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 Feast before the Storm [Tour VII - Terminé]

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MessageSujet: Re: Feast before the Storm [Tour VII - Terminé]   Feast before the Storm [Tour VII - Terminé] - Page 2 EmptyMer 20 Nov - 21:41

Argella acquiesce, porte sa coupe à ses lèvres et honore mon toast à son tour. Forcément, personne n’aura manqué les mots de Rowenna. Ni que Rhaenys aura dû ronger son frein. Elle est comme ça ; se sachant impétueuse, il n’aurait pas été de bon ton de rabrouer sèchement cette souveraine qui manifestait bien peu de reconnaissance pour ceux qui venaient se battre et mourir pour une contrée et une dynastie qui n’étaient pas les leurs. Personnellement, cela m’agaçait, mais ça m’en touchait surtout une sans secouer l’autre ; je savais que tout le monde au sein de l’Empire ne croyait pas au même idéal que nous autres et il était clair que la seule véritable manière de faire taire les doutes était de prouver notre valeur, et la puissance de ce en quoi nous croyions. Je passais. Si je devais m’en prendre à tous ceux qui ne m’avaient pas voué une confiance et une loyauté sincère, je ne serais sans doute plus aidé de beaucoup de monde aujourd’hui. Le doute habitait sans cesse les suivants, qu’ils soient nobles ou roturiers. Certains faisaient une confiance aveugle dans leurs souverains mais ils étaient bien peu. Pour le reste, il fallait un comportement exemplaire et des valeurs sans la plus petite faille, pour que jamais le doute ne se transforme en quelque chose de pire, et de difficilement contrôlable.


C’est le tour d’Argella de parler. Elle évoque nos ennemis tour à tour. Plus curieusement, elle s’en prend officiellement et publiquement à Dorne. Etait-ce pour contrebattre sa mère sur son propre terrain, ou par rancune pour l’armée dornienne qui avait abandonné son alliée au plus terrible moment ? A moins que ça ne soit à cause du Prince de Dorne qui l’avait abandonnée, enceinte jusqu’au coup, seule face à l’adversité. Dans tous les cas, cela ne pouvait pas être innocent. Argella était quelqu’un d’impétueux, tout comme Rhaenys. Mais elle avait elle aussi la présence d’esprit de penser ce qu’elle disait, et si elle se laissait emporter c’était de toute façon pour assumer derrière.


Elle sait y faire, la brunette. Et je me lève aussi prestement que me le permet mon genou gauche en tirant l’épée au côté pour tonner d’une voix habituée à dominer ses environs sur le champ de bataille.



| Nôtre est la fureur! |


Solidarité avec mes hôtes, assurémment. Rhaenys est donc partie rejoindre Lady Swann, une amie de l’Empire et l’un de nos fervents soutiens de l’Orage, né dans le Bief. Elle sera importante, dans la campagne à venir. Tout comme Mahée Allyrion, plus loin, qui apparaît plus renfrognée que la veille, le nez dans sa coupe. J’imagine que comme avec mon épouse et moi-même, elle aura peu goûté les mots de la souveraine du pays des tempêtes. Un homme vint saluer Argella en pliant le genou, suivi d’une dame qui me salue à son tour. J’incline la tête en signe de respect.


| Merci pour votre accueil, Dame, tout l’honneur est pour nous. |


Je tourne ma vilaine trogne vers la Reine-Mère, qui m’accueille plus spécifiquement. Je mets un instant à lui répondre, la regardant fixement sans ciller. Me cherchait-elle ou se montrait-elle affable ? Impossible à savoir. Mais je n’oubliais pas qu’elle avait préféré le dornien pour sa fille, alors que nous discutions déjà de façon fort bien avancée le mariage de Jon et d’Argella. Quel couple cela aurait été. Et avec l’Empire, important.


| L’apaisement, Votre Grâce, m’est bien superflu, je ne suis pas venu pour me montrer frivole. Ni la raideur de ma patte gauche ni mon délicat visage ne me permettent plus de briller lors de ce genre de soirée, et je préfère que vous conserviez l’image de moi du fier nordien couturé de cicatrices, prêt pour la guerre, plutôt que celle d’un bien piètre danseur. Je vous remercie vous et votre fille pour votre accueil, mais je ne tarderais pas à partir me battre et c’est bien cela tout ce que je souhaite ; cette guerre n’a déjà que trop duré et pendant que nous festoyons ici, des gens meurent à quelques jours de marche de votre cité. Pour le vent ne vous inquiétez pas, je ne mourrais pas d’une pneumonie ; je dors avec le Feu. |


Un rien effronté, mais sous le couvert d’un ton calme, neutre. Certains diraient glacé, mais en se trompant sur une animosité que je ne ressentais pas, mais une once de méfiance seulement. Je me tournais vers Argella quand elle s’emportait contre le septon et impliquait le bois sacré. Je prenais un ton calme, patient. Tout le monde n’était pas forcé de connaître nos us et coutumes.


| Je dirais que cela dépend de vos intentions ce faisant. Mais gardez-vous bien d’entretenir de tels plans ; autrement ce qu’il reste de gens de votre foi pour croire en notre combat vous prendraient alors pour la dernière des renégates, à n’en pas douter. L’homme est vil, mais sa fonction doit rester respectée. Et vous, Mahée Allyrion, qu'en pensez-vous? Votre pays plus que quiconque, en dehors peut être du Conflans, a subi la croisade de plein fouet. L'homme dévoyé sera puni. mais il ne faut pas qu'il implique une autre religion dans sa chute. |


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Fire, Blood & Winter | House Braenaryon
Let it be War


I never wanted this. I never wanted to unleash my legions.
Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will.
So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn.
Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.



Torrhen Braenaryon
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MessageSujet: Re: Feast before the Storm [Tour VII - Terminé]   Feast before the Storm [Tour VII - Terminé] - Page 2 EmptyDim 24 Nov - 15:33



Accalmie, An 1, mois 9, semaine 2

J’avais laissé derrière moi la table d’honneur, préférant partir plutôt que de risquer un incident diplomatique. J’adorais Argella. Sans cela sa mère aurait été humiliée devant toute l’assemblé sans que j’en éprouve le moindre remord. Je prenais sur moi, pour elle, pour Torrhen également même si ni l’un ni l’autre n’étaient dupes. Je ne mordais pas tout de suite mais je le ferais, cela n’avait pas le moindre doute. J’étais un dragon, et on ne pouvait pas espérer le chatouiller sans conséquence. Je n’étais pas tendre. J’étais de feu et si on s’y approchait de trop près, je réduirais tout en cendre. Tout, sans exception. Ce soir je prenais sur moi. Ce serait la seule et unique fois.

Je me glissais à la table de Mina, visage familier et apprécié dans cette assemblée. Comme je regrettais que Yesaminda ne soit pas là. Elle aurait su trouver les mots que j’avais besoin d’entendre. Elle aurait su me distraire et me faire rire. Elle était cette sœur que je ne pensais pas trouver dans cette guerre et la jeune femme qui m’était le plus chère… Je l’aimais autant que je détestais son époux, et c’était peu dire. La sœur de ce dernier était fort heureusement nullement à son image. J’appréciais Mina. Elle faisait partie de ses femmes fortes, que la vie a poussé au devant d’affaires dont elles se seraient bien passées. Par moment, elle me faisait penser à moi. Éblouissante ? Non loin de là. J’adore cette tenue cependant Kora n’aurait pas du tant insister pour que je la porte. Vous la connaissez, quand elle a une idée en tête… Je… Détonne. Nous ne sommes pas sur mes terres natales et ce présent est trop… ostentatoire. Je m’en étais bien vite rendue compte. Je n’étais pas là pour montrer mes atours, ou pour faire la moindre ombre à quiconque. J’aimais les belles toilettes oui. Et elle m’avait été offert par Baâl alors j‘avais une affection particulière pour elle. Mais elle était trop ici.

Je posais ma main sur celle de la jeune femme lorsqu’elle m’indiqua qu’elle n’était pas ici chez elle et sans doute ne le serait-elle plus sur les terres de l’Orage. Vous m’en voyez vraiment désolée Mina, mais nous nous rejoignons sur ce point là : notre foyer est là où est notre famille. Je tournais la tête vers Torrhen alors qu’on servait des plats et manquais de me lever d’un bond en voyant la Reine-Mère penchée vers mon époux pour lui parler. Par les dieux, dites-moi que mon vin était empoisonné et que la Vielle Sorcière n’est pas en train d’essayer de… S’approprier les faveurs de Torrhen... murmurais-je plus à moi même qu’à Mina. Je me forçais à respirer doucement avant de me pincer l’arrête du nez. Si je vous réponds que je préférerai chevaucher Meraxès en marchant sur le Bief que d’être ici, cela répond à votre question? lui dis-je non sans colère. Pensez-vous qu’elle le prendrait comme une offense personnelle si je décidais que ces troubadours sont mauvais et qu’il faut prendre un archer et un vièle pour leur apprendre à jouer de la musique ? Au quel cas, m’accompagnerez-vous? Deux de mes gardes se trouvant derrière ces portes sont de bons musiciens. glissais-je non sans un sourire terrifiant et déterminé.Je pourrais même pousser jusqu'à aller chercher Ebryon et lui montrer ce qui l'en coûte de jouer avec le feu... Si Barge ne tenait pas autant à cette Sorcière


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So welcome to the fire

  
I'm focused ; I've been watching for the omens ; I've been listening to everything you've said ; Its been running through my head ; Locked and loaded ; I've got the feeling that you've noticed ; Yeah I've only just begun ; I won't stop until it's done ; 'Til you're broken ; So welcome to the fire ; I'm the one with the lighter ; Feel the burning through your veins ; As we're walking through the flames ; Getting higher ; So welcome to the fire ; Welcome to the fire ; Feel the burning through your veins ; As we're walking through the flames ; Getting higher ;
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Rhaenys Braenaryon
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MessageSujet: Re: Feast before the Storm [Tour VII - Terminé]   Feast before the Storm [Tour VII - Terminé] - Page 2 EmptyDim 1 Déc - 12:28

