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Bruna Marquezine est <a href="t8646-al" target=_blank"><span class="Gp_Empire">Alicent</span></a>

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Alicent - Septa - <a href="t8646-al" target=_blank" >Personnage inventé</a>

En y repensant, Alicent ne regrette pas du tout sa vie de Septa. Son quotidien est calme et tranquille. Elle n’a pas le déplaisir de s’occuper d’enfants, et surtout pas le temps de penser à un homme ou à se demander où il se trouvait. Elle n’a qu’elle-même, et ses dieux, en second plan. Pourtant, elle aurait pu goûter à une vie de noblesse. A des vins pourpres plus raffinés que tout ce qu’elle a déjà essayé au Septuaire. A des tissus bien plus doux au toucher que sa robe de Septa, dont la texture est plus désagréable que le visage d’un lépreux de la Citadelle. Mais cette vie de Septa a été sa destinée. Alicent croit au concept du destin, et sait que le sien est d’accomplir de grandes choses. Pas pour le Haut Septon, ni pour un quelconque Roi ou Empereur. Mais pour sa propre personne. Pour Alicent.

C’est dans la maison de sa pauvre mère que vit le jour la brune. C’était une naissance difficile, mais une fois que la tâche a été accomplie, la voilà nommée après une Reine d’un temps oubliée et donnée à sa tante pour s’en occuper. Pendant ses premières années, c’est dans cette petite maison que vécut la Septa. Son côté noble de la famille connaissait évidemment son existence, mais n’a jamais levé le doigt pour la soutenir. Peut-être qu’ils s’en foutaient, ou peut-être que sa mère était trop fière pour leur demander une assistance. En tout cas, elle était trop fière pour ce qu’elle était : une servante de bas rang qui a cru à l’Amour avec un homme marié. Le seul message qu’Alicent reçut de sa famille était sous la forme d’un serpent venimeux dans son berceau. Se débarrasser d’un bâtard était un excellent moyen pour soulager la jalousie d’une grande dame.

Mais cette bâtarde là a survécu, et à l’aube, sa famille a quitté le village pour s’installer dans un autre et se faire une nouvelle vie. Alicent ne les a cependant pas suivis. Elle a été déposée au premier Septuaire sur leur route, avec des instructions précises pour en faire une Septa. Le lendemain, son apprentissage commença. La lecture, l’écriture, les arts de la cour, l’histoire et la religion. Jugée trop belle et trop vive d’esprit pour être pavanée dans des villages ou pour prêcher dans les rues, Alicent a été cloîtrée dans les coulisses du Septuaire. Depuis son arrivée, c’est-à-dire à ses six ans, elle n’a connu que ces longs couloirs de marbre et ces pièces fermées d’accès au public. Lors des fêtes et évènements, elle avait le droit de sortir à la pièce centrale et aux jardins, mais camouflée en sœur du silence.

C’est peut-être cette enfance et cette adolescence uniques qui ont poussé à Alicent à devenir ce qu’elle est aujourd’hui. Elle a eu trop de temps pour penser. Pour penser à elle-même et sa place dans le monde. Penser à ce qu’elle pourrait accomplir, avec tous les compliments qu’elle recevait de la part de ses nombreux précepteurs. Elle se sentait clairement supérieure à ses pairs. Elle savait d’avance qui allait être envoyé servir quel seigneur et qui sera envoyé dans quel village. Mais avec tout ça, la jeune Septa se savait imparfaite, et il lui arrivait de prier pour un pardon divin.

Elle a toujours prié le Père. Lui, qui envoyait un puissant message de Justice, se voyait manquer de respect par la jeune Alicent. Elle est plutôt arbitraire lorsqu’elle prend ses décisions. Les lois des Dieux et des Hommes ne sont souvent pas prises en compte par la Septa, qui ne manquait pas de montrer une certaine cruauté envers les apprentis de son âge. Celle qui osait parler derrière son dos voyait ses vêtements déchirés et sa réputation souillée, et celui dont le regard était trop insistant se voyait accusé d’horrible choses et exilé de la foi. Le soir, Alicent voyait leurs visages. Toutes ces jeunes personnes dont la vie a été ruinée par son égoïsme et sa jalousie. Elle voyait leurs familles dans ses cauchemars, la suppliant de les épargner. Mais elle continuait les mêmes erreurs, et se réveillait de la même façon : d’un hurlement de panique.

