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 De l'eau a coulé sous le Pont [Tour V - Terminé]

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MessageSujet: De l'eau a coulé sous le Pont [Tour V - Terminé]   De l'eau a coulé sous le Pont  [Tour V - Terminé] EmptyMar 30 Jan - 11:34




De l'eau a coulé sous le Pont
ft. Lyham Tully


__ Mais vous êtes dingue ! » Ser Greydon Frey manqua de s’étouffer avec la bière qu’il venait d’avaler.
__ Vous l’ignoriez ? » Sourit Myria, espiègle.

La Princesse venait d’annoncer à son oncle qu’elle comptait se rendre à Vivesaigues, en terrain ennemi et ce juste après trois tentatives d’empoisonnement pour lesquelles elle pouvait tout à fait être accusée, voir condamnée. C’était certes complètement fou comme décision, mais c’était la sienne et elle ne ferait pas marche arrière malgré les risques évidents et les mises en garde du capitaine de sa garde, seul homme auquel elle en avait parlé pour le moment. Il prit sa nièce par les épaules et, plongeant son regard dans celui de la jeune femme tenta de lui faire entendre raison en lui rappelant qu’elle risquait autant de se faire tuer sur place ou enfermer à tout jamais que de se faire tuer par Harren si par miracle elle parvenait à en réchapper et à revenir et qu’il venait à l’apprendre.

__ Je sais mon oncle, je sais que je cours un gros risque, mais… »

Elle lui tendit la missive qu’elle avait reçue la veille de la part de Lyham Tully.

Citation :
[...]
Vous pourriez effectivement venir à Vivesaigues et vous constituer prisonnière. Vous pourriez aussi rendre les armes, si vous vouliez réellement que le sang cesse de couler. Mais nous savons tous les deux que vous n’en ferez rien. Ce sont vos intérêts que vous serez avant tout et ils semblent quelque peu en contradiction avec les miens. Ou alors, si j’ai tort, vous n’avez qu’à vous présenter seule devant les portes de mon château. Nous pourrons alors discuter.

Après l’avoir parcourue, il releva la tête et la lui rendit.

__ C’est un piège. »
__ Que m’importe, je n’en peux plus de discuter avec des gens qui n’ont aucune confiance en moi et ne voient en moi qu’une servante des ambitions folles d’Harren le Noir. Je ne resterais pas les bras croisés plus longtemps pendant que mon peuple se meurt. C’est le courage qui m’a manqué à Buron, c’est le courage qui m’a manqué avant, bien des fois, trop souvent. C’est le courage qui ne doit plus me manquer à présent. Les Sept m’en soient témoins, je dois arrêter cette guerre, peu importe comment, mais je le dois, quel qu’en soit le prix. Voyez toutes les vies qui ont déjà été données à l’Etranger ! »
__ L’empire ? »
__ Je ne sais pas, je ne sais pas si cela sera possible, si les sacrifices faits pour le combattre n’ont pas déjà fait naître bien trop de rancoeur pour les convaincre et trouver une paix durable. Peut-être se présenteront d’autres opportunités, peut-être que je ne serais pas là pour les voir, mais vous savez depuis toujours ce que je pense de l’unification. Seulement je crois à présent que l’unification sous la bannière d’Harren ne serait que désolation, j’espère qu’avec Lyham, nous pourrons faire en sorte qu’elle soit plus heureuse sous la bannière de Torrhen. Je dois essayer, et pour essayer, je dois le rencontrer. Si je ne reviens pas, je compte sur vous pour faire ce qu’Harren a demandé et pour vous occuper de mes enfants du mieux que vous pourrez. Je partirais cette nuit en secret, avec un seul homme, celui en qui vous avez le plus confiance pour tenir sa langue, qu’importe qu’il soit apte à me défendre ou non, là où je vais il ne pourra rien pour moi s’ils décident de me tuer. »
__ Myria… »
__ C’est un ordre. »
__ … Bien. »

Dans la nuit, deux chevaux et deux cavaliers quittèrent le camp dans le plus grand secret et partirent au grand galop vers le nord. Sur la troupe, cela était quantité négligeable et Myria, qui avait mis sa suivante la plus loyale dans la confidence pour qu’elle prenne sa place, son cheval et ses robes, espérait que cela suffirait à garder le secret. Quand aux soiries dorniennes qu’elle avait revêtu pour le voyage, elles avaient pour but de la cacher au mieux jusqu’à ce qu’elle soit face à Lyham Tully.

Quelques jours plus tard, ils se présentèrent aux portes de Vivesaigues, de nuit aussi, pour plus de discrétion et demandèrent à voir le Roi Lyham Tully. La brune espérait que son ancien ami comprendrait le mot qu’elle lui adressait. C’est le coeur battant à tout rompre qu’elle vit les portes de la forteresse s’ouvrir et les mains tremblante qu’elle descendit de cheval comme si de rien n’était. A chaque seconde, elle s’attendait à être violemment malmenée et conduite dans les geôles, voir tuée sur le champ, mais cela n’arriva pas. Leurs chevaux furent conduits à l’écurie et eux dans cette chambre, où, enfin, elle put retrouver son souffle et son calme.

Myria sourit sous le pan de voile qui lui couvrait encore la bouche et qu’elle n’enlèverait pas avant d’être devant la bonne personne. Elle était en vie ! Et même si les deux gardes devant sa porte attestaient qu’elle n’était pas libre, elle n’avait pas été jetée au fond d’une des geôles humides de Vivesaigues. C’était un bon début, même si la partie ne faisait que commencer. Elle inspira longuement tout en observant la pièce sans vraiment y prêter attention. Elle essayait de recouvrer tout ses esprits avant la rencontre, faire en sorte que la peur qui lui tenaillait le ventre depuis son arrivée s’estompe un peu, que ses mains arrêtent de trembler et que son coeur cesse de battre si fort.

Lorsque Lyham fit son entrée, Myria s’inclina.

__ Votre majesté, merci de me recevoir. »

La Princesse attendit que Lyham lui fasse signe de se redresser avant de lui adresser une première requête.

__ Mon épée lige peut-il aller se restaurer et se reposer un peu pendant que nous parlons ? Vous me feriez une faveur si, quelque soit votre décision me concernant, vous le laissiez partir et vivre. »


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MessageSujet: Re: De l'eau a coulé sous le Pont [Tour V - Terminé]   De l'eau a coulé sous le Pont  [Tour V - Terminé] EmptyJeu 1 Fév - 17:05

Les yeux plissés sur le parchemin, j’essaie de relire tant bien que mal la missive que je viens d’écrire à la lueur de la bougie. Je n’ai pas osé en allumer plus, Alysanne étant endormie non loin, je ne veux pas la réveiller. Nous avons encore eu une discussion un peu houleuse, mon épouse n’appréciant guère toutes les mesures de protection que je me suis senti obligé de prendre après sa tentative de meurtre. Mais l’idée-même qu’il puise lui arriver quelque chose me crispe à un point tel que j’ai du mal à me concentrer. Et je rature de nouveau quelques phrases, soupirant longuement alors que je ne suis pas satisfait le moins du monde de ce que j’ai pu écrire.

Je finis par laisser tomber ma plume, me pinçant l’arrêter du nez avec une grimace, quand j’entends que l’on frappe doucement à la porte. Alysanne s’agite mais je me relève prestement, ouvrant et refermant juste derrière moi alors que je fixe un soldat, un rien perplexe. « Vot’ majesté, y a une… dame… qui m’a demandé de vous r’mettre ce message. » J’attrape le morceau de papier détrempé par la pluie et mon regard s’écarquille à mesure que je le lis. Avant que je ne me rappelle quelle est ma position et que je ne relève la tête en fixant le soldat. « Conduisez cette dame dans un des petits salons libres vers la Grande Salle. Amenez lui de quoi manger après vous êtes assurés qu’elle n’est pas armée. Elle est seule ? » En le voyant secouer la tête, je reprends, d’un ton toujours aussi assuré. « Faites de même avec ceux qui l’accompagnent. Et que des gardes se tiennent en faction à l’entrée. J’arrive. » J’inspire longuement après son départ, mon poing se crispant sur le message avant que je ne rentre pour enfiler une tenue plus convenable. Je laisse filer quelques minutes, pour ne pas donner l’impression de me précipiter à sa rencontre alors que j’essaie d’imaginer quelle mouche a bien pu la piquer pour qu’elle vienne ici de son plein gré. Enfin, peut-être n’est-ce pas de son plein gré justement. Tant de questions de bousculent alors que je descends rapidement les marches et que je me retrouve devant la porte. J’ai un bref hochement de tête en direction des gardes, faisant signe à deux d’entre eux de m’accompagner.

Et je rentre. Pour voir Myria Hoare juste sous mes yeux. Je reste interdit quelques instants, songeant vaguement qu’elle n’a pas vraiment changé alors que je vois les gardes la fouiller pour s’assurer qu’elle n’a pas d’armes. Et, à son attitude, je la toise un instant sans rien dire, me retenant difficilement de lever les yeux au ciel avant de souffler, d’un ton plus sec que je l’aurais cru. « Relevez-vous avant que ça ne devienne ridicule. » Et j’ai un regard en direction de son épée-lige avant d’ajouter, non sans un sourire. « Ne soyez pas si mélodramatique. Il n’aurait pas eu l’autorisation de rester de toute façon. Qu’il aille donc se restaurer et il pourra éventuellement récupérer votre cadavre en repartant si besoin. » J’attends qu’il s’en aille, les bras croisés, la fixant toujours avec un visage aussi neutre que possible. Et quand la porte claque derrière lui et les deux gardes, nous laissant tous les deux, je reprends, non sans l’avoir fixée longuement sans un mot. « Bien. Vous êtes là. Pourquoi ? »

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MessageSujet: Re: De l'eau a coulé sous le Pont [Tour V - Terminé]   De l'eau a coulé sous le Pont  [Tour V - Terminé] EmptyDim 4 Fév - 11:49




La Princesse du Sel et du Roc n’eut ni le temps ni le coeur de toucher à la nourriture qu’on leur fit porter, mais elle apprécia le geste. Il était encore quelques endroits en ce bas monde où les règles de l’hospitalité n’avaient pas totalement disparues. Elle ignorait encore si Lyham savait qui elle était, cependant les gardes lui mirent la puce à l’oreille. Il avait donc bien reçu son message et l’avait compris. Et bien, nous y voilà, ainsi soit-il.

