Il est difficile de ne pas être concerné lorsque nous sommes en pleine campagne militaire non ? La situation à Westeros est loin d’être agréable, guerre, assassinat, viol, saccage, voilà ce qui est maintenant le lot quotidien de tout le royaume et personne n’est à l’abri. C’est peut être le plus marquant en réalité, naguère, c’était juste deux royaumes, voir trois qui se combattaient, les autres vivaient en paix mais aujourd’hui, Westeros est embrasé. On pourrait pointer du doigt les Targaryen mais ce serait bien trop facile de les pointer du doigt.
Mais vu qu’il faut voir le bon côté, cela permet aux Maisons de se couvrir de gloire et les Celtigar auront leur mot à dire dans cet embrasement mais pour ça, il faut gagner.


Ma vie va à ma reine, lié à jamais à la gloire Targaryenne. Bien que les méthodes ne me plaisent pas et que j’ai tendance à parfois passer outre la volonté noble de ma reine je resterais fidèle. Mais est-ce que j’ai le choix ? Ma famille viens de Valyria, me détourner de mon sang est pour moi un crime plus grave que de tuer un innocent et puis… Vous ne vous rendez pas compte du potentiel d’un royaume gouverné par le feu et le sang, il y a tout à y gagner. Alors oui, je serais fidèle jusqu’au bout, si je dois donner ma vie alors je le ferais mais cependant, il ne faut pas s’attendre à ce que je respect les règles. Pour moi, la terreur fait loi dans ce monde, il faut marquer les esprits.


C’est déjà le cas, j’ai été aux premières loges des combats, il n’y a pas d'échappatoire. A vrai dire je n’ai pas vraiment hésité… Peut être que c’est dans l’instinct d’un vassal que de ne pas sourciller et de se porter au combat mais j’y ai vu la gloire de ma Maison, l’opportunité comme je l’ai dit est grande. Bien évidement mes terres sont touchées, mes vassaux ont été rétifs mais je n’aurais pas supporté de rester inactif et je doute que ma reine aurait été heureuse de me voir ne rien faire.  Je ne pouvais rester sans rien faire alors que les gueux du Conflans brûlaient, pillaient Claquepince.


Je suis mitigé… A dire vrai j’ai toujours eu un grand respect pour Aegon mais j’ai trouvé sa suffisance de se montrer ainsi face à Hoare ridicule et hélas, il en ai mort. Pour lui la noblesse et l’honneur vont de pair mais tout le monde savait que Harren le Noir est connu pour sa fourberie. J’ai été en colère en apprenant la nouvelle, en colère de voir un homme si crédule. C’est un acte ignoble mais je serais hypocrite de dire que cela me révulse… Parfois, il faut se salir les mains au risque d’être vu comme un monstre mais au final, seul le résultat compte et Harren sait y faire c’est indéniable. Moi même il m’arrive d’avoir recours à des méthodes qui ne sont pas chevaleresque… D’ailleurs je ne pense pas que ma reine aimerait savoir ça.

     

▪▪ Chatvitriole ▪▪ 28 ans ▪▪ Présence 15/20▪▪ Comment avez-vous connu le forum?  Je connaissais déjà ▪▪ Qu'est-ce qui vous a poussé à vous inscrire? La même que la dernière fois▪▪ Qu'est-ce qui vous a rebuté? Mon côté girouette ? ▪▪ Quelque chose à ajouter? J'aime les barbus o/ ▪▪

   

