L'atmosphère de Castral Roc n'était plus aussi légère que les nombreuses fois où Robert avait foulé la terre. Depuis la mobilisation de la guerre contre l'Empire, les préparations étaient les plus importantes. Et dans cette atmosphère, Robert se sentait toujours un peu à côté de la plaque. Robert aurait pu participer à cette guerre mais les nombreux échanges lui dispensaient de celle-ci. Temporairement, évidemment. Il viendra bien un jour où la Guerre sera bien plus importante que son travail à Kayce. Bien qu'elle ne le soit suffisamment pour tout le monde à l'instant T. Qu'elle soit importante sur bien des points pour l'avenir des Terre de L'Ouest.

Robert avait fait le chemin pour voir Gareth. Pour pouvoir lui parler à coeur ouvert de ses craintes. Ses craintes de voir son frère perdre la vie, tout comme celle de Tybolt. Alors, même si le destin en décidait autrement, au moins n'aurait-il aucun regret. Pendant qu'il était présent à Castral Roc, Robert proposa un entretien à William Potter. Son union avec Alys avait fait couler beaucoup d'encre du côté de son frère. Et s'il se rangeait sans cesse de son côté, il était toutefois curieux des intentions du jeune Potter. Si tant est qu'il ne possède des intentions néfastes.

Robert avait donc donné rendez-vous à ce futur beau-frère. Il préférait ne pas prendre trop de son temps. William avait d'autres choses à faire. Il ne voulait que le meilleur pour Alys et il n'avait, en soit, aucune autorité. Tybolt l'avait, Gareth l'avait. Lui, non. Il ne s'inquiétait finalement que pour Alys et l'amour qu'elle méritait. Robert avait une image singulaire de l'amour, pas plus heureux des mariages de circonstances mais s'y pliant toutefois. Depuis la mort de sa femme, il n'y croyait plus vraiment. Du moins, pas pour lui.

Installé à l'extérieur, en avance comme à son habitude, Robert tentait de mettre à plat la façon dont il voulait parler à William. Point d'animosité, point de colère ou autre. Il voulait en apprendre plus sur William, sur l'homme, sur son état d'esprit. La silhouette masculine présente dans son champ de vision, Robert se redresse pour l'accueillir comme il se doit.

- Bonjour, j'espère que je ne vous déroge pas à vos obligations.

Robert était loin de vouloir embêter William. Encore que, étais ce réellement une chose sur laquelle s'inquiéter lorsque son geste ne vient finalement que d'une inquiétude. Inquiétude cultivé par une vision de l'amour biaisé, à n'en pas douter.

Robert se rend rapidement compte de la certaine angoisse qui semble habiter William Porter. La demande du Kenning n’est pourtant pas bien compliquée. Une simple demande de rencontre, pour apprendre à connaitre celui qui fera bientôt parti de sa famille. Il avait pu parler avec Alys qui ne tarissait pas d’éloge à l’égard du jeune homme.  

- Bonjour, asseyez-vous voyons.

Face à son hésitation, Robert tend finalement la main pour lui indiquer de s’asseoir. Il était plus agréable d’avoir une conversation, assis. Sauf s’il veut prendre ses jambes à son cou mais Robert ne verrait pas l’utilité. Il n’était pas là pour le descendre, encore moins pour se disputer.  

- Ça doit être d’autant plus stressant, dans ce cas.

Après tout, les nerfs étaient bien souvent à vif avant un tel départ. Ne rien avoir à faire laissait au cerveau le temps de stresser, de se faire paniquer. Ce qui, finalement, n’aidait pas vraiment à être d’un calme olympien. Robert ne fut pas surpris de la question de William. Après tout, bon nombre lui avait posé la question, déjà. Serait-il présent ? Non.  

- Non, je suis en charge de m’occuper de Kayce. Que ce soit pour le commerce et la bonne fonction de la maison Kenning. De ce fait, je ne joindrais pas mes frères.

Quand bien même Robert avait été entrainé comme eux. Et s’il n’hésiterait pas à rejoindre l’armée si sa présence était requise, il n’était pas de ces gens qui aimaient la guerre. Après tout, la guerre résolvait les conflits qui ne pouvaient être résolu avec la parole.  

- J’aurai aimé vous rencontrer un peu plus tôt. Alys ne manque pas d’éloge à votre égard et je voulais apprendre à vous connaitre. Je conviens que quelques minutes de conversation ne suffiront pas. Mais il y a un début à tout.

Il faut dire qu’une certaine discorde avait été créé suite à cette demande. Il avait compris que sa soeur était éprise de ce jeune homme. Mais quand était-il de l’autre côté ? Etait-ce aussi le cas pour lui ? Reposant le regard au loin, Robert ajouta.  

- Les unions sont, pour un grand pourcentage des cas, une manière d’unifier. Une manière de faire avancer un accord certain. Pour beaucoup, il s’agit surtout de ce que l’un peut obtenir de l’autre. Ma présence devant vous est surtout basé sur votre union. Le but est-il de vous unir à la femme que vous aimez ou d’autres intentions sont-elles présentes ?