Lorsque les hommes à la livrée bleue et rouge entreprirent de la fouiller, la jeune femme sortit lentement et du bout des doigts son petit stylet d’entre ses seins. Une lame très fine et pointue se cachait dans un simple étui de cuir renforcé au bout par de l’acier, mais le manche en argent ciselé et marqueté de nacre en faisait l’arme d’une princesse. Son épée lige quand à lui, après un regard à Myria, un hochement de tête de cette dernière et une fébrile hésitation, décrocha sa ceinture portant fourreau et épée ainsi qu’un long couteau et la leur tendit, il fit signe qu’il avait une autre arme : un autre couteau, plus petit, dissimulé dans sa botte. Cela ne les empêcha hélas pas de les fouiller, ce qu’elle n'apprécia guère, bien qu’elle comprenait la raison de toutes ses précautions et qu’elle ne pouvait en vouloir au Tully. Crispée et prête à frapper s’ils allaient trop loin, elle se laissa faire après un long soupir résigné et fit signe à l’homme de confiance qui l’accompagnait de faire de même.

Myria eut un bref sourire en voyant Lyham, ses traits semblaient creusés par l’inquiétude. Le poids du pouvoir, comme tant de Roi avant lui, il le sentait peser sur ses épaules et cela pouvait se lire sur son visage pour qui le connaissait bien. A moins que ça ne soit l’imagination de la brune qui lui joue des tours. Elle le connaissait depuis si longtemps, si longtemps, ils avaient été amis. Et depuis si peu de temps ils étaient ennemis et pourtant ce temps semblaient une éternité.
Et maintenant ? Maintenant il était temps d’arrêter cette mascarade.

__ Suis-je donc dénuée de tout talent pour les courbettes ? Je me suis tellement entrainée toute ma vie durant pourtant à me plier aux exigence des autres pour nourrir mon ambition insatiable. Il est vrai que peu nombreux sont ceux qui ont eut la chance de voir le haut de mon crâne jusqu'à maintenant, et c'est votre première fois, je comprends que vous soyez décontenancé, vous vous habituerez. Certains sont tombés inconscient, ils pensaient que j'étais toujours ainsi, toute droite comme un i, d'autres pensaient même que le haut de mon crâne s’ouvrait comme un calice ou Harren buvait le sang de ses ennemis. Quoi que vous en pensiez, je connais le protocole et, lorsque les circonstances l'exigent et que je suis d'humeur, je peux même le respecter. Or que je sache, vous êtes Roi. Est-ce donc si ridicule de vous reconnaitre en tant que tel ? »

La brune se redressa et reprit toute sa hauteur, son regard perçant s’arrêtant sur Lyham. Le garde tressaillit lorsque le Roi des Rivières et des collines évoqua la mort prochaine de sa protégée, mais la brune leva une main autoritaire à son égard. Myria lui avait dit de ne rien tenter quoi qu’il arrive et ce geste lui rappela qu’il en avait fait la promesse, il était là uniquement pour la protéger durant le voyage, désormais il ne pouvait plus rien faire à part rester en vie. Si elle ne ressortait pas d’ici en vie, il devait seulement porter la nouvelle de sa mort à son oncle et celui-ci saurait quoi faire pour tenter de couvrir la trahison de Myria auprès d’Harren.

__ Pardonnez mon ton mélodramatique Sire, mais, bien que je sois consciente des risques que j’ai pris en venant à vous, je serais attristée de sortir d’ici sous forme de cadavre. La mort ne me va pas au teint. »

La Princesse du Sel dissout et du Roc érodé sourit, la mine altière et sûre d’elle, même si, au fond, elle avait vraiment peur de cette possibilité et que cela ne prêtait pas du tout à rire. De toute façon, comme elle avait dit à son épée lige, maintenant qu’ils étaient dans ses murs, le sort en était jeté et l’avenir en train de s’écrire. D’un signe de tête en direction de son garde, elle lui ordonna de partir. Lorsqu’ils ne furent plus que tous les deux, elle retira le voile qui cachait sa bouche.

__ Pour la paix Lyham, pour que le Conflans ne soit plus le tragique théâtre d’un bain de sang fratricide. La même raison qui vous a poussé à vous rendre devant Torrhen plutôt que de mourir au combat. Vos hommes, notre peuple. »

Myria se servit un grand verre d’eau et le but d’une traite avant de se resservir et de boire à nouveau, un peu plus lentement mais trahissant sa soif. Elle ne prit même pas le temps de sonder le liquide ni de jeter un regard entendu ou amusé à Lyham, s’il souhaitait qu’elle meurt ainsi, empoisonnée, alors c'était lui qui porterait ce fardeau sur ses épaules toute sa vie durant, et elle, elle partirait presque légère de ne plus avoir à se soucier du sort des siens. Elle retira lentement le turban qui cachait ses cheveux qui commençait à la lasser et laissa tomber son épaisse crinière brune sur ses épaules avant de reprendre.

__ Vous n’ignorez point, je crois, que j’ai toujours voulu, tout comme Harren, unifier le continent. Mes rêves de grandeur n’y étaient pas pour rien, mais il en est pour moi de la survie du Conflans, ses frontières étant trop fragiles. J’ai longtemps pensé que ce serait sous la bannière Hoare, et oeuvré pour qu’il en soit ainsi, mais je ne le crois plus, hélas pour moi, le Noir a trop d’ennemis mortels pour parvenir à ses fins quand bien même verserait-il tout le sang de son peuple, ce dont il est capable, mais que je ne souhaite pas le voir faire. Je suis ici pour que cette guerre folle prenne fin et que mon projet, ainsi que celui de Torrhen et Rhaenys prenne forme. J’ignore encore comment y parvenir, et en cela, j’ai besoin de vous, contre la promesse que mes enfants ne seront pas exécutés par vous, l’Empereur ou l’Impératrice et que, s’ils se joignent à vous, ils auront une place de choix. »


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MessageSujet: Re: De l'eau a coulé sous le Pont [Tour V - Terminé]   De l'eau a coulé sous le Pont  [Tour V - Terminé] EmptyMar 13 Fév - 19:16

Je ne sais pas du tout quoi penser de la venue de Myria. Enfin, j’ai bien des choses qui me viennent en tête mais elles sont toutes plus absurdes les unes que les autres. Alors je les écarte, non sans froncer les sourcils, tandis que je l’observe, la mine plus dure qu’autrefois. Elle se laisse fouiller sans faire le moindre geste qui pourrait donner le sentiment qu’elle n’est pas venue en paix ou pour quelque chose de tout aussi fou. Enfin, la connaissant, il va sans dire que je reste méfiant, quand bien même elle tend d’elle-même un stylet caché entre ses seins. Je me retiens de lever les yeux au ciel devant le sourire de connivence des gardes qui finissent pas se retirer et par nous laisser seuls tous les deux.

Et, d’un coup, je me rappelle que la connais depuis tellement longtemps. Plus qu’Alysanne en réalité, même si notre relation n’a jamais été la même. Comme je l’ai dit à Torrhen, elle était une amie, il y a bien longtemps. Mais ce qui a pu se passer, ma propre rébellion, l’attaque durant les noces ou contre ma femme, rien de tout cela ne me permet de la considérer encore telle qu’elle. Pourtant, elle a un bref sourire, ce qui ne fait qu’accentuer mon froncement de sourcils. Je soupire à son envolée et je finis par répliquer, d’un ton un peu las. « Oh, je sais très bien que vous êtes douée pour les courbettes. Vous ne seriez pas arrivée où vous en êtes uniquement grâce à votre beauté. Et si vous voulez jouer sur les mots, j’ai souvenir d’avoir vu nombre de fois le haut de votre crâne lorsque nous étions enfants et que je faisais une tête de plus que vous. C’est toujours le cas d’ailleurs. » Je ne sais pas pourquoi j’ai évoqué le passé. Peut-être pour me rappeler qu’il s’agit de quelque chose de bien révolu. « J’avoue pourtant que l’idée que votre crâne s’ouvre pour qu’Harren puisse s’abreuver pourrait être une des options à laquelle je me rallierais volontiers. » La proximité entre Myria et Harren n’est pas un secret. De là à se dire qu’il y a plus qu’un lien entre un homme et sa bru, il n’y a qu’un pas que je n’ai pas la moindre envie de franchir en réalité. « … quant au protocole… vous êtes une Princesse depuis plus longtemps que moi. Suis-je supposé faire ou dire quelque chose alors ? Et… je ne suis qu’un traître, depuis quand reconnaissez-vous que je suis Roi de quoi que ce soit ? »

J’arque un sourcil alors qu’elle se redresse finalement et me regarde dans les yeux. Je soutiens son regard sans ciller, réalisant que ses yeux n’ont pas vraiment changé depuis tout ce temps, si l’on omet ce voile qui semble l’avoir quelque peu obscurci. Je ne me tourne même pas vers le garde qui ne semble pas apprécier mes propos et je me contente de rétorquer, d’un ton neutre. « La mort ne va à personne. Je l’ai suffisamment croisée ces derniers temps pour en être assuré. » Je continue de la fixer alors que le garde referme la porte derrière lui et qu’elle finit par retirer le voile qui lui couvrait encore le visage. Elle a vieilli, mais cette maturité nouvelle lui va particulièrement bien au teint, il ne faut pas se mentir. Je croise les bras alors qu’elle se sert un verre d’eau, un rien crispé à son discours. Et je souffle, les sourcils froncés. « La paix ? Je ne savais même pas que vous connaissiez ce terme en réalité. Le Conflans restera un lieu de guerre tant qu’Harren ne se rendra pas. Je ne vois pas en quoi votre venue pourra y remédier. A moins que vous n’ayez sa tête cachée sous votre cape. » Je cille tout de même quand elle évoque le fait qu’il s’agit là de notre peuple. Elle n’a pas tort, certes, mais difficile de voir les Frey comme des frères en cet instant précis.

