Let's go all the way tonight [Ft Isla]

Let's go all the way tonight

« We dream to give ourselves hope. To stop dreaming - well, that’s like saying you can never change your fate.»

La nostalgie est un sentiment puissant qui pousse les humains à regarder derrière, vers le passé, pour trouver une forme de réconfort face à un présent qui n’offre pas les vertus attendues. Le sujet ressent un souvenir positif de ce qu'il a perdu, et cela lui suffit souvent à se sentir mieux. Dans le cas où la personne ressent une profonde détresse, cet état mue en mélancolie. L’esprit humain dans toute sa faiblesse, mais aussi sa grandeur, a tendance à oublier les aspects négatifs des temps passés pour en faire ressortir le positif. Ce phénomène ne peut que gagner en propension lorsque l’instant présent est soumis à des situations de mal-être, la guerre, la maladie… Cependant seuls les écrivains et quelques mestres ont le pouvoir d’activer la roue du temps, la faire tourner, pour remonter dans la trame temporelle. Un pouvoir rare il en est. Alors, tournons ce mécanisme. Laissons les années défiler, regardons les refermer les plaies béantes, soigner les blessures et les peines de coeur, offrir une catharsis aux âmes, ranger les ambitions trop grandes des individus, chasser le spectre d’une guerre immense pour des escarmouches… Laissons-là tourner et s’arrêter à une date où tout semblait plus simple. Laissons-là déformer les paysages, faire revenir l’univers à un état de nature plus serein. Observons-là s’arrêter à Peyredragon en l’an 11 avant la conquête, mois 5, semaine 2, jour 6. Une date au moins oubliée par un des protagonistes.

***

Je m’étais lancé dans un défi stupide, un de plus parmi la pléthore d’autres qui marquaient mon quotidien dans le palais de Peyredragon. Cela faisait une décennie que je grandissais ici, après avoir été récupéré à la rue par mon paternel, Aenar Targaryen. Autant vous dire que le changement de cadre de vie avait été brutal et que de simple gosse des rues, j’étais devenu le bâtard. Pas certain d’avoir gagné au change dans cette histoire. La vie de château n’était pas celle que l’on racontait dans les livres et mes frasques ne me rendaient pas forcément plus sympathiques pour une partie de la noblesse ici. Je le leur rendais bien et ça épiçait mon quotidien, donc je ne disais pas non. Entre l’étiquette, les protocoles, les règles, les normes… il y avait de quoi devenir fou. J’essayé au mieux de les intégrer mais il y en avait tellement. Difficile de rester derrière le pupitre et tenir la plume toute une journée, cela m’agaçait. Il y avait du progrès et les efforts payés… mais à leur rythme disons. Mon appétence pour tout ce qui touchait au militaire et l'entraînement à l’épée dominaient largement sur le reste. La routine était d’ailleurs souvent la même et chaque matin, c’était entraînement avec Aegon, Visenya et quelques autres jeunes nobles. Cependant, je me rendais souvent non loin de la plage, à l’aube, avant les premiers rayons solaires, pour prendre un peu d’avance et m’améliorer pour rattraper les talents de duelliste de mon aîné. Une de mes ambitions de vie était de le battre en duel singulier.

Toutefois aujourd’hui, j’avais décidé de faire une entorse au règlement, et de sécher quelques séances avec mes tuteurs, mais ça c’était déjà un peu plus ordinaire. La petite Isla, qui était pourtant âgée d’un an de plus, mais que j’avais dépassé en taille, m’avait défié de lui organiser un repas en tête-à-tête pour un bon résultat que j’avais obtenu suite à son aide. Une forme de retour sur investissement ou un paiement. Je l’avais regardé interloqué quand la peyredragoniene, un peu (totalement) surpris de ce choix. Je voulais dire non, mais elle m’avait tanné alors j’en étais venu à accepter. Sur l’instant, je pensais simplement que celle-ci voulait juste tester mes talents -inexistants- de cuisinier. Alors, je m’étais exécutée, lui demandant un peu de temps. J’avais discrètement remis au goût du jour une pièce inusitée du château, certainement un débarras qui aujourd’hui ne servait à rien. La poussière avait volé dans tous les sens, suffisamment pour me faire éternuer et me demander pourquoi je m’enquiquinais autant. Mais c’était assez amusant d’une certaine façon. Bon sauf la fois où sur une structure trop bancale faite de bric et de broc, je me suis explosé le genou, laissant une belle entaille et une Rhaenys totalement affolée de la situation. Je l’aimais, beaucoup. Et je crois que c’était réciproque. Mais Aegon, il n'aimait pas ça du tout de chez du tout. Déjà s’esquissait son union avec sa sœur cadette alors qu’il avait épousé Visenya. Je maintenais donc une certaine distance avec celle qui avait décroché mon cœur afin d’éviter d'envenimer la situation.

Enfin bref, les préparatifs étaient presque terminés, et la date de la soirée arrivait… ce soir. panique totale, tout était bien loin d’être prêt alors je mis de l’huile de coude à la tâche pour en faire quelque chose de satisfaisant. J’étais partie cueillir des pétales de fleur l’après-midi tandis qu’en fin de journée, je m’étais immiscée dans les cuisines pour tenter de préparer des plats. Ce qui avait été une grande catastrophe et si je n’avais pas eu le soutien de la matrone, certainement qu’un incendie se serait déclaré dans le palais. Bref, rien ne se passait comme prévu, et avec un peu de chance j’arriverai en retard à mon propre rendez-vous. Non c’était pas le mien techniquement, m’enfin vous avez compris. Je courais me changer pour me faire un peu plus présentable. Me battant avec une mèche rebelle et des cheveux qui frisaient un peu trop au contact de l’eau. Cela ferait l’affaire. Je me précipitais dans la pièce en espérant ne pas arriver en retard. Et je me pris dans le premier sens du terme un sale coup sur la tête.

C’était un seau, celui qui contenait les pétales qui me frappa en pleine poire. J’entendis un rire bien trop familier et sarcastique. Visenya… « Mais qu’est-ce que tu fais là ? » demandais-je sans savoir vraiment pour quelles raisons une personne de sa qualité se trouvait ici. « Si c’est Rhaenys que t’attends, elle est avec Aegon, joli-coeur. » Je m’exclamais aussitôt. « C’est pas elle que j’attends. C-C’est quelqu’un d'autre ! » Elle me dévisagea. « Ohhh, qui est donc l’heureuse élue ? » « Une amie…» Son “hmm hmm” était lourd de sens et son regard inquisiteur… « Une simple amie je te dis. J’ai perdu un pari. Voilà tout. » « Pourquoi t’es rouge comme ça alors ? » Elle pouffait, je n’eus pas le temps de répliquer. « Je viendrais peut-être voir où tu en es tout à l’heure. Je repasse vite. » Et elle partie comme si de rien était. Je me dépêchais. Allumer les cierges du chandelier, installer les couverts, faire rentrer les plats sous cloche. Ramasser les pétales et les remettre dans le seau pour les mettre sur la table. Alors que je suis encore abaissé, le bois de la porte fermée précédemment grinça pour s’ouvrir. Le sang dans ma tête ne fit qu’un tour, et m’armant du seau, j’en lançais le contenu sur la nouvelle entrante que j’imaginais être Visenya. « Ahhh non, va-t-en laisse moi tranquil… »

C’était Isla qui venait de pénétrer dans la pièce et c’était mangé une mini-pluie de pétales. Immédiatement, alors que je me relevais, le pourpre me vint au visage. Heureusement que ce n’était que des pétales -je n’aurais jamais osé blesser ma soeur, les répercussions pour ma personne aurait été terrible-. Je bégaie. « P-P-P-Pardon. » disais-je en me précipitant pour lui retirer les vivaces couleurs qu’elle venait de gagner. « Euhhh, bienvenue à une soirée spéciale pour vous. » Pourquoi je la vouvoyait moi ? « Tu es très belle, je crois. » C’était certainement la pire introduction en la matière qui n’avait jamais existé. Je l’invitais à prendre place en ne faisant pas vraiment attention au seau derrière, manquant -en reculant- de me rétamer. Oui… un super début.

