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Margot Robbie est <a href="https://bloody-crown.forumactif.org/t7148-tricia-gardener"><span class="Gp_Bief">Tricia Gardener</span></a>

RECENCEMENT

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<span class="Gp_Bief">Tricia Gardener</span> - Je suis fidèle à moi-même. - Dame de Villevieille, Ancienne Reine du Bief - <a href="https://bloody-crown.forumactif.org/t7148-tricia-gardener">Pv pris</a>

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<a href="https://bloody-crown.forumactif.org/u706"><span class="Gp_Bief">Tricia Gardener</span></a> se trouve à <span class="Gp_Bief">Hautjardin</span>

Le port de tête restait altier, fixe, presque semblable à une des statues qu'on pouvait trouver dans les jardins, elle attendait que la tempête se calme. Celle-ci n'était pas en train de souffler à l'extérieur, ballottant les navires sur la mer, emportant avec elle de nombreux embruns qui viendraient à atterrir sur les façades des demeures, le vent n'arrachait rien, la pluie n'engloutissait rien. Non tout cela se déroulait dans son cœur, le naufrage n'était pas proche, car au final, son embarcation avait déjà chaviré depuis bien longtemps, et la mer venait de la recracher froidement sur le banc de sable, comme si, même elle, n'avait pas voulu de Tricia Gardener. Sa respiration était saccadée, son regard était trouble, et sa main particulièrement tremblante alors qu'elle tenait entre ces doigts une missive qu'elle redoutait de recevoir un jour, une missive lui annonçant la nouvelle, la nouvelle de la naissance du premier enfant de son frère. Ce n'était sans doute pas le fils que tout le monde avait souhaité et espéré, mais en réalité, c'était bien mieux que tout ce qu'elle-même avait pu faire jusqu'ici. Il y avait eu une grossesse, une grossesse qui avait pu être mené jusqu'à son terme et qui avait abouti à la naissance d'un enfant qui était plein de vie. Dans un réflexe désespéré qu'elle avait tant de fois réitérer tout au cours de ses longues années, elle ne pouvait que continuer à se haïr pour ce corps rester parfaitement plat, qui n'avait jamais montré le moindre signe d'une possible fertilité, même d'un début de vie en son sein. Et lui, quelques mois à peine après son mariage, voilà que son épouse lui donnait une fille.  Il n'y avait plus rien pour pouvoir retenir sa peine, sa colère, plus rien auprès duquel elle pouvait se raccrocher pour pouvoir continuer à avancer. Elle n'avait dans le fond, rien contre cette reine, à part que celle-ci lui avait pris son frère, sa couronne et également son héritage. Détruisant en l'espace de quelques mois, tout ce que Tricia avait un jour pu représenter. D'un sourire de bonne éducation, elle semblait paraître maîtriser la situation tout autant que ses émotions, aussi négatives qu'elles puissent être. On voyait facilement la noirceur chez certaines personnes, sentant cette aura presque dangereuse qui pouvaient les entourer et les engloutir parfois. Mais elle, n'était-elle pas la parfaite femme qu'on attendait qu'elle soit ? Belle, pieuse, cultivée, à la discussion appréciable, raffinée, et même recherchée. Elle maîtrisait autant l'art de la conversation que les différents métiers qu'on attendait d'une fille de bonne famille. Une parfaite épouse, une parfaite reine, une parfaite mère. Mais la nature l'avait privé de ce dernier droit, lui faisant tout perdre à la mort de Mern. Bien qu'il aurait parfaitement pu s'arranger pour la répudier, des années auparavant, alors que leur union persistait à ne donner aucun fruit. Dans un mouvement brusque, elle réduisit la missive en un pauvre reste de papier qu'elle envoya brûler dans l'âtre de sa cheminée, s'accordant quelques instants pour s'accrocher à deux mains sur la commode à côté d'elle, pour ne pas faillir, pour ne pas tomber. Toutes ses prières jusqu'au cœur de la nuit ne pouvaient plus la sauver du destin qui était le sien, celui d'être à la merci des actions et des injonctions de son frère, bien qu'il ne manquait pas de la laisser tranquille pour l'instant. Jusqu'à quand ? Là était la question, elle n'ignorait pas qu'elle pouvait encore lui servir d'une façon ou d'une autre, même si son ventre ne pouvait pas porter d'enfant, elle n'en restait pas moins la sœur du souverain actuel. 