Je laisse filer un silence, fixant ses cheveux qui flottent autour de son visage si semblable et si différent de l’image que j’avais d’elle dans mes souvenirs. Et, quand elle se tait, je vais me servir un verre de vin que je bois lentement, avant de lever les yeux vers elle. « … votre frère a tenu peu ou prou le même discours. Il en avait assez de cette folie meurtrière. Il a même fait une révérence devant moi. Je l’ai invité à se joindre à moi, à notre combat. Il était sous mon toit au mariage de ma fille. » Je la toise un instant et je reprends, d’un ton tranquille. « Il a dit qu’il … que vous étiez au courant. Que tout était prévu dès le départ. » Je sens mes mâchoires se contracter alors que j’inspire longuement. « … je ne vous promettrai rien pour le moment. Je veux des réponses. Et j’aviserai à ce moment-là. Mais je peux déjà vous dire que je n’exécuterai pas vos enfants moi-même en tout cas. »

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MessageSujet: Re: De l'eau a coulé sous le Pont [Tour V - Terminé]   De l'eau a coulé sous le Pont  [Tour V - Terminé] EmptyDim 18 Fév - 10:22




Myria rire de bon cœur à l’évocation de ses souvenirs d’une enfance heureuse où son avenir glorieux tout tracé, elle n’avait qu’à se préoccuper de sa mise et de sa répartie. Tel n’était hélas plus le cas à présent, son avenir se profilait comme une lente agonie, mais il ne fallait rien en laisser paraître, et sa répartie sauvait les apparences. Elle n’était déjà plus grand chose, sans cela, elle n’était plus rien, il valait mieux rire et se raccrocher à un joyeux passé car si elle pleurait, elle s’effondrerait.

__ Insinuiez-vous que je ne suis pas belle ? Je suis outrée ! Il est vrai que ma coiffure laisse à désirer comparé à la vôtre. »

La princesse se mit à rire de plus belle, cherchant quelque chose de drôle à dire que leurs tailles respectives. Ne trouvant pas, elle s’arrêta sur une image dans sa mémoire. Elle et Lyham chevauchant à bride abattue dans la campagne autour des jumeaux. Tous deux bons cavaliers, ils faisaient la course. Le dépassant, elle riait à gorge déployée, le visage fouetté par la crinière de sa monture et les yeux pleins de larmes à cause du vent. Elle ne se souvenait même plus qui avait finalement gagné, seulement ce sentiment intense de bonheur et de liberté. Que restait-il de cette amitié, que restait-il de ce bonheur ?

__ Je ne suis pas Harren, je suis Princesse et non Reine, cependant, le Conflans est ma terre, ses gens sont mon peuple, tout comme ils sont désormais les vôtres. Je me fiche pas mal au fond, de qui gouverne, tant que ses actions sont justes. J’avais pensé pouvoir devenir une de ses personnes, une Reine juste, qui nourrit son royaume en nourrissant son ambition. Mais ce futur paraît compromis et je vais devoir faire des choix. Œuvrer pour conserver un pouvoir qui ne m’appartient déjà plus où pour qu’un autre juste gouverne le peuple auquel j’ai la chance d’appartenir et, peut être, pouvoir prendre part à l’avènement d’un nouvel ordre synonyme de joie et de prospérité. »

Sa main se crispa et la jeune femme baissa les yeux un instant à l’évocation de la mort. L’image enneigée du charnier de Buron lui revint en mémoire tel un flash. Elle dut réunir toutes ses ressources pour ne pas flancher, fermant les yeux sous peine d’en laisser échapper quelques larmes.

__ Harren ne se rendra pas. »

La brune avait parlé sans desserrer les mâchoires. Elle releva la tête et fixa Lyham d’un regard noir. Non elle n’avait pas la tête d’Harren sous sa cape, mais elle aurait bien aimé, et surtout elle aurait aimé que tout soit si simple. La désinvolture de Lyham l’agaça promptement, mais elle ne pouvait lui en vouloir de vouloir jouer au même jeu qu’elle. Puis elle comprit l’objet de ses doutes et lui en voulut moins encore.

__ Si vous me croyez coupable, vous pouvez me tuer, maintenant et tout de suite. Harren se servira de cela pour haranguer ses troupes, mais je ne serais plus là pour voir le carnage, ni pour l’éviter. Vivante, peut être que je peux faire quelque chose. C’est à vous de décider si vous voulez vous venger où si vous voulez sauver le Conflans. Vous ne me faites pas confiance, soit. Mais quoi que je dise, cela ne changera pas. Si je vous dit que je n’y suis pour rien, vous ne me croirez pas de toute façon, si je vous dit que c’est moi qui ai tout commandité, cela ne fera pas avancer les choses. Mais, oui. Je suis coupable de bien des crimes, mon ambition personnelle a souvent obscurci mon jugement. Quand j’ai demandé à mon frère de se rendre, j’avais encore à l’esprit toute ma colère et toute ma rancœur contre le Roi du Nord qui avait fait tombé les jumeaux et mis à mort tant des nôtres dans les trop nombreuses guerres qui nous ont opposés. Puis, j’ai réfléchis, j’ai mis de côté mon égo et mon désir de vengeance et je me suis rendue compte que ses guerres meurtrières ne prendraient jamais fin si nous cherchions sans arrêt à nous venger pour les tueries passées. La mémoire doit nous apprendre à faire mieux, pas à faire pire. Il m’est apparu que le projet de Torrhen, malgré le peu d’affection que je lui porte était peut être ce qui nous permettrait d’aller de l’avant. Seulement j’ai peur que lui aussi ne cherche que la vengeance finalement. Son action à Buron me laisse un goût amer, j’ai moi même fort mal joué mes cartes, mais je ne digère pas cette tuerie qui ne m’a pas laissé le temps de convaincre mes troupes. Enfin, et c'est aussi un gage de ma loyauté, je ne me rangerais pas a vos côtés pour rien. Certes je veux sauver le peuple du Conflans, mais je continue de croire que j’ai un rôle de premier plan à jouer dans l’avènement d’un nouvel ordre. Vous pouvez choisir de nier mes capacité ou de les utiliser, mais tâchez de ne pas faire la même erreur qu’Harren. Quoi qu’il en soit, je ne veux pas de promesses pour le moment, je n’en ai pas fait moi même. Celle de ne pas exécuter mes enfants vous même me fait très plaisir, mais il ne doutez point que la première personne qui leur fera le moindre mal sera mon ennemi juré et que je mettrais de côté mes rêves de paix pour lui faire payer. Il y a des limites à ce que je peux pardonner. »

Après avoir étanché sa soif d’eau, elle se servir à son tour un peu de vin et, puisque cela risquait d’être long et qu’une fois dans les geôles, elle n’aurait au mieux que du pain rassis, elle croqua à pleine dents dans une pomme.

__ Vous voulez des réponses et moi je veux une stratégie, chacun ses priorités… mais si vous voulez que je puisse encore approcher Harren après cette entrevue, je dois reprendre ma place au plus tôt. »


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MessageSujet: Re: De l'eau a coulé sous le Pont [Tour V - Terminé]   De l'eau a coulé sous le Pont  [Tour V - Terminé] EmptyJeu 22 Fév - 16:47

Je la fixe, un rien songeur, alors que son rire résonne dans la pièce, me rappelant des souvenirs qui me semblent être ceux d’une autre vie. Et je secoue la tête, non sans retrouver, l’espace d’un instant, un de ces sourires que je pouvais avoir. Avant. « Vous savez pertinemment que je vous ai toujours trouvé ravissante. Quand bien même votre coiffure laissait à désirer. » Et je lève les yeux au ciel à la remarque sur mes propre chevelure, laissant filer un soupir alors que je continue de l’observer, sans bien savoir sur quel pied danser avec elle. Je fronce les sourcils au reste de ses propos, avant de lâcher, d’un ton tranquille. « Seriez-vous en train d’insinuer que vous pourriez me considérer comme le Roi du Conflans ? Voilà qui serait… inattendu en vérité. Et avez-vous déjà considéré que les actions de votre beau-père étaient justes ? Mais que ferez-vous, si vous n’avez plus ce pouvoir que vous avez touché du bout des doigts ? » Mon regard accroche le sien un instant, alors que je me fais plus incisif et qu’elle finit par baisser les yeux.

Et je hoche la tête, la mine un rien lasse. « Je sais qu’il ne se rendra pas. Le sort qui l’attendrait s’il le faisait serait bien trop horrible pour qu’il puisse y songer un instant. Surtout après Buron. Tous nos hommes le haïssent et seraient prêts à mourir pour lui infliger mille tourments. A lui et à toute sa famille. » Donc elle fait partie, elle le sait pertinemment. Je ne sais combien d’hommes et de femmes seraient prêts à l’écorcher vive s’ils en avaient l’occasion. Est-ce mon cas ? Difficile à dire. Le ressentiment que j’ai pour elle depuis cette histoire d’empoisonnement est à la hauteur de l’affection que j’ai pu éprouver à son égard, il y a des années de cela. Je l’écoute avec attention alors qu’elle me dévoile ses cartes ou, tout du moins, qu’elle essaie de me démontrer les raisons de sa venue ici. J’inspire longuement, buvant quelques gorgées de vin à mesure que je l’écoute, fronçant parfois les sourcils sans jamais l’interrompre toutefois. « Je ne sais pas quoi penser de vous Myria. En réalité, je crois que je n’ai jamais vraiment su. Je ne veux pas me venger. Je veux que ce peuple qui a saigné à cause d’Hoare puisse se relever fièrement et enfin apprendre à vivre dans la paix avec ses voisins. » Je grimace, repensant à ses échanges avec son frère et je reprends, d’un ton plus froid. « Vous vouliez qu’il agisse ainsi au départ alors ? Vous vouliez notre mort donc. Vous avez pensé à avertir votre frère que vous aviez changé d’avis ou pas ? » J’inspire, me pinçant l’arête du nez avant de reprendre, essayant de retrouver un ton courtois. « Pourquoi êtes-vous amère vis-à-vis de Buron ? Vous pensiez vraiment qu’Hoare n’allait pas punir les hommes qui avaient choisi de suivre son fils plutôt que lui ? S’il y a bien quelque chose qu’il ne pardonne pas et qu’il exècre plus que tout, c’est la trahison. Et les ambitions de Joren l’ont totalement dévoré. »

