissée ses doigts d’or entre les mèches de ces ancêtres. Elle avait fait glisser le poison sans que personne ne le voit, sans que personne ne s'en doute. Son oncle était tombé pendant une chasse, avait roulé sous les sabots de sa monture et était mort sous le choc. Le timing était trop parfait. Le poison avait si bien affaiblie son âme qu'il en était mort de lui-même.... Seulement grâce à cette petite aide, ce petit coup du pouce du destin qu'Elenya essayait déjà d'oublier.

Les preuves, les mensonges, les découvertes. Elenya apprenait, avec plus d’ardeur qu’elle en avait autrefois mises dans les leçons de la Septa. Les enseignements de sa sœur créaient comme un masque d’ombre autour du visage de la jeune fille, y dessinant des illusions qu’Elenya aimait à créer. Elle, qu’on avait toujours présentée comme trop douce, en gardant l’innocence pour mieux cacher la vérité. Son regard, petit à petit, se faisait plus dur alors que son cœur se recouvrait lentement de glace.

La colombe, aux ailes blanches, offrait tout son plumage au corbeau.

Et Elenya écoutait, encore et encore. Sans sourciller, elle voyait la mort, elle découvrait les ténèbres et l’ombre dans le cœur de tous les hommes. Elle apprenait à jouer des ambitions et des rêves de chacun comme on l’avait fait autrefois d’elle. Oh elle se trompait, bien trop souvent, encore bien trop naïve. Mais lentement, Ashra faisait d’elle sa jumelle.

Bientôt, sur volonté de sa soeur, Elenya partirait pour Castal Roc, retrouvant ce lieu qui l’avait autrefois terrifié. Elle avait aujourd’hui des armes, des griffes et des crocs cachés derrière son enveloppe plus angélique que jamais. Avec le passé comme meilleure arme et sa naïveté comme plus dangereuse faiblesse.