Mina observait la salle qui où régnait une douce agitation, le flot des conversations couvrant les notes de musique que les troubadours pouvaient bien jouer. C'était le calme avant la tempête de la guerre, chacun après cette soirée ou presque, quitterait Accalmie pour pouvoir aller là où son devoir l'attendait. Elle ne savait si elle pourrait gagner Pierhaume, elle s'était engagée auprès de l'Empereur dans une toute autre mission, mais elle aurait voulu réaffirmer qu'elle était toujours la Dame de la cité de l'Orage, qu'elle était toujours Lady Swann et que ce n'était pas la mort de son mari, où le fait que son fils n'avait que neuf mois que cela allait changé quoique ce soit. Son petit Harlan était le nouveau petit Lord et elle se doutait qu'Edmund avait la volonté de dépasser l'héritier de son frère pour pouvoir se poser là comme le chef de famille, le légitime successeur à la tête de la maison Swann. Il ne manquait plus qu'il vienne à se marier, et à avoir lui-même un fils et alors, il ferait sans doute en sorte de supplanter la juste lignée. Rien de tout cela ne serait arrivé si Béric n'était pas mort, s'il ne l'avait pas abandonné alors qu'ils avaient une toute petite fille et qu'elle attendait leur second enfant. Elle n'aurait peut-être pas manqué de perdre la vie lors de son accouchement, dévastée par le chagrin, elle n'aurait pas eu à quitter Pierhaume pour Accalmie, puis pour Fort-Darion, trop faible qu'elle était. Bien sûr qu'elle était fière de ce qu'elle avait accompli au cours des derniers mois, elle n'avait jamais pensé un jour qu'elle pourrait avoir une quelconque importance, autre que celle d'être une épouse et une mère. C'était parfois trop pour elle. Elle ferma un instant les yeux, puis les rouvrit alors que l'impératrice était maintenant à ses côtés, et elle lui sourit avec toute la douceur du monde. « Vous êtes bien trop modeste votre Majesté, vous rayonnez je vous l'assure. J'estime à mon humble avis, que Kora a bien fait d'insister, vous êtes l'impératrice, vous êtes une femme de Peyredragon, vous représentez les terres sur lesquelles vous êtes née. N'est-ce pas ça l'Empire ? Ce mélange d'hommes, de femmes, de cultures différentes … Et quelque soit la personne que nous sommes, nous ne pouvons plaire à tout le monde, il y aura toujours un détail qui produira un mauvais regard, une mauvaise parole ... »

Mina ne doutait pas un seul instant que l'impératrice saurait faire face à tout cela avec force de caractère. Elle ne pouvait s'inquiéter pour des choses aussi futiles qu'une toilette qui lui allait à ravir. Les hommes de l'assemblée ne pouvaient dévier son regard d'elle, à la fois fortement belle et férocement puissante. Il n'y avait rien à regretter. Doucement, Mina posa sa main sur celle de Rhaenys et la serra quelques instants entre ses deux paumes. « La famille est ce qui compte le plus, en effet. » Mina ne pouvait songer à Lenora et Harlan qu'elle avait laissé à Fort-Darion, mais elle n'avait pas eu le courage de les emmener avec elle, et de risquer leur vie. Fort-Darion était pleine de promesses pour elle. Pour cette femme qui avait déjà tant parcouru, de la Treille à Hautjardin, de Hautjardin à Pierhaume puis jusqu’à Accalmie et enfin la capitale impériale. Pendant un brève instant, le visage de Baâl s'imposa à son esprit, cet instant volé sur le balcon juste après le Collège Impériale. Son avenir était plein de promesse, si chacun réussissait à rester en vie dans les prochaines semaines. Ses yeux se tournèrent vers l'empereur toujours assis à la table principale avec Rowenna Durrandon. Elle pressa un peu plus la main de l'impératrice, lui faisant comprendre qu'elle était là pour la soutenir mais aussi d'une certaine façon de lui indiquer qu'il n'était pas bon de s'emporter, que cela ferait plus de mal que la tenue qu'elle jugeait trop ostentatoire. Elle s'approcha doucement de son oreille puis lui murmurer alors. « Votre Majesté, votre époux n'a d'yeux que pour vous … » Elle relâcha lentement ses mains avant de reculer son visage, laissant Rhaenys tenter de respirer plus confortablement. « Nous pouvons faire passer cela pour une envie de montrer vos talents en tant que musicienne et une manière différente de remercier d'avoir organisé un tel banquet pour l'accueil des troupes de l'Empire. » Mina ne put s'empêcher de sourire malicieusement. « Je ne suis certes pas aussi bonne musicienne que Yesaminda, mais je pense avoir la capacité de vous accompagner pour quelques notes. » Elle dût se mordiller la lèvre pour ne pas rire plus clairement à ses paroles. « Bien que l'idée soit tentante, je crois que la présence de votre dragon risquerait de mettre le feu au sens propre comme au sens figuré. Montrons donc ce dont nous sommes capables votre Majesté. »

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MessageSujet: Re: Feast before the Storm [Tour VII - Terminé]   Feast before the Storm [Tour VII - Terminé] - Page 2 EmptyMer 4 Déc - 19:43

Dovan eut l'impression d'attendre une petite éternité que sa Reine lui autorise à se lever. Avec tout le bruit, et le fait que sa tête était plongée en direction du sol, il ne voyait pas qu'elle se dirigeait en fait vers lui.
Alors qu'il commençait à se demander si Agrella avait bien remarqué sa présence, ainsi que le léger détail qu'il s'était agenouillé, il sentit contre son épaule une main aussi douce que ferme. Il releva la tête, et la découvrit de toute sa hauteur en train de lui tendre la main. Flatté, il accepta de lui céder la sienne, afin qu'elle l'aide à se relever.

__ Je vous remercie Lord Caron. Trinquez avec moi.

« Je ne suis pas Lord », eut-il envie de dire, mais la peur de contredire sa Reine et de gâcher ce beau moment pris le dessus. Passivement, il termina d'abord sa petite coupe de vin qu'il avait prise avec Mahée, pour se la laisser remplir à nouveau par un serveur qui répondit aux ordres acérés de sa Majesté.

« Par pitié, pas un vin de la Treille », se surprit-il à penser, alors que pourtant, le lieu de culture de la vigne avait bien peu d'importance pour l'estomac assoiffé de Dovan.
Celui-ci n'était cependant pas le seul à réclamer un breuvage, l'ensemble de la pièce semblait déjà gai, comme à chaque banquet. « Ils ne se sont pas fait prier pour commencer à vider tous les stock de bière et de vin », se disait-il, tout en pensant que cela était une bonne chose, et que de toute manière, ces bons vieux barils ne pourraient avoir d'autre utilité dans ces prochains jours que de faire oublier aux hommes qu'ils allaient bientôt mourir. En pensant à cela, Dovan eut une petite pique au cœur, mais très vite pansée par l'enthousiasme de Sa Majesté à profiter de la soirée.
Leurs deux coupes s'entrechoquèrent bruyamment, et soudain, celle de la Reine s'était retrouvée vide. Cela amusait Dovan qui, même s'il avait généralement du mal à se montrer hilare, esquissa un large sourire, fit surgir un petit gloussement, et haussa les sourcils tout en penchant légèrement sa tête.

- Je constate qu'aucun soldat ici ne saurait vous faire de l'ombre en terme de descente !

Il souffla encore du nez, et joua le jeu, terriblement dangereux pour quelqu'un comme Dovan dont l'alcool était l'ultime réconfort, et ce jusqu'à une rencontre fortuite. A  cet instant, il s'étonna de se demander comment se portait le Lord Bowen Glover, et pourquoi il n'était pas ici, à Accalmie. Sa présence lui aurait probablement fait un grand bien.

Tout le monde bougeait dans tous les sens en attendant que les plats arrivent, mais malgré tout le tumulte, Dovan remarqua en particulier l'impératrice. Il la suivit du regard et vu, stupéfait, qu'elle prenait place aux côtés de Mina Swann. Tout en suivant les activités autours de lui, il les scrutait du regard.

« Qu'est-ce que cette comédienne de Bieffoise est en train de mettre dans la tête de l'impératrice ? », se demandait-il, jusqu'à ce qu'il se souvienne que son accueil envers les Goldwyne était des plus froid. Soudain, il se mit à craindre comme un enfant apeuré que cela se retourne contre lui. Qu'aurait dit Argella si Dovan s'était mis à dos non seulement la très charmante et présentable Mina Goldwyne, mais aussi Rhaenys Braenaryon, qui était le cœur même de l'alliance qu'ils avaient tous fondé ? Il n'était pas serein, d'autant plus qu'un deuxième coup lui arriva en plein dans la figure.

- ...déré tandis que …. enche dangereusement vers l’ennemi Dornien. Entendit-il à moitié, venant d'une voix qu'il ne reconnaissait que trop bien.

« Qu'entend-elle par là ? Serait-elle vraiment capable de rejeter d'un revers de la main une alliance avec Dorne, même si cela pouvait changer le cours de la guère ? »
. Il en était subjugué, et rarement il n'avait été aussi déçu. Il caressait chaque jour l'espoir de mettre fin à la captivité de ses frères et de ses sœurs, et il avait l'intime conviction que Dorne pouvait être l'ami stratégique le plus efficace pour cela. Ses yeux tombèrent aussi sur Mahée, qui semblait aussi écoeurée que lui. Il lui afficha un petit sourire en coin, se voulant des plus rassurant, amical, et conciliateur possible. Pendant ce temps, Mina discutait encore avec l'impératrice, au point où la peur viscérale qu'il ressentait se transformait en un profond dégoût.

« Le vin, certainement », se rassura-t-il pour justifier ses maux de ventre.

Il s'était encore perdu dans ses nombreuses pensées, mais heureusement pour lui, ce banquet était rempli de personnes pour l'en extirper.

__ Ma Dame, connaissez vous le jeune Lord Dovan Caron ? Il s’occupe de mes archers. Sire, je vous présente Lady Nyméria Castelfoyer, née Connington, ma dame de compagnie.


Il se tourna vers elle. Il fut un peu déçu que sa Reine ne lui laisse pas passer plus de temps avec elle, mais il compris rapidement qu'elle avait d'autres choses à faire. Il afficha alors son timide sourire, puis pris sa main pour la baiser, tout en se faisant le remarque qu'elle était d'une bien noble lignée, et qu'elle s'étaient uni avec une autre tout autant prestigieuse.

- Je suis enchanté, Nyméria.

Ce prénom le percuta. Une gigantesque vague de nostalgie le frappa de plein fouet, et il se remémora tous les cours qu'il avait eu en compagnie du Lord Massey.

- Vous portez sans doute un des prénoms que j'apprécie le plus au monde ! Vos parents ont eu du goût, et j'admire l'honneur qu'ils vous ont fait en vous le donnant !

Par son prénom, la jeune femme avait captivé l'intérêt de Dovan, peut-être allaient-ils parler histoire ou stratégie ? Du moins, le jeune noble cachait très mal son excitation.