Je laisse filer un silence avant d’esquisser un sourire. « Un rôle de premier plan ? Lequel par exemple ? La place de Reine est déjà prise, même si certains essaient visiblement de s’en débarrasser. J’ose espérer que vous n’y êtes pour rien ou que vous aurez la décence de tenter de me le faire croire en tout cas. Quant à vos enfants…» Je soupire en secouant la tête. « Très franchement ? Ils nous seront plus utiles vivants que morts à l’heure actuelle. Nul besoin de vous enflammer quand il n’y a pas encore de le faire. » Et je fronce les sourcils au reste de ses propos. « Chacun ses priorités effectivement. Supposons que dans un moment d’égarement, je pense qu’effectivement, vous souhaitez la même chose que moi, que vous souhaitez apporter la paix dans le Conflans… que comptez-vous faire exactement ? »

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MessageSujet: Re: De l'eau a coulé sous le Pont [Tour V - Terminé]   De l'eau a coulé sous le Pont  [Tour V - Terminé] EmptySam 24 Fév - 11:03




Myria eut un petit sourire malicieux et charmeur à l’égard de Lyham lorsqu’il lui avoua l’avoir toujours trouvée ravissante. Elle ne doutait pas de son charme, cependant, avec lui, cela n’était pas une Évidence. Leur relation était toujours restée amicale et sans équivoque. En effet, même si la nature séductrice de Myria s’était souvent exprimée, cela avait toujours été sur un ton de plaisanterie car tous deux savaient qu’ils étaient destinés à d’autres et que la moindre suspicion d’une amourette entre eux pourrait avoir des conséquences catastrophiques. Leur amitié était trop précieuse aux yeux de la future Princesse dont toute l’ambition serait comblée par le mariage avec Joren Hoare pour prendre le moindre risque, mais désormais, tout était différent…

Elle soupira en levant les yeux au ciel.

__ Si je ne vous considérais pas déjà comme le Roi du Conflans, je ne me serais pas inclinée devant vous Majestée. »

La brune avait repris tout son sérieux. Elle eut un rictus de douleur lorsque le Tully évoqua la haine que les combattants de l’Empire nourrissaient pour Harren et sa famille. Elle en faisait effectivement partie et elle ignorait le sort qui lui serait réservé si elle rejoignait l’Empire, c’était là sa plus grande inquiétude, pas tant pour elle même que pour ses enfants adorés. Mais c’était aussi la raison qui la faisait à présent prendre partie pour Torrhen. Si trahir Harren était dangereux, rester avec lui commençait à le devenir plus encore. L’un comme l’autre seraient sans pitié envers la traîtresse qu’elle était et elle savait les risques qu’elle encourait, mais elle n’avait pas d’autre choix dans la mesure où ni l’un ni l’autre ne lui offrait l’avenir dont elle avait rêvé. Cet avenir elle allait devoir l’arracher de force, mais pour cela encore fallait-il qu’elle vive. Alors s’il était encore difficile de deviner quel camp l’emporterait et donc lequel rejoindre pour survivre, elle savait que si elle attendait trop, elle risquait aussi de mourir. Mais surtout, elle pouvait faire pencher la balance, et c’était là tout l'intérêt de la démarche, ce qu’elle pouvait apporter à l’Empire et qu'espérait-elle, l’empire lui rendrait un jour. Si en plus, tout ce chaos pouvait déboucher sur un paix durable pour le Conflans, se serait parfait, et il était évident qu’avec Harren, ce ne serait jamais le cas.

La Princesse sourit légèrement en baissant la tête pour le cacher alors que Lyham parlait du peuple du Conflans, de son désir qu’il se relève fièrement de toute ses guerres. Était-ce encore possible après Buron ? Elle espérait que oui.

__ Les ambitions de Joren ont dévorées le Conflans tout entier, mais peut-être que sans lui, je ne serais pas là, alors ainsi soit-il. Qu’importe aussi la punition qu’Harren a réservé à ses propres hommes pour leur trahison, peut-être me réservera-t-il la même, ou pire encore. Nous pouvons continuer à nous entre-déchirer pour le pouvoir jusqu’à la fin des temps. Mais j‘ai eut, ces derniers temps, tout le loisir d’apprendre que le pouvoir est une bien vaine ambition s’il ne s’accompagne d’un peu de devoir. Je pourrais bien gouverner le plus vaste Empire que le monde est connu, que m'importe si mes terres sont baignées de sang plutôt que d'eau et de grains. »

Elle desserra les dents, les poings et son visage s'adoucit après que la colère l'ait quelque peu submergé sur la fin de sa tirade.

__ C’est une erreur stratégique de sacrifier des pions dans une guerre ou chaque soldat compte, pour autant faut-il savoir que toute bataille apporte son lot de morts, le tout est de savoir quand arrêter le massacre. J’ai moi même fait une erreur en combattant. Je ne suis pas, comme vous, rompue aux champs de bataille avec leur lot de décision hâtives, de peur et de conséquences hasardeuses. Pour tout vous dire, j’ai paniqué. Cette putain de boucherie a eut lieu parce que je n’ai pas su quoi faire, parce qu’en voulait épargner au Conflans une guerre fratricide, j’ai en réalité engendré un massacre sans précédent et parce que que - si vous lui dites je vous écharpe sur le champ - je me suis pissée dessus devant Torrhen. Je voulais rejoindre l’Empire déjà à ce moment là, malgré quelques divergences de point de vue avec l'Empereur, mais je sais que les hommes qui l'accompagnaient ne m’auraient jamais suivie et j'ai manqué de temps pour les y préparer. Donc oui, j’en veux à Torrhen, mais je comprends sa manœuvre et je lui pardonne, j'espère qu'il en fera autant. »

La jeune femme se mit à rire doucement alors que Lyham évoquait la Reine du Conflans et la tentative d’empoisonnement dont elle avait été victime. Pour sûr cela aurait laissé une place idéale pour Myria, mais puisque le sort en avait décidé ainsi, elle en prendrait une autre.

__ Les Reines officient en pleine lumière, je me contenterais de l’ombre, voyez comme la lueur des chandelles fait ressortir la finesse de mes traits et le feu de mon regard, l’ombre me va si bien. » Elle rit de plus belle avant de reprendre un peu plus sérieusement. « De toute façon, une Reine haïe par son peuple ne vous serait d’aucune utilité et vous l’avez dit vous même, vos hommes m’en veulent autant qu’à Harren. » Elle plongea son regard dans celui de Lyham avec un léger sourire « Vous ne ouvrez rien me promettre et pour le moment, moi non plus, si ce n'est que je désire ardemment cette paix, nous parlerons de ma récompense lorsque j'aurais fait quelque chose qui en mérite une. »

Là était toute la question, Myria avait bien des idées, mais toutes se heurtaient à une réalité bien plus complexe, tout comme cela avait été le cas lors de la bataille de Buron.

__ C’est bien là que je pêche, j’ai beau retourner le problème en tout sens, je ne trouve pas d’issue qui en nous jette pas une fois de plus dans une guerre fratricide. Seul vous, et Torrhen, des hommes aguerris au combat pourriez m'éclairer sur la marche à suivre pour éviter un maximum de morts inutiles, mais des morts il y en aura de toute façon. Je comptais tuer Harren, mais son bâtard prendra la tête de ses armées et même s’il n’est pas Harren, cela ne vous légitimera pas pour autant, même si l’on exclu les fer-Nés et qu’on ne prend en compte que les riverains. De la même manière les nouveaux Roi et Reine du Bief me sont une grossière épine dans le pied, il est certain qu’il ne laisseront pas le pouvoir leur échapper et se précipiteront sur nous profitant du chaos pour tirer leur épingle du jeu. Évidemment, l’hiver peut jouer en notre faveur, mais c’est risqué, car ils pourraient aussi en profiter pour se renflouer, même si les réserves ont prit un coup à cause de la guerre et de votre défection, sans compter que les morts se multiplieront encore et encore. Raahrg. Moi qui croyait avoir assez étudié la politique et la stratégie pour trouver une solution à n’importe quelle situation, je désespère et ce casse tête me rend folle. »

La brune but une gorgée de vin et fixa la flamme d’une bougie pendant un long moment, comme envoutée par la lueur vacillante qui faisait danser ombres et lumières sur son visage et sur les murs.

__ Je pourrais compter sur mon charisme pour rallier quelques riverains et peut-être même quelques fer-nés, mais combien me suivrons, surtout si je tue leur roi, je peine déjà à comprendre pourquoi ils continuent de se battre pour Harren… suspendue au fil de sa pensée, elle cessa de respirer quelques secondes et se tourna vers Lyham. La peur ? Est-ce seulement la peur qui les pousse à lui rester fidèle, s’il meurt, cette peur s’évanouira... »


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MessageSujet: Re: De l'eau a coulé sous le Pont [Tour V - Terminé]   De l'eau a coulé sous le Pont  [Tour V - Terminé] EmptyDim 4 Mar - 20:44

Je suis partagé entre l’envie de lever les yeux au ciel à son sourire charmeur, celle, totalement absurde, de lui sourire en retour, et la dernière, un peu moins courtoise, de faire disparaître cet air de son charmant minois. Trop de sentiments contradictoires qui m’envahissent alors que je la regarde. Et je me contente de soupirer, essayant de garder une mine aussi impassible que possible avant de secouer la tête au reste de ses propos. « Et qu’en est-il de votre beau-père ? Ou… est-ce le bâtard le nouvel héritier ? C’est pour cela que vous ne goûtez guère les récents changements ? Parce qu’ils vous écartent du devant de la scène ? » Je sais, je ne devrais pas être aussi accusateur, d’autant que je ne sais pas vraiment quelle place a été réservée à ses enfants. Pour autant, je me doute que c’est aussi ce qui a pu changer dans sa volonté de changer d’allégeance.

