Le sentiment de plénitude provoqué par la rechute des élans dévorants de nos ébats s'avérait toujours profondément libérateur. En cet instant précis alors que nous nous témoignions notre tendresse avec une affection naturelle par une multitude de petits gestes allant des caresses aux baisers en passant par des sourires complices sans oublier des œillades à présent bien plus douces qu'incendiaires j'ai l'impression de nager dans une léthargie vespérale. Nos yeux pétillent de félicité et de contentement tandis que nos corps aussi comblés que nos cœurs se languissent dans une délectable torpeur digne des plus ravissants songes. Le bout des doigts de ma dulcinée glissent sur ma peau marquée à l'instar d'un navire voguant paisiblement sur des flots tranquilles. "Je compte bien le rester ne t'en fais pas le moins du monde." Nos lèvres retrouvent leur position favorite et la plus légitime en notre compagnie réciproque avant qu'elle ne vienne se blottir au creux de mes bras puissants dans une étreinte savoureuse me poussant à soupirer d'aise tel un fauve repu désormais paré à la sieste. Je dépose des baisers sur son front et le sommet de son crane au cours de ce moment d'intimité appréciable. 

Un sourire amusé étire instantanément ma face lorsqu'elle prononce le nom de sa future maison que nous avions trouvé dans une autre période de notre amour toujours au milieu du désert au sein d'une oasis superbe et reculée. "Alors comme ca tu t'en souviens même après tout ce temps ! Bien sur dame Desdunes vassale de la maison Toland, je vous ferais visiter les lieux avec plaisir. Mais point dans cette tenue hélas pour mes yeux." Ma compagne se redresse bien plus affuté que moi suite à cette séance de délicieuse torture pour mes muscles. Et, je la contemple amoureusement sortir ses quelques effets avant de se mettre à brosser ses cheveux rendus désordonnés par nos ébats. Mes yeux semblent hypnotisés par les tatouages ornant son dos. 

"Hum. Il faudrait que tu en récupères le maximum le plus discrètement possible. Je préfèrerais envoyer l'un de mes soldats à ta place mais cela sera plus efficace si tu t'en charges car ta couverture de marchande te donne l'excuse idéale pour aller et venir. Nous allons déplacer le camp demain car si tu nous as trouvé d'autres le peuvent aussi. Je pense que tu peux prendre la cariole ma douce. Mais il faudra que tu suives un chemin erratique afin de tromper d'éventuels observateurs." Une fois ce sujet éclairci, je reprends mon observation de son corps avec attention jusqu'à ce qu'elle ne revienne s'assoir près de moi non sans continuer de s'occuper de ses cheveux de jais. "Parle moi de tes nouvelles créations. Sont elles plus redoutables ? Et tes parfums quel effluve a tu ajoutée ? Et au passage, il faudra que tu me motives à quitter ce lit alors que je peux y contempler ta superbe personne dans le plus simple appareil." 

La révélation de l'usage du nom de maison noble que nous avions crée à ma dulcinée vagabonde lors de l'une de nos haltes énamourées au sein d'une superbe oasis m'arrache un sourire étonnement satisfait. Car au vu du contexte de création de cette maison au milieu de rires complices, je n'aurais jamais pu imaginer que la jeune femme s'en servirait pour se présenter au cours de ses pérégrinations commerciales. D'ailleurs, je n'imaginais guère qu'elle s'en souviendrait après les quelques jours paradisiaques de ces retrouvailles passées. Mon rire se joint au sien devant cette confession. "Il est évident que certains ont du s'épuiser les yeux dans les ouvrages d'héraldiques des maisons de la Principauté en vain. Tu leur a joué un bien malicieux tour ma princesse." Je me perds dans mes pensées en tentant de me figurer la face marquée par la surprise de ces nobles sires et dames des terres de l'Ouest. Bon, si ces derniers ne souhaitaient pas chercher trop loin ils avaient du se figurer qu'elle était issue d'une maison bourgeoise récemment anoblie ou d'une maison très mineure. Je reviens néanmoins à moi pour reporter toute mon attention sur ma fleur du désert toujours aussi attirante dans le plus simple appareil. 

Nos regards se croisent alors qu'elle vient de reprendre place à mes cotés et qu'elle s'attelle à démêler ses longues mèches d'ébène. Elle peut lire dans le mien toute l'intensité de mon désir toujours aussi ardent en dépit de nos ébats à peine achevés. Mon corps avait ses propres limites. Mais cela ne m'empêcherait point de me sentir enflammé par sa présence désirable. Je cède finalement à la tentation la plus coupable et me mets à tracer les ornements de ses tatouages floraux du bout des doigts. "Je vais te donner de l'or pour que tu achètes une bête robuste et courageuse. Et concernant notre emplacement futur, je vais te l'indiquer sur une carte mais il faudra que tu le retiennes ma reine. Je ne peux pas prendre de trop grands risques. J'espère que tu le comprends." Son idée de se munir d'un second cheval pour son attelage est une idée fort astucieuse me rappelant que ma douce est particulièrement intelligente concernant bien des questions pratiques à l'instar de la majorité des gens du peuple.

Le contentement irradie littéralement dans mon torse lorsqu'elle me rejoint sur la couche avant de se blottir de nouveau dans mes bras. Nos nudités empreintes de tendresse affectueuse bien plus que de passion à présent. Je note l'amusement dans ses yeux suite à mon aveu de flemme liée à la vue sublime de son corps devant moi. Tandis que je l'enserre fermement dans mes bras comme si je ne souhaitais jamais la voir me quitter, je l'écoute me conter avec passion ses dernières découvertes de senteurs de plantes pour ses créations ainsi que de nouvelles baies utiles pour la branche moins recommandable de son activité. Je l'écoute avec attention fasciné par sa maitrise de son art mais je finis par abandonner face à la fatigue du stress de ces derniers jours, des mauvaises nuits hantées par la mort de Nymeria ainsi que nos retrouvailles particulièrement mouvementées. Je m'endors contre elle sans un pli.