Adriel Bracken - Loyalty in my veins or poison in my heart
Sujet: Adriel Bracken - Loyalty in my veins or poison in my heart Mar 17 Oct - 20:01
Adriel Bracken I was born in this. I was born for this.
Brayan Bracken ▪▪ Père Barbara Bracken née Harlton ▪▪ Mère décédée Leane Bracken née Whent ▪▪ Épouse Cassandra Bracken ▪▪ Fille aînée Cleitos Bracken ▪▪ Fils cadet et héritier Kelye Bracken ▪▪ Fille benjamine Helya Bracken ▪▪ Sœur benjamine Erwann Rivers ▪▪ Demi-frère
Wild as a stallion and proud to be loyal
Année de naissance ▪▪ -35 Nom de naissance ▪▪ Bracken Ville de naissance ▪▪ Haye-Pierre Royaume de naissance ▪▪ Royaume du sel et du roc Maison de naissance ▪▪ Bracken
Situation matrimoniale ▪▪ Marié Royaume servi actuellement ▪▪ Royaume du sel et du roc Titre / rôle au sein du royaume ▪▪ Chevalier héritier de la maison Bracken et officier Positionnement politique actuel ▪▪ Je suis pour les puissances centrales
Date clef ▪▪ évènements en bref -35 ▪▪ Naissance d’Adriel à Haye Pierre -30 ▪▪ Rencontre pour la première fois Harren Hoare lors d’une convocation de son père -27 ▪▪ Devient page auprès de son grand-père maternel lord Harlton -25 ▪▪ Naissance de son demi-frère Erwann Rivers -23 ▪▪ Devient écuyer de lord Bramon Frey aux Jumeaux -18 ▪▪ Est fait chevalier à l’issue d’une bataille de petite envergure contre des pillards des clans des montagnes et intègre la garde de la princesse Myria Hoare -18 ▪▪ Mariage avec lady Leane Whent -17 ▪▪ Naissance de sa première fille Cassandra Bracken -16 ▪▪ Naissance de son héritier Cleitos Bracken -15 ▪▪ Naissance de sa sœur Helya Bracken -14 ▪▪ Naissance de sa deuxième fille Kelyce Bracken -13 ▪▪ Sortie de la garde princière -11 ▪▪ Première campagne de la Nera sous les ordres du prince Joren Hoare -5 ▪▪ Mort de dame Barbara Bracken -1 ▪▪ Conquête complète de la Nera toujours sous les ordres de Joren Hoare 0 ▪▪ Assassinat d’Aegon et de Visenya Targaryen ainsi que leurs dragons puis rébellion de la Nera 0 ▪▪ Part en campagne dans l’Orage dans l’ost du prince noir 0 ▪▪ Dirige le siège d’Accalmie. Sera blessé au cours de la sortie des assiégés. 0 ▪▪ Rejoint le coup d'état du prince 0 ▪▪ Participe à la première bataille de Buron 0 ▪▪ Participe à la deuxième bataille de Buron
Poison Ivy ▪▪ J’ai fait la rencontre de la princesse du sel et du roc au cœur de la forteresse de sa maison de naissance lors de mon apprentissage auprès de son père lord Bramon Frey en tant qu’écuyer après avoir fait mes classes de page auprès de lord Harlton mon grand-père maternel. Nous nous sommes rapidement liés d’amitié malgré les quelques années nous séparant faisant d’elle ma cadette. J’ai tout de suite vu en elle une future grande souveraine et un esprit aiguisé d’une rare intelligence pour une lady. Mon admiration pour elle est née dans les braises de nos discussions animées et de nos parties de Cyvose jeu auquel nous excellions tous deux malgré notre jeune âge. Le fait d’avoir côtoyé la princesse si tôt et si longtemps me permet de faire aisément la distinction entre ce qu’elle est intérieurement réellement et ce qu’elle affiche fièrement comme une armure indestructible aux yeux du monde si hostile. Elle fut donc dans un premier temps une amie d’enfance, ma meilleure amie et une adversaire redoutable au jeu des rois mon adversaire préférée pour ètre sincère. Elle m’a aidée indirectement à améliorer mon jeu. Mais, je ne pouvais pas prévoir que je tomberais amoureux de celle que je ne pourrais jamais avoir. Les jeux innocents de l’enfance ont dû laisser place à une certaine distance protocolaire entre nous deux tandis que d’enfants nous devenions adultes et j’ai laissé mon amour me consumer de l’intérieur sans ne jamais trouver le courage de le lui avouer. Ce qui n’aurait été que pathétique et inutile car personne ne pouvait rivaliser avec le prince dans son cœur et son ambition. Cet amour m’a empoisonné la vie mais je continuais de n’avoir d’yeux que pour elle-même en tant que garde princier, même en tant qu’époux d’une autre, même en tant que père jusqu’à ce que je finisse par ouvrir les yeux jusqu’à ce que Leane ne me guérisse de sa présence délicieuse. Regrets et remords se mêlèrent en moi mais une fois libéré de ce poison cruel, je revivais enfin. Ma sortie de la garde nous a naturellement éloigné mais malgré cela je redevenais l’ami fidèle et notre lien retrouva sa vigueur d’antan malgré la distance. Nous nous écrivions énormément et discutions des heures et des heures lorsque nous nous retrouvions. Suite à la triste fin de Joren et de son rôle dans celle-ci je lui en ai voulu et m’en suis voulu de ne pas avoir anticipé son choix moi qui étais certainement la personne qui la connaissais le mieux en dehors de sa famille. Mais, mon ressentiment contre elle s’est rapidement estomper. Elle a fait ce qu’elle avait à faire pour elle-même, pour ses fils, pour le Conflans, pour Lyle et moi également quelque part et de toute manière le poids de son choix la hantera jusqu’à sa fin ce qui semble être une punition suffisante. Avec tout ce qu’il se passe dans notre royaume elle aura besoin de ses proches pour parvenir à ne pas sombrer. Je t’en veux Mya mais je te plains et notre amitié est intacte.
Myria Hoare
Caf Pow ▪▪ Ma rencontre avec le lord fer-né remonte à mon entrée dans la garde princière de la princesse du sel et du roc. Peu avant le mariage de cette dernière avec le prince Joren. A cette époque mes sentiments secrets pour la première dame du royaume étaient terriblement intenses, stupides et incommensurablement douloureux. J’avais besoin d’un exutoire efficace ou de plus d’un au demeurant. M’envoyer des catins, m’enfiler des litres d’alcool, galoper durant des heures et me battre bien évidemment. La douleur n’ayant pas sa pareille pour anesthésier les choses les plus enfouies. Il m’arrivait régulièrement de me battre à mains nues contre des fers nés ou des riverains dans des rixes que je qualifierais naturellement d’amicales car contrairement à une partie du Conflans je n’ai jamais eu de problème avec les insulaires bien au contraire sauf lorsqu’ils me contraignaient à les considérer ainsi. Quoi qu’il en soit c’est à cette époque donc que j’ai fait une rencontre plutôt musclée de Lyle Salfalaise notamment de ses poings d’acier. Le saligaud m’a durement couché d’une droite dans la mâchoire lors de notre premier combat. Lui en ai-je voulu de m’avoir vaincu aussi facilement en dépit de ma réputation de frappeur redoutable. Absolument pas, ce fut mème tout le contraire. Cette débauche d’énergie agressive fut le point de départ d’une précieuse et sincère amitié reposant sur une complicité bien réelle. Le jeune seigneur fer-né ne m’a jamais interrogé sur les raisons de mon comportement m’ayant valu le surnom de belliqueux et je lui en suis profondément reconnaissant. Lyle Salfalaise est quelqu’un d’énigmatique mais sous ses airs rustres de brute fer-né se cache un esprit aussi fascinant que le mien et je crois que c’est ce reflet qui a fait de nous ce que nous sommes devenu à savoir des frères d’armes, des partenaires de beuveries, des adversaires de concours de beuverie, de lancer de couteaux, de tir à l’arc ou de défis aussi innombrables que stupides tels que combien d’ennemi pourrions-nous abattre. Lyle est un très bon ami parce que nous partageons le même sens de l’humour grivois, la même vision de ce que devrait être le Conflans, le même point de vue sur l’union du Conflans et des îles de fer. Le fait qu’il ait choisi de suivre Joren tout comme moi démontre assez bien la connivence de nos idées. J’ai été soulagé qu’il survive à Buron mais j’ai bien peur que si nous survivons au courroux du noir nos chemins seront néanmoins séparés par la guerre et les ordres du roi. Puissions-nous nous retrouver vieux frère dans cette vie ou dans la prochaine peu importe notre différence de religion.
Salut moi c'est Blue. J'ai connais BC via Google c'est bien pratique. Le grand plus de BC, c'est à mon avis Sa richesse. Par contre je ne suis pas fan de Deux trois petits trucs anodins . Si 7/7 signifie que je peux passer tous les jours, je pense que ma présence sera au minimum de 5/7. Si 7/7 signifie que je peux rp tous les jours, mon activité sera au minimum de 4/7. J'ai un mot à rajouter et c'est J'ai soif. Enfin, j'ai bien lu le règlement parce le code est
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Sujet: Re: Adriel Bracken - Loyalty in my veins or poison in my heart Mar 17 Oct - 20:10
La guerre commence à toucher la totalité des royaumes... Etes-vous partisan de l'unification de Westeros par l'Empire ou les Puissances Centrales, ou plutôt attaché à l'indépendance de votre Royaume? Pourquoi?