J’énonce alors quelques évidences, évoquant le sort qui pourrait lui être réservé de la part des riverains en colère et qui ont rejoint l’Empire. Difficile tout de même de savoir quel est le cheminement de ses pensées. Je fronce les sourcils quand elle baisse la tête, un rien perplexe, avant qu’elle ne reprenne la parole. Et je laisse filer un silence avant de soupirer longuement. « Il n’y a pas que les ambitions de Joren qui ont dévasté le Conflans. Son père ne vaut guère mieux malheureusement et je n’ai jamais compris pourquoi il tenait tant à s’étendre. Et encore moins pourquoi il a agi de la sorte avec les Targaryen. Mais je ne pense pas que ce sera le pouvoir qui déchirera nos contrées… je pense plutôt au ressentiment, à cette haine qui ne fait que s’attiser à mesure que passent les jours. Que penseront les riverains qui ont combattu auprès d’Harren si nous l’emportons ? Comment vont-ils réagir ? » Voilà des questions qui ne cessent de me hanter depuis que j’ai décidé de suivre cette voie mais, dans l’immédiat, je suis curieux de voir ce qu’elle me répondra, si elle gardera cette assurance et cette impression qu’elle sait exactement où elle va. Et j’avoue, une part de moi a tout de même du mal à croire qu’elle refuserait de régner sur un empire à feux et à sang. Mais dans l’immédiat, je préfère ne pas jeter de l’huile sur le feu et je continue, d’un ton tranquille.

« C’eut été une erreur tout aussi lourde de ne pas punir ceux qui avaient suivi Joren. Et de les intégrer sans leur faire payer. C’était un rappel pour tout le monde, moi y compris, de ce qui arrive quand on se détourne de votre Roi. Mais c’est un fait, vous n’êtes pas rompue aux champs de bataille. Et vous n’auriez jamais dû prendre la tête de cette armée en vérité. » Je réprime un sourire et je la fixe un instant, le regard malicieux. « Pissé dessus devant Torrhen ? Voilà qui n’est guère élégant venant d’une dame telle que vous. Et de quoi aviez-vous peur ? Je ne comprends pas pourquoi vous lui en voulez cependant. Il n’avait aucune raison d’attendre sagement sur votre simple parole, nous le savons tous les deux. Et si vous lui en voulez, je ne vois pas ce que vous faites là. » Je l’écoute alors qu’elle laisse filer un rire, toujours indécis sur la façon de me comporter avec elle. Et je croise les bras, fronçant les sourcils avant de souffler, non sans une ombre de sourire. « J’ai toujours pensé que vous préfériez la lumière. Mais dites-moi la vérité Myria. Dites-moi quelle est votre part de responsabilité dans ces empoisonnements, que je sache à quel point vous pouvez être sincère ou non. Je n’ai de toute façon pas besoin d’une autre reine, ne vous en déplaise. » Et je hausse une épaule quant à une possible récompense la concernant. Voilà bien quelque chose qui méritera réflexion plus tard, si cela doit arriver un jour.

J’inspire longuement avant de me décider à lui répondre, d’une voix aussi posée que possible. « Vous l’avez dit vous-même, des morts, il y en aura, d’une façon ou d’une autre. Ne nous leurrons pas, les fer-nés ne vous ont jamais été fidèles et ne me suivront pas. Ils ont Eren. Si vous devez vous focaliser sur des gens à convaincre, ne perdez pas votre énergie avec eux. Il faudra trouver un moyen de… régler ce problème. Et si Harren meurt, ils se tourneront vers elle. Pire encore, ils pourraient s’allier réellement au Bief, ce qui ne nous arrangeraient en rien. » Il faudrait trouver des moyens d’augmenter la tension entre ces deux pays avant que cette alliance n’aille trop loin. Peut-être que la Hoare pourrait trouver, même si elle semble persuadée du contraire. Au reste de ses propos, je fronce légèrement les sourcils avant de souffler, indécis. « … vous voulez le tuer vous-même, c’est bien cela ? »

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MessageSujet: Re: De l'eau a coulé sous le Pont [Tour V - Terminé]   De l'eau a coulé sous le Pont  [Tour V - Terminé] EmptyJeu 8 Mar - 16:16




A l’évocation du bâtard désormais légitimé et héritier du Royaume du sel et du Roc, elle eut un petit sourire carnassier. Évidemment, être ainsi écartée du pouvoir l’avait mise dans une rage folle, mais ce n’était pas la seule décision d’Harren qui l’avait fait pencher en faveur de l’Empire. Elle repensa à leur dernière entrevue et un incendie s’alluma dans sa poitrine qu’elle éteignit en hâte. Ce dernier aurait pu acheter la loyauté absolue de Myria contre un mariage, ou au moins une promesse de mariage et un peu de respect. Au lieu de cela, il l’avait traitée comme une servante et l’avait envoyée au Sud. Elle ne pouvait cependant rien en dire à Lyham, mais en substance, il avait raison. Du côté des Hoare, le pouvoir lui échappait chaque jour un peu plus, alors tant qu’à ne posséder ni titre, ni couronne, ni même l’espoir d’en obtenir une un jour, elle préférait se tourner vers ses premiers amours : la paix, la victoire et l’unification.

Harren voulait être roi de Westeros, mais il avait trop perdu pour y parvenir désormais, l’Empire semblait plus à même de gagner cette folle entreprise, même partiellement. De plus, si ses calculs étaient exactes, Torrhen voulait être tranquille, débarrassé des menaces qui pesaient sur son peuple, suite à quoi, la paix pourrait trouver un nouvel essor et avec elle, le Conflans et les Îles de Fer. Alors qu’Harren ne cesserait de harceler ses voisins et d’essayer de les affaiblir par n’importe quel moyen, aussi vil soit-il pour prendre l'ascendant. cela ne se ferait pas sans une rancœur qui asseyait alors son pouvoir sur une montagne de cadavre et de haine. Le soulèvement des seigneurs de la baie de la Nera en était un exemple flagrant, tout pouvoir qui repose sur la peur et la violence ne peut durer. Or, peut-être était-il encore temps de faire en sorte que ça ne soit pas le cas pour la prise de pouvoir de l’Empire sur le Conflans et les Îles de Fer, peut-être, ou peut-être pas. Ainsi, lorsqu’elle avait égrené les perles des derniers événements une à une, elle s’était rendue compte que Joren avait raison, il avait bien mal choisi son moment pour diviser le Conflans, mais son père ne lui aurait rien donné, pas plus qu’il ne donnerait une miette de son Royaume à Myria. Elle avait dû rêver éveillée en imaginant qu’il ferait d’elle sa Reine et l’aimerait elle alors qu’il n’avait jamais su aimer son fils.

__ Vous me connaissez bien, votre altesse. Je suis une vile femelle avide de pouvoir qui vous bouffera tout cru dès que vous aurez le dos tourné. Donc, ne vous retournez pas… »

Dit elle d’un ton assuré après avoir relevé la tête. Elle sourit, mais rapidement sa bouche se pinça lorsque Lyham eut l’audace d’appuyer sur son aveu de faiblesse, c’était mesquin de sa part, elle n’avait pas besoin qu’on lui rappelle sa faiblesse.

__ Harren veut faire mieux que son père qui voulait faire mieux que son grand père et Joren avait la même maladie, les Hoare bruleront de s'élever jusqu’à ce qu’ils se consument dans leur propre incendie. Il s’est senti menacé par les Dragons, à raison, vous m’excuserez, et il ne pouvait laisser personne d’autre que lui s’auto proclamer Roi de tout Westeros. Quand à moi, j’ai toujours pensé que les lisières du Conflans étaient de vraies passoires et qu’il fallait conquérir les terres alentours pour avoir enfin des frontières digne de ce nom et éviter que chaque conflit ne soit un bain de sang pour notre peuple, nos rivières et nos champs. Mais ce n’est plus une priorité. »

Elle balaya ses explications d’un revers de main et reprit.

__ C’est ce que je crains aussi, que le ressentiment rende impossible toute paix. J’ignore comment unir tous les riverains, plus encore comment y adjoindre les Fer-Nés, mais si je dois faire un choix, le Conflans a ma préférence et comme vous l’avez souligné, je devrais probablement choisir. C’est bien à cause de cette haine que je ne pouvais attendre plus longtemps, attendre que vous me fassiez enfin confiance et que je suis venue malgré les risques. Une bataille de plus et j’ignore s’il ne sera pas trop tard, j’ignore si ce n’est pas déjà trop tard en réalité. Les sacrifices ont été… immenses. De part et d’autre. Et si je suis là, c’est que je suis encore capable de mettre de côté ma colère pour faire avancer les choses. »

Sa voix se fit moins assurée l’espace d’un instant.

__ C’est cela, mais vous l’avez dit vous même, si Harren meurt, les Fer-Nés se rallieront au Bief. Ce n’est pas ce que nous voulons, même si cela pourrait avoir des conséquences inattendues qui à terme pourraient servir les intérêts de l’Empire. Il y a peut-être quelque chose de plus judicieux à faire, mais je sèche. »


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MessageSujet: Re: De l'eau a coulé sous le Pont [Tour V - Terminé]   De l'eau a coulé sous le Pont  [Tour V - Terminé] EmptyLun 26 Mar - 15:37

Tant de choses ont changé en si peu de temps. Quand je pense que la femme qui me fait face a été une alliée durant de longues années. Une amie même. Mais est-ce que j’ai jamais vraiment pu lui faire confiance ? Est-ce que je n’étais pas qu’un instrument parmi tant d’autres pour son accession au trône qui semblait inéluctable jusqu’à ce que l’empereur entre sur le devant de la scène et me donne cette couronne qui aurait dû lui revenir ? Difficile à dire, notamment parce qu’elle semble savoir exactement où elle va. Oh, elle est assez retorse pour faire illusion aussi longtemps que possible et me dire ce que je veux entendre, je ne suis pas dupe. Pour autant, sa venue ici, après nos échanges, continue de m’intriguer et pas qu’un peu. Et impossible de ne pas voir le sourire carnassier qui illumine ses traits lorsque j’évoque le bâtard légitimé d’Harren. Elle n’a pas apprécié et je peux largement la comprendre. Mais le reste demeure tout de même encore confus dans mon esprit et je gage que cela l’arrange fortement. Tant que je ne me suis pas fait une idée précise à son sujet, elle peut encore tenter de tout faire pour me mettre de son côté.

Je secoue néanmoins la tête, esquissant un sourire amusé alors que je souffle, en réponse à ses propos. « J’ai appris longtemps à ne plus vous tourner le dos Myria. Question de survie depuis que nous sommes enfants. Vous avez beaucoup trop d’idées derrière la tête pour que je puisse être parfaitement serein en votre compagnie. Et s’il ne s’agissait que de grenouilles lorsque nous étions plus jeunes, je ne peux encore moins me permettre de vous accorder une confiance aveugle aujourd’hui. Nous le savons tous les deux. Et c’est exactement ce que vous feriez à ma place, je me trompe ? »

Mon sourire se fait plus narquois quand sa bouche se pince à ma remarque avant de laisser filer un silence pensif. « Et quelle est la priorité selon vous à présent ? Tous ont des envies de grandeur, de conquêtes ou de je ne sais quoi. Je vais être franc avec vous, ce n’est pas mon cas. J’ai accepté cette couronne uniquement parce que je reste persuadé qu’il faut un riverain pour régner sur le Conflans, quelqu’un qui a déjà saigné pour cette terre, qui l’aime et qui ne la voit pas comme une annexe d’un royaume tellement grand que l’on ne pourrait le connaitre entièrement. Je n’ai pas été élevé pour être Roi, tout juste seigneur. Mais je ferais ce qu’il faut pour que ce peuple qu’on me confie n’ait pas à subir ce qu’il a pu vivre sous le joug Hoare. Harren aurait pu laisser n’importe qui s’autoproclamer Roi de Westeros, menacé ou non. Il aurait pu trouver d’autres possibilités mais je suis persuadé qu’il n’attendait qu’une étincelle pour souffler sur le brasier et qu’il prenne. Qu’il ne l’ait pas fait en premier est juste surprenant, voilà tout. Mais je pensais que vous approuveriez cette façon de faire. Je suis un peu… étonné en vérité. » Par les propos qu’elle tient, par la façon dont elle donne l’impression de s’ériger contre lui et contre ce qu’il a pu faire ces derniers mois. Je me doute que c’est uniquement parce qu’elle n’y trouve plus sa place mais, tout de même, je ne peux pas manquer d’être impressionné par sa façon de faire.

Je fronce légèrement les sourcils avant de reprendre, rebondissant sur ses propos. « Il faudra tout de même trouver un moyen de s’occuper des fer-nés. Et je pensais que vous sauriez trouver quelque chose. Vous êtes une Hoare, vos enfants aussi. Quant au fait de passer outre sa colère… » J’ai un sourire alors que je la fixe un instant. « Malgré ce qui est arrivé, vous n’êtes pas dans une geôle et je ne suis pas en train de demander à ce qu’on vous torture. Je pense qu’à ce niveau-là, je n’ai rien à vous envier. Je ne sais pas s’il est trop tard en vérité… cela faisait des années que je me battais contre le Nord et maintenant, nous sommes alliés. Tout n’est peut-être pas trop tard. Mais il va falloir vraiment définir votre rôle dans tout cela Myria. » Je remplis son verre puis le mien avant de la fixer, un rien curieux. « A quoi pensez-vous quand vous parlez de conséquences inattendues ? Et je suppose que vous n’avez plus vraiment de… proximité avec Eren. Ou son époux. Quant à Harren… vous pensez qu’il vous fait encore vraiment confiance ? »

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MessageSujet: Re: De l'eau a coulé sous le Pont [Tour V - Terminé]   De l'eau a coulé sous le Pont  [Tour V - Terminé] EmptyLun 9 Avr - 16:02




Il y avait beaucoup de choses que Myria n’avait pas apprcier de la part d’Harren, et à peu près autant de la part de Torrhen. Lyham Tully quant à lui était égale à lui même et elle était heureuse de le revoir, même en de telles circonstances, même si tout cela n’aboutissait finalement qu’à un fiasco politique. Au moins, elle mourrait avec un ami, un ami qui ne lui faisait pas entièrement confiance, mais elle ne pouvait lui en vouloir.

__ Ce n’est pas ce que je vous demande, je n’ai pas besoin de votre confiance. J‘ai besoin de votre aide, pour trouver une issue à cette guerre. Seule contre Harren, je ne peux rien. Si vous pensez que dans cette entreprise pour le moins périlleuse, nous pouvons nous passer de confiance mutuelle, alors soit. Moi je vous fait confiance, mais vous n‘êtes pas moi et je ne suis pas vous, aussi je vous accorde que dans votre situation, je resterais méfiante, tout comme je serais toujours méfiante à l’égard d’Harren et de bien d’autres. Peut-être tous sauf vous. »

Myria esquissa un sourire de fierté en entendant Lyham parler du Conflans et de son devoir de le gouverner. Elle le rejoignait sur beaucoup de points, à peu près tous en réalité, il lui avait simplement fallu perdre sa couronne pour se rendre compte que le Conflans n’était qu’un trophée parmi d’autres pour Harren, un pays qu’il pouvait exploiter jusqu’à la lie pour ses propres ambitions. Elle aussi l’aurait fait quelques mois auparavant, se souciant peu de la vie et de la mort des petites gens qui étaient nés pour servir les desseins de leurs souverains. Mais après Buron, beaucoup de choses avaient changés, certes les petites gens étaient destinés à être gouvernés par les Rois et les Reines, certes ils pouvaient être menés à la mort pour eux, mais le devoir d’un Souverain envers son peuple n’était-il pas finalement de lui permettre de croître. Ceci alors, profitait à tous, nobles et roturiers. Mais là, il ne s’agissait plus que d’une boucherie qui ne profiterait qu’au vainqueur et cela, pour sa terre, elle ne pouvait l’accepter quelle que soit son ambition. Elle pensait naïvement que les grands desseins d’Harren étaient voués à faire du Conflans le cœur d’un royaume prospère et gigantesque, mais pour le moment, les Riverains n’avaient été que de la chair à canon dans ses guerres sans queue ni tête. Joren lui avait dit que de toute façon, au pire, ils pourraient se replier sur les Iles de Fer. Alors elle avait compris, compris que le Conflans n’était qu’une annexe et non le cœur du royaume, compris qu’elle n’était pas seulement une Hoare, mais aussi une Frey. Compris que ses desseins et ses ambitions étaient différents de ceux de Joren et d’Harren, très probablement. Cela s’était confirmé avec Buron et puisqu’elle n’avait plus rien à perdre, alors elle soutiendrait son peuple et ses terres plutôt que les ambitions d’un Roi qui se fichait d’elle, de ses enfants, de ses gens, de tout le monde…

__ Je sais quelle est votre ambition, je vous connais, où du moins ai-je la prétention de le croire. C’est pour cette raison que je suis venue vous voir et que je veux vous aider, pour cette raison aussi que je vous fait confiance, à la fois pour faire ce qui doit être fait maintenant et pour gouverner le Conflans avec justesse quand la guerre sera terminée. Lyham, je sais que vous ferez un grand Roi, c’est pourquoi je vous confie mon peuple sans crainte, ce que je ne ferais pour aucun autre que vous. Cela vous étonne peut-être, mais mon ambition n’a de sens que si elle sert un plus grand dessein. Peut-être est-ce une façon pour moi de justifier les atrocités, de vivre avec tout le moins, mais c’est ainsi et cela a toujours été ainsi. »

Oui, c’était sa manière de justifier le pire pour pouvoir encore se regarder dans un miroir après tout cela, tous ces morts et tout le reste, servir son Royaume relevait d’une mission divine dont elle pouvait s'acquitter à n’importe quel prix, au prix de la vie de milliers d’hommes et de femmes s’il le fallait, au prix de sa raison et de sa vie même si tant est que cela puisse sauver ses enfants. Et si elle était vénale, c’était une simple question de survie, qui n’est pas riche en ce monde est pauvre et qui est pauvre doit travailler, hors, Myria était bien consciente de ne pas savoir faire grand chose de ses dix doigts à part pondre des héritiers et être une princesse. Tomber en disgrâce, être ruinée, reviendrait à mourir pour elle, d’autant qu’elle ne le supporterait probablement pas. Avoir toucher les étoiles et retomber plus bas que terre… Cela avait de quoi terrifier n’importe qui, elle pas moins qu’un autre.

__ Si votre fille ainée était encore célibataire, j’aurais vu une solution toute faite pour réunir le Royaume sous la bannière Hoare, Fer-Nés et Riverains auraient pu se retrouver dans un mariage entre Lady Eleanor Tully et Beron Hoare, mais elle est mariée hélas. Je vais tâcher de trouver une autre solution, après tout, mon fils aîné Beron est toujours un héritier du Royaume du Sel et du Roc, peut-être parviendrait-il à unir à nous les Fer-Nés. Cependant, si je puis œuvrer pour vous sans contrepartie pour les raisons évoquées, je doute que les Fer-Nés fassent de même. »

La Princesse plissa les yeux, il lui fallait une solution, mais les Fer-Nés suivaient Harren, la Flotte de Fer suivait Eren, comment imaginer les faire lâcher leurs foutus rochers pour rejoindre l’Empire pour un gamin de 13 ans, fils de deux traîtres et déshérité ? Ses trois enfants chéris, si jeunes pouvaient ils travailler de concert pour maintenir uni leur Royaume et ce pour le léguer à un autre traître ? Elle leur avait laissé le champ libre pour se faire une place de choix chez les Hoare en dehors de ses propres manigances, ne serait-ce pas trop dangereux de les y plonger ? Elle souffla bruyamment, évidemment que c’était dangereux et qu’il serait difficile de les convaincre et plus difficile encore de convaincre les Fer-Nés. Balayant ses pensées, elle releva la tête.