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MessageSujet: Re: Feast before the Storm [Tour VII - Terminé]   Feast before the Storm [Tour VII - Terminé] - Page 2 EmptyJeu 5 Déc - 12:44








Sujet Commun
Feast before the Storm

Argella rit avec Dovan et lui fit un clin d’œil avant de lui glisser quelques mots à l’oreille.

__ Si je bois ainsi toute la soirée, je vais finir par rouler sous une table. Mais ne le dite à personne, j’ai une réputation à tenir.

La brune aux yeux céruléens remarqua alors que Rowenna se penchait vers Torrhen avec son air des grands jours. A quoi jouait-elle donc ? Elle ferma les yeux et soupira bruyamment en se demandant ce que la Reine Mère cherchait en narguant Rhaenys. Elle abandonna le jeune capitaine des archers d’Accalmie pour rejoindre la table avant que quelqu’un prenne feu. L’empereur remit la veuve d’Argillac à sa place d’une façon absolument exquise et Argella eut toutes les peines du monde à ne pas sourire. Elle jeta un coup d’oeil à l'Impératrice en grande discussion avec Mina et leva une nouvelle coupe dans leur direction. Elle but, mais une gorgée seulement, si non cette soirée allait mal finir et qui plus est elle avait un combat à l’aube le lendemain. Cela dit, si tout le monde continuait de semer le vent, étant donné que l’Orage ne pouvait décemment pas éclater ici et maintenant, elle allait devoir boire beaucoup pour éviter de quitter la salle afin de rejoindre le front sur le champ.

L’impétueuse posa sa joue sur sa main en fixant Torrhen et tapota un instant la table avant de lever les yeux au ciel. Oh ça va papy, si on peut plus plaisanter ! oui bon, peut-être que ça manquait vraiment beaucoup trop de protocole, mais elle le pensa très très fort malgré tout. Elle savait parfaitement qu’elle ne devait pas crier ça sur les toits, elle savait parfaitement que cela allait en choquer plus d’un et elle savait parfaitement que c’était une plaisanterie. Pas que l’envie lui en manque, mais les conséquences politiques d’un tel projet s’il avait été réel seraient désastreuses, même si le Grand Septon méritait pire. Il ne pouvait pas être sérieux en lui conseillant de ne pas mener ce projet à son terme, quand même. Ce qu’elle avait proposé au matin était donc si délirant que ça pour qu’il puisse croire qu’elle était sérieuse ? Peut-être que c’était pousser le bouchon un peu loin de, ne serait-ce que, formuler un tel dessein, fût-ce pour rire, mais elle n’était Barge pour rien. Elle le pensait, vraiment, mais elle ne le ferait pas bien sûr, même si rien que l’imaginer était assez jouissif.

__ Hum… Si tout le monde perd le sens de l’humour, on a eut du bol que je n’ai pas eut le temps de me faire adouber par Ser Trystan à Fengué alors.

La jeune biche fit un grand sourire à Torrhen, puis jeta un regard à sa mère. Trystan était à Fengué, arrivé trop tard pour y croiser son élève et protégée, hélas, qui avait dû choisir entre une mise en scène politico-religieuse affirmant haut et fort qui elle était et rejoindre Accalmie au plus vite après les pillages dans la Nera. Une Reine doit faire des choix.

__ Concernant la Foi, la fonction et ses attaques je veux dire, pas mon humilité devant les Sept, j’oscille souvent entre la diplomatie hypocrite et l’envie de foutre un gros coups de pied dans la fourmilière, voyez vous. Mais n’ayez crainte, dès que je serais occupée à tuer du Biefois, j'arrêterais de ronger mon frein sur les hommes de foi. Vivement la guerre donc.

Au Sept enfers les bonnes résolutions, la Durrandon termina sa coupe d'une traite.

En revanche, la Reine de l’orage assumait parfaitement ses propos sur Dorne, et pour le coup, jusqu’à preuve du contraire, ils étaient l’ennemi, maintenant que Roward Martell et son armée l’avait abandonnée au plus fort de la tempête et au plus fort de sa grossesse. Plus encore depuis qu’ils avaient ployé le genou face à Manfred. Elle reconnaissait ses torts dans l'échec de son mariage, mais cela n'enlevait rien à la trahison du Prince Consort, ni à celle de Deria envers l’Empire. A présent, les Martell marchaient sur l’Orage aux côtés des Hightower, alors oui, ils étaient bien l’ennemi, celui qu’il faudrait combattre pour reprendre ce qui lui appartenait de droit. Les Dayne étaient sa famille, pas les Martell, et ils le resteraient qu’ils soient Dorniens, Bieffois ou n’importe quoi d’autres, mais ils n’avaient pas daigné prendre contacte avec elle, peut-être par loyauté envers la Maison Martell, peut-être par peur des représailles. Elle avait voulut le faire, mais hélas, elle craignait de les mettre en danger inutilement, aussi, elle préférait attendre que l’occasion d’une rencontre en tête à tête se présente, cette occasion n’aurait peut-être jamais lieu, hélas. En attendant, l’avenir seul dirait s’ils pouvaient servir l’Orage en dépit de leurs positions au sein de la principauté, c’était fort peu probable et elle ne comptait plus dessus pour gagner, parce que c’était un pari trop risqué, même pour elle qui était plutôt joueuse pourtant.

Aussi et connaissant les derniers mouvements de troupes de Dorne et ayant été très déçu de la nouvelle, la guerrière préférait largement la famille qu’elle avait choisi que celle dont elle avait hérité par sa mère. Ils étaient venus avec une armée, une flotte et un Dragon, et pas seulement des belles promesses. Si elle devait choisir entre l’Orage et les Dayne, elle choisirait l’Orage sans hésiter, si elle devait choisir entre l’Empire et les Dayne, elle choisirait l’Empire sans hésiter. Quand à froisser une hôte qui ne lui avait même pas présenté ses hommages ni été présentée en bonne et due forme ? Sienne était la fureur, qu’on se le dise. Cent pour cent Orageoise, cent pour cent Durrandon, elle portait la couronne d’Argilac, pas Aube. Mais ce n’était pas la question, quoi que, vu que Torrhen venait d’interroger la Dornienne sur la question. Argella était curieuse de connaître sa réponse et le son de sa voix par la même occasion, elle venait en tout cas d’apprendre le nom de celle qui se tenait auprès de sa génitrice à sa propre table d’honneur sans lui avoir été présentée. Cela dit, devait-elle en vouloir à la jeune femme ou à la Reine Mère, ou à quelqu’un d’autre encore ? Elle l’écouta attentivement, puis, elle but une gorgée de vin avant d’annoncer :

__ En attendant, j’ai reçu les premiers plans pour mon projets de Grand Septuaire sur la Néra, cela sera magnifique, digne d’Ormund III dont l’édifice portera le nom. Mais je vais avoir besoin de quelqu’un qui se charge de ça pendant que je mène les armées.


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Merci à rawr & (c) FreeSpirit
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MessageSujet: Re: Feast before the Storm [Tour VII - Terminé]   Feast before the Storm [Tour VII - Terminé] - Page 2 EmptyJeu 5 Déc - 15:28


Ce banquet est tout sauf festif. Ça s’offense dans tous les coins, ça s’insulte, ça se défie, ça se provoque… Sans d’avantage de retenue, Mahée se pincerait l’arête du nez, soupirerait, voire, ferait claquer le plat de sa paume contre son front face à l’effronterie, la provocation, la mesquinerie desquelles elle peut être témoin. Et plus le temps passe, plus elle est persuadée qu’elle ne fait pas partie de ce monde, et n’a rien à faire là. Nostalgique, elle regrette les réceptions qu’a pu connaître Gracedieu, avant la guerre. La présence, forcément, de sa mère, de ses sœurs, de son frère… De son fils. Son fils qualifié d’ennemi par la reine de l’Orage, à la table de laquelle elle se trouve, en compagnie, même lointaine, de laquelle elle boit. En levant ses onyx sombres de son verre, elle croise le regard et le sourire compatissant de Dovan Caron. L’envie de lui rendre son sourire est là, mais les muscles de son visage ne bougent pas. Il n’y a que ses obsidiennes pour se polir d’un peu d’humidité, alors qu’elle coule un regard vers la femme déterminée et festive, cette reine de l’Orage, se demandant si elle aurait la bonté d’épargner son fils, s’il se trouvait à ses pieds.

Elle déglutit, ne la connaissant pas assez pour élaborer une réponse assez cohérente pour la satisfaire, ne parvenant pas à trouver de juste milieu entre ses espoirs naïfs et une amère paranoïa. Là de ses réflexions, entendre son nom prononcé à voix haute la sort de sa bulle de spéculations avinées, de ses fantasmes maussades et pessimistes. Pendant deux brèves secondes, interpellée par l’Empereur lui-même et donc, redressée sur son siège, Mahée a l’air d’une biche prise dans les phares d’une voiture. Indubitablement, elle ne s’attendait absolument pas à être sollicitée, mais parvient à se reprendre rapidement. « Je pense que les Hommes ont besoin de la religion pour… » Elle fait une très légère pause, fermant brièvement les yeux. « … un million de raisons qu’il serait ennuyant d’évoquer à un banquet, mais que dans la mesure où les lois divines transcendent les lois des Seigneurs, il faut se méfier des hommes qui en portent la parole… » Relevant le menton avec fierté, elle persiste et signe. « Le Grand Septon a réveillé une haine latente qui n’a pas lieu d’être entre les différentes religions qui peuvent exister à Westeros. C’est une tactique d’homme, pas de prélat. Diviser pour mieux régner. Je ne crois pas qu’un homme comme lui serve encore la volonté des Dieux, aussi aurais-je tendance à partager votre point de vue, votre Majesté : le jugement de l’homme ne doit pas porter ombrage, être parfaitement dissocié, de la fonction qu’il pervertit. En revanche, il me semble impératif que celui qui lui succèdera soit plus encore un homme de paix que lui n’a pu être belliqueux, et un homme avec suffisamment de poigne pour rappeler les chiens que le précédent aura dressés à attaquer… Sans cela, les foyers des pays où la foi se partage, comme Dorne, ne pourront retrouver la quiétude. »

Sa réponse donnée, Mahée s’en retourne à son mutisme, rend la parole à d’autres, et c’est Argella qui l’attrape au vol, pour confier à la tablée son projet de construction d’un somptueux septuaire. L’espace d’une seconde, la dornienne est tentée de demander à la souveraine comment elle compte financer la construction de pareil édifice alors que son pays est en guerre mais… ça ne la regarde pas, et ce serait terrible que de fourrer son nez dans la trésorerie de l’Orage. Aussi se mord-elle la langue pour retenir son commentaire. Malheureusement, ou heureusement selon les sens de l’humour, elle ne garde pas le silence pour autant et, c’est plus fort qu’elle rebondit en dépit de tout sur les paroles de la reine. «… Ce qui pourrait effectivement être une tâche délicate si vous pendez les hommes de foi par les pieds aux branches des barrals… » Elle ironise, un peu piquante, un peu acide, mais surtout dans la dérision. Argella ne s’est-elle pas plainte pas plus tard que trois minutes plus tôt du manque d’humour de ses invités ? Qu’à cela ne tienne, Mahée lui donne un aperçu du sien, certes, un peu effronté, mais très à propos et surtout, sans cruauté. Boutade d’opportunité, la femme au teint hâlée ne fait que saisir les perches qu’on lui tend. En manifestation de soutien et preuve d’ambition de paix, elle complète. « Toute plaisanterie mise à part votre Majesté, une fois l’homme dépouillé de ses titres religieux, sachez que vous trouverez en moi la plus fidèle des supportrices de votre justice, si elle devait s’exprimer ainsi… A votre santé, Majesté. » Sourire en coin, sans malice, la jeune femme lève son verre et boit à la santé de l’insultante et fougueuse reine de l’Orage.

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Mahée Allyrion
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MessageSujet: Re: Feast before the Storm [Tour VII - Terminé]   Feast before the Storm [Tour VII - Terminé] - Page 2 EmptyJeu 5 Déc - 22:21



Accalmie, An 1, mois 9, semaine 2

Je secouais doucement la tête de droite à gauche. Mes terres natales sont à la fois si proches et si lointaines. Vous avez raison, l’Empire est un mélange de toutes ses cultures, mais je pense que beaucoup ici, ne sont pas ravis de notre présence. Et s’il y a bien une chose que je ne fais jamais, c’est m’imposer là où je ne suis pas désirée. lui dis-je en soupirant. Nul besoin de désigner Rowenna. Cela était on ne peut plus évident après tout. Son discours en avait dit long et elle avait bien de la chance que j’aimais autant sa fille. Mais je ne supporterai pas une insulte de plus, cela c’était certain. C’était d’ailleurs pour cela que j’étais partie de cette table. Je me connaissais. Si j’étais restée, je n’aurai pu garder mon calme. Je bouillonnais toujours mais au moins ne pouvais-je plus l’entendre.

Je fis un sourire doux à la jeune femme quand elle serra ma main, inclinant la tête en guise de réponse affirmative. Je ferai tout pour les miens. C’était d’ailleurs pour cela que je me battais. Même s’ils n’avaient pas besoin de moi pour se défendre. Comme en cet instant Torrhen. Je ne doutais pas un seul instant que mon époux se fichait sans doute des tentatives hasardeuses de la Reine mère du Royaume de l’Orage. Cela ne fait, en effet, pas le moindre doute lui dis-je en lançant un regard tendre au nordien avant de tourner la tête vers les deux nouveaux arrivants. Daena ne pouvait tout simplement pas mieux tomber. Je saluais Aylan d’un signe de tête avant de lui dire Puisses-tu me pardonner de t’arracher aussi vite ton épouse. Mais je te promets que je saurais me racheter mon ami. puis me tournant vers Daena et Mina Mina, vous rappelez vous l’air que je jouais lors de notre première discussion à Fort-Darion ? Yesaminda l’a sans aucun doute joué sur pendant la traversée à mes enfants. Accompagnez-nous. Dae’, jouons la chanson de Athynea, pour  faire un peu bouger ce beau monde. Je sais que le Vièle n’est pas ton instrument fétiche, mais tu connais la mélodie et Yesaminda n’est pas là. Et ensuite… Pourquoi pas la traversée du dragon ? Oui, ce serait parfait! Sans leur laisser le temps de me répondre, je les entrainais avec moi sur l’estrade, non sans sourire. Je fis signe aux musiciens de nous laisser certains de leur instruments. Je passais les voir un à un pour leur expliquer que si je devais me passer d’eux sur le premier air, sur le seconde, j’aurais besoin de leur concours, exception faite du percussionniste dont j’avais besoin du talent dès le début. Je lui fis écouter les battements que je voulais qu’il fasse avant de me saisir d’un vièle et leur indique la seconde mélodie que nous jouerons. Elle était typiquement Peyredragonnienne, mais ils la connaissaient. Elle était assez classique sur mes terres natales. Je laissais Daena s’armer d’un autre vièle, pour seconder le mien. Quand à Mina, je la regardais prendre place derrière un violone. Parfait. Cela allait être tout simplement parfait. Non sans masquer mon sourire à l’idée de jouer, je portais mon viièle à mon épaule, et  commençait à jouer.

La mélodie ne laisserait pas de place à une fausse note de ma part… Mais je n’en ferai pas. Cet air était le mien, celui que j’avais composé pour ma fille. Alors je ne me tromperais pas. Et je savais que Daena se montrerait à la hauteur, tout comme Mina d’ailleurs. Elles avaient l’oreille musicale et elles aimaient jouer de la musique.  Je leur souriais dès qu’elles se mirent à faire chanter leur instrument, tout en laissant mon corps se mouvoir au rythme de la mélodie. Je ne tenais jamais en place lorsque je jouais. Je vivais l’air qui s’élevait, comme tout artiste qui se respecte finalement. Cela était fatiguant mais si naturel. Et j’avais appris à bonne école, auprès d’un père et d’un précepteur qui m’avaient appris le vrai sens du mot de l’endurance et de la persévérance. La dernière note s'évapora dans la salle alors que je faisais signe aux musiciens et aux jeunes femmes m'accompagnant que nous allons entâmer le second, laissant le temps à Daena de changer aisément d'instrument si elle le désirait.


Pouvant me mouvoir avec mon vièle, je descendais de l'estrade pour venir jouer dans la salle, passer entre les tables, les convives, commençant par Aylan, pour aller mieux trouver Torrhen et Argella, sous le nez et la barbe de la Vieille Sorcière à qui je n'accordais pas le moindre regard, ni ce sourire ravi que j'avais réserver à toutes les autres personnes de l'assistance. Je déposais même un léger baiser sur la joue du Nordien lors d'un intermède de mon vièle, pour mieux laisser courir juste après mon archer sur l'instrument et me remettre à jouer et danser dans la salle. La Reine Mère ne nous aimait pas. Ainsi aurait-elle encore plus de raison de ne pas le faire. Libre à elle de calomnier après tout cela cette femme si peu conventionnelle que j'étais, et bien loin de tous ces protocoles.

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So welcome to the fire

  
I'm focused ; I've been watching for the omens ; I've been listening to everything you've said ; Its been running through my head ; Locked and loaded ; I've got the feeling that you've noticed ; Yeah I've only just begun ; I won't stop until it's done ; 'Til you're broken ; So welcome to the fire ; I'm the one with the lighter ; Feel the burning through your veins ; As we're walking through the flames ; Getting higher ; So welcome to the fire ; Welcome to the fire ; Feel the burning through your veins ; As we're walking through the flames ; Getting higher ;
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Rhaenys Braenaryon
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MessageSujet: Re: Feast before the Storm [Tour VII - Terminé]   Feast before the Storm [Tour VII - Terminé] - Page 2 EmptySam 7 Déc - 15:21


FEAST BEFORE THE STORM
NYMERIA & LES INVITES

Le fait d’être à la table royale promettait d’être riche en événements. Au vu de la tension palpable entre Argella et sa mère, Nymeria se doutait que le danger était bien présent. Les pics envoyés étaient autant de traits d’arbalète entre la Reine Mère et les Impériaux. Nymeria se demanda à quoi jouait Rowenna. N’avait-elle pas conscience qu’elle risquait de se mettre en porte-à-faux avec sa fille ? Qu’elle ne pourrait retirer de tout ceci que tourments ? Ce n’était cependant pas à elle de dire quoi que ce soit. Nymeria venait de s’installer au bas bout de la table quand Argella s’adressa à elle. Elle venait justement de saluer cette femme Dornienne. Adressant un sourire à sa Reine, elle se leva et répondit :

Je suis honorée, ma Reine. L’Orage est fort et la fureur de notre souffle balaiera sans aucun doute le sable dornien.

Il était dangereux pour elle de s’affirmer ainsi contre la Reine-Mère, elle en avait conscience. Mais Nymeria ne craignait pas cette femme. Elle était et resterait du côté d’Argy. Et elle entendait bien le montrer. Une fois le couple Impérial salué, elle remarqua comme tout le monde le départ de Rhaenys de la table. L’Impératrice semblait furieuse et Nymeria ne pouvait que la comprendre. Elle n’avait fait que la croiser ponctuellement mais elle l’admirait et l’affection que lui portait Argy suffisait à la dame de compagnie. Elle reporta son regard sur le jeune lord que sa Reine lui présentait.

Non, je n’ai pas ce plaisir. Lord Caron, enchantée de faire votre connaissance.

Nymeria le salua d’une révérence tandis que le jeune homme lui baisait la main. Il était certes bien de sa personne et la jeune femme soupçonnait sa Reine de tenter de la placer à présent qu’elle était veuve. Elle sourit poliment.

Je vous remercie, vous êtes bien aimable ! En effet, la Reine Roynar Nymeria a fait de grandes choses… Même si elle a fondé Dorne d’une certaine façon en s’unissant aux Martell, c’était une femme de caractère. Ma mère m’a nommé ainsi car elle espérait que je développerai le même tempérament impétueux que cette Reine. Et elle ne s’est point trompé, j’en ai peur !

La musique soudaine interrompit Nymeria. Son regard se reporta sur la salle. L’Impératrice s’était saisie d’une vièle et en jouait avec deux jeunes femmes. Et à merveille. Cela n’était nullement comparable à ce que les troubadours jouaient juste auparavant.  Nymeria jeta un coup d’oeil à Argella. Elle aurait bien dansé mais ignorait si son amie était d’humeur. Interrogative, elle lui fit un sourire engageant. Mais peut-être serait-ce plus seyant qu’elle accorde sa première danse à un homme, peut-être l’Empereur ?

Mais lorsque Rhaenys entame le second air en se levant et en se mettant à danser, Nymeria sourit largement. C’est si entraînant, si peu protocolaire. Elle adore !! Elle n’a jamais su résister à un air enjoué. Cette fois, tant pis !

Pardonnez-moi, Ser Caron.

S’approchant d’Argella, elle attrape la main de sa Reine et amie et l’entraîne sur la piste de danse. Au diable les convenances, elles sont là pour s’amuser après tout ! Trois femmes bien peu conventionnelles finalement.  

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MessageSujet: Re: Feast before the Storm [Tour VII - Terminé]   Feast before the Storm [Tour VII - Terminé] - Page 2 EmptyLun 9 Déc - 13:29

La politique ne fuit jamais bien loin les soucis de l’instant présent. De l’immédiateté d’un tourbillon de soucis permanents et en perpétuelle reconduction ou réinvention, qu’il faut hiérarchiser ou traiter et surtout, n’en oublier aucun. La situation n’est pas confortable. Quand était-ce, la dernière fois où je me sentais chez moi, sans avoir besoin du poids rassurant d’une lame au côté ? Je ne savais pas vraiment. Fort-Darion ? J’y avais tué de sang-froid. Oui, je m’y étais senti chez moi. Avec Rhaenys, avec les enfants, trop tard certes pour les faire grandir avec leurs aînés. Argella a pour elle une franchise indécrottable ; elle a le franc parler des soudards, elle aussi. Ou des putains, diraient sans doute les mauvaises langues. Mais il y a en elle une détermination brute, violente, qui n’a rien à voir avec une femme de petite vertu : son destin comme celui de Rhaenys n’est pas tant d’enfanter une lignée de héros que de marquer leur siècle de leur propre mérite, de leur rang de souveraines et de femmes, alliant les deux d’une façon qui liguait Foi et tradition contre elles. Je hochais la tête, quand elle parlait de faire la guerre au Bief. Elle avait raison. Courir sus à l’ennemi sous une pluie de flèches était une expérience terrible, peur et fougue mêlées, mais à laquelle je ne savais plus me dérober depuis vingt cinq ans, ce dont mes traits ravagés et les fils blancs dans les cheveux et la barbe témoignaient. Je fis la moue, quand la Reine remettait son projet de Grand Septuaire sur la table. J’écoulais d’un trait la totalité de mon godet, et m’en faisais resservir un.


| Je suis ravi pour vous que votre projet suit correctement son cours, Votre Grâce. |


Personnellement ravi pour elle, oui, mais pas le nordien, ni l’Empereur. Pour le nordien dépenser de l’argent pour une Foi avec laquelle on était en guerre était une bêtise, puisque les dieux, s’ils existaient, étaient dans les nuages, dans le vent, la mer et les arbres, certainement pas dans des temples qui privaient les troupes d’autant de moyens pour accomplir leur dessein. Je comprenais le calcul politique de l’orageoise, mais je n’étais pas sûr pour autant de pouvoir lui accorder tout le crédit qu’il aurait mérité aux yeux d’un sudien de naissance. La dornienne que je prends à témoin, la testant depuis notre entrevue de la veille, répond avec justesse, et d’un point de vue dont on ne saurait nier la proximité avec l’Empire. Je reconnais le même courage piquant, presque effronté, de la brunette lorsqu’elle se fend d’une saillie mais la souligne de respect et de bienséance. Bon équilibre, sans doute. A voir comment la Reine de l’Orage réagira, elle qui était tout comme Rhaenys, si prompte à l’emportement. Je reconnais un air et sais immédiatement de quoi il s’agit, de quoi il en retourne.


Je ne sais pas si je dois être amusé ou agacé, quand je vois la crinière de Rhaenys voleter à mesure de ses pas, alors qu’avec ses gens elle entame un rythme de sa terre natale, avec son instrument. Qu’il était facile d’oublier que Rhaenys était totalement différente d’Aegon, de Visenya, troisième d’une fratrie, jamais préparée à régner, encore moins à faire autre chose que chevaucher son dragon et séduire les grands de ce monde. Je la connais assez pour savoir qu’il s’agit d’un acte à dessein plus qu’impulsif. Je comprends que ma femme joue à un jeu ; celui du paraître. Elle bouscule et transgresse, pour mieux comprendre ceux qui l’entourent, et pour leur donner l’image qu’elle souhaite donner. Tout comme son baiser, lui aussi est à dessein. Une femme vient appeler Argella à danser, celle qui était venue présenter ses hommages un peu plus tôt.


Quelle drôle de cour ; une impératrice qui joue de la musique en aussi large public, une Reine qui se fait entraîner à la danse par une femme, une Reine-Mère qui guette, et tous ces gens qui sont si différents de nous.


De moi, essentiellement. C’est sans doute le moment où l’on attendrait de moi à ce que j’invite mon épouse, mais elle est occupée, ou la Reine de l’Orage, mais je suis si piètre danseur avec cette vilaine patte gauche. L’espace d’un instant, j’hésite à me lever et aller prendre l’air, faire le tour des piquets de garde. Voilà ce que je sais faire. Organiser une défense. Sécuriser un endroit. Protéger des gens, en en tuant d’autres s’il le faut. Je n’hésite pas longtemps ; je n’ai pas le droit de filer à la nordienne.


Je me redresse, bois à nouveau d’un air neutre, comme s’il ne m’était pas incongru de voir des femmes danser ensemble ou mon épouse de jouer en public. Je me tourne vers la Reine-Mère et la dornienne.



| Une impératrice qui prend la direction d’un orchestre improvisé, un couple impérial considéré comme hérétique, une reine qui parle de se faire adouber et des femmes qui dansent ensemble, voilà qui ne serait pas sans provoquer quelques ulcères au Souverain Pontife que nous évoquions plus tôt. |


La plaisanterie était comme à mon habitude lâchée avec ironie, mais sans que mon regard ni mon sourire ne le soulignent, dans une attitude parfaitement neutre. Les deux femmes qui restaient attablées étaient dorniennes de naissance.


| Est-ce que les choses sont toujours aussi originales, sous ces latitudes ? |


Ce n’était ni une remarque ni une attaque, mais je sentais que je n’étais pas au bout des découvertes et des différences qui se creusaient avec Winterfell.


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Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will.
So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn.
Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.



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MessageSujet: Re: Feast before the Storm [Tour VII - Terminé]   Feast before the Storm [Tour VII - Terminé] - Page 2 EmptyLun 9 Déc - 14:16

Feast before the Storm

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Accalmie, Royaume fédéré de l’Orage, Empire – An 1 mois 9 semaine 3





« Par le sang des Sept, êtes-vous donc enfin prête ? » lança Aylan sur un ton vénéneux à son épouse.

Il lui agrippa le bras avec force et la jeta vers la porte sans ménagement. Il était furieux, encore une fois. Ses pupilles exprimaient tout le mépris qu’il portait à Daena et toute la colère qu’il avait à avoir dû l’attendre. Le banquait avait commencé sans eux. Ils auraient manqué l’entrée des souverains, les toasts et une bonne partie des discussions préliminaires. Il enrageait d’avoir été mis sur le côté pour des histoires de nourrices et de bonnes femmes. Il n’était guère de ce bois-là, que diable. Il était un chevalier oint, pourquoi diantre devait-il donc souffrir des aléas de la garde des enfants princiers impériaux ? S’il avait pu, Aylan n’aurait évidemment pas attendu son épouse, mais ils avaient une comédie à jouer : celle d’un couple jeune, beau et aimant : comme ceux des tapisseries et des comptines ! Aussi, ils ne pouvaient pas faire leur entrée séparément.

Comme si cela n’avait pas duré assez longtemps, il avait encore fallu à son oie de femme plusieurs minutes pour se préparer. Lorsque les domestiques et camérières s’étaient retirées, Aylan s’était mis debout pour attendre Daena et l’avait accueilli ainsi, sans ménagement. Chacun de ses gestes jetait un éclair colérique du reflet de la chandelle sur du matériau noble. Il portait une tunique brodée de soie bicolore verte et mauve rappelant les couleurs de sa maison que recouvrait une cape rouge sombre doublée d’hermine et à fermoirs d’argent destinée à proclamer – discrètement – son attachement à la maison natale de Rhaenys. Autour de son cou, une chaîne d’argent soutenait un pendentif rond également en argent sur lequel était représenté le blason des Redwyne : une grappe de raisin en grenat et des feuilles de vigne en tourmaline verte facettée déposées sur un champ de turquoise. A ses doigts trônait une chevalière en or pur agrémentée d’un rubis et d’une émeraude de taille similaire. Les pierres étaient petites mais finement ciselées et ouvragées ; la chevalière était l’une des rares choses qui raccrochait encore Aylan à son existence faste entre La Treille et Hautjardin, à une époque désormais révolue. Ces jours-là, il avait une influence et une place de choix : il avait même réussi à faire déshériter son ivrogne de géniteur à son profit. Il avait alors l’oreille de la reine Tricia et la bienveillance du roi Mern. Depuis, Mern était mort et Tricia avait abdiqué, trahissant tout le Bief pour livrer la couronne à son arriviste de frère.

Comme à son habitude, le couple laissa dans ses appartements sa situation exécrable pour se lancer dans la parodie qu’ils maîtrisaient à la perfection dès qu’ils étaient en public. Lorsqu’ils arrivèrent devant la porte de la grand-salle d’Accalmie, les notes de musique et les rires des convives qui filtraient agacèrent fortement le chevalier qui garda silence et serra les dents. Il offrit un bras galant à son épouse et ils pénétrèrent dans la salle emplie d’odeur, de sons et de monde. Aylan surprit quelques regards à droite et à gauche, mais il ne les releva pas, concentrant son attention sur la table royale où se trouvaient leurs hôtes et leur suzerain. La beauté valyrienne et le chevalier bieffois avaient dû attirer quelques regards, mais sans doute plus à cause de leur retard assez peu tolérable quand bien même l’Empereur devait se douter de la raison qui avait motivé ce délai assez cavalier.

Ils se présentèrent devant les Durrandon et l’Empereur dans deux révérences synchronisées à la perfection, ployant la nuque et déployant des trésors de grâce pour mimer l’imploration du pardon souverain.

« Votre Majesté Impériale, Vos Altesses Royales, je vous remercie en mon nom et en celui de la maison Redwyne pour l’honneur que vous nous faites en cette mémorable soirée. Je vous prie de bien vouloir pardonner notre retard. »

C’était évidemment très convenu, mais Aylan ne souhaitait guère se mouiller face à de si augustes personnages. Il n’avait encore rencontré aucun Durrandon mais les deux reines qui se trouvaient sur l’estrade royale ne lui donnaient guère envie de badiner avec elles tant elles semblaient… tempétueuses. Quelques mots supplémentaires, une nouvelle double-révérence et le couple s’éclipsa. Des yeux, Aylan cherchait Rhaenys. Il avait note son absence à la table royale et souhaitait ardemment la revoir. Sa crinière argentée ne fut guère difficile à repérer dans l’assistance et ils se dirigèrent droit sur elle. Les apercevant, elle les salua alors qu’ils approchaient. Son simple salut du chef déclencha chez Aylan une vague de félicité : qui pouvait se targuer d’avoir une relation aussi proche et publique avec Rhaenys ? Personne, du moins voulait-il le croire. Il n’eut pas le temps d’ouvrir la bouche qu’elle s’adressait à lui.

« Puisses-tu me pardonner de t’arracher aussi vite ton épouse. Mais je te promets que je saurais me racheter mon ami. »

Elle s’adressa ensuite aux dames qui l’accompagnaient, dont Mina Swann qu’Aylan reconnût et à qui il adressa un silencieux salut, puis elles partirent toutes à la suite de l’impératrice se préparer à remplacer les troubadours, pour ce qu’Aylan en avait compris. Il ne chercha pas à savoir ce qu’il en était : les femmes avaient toujours des lubies inexplicables, Rhaenys encore plus que les autres. Elle se trouvait être un esprit libre, une Targaryen, une fille de l’Antique Valyria. Personne ne pouvait attendre d’elle qu’elle agisse comme tout le monde. Elle était d’une race supérieure, d’un sang divin et régnait sur son cœur.

Satisfait de l’honneur qu’on lui avait fait, il s’installa à la place où ils avaient trouvé Rhaenys en entrant et regarda autour de lui, ne sachant guère à qui parler jusqu’à apercevoir qu’il était tout proche de Garlan Goldwyne. La petite maison Goldwyne, vassale des Redwyne de La Treille, avait toujours fait partie de sa vie d’avant son arrivée au sein de l’Empire. Il avait grandi avec Mina et avait largement croisé Garlan. Le courant n’était jamais passé entre eux, notamment parce qu’ils étaient différents. Après tout, Aylan était bien plus riche et se supposait bien plus important que Garlan, qu’il trouvait effacé et presque avare de mots. Il était peut-être temps de le connaître un peu plus, maintenant qu’ils étaient frères Bieffois d’exil.

« Ser Garlan Redwyne ! débuta Aylan en s’installant d’office à ses côtés. Comment vous portez-vous ? Que pensez-vous de la fête ? »

Rhaenys et ses dames passèrent devant eux, l’impératrice lui fit l’honneur de se diriger avant tout autre vers lui. Aylan prit la coupe argentée devant lui sans se soucier d’à qui elle avait pu appartenir et la tendit pour saluer la Targaryen à son passage avant d’adresser un petit signe à son épouse tout en arborant un sourire en coin satisfait. Et puis, se tournant derechef vers le chevalier Goldwyne, il baissa d’un ton de manière à n’être entendu que de lui.

« Pouvons-nous nous accorder sur le fait que ce château est hideux ? Par les Sept, que La Treille me manque ! Ne ressentez-vous jamais le mal du pays, Ser ? »




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MessageSujet: Re: Feast before the Storm [Tour VII - Terminé]   Feast before the Storm [Tour VII - Terminé] - Page 2 EmptyLun 9 Déc - 14:45








Sujet Commun
Feast before the Storm

Un couple venait d'arriver avec bien du retard. C'est dommage, ils avaient raté le moment le plus amusant, celui des discours. Quoi qu'en même temps, ils arrivaient juste à temps pour la pitance. Joli timing. Ne les connaissant que de nom, Argella répondit simplement :

__ Ser Redwyne, Lady Daena, Soyez les bienvenues.

Argella écouta Mahée avec attention et fut agréablement surprise de ses propos. Sa pensée rejoignait la sienne et était certainement bien mieux formulée et plus argumentée. Il faut dire que la brune était en colère contre le Grand Septon suite à ses accusation abjectes à son encontre qui clairement visaient à retourner l’Orage contre sa Reine. Elle se débattait avec ça depuis des mois pour trouver une solution et hélas, à part se renier elle même, elle n’en avait trouvé que de partielles, car la place d’une femme ne serait jamais sur le champ de bataille et les représentations de la Mère de la Jouvencelle ou de l'Aïeule ne cessaient de le lui rappeler. Elle sourit en hochant la tête, acquiesçant tranquillement aux paroles de l’invitée issue d’un Royaume ennemi. Ce même ennemi qui n'hésiterait pas à l’abattre ou à la faire prisonnière si elle tombait entre leur mains. Ce même ennemi qui tuerait nombre de ses hommes, qui en avait déjà tué pendant des décennies, des siècles de conflit sur les frontières, cet ennemi qui avait pillé et violé dans les marches à maintes reprises. Sa mère, Dornienne, née Dayne, avait épousé le Roi Argilac et cela avait-il mit fin aux guerres ? Non. Elle même avait épousé Roward Martell et cela avait-il apporté la paix ? Non.

__ Pourtant, lors de la conquête Andale du sud Westeros, nombreux sont ceux qui ont brûlé les barrals, symbole du culte des Anciens Dieux des Premiers Hommes. J’imagine que certains ont une lecture du Culte des Sept qui ne correspondent pas à notre vision de tolérance. Mais vous avez raison sur toute la ligne, il ne sert rien d’autre que ses funestes desseins en levant des armées au nom des Dieux et en montant les peuples les uns contre les autres et même contre leur souverain. J’espère que certains s’en rendront compte avant qu’il ne soit trop tard, mais je crains hélas que le fanatisme ait de beaux jours devant lui. La foi quelle qu’elle soit est une part importante de notre culture et de notre société, or les gens simples ne voient pas la manipulation, mais serait plutôt enclin à se méfier de celui qui ne croit pas comme lui ou qui déroge à la règle.

La brune aux yeux céruléens sourit et sur un ton badin, renchérit. Un peu d’humour ne ferait pas de mal pour égayer un peu ce banquet.

__ Je proteste avec force ! Je ne prendrais que le Grand Septon par les pieds, la plupart de ses ouailles sont innocentes et s’il ne me font pas de tort, je ne leur en ferais point. D’ailleurs, en sus du Grand Septuaire je prévois de donner des terres à la Foi afin que s’installent des Septons et septa en plein coeur de l’Empire. Ainsi, nous prouverons notre humilité et notre dévotion aux Sept ainsi que la tolérance chère à l’Empire.

La Reine de l’Orage leva ensuite sa coupe vers Mahée. Peut-être que Rowenna n’avait pas eu complètement tort d’inviter cette femme à la table d’honneur. Mais tout de même, elle aurait pu lui présenter la dornienne avant de la mettre devant le fait accompli devant tous ses vassaux alors même que l’Empire aussi était brouillé avec Dorne à cause de la relation manquée entre Deria et Orys et que les Martell s’étaient alliés aux Hightower pour combattre Durrandon et Braenaryon. Parmis les hommes et femmes assis dans cette pièce, certains pourraient bien être tués par des soldats de la Principauté, la cité même de Lady Mina Swann pourrait être mise en danger par la coalition. L’insulte venait donc de la Reine mère en premier lieu, qui non contente de provoquer Rhaenys, se montrait irrespectueuse envers les Orageois et leurs alliés en invitant une femme issue d’un Royaume contre lequel ils auraient bientôt à se battre à son côté. La Durrandon avait résolu de lui pardonner le passé et de lui faire à nouveau confiance, mais cela commençait bien mal. Quand à une alliance de circonstance avec Dorne, elle en avait parlé quelque mois plus tôt avec Dovan, ne sachant comment aborder la chose et avec qui, mais entre temps la guerre avait repris et Dorne avait amassé ses troupes dans les montagnes rouges. De plus, il fallait encore que l'impératrice accepte une telle discussion, et c’était loin d'être gagné vu les précédentes trahisons.

__ Je vous remercie Dame Alyrion, à la vôtre. J’espère que je n’aurais jamais à prendre cette décision. Comme l’a dit Sire Braenaryon et comme vous l’avez vous même souligné, la religion est un sujet sensible et je crains que même dépouillé de ses titres il ne soit pas de bon aloi de mêler le moindre Barral à son sort. Le plus logique, s’il venait à être défait, serait de le laisser juger par son remplaçant en espérant qu’il soit bien tel que vous le souhaitez.

C’est alors que Rhaenys monta sur l’estrade pour jouer. Cet air, l’Impétueuse guerrière l’avait déjà entendu et savait ce qu’il portait d’angoisses et d’espoir pour l’Impératrice. Elle lui sourit et d’un hochement de tête lui signifia combien elle était heureuse de la voir jouer. Elle n’était pas musicienne pour un sou, la seule musique qu’elle savait jouer c’était celle de l’acier et elle aimait cela plus que tout autre chose, sauf peut-être le vin et les faisans rôtis ou le civet de biche. Mais elle n’était pas insensible pour autant à la beauté des arts et si elle ne ressentait pas les choses comme son amie, elle voyait quand elle jouait combien elle rayonnait. Lorsque, pendant la seconde chanson, l’Impératrice s’approcha de la table d’honneur, Argella lui sourit avant de plonger son regard dans celui de Torrhen et de lui tendre la main afin d’aller danser. Elle eut à peine le temps de tourner la tête vers sa suivante et amie pour lui jeter un œillade afin qu'elle vienne sur al piste avec Dovan que Nyméria la prit par la main et l'entraîna au milieu de la salle.

LES CONVENAAAAAAAAAAAAAANCES !!

Hurla Argella intérieurement. Elle n’en avait jamais fait grand cas, mais tout de même danser avec une femme, c’était impossible, surtout vue les attaques du Grand Septon. A cet instant elle lança un regard apeuré en direction de l’Empereur. Mais hélas, si la Castelfoyer avait bien raison d’envoyer au Sept enfers toute bienséance, la Reine de l’Orage ne pouvait se le permettre. Pas maintenant. II lui fallait donc trouver de quoi se sortir de ce guêpier au plus vite. En tournant, elle repéra Stannis dans les bras duquel elle poussa doucement Nyméria avant de s’arrêter au milieu de la piste et de fixer à nouveau le Braenaryon en espérant qu’il lâche son épouse du regard et ne la laisse pas en plan. C’était aussi pour le symbole. Elle danserait, tout le reste de la soirée s’il le fallait, avec des vassaux, mais elle réservait sa première danse à son allié le plus cher, déjà marié, évitant ainsi les ragots de bas étage.


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MessageSujet: Re: Feast before the Storm [Tour VII - Terminé]   Feast before the Storm [Tour VII - Terminé] - Page 2 EmptyMer 18 Déc - 11:06

Il était à présent planté là, devant la table Royale. Rarement il n'avait ressenti une telle sensation de honte. Il passait de convives en convives, et chacun d'entre eux s'empressaient d'aller parler à quelqu'un d'autre. Il eût l'impression d'émettre une certaine répulsion envers eux. Il se sentait profondément seul, lui qui était au milieu d'une foule, il se sentait mal, lui qui était au milieu d'une vague d'euphorie.  
Encore une fois, il sut que ce milieu n'était pas fait pour une personne comme lui. Autrefois, il aimait les banquets, mais uniquement parce qu'il suivait ses deux grands frères comme un petit écuyer inexpérimenté. Mais ce jour-ci, ils n'étaient plus là, et ce n'était plus à Howard et Ronel de porter le nom de sa famille, mais à lui, l'ex jeune craintif, le curieux petit bouquiniste, bref, le moins assuré du monde devait se vendre lui et ses principes au milieu d'une foule de gens prestigieux. Pour cela, il se sentait presque écrasé par leur prestance, et plus il luttait, plus il se sentait se noyer.

« Je m'en sors vraiment très mal », constatât-il pour lui même, alors qu'il affichait toujours un sourire un peu gêné pour faire mine que son intégrité n'eut pas été bafouée.

Il se décida alors de retourner à table. Revoir le Goldwine n'allait pas aider le jeune Orageois à se sentir mieux, mais il avait aussi la conviction que cela ne pouvait pas non plus être pire, l'impératrice jouant déjà en chœur avec l'ennemi.
Il fit alors le tour de la longue table des invités, pour rejoindre enfin sa place qui était située non loin de celle des convives les plus importants. Il y trouva Garlan, bien évidemment, mais cette fois-ci, un homme siégeait à sa place. Il se sentit incapable de devoir faire des efforts de plus pour donner bonne impression, alors il fit ce qu'il put pour demander congé à l'homme.
Il inspira profondément, présenta son meilleur sourire de façade, et sorti sa voix la plus forte et sûre qu'il avait en réserve. Il lui posa la main sur l'épaule.

- Ser, je crains que vous soyez assis à ma place... Si vous voulez bien....

Il jeta un vif coup d’œil par dessus ce dernier. Il remarqua avec étonnement qu'il s'était servi de son verre. Cet homme venait s'asseoir à sa place, et consommait une coupe qui ne lui était pas attribuée. Il sut dès lors qu'il n'aurait pas grande patience avec lui... Quoi qu'en observant mieux, il sentit une certaine tension entre lui et Garlan Goldwyne, et que Dovan venait d'interrompre quelque chose d'assez troublant.

- Oh, et gardez donc cette coupe, l'on m'en a fourni une autre.

Il vit enfin l'homme. Il affichait une espèce de face aussi désinvolte qu'arrogante, mais qui laissa rapidement place à un très large sourire. Bizarrement, Dovan se reconnaissait en lui sur un point.
« Lui aussi est là pour jouer un jeu, c'est évident. Alors combien ici sont dans le même cas que nous ? »  Se demandait-il pendant que l'homme engagea la conversation.

- À qui ai-je l’honneur d’avoir dérobé la place auprès de ce cher Ser Goldwyne?

Dovan se mit à sourire en soufflant du nez en entendant l'adjectif que le jeune homme avait attribué au Bieffois.

- Oh, j’oubliais...! Ser Aylan Redwyne, de La Treille. Très honoré, monseigneur.

Son sourire, bien qu'il eut été de façade, disparut d'un coup. Il ne se sentait plus d'humeur. Il ne voulait plus tourner sa langue sept fois avant d'ouvrir sa sotte bouche, il ne voulait plus se présenter à un énième bieffois, il était fatigué.
Son visage trahissait son énervement, son amertume et sa tristesse, ses lèvres se crispèrent, et son regard perçait le regard de Redwyne.

- Dovan Caron, de Séréna. J'imagine que ce nom ne vous est pas inconnu, à vous non plus. Je suis enchanté.

Il se surpris lui même. Jamais Dovan n'eut autant envie de laisser extérioriser sa colère, mais il ne put simplement pas, par lâcheté, probablement. En revanche, il remarqua que sa présentation était des plus froides, et son "je suis enchanté" des plus cruellement sarcastique. Dovan aurait préféré faire une réponse franche, ou bien totalement fausse pour ne pas s'attirer des ennuis mais ses craintes viscérales et son manque de patience l'ont poussé à cette espèce de réponse à demi-teinte et ô combien acerbe dans le ton.

- Veuillez faire place, Ser. J'ai bien l'intention de remplir ma coupe.

Il traumatisa à nouveau ses zygomatiques pour sourire une dernière fois, et le Bieffois lui laissa la place. Lourdement, Dovan s'empara de la chaise, s'assit dessus, et se rapprocha de la table. Il se pencha ensuite vers le pichet de vin qui était à proximité, et s'empressa de remplir son récipient pour commencer à l'entamer.
Il était cerné par le Bief. A sa droite et à sa gauche, deux Bieffois étaient installés, pendant qu'une autre menait littéralement la danse.
Alors qu'il avait les lèvres trempant dans son vin, il s'interrompit, il se tourna vers Garlan, et lui demanda assez sèchement :

- Dites. Le vin, il vient de la treille aussi ?

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MessageSujet: Re: Feast before the Storm [Tour VII - Terminé]   Feast before the Storm [Tour VII - Terminé] - Page 2 EmptyLun 23 Déc - 18:06

La petite joute bruyante entonnée par l’Orage et le Nord me ramena bien loin en arrière quand Argilac haranguait ses hommes avant un grand départ ou tout simplement pour pousser la voix lors de réjouissances. Je vois dans les traits de ma fille ceux de son père, ce qui ne peut que me gonfler d’orgueil. Mon impétueuse.

Lord Caron pointa son joli minois jusqu’à notre table, je ne pouvais pas m’empêcher d’en faire la remarque, en toute discrétion, à l’oreille de Mahée. Il fallait bien que nous nous divertissions et mettions de côté les obligations pompeuses du protocole mais il n’était pas question d’envoyer valser la bienséance pour autant. Tout en donnant de temps en temps des regards du côté de Lord Caron quand il s’entretenait avec Argella, je m’interrogeais sur une possible union entre nos deux maisons. Ne ferait-il pas un beau-fils parfait ? Je devrais peut-être me renseigner un plus sérieusement sur lui-même s’il n’est pas question de forcer la main du destin. Cela ne mène visiblement pas là où l’on souhaite aller et il n’est plus question d’union à n’importe quel prix, elle et moi étions d’accord sur ce point.

Que la jeune impératrice soit égratignée par ma prise de paroles n’aura que pour effet de renforcer mes appréhensions sur un manque certain de contrôle de ses émotions. Ne sait-elle pas que se laisser mener par elles engendrent de bien mauvaises décisions ? D’ailleurs je suis agréablement surprise que ma fille mette en application les milles et une leçons que je lui ai enseignée sur le contrôle de ses émotions en public. Remplacer les actes par la parole peut s’avérer parfois plus opportun que de brandir une épée. J’en suis même son terrain d’entrainement favori quand elle soulignement gentiment ma protection et mon choix concernant ma Dame de compagnie. Je ne manque pas de lui sourire en précisant à mon tour :

– N’oubliez pas, Majesté, que vous êtes moitié dornienne par mon sang. En l’occurrence je ne vois pas d’ennemis ici… ne sommes-nous pas là pour faire fi des origines des uns et des autres ? Que serait l’Empire fédéré s’il n’était pas prompt à tendre la main à ceux qui demandent asile et protection. Quelque chose a dû m’échapper dans ce cas… Doit-on tenir pour responsable tous les dorniens des choix de l’inconstance de leur souveraine ? Si tel est le cas, nous devrions faire de même pour les bieffois, les fernés qui co-existent parmi nous et ont choisi de rejoindre L’Empire parce qu’ils désavouent leur souverain, non ? Allons buvons à cette belle réunion et tâchons de ne pas rester figer sur l’étiquette… Je porte mon verre en l’air. …moi la première. J’offre un sourire à l’Empereur et à Argella.

Les plats arrivent à point et la musique également. Je n’ai pas oublié ceux qui avaient ses préférences. Son appétit fait plaisir à voir même si cela se voit qu’elle a passé du temps auprès de ses hommes. J’en soupire intérieurement, me disant que son futur époux aura tout intérêt à aimer son franc parler et sa mise parfois masculine. Enfin peu importe, je suis et reste fière mon enfant.

Avec ceci, il me fallait faire preuve d’un minimum de politesse et de conversation avec Braenaryon. Était-il plus homme à être à l’aise en toute circonstance ou uniquement sur des terrains de jeux choisis. Les politesses usuelles, soyons honnêtes, elles sont des plus ennuyeuses mais n’est-ce pas ce que l’on attend de moi dans cette soirée donnée en l’honneur de l’Empire ? … être ennuyeuse ? Non peut-être pas mais j’avoue qu’il me plairait de l’achever de manière bien plus plaisante que par des parlottes polies. Qui de ces gentilshommes sera le jouet qui me distraira cette nuit… ? Lord Caron ? Trop jeune puis s’il devait un jour devenir mon beau-fils cela deviendrait fort gênant. Lord Selmy ? Un choix intéressant. Pendant que je prospectais, je sentais bien que Mahée n’occupait pas une place des plus confortable et enchainait verre de vin sur verre de vin… Je sais ou du moins me doute qu’elle a été affectée par le coup de griffe donné sur ses origines dorniennes. Ne l’ai-je pas été également malgré ma retenue ? Je me penche vers Mahée, en posant ma main sur son bras pour celle freine sa consomation.

- ….ne leur donnez pas le plaisir de voir Dorne vaciller sous l’ébriété. Vous êtes mon invitée et ma Dame de compagnie.

En d’autres termes, soyez forte.

J’avais entre temps échangé avec l’Empereur, m’inquiétant par politesse de son confort dans nos murs. C’est bien naturel après tout c’est bien là mon rôle de tenir et veiller à l’intendance de notre forteresse pour soulager de ces tâches Argella.

– Vous verrez mon enfant que lorsque vous atteindrez mon âge, vous aurez beau vous abriter derrière de hautes murailles, vous aurez quand même tendance à frissonner… Une pointe de malice traverse mon regard passant d’Argella à l’Empereur. … peu importe le Feu. Je suis donc ravie que votre confort vous agrée même s’il vous tarde d’entrer en guerre plutôt que de profiter de cet instant de répit. Il faut prendre et vivre l’instant quand celui-ci se présente Sire Braenaryon quand on ne sait de quoi sera fait le lendemain. Je prends un air un peu plus grave. Soyez certain que je me préoccupe tout autant que vous, de nos sujets qui souffrent de ces attaques. Cette guerre n’a en effet que trop duré, l’Orage a suffisamment saigné et c’est sur cette volonté d’y voir une fin, que je remercie l’Empire de nous débarrasser de ce chancre d’Hightower. Un sourire sincère étire mes lèvres.  Peut-être que vous finirez par trouver l’apaisement après cette guerre, Sire. C’est tout le bien que je vous souhaite.

Mais les hommes comme lui ne sont pas fait pour mourir dans un lit. Mhm en parlant de lit…je n’ai toujours pas trouvé qui remportera mes faveurs.

J’ai le sentiment que cette construction – fort couteuse et ambitieuse - tombe comme un cheveu dans la soupe et ne soit pas vraiment du goût du Braenaryon. Serait-ce un sujet de discorde qui pourrait plus tard ma servie ? J’écoute avec attention dans tous les cas après avoir observé Stannis Morrigen. Un croque en bouche qui serait probablement des plus fameux. J’allais m’en entretenir avec Mahée quand celle-ci fût prise à partie dans la conversation entre ma fille et l’Empereur. J’approuve la dissociation qui est faite, cet homme n’a plus rien de religieux à mes yeux dès l’instant qu’il entreprit son projet de conquête.

Argella et son projet, je m’abstiens de prendre la parole sur ce point car j’abonderai dans le sens de l’empereur et je ne souhaite pas montrer mon désaccord sur la dépense conséquente que cette construction va générer. La guerre n’est en rien gratuite, tout comme ce banquet. Cependant je n’aurais rien contre quelques pendaisons. Hightower/Grand Septon côte à côte…

Tout à coup la musique changea et prit les traits de l’Impératrice et sa …cour. J’avais du mal à savoir, Est-ce une Impératrice ou un troubadour… ? Souhaitons qu’elle tourne aussi bien la manivelle qu’elle ne commande à son dragon. Des airs de chez elle… évidemment. Mais soit, l’air est joyeux, festif et je ne peux que la féliciter de son intervention. Pourquoi pas… tente-t-elle d’agacer ma ferveur orageoise ? La sotte, c’est bien mal me connaitre. J’ai promis à ma fille de ne plus assassiner, ce n’est pas ce soir que je vais bafouer ma promesse. Personne ici dans cette pièce ne pourra me mettre en porte à faux avec ma fille, malgré ses coups de griffe, elle le reste à jamais, qu’on se le dise. L’atteindre c’est m’atteindre …moi une Dayne…moi une Durrandon par alliance.

Argella se retrouve embarquée par sa Dame de compagnie pour danser… Et on dira que Dorne est bien mal éduqué… puis à présent c’est l’Empereur qui se met à l’humour. Par tous les Sept, dites-moi que je suis en plein cauchemar.  

*Mhm pardon…* Pensais-je.

– L’inattendu résumerait bien ce banquet s’il fallait le faire en un mot. Comment ça sous « ces latitudes » je plisse légèrement mes yeux cherchant à savoir ce qu’il désire entendre. Vous imaginez vous le Sud comme une terre de débauche Sire ? J’avoue que je ne peux retenir mon rire. Il vous faudrait rester plus longtemps pour le découvrir et je pense que le Feu de votre foyer vous appellera rapidement à rentrer après votre victoire car je ne doute pas que l’Empire le soit.

La Maison Redwyne se présente tardivement et vient saluer notre table et son empereur. Je le salue poliment avant de m’en désintéressée pour reprendre là où je m’étais arrêtée. Je savais à présent qui allait rejoindre mes appartements.

A Mahée uniquement et sans que personne ne puisse entendre.

– Faites venir Lord Morrigen dans mes appartements lorsque je me retirai… il est tout à fait remarquable, n’est-ce pas ?  

J’offre un sourire complice à Mahée. Argella s’étant débarrassée de l’inconvenante pour faire signe à l’Empereur de la rejoindre pour danser. L’a-t-il vu ? J’avoue que je ne résiste pas à piquer la jeune Impératrice à son propre jeu, après tout c’est elle qui a lancé cette danse.

– Puisque l’audace semble vous plaire, Sire, permettez-moi de vous inviter à danser et faire honneur aux talents de votre épouse.

Je me lève et tends ma main pour prendre la sienne et le conduire sous le regard de tous vers la piste de danse. Un sourire aux lèvre, je regarde ma fille, ma main dans celle de l’Empereur et avance jusqu’à être suffisamment proche pour la lui remettre et les unir ainsi.

– Je crois qu’elle sera bien meilleure cavalière que je le suis. Je vous laisse entre de bonnes mains, Sire. Je me retire à présent, ces soirées ne sont plus de mon….âge. A l’Empereur. Nous aurons bien l’occasion de nous revoir avant votre départ, je vous souhaite une bonne soirée.

Mahée pourra s’acquitter de sa mission. Je salue tous ceux que je croise et ne manque pas de regarder une nouvelle fois Lord Morrigen, cette fois mon sourire est sans équivoque.  


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MessageSujet: Re: Feast before the Storm [Tour VII - Terminé]   Feast before the Storm [Tour VII - Terminé] - Page 2 EmptyLun 23 Déc - 22:41


Ce banquet a, finalement, un côté positif... Celui de faire éclater à l'oeil de la dornienne que, décidément, elle déteste les parades. A Dorne, chez elle, c'était moins clair. L'environnement plus amical, la décontraction, l'adéquation des mœurs, l'absence de menaces, même voilées... Sans dire que la vie était rose, les échanges lors des fêtes qu'elle a connues étaient plus cordiaux. Sans doute que le fait d'être unis sous la même bannière, en l'occurrence celle des Martell, devait suffire à mettre tout le monde d'accord. Ici, plus que jamais, elle regrette les nids de vipères des sables qui lui semblent bien plus accueillant que cette salle pleine de faste... Et de faux semblants. Elle reste attentive, mais elle s'ennuie, n'est pas à son aise, et finalement, regrette d'avoir pris la peine de s'apprêter pour cet événement, qu'au final, elle aurait peut-être dû bouder, épargner à l'assistance la pénibilité de sa présence. Au moins Rowenna l'aura-t-elle régalée de ses paroles, défendue sans vraiment la défendre puisque se défendant aussi elle-même, mais surtout mettant en avant sans le dire ouvertement, induisant, en fait, que Mahée puisse désavouer Deria Martell. Pour la dornienne, c'est beau, et salutaire. Impossible pour de possibles détracteurs de l'accuser de trahison, et en même temps, impossible pour Argella de ne pas considérer cette option. Le subtil sans l'être trop du discours de la reine mère éveille chez Mahée un profond sentiment de gratitude qui fait briller ses yeux sombres.

Alors, forcément, quand elle lui signifie discrètement et avec élégance que sa façon de noyer son chagrin l'indispose, la dame de compagnie l'oblige. Bien sûr, elle n'aurait jamais bu assez pour s'humilier et par extension, humilier sa contrée ou la dame qui l'a recueillie, mais elle ne tient pas à ce que Rowenna s'en inquiète. L'échange avec Argella a le mérite d'être distrayant, quoiqu'il l'est bien évidemment moins que la représentation que l'Impératrice et ses quelques dames d'atours leur offre, à tous. Mahée se laisse aller contre le dossier de sa chaise et profite de la musique pour se perdre ses pensées dans le néant, pour quelques minutes, se contentant d'observer, un mince sourire aux lèvres, la scène aux allures de burlesque précoce qui se joue devant elle. Bien sûr, elle n'éprouve aucun sentiment de gêne à la vue de ces élans, bien innocents en plus d'être élégants. Les convenances désapprouvent, c'est certains, mais les convenances désapprouvent tellement... Plusieurs minutes où seul le plaisir de la musique compte, un peu de gaieté, un peu d'inconséquence... Son âme est séduite, parce que c'est tout ce à quoi elle aspirait.

La plaisanterie de l'Empereur tombe et la réponse de Rowenna n'appelant à aucune surenchère, Mahée se contente de sourire un peu, et d'en rester à son mutisme. Du reste, la reine-mère ne tarde pas à lui confier une tâche plutôt délicate. Recevant celle-ci, elle hoche la tête en signe d'assentiment, autant pour signifier à Rowenna qu'elle comprenait ce qu'elle lui demandait, que pour abonder dans son sens concernant Stannis, poliment. Cet homme, elle ne le connaît pas, mais son attraction physique est indéniable. Un bel étalon. C'est tout ce qu'il est, présentement, aux yeux de la dornienne, et éveille donc chez elle, rarement sensible aux charmes superficiels, autant d'envie que la noble créature... C'est-à-dire aucune. Pour autant, ce ne sont que ses goûts, et il est sans doute heureux que la reine-mère et elle n'aient pas les mêmes.

Se calant dans le dossier de son siège, Mahée profite de l'absence de tout un chacun pour demander à ce qu'on la resserve. Ne souhaitant pas demeurer seule à la table royale, elle se lève, et part se tapir dans l'ombre d'une colonne pour observer, sans participer à la liesse générale. Le discours d'Argella a tué le peu de bonne humeur qu'elle avait, mis en avant le peu de légitimité qu'elle a de se trouver ici, et finalement recluse dans un rôle qui ne lui plaît pas, dans lequel il lui est aisé de se noyer, en toute discrétion. Elle attend, dans l'ombre, l'opportunité d'aborder discrètement Stannis, et de lui livrer, du bout des lèvres, le message de la reine-mère. L'échange est rapide, s'accompagne d'un discret sourire de connivence, qui s'émancipe d'indiscrétion, et elle le laisse, choisissant plutôt d'aller finir la soirée en extérieur, un verre, et même une carafe à la main, subtilisée sur le chemin de la sortie.

Résumé :
Mahée profite de la musique et du spectacle un moment, attend l'opportunité de faire savoir discrètement à Stannis que Rowenna l'attend, et part finir la soirée en extérieur avec du vin.


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Mahée Allyrion
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MessageSujet: Re: Feast before the Storm [Tour VII - Terminé]   Feast before the Storm [Tour VII - