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Oranne Whent – Lady de la maison Whent et conseillère du roi. - <a href="/t8814-or" target=_blank" > Personnage inventé</a>

 La veille de sa naissance, une pluie de printemps s'était abattue sur toute la région après une longue période sèche qui avait fait redouter à nombre de paysans sous l'égide de la maison Beurpuits ce qui adviendrait de leurs bétails. La pluie qui si souvent se voit préférée l'orgueilleux soleil, avait ce jour-là rassuré la cour de tous les hommes et offerts à la maison la bonne santé de ses élevages laitiers qui en faisait la richesse. Lorsqu'Oranne avait appris cette chose, sans grande importance pour bien d'autres, elle s'était assurée qu'il y avait là un signe du destin que jamais son père n'avait su reconnaitre. Si son apparence serait aussi sombre que la lourde pluie qui semble souvent prête à tout envelopper sous son ombre, ce serait elle qui au final apporterait la gloire et la richesse à sa maison.
Ainsi se déroula la veille de sa naissance ; et lorsqu'au petit matin le soleil se leva finalement Oranne était naquit. L'enfant était la fille d'une famille qui possédait déjà un héritier mâle et ainsi, sa naissance ne fut célébrée par nulle intempestive célébration ; banquet ou tournois… Cela était le privilège des hommes. Elle, n'était pour son père qu'une bête que l'on fiancerait un jour au gré des alliances nécessaires et au plus donnant. Mais le ciel fut au moins clément d'en faire la fille de la famille Beurpuits, dont la richesse était connue de tous grâce à leurs nombreuses bêtes et leur production viticole, la seul de la région à ne pas être une immonde picrate. Cette naissance était déjà pour elle une bénédiction, une promesse que son avenir serait assurément fait de grandes choses.
Une promesse comme celle de la voyante qui, alors que la jeune n’est qu’enfant, la verra un jour toucher de ses propres doigts un loup géant et un dragon. Alors effrayé par ses bêtes effrayantes, ce n’est qu’adulte qu’elle comprendra la signification de cette voyance.
Ainsi Oranne Beurpuits grandira au sein de cette puissante maison, sous l’éducation très classique et peu enrichissante de sa mère. A part la broderie et la lecture de vieilles histoires de chevaleries, l’éducation de la jeune fille n’est pas prise au sérieux. Son père lui préférait ses frères et sa mère était en effet, cela ne peut être nié, une sotte. Et si elle eu l’intelligence de faire hériter de son charmant visage qui lui avait un si bon mariage à sa jeune fille, ce fut bien heureusement que cette dernière n’hérita pas de son esprit.
Ce n'est ainsi qu'après la mort de cette mère en couche, après avoir donné vie à son troisième fils, que l'éducation de la jeune Oranne vit un brutal tournant. Alors que l'enfant venant à peine d'atteindre l'âge de la raison pleure à chaude larme cette mère qui fut la seule à se montrer douce et câline avec elle, son père place son éducation sous l'égide d'une nouvelle septa venant de joindre la maison. Si sous le roi Horen le noir la religion des Septs n'est pas centrale, elle a cependant toujours sa place au sein des maisons du Conflans. Septa Lysa, vieille femme continue d'enseigner les choses essentielles pour une femme que sont la broderie, le chant… Mais l'ancienne remarquera l'esprit affuté que l'enfant tenait de son père et décide donc de lui fournir une éducation des plus complète ; elle connait l'histoire du royaume, apprend des notions de politiques et d'économie qui sont nécessaires à tenir une maison… Ce sont des cours bien dures et l'enfant souvent implore la pitié de la septa pour pouvoir jouer dans les jardins, en vain. Si cette éducation sera bien difficile, Oranne finira en grandissant par comprendre au combien cela fut une chance et une chose précieuse ; septa Lysa lui aura offert un esprit aiguisé et un caractère travailleur, deux biens à la valeur incommensurable. Plus tard, la Lady sera éternellement reconnaissante envers la septa, la prendra sous sa maison pour prendre de soin d'elle durant ses derniers mois.
Mais, puis ce qu’à cette époque la jeune Oranne est encore une enfant énergique et candide, bien loin de la femme qui des années plus tard prendra sa place de discrète et sombre conseillère, c’est qu’un autre évènement fut responsable de son changement.

Elle devait avoir douze printemps alors et l'enfant qu'elle avait jusqu'à présent été se transformait alors en une très jolie jeune fille, la figure fine entourée d'une imposante chevelure bouclée et la poitrine pleine comme celle d'une femme. Alors que le mariage d'un cousin avait fait se déplacer l'ensemble de la famille Beurpuits pour assister au tournoi ainsi qu'aux festivités suivant ce dernier, Oranne se trouve ravie de pouvoir s'amuser ainsi sans la surveillance constante de la septa et se trouve ravie de pouvoir observer les jeunes chevaliers s'affronter à cheval et à pied. Quelle vue ils offrent dans leurs armures si nobles ! Mais dans les festivités de la nuit, la jeune fille étouffe et se sent fatiguée par le bruit et le vin si lourd qu'elle a bu sous le nez de son père. Discrètement, elle sortira donc un instant de la salle de réception en quête d'un peu de calme et de silence pour reprendre ses esprits, un écart qui ne devait durer que quelques minutes. Mais elle se trouvera sur le chemin d'un des hommes du roi Hoare. Il est grand et si large, plongeant la jeune fille dans l'ombre sous son imposante carrure et capturant son image dans son regard lubrique. Elle n'aura le temps d'appeler à l'aide que déjà l'homme aura abusé d'elle dans la pire des manières, la laissant au milieu du couloir en la menaçant de la réduire à néant si jamais elle osait en parler.
Dans le couloir où elle sanglote là en silence, traumatisée par ce qu'elle vient de subir elle sera trouvée là par un mestre. D'autres sûrement lui aurait incombé la faute de ce qu'elle avait subi, lui faisant porter à tout jamais le blâme et la honte de cette violence subie et aurait ainsi subie une vie à tout jamais ruinée. Mais ce mestre ne fit rien. Le mestre Tommard était un homme dont la laideur était si notable qu'elle lui valait de ne pouvoir se déplacer sans cacher une partie de son visage avec un lange, car toute sa peau semblait constamment rouge et couvertes de pullules, mais il était aussi un homme d'un grand esprit et d'une importante compréhension pour les plus miséreux.
Le mestre comprendra immédiatement que se trouve face à lui une jeune et ingénue croyante dont l'innocence à été bafouée par un sauvage, s'occupera d'elle avec grande considération. Il l'aidera cette nuit à cacher les signes de ce qu'elle vient de subir, lui offrira une potion nécessaire pour que cette horreur ne lui donne un enfant. Sûrement s'il n'avait pas été là que cet évènement aurait détruit Oranne à tout jamais, peut-être même aurait-elle songé à mourir plutôt que de vivre à jamais avec cette honte. Mais le mestre Tommard lui fera jurer de ne jamais commettre un tel acte et d'accepter cela comme une épreuve placée par les Septs sur son chemin, un moyen de prouver sa foi. Cet évènement réveillera chez elle une profonde croyance envers les Septs qu'avait déjà attisée son éducation par une septa, croyance qui tournera parfois même à la dévotion complète. Mais ce sera aussi pour la jeune femme un profond dégout du roi Hoare et de ses hommes, de ses sauvages qui osent prendre et détruire sans craindre la moindre répercussion. Sûrement est-ce pour cela qu'elle rejoindra si vite le nouvel empire Braenaryon lorsque que celui-ci sera formé.

    Après seize printemps, voilà que la jeune femme est mariée par son père la marie à une maison voisine se situant de l’autre côté de l’Oeildeuil, avec l’héritier de la famille Whent. Si elle savait depuis sa naissance de son rôle dans la vie serait d’être ainsi mariée pour permettre à son père de nouer une nouvelle alliance elle ne peut s’empêcher dans une rage folle dont elle a le secret, déchirée par la colère d’être ainsi échangée comme une vulgaire bête de foire. Mais au petit matin, alors qu’aucun des meubles de sa chambre n’a échappé à sa rage destructrice, ne laissant que des bouts de bois à travers la salle, elle se présentera à son père prête pour le mariage dans la plus élégante et ravissante des tenues comme si de rien n’était. Calme. Froide. La tête haute.
Cependant, lorsqu'elle découvre son époux elle trouvera ce dernier finalement plutôt charmant. Si nul barde n'a jamais chanté la beauté ni les prouesses chevalières de ce dernier, le jeune Whent est le fils d'un proche du roi Hoare mais, il est surtout un époux dont le caractère convient tout à fait à l'ambitieuse Oranne. Doux, timide et rêveur, le garçon préfère de loin la lecture à l'ombre de la bibliothèque plutôt que le combat ou la simple gestion de son foyer. Elle sent dès leur première rencontre que si elle parvient à le soumettre à sa volonté et à ses conseils, elle pourra aisément gouverner à sa place et mener ainsi sa famille vers la gloire pour laquelle elle a été éduquée. Seul un homme semble se placer sur ce chemin, un beau-père qui, à l'image de son propre père, ne semble prendre guère en intérêt l'opinion des jeunes femmes et ne les considère pour guère plus que des vaches à enfanter. Très vite, le rapport entre les deux deviendra tendu quant à qui vaincra et gagnera l'influence sur l'héritier Whent, sans jamais cependant sombrer dans l'affrontement claire et direct.
Grâce à l'entente amicale et cordiale qui règne entre les deux jeunes époux, ce mariage donnera rapidement naissance à deux jeunes filles ; Lysa et Shella. Oranne sait immédiatement que ses filles obtiendront une éducation de qualité et auront toute l'attention dans leurs vies que jamais son propre père ne lui avait offert, la Lady se montre d'autant plus attentive à leurs leçons que ces filles n'intéressent peu son beau-père et que son époux n'a aucune ambition. Elle travaille pendant son temps à agrandir son influence et se montre très douée. Si son caractère assez froid et dure est en premier lieu étrange pour les hommes de la maison Whent, il est vite évident pour tout qu'elle montre bien plus d'attention pour la maison que son époux. Femme économe et commerçante douée, elle aide à renflouer les caisses de la maison, mais c'est surtout sa réputation de Lady juste et pieuse qui la font aimer du peuple de la maison. Il lui faut cependant un héritier pour sécuriser sa position au sein de la famille mais, à son plus grand plaisir l'enfant finira par naitre et sera nommé Oswell, un charmant enfant qu'elle sait, régnera un jour sur un grand et riche domaine.
Cet héritier mâle lui offrira aussi la bénédiction de son beau-père qui fera fêter cet héritier mâle par une imposante célébration, où après un long parti de chasse le banquet verra une table couverte de gibiers et de vins. Cela aurait dû être un moment de célébration pour Oranne, un moyen de fêter cette nouvelle prise qu'elle venait d'obtenir sur la maison Whent et de sa lente montée de pouvoir. Mais alors qu'elle levait sa coupe de vin avec grande joie et son visage se parant d'un sourire qu'il était depuis bien longtemps rare d'apercevoir sur son visage, elle croisa un regard.
Est-ce qu'il la reconnut ? Qui sait. Se souvenait-il seulement de cette jeune fille à qui il avait fait subir la plus terrible des hontes.
Ce soir-là, il lui fallut lutter de toutes ces forces pour ne pas se lever là au milieu du banquet et réaliser une pensée qu'elle avait si longtemps rêvée, mettre elle-même à mort cet homme, lui planter une dague en plein dans sa gorge et le laisser là se vider de son sang au milieu de la foule qui saurait à présent son crime. Mais elle savait qu'elle ne pouvait se permettre cet excès, que ce serait tout perdre et mettre un terme à tous ses rêves de grandeurs. Alors l'humiliation fut terrible et Lady Whent dû remercier cet homme lorsque ce dernier vient la féliciter avec un large sourire, certaines qu'il se souvenait tout à fait de qui elle était, de ce qu'il lui avait fait subir. Au petit matin les servantes retrouvèrent la salle de banquet ravagée, la nourriture et les couverts lancés contre des murs et le mobilier renversé voir brisé, comme si une vague s'était déversée sur la pièce pour tout détruire sur son passage.
Pendant quelques années encore continuera cette vie, Oranne partagée entre son importance grandissante dans les prises de décisions de la maison Whent et l'éducation de ses enfants. Mais à l'horizon se présage une nouvelle ère ; celle des Braenaryon. Oranne qui n'a jamais approuvé ce roi venu de la région lointaine du Sel et du Roc, aux mœurs violentes et vulgaires si éloignées de ce à quoi elle travaille, est enchantée de voir s'élever cette nouvelle opposition à ce souverain mais, est aussi hésitante. Après tout, les Stark et les Targaryen sont un peuple au mœurs différentes des siens et nul ne sait ce à quoi cette guerre contre le Noir va les mener.

    Alors que des maisons voisines de Darry et d’Hawick ouvrent rapidement leurs portes au nouvel empire Braenaryon, Oranne décidera aussi de faire ce choix de joindre leurs forces à ces nouveaux et puissants suzerains. Sous son conseil, son époux enverra une missive aux nouveaux suzerains pour leur assurer leur soutient dans la guerre qui embrase à présent la région et sera alors rejoins petit à petit rejoins par d’autres membres plus ou moins éloignés de la maison Whent. Avec un effroi et rage, le lord Whent ne peut qu’observer l’influence qu’a réussi à gagner sa belle-fille sur son propre royaume et voit son propre fils s’opposer à lui sous des paroles qui sont plus des ordres que des conseils. Mais ce beau-père est encore Lord et c’est jusqu’au derniers moments que ce dernier soutiendra le roi Harren le noir avec les hommes lui étant encore fidèle. L’héritier Whent et leurs familles s’éloigneront alors du Lord, emportant avec eux ce qui leur est possible d’hommes et d’or afin d’affaiblir le Lord. Et son choix sera couronnée car ce sont des mains de l’empereur Torrhen qu’Harren le noir perdra la vie.
La voyante avait donc raison, elle se tiendrait un jour dans l'ombre d'un loup et d'un dragon.
Tandis que son époux prend finalement la tête de la maison Whent après la mort aussi tragique que rapide de son père, l'ancien Lord Whent décédant d'une maladie que le mestre Tommard mettra sur le compte de la vieillesse et de la fatigue des combats, elle est-elle-même conviée par l'empereur Braenaryon qui fera de cette femme un de ses conseillers. Oranne triomphe, ravie de trouver en ce loup un seigneur qui ne rejette pas les conseils avisés lorsque ces derniers sortent de lèvres féminines dont elle ne tient pour défaut majeur que son laxisme envers les cultes indigènes et étrangers qui ne sont pour elles que des fantaisies. Qu'importe, son nom est désormais connu dans les couloirs du palais comme celui d'une femme froide et travailleuse, aux bons conseils notamment réglant les notions de l'économie. Son regard est sur toute chose monétaire très acerbe et stricte, nul écart ne semblant échapper à cette main qui fut peu de temps encore une de celles réglant toutes les lois économiques et les impôts de l'empire. Et ce regard est bien nécessaire alors que les dépenses se multiplient; guerres à toutes les frontières de l'empire, création qu'un imposant Septuaire dont Oranne soutiendra avec joie la création... Si on le connait pour l'instant aucune affaire d'argent volé pour son propre profit ou de manigance des comptes, il n'est pas impossible que certaines des propositions qu'elle ait apporté à son empereur permettent le développement de sa maison.
Mais alors que tout n'était que joie et triomphe pour elle et que l'avenir lui semblait plus radieux que même-elle n'aurait jamais espéré, elle apprend que son époux aurait abusée d'une jeune servante après une soirée de festivité trop arrosée. Elle ne lui pardonnera jamais cela. Depuis les époux ne se parlent presque plus et si elle prenait avant encore soin de sauver sa fierté en prétextant ne pas être la véritable maitresse de la maison Whent, ne prendra depuis plus aucun soin et ne laisse plus son époux à autre chose que sa lecture et la chasse.