Ma vision de la situation politique du continent est paradoxale. Je suis pour l’unification complète des royaumes belliqueux et querelleurs des sept couronnes sous l’égide d’une seule puissance capable de les tenir dans le droit chemin. Le sang n’est pas intarissable et tandis que les hommes s’entre déchirent inlassablement la démographie s’en ressent durement. Oui, je ne suis pas indépendantiste mais si je veux voir un Westeros uni qui serait alors invincible face à d’autres menaces notamment venant du continent voisin je veux voir un Westeros uni sous la bannière du sautoir et sous aucune autre que celle-ci. Je suis riverain et plus que fier de l’ètre et contrairement à une partie de mon royaume trop stupide ou borné pour reconnaitre que la conquête de notre territoire par la lignée du sang noir nous aura certes énormément couté mais en contrepartie offert ce que nous n’avions peut ètre jamais connu depuis la fondation du Conflans. A savoir une cohésion solide autour d’un trône fort, une paix intérieure bien réelle, un statut de puissance inégalée sur le continent là où nous n’étions qu’un objet incessant de conquête de la part de nos voisins plus puissants, une gloire et une fierté découlant de notre armée et une baisse notoire du brigandage commun aux régions les plus fertiles en vertu de la justice expéditive du roi. Il n’est que trop aisé de fustiger les actions d’un roi au lieu de reconnaitre les effets de certaines de ces actions. La vérité est toute autre. A mes yeux, les vassaux les plus déloyaux d’Harrenhal sont tout sauf des patriotes mais plutôt des opportunistes qui ne méritent rien d’autre que la potence. Des patriotes ne vendraient pas notre terre à des étrangers, aux ennemis de notre peuple depuis des millénaires. Des patriotes ne s’acoquineraient pas avec des Orageois vu l’histoire commune sanglante de nos deux royaumes. Des patriotes ne se soumettraient pas à une lignée venue d’Essos. La défaite est une possibilité. Chaque soldat est susceptible de la connaitre et se doit de la gérer à sa manière. Certes, les choix stratégiques se sont révélés désastreux pour la défense intérieure du royaume mais ils ont bel et bien eu des effets à une échelle plus large. Je peux comprendre le ressentiment de Tully mais je ne lui pardonne pas son choix de s’inféoder. Les Tully n’ont qui plus est jamais été roi du Conflans contrairement aux Pescheur, Lejuste, Teague, d’Alluve, Nerbosc, Bracken et Durandon et Hoare pour les non riverains. Voilà bien la preuve de leur opportunisme étant donné que leur légitimité est inférieure à celle de l’un de leurs traîtres de bannerets. Ces foutus Nerbosc. Harren n’est pas un hypocrite contrairement aux Braenaryon et ne cache nullement ses ambitions sous de jolis prétextes idéalistes. Pourtant, son désir d’unification n’est-il pas le même que celui de nos ennemis ? Je partage cette vision car ma fierté de riverain me pousse légitimement à vouloir voir notre royaume maintes fois humilié et violé se hisser au sommet de Westeros et tenir sous son joug le reste du continent.
The lessons of the past guide us in the present (...) Our Faith is strengthened by the knowledge of those who have gone before us.
Préface : Un royaume disputé pour une couronne envolée.
Lord Lothar Bracken rassemble son ost avec minutie et patience. Rien ne sert de précipiter les choses. Son plan ambitieux ne doit en aucun cas subir un accroc qui ferait s’effondrer ses rêves de gloire et de grandeur tant désirés. Le sang bouillant des hommes de la maison de l’étalon rouge ne saurait prendre le pas sur sa vision cette fois. Le Conflans s’est embrasé, le Conflans saigne, sue, pleure et brule avide de retrouver cette douce liberté perdue jadis par la maison Teague sous les coups de boutoirs des cerfs couronnés. Les Orageois n’avaient jamais pu briser notre fierté riveraine malgré tous leurs efforts et les rébellions s’étaient succédées de générations en générations. Mais, le temps de la soumission était bel et bien révolu désormais et tandis que les fer-nés du Chenu pillaient et ravageaient ce royaume qui serait sien le jeune roi de l’Orage préparait son armée pour venir défendre son territoire. Là où nombre de seigneurs riverains voyaient les pirates des iles comme une menace à écraser à tout prix. Les Tully n’avaient rien pu faire face à la déferlante insulaire et le Rivers de la truite était tombé au champ d’honneur. Lord Bracken voyait une opportunité à saisir pour s’arroger une couronne de tout temps instable. Une fois ses troupes prêtes à se mettre en marche, le vieux renard offre un discours enflammé à ses combattants avant de prendre leur tête. Deux jours plus tard, l’armée à l’étendard de l’étalon cabré s’abat par surprise sur les arrières de la coalition martiale Nerbosc-Tully alors que cette dernière marchait sur les fer-nés. La déconfiture des Nerbosc valait en soit son pesant d’or mais là n’était pas l’important. Cette couronne qu’il désirait tant et que la Poigne lui avait promis par message était plus proche que jamais. Lady Agnes Nerbosc vit Harwyn étrangler ses fils avant de se voir proposer le rang de femme sel. Offre qu’elle déclina avec sa fougue coutumière. Ce qui lui coûta la vie. Là, n’était pas l’important le roi Arrac Durandon remontait avec sa vaste et puissante armée vers le Conflans et il fallait en finir avec l’emprise d’Accalmie une bonne fois pour toute.
L’arrogant commit une erreur capitale en distançant son intendance afin de gagner du temps. Car cette intendance fut perdue grâce aux efforts des lords Bonru, Vyprin et Page. Privée de ravitaillement et mal accueillie par ses sujets l’armée du roi Arrac arriva en bien piteux état à Beaumarché ou l’attendait l’alliance fer-née riveraine. Harwyn la Poigne et ses sauvages furent épaulés par Lothar Bracken, Theo Charlton ainsi qu’une vingtaine de seigneurs riverains ralliés. La bataille fut sanglante autant que grandiose. Mais si l’Orageois avait l’avantage du nombre, ses hommes étaient épuisés. Démoralisés et menés par un souverain indécis les Orageois périrent par milliers. Arrac survécut mais deux de ses frères n’eurent pas cette chance. Le Conflans était de nouveau libre. Libre ? Quelle illusion. Lothar ne fut pas nommé roi du Conflans comme il l’espérait tant et le peuple des rivières et des collines n’était pas plus indépendant que sous la domination de l’Orage. Au contraire, la main mise sudienne semblait désormais douce en comparaison de celle du cruel maître du sel et du roc. Des remords ou de la déception que ressentit le plus durement le vieux Lothar suite à cette tragédie qu’il avait contribué à mettre en place ?
Nul ne le saurait jamais mais je pense que les deux se sont entremêlés dans son cœur et son esprit pour qu’il lève son ban et appelle des alliés au combat avec le fol espoir de renverser le tyran qu’il avait installé à la tête du Conflans. L’échec était prévisible et n’en fut que plus cruel lorsque son misérable ost se fit écraser par celui de la Poigne qui avait déjà pérennisé son emprise sur ses nouvelles terres par la terreur. Les représailles furent terribles pour Haye Pierre dont l’influence sur le Conflans se verrait durablement affaiblie. Suspendu au-dessus du vide, nu et affamé Lothar Bracken dépérissait à l’instar de son royaume mais contrairement à d’autres sa culpabilité était totale. Ainsi, fut conquis le Conflans par le fer-né à cause de la folle ambition de mon ancêtre. Est-ce que les Bracken se rebellèrent de nouveau ? Jamais. Est-ce qu’ils en voulurent aux Chenu de tout leur cœur ? Certainement. Est-ce qu’ils eurent honte de leur rôle dans cette histoire ? Probablement. Est-ce qu’ils devinrent néanmoins les plus loyaux vassaux des conquérants ? Assurément. La fierté est une force autant qu’une faiblesse car elle peut vous emmener à défendre ce qui vous fait le plus honte.
Chapitre 1 : Admire le grand roi mon fils et prie pour ne jamais le décevoir.
Père ne m’a pas dit ou nous allions mais je m’en moque un peu parce que le simple fait de pouvoir quitter Haye Pierre pour découvrir le royaume me transporte de joie. Pour autant, le visage fermé et l’expression tendue de lord Bracken m’inquiète quelque peu mais je laisse pater à ses préoccupations d’adulte. Je me tiens néanmoins à carreau car je sens bien que mes audacieuses expériences ne le feraient pas rire aujourd’hui. Dame ma mère est présente également aussi je ne peux pas prétendre pouvoir chevaucher derrière ser Jonos ce qui me gâche quelque peu le plaisir de ce voyage mais le carrosse a ses avantages. Je pousse sur mes jambes d’enfant pour pouvoir laisser mon regard émerveillé se gorger des paysages caractéristiques de la partie continentale du royaume du sel et du roc. Lady Barbara Bracken ne me quitte pas des yeux tandis que pater chevauche en tête de colonne au-devant des hommes de notre escorte composée de chevaliers et de sergents de notre maison. Le fond de l’air est frais en ce début de journée automnal et des volutes de brume restent comme suspendues sur notre chemin. Mater resserre ma cape de fourrure autour de mes épaules tout en m’adressant un sourire réconfortant.
Je me sens immédiatement bien mieux et retourne gaiement à mes observations du paysage fertile de ma contrée natale. Le chant de la terre m’apaise rapidement et je m’amuse intérieurement à inventer des histoires farfelues aux manants que nous croisons sur notre chemin vers la capitale en construction du royaume du sel et du roc. Je ne sais pas pourquoi père est encore plus bourru et de méchante humeur que d’habitude mais du haut de mes cinq ans révolus je ne vois que l’aventure qui me tend les bras. Si je m’étais montré plus attentif au visage aimant de dame Barbara, j’aurais pu constater la tension sur ses traits qui revenait à la charge dès que mon attention était entièrement tournée vers l’extérieur de la carriole. D’ailleurs, toute l’escorte semblait bien trop tendue et dès qu’un troupeau de bêtes venait à gêner la progression, les insultes et les menaces fusaient sur les épaules du malheureux éleveur en question. Cette tension latente finit néanmoins pas m’atteindre également et lassé de ma contemplation du paysage, je me replie dans la carriole et me blottis dans les bras de ma mère qui me berce d’une chanson sur les fiers dresseurs de chevaux de la maison Bracken.
Quelques jours plus tard, nous pénétrons au pas dans un vaste chantier dont les proportions dépassent l’entendement. Sur la berge nord de l’œil dieu et ses vastes plaines verdoyantes se dresse à la vue les fondations de la plus grande forteresse que ce continent n’ait jamais connu. Partout se tue à la tâche des hommes, des femmes, des enfants de tout âge, de toute taille, brisés par le joug impitoyable de la vision d’un unique homme. Harren Hoare petit fils du conquérant celui-là même que mon aïeul avait soutenu puis tenté de renverser. Abasourdi et intimidé par le gigantisme solennel de ce lieu sombre et froid, je marche derrière pater en jetant des coups d’œil farouche à droite et à gauche. Des gardes aux mines glaciales et aux traits étrangers nous conduisent jusqu’à une vaste salle au cœur de laquelle se trouve un trône sombre comme la nuit. Pirates voilà à quoi ressemblent les soldats en ces lieux. Des pirates mais je me garde bien de le clamer à haute voix. Père m’ayant prévenu que je devrais m’incliner bien bas et n’ouvrir la bouche sous aucun prétexte. Tout autour de nous tout n’est que construction mais pourtant ce trône se dresse bel et bien là devant nous et sur ce dernier un homme au regard d’acier, inquisiteur comme un faucon observant ses proies, droit sur le siège telle une statue de grès, glorieux de sa couronne pourtant épurée le roi du Conflans et des îles de fer nous toise. Un fer né nous annonce et tout le monde s’agenouille à quelques pas du trône. Pater, ser Jonos, dame ma mère et tous les chevaliers et soldats de notre escorte.
Suivant le mouvement, je mets un genou à terre et dois me tordre le cou pour observer ce souverain intimidant et plein de prestance. Un sourire amusé étire les lèvres du roi du sel et du roc déjà connu sous le surnom de noir lorsqu’il se rend compte de mon manège. D’un geste de la main, il nous intime de nous relever avant d’interroger Brayan à mon sujet. Celui-ci répond aux questions de son roi sans empressement et le noir me fait signe d’avancer. Littéralement terrifié, je dois prendre tout le courage que j’ai à deux mains pour faire le premier pas en sentant le regard dur de mon père sur mon dos. Les suivants sont plus aisés. Le sourire en coin du roi s’élargit devant mon audace à l’approcher et il m’invite à ses côtés. C’est ainsi que le grand roi fit part de son mécontentement à l’un de ses bannerets les plus fidèles. La guerre privée que Brayan menait contre les Nerbosc lui déplaisait au plus haut point car ces futilités ralentissaient la construction d’Harrenhal. Le jugement fut le suivant. Puisque les Nerbosc et les Bracken troublaient l’ordre du royaume de leurs incessantes querelles ils devraient payer le double d’impôt en compensation. Le visage de père se ferma immédiatement mais lorsque nous quittions la capitale ou du moins ses fondations, il m’adressa un sourire emplit de fierté qui me fit presque oublier la terreur de cette entrevue.
Chapitre 2 : La valeur n’attend point le nombre d’années si elle est travaillée dès le plus jeune âge.
Le plateau de Cyvose s’étale devant mes yeux juvéniles mais la lueur dans ceux-ci est tout sauf naïve. Face à moi, père réfléchit à une combinaison potentielle pour bloquer mes assauts. Son visage concentré témoigne de la mécanique aiguisée des rouages de son esprit et je m’autorise un bref sourire. Lord Bracken finit par se décider et je ne peux qu’admirer son mouvement audacieux et reflet d’une stratégie offensive plus que maitrisée par un vieux roublard comptant malgré son jeune âge parmi les meilleurs commandants militaires de son royaume. Je soupire de dépit ce qui arrache un sourire amusé à mon père. Pour autant, je ne me déconcentre pas et étudie le plateau, les possibilités, les ruses envisageables et les feintes probables. La meilleure défense est certes l’attaque mais parfois la meilleure attaque se révèle ètre l’esquive. Je me focalise sur les pièces finement ciselées et tente de visualiser des bataillons sur un champ de mort avant de faire mon choix. Pater sifflote devant ma manœuvre avant de jouer à son tour. Je jouais au cyvvose depuis mes cinq ans car j’avais harcelé Brayan pour qu’il m’apprenne à le faire pour sa plus grande fierté. Lointain était le temps où je jouais aux petits soldats avec les précieuses figurines dérobées à la hâte dans un tiroir et celui ou fasciné j’observais pater faire face à ser Jonos dans des parties interminables. La partie se poursuit longtemps avant que le seigneur de Haye Pierre ne parvienne à me vaincre. Déçu et dépité je fais grise mine mais père m’ébouriffe les cheveux en me disant que j’avais énormément progressé depuis la dernière fois et que je le battrais bientôt. Je sais bien qu’il dit cela pour me réconforter mais je m’en moque car les compliments dans la bouche de lord Bracken sont aussi rares que les jurons dans la bouche de lady Bracken.
De toute manière, je ne m’arrêterais pas avant d’avoir dépassé le niveau de mon mentor. Laissant le lord à ses préoccupations, je prends le chemin de la tour du mestre afin de recevoir mes leçons d’histoire et de grammaire. Le vieux Lucas ne cesse de se plaindre de ses vieux os à croire qu’à Haye Pierre se plaindre était une tradition mais lorsqu’il se posait en conteur de l’histoire des sept couronnes, le temps semblait s’arrêter tant la voix du vieil homme était hypnotique. Ma soif de connaissance expliquait également grandement le fait que je dévorais les marches au pas de course en faisant par la même un raffut monstrueux à en effrayer les corbeaux de la volière quand bien même je détestais les leçons de haut Valyrien tant l’apprentissage de cette langue m’était laborieux. J’espérais qu’aujourd’hui il pourrait m’en apprendre plus sur la fin de la maison Teague seulement le mestre avait d’autres projets pour moi et voilà que je me retrouve à reprendre mes leçons d’écriture. Tous les nobles ne savaient pas le faire mais Brayan avait insisté auprès de Lucas pour que je n’y coupe pas. Boudeur, je m’attelle pourtant à ma tâche avec ferveur. Mère m’avait toujours dit d’essayer d’ètre le meilleur dans tout ce que j’entreprenais et que seulement ainsi je pourrais faire la fierté de père. Après de longues heures auprès de mon percepteur, mestre Lucas me laisse quitter les lieux et je dévale les escaliers en sens inverse afin de me dégourdir les jambes. Après le déjeuner, je descends dans la cour pavée de la forteresse harnaché de pied en cap pour ma séance d’entrainement avec mon maître d’armes ser Victor chevalier fils de chevalier au service de ma maison depuis des générations. Je me rappelle encore de mon premier entrainement au retour d’Harrenhal alors que je n’étais qu’un gamin qui avait à peine la force de tenir son épée de bois.
Mère s’était opposée à ce que je commence mon apprentissage des armes si jeune mais Brayan avait balayé les objections de Barbara d’un revers de la main en disant qu’avec un roi comme le nôtre mieux valait que je sois capable de manier une épée. Les bleus, les ecchymoses, la douleur vivace et la souffrance atroce m’avaient bien vite fait prendre l’entrainement au sérieux et j’avais appris à la dure. Deux et demi plus tard, je donnais du fil à retordre à Ser Victor et finissais très rarement désarmé ou le cul sur le sol. M’accrochant à mon épée comme si ma vie en dépendait. Usant de mes points forts et travaillant mes points faibles. Je me servais de ma taille logiquement moins importante et de la rapidité de l’enfant pour exaspérer le taureau et ne frapper que lorsque je décelais une ouverture. Lorsque je ne combattais pas de la sorte, je laissais la fureur m’envahir et y allais à la hargne, mu par une rage coulant dans les veines des membres de la maison à l’étalon cabré. La rage était mauvaise conseillère et une alliée bien capricieuse mais j’aimais me battre, j’adorais cela même au point que j’en gagnerais un surnom. Le belliqueux. Aucun compliment de la part de Brayan cette fois. Pour le seigneur de Haye Pierre être un bon combattant était une obligation pour un Bracken.
Chapitre 3 : Il y a deux types d’audace. La payante et l’inutile.
Mon neuvième anniversaire approchait à grand pas. Une foire se tenait au sein du bourg le plus proche de Haye Pierre et mater souhaita s’y rendre afin de renouveler le stock d’étoffes et de laines. Alléché par l’idée de découvrir les arrivages en tout genre, les articles du forgeron local et de me laisser entrainer dans la fièvre de l’agitation populaire tout en savourant une sucrerie glanée sur le chemin en observant le spectacle des jongleurs et des troubadours sur la grande place, je me préparais rapidement aidé de Gaston mon valet de toujours. Une fois à la foire escorté d’une bonne douzaine d’hommes d’armes et de quelques chevaliers, je laisse mon regard se balader et se perdre dans cette foule virevoltante semblable aux flots de nos rivières. Rassemblement hétéroclite aux couleurs bigarrées, bruyant et rieur. Un éleveur de chevaux ne tarda pas à retenir toute mon attention et après avoir savouré une tourte chaude et admiré les armes neuves du forgeron je demandais à ma mère si je pouvais aller voir les chevaux un peu plus loin. Usant de ma mine la plus implorante pour parvenir à mes fins je manque de sauter au cou de ma mère qui s’amuse de ma réaction.
La laissant à ces ennuyantes recherches du meilleur tissu je me dirige vers les enclos la moitié des hommes de garde à ma suite. Une fois devant le spectacle des chevaux s’agitant j’apprécie la vue des grands équidés d’un œil appréciateur. A l’instar de tous les fils de nobles du Conflans, mes leçons d’escrime étaient accompagnées de leçons d’équitation et j’adorais chevaucher, la communion entre le cavalier et sa monture. Le propriétaire des chevaux et éleveur sait comment se faire de l’argent puisqu’il prend des paris sur le temps que pourrait tenir les spectateurs volontaires sur le dos de la bête la plus fougueuse et farouche de son troupeau. Les hommes n’hésitent pas à se présenter alléchés par l’argent des mises. J’observe le manège durant près d’une demi-heure avant de me présenter devant l’homme un air décidé sur les traits. Les hommes de mon escorte se précipite pour m’en empêcher mais je lance une poignée de pièces au propriétaire des chevaux et bondis en avant. Au moment où les soldats de la maison Bracken passent l’enclos, j’ai bondi sur le dos de l’animal en m’aidant d’une motte de terre assez prononcée à quelques pas de l’insoumis. Je manque de chuter lourdement en atterrissant sur le dos rugueux de l’étalon mais parviens à me stabiliser tant bien que mal. Derrière moi, les hommes de Lord Bracken s’agite et fustige le pauvre homme m’ayant laissé passer à leur gout et le prévienne qu’il sera personnellement tenu pour responsable s’il arrivait quelque chose à l’héritier de Brayan Bracken.
Je suis pour ma part entièrement focalisé sur la monture indocile entre mes jambes. Agrippant sa crinière flamboyante, je raffermis ma modeste prise sur le cheval gigantesque et inspire un grand coup. Puis, le manège débute et je dois dompter ma peur de chuter pour ne pas voir cela se produire. Les ruades du cheval sont furieuses et je me plaque presque contre lui afin d’atténuer les secousses et cesser de vaciller. Durant de longues minutes, je tiens le choc et parviens à réussir là où tous les autres ont échoués. Les applaudissements pleuvent, les soldats de mon escorte se laissent aller à quelques sourires jusqu’au moment où je bascule en avant par-dessus la gueule de ma monture. Un silence de mort tombe sur la foule et les hommes me portent tout en injuriant le propriétaire. Je me suis cassé le poignet gauche et déboîté une épaule. Ce qui me vaudra un regard de déception de la part de pater et des remontrances à n’en plus finir de la part de mater. L’éleveur de chevaux versera sa cagnotte en compensation et offrira le cheval indomptable à mon père qui acceptera les deux et laissera l’homme tranquille. Une fois guéri je serais envoyé chez mon grand-père maternel lord Harlton pour y servir de page.
Chapitre 4 : Certaines rencontres vous marquent à jamais.
C’est à mes douze ans que je fus envoyé aux Jumeaux pour devenir l’écuyer du père de celle qui deviendrait la princesse du sel et du roc par alliance, lord Bramon Frey le maître du pont. Je ne pouvais pas prévoir que mes années chez l’un des seigneurs les plus puissants du Conflans me marquerait à ce point de bien diverses manières. Le paysage dans le nord du Conflans n’était en rien différent de celui de l’ouest et de mes terres natales si ce n’était la frontière naturelle avec le nord sous la forme du Neck. Je ne fus pas dépaysé par ce genre de choses si ce n’est que les Jumeaux étaient bien plus vastes que Haye Pierre qui était pourtant une forteresse de fort belle dimension. Ma vie fut comparable à celle de tous les écuyers du continent. Je suivais lord Bramon à la trace et exécutais le moindre de ses ordres, récurais ses armes et son armure, lui faisais le service à table, m’occupais de son cheval et le suivais dans ses déplacements, lui apportais ses messages ainsi que les mille et autres taches que les écuyers exécutent pour leurs chevaliers. A dire vrai, cette période formatrice de ma vie fut plutôt agréable. Je me levais tôt et travaillais dur, me faisais parfois réprimandé lorsque je le méritais mais en tout temps lord Frey s’est révélé être un maître exigeant mais juste. Et c’est de l’exigence que naît la valeur. Je vous épargne le couplet futile sur que cet apprentissage m’a appris comme valeurs, l’humilité et la patience, le respect et la tempérance.