(c) DΛNDELION

Let's go all the way tonight

Bébé Isla Chelsted & Bébé Orys Baratheon

« Bon alors, tu préfères ces fleurs là ou ces fleurs là ? »

La jeune Isla brandissait fièrement deux ensembles de fleurs aux pétales de forme et de couleurs différentes. Rhaenys les regarda, penchant la tête sur le côté. Isla s'impatienta, sautillant presque sur le lit en attendant sa réponse. Elle sourit puis lui indiqua sa main droite où des fleurs aux pétales violet trônaient fièrement. La jeune Chyttering hocha la tête visiblement satisfaite du choix de son amie. Elle était de bon conseil, la princesse Targaryen. Le petit groupe d'amis se connaissait maintenant bien, entre elle, Rhaenys, Orys, Aegon, Vinsenya.. Ils étaient toujours fourrés les uns avec les autres, à faire une bêtise, ou pas, mais en tout cas ils ne se quittaient jamais. Chacun avait ses forces et faiblesses de caractère, mais Isla s'entendait particulièrement bien avec la princesse Rhaenys, qu'elle adorait, tout simplement. Les deux jeunes filles avaient presque le même âge et aimaient se raconter des histoires pendant de longues heures. Isla se releva du lit le temps d'aller chercher la couronne qu'elle avait fabriquée et à laquelle il ne manquait plus que les fleurs qui venaient d'être choisies par Rhaenys. Elle se jeta à nouveau sur son lit, à côté de la Targaryen, en gloussant.

« Je me demande si il va aimer. Je crois que parfois les garçons sont un peu bêtes, ils ne remarquent rien. » pouffa-t-elle lorsque Rhaenys se mit à rire.

Elle l'aida à se préparer, en revêtant une jolie robe aux couleurs Chyttering, grise avec des touches de jaune. Isla s'observa dans la glace, passant ses mains sur le tissu pour s'assurer qu'il n'était pas froissé. Elle était suffisamment âgée pour avoir quelques formes, mais pas assez à son goût, se trouvant trop maigre et plate. La jeune fille de quinze ans était fière de sa famille et en portait les couleurs la tête haute néanmoins. Elle espérait les rendre fiers, surtout son père, avec ce qu'elle faisait ici, au château Targaryen. Ce soir, elle avait un rendez-vous. Et pas n'importe lequel, un rendez-vous galant, avec un garçon ! Impensable pour la personne studieuse qu'elle était. Pourtant, l'adolescence faisait des ravages et l'éveillait à de nouveaux jeux, de nouvelles envies. Ces derniers temps, elle et Rhaenys avaient passé pas mal de minutes - heures - à regarder les jeunes garçons de Peyredragon s'entraîner à l'épée, à la montée à cheval. Et Isla n'avait d'yeux que pour l'un d'entre eux : le jeune Orys. Le jeune homme était grand, athlétique, et beau, avec ses cheveux noir corbeau et ses yeux améthystes. Suffisant pour faire fondre n'importe quelle jeune fille, et encore plus Isla, qui adorait (prétendre) lire lorsqu'il était dans les parages. Depuis cinq ans, elle étudiait auprès de Rhaenys, et les deux jeunes filles grandissaient ensemble. Elle ne pouvait d'ailleurs pas se souvenir de l'aspect de sa vie avant de la rencontrer, comme si par sa simple connaissance, elle était entrée dans la lumière. Isla la regarda, se tournant vers elle, toutes deux allongées sur son lit. Des après-midi comme celui qui venait de passer, elle voulait en vivre toute sa vie. A cet instant, elle voulut lui demander de se promettre mutuellement de ne jamais se quitter. Que quoi qu'il arrive, elles seraient toujours là l'une pour l'autre. A cette pensée qui lui réchauffa les entrailles, elle se sentit rougir, et par crainte de la gêner, elle ne dit rien. La Targaryen l'aida à sa coiffure, elle avait décidé de garder les cheveux détachés, ce soir. Ils furent bien peignés et quelques mèches furent nouées entre elles avec une broche issue de la collection personnelle de la princesse : un dragon en argent. Après un baiser déposé sur sa joue en guise de remerciement, elle sortit de ses appartements.

Ce fut d'un pas moitié pressé moitié anxieux qu'elle parcourut les quelques mètres qui la séparaient du lieu de retrouvailles avec le jeune homme. Elle salua Visenya qu'elle croisa, qui arborait un grand sourire et un air taquin, puis elle poussa la porte de la salle dans laquelle elle était attendue... La pluie de pétales l'empêchant de voir distinctement devant elle. Elle poussa un cri de surprise, agitant ses mains pour les bouger et qu'elle puisse retrouver la vue. Et ce fut Orys qu'elle vit devant elle. Son coeur se serra. Il était si beau, avec ses mèches de cheveux indisciplinées, ses grands yeux et son sourire un peu gêné. Qui entraina également le sien, tandis qu'il la débarrassait des pétales qui s'étaient posées sur son visage et sa robe. Il s'écarta enfin, après s'être excusé, puis l'invita à prendre place.

« Je sais. » lui répondit-elle simplement avec un grand sourire et en attrapant les pans de sa robe pour les faire tournoyer, lorsqu'il la complimenta sur sa beauté.

Puis elle se reprit, le détaillant à son tour. Son pourpoint bien ajusté le mettait en valeur. Il était plus imposant qu'elle, de par sa taille et sa carrure. A côté de lui, elle devait faire toute frêle et menue !

« Tu n'es pas mal non plus. »

Lorsqu'elle vit tout ce qu'il avait préparé, ses yeux s'écarquillèrent.

« ... tu as vraiment fait tout ça, pour... pour moi ? »

Elle n'en avait pas souhaité autant, lorsqu'elle lui avait imposé ce gage. Elle n'en avait même pas tant imaginé ! Suivant ses conseils, elle s'installa à table, observant avec appétit les plats posés mais qu'elle ne voyait pas, les assiettes et verres vides qui n'attendaient que d'être remplis. Elle lui sourit avec sincérité, réellement touchée des efforts qu'il mettait en place. Elle huma les délicates odeurs qui lui arrivaient dans les narines, puis lui demanda, impatiente :

« Alors, qu'est-ce qu'on mange ? »

(c) a m i t y

dark have been my dreams of late

Where now the horse and the rider? Where is the horn that was blowing? Where is the hand on the harpstring and the red fire glowing? Where is the spring and the harvest and the tall corn growing? They have passed like rain on the mountain, like a wind in the meadow. + aeairiel.

hēnkirī:

Let's go all the way tonight

@Isla Chelsted

« We dream to give ourselves hope. To stop dreaming - well, that’s like saying you can never change your fate.»

