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<span class="Gp_Peyredragon">Orys Baratheon </span> - Je suis fidèle à mon souverain - Prince Régent de Peyredragon, Chevalier du Dragon, Mīsio des Enfants Impériaux, Représentant de Peyredragon au Collège Impérial - <a href="https://bloody-crown.forumactif.org/t6643-orys-baratheon">Pv pris</a>

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« Monseigneur... ? » La voix d'Aemon Rollingford était aussi soucieuse que polie. Une première pour un homme qui d'ordinaire, ne s’embarrassait pas de précautions. Rompu à l'exercice des armes, pétris de pragmatisme et arborant constamment une mine fermée, il avait pour habitude de balayer les réflexions que l'on pouvait lui faire à ce sujet d'un revers de main, comme on écarte une mouche. Aussi, la nouveauté du ton, à l'instar de l'effet escompté, ne fit que renforcer le sentiment de malaise qui régnait dans la tente. Lui tournant toujours le dos, le regard fixé au dehors, son interlocuteur continuait d'observer la pluie qui tombait maintenant depuis des heures en grosses gouttes froides, transformant lentement mais surement la campagne en marécages, et apportant à l'air la lourdeur que la brise de printemps avait jusqu'alors rendu presque agréable. On n'y voyait rien à moins d'un mètre, ce qui achevait de poser un décors triste et terne. « Monseigneur ? » Plus assuré qu'au premier essai, mais toujours teintée de prévenance, il l'avait entendu esquisser un premier pas en avant, mais l'arrêta d'un geste de la main, paume vers le sol, l'index légèrement relevé. Ce n'était pas le moment. Et peut-être qu'il n'en aurait jamais plus.

***

Malgré un mauvais pressentiment, Orys avait pourtant pris le chemin de la campagne du Printemps avec l'entrain des premières batailles. S'il n'était plus vraiment le même depuis Burron, il comptait sur les affrontements à venir pour démontrer à tous ceux qui auraient l'idée d'en douter que l’endommagement de sa main d'épée n'aurait pas raison de son honneur. D'ailleurs, au matin du départ, ses hommes avaient bien cru que les Dieux avaient tourné la mécanique du temps et que le fougueux "Dragon Noir" de Sombreval était de retour. Tous s'était mis en marche avec la rage de vaincre. Mais très vite, le ciel avait terni les humeurs. Pour ces fils de la mer, nés sous le soleil de la Néra et au sang chaud, les terres foulées restaient bien trop nordistes à leur goût. Trempés jusqu'aux os, les fers des montures glissant dans la boue, on était loin de la triomphante marche contre l'ennemi que tous s’étaient imaginés. Mais on tenait bon. La destination promettant de réchauffer corps et cœurs, on s'était serré les coudes et à voir leur Prince de nouveau à la tête de leur armée, que pouvait-on bien espérer d'autre qu'une certaine victoire ?

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« Mon Prince, je... » Exaspéré, Orys se retourna vivement. Dans ses yeux violet brûlait l'impatience. « Vas-tu cesser à la fin de m'affubler de tous ces titres ? Nous sommes seuls, Aemon. Rien de ce que tu pourrais dire ne pourra me surprendre alors, je t'en prie, quitte cet air de jouvencelle craintive et rends-moi mon capitaine de garde ! » Il avait ouvert la bouche pour répliquer mais se ravisa. Durant un instant, ils se regardèrent, sans un mot. Aemon l'avait connu alors qu'il n'était que garçon des rues, et plus tard, Orys s'en était souvenu. Comme son père, comme tous les siens, Aemon n'avait jamais fait la moindre allusion à sa bâtardise, et lorsqu'annobli, baptisé puis couronné il avait fallu choisir un homme de confiance, c'était tout naturellement qu'Orys s'était tourné vers lui. Depuis Goëville jusque Lancehélion, de Wayfarer à Eysines; puis jusqu'à Fort-Darion, le second suivait le premier comme son ombre. Pas de manières, pas de longs discours. Juste la confiance et la trempe semblable, capable de tout surmonter.

***

On dit que les Dieux aiment leurs jeux stupides. On dit qu'ils n'ont aucune miséricorde, et que les mortels ne sont que pièces sur le grand échiquier de leur bon plaisir. Fallait-il donc que pour se divertir, ils permettent ne serait-ce que l'esquisse d'un crime ?

***

« Je devrais être avec elle... Je devrais être ma soeur » finit par articuler Orys. C'était impossible et pourtant, c'était plus fort que lui. Quelque chose grondait au plus profond de son être, lui étranglait le cœur et serrait ses poings. Aemon l'observait. Fut un temps, la table qui les séparait aurait déjà valsé. Il avait beau encore douter de lui, Orys avait appris. A la dure, comme on dit, et au prix de sa fierté. Il n'avait pas besoin de deviner les raisons de sa colère mais pourrait affirmer qu'il la contrôlait autant que de possible. Il avait mûri. « A l'heure qu'il est, les coupables ont dû goûter au feu-dragon. Dans le cas contraire, l'Impératrice doit leur réserver un sort plus cruel encore. En faire un exemple, montrer que l'on ne s'attaque pas à l'Empire impunément. Elle est là où elle doit être, fais-en autant. Ta place est ici, avec nous ; avec Maître Forel, avec le seigneur Omble. Avec tes hommes. » La vérité n'est jamais plaisante à entendre, et le poids des responsabilités toujours plus lourd à porter. On lui avait confié une mission. On lui avait confié un royaume. Elle lui avait à nouveau accordé sa confiance, et il fallait s'en montrer digne.