Vous le connaissez déjà. Je fus entraîné par les maîtres d’armes des Jumeaux et ce sont eux qui firent de mes talents de duelliste prometteur ce qu’ils sont devenus aujourd’hui. Je sais ce que je leur dois et leur en remercie. Tout aussi implacables que l’avait été ser Victor les professeurs des Frey ne me firent aucun cadeau pour mon plus grand plaisir. Je ne pouvais plus jouer au cyvose avec lord Bracken aussi ai-je eu l’audace de proposer à mon chevalier de m’aider à me perfectionner à ce jeu emblématique. Sa technique était radicalement opposée à celle pater. Prudente, mesurée et défensive à l’image de sa forteresse. J’ai hésité entre dévoiler mes capacités à ce jeu ou jouer les débutants mais je n’ai pu résister. J’ai craint de me faire maltraiter suite à ma victoire. Mais, il n’en fut rien. Bramon Frey était un homme juste. Le lord me conseilla de m’opposer sur le plateau à sa fille aînée Myria qui était elle aussi une joueuse talentueuse. Myria.
En effet, la jeune fille était tout aussi douée que moi alors qu’elle était ma cadette de quelques années ce qui en soit blessa mon ego masculin mais me fit éprouver de la fascination pour ce petit brun de femme déjà ambitieuse, intelligente, rusée et d’une beauté majestueuse. Une beauté princière. Nous nous sommes rapidement liés d’amitié malgré la différence d’âge. Nous nous retrouvions dès que j’avais du temps libre pour discuter, jouer, se taquiner, faire des mauvais coups et savourer la perfection éphémère de l’insouciance de la jeunesse. Nous jouions le plus souvent à la reine et le chevalier et Myria prenait son rôle très à cœur tandis que je me posais en pourfendeur de dragon, elle se pavanait coiffée de sa couronne de fleurs sauvages et me commandait de ses inflexions pleines d’autorité. Avec l’âge, nous primes conscience de nos corps respectifs et ce qui ne pouvait qu’arriver arriva en présence d’un tel joyau. Je suis tombé amoureux de la promise du prince Joren Hoare à mon plus grand dam. Fini, les jeux innocents, les chatouilles lors des promenades ou les courses poursuites dans les couloirs innombrables de la forteresse. Adieu les caresses amicales. Nos rangs respectifs proscrivaient ces manifestations d’affection. Masquant mes sentiments sous un masque d’impassibilité, je restais le confident et meilleur ami alors que mon cœur battait pour elle.
Chapitre 5 : Et je m’enchaine à ton ombre malgré cette souffrance.
Je venais d’avoir dix-sept ans lorsque l’occasion de briller se présenta sur un plateau d’argent. Lord Bramon souhaitait m’adouber, arguant que j’avais plus que fait mes preuves mais pour ma part je désirais gagner mon adoubement au cours d’un fait d’arme. Cela serait plus chevaleresque et puis obtenir quelque chose sans faire ses preuves me gênait. Le Conflans est une terre fertile et riche. Les brigands n’y sont pourtant pas si nombreux du moins beaucoup moins nombreux que ce qu’ils pourraient être en raison de la justice expéditive et très sévère du roi Harren. Oh nul bienveillance là-dedans simplement de l’intelligence supérieure. La violence brutale a tendance à dissuader et le message passe également auprès des vassaux à la loyauté plus ténue. Sans compter qu’une ferme pillée ou un bourg ravagé ne rapportent rien à la couronne. Mais, il y a bien des hommes plus téméraires que le commun des mortels.
Des épines dans le pied d’un puissant voisin, les clans des montagnes auxquels les Valois mènent la vie dure n’hésitaient pas à descendre des montagnes pour aller s’enrichir dans les plaines voisines. Ce jour de la troisième lune du début d’année, des patrouilleurs fer nés de l’armée permanente vinrent signaler à lord Bramon la présence d’une large bande de pillards des montagnes dans les environs. Le seigneur des Jumeaux prenant la menace au sérieux fit rassembler trois centaines d’hommes pour soutenir les deux cents fer-nés présents dans les environs. Je me tenais à l’avant-garde aux cotés de lord Frey lorsque nous sommes arrivés sur les arrières des montagnards qui devaient être deux cents. Ce fut un bain de sang et les montagnards prouvèrent que leur réputation n’était pas usurpée mais pris par surprise par une troupe plus nombreuse comprenant de la cavalerie lourde l’affaire fut rapidement expédiée. Du haut d’Ombre mon destrier j’ai fauché quatre pillards. Une heure plus tard, j’étais adoubé par Bramon Frey au milieu du champ de mort. Au retour à la forteresse de mon ancien mentor, je passais une nuit de veille dans le septuaire après avoir été chaudement félicité par le clan Frey.
Cet accomplissement était autant gratifiant que douloureux. Gratifiant parce que j’avais mérité mon rang de chevalier mais douloureux parce que j’allais retourner chez moi à Haye Pierre et que je ne reverrais plus Myria autant qu’avant. Notre amitié allait s’étioler et mon amour devenir cendre. Ce fut une nuit bien éprouvante mais pas pour les motifs que l’on aurait pu imaginer. J’allais quitter Myria d’une part et ses fiançailles approchaient rapidement d’autre part telles un double enveloppement ennemi. La solution détestable mais m’apparaissant comme un moindre mal apparut rapidement. L’oncle de la future princesse et accessoirement capitaine de sa garde princière précocement constituée me présenta une alternative. Intégrer la garde de mon amie d’enfance afin de la protéger de n’importe quelle menace. Une offre prestigieuse amenée en raison de mes capacités pour un poste prestigieux que je n’ai pas su refuser. J’ai donc intégré la garde de Myria Frey qui deviendrait Myria Hoare pendant que je brûlais d’amour pour elle.
Chapitre 6 : Adriel Bracken le belliqueux.
Le jour des fiançailles de Myria avec Joren Hoare, j’ai noyé ma peine dans l’alcool corsé venant des iles de fer et me suis envoyé deux garces tout sauf farouches. Mais, ni la beuverie exagérée ni la partie de jambes en l’air ne m’ont permis d’encaisser plus facilement le destin si glorieux de la jeune femme désirable qu’elle était devenue. Je me suis bel et bien rendu à la cérémonie officielle des fiançailles et personne n’a fait attention à mon état déplorable tant tous les yeux étaient tournés vers le prince et la princesse qui elle n’avait d’yeux que pour son foutu fer né. Seul l’oncle de Myria remarqua mon allure tranchant naturellement avec un évènement si distingué. Je quittais les lieux avant la fin avant de vomir devant un tel tableau de perfection. Suivi par l’oncle de la princesse qui à mon plus grand étonnement ne me fustigea pas pour mon comportement preuve qu’il était au courant de mes sentiments pour Myria. Je ne les cachais pas assez bien ? Non, le chevalier Frey était simplement un excellent observateur. Il me donna congé pour quelques jours. Jours que j’ai passé à galoper, me perdre dans des filles de joie, boire et me battre contre des fer-nés notamment dans des combats amicaux d’une brutalité bien réelle. Je réintégrais pourtant la garde comme convenu à l’image d’un lévrier fidèle.
Mon amour propre broyé sous les sabots de mon destrier je m’accrochais pourtant à la présence de mon amie sans savoir si j’étais masochiste ou simplement animé par l’espoir fou qu’elle finirait par cesser d’aimer Joren Hoare. Notre amitié survécut pourtant bel et bien à cette situation unilatéralement cancéreuse. Un an plus tard, j’épousais lady Leane Whent. En tant qu’héritier de la maison Bracken ma présence dans la garde ne pouvait qu’ètre temporaire et il n’appartenait qu’à moi d’en décider la durée. Je n’avais vu ma promise qu’à une seule reprise et m’étais montré exécrable mais le mariage avait été arrangé. Leane ne méritait pas cela. Elle méritait mieux qu’un pauvre bougre éperdu d’amour pour une amie d’enfance qu’il ne pourrait jamais avoir. Mais, égoïste je ne pensais pas à sa situation tout aussi détestable que la mienne vis-à-vis de Myria. Leane Whent était pourtant une jeune femme d’une grande beauté, atypique en tout point. Joli minois au caractère bien trempé, elle savait tirer à l’arc et galopait seule à cheval et mieux que certains hommes. Elle avait ses opinions et n’était pas une petite chose soumise et fragile comme l’on attendait des femmes du royaume qu’elles le soient. Leane était passionnante, parfaite et désirable mais j’étais trop borné pour le voir. Je prononçais mes vœux sans chaleur et sans conviction pour la plus grande tristesse de Leane qui se montra aussi forte qu’un roc et fit de même. Consommant le mariage sans aucune tendresse ni aucune douceur je laissais mon épouse à Haye Pierre auprès de ma famille.
S’occuper de notre fille aînée serait pour elle un réconfort au cours des années à venir. Deux jours après mon mariage j’étais de nouveau en poste auprès de la princesse au plus grand étonnement de mes camarades et à la plus grande consternation de l’oncle de Myria. Au cours de mon service de garde princier, j’ai décapité un homme qui avait eu le malheur de bousculer la princesse du sel et du roc j’ai pris l’habitude de me battre avec des fers nés. C’est d’ailleurs au cours d’un combat amical que j’ai fait la rencontre du futur lord de Salfalaise. Je ne suis retourné voir mon épouse qu’une seule fois pour l’accouchement de notre premier enfant Cassandra Bracken ma petite perle. Nos retrouvailles furent placides et expéditives. La souffrance dans le regard de Leane me faisait plus mal que je ne voulais bien l’avouer mais j’étais drogué au poison le plus douloureux qui soit. Juste après le baptême de Cassie, je repartais. Le déclic vint lors du mariage de Myria au cours de ma troisième année dans la garde. J’étais aller accomplir mon devoir conjugal un peu avant. C’est à ce moment que j’ai compris, que j’ai accepté. Que mes sentiments ont commencés à s’estomper.
Chapitre 7 : Cesser de courir derrière une chimère pour commencer à vivre.