Le pourpre me montait au visage et je subissais soudain les affres d’une forte montée de chaleurs sans savoir réellement pourquoi. L’opprobre certainement. Oui c’était ça. Je n’aurais jamais dû lui jeter des fleurs à la figure. A elle, ou à Visenya d’ailleurs. Mais d’une certaine manière, cela avait rendu mon interlocutrice un peu plus belle encore sans que je ne m’en explique les raisons. En fait, tout me paraissait étrange sur l’instant, mon cœur tambourinait dans ma poitrine qui visiblement se trouvait soudainement être bien étroite. Il y avait aussi ce sentiment d’être partie un peu dans un autre monde, comme dans un rêve. Une curieuse légèreté. Et je me rendais compte que je ne répondais pas à son compliment et que je restais un peu béat face à une situation que j’avais répété mille et une fois dans ma tête. Comme une comptine à apprendre. Tout le récital avait été instantanément oublié, alors que la suite de ce qui devait se dérouler, là, maintenant, avait été visualisée en boucle durant les dernières nuits ou les instants de quiétude. C’était certainement se mettre beaucoup de pression pour un simple gage mais j’étais homme d’honneur et un chevalier s'engageait toujours à respecter ses serments qu’importe les conséquences.

« Comme le gage le stipulait oui. C’était peut-être trop ? » Mais évidemment que c’est trop espèce de débile, Isla a l’air totalement hébétée. Ou alors c’était moi qui l'était. Je ne savais pas. Rahhhh. Je cherchais à me justifier. « C’est pour te remercier de m’aider à améliorer mes résultats auprès des précepteurs. » Il fallait bien rendre la contrepartie de sa gentillesse, alors ce qui était là ce n’était finalement pas trop non. Juste retour des choses oui. En fait, je pense que j’avais même peur que cela ne soit pas assez bien pour ma camarade, que cela la déçoive, ne lui convienne pas assez. « Puis tu le mérites non ? » disais-je presque bougon avant de reprendre un large sourire étincelant alors qu’elle s’installait. L’îlienne me demanda ce que l’on mangerait. Au moins ce justificatif appaisait un peu mes peurs. « Plein de choses. Mais je dois t’avouer que j’ai été un peu aidé. Sinon on aurait du pain aussi dur que la table. » Je tapais sur l’ébène avec le poing. « La cuisine c’est pas vraiment mon domaine de prédilection, mais j’espère que tu apprécieras quand même. » Ou qu’au moins je ne nous empoisonnerais pas. Autant sur certains plats j’étais sereins mais d’autres… bien moins. Au moins le départ n'était pas trop risqué.

« Commençons par la mise en bouche si tu le veux bien. » Je lui servais un verre de vin parfumé. Je ne lui dirais pas comment je me l'étais procuré. Les permissions s'étaient surfaits. « Lichettes de lard sur leurs édicules accompagné de leur broquel de pomme automnale. » Un toast avec du lard et une rondelle de pomme épicée à la cannelle. Cela sonnait bien moins stylé comme ça. Et avoir tout mis en place, ça n’avait pas été de la tarte. Oui ça devait vaguement ressembler à des petits soldats… bon là c’était absolument pas le cas, alors j’évitais de le mentionner. « Je te conseille d’abord de goûter sans avoir toucher au vin puis après. Normalement il est censé réhausser le goût de la cannelle. » Sauf que j’avais oublié de tester. Donc en fait je ne savais pas vraiment. Je m’installais face à elle après avoir déposé les plateaux contenant les amuses-gueules de chaque côté. « Tu t’attendais à quoi de ce gage ? Si tu avais réfléchi à comment je comptais organiser cette rencontre bien entendu. » Vraiment le sentiment d’être plus imbécile que d’ordinaire.

« Bon appétit et santé pour notre premier rendez-vous galant mais non-galant. » je lui tendais mon verre pour trinquer, en sortant une ânerie de plus. Pour changer. C'était l'heure de savoir ce que tout ça valait.

(c) DΛNDELION

Let's go all the way tonight

Bébé Isla Chelsted & Bébé Orys Baratheon

Isla ne lui répondit rien, lorsqu'il précisa que c'était ce que le gage stipulait. Lui d'ordinaire si peu prompt à suivre les obligations qui citait leur gage que personne n'avait écrit dans le marbre ? Intéressant... et perturbant. Elle ne fit que l'observer, détaillant chaque bouclette qui dansait devant son visage ou qui tombait dans le vide. Elle eut un sourire idiot et sentit ses joues la brûler, lorsqu'il lui dit vouloir la remercier de son aide avec leurs instructeurs. Elle avait presque oublié, effectivement, que c'était cela qui était à l'origine de ce dîner qui s'annonçait. Nerveusement, elle replaça une mèche de cheveux derrière ses oreilles, respirant beaucoup trop pour la quantité d'air qu'elle avait vraiment besoin d'inspirer. Ses mains vinrent attraper quelques pans de sa robe qu'elle agrippa sans trop vraiment s'en rendre compte. Dans les faits, elle l'aurait aidé sans même demander quoi que ce soit en retour, mais elle aimait le taquiner, et lui faire croire qu'elle le faisait uniquement pour tirer son épingle du jeu. La jeune Chyttering adorait passer du temps avec lui, et elle ne pouvait pas ignorer l'effet que sa présence avait sur elle. Comme si le temps s'arrêtait, et que rien d'autre n'avait d'importance.

Elle hocha simplement la tête pour confirmer ses paroles : elle le méritait, oui. Après tout, elle était Isla Chyttering. Si cela n'était pas une raison suffisante pour donner le meilleur pour elle, alors elle ne savait pas ce qui le serait. Les efforts qu'il semblait avoir mis dans cette soirée lui provoquaient déjà une sorte de sentiment de contentement, comme un apéritif qui ouvre l'appétit. Elle se mit à rire, lorsqu'il dénonça ses talents de cuisinier.

« Et moi je suis sûre que tu te sous-estimes. On peut tout apprendre, si on le veut. »

Comme elle apprenait tous les jours, en feuilletant de vieux parchemins ou livres relatant les lois et écrits juridiques qu'elle appréciait tant. Un passe-temps étonnant pour une jeune fille de quinze ans, pourtant, le seul dans lequel elle adorait perdre des heures innombrables de son temps. La lecture, au sens large, même si les grands récits ne l'intéressaient pas plus que cela. Elle voulait se forger son propre avenir, pas lire celui des autres. Il lui servit du vin, lui donnant ensuite l'intitulé du plat qu'ils allaient déguster. Elle étouffa un rire, pas pour se moquer, mais parce que le soin qu'il avait pris la touchait beaucoup. Elle obtempéra avec un signe de tête, attrapant un toast pour l'enfourner directement dans sa bouche. C'était bon, sucré, légèrement acidulé et un peu gras. Le mélange lui paraissait très savoureux et elle lâcha échapper un "huuum" sonore en profitant de la bouchée.