       L’âtre de l’auberge ronflait d’un feu appréciateur, la salle était comble alors que la nuit froide du Nord frappait aux fenêtres. Là, tout prêt du feu, le Vieux Bouc marmottait sur sa chaise, une chope de bière fumante dans ses mains calleuses pour le réchauffer encore un peu plus. Autour de lui, des enfants le regardaient avec intérêt, le vieux sourit de ses maigres chicots, c’était un rituel pour ceux qui passaient dans cette auberge, écouter ses histoires et ce soir, il en avait une toute prête pour les gosses alors qu’au loin, le tonnerre grondait. “Z’êtes prêt les mômes ? J’vais vous parler d’une fameuse histoire pour sûr ! Elle s’appelle, le crabe bleu !” Les enfants eurent à l’unisson un petit cri d’effroi, mais c’était loin de les arrêter pour le plaisir de Vieux Bouc qui s’humecta les lèvres avant de commencer.
“Tout commence il y a longtemps, c’était l’époque où Hoare était maître et tous pensaient qu’il allait rester ici pour un bon bout de temps... À cette époque, non loin de là, un marmot, comme vous est né, par une même nuit à vous glacer les os. Le drôle est venu en braillant sa mère, mais hélas, en le mettant au monde, elle en a perdu la vie la drôlesse. C’était un beau bout de femme paraît-il, une dornienne, aux cheveux d’ébène. Son mari était un grand Lord, savez qui s'était ? Benjen Celtigar, le maître de Pince-Isle ! Oh l’était un petit seigneur qui disait être de sang de Valyria. ‘fin bref, le souci, c’était que la dornienne était une maîtresse et un autre aurait foutu le braillard dehors avant même qu’il apprenne à marcher ou l’aurait donné à des paysans pour qu’il devienne un bon gars ignorant son rang, mais pas Lord Celtigar ! Non... L’était rusé le bougre, il ne le voyait que comme de la pisse de phoque, mais c’est bien pratique pour faire un écuyer, parfait pour se faire étriper à votre place dans un bon combat ! Alors il la gardé et il l’a éduqué comme un Celtigar mais tout le monde savait qu’il détestait ce gosse et il ne faut pas croire, personne n’a été tendre avec le gosse du coup, faut dire que ça fait plaisir de maltraiter un petit Lord. Le Lord, il l'a envoyé au bon soin de son maître d’armes, une grosse brute, le gosse pouvait même pas porter l’épée encore et pourtant vas y qu’il te foutait des roustes au petit garçon, élevé à la dur pour sûr, il c’est mangé des coups de lattes de la part du maître d’armes et des hommes de Celtigar.
Le gamin apprenait sans relâche avec le Mestre de Pince-Isle l’Histoire de Westeros, dès qu’il donnait une mauvaise réponse, il se prenait un coup de bâton dans le dos... Sacré gosse, il tenait, c’est peut-être ça le pire... Faut que je vous dise que le petit avait un grand frère, Travor il s’appelait, un pur Celtigar, lui était destiné à diriger la Maison et le premier à essuyer la merde.
M’enfin, faut croire que petit à petit, le gosse, c’était endurcit, il était devenu un bon bretteur, il savait manier l’arc, l’épée bâtarde, la hache, le marteau de guerre, et même la lance, ouaip ! Parait qu’il était une petite terreur, mais qui s’écrasait devant Travor, non pas qu’il était manchot hein, après tout, c’était le fils du seigneur, mais croyez bien qu’un fils indigne, c’est plus futé qu’un nobliau, il savait qu’il se boufferait une sacrée correction si jamais il touchait au fils de Benjen Celtigar sauf qu’une fois, il a craqué, à force des railleries de Travor, il l'a foutu à terre et lui a fait pisser le sang... Le reste...” Le Vieux Bouc but un coup et s’essuya la barbe détrempée de bière. “Le reste, c’est moche les gosses, Celtigar est entré dans une colère noire et il a ordonné à son maître d’armes de le battre à mort, v’la t’y pas les hommes du Benjen arriver et rouer de coups le bâtard, des coups de pied, des coups de ceinturons, bref, quand ils en ont fini avec lui, parait qu’il ressemblait plus à un gros morceau de viande sanguinolente bonne à donner aux chiens qu’à un humain.” Le vieillard s’arrêta pour regarder son auditoire, des hommes étaient derrière les enfants, ils connaissaient l’histoire, mais ils savaient que la partie la plus intéressante allait arriver.
Il fit un petit geste avec sa chope et la serveuse lui sourit amicalement, il allait avoir une choppe gratuite pour retenir autant de monde. “Buvez bien les gens, le reste est long et donne soif !” Sa phrase fit mouche et des hommes appelèrent la servante qui apportait un nouveau breuvage au Vieux Bouc.
“Alors j’en étais où ? Ha oui ! Le petit fut envoyé dans sa chambre, faut bien vous mettre dans le crâne que tout le monde pensait qu’il allait crever, y avait bien le Mestre qui lui apportait deux trois choses pour le calmer, mais c’était Celtigar qui voulait qu’il arrête de gueuler à travers tout le château.