Leane était de nouveau enceinte et je commençais à envisager sérieusement de mettre un terme à mon service dans la garde princière. Cette fois, je demandais congé à mon capitaine plusieurs semaines avant l’accouchement et rentrais à Haye Pierre au grand galop. Cela faisait des mois et des mois que je n’avais pas revu ma mère qui avait autant vieilli que Brayan. Cassandra et Erwann avaient bien poussés. Mon demi-frère allait sur ses huit ans et servait de page à notre père. Il deviendrait mon écuyer par la suite tandis que ma fille venait d’avoir trois ans. Cette fois, je me montrais aimant, doux et affectueux avec mon épouse qui en fut littéralement choquée. Je faisais finalement connaissance avec mon épouse plusieurs années après notre mariage et ce que je découvrais d’elle me plaisait énormément. Leane était là pour moi tandis que Myria ne le serait jamais. Soudain, je fus dévoré par une vague écrasante de culpabilité. Lady Bracken avait encaissé mon comportement détestable en silence, la tête haute avec dignité et fierté sans jamais montrer aux miens à quel point mon indifférence complète la blessait. La mère de mes enfants était forte terriblement forte et mon amour pour elle n’en fut que décuplé comme le flot libéré par la destruction d’un barrage. De salopard égoïste éperdu d’amour pour une femme inaccessible j’étais devenu un époux taquin, attentionné et follement épris de sa compagne. Le soulagement et la joie dans les yeux de Leane me prouvèrent qu’elle était la bonne. Et que dans tout ce malheur, j’avais eu la chance de tomber sur une femme formidable. Je ne quittais pas mon épouse à un seul instant comme si je voulais me faire pardonner trois années de mépris en quelques semaines. Lors de la naissance de mon héritier Cleitos, je me tenais au côté de Leane et l’encourageais tout en restant fermement en contact avec elle nos mains entrelacées.
En la voyant souffrir pour donner la vie à notre fils, j’ai compris que je ne la méritais probablement pas et tandis qu’elle se montrait brave comme toujours je sus que mes sentiments pour Myria Hoare avaient été un poison aussi vain que cruel. Quelques jours après la venue au monde de Cleitos mon épouse m’offrait un plateau de Cyvose qu’elle avait fait fabriquée sur mesure par un artisan local. Elle avait peint elle-même les pièces et mon cœur manqua d’éclater lorsque je me rendis compte que le roi avait mon visage. Partagé entre l’envie de lui faire un troisième enfant, d’éclater de rire devant sa malice ou de pleurer comme je n’avais jamais pleuré de toute mon existence je la remerciais tendrement ému jusqu’au plus profond de mon cœur. Mère était également enceinte ce qui me donna une excuse pour rester un plus longtemps à Haye Pierre. J’allais avoir une petite sœur à mon âge. Brayan était encore un étalon ce qui nous fit grandement marrer ser Jonos et moi. J’allais passer encore deux années au sein de la garde la princesse mais cette fois je quittais Haye Pierre à contre cœur et triste de le faire, la reine du cyvose une pièce n’existant pas mais que j’avais taillé et peint moi-même avant mon départ et qui se trouvait contre mon cœur dans une poche intérieure. Mon amitié avec la princesse n’allait qu’ètre renforcée par cette renaissance personnelle.
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Sujet: Re: Adriel Bracken - Loyalty in my veins or poison in my heart Mar 17 Oct - 20:10
A warrior’s song is a lonely tune Full of fire and gone too soon Warriors sing of fallen friends Lost battles and bloody ends…
Chapitre 8 : L’expansion d’un royaume bâti sur la conquête est un principe naturel.
Le roi Harren venait de convoquer le ban en ce début d’année -11 et les troupes du royaume seraient menées par le prince Joren. Nous allions conquérir des terres appartenant à l’Orage le long de la Nera tandis que les fer-nés de la flotte de fer iraient garnir les coffres du royaume en agressant le commerce Bieffois et leurs côtes délectables. Je me préparais donc à partir en guerre en compagnie de père et d’Erwann alors âgé de 14 ans, mon écuyer. Helya ma petite sœur allait sur ses trois ans tandis que Cassandra venait d’avoir six ans et Cleitos cinq ans. Quant à Kelyce la petite dernière elle s’approchait de sa deuxième année dans ce monde. Je n’avais que peu revu Myria depuis ma sortie de la garde princière mais nous nous écrivions énormément et la princesse savait qu’elle pouvait compter sur ma profonde et sincère amitié en toute chose. Quant à Joren, ne ressentant désormais plus une once de jalousie ou de ressentiment envers lui je m’étais surpris à l’apprécier et à le respecter énormément pour ses qualités de prince ainsi que son caractère. C’était la première fois que je partais en guerre depuis que j’étais chevalier car je n’avais pas pris part à la guerre contre les nordiens laissant à l’instar de nombreux seigneurs riverains du royaume l’honneur aux fers-nés d’aller crever dans la tourbe putride du Neck.
Non que combattre les loups ne me pose le moindre problème mais ce furent les seigneurs du nord du Conflans tels que les Frey qui pourvurent au contingent riverain de l’armée d’invasion du nord. Le regard du noir se portait à l’est après avoir constaté que la partie septentrionale du continent n’était pas le fruit mur qu’il espérait cueillir et il plaçait de grands espoirs en son fils et héritier. De fait, le roi ne quittait plus que rarement son trône pour se battre en personne depuis que ses enfants étaient adultes et en mesure de porter le glaive de son ambition lors de conquêtes expansionnistes. L’ost Bracken rejoignit celui du prince tout comme nombre de seigneurs du Conflans et le prince Hoare nous expliqua rapidement et brillement son plan d’ensemble concernant la stratégie à tenir. De fait, la guerre contre l’Orage fut brève et couronnée de succès. Le prince avait divisé son ost imposant en trois armées plus modestes dont la progression conjointe serait suffisamment rapprochée pour que l’une vienne en soutien à l’autre en cas de menace d’envergure. Et l’objectif n’était pas de conquérir toute la baie de la Nera mais seulement de rogner des terres au royaume de l’Orage. La guerre éclair était déjà à cette époque la tactique préférée du prince un gout que nous partagions assurément puisque mon épée était gravée de l’inscription frapper fort. Signe qu’à mes yeux les meilleures tactiques apprises au Cyvose était d’anéantir l’ennemi le plus durement et rapidement possible.
L’Orage devait mobiliser ses propres troupes bien plus au sud de la Nera puis remonter à vive allure vers le nord. Or, les forces de la Nera n’étaient pas suffisantes pour tenir tête à un ost du sel et du roc commandé avec talent, bien ravitaillé et suivant un plan parfaitement exécuté. Lorsque la puissante armée d’Argilac l’arrogant tout aussi arrogant qu’Arrac en son temps arriva dans la Nera les frontières avaient déjà été redessinées et avantageusement repoussées pour le royaume du sel et du roc. A mon retour à Haye Pierre, j’ai finalement commencé à apprendre les règles du Cyvose à Cleitos et sa sœur ainée ils avaient plus que l’âge qui était le mien lorsque Brayan m’y avait initié. J’avais bien tenté de faire de même avec Leane mais mon épouse bien que notablement cérébrale n’avait pas la patience pour un tel jeu. Non, mon épouse préférait les longues balades en forêt et le long des rivières de notre contrée pour des raisons n’ayant rien à voir avec la contemplation chaste du panorama bien au contraire. Ma mère est morte de maladie en l’an -5. Ce départ tragique a rendu Brayan encore plus renfermé et irascible qu’il ne l’était déjà.
Chapitre 9 : Longue vie à Harren Hoare le roi des rois.
C’est dix ans plus tard que l’achèvement du grand dessein de notre roi aura finalement eu lieu. En l’an -1 que le Hoare ne manqua pas de saisir la chance provoquée par l’affaiblissement du fier cerf couronné dans sa guerre meurtrière contre le faucon des montagnes de l’est. Tandis que le roi de l’Orage ruminait sa défaite en redescendant vers son propre royaume et que les Valois pleuraient la mort de leur roi et le sang de leur peuple, l’ost gigantesque du royaume du sel et du roc s’assemblait aux abords d’Harrenhal capitale titanesque à la hauteur des ambitions de son créateur enfin achevée après plusieurs décennies de construction acharnée ayant saigné le royaume. Une armée aussi vaste que la sombre forteresse dominant l’œil dieu de sa masse terrifiante. Aucune grâce ni beauté dans cet amas de grès et de pierre seulement la promesse matérialisée d’un destin sanglant pour un continent divisé. Je me trouvais bien évidemment au milieu de ce rassemblement de velléité guerrière à l’instar de tous les hommes de la maison Bracken. Ce serait le baptême du feu de mon fils ser Cleitos qui avait été fait chevalier par lord Whent l’année précédente.
Une fois les Orageois proches de la frontière entre le sud de la Nera et l’Orage l’immense ost du sautoir se mit en mouvement, n’attendant même pas que le cerf ait complètement quitté la baie pour avancer sur de sa puissance vers le fruit mur lui tendant les bras. Les seigneurs de la Nera dont la puissance n’était pas particulièrement éclatante en temps de paix n’aurait déjà pu imaginer vaincre Joren Hoare à la tête d’un tel Ost mais ces derniers avaient pris part à la guerre d’invasion Valoise menée par Argilac et y avaient donc été fort logiquement affaibli. Les forteresses tombèrent les unes après les autres, un certain nombre préférant se rendre devant l’inéluctable. Il faut dire que le message du prince était un peu plus clair : la reddition complète ou le massacre. Quant à ceux suffisamment fous pour résister leurs maigres forces furent écrasés sur le champ de bataille. Le Durrandon fit bien faire demi-tour à ses troupes mais préféra ne pas risquer de perdre son ost dans une confrontation perdue d’avance et se retira finalement dans son domaine sudien. La Nera était notre. L’Orage venait d’ètre amputé d’un tiers de son territoire ce qui était particulièrement savoureux puisque le vieux cerf était un conquérant renommé ayant passé sa vie à combattre tout azimut sur tous les fronts. Il s’était montré trop gourmand et en avait payé le prix fort. L’arrogant portait bien son surnom. Le royaume du sel et du roc devenait le troisième plus vaste territoire du continent et notre roi était au fait de sa puissance.
Il n’y avait donc qu’un Targaryen pour oser gâcher son triomphe. Un an plus tard, Aegon Targaryen descendant de l’antique empire Valyrien englouti par les caprices de la nature se proclamait roi des sept couronnes et le faisait savoir à tout Westeros. Je me souviens de la réaction de Brayan a cette missive. Il l’a lu d’une traite puis l’a chiffonné avant de la jeter aux flammes en soupirant. Il fallait en effet être soit terriblement stupide soit profondément naïf pour oser s’imaginer qu’un seul roi du continent accepterait de ployer le genou, qu’un seul seigneur se retournerait contre son suzerain, qu’un seul habitant éructerait ouvertement de joie à cette annonce. Encore plus dans le Conflans d’Harren le noir. Oh certes, ces minables Nerbosc et autres seigneurs déloyaux tels que les Tully pouvaient espérer mais la majorité du Conflans se riait de cet étranger qui ne tarderait surement pas à goûter à la réaction du noir à cette insulte à son hégémonie. Je n’ai pas participé à l’embuscade ayant eu raison des maitres des dragons mais comme bon nombre de nobles riverains, je me trouvais à Harrenhal lors de la triste fin du roi dragon qui n’aura régné que quelques mois. Et c’est à plein poumon que j’ai hurlé de concert avec l’assemblée. Longue vie au roi des rois Harren le noir seigneur et maître des sept couronnes.