Elle se tourna vers lui, agréablement surprise :

« Mais c'est super bon ! Comment tu as eu l'idée de la recette ? »

Isla, pour le coup, savait que la cuisine n'était pas réellement son truc. Elle pouvait préparer des petites choses, mais dès qu'on allait un peu plus loin qu'un lapin ou un poulet, notamment sur du sucré, elle paniquait et finissait par faire n'importe quoi. Elle trinqua avec lui, souriant lorsqu'il parla de rendez-vous galant mais non-galant - sans vraiment comprendre pourquoi d'ailleurs - puis but une gorgée de vin, avant de lui répondre :

« Je n'avais pas d'attentes. J'étais juste tellement heureuse qu'on puisse avoir... »

Elle se tut, réalisant qu'elle allait peut-être lui dévoiler ses intentions. Elle sentit le rouge lui brûler les joues, puis détourna rapidement le regard. Trop la honte ! Elle but une gorgée de vin, reprenant contenance. Puis termina sa phrase.

« ... que tu puisses payer ta dette envers moi. »

Oof, on était pas passé loin. Elle eut un léger sourire gêné et but une nouvelle gorgée, la boisson picotant son palais et tentant de ralentir son cœur qui battait à présent un tempo auquel elle n'était pas habituée. Elle suivit les ordres et goûta à nouveau un petit toast. Il avait raison, le goût de la cannelle était plus marqué maintenant. Elle adorait cela en plus, la cannelle. Reposant son verre, elle finit sa bouchée puis lui demanda, crevant d'envie de savoir, sans pour autant vraiment vouloir connaître la réponse en fait :

« Tu proposes ce menu à toutes les filles pour qui tu prépares des dîners ? »

Vu sa stature, sa silhouette, son sourire ravageur et ses yeux - par les Dieux, ses yeux, elle pourrait se perdre dedans à l'infini si on la laissait - il devait avoir du succès auprès des filles. Plus habituée à l'obscurité calme d'un recoin de bibliothèque, Isla ne cherchait pas vraiment la popularité. Même si elle appréciait être regardée. Comme tout le monde, non ?

(c) a m i t y

dark have been my dreams of late

Where now the horse and the rider? Where is the horn that was blowing? Where is the hand on the harpstring and the red fire glowing? Where is the spring and the harvest and the tall corn growing? They have passed like rain on the mountain, like a wind in the meadow. + aeairiel.

hēnkirī:

Let's go all the way tonight

@Isla Chelsted

« We dream to give ourselves hope. To stop dreaming - well, that’s like saying you can never change your fate.»

J’avais l’impression de la surprendre mais difficile de savoir si c’était dans un aspect positif ou négatif… à moins que cela soit neutre. Est-ce qu’elle avait trop chaud ? Oui je n’étais pas le couteau le plus aiguisé du palais et pour être franc la situation me dépassait un peu. La détailler du regard n’aidait pas vraiment à me rassurer. Son visage semblait passer au pourpre tandis que ses mains allèrent récupérer des plis de sa robe. Des détails certainement insignifiants, mais sur l’instant tout semblait voler plus vite dans mon esprit. Du simple crépitement des flammes au toucher du bois, tout semblait avoir bien plus de relief, comme si cette pièce se trouvait dans un autre monde bien loin de ce que nous connaissions. Cet émoi était renforcé par le fait que je m’hasardais dans une aventure en terrain inconnu, un peu comme si je partais en expédition pour Essos. Dans le cas présent, l’autre continent se nommait cuisine et les armes pour combattre les défis titanesques qui m’avaient attendu se nommaient principalement casseroles et marmites. Cela ne sonnait guère classe, bien au contraire et j’avais soudainement le sentiment d’être un peu ridicule d’avoir mis autant de cœur à l’ouvrage. Inutile d’épiloguer plus longtemps dessus, impossible de revenir en arrière.

« Le cheval ne respira jamais sous l’eau même avec toute la bonne volonté du monde. » lui répondais-je taquin sur sa théorie que l’on pouvait tout apprendre. Je n’allais certainement pas lui donner raison. Promptement, Isla s’installa et alors que je jouais les serveurs, elle riait un peu. Je devais être bien ridicule, mais au moins l’instant demeurait relativement plaisant et le gage serait exaucé… pour l’éternité. Non qu’est-ce que j’étais en train de penser moi. Cela n’avait aucun sens. Je me reconcentrais sur mon invitée qui commença à déguster le canapé. Observer la scène fut un des moments les plus anxiogènes de ma vie, et j’exagérais à peine alors que je l’imitais. Le bruit guttural qui s’échappa des lèvres de la Chyttering apaisa les battements sporadiques de mon coeur qui se mettait à être un peu plus régulier. Un large sourire, certainement niais, s’afficha naturellement sur mon faciès lorsque celle-ci complimenta le plat en indiquant qu’il n’était pas bon, mais super bon. Rare plaisir de l’instant confondant, j’avouais que le goût de sa louange était bien meilleur que le premier plat qui semblait être une franche réussite. « Beaucoup de travail et de longues recherches. » J’hochais la tête de haut en bas pour appuyer mon propos. Ce n’était pas totalement. « Cela expliquera ma mauvaise note prochaine au test de monsieur Beuzeume.» continuais-je sur un ton badin alors que je mon regard se perdait dans l’ondulation de sa très belle chevelure blonde qui reflétait les flammes de la cheminée. « J’ai bien été aidé dans mes choix par Hibert, l’un des queux des Targaryen » Avoir l’avis d’un cuisinier, et surtout son appui, avait été d’une aide précieuse pour ne pas tous carbonisés et faire quelque chose de relativement à mon niveau.

L’on trinqua, non sans une certaine allégresse. Cependant quelque chose semblait faire tiquer Isla qui ne stoppa net dans ses paroles. J’étais prêt à lui demander ce qui ne lui convenait pas mais c’est naturellement -non- que la peyredragonienne reprit son propos. Taquin, je répondis du tac-au-tac et sans grande finesse. « Je ne savais pas qu’honorer une obligation faisait rougir les joues. » Est-ce que j’étais mal placé pour parler, certainement. Après tout, depuis tout à l’heure je passais du chaud au froid sans savoir vraiment pourquoi. Et la phrase suivante ne tarda pas à me faire ouvrir grands les yeux et à bégayer. « O, Ou-i, oui… » Mais qu’est-ce que je racontais. « Enfin non. Tu es la première à qui je fais un repas de A à Z. » je me rattrapais un peu. De quoi ? Très bon questionnement auquel je n’avais pas d’immédiate réponse à apporter. « Pourquoi cette question ? Tu penses que cela peut m’apporter des points auprès de la gente féminine ? » L’interrogation était stupide et mes propos encore marqués par une forme d’hésitation. « Je veux dire… enfin tu comprends quoi. » Non c’était bien difficile à comprendre et tellement confus. « Tu trouves que c’est un plus d’avoir quelqu’un qui sait cuisiner ? Cela ne fait pas très noble ou chic. » Ce que je n’étais pas, n’ayant pas de nom de famille réellement. « C’était amusant mais je n’ose imaginer la tête de père s’il apprenait ça. » Je me prendrais certainement un sacré savon, et plutôt deux fois qu’une. Mais aucun regret bien au contraire.

Ne souhaitant pas laisser la conversation demeurer trop longtemps sur ce sujet, je relançais sur un autre thème « C’est moi où tu as fait quelque chose à tes cheveux ? En tout cas c’est très joli. »

(c) DΛNDELION

Let's go all the way tonight

Bébé Isla Chelsted & Bébé Orys Baratheon

Isla ne pouvait pas s'arrêter de sourire. Voir Orys la mettait déjà de base en joie, mais en plus dans ces circonstances, c'était tout simplement inespéré. Lorsqu'elle l'avait aidé, elle n'avait pas imaginé tout ce dîner qui pourtant avait été préparé par le bâtard. Le premier amuse-bouche avait été à la hauteur, et elle avait hâte de découvrir la suite. Pendant qu'il parlait, elle l'observait. Elle aimait voir le taquinerie dans son regard, son petit air de défi qu'il affichait parfois après avoir sorti une phrase dont il semblait fier. La courbure de ses lèvres lorsqu'il souriait, ou même les petits plis qui se formaient sur sa tempe quand il plissait les yeux ou que ses lèvres s'étiraient. Chaque détail qu'Isla voulait graver dans sa mémoire. C'était sans aucun doute un des plus beaux jours de sa vie, même si elle se demandait si son cœur n'allait pas sortir de sa poitrine tant il battait fort.

C'était comme si elle pouvait le sentir pulser, sous sa peau, sous ses vêtements. Et elle avait si chaud. La faute sans doute à la chaleur du feu, très souvent allumé, ou bien au verre de vin qu'elle avait bu. Elle y jeta un œil. Ah, oui, elle l'avait bu visiblement car le verre était vide.

« Eh bien tu pourras remercier Hibert, il t'a bien conseillé. » lui dit-elle, histoire de reprendre un peu le contrôle sur son corps.

Lorsqu'il la taquina sur ses rougeurs gênées, elle se sentit encore plus embarrassée et dut rougir de plus belle. Mince, il avait donc remarqué ça ? Vite, elle devait trouver quelque chose à dire pour dissiper tout doute.

« Non, je... c'est le vin, il est fort. »

Nul. Elle voulut boire mais son verre était.. vide. Oui, on l'avait vu juste avant. Elle soupira, laissant échapper un peu d'air pour essayer d'avoir un peu moins chaud (?). Elle attrapa ensuite la bouteille pour se resservir un peu du précieux liquide et resservit également Orys par réflexe. Pourquoi se resservir si le vin était fort comme elle le disait ? Cela n'avait aucun sens... enfin bref. Ce fut au tour du damoiseau d'être visiblement mal à l'aise, ce qui la conforta, de façon sans doute un peu vengeresse et égoïste. Elle se sentit soudain moins exceptionnelle lorsqu'il confirma que ces dîners étaient servis aux autres filles aussi... puis se contredit rapidement, ou alors il rectifia. Etrange, ce revirement si rapide. Enfin bon. Isla l'observa, un sourcil arqué, essayant de comprendre ce qu'il tentait de dire. Sa question la fit sourire, sincèrement.

« S'il l'apprenait, il te ferait sans doute passer l'envie de créer ces magnifiques plats... Et ce serait quand même bien dommage. Ce sera notre petit secret alors. »

Elle releva les yeux vers lui, après avoir regardé la table, joliment décorée, assumant de plonger dans son regard.

« Bien sûr, c'est bien de pouvoir cuisiner. Je ne sais pas si toutes les filles apprécieraient, mais en tout cas moi j'apprécie. »

Mais, que faisait-elle bon sang ? Elle avait l'impression que les mots s'échappaient sans qu'elle puisse les contrôler. Elle s'essuya le bord des lèvres avec sa serviette pour avoir moins chaud (?). Et rougit jusqu'aux oreilles lorsqu'il la complimenta sur ses cheveux. Un sourire béat vint s'installer sur son visage et elle retint un gloussement, attrapant quelques mèches de cheveux avec ses doigts.

« Oh, ça ?... C'est pas grand chose tu sais, mais... merci. »

Comment ça, pas grand chose ?! Elle avait passé l'après-midi à en prendre soin, les laver, les rincer avec de l'huile, les nourrir avec une crème, les brosser en rigolant avec Rhaenys... Alors elle était très flattée qu'il le remarque, mais elle n'allait pas non plus lui dire. Et puis quoi encore...

« J'ai hâte de découvrir ce que tu nous as préparé pour la suite. »

(c) a m i t y

dark have been my dreams of late

Where now the horse and the rider? Where is the horn that was blowing? Where is the hand on the harpstring and the red fire glowing? Where is the spring and the harvest and the tall corn growing? They have passed like rain on the mountain, like a wind in the meadow. + aeairiel.

hēnkirī:

Let's go all the way tonight

@Isla Chelsted

« We dream to give ourselves hope. To stop dreaming - well, that’s like saying you can never change your fate.»

« Je le ferais alors. » lui répondis-je non sans un certain enthousiasme. Cependant je ne tarda pas à aller la taquiner, Isla d’habitude si maîtresse de ses manières, la voilà qui paraissait bien rouge et encline à une sensibilité que je lui ignorais. Elle rétorqua en évoquant le vin ce qui me fit un peu glousser avant de m’inquiéter un peu. Me serais-je tromper en choisissant la bouteille ? Non j’avais revérifié au moins dix fois. Ou alors mon interlocutrice supportait mal ce vin ? Ou alors peut-être n’était-elle pas très habitué aux ivresses de l’alcool ? Toutes ces questions se bousculaient dans ma tête créant une décontenance qui ne tarderait pas à son tour à me faire rougir de plus belle. Et je la vis prendre son verre vide avant de soupirer pour finalement se resservir et me resservir alors que mon contenant était encore à moitié plein. « Si le vin te fait cet effet là, tu es sûr que c’est une bonne idée d’en reprendre ? » questionnais-je un peu gêné par cette question naïve. Non pas que je remettais en doute sa résilience à l’alcool mais si cela partait ainsi… quoique… je ne dirais pas non à voir Isla totalement ivre. Non ce n’était pas bien d’essayer de penser à cette situation ou d’avoir ce genre de pensées.

Le sujet suivant me fit bégayer plus que de raison et je finis par retomber sur mes pieds en soulignant que cuisiner n’était pas vraiment l’apanage des nobles, bien au contraire c’en était presque un acte hérésiarque. L’îlienne me rejoignit sur mon propos perdant un peu de pourpre sur les joues. Son regard qui était resté bas se joignit au mien l’espace d’un bref instant. Aenar me ferait très certainement regretter cette initiative moribonde et à juste raison. Il avait investi du temps et des moyens pour faire de moi un parangon de la noblesse et voilà que mes mains s’occupaient de basses besognes au lieu de tenir l’épée. Cette pensée m’effraya un court instant avant que je ne me ressaisisse sur les paroles de mon invitée. « Je suis très heureux que cela te plaise alors ! » m’exclamais-je avec un ton de voix certainement un peu trop fort. C’était ça de muer aussi. « Merci de garder le secret… Tu cuisines toi parfois ? » La question était ambivalente d’une certaine façon. Un objectif de faire tomber ce secret dans les limbes ou alors de le partager plus intensément avec Isla si elle pratiquait cet art occulte… oui cela me semblait plus étrange que les petits tours de Visenya dans son antichambre.