__ Je vous sais gré de ne point me torturer. En vérité, je suis venue dans l’espoir d’être torturée par vous en personne. »

Myria sourit.

__ Je suis parfaitement consciente que j’aurais pu mourir en franchissant vos portes Sire, je sais que je me suis jetée dans la gueule du loup, mais vous ne m’avez pas vraiment laissé le choix, votre dernière missive était claire, sans un pas conséquent de ma part, toute négociation était envisageable. Me voici donc. »

La jeune femme écarta les bras.

__ Et je sais que vous pouvez toujours changer d’avis. Promis, je vous ferais l’honneur de crier très très fort. »

La Princesse but en regardant Lyham par dessus la coupe, espiègle.

__ Trève de plaisanterie. Si le Royaume du Bief et celui du Sel et du Roc s’unissent pour de bon, est-ce que les Royaumes frontaliers neutres pourront rester neutre, faire le poids devant une telle puissance ? Est-ce que Eren ne se sentirait pas assez puissante pour attaquer l’ouest ? Est-ce que tous la suivront elle et son valet de pied Yoren le bâtard ou auront nous un coup à jouer avec mes fils ? Je ne sais pas, mais nous pouvons jouer le coup, peut-être. Je n’aime pas que mes mouvements soient aussi hasardeux, mais pouvons nous attendre plus longtemps avec l’hiver qui approche ? Je n’ai pas de réponse et je dois dire que j’aimerais en discuter avec Torrhen en personne. Malgré tout mon ressentiment envers lui, je ne peux lui enlever ceci : c’est un stratège hors-pair et je pourrais faire pour lui ce qu’il ne peut pas faire en son nom tout lisse et honorable. Moi je suis fourbe vénale et déloyale, ma réputation n’est plus à faire, ni à défaire. »

La brune secoua la tête.

__ C'est toujours la même chose avec les Hoare, on ne sait jamais s'ils veulent vous embrasser ou vous tuer, ma relation avec Eren se résume à ça, quand à Manfred, je ne le connais que de loin. Enfin, Harren ne fait confiance à personne, En revanche, il a toute confiance en lui-même. »

Myria sourit une nouvelle fois, plus en coin que jamais.


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MessageSujet: Re: De l'eau a coulé sous le Pont [Tour V - Terminé]   De l'eau a coulé sous le Pont  [Tour V - Terminé] EmptySam 21 Avr - 19:44

Plus Myria s’exprime, moins j’ai l’impression de comprendre ce qu’elle a vraiment derrière la tête. J’ai beau la connaître depuis toujours presque, elle semble avoir suivi un chemin qui m’est totalement inconnu. Et pourtant, j’ai envie de l’écouter. Pour cette vieille amitié qui a été la nôtre peut-être ou parce que suis assez naïf pour avoir envie de la croire. Je ne dis pas que c’est le cas, je ne suis pas si stupide. Mais j’ai envie d’entrevoir une issue positive à tout cela. Je soupire longuement à ses propos et je hausse les épaules, la fixant un instant sans rien dire. « Mon aide sans avoir ma confiance… cela risque d’être pour le moins délicat, vous en avez conscience ? Je veux aussi trouver une issue à cette guerre, mais nous savons tous les deux que tant qu’Harren sera debout, il n’y en aura pas d’autre que notre mort à tous… vous y compris s’il apprend que vous êtes venue en paix ici. » J’ai un froncement de sourcil avant d’ajouter, à mi-voix. « Pourquoi me faites-vous confiance ? Je suis bien un traître à votre Roi. Vous auriez nombre de raisons de vous défier de moi, nous le savons tous les deux. »

Je lui parle du devoir que je ressens envers ce pays qui est le mien… le nôtre même en vérité. Elle est une riveraine, tout autant que moi. Nous avons grandi sur les mêmes terres, appris à l’aimer, chacun à notre façon et je gage que si quelqu’un peut comprendre mes ambitions, c’est bien elle en vérité. Même si je ne sais pas ce qu’elle peut penser de tout cela et en attendre, d’autant que tout semble se déliter, que nos repères, sur lesquels nous avons grandi et prospéré durant des années, se sont effondrés les uns après les autres. Et je me fige un peu aux propos qu’elle tient. Si son but était de viser dans le mille, elle y réussit parfaitement et je suis bien plus touché que je ne le devrais. Que de tels propos viennent de ma plus vieille amie, toute Hoare qu’elle soit devenue, a quelque chose de plus réel que venant d’autres. Quand bien même elle pourrait ne faire ça que pour m’amadouer. Et j’ai un sourire alors que je la regarde, en secouant la tête. « Vous êtes douée pour trouver les mots que l’on a envie d’entendre. Je ne serais peut-être même plus là quand la guerre sera terminée, ne nous leurrons pas. Aucune des atrocités que nous avons pu commettre, vous comme moi, ne pourra être justifiée pour une ambition quelconque. Le sang n’a que trop coulé avant que nous ne décidions  à suivre la voie qui est la plus juste. Et vous… croyez vraiment tout cela ? » Que ce soit le fait de voir en moi un grand souverain ou cette idée, un peu absurde, que nos crimes pourrons être absous parce que nous oeuvrons pour quelque chose de meilleur.

J’ai un temps de silence avant de répondre, pensivement. « J’ai une autre fille. Plus jeune. Mais cela pourrait être envisageable. A la fin du conflit. Vous avez raison. Beron est toujours l’héritier des îles de fer et il ne faut pas l’oublier. Il reste Hoare et il pourrait maintenir un semblant… d’ordre, lorsque cela s’avérera nécessaire. Parce que cela ne manquera pas. Si nous écrasons Harren sur le continent, sa fille saura les soulever. Et il faudrait le contrer. Beron peut-être une solution. Quant aux contreparties… éviter de se voir écrasés à leur tour n’est pas suffisant ? » Mais je peux comprendre l’inquiétude qui se dessine dans ses yeux alors qu’elle a évoqué son fils. Elle reste une mère qui se soucie de ses enfants, peut-être même avant le reste. Et qui serait prête à tout pour eux. Ce qui la rend probablement encore plus dangereuse que je le pensais. Qu’elle serve ses propres ambitions est une chose. Qu’elle lutte pour ses fils est totalement différent et doit être pris en compte.

Je tousse un rire quand elle reprend, secouant la tête avant de souffler, d’un ton amusé. « Pour un peu, je croirais que vous me faites des avances... » Je laisse filer un silence avant de secouer la tête au reste de ses propos. « Je ne suis pas Harren, je ne vous aurais pas tuée sans connaître les motifs de votre présence ici. Mais il est vrai que je n’aurais jamais fait ce pas dans votre direction. Pas après mes échanges avec votre frère et son comportement. » Et je secoue de nouveau la tête au reste de ses propos. « Ne criez pas trop, on va croire que je suis en train d’abuser de vous. » Et voilà qu’elle se fait plus sérieuse alors qu’elle expose la situation. Je hoche la tête, pensif, avant de souffler, à mi-voix. « Je sais que l’Ouest et le Val se sont entretenus avec l’Empereur. Ils étaient tous les deux présents au mariage de ma fille. Nous savons tous les deux que vous n’aurez évidemment pas l’issue de la discussion mais je ne serais pas aussi radical que vous. La neutralité peut être une ligne de conduite tout à fait acceptable, surtout lorsque l’on est cernés par les deux puissances concernées. Et s’ils trouvent d’autres appuis, il faudrait prendre cette ligne de démarcation comme une puissance à part entière. Si vous pouviez éviter d’engager vos hommes dans un combat fratricide, ne l’auriez-vous pas fait ? » J’ai tout de même un mince sourire à la façon dont elle se décrit et je continue, toujours sur le même ton. « N’exagérez pas, si vous étiez si monstrueuse, vous seriez déjà morte. Mais il faudrait trouver un moyen pour qu’ils ne suivent pas Eren. Et encore moins son époux. Ne pourriez vous pas intervenir là-dessus ? »

Et j’inspire longuement avant de fixer de nouveau la Hoare sans rien dire. Avant de grimacer et de continuer, dans un murmure. « Et avec ça, je ne sais toujours pas quoi faire de vous... »

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MessageSujet: Re: De l'eau a coulé sous le Pont [Tour V - Terminé]   De l'eau a coulé sous le Pont  [Tour V - Terminé] EmptyMar 8 Mai - 10:55




La princesse avait très envie de frapper violemment Lyham, mais la dernière fois qu’elle avait levé la main sur un Roi, entre temps devenu empereur, il avait fui et un certain froid s’était immiscé entre eux. Elle ne commettrai pas la même erreur avec son précieux ami. Pourtant sa main la démangeait fortement à mesure qu’il remettait sans cesse en doute sa loyauté et ses motivations. Elle se contenta de froncer les sourcils et de serrer le poings jusqu'à s’enfoncer les ongles dans la paume.

__ Pour autant, avons nous le choix de nous entraider ? Nous en avons déjà parlé, Lyham. Soit nous abandonnons les rancœurs du passé pour construire un meilleur avenir, soit nous continuons à attiser les haines et le Conflans, quel que soit son Roi à la fin de tout cela, mettra du temps à se relever de ses cendres, s’il s’en relève un jour. Dans les deux cas, il y a un risque, à vous d’évaluer celui que vous êtes prêt à prendre, moi j’ai fait mon choix en venant ici, je n’ai rien de plus à vous prouver. »

Myria parlait d’un ton sévère, presque cassant, elle avait pris un risque énorme en venant ici et encore une fois on se défi d’elle comme d’une vulgaire putain. C'était le cas depuis le début de ses manœuvres et elle commençait à en avoir sérieusement assez. En fait, si Riverains et Impériaux avaient cessé de tourner autour du pot et lui avaient fait confiance, ou au moins lui avaient offert une once de reconnaissance, juste une lueur d’espoir pour qu’elle puisse se dire qu’elle faisait le bon choix. Les choses auraient été réglées dès Buron, peut-être même avant. Si au lieu de lui foncer dessus, Torrhen avait laissé venir, le temps pour elle de convaincre un maximum ses troupes de rejoindre l’Empire, elles auraient rejoint celles du Loup au lieu de l’attaquer à revers à la grande surprise d’Harren et le massacre aurait prit fin. De la même manière, si au moment opportun, Harren lui avait donné ce qu’elle demandait et méritait amplement quoi qu’il en pense, elle ne serait pas là à discutailler avec un traître de l’assassinat de son Roi. Depuis le début, c’était ce manque de confiance que tous lui portaient, quel que soit le mouvement qu’elle amorçait, qui, chaque fois, la faisait hésiter, reculer, reconsidérer sa position, et du coup, mettait à mal tout projet d’alliance loyale. Elle ne devait sa loyauté à personne, elle pouvait la donner et alors elle serait solide, mais pour qu’elle la donne encore fallait-il la mérité. Elle pensait que le Roi du Conflans Libre et l’Empereur la méritaient, mais plus elle discutait avec eux, plus elle en doutait.