Chapitre 10 : Chevauchée du prince noir ou le fléau de l’Orage.
La Nera s’était soulevée et le roi de l’Orage et la dernière Targaryen s’étaient portés au secours de nos bannerets belliqueux et insoumis. Nos seigneurs loyaux se rassemblaient à la frontière entre le Conflans et la baie en attendant que des renforts riverains et fers-nés ne viennent renforcer le rang des défenseurs. Je m’attendais légitimement à être appelé sous cette bannière afin de combattre la coalition Peyredrago-Orageoise qui tentait d’utiliser nos bannerets indociles pour nous arracher cette récente conquête mais le Noir avait d’autres plans ou du moins faisait-il suffisamment confiance à son héritier pour gérer le péril à sa manière soit de manière intrépide et surprenante. Aussi, après avoir embrassé mon épouse, mes filles et ma sœur cadette et avoir vu mon fils et héritier prendre le chemin de l’armée du sautoir qui tenterait d’annihiler la menace de la Nera et ses nouveaux alliés de fortune, opportunistes à n’en point douter ou du moins de la contenir je rejoignais l’ost du prince noir en compagnie de lord Bracken et de mon demi-frère et de nos hommes. Les adieux avec Leane avaient été aussi brefs qu’intenses comme à l’accoutumée mais cette fois je n’aurais su imaginer que je ne la reverrais pas à mon retour dans le Conflans en raison de circonstances particulièrement inattendues. Comme lors de ma première guerre dix ans plus tôt, je partais avec la petite pièce de bois calée contre mon cœur.
Elle me porterait chance comme toujours du moins j’aimais m’en persuader. Nous sommes descendus vers le sud en traversant le Bief qui trouvait un moyen de se venger indirectement de son belliqueux voisin tout en renflouant ses propres caisses de l’or Hoare. De Tumbelton le prince nous fit passer la frontière Orageoise et foncer droit sur Accalmie en pillant et dévastant tout sur notre passage. Le rythme de marche était extrêmement soutenu et éreintant pour toute l’armée sans distinction de rang social. Mais, la manœuvre était aussi risquée qu’audacieuse et nous ne pouvions nous permettre de trouver une armée préparée à notre arrivée sous les murs d’Accalmie. Aussi, nous chevauchions comme le vent violent d’une tempête implacable pour devancer l’ennemi. 15 000 riverains affamés de victoire et de sang menés par le sang du noir en personne. Si le cœur de l’Orage ne tremblait pas sous nos pas, il le ferait lorsque nous le lui arracherions. Le Conflans avait toujours détesté l’Orage depuis que le cerf nous avait conquis et cette revanche sur l’histoire était savourée à sa juste valeur. Sur notre route, une colonne descendant vers la capitale ennemie croisa nos éclaireurs et les ordres de Joren furent clairs. Anéantir ces renforts le plus rapidement possible. 15 000 hommes contre 1800, l’affaire semblait entendue.
L’avant-garde composée uniquement de lanciers et de tireurs fit son devoir vaillamment et repoussa la modeste cavalerie Durandon avec aisance. Les défenseurs repliés dans le village attenant à la plaine virent une masse armée déferler vers leurs repaires de fortune. Tandis que les phalanges se déploient, j’arrivais sur le champ de bataille derrière le prince à l’instar de près d’un millier de cavaliers lourds riverains. La trompette sonna, la charge s’ébranla et fut glorieuse mais les piques firent leurs œuvres et leurs porteurs tinrent bon. Une trompette ennemie résonne longuement et annonce l’arrivée de renforts d’Accalmie. La charge Orageoise mord profondément dans notre flanc droit mais la masse et les tireurs ne tardent pas à punir cette folle témérité. Rappelez-vous les deux types d’audace. Pour ma part, je combattais la phalange en compagnie du prince. Seul véritable défi à relever en ce jour. Le prince n’épargne pas les siens et nous fait nous reformer pour achever l’objectif initial. Objectif atteint lorsque la colonne est détruite. Le village sera rasé par le prince en personne se laissant aller à la fureur suivi de ses fers-nés. La boucherie fut complète. Deux mille braves conscrits tombèrent de notre côté rendant la victoire un brin amère. Mais, le message envoyé était clair. L’Orage saignerait, brulerait, pleurerait et agoniserait à moins de se soumettre. Nous n’avons pas pris le temps de nous reposer et dès le lendemain de la bataille nous étions en train de mettre le siège devant Accalmie. La réponse à notre héraut est explicite. L’Orage préfère être détruit plutôt que la soumission…Qu’il en soit ainsi.
Chapitre 11 : Le belliqueux sait se montrer rusé lorsque la situation l’exige.
Joren ne s’attarda nullement dans les environs de la capitale ennemie et remonta vers le nord avec le gros de nos troupes dès qu’il eut vent de la descente précipité du roi de l’Orage. Mon père le suivit tandis que le prince noir me confiait le commandement du siège. J’y vis assurément l’occasion de m’illustrer et de gagner mes galons d’officier. Deux semaines plus tard, une fois ma vision de la double enceinte de fortification visant à étouffer les défenseurs et les empêcher de parvenir à recevoir des renforts ou à tenter de briser le siège dans y laisser un tribut très élevé, je reçus une missive de mon père alors que je laissais mes hommes piller et dévaster sous la direction de mon demi-frère Erwann Rivers. Cette missive m’apprenait la victoire du royaume et la mort du roi de l’Orage. La jubilation fut totale dans mes rangs et je la partageais aisément. Je ne pouvais pas savoir que la princesse avait reçu des renforts dorniens par la mer. Sur de mon dispositif tactique, je laissais mes hommes se moquer des défenseurs comme bon leur semblaient en espérant que cela aurait un effet sur le moral de cette enclave de résistance coupée du monde extérieur par mon blocus.
Je ne me trouvais pour ma part nullement dans l’enceinte du siège ou je n’avais laissé qu’un demi-millier d’hommes pour tenir les fortifications tandis que je m’étais retiré dans un village à une heure d’Accalmie le jour du départ de Joren. L’impétueuse princesse avait déjà prouvée qu’elle ne faisait pas la distinction entre les deux audaces. Distinction que j’avais appris durement il y a bien longtemps de cela. Lorsqu’elle perdrait patience, j’écraserais ses forces. Voilà qui ne ferait que grandir le prestige de la maison Bracken et apporterait une victoire complète au sautoir. Si, je pouvais ôter le chef à la fille après la mort du père cela serait encore meilleur. Le moral de mes hommes est excellent et nous attendons avec impatience la sortie désespérée des défenseurs. Malheureusement pour moi même les meilleurs plans ont une faille. Et j’allais l’apprendre à mes dépens cette nuit-là. Réveillé brutalement par Erwann qui m’apprenait que des bruits de combats et des cors d’appel à l’aide résonnaient longuement dans l’air nocturne de cette nuit sans étoile. Je me félicitais d’avoir ordonné un système de rotation d’un tiers de mes hommes prêts et en armures qui changeait chaque soir. Cinq cents de mes hommes étaient prêts à partir à l’assaut malheureusement je n’étais pas de ceux-là et je faisais sonner le branle-bas de combat par mes trompettes tandis que mon valet d’arme m’harnachait de pied en cap. Perdant patience, je beuglais à en perdre la voix en me maudissant de ne pas avoir anticipé une action telle que celle-ci.
Ordres repris à la volée par mes sergents qui secouaient rudement toute la troupe. Une fois équipé, j’enfourchais ma monture et sonnais le départ quand bien même tous les hommes n’étaient pas entièrement et correctement équipés. Si les fortifications tombaient, tout était perdu. Je devrais retraiter et attendre Joren. Hors de question de subir une telle humiliation ! Je fais sonner la charge une fois en vue d’Accalmie sans me soucier de l’état hétéroclite de mes troupes d’élite. La cavalerie distance rapidement l’infanterie qui peine à se former dans l’obscurité la plus complète. Priant pour que les chevaux ne trébuchent pas sur des aspérités du terrain je souris en entendant les acclamations des riverains qui avaient tenus bon en nous attendant. Je vous félicite mes braves. Vous aviez tenu ! Que la boucherie commence. Galopant ventre à terre, je mène la pointe de l’attaque qui dévaste le camp allié, piétine chaque homme sur son passage et perce la masse de fuyards. Mes chevaliers ravagent les rangs ennemis pauvrement équipés. Je fauche pour ma part nombre d’Orageois avant de me heurter aux mercenaires expérimentés qui ploient durement mais profitent de notre immobilité pour nous causer de lourdes pertes. Je reçois un coup de lance qui trouve la faille de mon épaulière et mord durement dans ma chair. Je vacille sur mon destrier et un autre coup de lance vient s’enfoncer dans mon dos. Je ne dois la vie qu’à l’intervention sauvage de mon frère qui décapitera trois lanciers coup sur coup.
La bataille est rude du fait des conditions mais nous prélevons un lourd tribut à l’ennemi néanmoins dès que le bruit d’une cavalcade ennemie se fait entendre, je fais sonner la retraite générale et tourne les talons à bride abattue mon épée rougeoyante du sang de l’Orage. Je peste et maudis l’ennemi dans ma fuite. Durement blessé, je dois me coucher contre Attaleus pour ne pas chuter. Je lutterais âprement pour ne pas m’évanouir dans les heures à venir et ne pouvais que ruminer ma défaite dans ma barbe alors que mes troupes se repliaient à marche forcée dans le plus grand désordre.
Chapitre 12 : L’attentisme Bieffois m’horripilait autant que de savoir que l’ennemi progressait vers nos frontières plus au nord.
Après avoir rejoint l’ost de Joren, je fus félicité par le prince à mon plus grand étonnement car je me serais plus attendu à me voir fustiger pour cette défaite. Le sourire du prince qui me fit l’honneur de venir s’enquérir de mon état à mon chevet fut certainement ce qui me poussa à me montrer si audacieux et à lui demander s’il m’avait confié le commandement du siège en espérant m’y voir tomber. Interloqué, il me somma de m’expliquer et je lui évoquais ma relation privilégiée avec son épouse la princesse Myria. Notre amitié ancienne et profonde et je lui confiais que mes soupçons naissaient dans l’agacement qu’il avait montré lors de mes retrouvailles avec la princesse du sel et du roc à Harrenhal juste avant notre descente vers l’Orage. Joren Hoare, mon prince désormais affublé du titre de boucher de l’Orage éclata de rire ce qui fut quelque peu vexant. Vexant qu’il n’imagine pas Myria capable de le tromper avec moi. Douloureusement vexant mais soulageant. Mu par une insouciance inhabituelle je lui avouais avoir aimé sa femme autrefois mais ne le lui avoir jamais avoué. Cette fois ses traits se tendirent mais il apprécia ma franchise et plaisanta en disant que s’il s’était passé quelque chose il aurait été triste de décapiter un chevalier aussi compétent que moi et que puisqu’une bonne partie du Conflans rêvait surement de coucher avec son épouse, il ne m’en tiendrait nullement rigueur. Libéré d’un poids énorme de mon passé, ma loyauté pour le prince était désormais acquise et complète. Je pouvais le suivre jusque dans les sept enfers s’il me le demandait. Une fois rétabli, je pus découvrir le Bief qui s’avéra plaisant mais ne possédait pas le charme rugueux de ma contrée natale.