Personne ne sait finalement ce qui se passa là-dedans mais après de nombreux mois... Le gosse est ressorti, une épée d'entraînement à la main, deux hommes se jour là ont été rossés durant l'entraînement et pas des plus belles façons. Quand le père Celtigar a vu ça, il a bien comprit ce qu’il avait créé et les gardes ont eu du mal à démêler la mêlée.. Il l’a envoyé en tant qu’écuyer à un noble du Conflans, Ser Karvin Vyprin, la Grenouille qu’on l’appelait, à l’époque le gosse devait avoir déjà douze bonnes années et il est resté au service du Vyprin durant 5 années, 5 années à se balader, ils ont chassés de l’ours, du loup, des sauvageons, sont même allés au Mur pour participer par la suite à une expédition qui dura un an au-delà. Il parait qu’ils ont vu des choses incroyables. En rentrant, ils sont allés en Essos où l’on pouvait dire qu’il était un homme, un vrai, c’était peut dire, il avait vécu de belles aventures bien qu’il soit maussade et qu’il n’était pas enclin à en parler, quand il rentra à Pince-Isle, le gosse était déjà bien baraqué et son regard ne trahissait pas ce qu’il était en partant de là 5 ans plus tôt, un pauvre paria.
Benjen Celtigar en fit l’écuyer de son fils qui lui aussi était devenu Ser. Le crabe bleu comme on l’appelait tint sa tâche très à cœur, il ne parlait presque jamais, s'entraînait quand il n’était pas aux ordres de Travor, on raconte des choses sur ce qu’il faisait parfois, lorsqu’il sortait de Pince-Isle seul, des choses qui font froid dans le dos mais bon, un suceur de sang qui bouffe des gosses, moi j’y crois pas.
Alors les années passèrent, faut bien me direz-vous jusqu’à un soir, un soir où dans le château, une jolie femme vint, une barde et sa troupe et dit-on, elle avait une voix de cristal et un regard qui pouvait vous terrasser si vous n’y prêtiez pas garde. Travor Celtigar la trouvait bien à son goût d’ailleurs et il l’invita à passer dans sa chambre sauf que le joli brin de fille n'était sûrement pas d’accord, le paria entendit toute la soirée ce qui se passa dans la chambre, fidèle, on pourrait dire, un bon chien, quand elle est ressortie, elle ne pipa mot et quand ce fut au tour de Travor, nu comme un vers et se gaussant, tout changea.” Le vieux se pencha pour capter l’attention des gens. “Alors, vous me croirez ou non mais son frère paria se mit juste devant lui, le regardant droit dans les yeux et il a prit ses couilles dans son gantelet de fer et avant que l’autre est pu hurler, il lui arrache les baloches ! Comme je vous dis ! C’était pas beau à voir et alors que Travor hurlait comme un cochon qu’on égorge, son paria de frère dégaina son poignard, arraché à un sauvageon, et il lui dit “Les Sept vont me maudire pour ce que je vais faire, mais je jure que j’y prends plaisir...” Et il le laissa comme ça, pissant son sang avant que les gardes n’arrivent pour trouver le fraîchement eunuque.
Après ça, Benjen Celtigar aurait pu le tuer, il avait maintenant un eunuque qui n’avait plus beaucoup de charisme, Travor se terra à Pince-Isle, ruminant sa haine du fils paria mais avec la peur en prime, faut dire que croiser celui qui vous avait coupé les bourses dans un couloir n’était pas réjouissant, au lieu de ça, il fit taire les rumeurs, enfin il essaya mais bon, les femmes sont des terribles pipelettes hein HAHAHA !” L’attention de la salle retombait petit à petit, bien que l’histoire fût effroyablement bonne, c’était beaucoup de rumeurs et tous savaient bien que Crispian Celtigar était effectivement le Lord actuel et qu’il avait bel et bien été un bâtard mais tout de même. Le Vieillard lui, cependant, savait que c’était le meilleur moment pour envelopper encore ce personnage avec encore plus de mystère et de choses horribles. “M’enfin c’est des ragots, mais y a sûrement une part de vérité là-dedans, Pince-Isle est pas le bon endroit pour séjourner, se passe toujours des trucs louches et croyez moi, je l’ai vu à l’oeuvre avec un déserteur, il n'était pas beau à voir... Toujours est-il qu’aujourd’hui, il est toujours sur son siège à faire Justice et il semble bien enclin à rester, et même plus... Quand à Travor, son frère, il a disparu.. comme ça ! Pouf ! ” L’attention de l’assemblée commença à s’étioler. Oui, c’était une bien bonne histoire mais le vieux ne faisait qu’étoffer celle-ci de soir en soir et en plus, il devenait toujours plus incohérent.
Crispian Celtigar n’avait jamais été un véritable bâtard, il avait juste été le second fils de Benjen. Le reste restait cependant relativement flou. Il y avait bien eu des altercations entre les deux enfants et Benjen avait bel et bien envoyé Crispian loin de Pince-Isle. Le coup de l’eunuque aussi était vrai, mais d’après ce que les serviteurs avaient dit, il y avait eu un accident durant une joute d'entraînement. Pour l’Ombre-du-Soir aussi, c’était vrai, il parait que Crispian avait été dépendant à son retour d’Essos et que le maître d’armes de Pince-Isle avait enfermé ce dernier durant des jours dans une des tours du château et que ses cris avaient hanté la maisonnée. Oui, l’enfance de cet homme avait été plus que chaotique.