Quelques coups à la porte de sa chambre et elle se redressa, reprenant constance, dans une attitude qu'elle avait par cent fois adoptées à la cour de Hautjardin alors qu'elle était la cible de tous les commérages. Sa mère s'approcha d'elle, dans un pas rapide, pour pouvoir la serrer quelques instants sur son cœur, avant de regarder son visage avec toute la tendresse du monde, une main caressant sa joue avec autant d'amour que dans ses jeunes années, alors que ses doigts fermes tenaient son bras, comme si elle avait le désir de la retenir. « Tu devrais rester ici… Loin de tout cela, loin de Hautjardin… Rien de bon ne t'attend là-bas et surtout pas lui. » Tricia vint déposer un délicat baiser sur le front de sa mère. « N'oubliez pas que vous parlez de votre souverain, mère … » Ornella ne manqua pas alors de lever les yeux au ciel, un geste qui en disait bien plus long qu'il n'y paraissait, même si elle ne pouvait que reconnaître cet état de fait. « Depuis que tu es ici, tu sembles avoir commencé à faire ton deuil, de ton époux et de tout ce qui allait avec… Là-bas, tu n'es plus rien ma fille, je ne dis pas cela pour te donner du chagrin, mais comment penses-tu que les gens te traiteront ? Je sais que tu as dû y songer bien plus d'une fois, et que tu as sûrement pesé le pour et le contre longuement. Tu as toujours été si mesurée en tout. Tu as porté le titre, mais avec la mort de Mern, tout ce que tu avais, a disparu. Ta gloire passée ne fera pas ton bonheur futur. » Il n'était jamais simple d'avoir eu la chance de tout avoir, de tout obtenir, l'amour, la richesse, le pouvoir, et qu'un jour, tout ne vienne à disparaître en quelques secondes. Tricia s'était effondrée à l'annonce de la mort de son époux, même si l'absence d'héritier né de leur union commune, ils s'aimaient ou s'étaient aimés, il avait toujours été là pour elle, et l'inverse était tout aussi vrai. Mais elle n'avait pas eu de fils, l'héritier de son époux avait fui son peuple et son devoir, avant de finir tout simplement par rendre l'âme loin de la terre de ses ancêtres. Mern n'était plus, Kevan non plus. Tricia était la dernière des Gardener, mais elle ne portait ce nom que par mariage, et la lignée s'était donc éteinte ainsi, laissant alors à tous les hommes de la noblesse du Bief les plus ambitieux la possibilité de jouer leurs cartes pour pouvoir montrer sur le trône et récupérer la couronne pour créer une nouvelle dynastie. Finalement, Manfred avait été malin pour cela, comme il l'avait d'ailleurs toujours été et avait obtenu de sa sœur son abdication à son profit, la contraignant à sa façon pour obtenir ce qu'il convoitait sans doute depuis longtemps, si ce n'est toujours. Elle avait fui le Bief pour l'Ouest, espérant pouvoir y jouer là-bas le rôle d'ambassadrice pour le royaume qui avait rythmé toute son existence. Elle avait appris là-bas les succès militaires de son frère, ainsi que son couronnement. Et même si les festivités du Roc avaient été un divertissement, il ne l'éloignait rarement de la triste vérité. Quand elle avait repris la route du Bief, et tout particulièrement de Villevieille, elle n'avait pas fait d'arrêt à Hautjardin, rentrant directement à ce qui s'apparentait le plus à un chez elle à présent, cherchant réconfort auprès de ses parents, loin du regard de son frère, de celui de sa belle-sœur et du supplice de voir son ventre s'arrondir au fil des mois. Cependant, elle ne pouvait éternellement être loin de la capitale et des possibilités que cela pourrait lui offrir. Elle n'était pas morte en même temps que Mern, même si cela aurait sans doute été bien plus simple pour elle. Manfred n'était pas le seul des Hightower qui estimait avoir une carte à jouer, dans la politique du Bief, et même de Westeros. Et Manfred n'allait pas la priver du reste de son existence. « Mère, je vous assure que je sais ce que je fais. Je vais aller rendre hommage à mon frère, à son épouse et à leur enfant. Et quoi qu'il puisse se passer, ce sera de mon fait, et non du sien. » Un sourire malicieux apparut alors sur son doux visage. Prête à prendre une revanche sur la vie.