Les hommes se reposaient mais s’ennuyaient. Père se trouvait dans l’entourage immédiat du prince qui négociait avec le roi Gardener sur les modalités de la campagne commune contre l’Orage. La princesse Eren allait se marier avec le prince Kevan Gardener du moins avant que ce dernier ne rejoigne l’ennemi. Je m’ennuyais, me languissais de Leane, lisais les nouvelles des miens avec dévouement, déclenchais des rixes avec les Bieffois pour voir ce qu’ils valaient comme je le faisais avec les fers-nés depuis de nombreuses années. Les combats faisaient rage aux frontières du royaume pendant qu’ici le Bief tergiversait ! Quelques fers-nées me défoulèrent intimement car je les préférais largement aux petites donzelles du sud mais mon humeur était exécrable. Mon fils s’illustrerait à Paege ou il vaincrait ser Rey en duel mais la porte du Conflans enfoncée c’était tout le royaume qui était en danger.
Grace aux sept, Cleitos survécut à Paege mais je m’inquiétais dès lors pour le clan Bracken. Je laissais néanmoins à Brayan le choix de leur position. Haye Pierre était à l’ouest loin de la Nera. Les coalisés ne la prendrait pas avant de longs mois ce qui nous laissait le temps de remonter pour les vaincre si Harren lui-même ne le faisait pas avant nous. Finalement, l’armée Bieffo-riveraine se mit en mouvement après un délai bien trop long à mes yeux et ceux du prince du sel et du roc. Une autre désertion prouverait que les Bieffois étaient décidément des alliés de piètre qualité le commandant de l’avant-garde lui-même un Redwyne passerait à l’ennemi. Enfin, cela ne nous empêcha pas de rouler sur l’arrière garde Orageoise à Tiniviel. J’ai chargé au côté de lord Salfalaise, de mon père et de mon frère et de la capitaine Greyvjoy de la garde princière derrière Joren ce jour-là. Revanchard de ma propre défaite sur ces terres ennemies, la haine brûlait en moi comme un carburant et je n’ai pas compté le nombre de fauchés. Oksana Greeyvjoy fut durement blessée dans la bataille. Elle n’eut que peu de temps pour se rétablir et nous la laissions dans le nord du Bief tandis que l’ost riverain remontait à vive allure vers le Conflans mis à nu. Les Bieffois devaient se battre sans nous.
Chapitre 13 : Un rêve de grandeur à la hauteur de l’homme qui s’achèverait dans l’horreur.
Nous remontions vers le Conflans à marche forcée comme nous l’avions quitté des mois plus tôt. Les nouvelles étaient très mauvaises et le moral bas. Nos foyers étaient menacés par ce foutu empire. Tout ce que nous avions accompli dans l’Orage n’avait donc servi à rien. Abattre un roi, ravager son royaume, mettre à genou son peuple. Une gloire bien amère que celle-ci. Je m’inquiétais pour les miens à l’instar de père et d’Erwann bien que le premier n’en montrait rien comme toujours et que le second se voulait confiant dans les murs de Harrenhal que notre famille avait eu le bon sens de rejoindre dès que la situation était devenue critique. Nous nous rejoignons néanmoins sur notre mépris des Tully, de ces pathétiques traîtres et ces minables de Nerbosc. Mon beau père lord Whent revenait de la Nera avec ses troupes. Il frôlerait la mort sur le chemin mais survivrait les dieux en soient remerciés. Mon grand-père maternel le vieux lord Harlton et mes oncles combattaient sous la bannière que rassemblait le noir en personne. Tout se déroulait pour le mieux dans le meilleur des mondes lorsque le prince fit part à ses généraux Salfalaise et Bracken de sa vision de l’avenir du Conflans.
Faire sécession et se proclamer roi du trident et des mers du crépuscule voilà ce qu’il proposait. Ma première réaction fut semblable à celle de mon père. Inconcevable, impensable, inacceptable et impossible. Le Conflans n’était déjà que trop divisé et démuni face à un adversaire suffisamment malin pour temporiser afin de retourner certains compatriotes contre nous. Je ne voyais ni l’intérêt ni pour lui ni pour le Conflans mais après d’âpres négociations et discussions Joren convainquit ses généraux de le suivre et c’est ainsi que je le fus aussi. Le prince m’accorda l’honneur de m’expliquer seul à seul son idée, sa vision, ses motivations profondes et ce fut cette franchise faisant écho à celle qui fut la mienne dans le Bief qui me poussa à suivre mon père et donc à le suivre lui. Il me convainquit qu’Harren n’était pas en mesure de faire le moindre mal aux Bracken réfugiés dans sa forteresse avec la moitié de ses bannerets riverains passés à l’ennemi. S’ils punissaient les derniers loyaux à sa famille ils prenaient le risque inconsidéré de voir ces derniers choisir l’empire en représailles.
Malgré mon inquiétude, je partageais la vision du prince sous les ordres duquel j’avais toujours servi depuis ma première campagne. Seulement, j’étais douloureusement conscient que le noir ne nous laisserait pas le déposséder si facilement et que l’avenir serait très compliqué désormais. Ce fut la première semaine du dernier mois de l’année 0, première année de l’ère des luttes que le prince officialisa devant une foule compacte sur le sommet de la colline ses envies d’un autre futur pour son royaume. Un futur plus éclatant que le joug du noir, un futur plus éclatant que la tutelle des étrangers. Un futur digne de nous. Lorsque les derniers mots du boucher résonnent dans l’atmosphère tendue, Lyle Salfalaise est le premier à s’avancer mais Brayan ne le fait pas, partagé, rétif, aspirant à cet avenir doré pour son royaume mais incapable de se défaire de l’inquiétude de la réaction du père. Je m’avance à mon tour pour marquer mon soutien. Le noir ne resta pas inactif et tenta de retourner les seigneurs suivant son fils. Il rappela notamment à mon père les victoires obtenus sous son commandement, lui promit de doubler la taille de notre domaine et d’y ajouter Corneilla et ne fit pas l’erreur de menacer notre famille réfugiée à Harrenhal ce qui aurait fait buter le fier lord qu’était mon père. Brayan restait fidèle au noir tandis que je rejoignais entièrement Joren. La maison de l’étalon cabré connaissait désormais la même division que le royaume. L’immobilisme et l’indécision régnait à travers le Conflans. Quelques jours plus tard, Joren vit le soutien de la flotte de fer lui échapper et décida de tenter le tout pour le tout et d’assassiner son père mais le noir était le maître là ou son fils n’était que le disciple et ce fut un échec retentissant. Le noir lança un ultimatum à l’armée de Joren et les fers-nés choisirent en masse le père plutôt que le fils. Dégoûté par leur attitude, je laissais les échauffourées entre riverains et insulaires empirer jusqu’à ce que le prince nous fasse signe de les laisser partir.
Ce furent les riverains qui restèrent en masse à l’instar de mon père et ce à mon plus grand étonnement moi qui m’attendais à ce qu’il rejoigne le noir. Mais celui n’avait pas voulu abandonner ses fils et avait décidé de donner sa chance au fils. Seul lord Salfalaise et ses hommes étaient restés dans le camp du prince. Le message laissé à notre intention était un peu plus clair et malgré ma loyauté complète à Joren, je m’inquiétais pour Leane, Helya et mes enfants. A l’instar du reste des officiers du prince, je refusais de me frotter à Harren par patriotisme déjà et par peur ensuite. Le souvenir du gamin que j’avais été terrifié lors de sa première rencontre avec le roi des rois flottant dangereusement près de la surface. Et je l’étais à raison car rien ne pouvait me préparer à ce qui allait se dérouler une semaine plus tard. La garde de Myria Hoare s’était présentée au camp comme une fleur avec l’ancienne capitaine de la garde du prince. Nous ne nous étions pas méfiés. Comment aurions-nous pu imaginer que l’épouse trahirait son époux pour son beau-père au lieu de le suivre lui celui qui m’avait empêché de l’avoir pour moi ? J’aurais dû anticiper ce mouvement. J’aurais dû ne pas oublier de quoi était capable Myria. Je l’avais affronté au cyvose à d’innombrables reprises. Je savais qu’elle était capable de tout. En entendant les cris et les bruits de combats j’avais compris et pesté. Dégainant mon épée imité par mon frère, je repoussais lord Bracken qui tentait de me dissuader d’intervenir et menais des hommes de ma maison vers la tente du prince. Lorsque, je suis arrivé sur les lieux Joren était prisonnier des gardes de Myria Hoare, la princesse que j’avais aimé autrefois et qui venait de trahir son époux. Un regard haineux et chargé de mépris fut la seule chose que j’offris à mes anciens frères d’armes. Comprenant bien vite qu’il ne servirait à rien de tenter quoi que ce soit, je rengainais dépité d’avoir pu aimer la princesse. La fuite de Joren acheva de briser mes illusions et je n’assistais pas à son exécution bien que j’estimais qu’il le méritait en préférant nous abandonner nous qui l’avions suivi à notre sort. Lord Bracken accepta la proposition de la princesse du sel et du roc. Pour ma part, mon regard sur mon amie de longue date avait changé mais je ressentais toujours de l’affection pour elle et après l’avoir détesté pour ses choix, j’en suis venu à avoir de la peine pour elle.
Chapitre 14 : Lorsque vous pensez que le pire est arrivé. Pensez pire.
Le plan du noir et de sa bru était en marche et nous étions en train de remonter le Conflans afin de prendre en tenaille les forces impériales. Père dirigeait l’armée de la princesse de concert avec lord Salfalaise. L’ambiance était morose et l’humeur mauvaise. Tous les hommes dans cette armée avaient préféré suivre le prince plutôt que le noir et tous savaient que seuls leur sang éclaboussant la plaine pourrait les faire se racheter aux yeux du terrible souverain du sel et du roc. Mon propre moral était bas. Leane me manquait. Mes enfants me manquaient. Haye Pierre me manquait et était désormais occupée par l’ennemi de mon royaume. La situation n’aurait pu être plus désastreuse. Pourtant malgré tous ces déboires, je n’imaginerais jamais tourner casaque comme ces foutus Tully. L’union du Conflans et des îles de fer avait fait du royaume une puissance parmi les puissances. L’empire voulait en faire un pathétique vassal aisé à contrôler et à soumettre. Jamais ! Plutôt mourir sur le champ de bataille que de voir cela se produire.