__ Je ne sais pas ce qui peut-être justifié de destruction au nom de la construction de quelque chose de plus grand. La conquête du continent par les premiers hommes, puis les Andales était-ce une bonne ou une mauvaise chose d’après vous ? En tout cas, s’ils s’étaient arrêté pour laisser leurs terres aux enfants de la forêt, nous ne serions pas là. Le monde serait plus paisible, mais il n’y aurait pas de ponts, pas de bourgs, pas de routes, pas de marchés, pas de ports, pas de culture, de civilisation, de société humaine prospère et riche. Je ne sais pas où nous mène cette guerre et il est probable que ni vous ni moi n’en voyons le véritable résultat, mais nous pouvons néanmoins la mener pour que, peut-être, nos idéaux se réalisent un jour. Nous pouvons aussi laisser le soin aux générations futures de se battre à notre place, mais ce n’est pas l’idée que je me fais d’un grand Roi, ni d’un grand Royaume. »

La brune but une gorgée de vin pendant que Lyham parlait stratégie et alliance. Oui, Beron pouvait être le chaînon manquant pour maintenir l’ordre. Oui, Eren et Manfred ne manquerait pas de revendiquer le trône sitôt Harren disparu, soit en passant par Yoren, soit, et probablement dès que l’occasion se présenterait, plus directement. Oui, tant qu’elle ne serait pas morte elle aussi, elle pourrait harceler n’importe quelle côte avec sa Flotte de Fer et personne ne serait tranquille qui ne soit pas son allié. Bref, la mort d’Harren redistribuerait les cartes mais ne mettrait pas fin à la guerre comme Myria l’avait rêvé.

__ Par les temps qui courent, des fiançailles entre un ado et un bébé ne sont pas une garantie suffisante. Je puis vous faire confiance, mais je ne suis pas encore sénile. »

Un peu d’humour pour détendre l'atmosphère électrique et où, peut-être se scelle le destin du Conflans. C’est avec un franc sourire qu’elle répondit

__ C’est le but, et j’ai réussi à vous faire sourire, cela me ravi le cœur. J’ai essayé avec Torrhen, mais il n’a pas d’humour. Imaginez la rumeur : le Conflans s’allie à Dorne dans un lit adultère ! Que feraient nos ennemis de cette information, ce pourrait être amusant de le savoir. »

Revenus à leurs moutons, la princesse écouta attentivement son ami. Hochant la tête en signe d’approbation quand il lui demanda si elle n’aurait pas évité un bain de sang en n’engageant pas son pays dans une guerre sans fin. Pour sûr, elle comprenait parfaitement leur position, c’est d’ailleurs ce qu’elle n’avait cessé d’expliquer à Joren puis à Harren et de leur dire que les choses devaient absolument changer pour qu’ils prennent part au conflit, qu’il fallait faire en sorte qu’ils se sentent en danger, par n’importe quel moyen. Mais comme d’habitude, personne ne l’avait écouté, Joren avait défié Lyman et insulté les Lannister, Harren avait boudé et insulté les Lannister.

__ Intervenir auprès de qui ? Les Fer-Nés sont peu nombreux à m’écouter, les Riverains peut-être, seraient plus à même de me suivre moi. Évidemment, je peux, grâce à mes fils, tenter de scinder les forces Fer-Nés entre les partisans d’Eren et ceux de Beron, mais ce seulement si Yoren quitte la scène, je peux miser sur le sexe pour contrer ma belle-sœur, pas sur sa valeur, quelque chose que les Fer-Nés respectent et portent au nues plus que toute autre chose. »

Myria ferait tout son possible en ce sens si les conditions étaient réunies, mais pour que ce plan voit le jour, il fallait désormais qu’elle quitte Vivesaigues et que Lyham accepte de lui rendre sa liberté pour qu’elle puisse rejoindre Harren et le tuer. Quand à savoir si elle pouvait en sortir vivante, hé bien c’est là qu’elle avait peut-être besoin d’aide.

__ Comme je vous l’ai dit, j’aimerais voir Torrhen, mais si vous pensez que c’est impossible pour le moment, vous me laissez repartir, je tue Harren et nous faisons ce que nous avons dit. Reste à savoir comment je fais après avoir tué Harren pour me sortir du camp en vie, une idée ? »


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MessageSujet: Re: De l'eau a coulé sous le Pont [Tour V - Terminé]   De l'eau a coulé sous le Pont  [Tour V - Terminé] EmptySam 19 Mai - 12:28

Je vois bien que je l’agace. Que je l’énerve même. Pour autant, je ne changerais pas ma façon de faire ou de penser la concernant. Comment veut-elle que j’ai la moindre confiance en elle, surtout avec notre passif commun ? Peut-être à l’avenir, pourrais-je la voir autrement que comme une arriviste devenue une ennemie de par les choix que j’ai pu faire. Mais, pour le moment, j’essaie de me rappeler ce qui l’avait rendue attachante, ce qui avait fait d’elle mon amie et qui aurait pu faire d’elle autre chose si ma route n’avait pas croisé celle d’Alysanne. Je l’entrevois, ce qui rend ces échanges encore plus difficiles en vérité. Et je soupire longuement au reste de ses propos. « C’est vous qui le dites. Vous avez, à mon sens, encore beaucoup à prouver. Mais je ne peux effectivement pas dénier l’importance de votre démarche, surtout après nos derniers échanges épistolaires. »

Inutile d’en dire plus sans tourner en rond. Tant que les choses n’auront pas avancé, tant que je n’aurais pas décidé de la façon dont je la vois, nous n’irons pas bien loin. Mais j’hésite, cherchant un piège qui n’existe peut-être pas, cherchant à voir quelle option sera la moins mauvaise et à quoi elle pourra nous servir une fois que j’aurais décidé quoi faire d’elle. Je réfléchis, tout en continuant d’échanger avec elle, avant de soupirer doucement. « Voilà un point de vue… intéressant. Que je ne partage peut-être pas entièrement mais je peux comprendre où vous voulez en venir. Quant à l’idée que vous vous faites d’un grand Roi et d’un grand Royaume… au vu de l’homme que vous avez appuyé, j’ai du mal à être d’accord avec vous. Je préfère ne jamais en être un. »

Et nous évoquons des aspects plus stratégiques, plus pratiques. Elle m’arrache un sourire alors que je secoue la tête à ses propos. « Les Dieux savent que vous avez encore toute votre tête. Ce serait peut-être plus simple si ce n’était pas le cas. Mais je comprends. Je n’ai pour l’heure aucune autre garantie à vous offrir de toute façon. Nous aviserons donc en temps voulu ce que nous pouvons vous proposer comme option acceptable à la mort, le déshonneur et j’en passe. » Mon sourire revient quand elle continue et je la fixe un instant, hésitant entre un soupir ou un éclat de rire. Dans le doute, je me contente de l’observer avant de reprendre, d’un ton plus léger. « Vous avez des buts surprenants Princesse. Et l’Empereur a de l’humour, ne vous en déplaise. A croire que vous n’avez pas réussi à l’amadouer. Gardez donc vos rumeurs pour le moment, nous en aurons bien assez à gérer plus tard, notamment avec ce qui nous attend. »

Parce que mes projets la concernant commencent à se dessiner plus précisément dans mon esprit. Elle ne va guère apprécier, j’en suis persuadé, mais les autres options que je lui laisse sont bien pires. J’essaie tout de même d’évoquer d’autres possibilités mais sa réponse ne fait que me conforter dans mon idée. « Il faut mettre votre fils en avant, d’une façon ou d’une autre. Pour canaliser les fer-nés. Même s’ils sont peu nombreux à suivre, la dissension sera peut-être suffisante pour les affaiblir. Et c’est ce qui compte le plus. » Parce qu’il nous faudra lutter contre leurs forces combinées au Bief et que le combat va être des plus rudes.

J’inspire longuement quand elle me fait sa proposition, toussant un rire en secouant la tête. « J’ai une idée oui. Qui ne vous plaira guère. Mais vous pourrez rencontrer Torrhen. Je ne vous laisserais pas partir Myria, cela ne vous surprendra pas. Mais je ne vous laisserais pas ici. Vous viendrez avec moi. Nous allons rejoindre le reste des troupes. Et vous pourrez plaider votre cause. Vous ne serez pas traitée comme une Princesse, ne rêvez pas, mais je ferais en sorte qu’il ne vous arrive rien de… fâcheux. Vous serez ma servante, ma suivante ou je ne sais quoi qui vous permette de rester non loin sans que les rumeurs ne partent dans tous les sens. » Je me suis fait bien plus sérieux alors que je reprends, mon regard ancré dans le sien. « L’autre option est d’attendre la fin des évènements dans une geôle de Vivesaigues. Et je ne suis pas sûr que vous apprécierez le traitement. » Je me relève, finissant mon verre d’une traite. « Préparez-vous. La route sera longue et peu agréable. » Pour moi comme pour elle soit dit en passant. En espérant que j’ai bien fait de ne pas planter sa tête sur un pique dès son arrivée.

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