Je la complimentais sur sa coupe de cheveux que je trouvais particulièrement réussie et visiblement je ne sais pas si j’aurais dû. Elle sembla presque esquiver le sujet. Nous n’avions pas la même définition de pas grand-chose. « De rien, c’est sincère. » même ça, ça sonnait bizarre sortant de mes lippes alors que c’était la réalité. Elle était vraiment magnifique ainsi. Mais soit. Mademoiselle demandait la suite alors que je m’exécutais en débarrassant nos assiettes respectives pour laisser place à des bols bien ronds. Prenant un torchon je ramenais une marmite un peu trop chaude ce qui me fit gesticuler un peu de manière étrange avant de la déposer un peu brusquement sur la table. « Porée de légumes et leurs larmes blanches. » De la soupe avec du lait. Oui c’était pas très original, et je m’étais coupé en coupant un chou… ce que j’avais fait passer pour une blessure d’entrainement, bref. Inutile d’épiloguer dessus. Je la servis elle, puis moi, avant de finalement aller chercher des petits pains. « Les miens n’ont jamais levé, donc si tu les trouves excellent, c’est normal. » disais-je amusé alors que j’avais oublié la levure lors de la préparation.

Je me réinstallais face à elle et de nouveau un silence. Difficile de savoir comment prendre les gênes répétées d’Isla à l’égard de cette rencontre et cela commençait à me tracasser mais mieux valait éviter de mettre les pieds dans le plat, sans mauvais jeu de mots. Alors je détournais la conversation en abordant un sujet qui faisait vraiment couple suranné. « Ta journée s’est bien passée sinon ? J’imagine que tu as dû parler à Rhaenys de notre rencontre ? lui demandais-je, plus intéressé par la seconde réponse que la première, je devais bien le reconnaître.

(c) DΛNDELION

Let's go all the way tonight

Bébé Isla Chelsted & Bébé Orys Baratheon

Isla avait chaud. Etait-ce l'alcool, les circonstances de ce rendez-vous qu'elle n'avait imaginé que dans ses rêves les plus fous jusqu'alors, ou bien le fait que la pièce possédait des fenêtres qui n'étaient pas ouvertes, elle n'aurait su le dire réellement... Sans doute un peu des trois. Cela ne lui ressemblait pas, d'être autant désarçonnée par un simple repas avec un jeune homme. Mais ce n'était pas n'importe quel jeune homme. C'était Orys. Elle n'aurait pas su l'expliquer, mais elle se sentait perdre ses moyens lorsqu'il était là. Il se sentit pousser des ailes, visiblement, car il la taquina, remarquant très clairement sa gêne ce qui n'aida pas à la faire disparaitre. Elle se força à sourire, tout en pensant en son for intérieur : C'est pas le vin idiot, c'est toi...

L'interlude concernant son père lui fit du bien, lui permettant de respirer un peu et de diriger ses pensées sur un autre sujet. Lorsqu'il lui retourna la question, elle lui sourit puis lui répondit, s'enfonçant un peu plus sur sa chaise :

« Mon père aimerait bien, pour le coup, que je cuisine. Mais je n'ai pas le talent de ma mère, je crois. Elle semble toujours tout réussir, tandis que moi, c'est compliqué. Ce que j'arrive à peu près à faire, c'est plutôt le sucré. »

Isla préférait mille fois un bon gâteau sucré à un plat salé, même si elle appréciait manger d'une façon générale. Tant que ce n'était pas elle qui faisait le repas, cela lui allait. Elle savait que c'était une compétence attendue pour les femmes, souvent. Dans la noblesse, on pouvait aussi avoir des aides qui s'occupaient de tout cela, mais sa mère le faisait souvent, pas par devoir ceci dit, mais parce qu'elle aimait le faire. Cela rassurait la jeune Isla, car elle savait ainsi que si elle n'y arrivait jamais, ce ne serait pas la honte non plus. Mais elle savait que c'était parfois difficile à maîtriser, alors le fait qu'Orys ait fait l'effort de faire tout cela... Disons que cela ne faisait qu'étendre les rougeurs sur ses joues et accélérer les battements de son cœur.

Les minutes passaient, et le vin aidant, elle se détendait un peu plus. La soirée s'annonçait magnifique, mais ils semblaient tous deux stressés. Pour quelle raison, alors que ce n'était qu'un dîner en tête à tête, pas une proposition de mariage ! ~~Cela viendrait plus tard.~~ Il se leva pour débarrasser, et lorsqu'il passa près d'elle, elle sentit son parfum lui chatouiller les narines. Elle huma avec plaisir, se mettant à sourire, tout à coup un peu plus détendue encore. Le plat suivant ressemblait à une soupe avec quelques larmichettes de lait dedans, ce qu'il annonça fièrement et la mit encore plus en appétit. Elle prit un bout de pain qu'il lui tendait, puis attrapa la large cuillère pour l'immerger dans le breuvage. Elle tenta de distinguer quelques goûts, reprenant quelques cuillères pour affiner son palais. Elle détacha son regard du sien pour mieux se concentrer.

« Je décèle je crois de la carotte, de la pomme de terre... et... un troisième ingrédient que je n'arrive pas à identifier. Qu'est-ce que c'est ? »

Quoi qu'il en était, c'était assez bien équilibré et assaisonné. C'était un délice, et encore chaud, ce qui était toujours réconfortant. Les petits pains étaient bons, également, quoi qu'un peu massifs et bourratifs, dus au manque de levure sans doute. Elle lui sourit, rompant un bout de pain pour le tremper dans la soupe, à la bonne franquette.

« Oui, en fait c'est elle qui m'a aidé à me préparer, tu vois. Elle était contente pour nous. »

Et peut-être un peu sur la défensive, vis à vis d'Orys ? En tout cas Isla avait senti une sorte de flottement, lorsqu'elle lui avait parlé de ce rendez-vous. Mais son aide dans la préparation avait été cruciale néanmoins. Et Rhaenys avait semblé réellement contente pour ses deux amis. Une question revint dans son esprit, et elle lui demanda sans détour :

« Je me suis toujours demandé : quelle est votre relation exactement, à tous les deux ? Parfois, elle semble t'adorer, et parfois te détester, cela dépend des jours. Je lui ai demandé, mais elle ne m'a pas vraiment répondu. »

Et elle ne pouvait pas vraiment lui en vouloir. Difficile de lui en vouloir, pour quoi que ce soit, d'ailleurs.

« Mais je crois surtout avoir décelé une menace sous jacente... Si jamais je te fais du mal, pour une raison ou une autre, elle me le fera payer... » compléta-t-elle, sur le ton de la rigolade.

Même si elle ne l'avait ressenti qu'à moitié comme une blague, se souvenant du regard de braise de la Targaryen.

« Du coup je suis gentille, et je fais des compliments sur le repas. » pouffa-t-elle, retrouvant un peu de sa personnalité taquine, avant de se rendre compte que cela pouvait être mal interprété. « Enfin, c'est vrai, je veux dire, c'est très bon, je n'ai pas à mentir... »

Et merde.

(c) a m i t y

dark have been my dreams of late

Where now the horse and the rider? Where is the horn that was blowing? Where is the hand on the harpstring and the red fire glowing? Where is the spring and the harvest and the tall corn growing? They have passed like rain on the mountain, like a wind in the meadow. + aeairiel.

hēnkirī:

Let's go all the way tonight

@Isla Chelsted

« We dream to give ourselves hope. To stop dreaming - well, that’s like saying you can never change your fate.»

La rencontre devenait un peu étrange, peut-être à cause de l’anxiété que chacun de nous éprouvait même si j’avais du mal à comprendre d’où provenait celle d’Isla. Elle n’avait qu’à manger et discuter, comme d’ordinaire ? D’un autre côté, peut-être que c’était mes angoisses se répercutaient sur elle et que j’en faisais beaucoup trop. Ce n’était pas impossible et mon sens de la demi-mesure était inexistant déjà à l’époque, ou plutôt en développement. Quoiqu’il en fut, cela ne résolvait guère les tracas rencontrés et une forme de crescendo commença doucement à jouer sa partition, invisible pour mes pupilles qui restèrent sourdes jusqu’à la fin de la sonate. Une occasion presque manquée parmi d’autres.

« C’est que tu dois préférer le sucré alors ! Cela, ce n’était pas très dur à deviner. « Ce sont des gâteaux faits par toi-même que tu amènes en cours alors ? » Et que parfois j’avais le privilège de goûter lorsque je jouais les affamés au bord de la crise indiquant un manque de sucre faussement évident. C’était certainement un peu con de ne poser cette question que maintenant, et peut-être m’en avait-elle déjà parlé. « Tu as encore le temps d’apprendre, je suis certain que tu deviendras douée toi aussi. » L’ilienne mettait le plus souvent du cœur à l’ouvrage, c’est ce qui faisait son charme en partie, cette sincérité à toute épreuve à vouloir faire au mieux qu’importait les circonstances ou la situation. Alors, sans doute aucun, je pouvais affirmer sans trop de péril que mon interlocutrice progresserait encore. « Ma préférence va à ce qui est épicé personnellement. » Rien n’était mieux que lorsqu’un navire marchand ramenait des condiments et autres aromates venus d’au-delà du Détroit ou de Dorne. J’appréciais la sensation de gorge et de gueule en souffrance connaissant une chaleur torride provoquée par le piquant des ingrédients. Je trouvais que cela offrait plus de goût aux aliments et révélait leur nature véritable. Peut-être était-ce le sang bouillonnant des Targaryen qui coulait dans mes veines qui m’offrait cet attrait pour ce type de plat mais je préférais l’explication plus simpliste des goûts propres à chaque individu.

La situation semblait se détendre de nouveau alors que le changement de plat s’opérait pour laisser place à un potage. Isla tenta de deviner les ingrédients. « Il te manque le poirot. Mais belle tentative. » Phrase ponctuée d’un sourire franc et large avec une légère rougeur quant à ce que pouvait offrir comme métaphore cette phrase. Passons et restons sérieux.

Tout se passait trop bien et allait savoir pourquoi, je sentis le besoin d’ouvrir un sujet dans lequel c’était presque certain que cela finirait en bourbier. Rhaenys. Je ne trouvais qu’un « Chouette ! » à répondre à Isla sur sa première parole en pensant que cela s’arrêterait là. L’interrogation sans détour de mon invitée me plaça dans un étrange embarras. C’était sûr que les deux, en tant que proche amie, avaient dû échanger sur pléthore de sujets. « J’aimerai bien le savoir aussi. » Cette fois-ci , l'éclat de rire est un plus gêné avant de reprendre avec plus de contenance. « Aegon étant plus proche de Visenya de par leur âge, je dirais que Rhaenys et moi nourrissons la proximité des cadets. Peut-être qu’à un moment il y a eu un peu plus, mais nous ne sommes liés que par un lien fraternel sans autre chose. » Malheuresement, mais c’était là une obligation de mon serment à Aegon et cela rentrait dans la suite logique des choses. Je fus idiot d’espérer plus et j’en portais la pleine responsabilité.

« Tu risques donc de finir dracaryés si tu me brises le cœur, c’est bon à savoir. » Je riais de bon cœur avec elle. Toutefois une idée sous-jacente germa dans mon esprit un peu hagard de la situation. « Dois-je donc comprendre finalement que tu es une menace pour ma personne ? Je ne le savais pas. » J’étais taquin sur l’instant, un peu enivré de la situation. « Je suis content que la nourriture te plaise et je n’aurais pas pris ombrage si tu n’avais pas apprécié. Mais je suis assez curieux de savoir comment tu t’y prendrais si tu voulais me blesser ? » Le questionnement était sot mais j’avouais être intrigué par l’échange que les deux femmes avaient pu avoir.

(c) DΛNDELION

From the shadow spreads the fire

♠ From the shadows we will be seen, beyond the darkness we will be free. From the fire, from the fire we'll build a new world. From ashes we will rise... a dragon into the skies

Let's go all the way tonight [Ft Isla] Mj1bfh10

cadow de Garlan:

Let's go all the way tonight

Bébé Isla Chelsted & Bébé Orys Baratheon

Le potage fumait, et elle humait le parfum délicat avec appétit. La présentation était nickel, et le goût avait l'air au rendez-vous également. Ce rendez-vous presque improvisé se passait sous de superbes auspices. Il n'en fallait pas plus pour qu'Isla se laisse un peu plus aller, s'autorisant un excès de boisson par rapport à d'habitude. Le stress des tous premiers instants semblait s'apaiser un peu, à défaut de disparaitre totalement. Pourtant, elle se sentait curieusement bien, légèrement échauffée par l'alcool, en charmante compagnie et avec quelques bougies qui créaient une ambiance propice à la confidence et au rapprochement. Son compliment la fit sourire avec sincérité, et elle détourna le regard en voyant dans ses yeux combien il le pensait. C'était presque intimidant, d'être la cible d'autant d'espoirs... Bon, il s'agissait de nourriture. On avait connu plus compliqué, comme enjeux. Sa préférence à des mets plus piquants que sucrés ou salés ne passa pas inaperçue et ne la surprit pas tant que cela, sans qu'elle puisse dire pourquoi. Elle le nota mentalement, afin d'être capable de pouvoir lui rendre la pareille, si jamais ils se revoyaient dans de telles circonstances.

Elle lâcha un "Ahhhh" sonore lorsqu'il lui donna la recette complète de la soupe. Elle en remplit sa cuillère avec impatience, avant de la boire goulument. Elle était aussi correctement assaisonnée, chaude et la texture n'était ni trop épaisse ni trop légère. Un bon compromis. Non, mieux que cela, un bon plat, en fait. Il semblait avoir quelques talents insoupçonnés, ce jeune homme ! Cela lui donnait plus chaud encore car il l'impressionnait. Elle le voyait finalement autrement que juste Orys, maintenant. Ses bouclettes noires lui barraient le front, dans un certain chaos mais non dénué de charme pour autant. Elle aimait la façon qu'avaient ses yeux de se plisser parfois, lorsqu'il allait dire une taquinerie ou plaisanter. Elle l'écouta expliquer son point de vue sur sa relation qui l'unissait à Rhaenys, sans rien dire. Elle but une nouvelle gorgée de la délicieuse soupe, rebondissant finalement :

« Comment ça, "un peu plus" ? Elle t'adore, il faudrait être idiot pour ne pas le voir. »

Isla avait un peu jalousé ce lien, lorsqu'elle l'avait vu pour la première fois. Mais elle a vite compris qu'elle ne pourrait jamais se mettre entre eux deux. Ils étaient trop proches, trop complices. Et puis sa vie actuelle était suffisamment agréable pour essayer de la conserver telle quelle. Elle rit au commentaire avisé d'Orys quant au possible Dracarys en cas de problèmes qu'elle pourrait lui causer... Ou si elle décidait de lui faire du mal.