La colonne était silencieuse lorsque nous apparut bien trop tard que les loups nous avaient pris de court et que l’empire nous encerclait. Nous étions pris au piège comme des rats ! La fin était proche. Aucune armée ne pouvait espérer se déployer correctement sous le feu de l’ennemi et une menace aussi pesante sur ses deux flancs. Père eut beau beuglé des ordres à tout va, les mouvements étaient lents, les cœurs terrifiés. Les regards qu’échangèrent Myria et Lyle témoignaient d’une connivence qui me déplut non pas pour leur complicité qui ne me faisait ni chaud ni froid mais pour le message qu’ils semblaient se transmettre. Fuir et abandonner l’armée à son sort. N’était-ce pas exactement le motif pour lequel elle avait fait assassiner Joren ? Je m’approchais de père avec Erwann tandis que ce dernier s’apprêtait à charger. Mais ce dernier nous ordonna de rester avec la princesse pour la défendre. Refusant et décidant de lui tenir tête, les mots s’envenimèrent rapidement mais il me convainquit en affirmant qu’il préférait qu’il soit le seul Bracken à tomber en ce jour. Il utilisa la corde sensible en évoquant Leane, Cleitos et le reste de la famille. Faisant volte-face pour rejoindre Myria et Ser Locke avec Erwann je pestais et maudissais intérieurement l’empire tout en beuglant les ordres de lord Bracken aux différentes divisions sur mon passage. Impuissant après m’ètre placé devant Myria, je regardais mon père et nos 4000 cavaliers charger en vain l’ennemi dans une bataille perdue d’avance. Les combats furent meurtriers et le cours de la bataille jamais de notre faveur. Cette boucherie fut abominable.
Lord Salfalaise était réduit à subir les charges de la cavalerie lourde ennemie et à mourir bravement. La bannière Bracken finit par tomber et Brayan fut capturé. Ser Locke fit évacuer la princesse tandis que je la suivais en compagnie de mon frère et de la garde princière. Heureusement pour les survivants de ce désastre le noir se montra à la hauteur de sa réputation et l’armée du sautoir détourna l’attention des impériaux le temps que les survivants retraitent comme ils le pouvaient. L’avant-garde du sel et du roc fixa la cavalerie ennemie puis la bataille s’acheva. Le soir même, je me portais au chevet de Lord Salfalaise gravement blessé pour m’enquérir de son état. L’enjoignant de ne pas mourir car cela rendrait l’avenir vraiment trop détestable avec mon père capturé, ma famille loin de moi si mon meilleur rival fer-né lors des rixes amicales, des concours de beuverie, des défis du nombre d’ennemis abattus et de piques amicales venait à tomber aussi bêtement. Ce moment amical avec l’ancien général de Joren qui avait tout comme moi cru à l’avenir rêvé du boucher et la renaissance de notre royaume me fit du bien. Je le taquinais sur le fait qu’il s’était fait passer dessus par des nordiens en rut mais ma sollicitude était sincère.
Le lendemain, je combattrais pour redorer le blason des Bracken aux yeux du noir en espérant qu’il ne me fasse pas exécuter si par miracle je survivais à la bataille. Lors de la deuxième bataille de Buron, je fis partie des troupes sous les ordres de lord Mouton envoyés pour reprendre le bourg attenant. La progression fut difficile et les tireurs du dragon firent des ravages dans nos rangs mais une fois que le bourg fut atteint et les bâtisses commencèrent à flamber sous les tirs enflammés de nos propres tireurs. Des carreaux d’arbalète ricochèrent sur mon armure lorsque l’ennemi reconnut mon rang de par mon casque à cimier en forme d’étalon cabré. Encombrant comme protection, encombrant. Mais, une fois les portes enfoncés, les barricades dévastés nous nous déversons dans les ruelles étroites et envahissons les positions ennemies. Je fends, transperce, tranche, ampute et massacre mécaniquement. Père a été capturé par l’ennemi. Vous allez le payer peyredragoniens, traîtres de la Nera. A mes côtés Erwann se fraie un chemin à coups de marteau de guerre tandis que je m’avance imprudemment dans la mêlée, distançant les fantassins lourds de mon détachement. Mon armure est couverte de sang lorsque la bataille se termine. La victoire était notre et j’échange un regard avec mon demi-frère. Le lendemain nous assistions à l’évasion de l’empereur et du Baratheon aussi dépités que notre roi.
Épilogue : Le rêve fou d’un prince naïf au gout de cendre.
Buron avait été la pire bataille de ma longue existence. Et les sept savaient que je n’avais fait que guerroyer depuis mes jeunes années. Guerroyer contre le Val, contre l’Orage, contre la Nera, contre le Nord. Guerroyer contre le monde entier. Bordel ! Comment avais-je été récompensé pour tous mes efforts, pour tout mon dévouement envers ce royaume. Envers ce fer né et sa famille d’envahisseur ! Par une charge suicidaire au cours d’une bataille perdue d’avance. J’avais vu mes hommes se faire décimer sans pouvoir rien y faire, ayant trop à faire de mon propre coté pour tenter de réorganiser l’armée. Je savais pertinemment ce qui risquait de se produire lorsque j’avais pris la décision de dégager l’ennemi sur notre centre afin de permettre le déploiement de l’ost de feu Joren Hoare. Mais maintenant alors que j’avais une fois de plus fait mon devoir le gout amer dans ma bouche était naturel. Mais, malgré tout mon ressentiment envers les Hoare je savais parfaitement que je ne rejoindrais pas les traitres de Tully et leurs pathétiques soutiens. Le noir avait bien des défauts et n’était pas économe du sang de son peuple mais c’était un grand roi qui avait apporté la paix intérieure à notre royaume tout en multipliant la superficie de notre territoire. Un bâtisseur visionnaire qui contrairement à Joren avait une vue d’ensemble de Westeros et souhaitait à sa manière unir les différents royaumes sous son joug. Offrant par la même une unité inespérée. Ce que promettait l’empire mais j’avais toujours détesté les hypocrites et je haïssais les nordiens, les Peyredragonniens, les Orageois et les traitres. Harren pouvait dormir tranquille quant à ma loyauté. Je mourrais s’il le fallait mais je mourrais fidèle. Le seul point positif était que mon héritier et son demi-frère était en vie et s’étaient probablement rachetés aux yeux du noir à l’heure qu’il était et que l’on me trainait pieds et poings liés vers Vivesaigue. Mes fils je ne vous l’ai certainement pas assez dit mais je vous aime mes braves et je suis fier de vous.
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Sujet: Re: Adriel Bracken - Loyalty in my veins or poison in my heart Mar 17 Oct - 20:14
Re bienvenue
Fire, Blood & Winter | House Braenaryon Let it be War
I never wanted this. I never wanted to unleash my legions. Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will. So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn. Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more. And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.
Spoiler:
Torrhen Braenaryon
Fire, Blood and Winter.
Messages : 54785 Membre du mois : 234 Maison : Braenaryon Caractère : Loyal - Secret - Stratège Célébrité : Christian Bale
Sujet: Re: Adriel Bracken - Loyalty in my veins or poison in my heart Mar 17 Oct - 20:21
Merci beaucoup Torrhen
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Sujet: Re: Adriel Bracken - Loyalty in my veins or poison in my heart Mar 17 Oct - 21:41
Super choix de personnage. Bienvenue, ou rebienvenue, si j'ai bien lu Ta fiche étant déjà bien avancée, je te souhaite bon courage pour la finaliser :coeur:
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Sujet: Re: Adriel Bracken - Loyalty in my veins or poison in my heart Mar 17 Oct - 21:42
Hey poto ! J'adore ce que tu as fait de notre lien, aussi pour la fin, j'espère qu'on aura l'occasion d'en parler Irp hihi. J'ai pas lu le reste, mais si j'ai la moindre remarque je t'envoie un mp. Voili voilou, Bonne chance pour cette fiche !
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Sujet: Re: Adriel Bracken - Loyalty in my veins or poison in my heart Mar 17 Oct - 22:32
Re-bienvenue !
Et fait gaffe, soit sympa avec ma soeur !
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Sujet: Re: Adriel Bracken - Loyalty in my veins or poison in my heart Mar 17 Oct - 22:42
Re-bienvenue
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Sujet: Re: Adriel Bracken - Loyalty in my veins or poison in my heart Mar 17 Oct - 23:34
Amuse toi bien avec Adriel
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Sujet: Re: Adriel Bracken - Loyalty in my veins or poison in my heart Mer 18 Oct - 1:07
Merci beaucoup Mae ! :coeur: Je ne devrais pas mettre trop de temps en effet.
Princesse ! Content que le lien te plaise. Bien sur qu'on aura l'occasion d'en parler inrp. Fin, je crois. Bon d'accord, j'espère.
Merci beaucoup Dorian ! Ne t'en fais pas j'adore ta sœur et elle me le rend bien ! Par contre toi cher beau frère. Dommage, on aurait pu se faire coucou à Buron.
Merci beaucoup Argella !
Je n'y manquerais pas Arianne et merci beaucoup !
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Sujet: Re: Adriel Bracken - Loyalty in my veins or poison in my heart Mer 18 Oct - 2:34
Superbe présentation énorme et énorme et encore énorme ! Du début jusqu'à la fin j'aurais pu lire encore si cette histoire n'avait pas de fin ! On se croise rapidement rp !
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Sujet: Re: Adriel Bracken - Loyalty in my veins or poison in my heart Jeu 19 Oct - 9:55
Rebienvenue
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Sujet: Re: Adriel Bracken - Loyalty in my veins or poison in my heart Jeu 19 Oct - 21:14
Merci énormément Lyle ! Ton message me fait franchement plaisir tu t'en doutes. Content que l'histoire t'ai plu. Bien sur que l'on se croisera très vite en rp !
Merci beaucoup à toi Deria ! :coeur:
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Sujet: Re: Adriel Bracken - Loyalty in my veins or poison in my heart Jeu 19 Oct - 23:09
Me voilàààà !
Comme toujours, une fiche épatante par sa qualité et son luxe de détails! Chapeau!
Un détail, tu parles de seconde bataille de buron dans ta chrono mais tu as bien participé aux deux jours. Détail insignifiant au regard de l'incroyable complexité et profondeur de ta fiche, je ne sais même pas quoi dire d'autre ahah. Bravo encore!
Bienvenue Adriel !
Car oui, te voilà validé(e) ! La classe hein ! Mais ne te repose pas sur tes lauriers trop vite, aussi confortables soient-ils, car il y reste encore quelques lieux à visiter, et dans lesquels tu dois poster. Nous t'avons fait une petite liste ci-dessous qui n'est pas exhaustive, mais qui t'indique les sujets les plus importants que tu dois aller voir absolument.