Mais c’est surtout depuis qu’il était devenu Lord qu’il s’était fait une réputation. Il avait pris les rênes après le décès de son père et de son frère qui avait été porté disparut, son navire broyé par les vagues d’une tempête monstrueuse qui avait éclaté alors qu’il revenait à la maison.
Sous Benjen, la Maison Celtigar avait connu une période honorable, mais avec Crispian, ce fut le faste. Car il était peut-être le second fils, mais il ne manquait pas d’astuce, on dit qu’il ruina un certain nombre de seigneurs en pratiquant l’usure et que les plus belles pièces lui ont été laissées en gage ou comme paiement de dettes et ce n’est pas une légende loin de là, car le château de Pince-Isle est réputé pour y abriter un luxe incroyable. Le seul souci à cette gloire qui naissait, c’était les dragons, enfin… La dragonne désormais. Depuis le début de la guerre entre le Sautoir et le Dragon Tricéphale, Crispian avait répondu à l’appel de la reine dragonne y voyant des perspectives intéressantes pour gagner en puissance, mais hélas, sa droiture le gênait, car lui-même n’était pas si honorable que ça. Pourtant, il combattait pour elle, pour son étendard et malgré l’adversité, il n’avait pas quitté la Baie de la Néra depuis le début des hostilités et il avait commencé à se tailler une solide réputation.
Crispian amasse une fortune dans le pillage, essayant de le faire le plus discrètement possible, car il sait fort bien que Peyredragon n’aime pas ça surtout si cela ne rentre pas dans ses caisses.

Westeros s’enfonce de plus en plus dans les batailles, les Hoare semblent isolés, mais ils possèdent toujours la plus populeuse des armées et malheureusement, les alliés ne semblent pas s'entendent, pire, ils se chamaillent et il est évident que Hoare va en profiter. Rien ne semble vouloir durer ici-bas et il va bien falloir qu’un jour tout se terminer non ?