« Une menace c'est un peu fort, tu ne crois pas ? Sauf si tu as peur de moi ! »

Lui dit-elle, une lueur espiègle au fond des yeux. C'était peut-être du à l'acool, mais elle le trouvait vraiment beau, ce soir. Sa question la prit au dépourvu et elle s'enfonça dans sa chaise, sentant le rouge lui grimper aux joues, détournant un peu le regard.

« Te blesser ? Mais... je ne veux pas te blesser, je... je t'aime bien. »

Elle déglutit, inconfortable. Pensait-il vraiment qu'elle jouait avec lui, parfois ? Non, il ne pouvait pas vraiment y croire, quand même. Déjà parce que Rhaenys ne l'aurait jamais permis, et puis.. Isla était sincère, ou en tout cas, elle voulait l'être. Elle n'avait pas pour habitude de jouer avec les gens, encore moins quand elle les aimait bien. Lui, il lui faisait un effet bizarre, qu'elle adorait et détestait en même temps. A ses côtés, elle se sentait vulnérable, et en même temps en sécurité... Ainsi qu'avec une envie de tout savoir sur lui, et en même temps de garder une part de mystère... Un ensemble de contradictions qui la laissaient pensive. Et désireuse d'en connaître plus encore. Elle replaça nerveusement une mèche de cheveux derrière son oreille, reposant sa cuillère.

« Rhaenys m'a aidée à me préparer, et elle était contente de savoir que l'on s'entendait bien. Et moi je suis juste contente de pouvoir passer un peu de temps avec toi.. juste avec toi... »

(c) a m i t y

dark have been my dreams of late

Where now the horse and the rider? Where is the horn that was blowing? Where is the hand on the harpstring and the red fire glowing? Where is the spring and the harvest and the tall corn growing? They have passed like rain on the mountain, like a wind in the meadow. + aeairiel.

hēnkirī:

Let's go all the way tonight

@Isla Chelsted

« We dream to give ourselves hope. To stop dreaming - well, that’s like saying you can never change your fate.»

La fumée tourbillonnait autour de nous, accentuant l'ambiance chaleureuse de cette soirée placée sous le sceau de la joie et de légèreté. Rien ne pouvait me rendre plus heureux que d’observer Isla savourer les plats mijotés. Il fallait dire que j’étais plus doué avec une épée qu’un couteau de cuisine. La voir ainsi, au gré des ombres mouvantes des flammes des cierges offraient à l’atmosphère un cadre secret où l’imagination était propice à tout. Cette proximité était inquiétante. Je n’avais jamais eu peur de paraître ridicule devant le regard des autres pourtant, sur l’instant, rien ne me semblait plus terrible que cette fatalité devant une seule personne. Je le sentais, ce cœur battre la chamade et se remplir de légèreté lorsque mon regard croisait le sien, scrutant la pigmentation de peau légèrement dorée par les lueurs virevoltantes de la pièce. Elle est belle songeais-je sans aucune autre forme d’arrière pensée. Peut-être même plus que d’ordinaire avec son sourire aussi radieux et ses joues légèrement rosées.

Du mystère de la recette de la soupe nous passâmes à une discussion bien plus sérieuse même si les paroles restaient de l’ordre du badin, en apparence. Ah, Rhaenys… Rhaenys. Que dire, que pensait sur un sujet sur lequel je serai probablement capable de tenir un monologue d’une demie-journée tout en perdant ma voix dès les premières secondes. Un éternel presque. Presque frère et sœur, presque meilleur ami, presque tout, presque rien. « Nous sommes liés par le sang mais pas de la même famille avec de nombreux intérêts communs.» Je secouais la tête. « Parfois j’ai le sentiment d’être son plus proche confident, et parfois d’être son boulet. » Difficile à dire, beaucoup voyait en ma présence une influence néfaste sur la Peyredragonienne. Je soupirais profondément avant de reprendre avec un plus grand sourire bourré d’entrain. « Puis tout le monde m’adore non ? » La modestie n’était pas réellement mon fort, ni mon faible d’ailleurs. « Bon peut-être pas Maltavon et quelques autres précepteurs. » Tempérais-je. Le premier aussi je le détestais, lui et ses affreux calculs qui provoquaient bien des maux de crâne. Et alors son haleine de bonne aurore… eurk. Mieux valait éviter d’y penser

La discussion tourna à l'espièglerie. « Peur de toi ? Jamais de la vie ! Enfin... peut-être juste un peu quand tu t’assois à côté de moi et que tu vérifies mon parchemin d’exercice. » Et que son regard bougon croisait mes iris. C’était plaisant d’une certaine façon même si probablement trop régulier à son goût. Malice contre malice. C’était mieux que feu contre feu. Puis une nouvelle fois la légèreté laissa place à une gêne discrète, que je ne comprenais pas réellement et à vrai dire, j’avais même du mal à la percevoir. Je quittais ma chaise pour m’approcher d’elle, passant mon avant bras gauche, et non la main pour éviter de la salir, sur sa chevelure pour la décoiffer un peu de manière indélicate. « Isla Chyttering faire du mal à quelqu’un ? Tu es bien trop trop patiente et ton cœur trop vertueux. » Cela ne la rendait pas inoffensive pour autant toutefois, c’était une des rares personnes de mon entourage qui pouvait se targuer d’être réellement sincère sur ses opinions. « Mon interrogation était idiote. » concluais-je avec un grand sourire.

Isla raconta que Rhaenys l’avait aidé à se préparer et que finalement, l’ilienne était heureuse de passer cet instant en ma compagnie ce qui me désarçonna quelque peu. Le teint redevint rouge, vite réagir sur un détail stupide. « Il me semblait bien avoir reconnu la broche de Rhaenys. » Non ce n’était absolument pas vrai, mais c’était moins gênant de se tromper que le silence. Quoique cela pouvait renvoyer de moi l’image de quelqu'un qui ne faisait pas attention aux détails. Respire et trouve une solution. Mais quel idiot. Je ne peux pas esquiver son dernier propos, ça serait stupide. « Je suis très content moi aussi de passer un moment avec toi. » La voix était un peu, beaucoup, trop forte. Gênant.

« Et euh sinon…euhh, tu as quelqu’un qui t’intéresse en particulier à la cour ? C'est le printemps. » Sombre crétin, quel est le rapport ?

(c) DΛNDELION

From the shadow spreads the fire

♠ From the shadows we will be seen, beyond the darkness we will be free. From the fire, from the fire we'll build a new world. From ashes we will rise... a dragon into the skies

cadow de Garlan:

Sujet: Re: Let's go all the way tonight [Ft Isla]

» Not going to be single tonight
» Tonight we dine in Hell [Tour III - Terminé]
» Isla Chelsted
» isla ☘ journal
» (isla) sea of lovers