Alicent remerciait toujours la Jouvencelle. En fait, elle se voit en elle. Belle, vierge, et inaccessible. Son père étant noble, elle a hérité de traits fins qui la faisaient se différencier de toute autre femme. Et puis, son vœu de chasteté envers les Sept était pris très au sérieux. Elle avait certainement des désirs, et il arrivait à Alicent de ressentir une certaine attraction envers certains hommes ou certaines femmes : mais elle se hâtait à éteindre cette flamme. L’amour n’était qu’une arme parmi tant d’autres, et elle devait être celle qui la maniait pour manipuler les autres, et non l’inverse. D’un autre côté, c’est la jeunesse éternelle de la Jouvencelle qui attirait Alicent. Il lui arrivait de voler quelques pommades et huiles à l’infirmerie du Septuaire pour les appliquer sur son visage et cheveux, afin de les adoucir, dans l’espoir qu’ils gardent leur apparence actuelle pour les prochaines décennies.

Et puis finalement, dans ses prières, venait la Mère. Lorsqu’Alicent a priait, elle pensait à sa propre Mère. Cet amour pour cette facette des Sept est ressorti lorsque la Septa, après avoir terminé sa formation et après avoir servi quelques années là où elle était, a été envoyée à Ville Vieille, au Haut Septon. Ne voulant pas laisser une telle femme dépérir à Dorne, le Septon de Denfert l’a fait envoyer au Haut Septon pour qu’elle ait une plus grande utilité. Et Alicent se rappela sa mère. Elle doit être fière de savoir que son seul enfant a réussi dan sa vie. Que cette bâtarde a fini par accomplir de grandes choses. Alicent s’est promis qu’un jour, elle traversera le désert Dornien pour retrouver sa mère et la couvrir d’or. Elle retrouvera son père, et le jetterai dans un fossé de serpents… à moins qu’il s’excuse à elle.

Voilà la protagoniste arrivée au Septuaire le plus important de tout le continent. Celui où réside le chef spirituel de la Foi. Tout était différent, ici. Il y avait une plus grande surveillance, une plus grande tension, et des enjeux politiques à chaque couloir. Il a fallu du temps pour Alicent de s’y adapter, alors qu’elle commençait les nouvelles tâches qu’on lui avait assigné. Et les années passaient. Alicent observait le Haut Septon appeler ses croisades. Elle n’a évidemment pas eu son mot à dire, mais son cœur flanchait à chaque mention de Dorne. Alicent pense à son peuple, à ses précepteurs, et ses rares amies. C’est dans ces moments-ci que la Dornienne découvrit que sous toute cette couche d’insensibilité, son cœur battait encore. Une grande faiblesse, mais aussi, une grande force. Ici, elle n’avait personne à traumatiser, et personne à prendre de haut. Une véritable leçon d’humilité pour Alicent.

Puis, vint le jour qui changera la destinée de la jeune Septa, et peut-être même la destinée de royaumes et de milliers d’hommes. Alicent a été réveillée en sursaut par une haute placée au Septuaire de Ville vieille. La Dornienne n’a jamais aimé son air aigri et autoritaire, mais lorsqu’elle lui a expliqué qu’elle sera maintenant au service de l’Empereur, elle a voulu sauter dans ses bras. Alicent voyait ça comme une excellente opportunité. Loin du Haut Septon, elle pourrait faire ce qu’elle veut quand elle le veut : mais le représentant toujours, elle pourra utiliser son nom pour réaliser les projets qu’elle souhaite. Grimpant sur un modeste carrosse, la Septa pris la route vers la capitale impériale, avec comme seule escorte une jeune orpheline de neuf ans pour la servir.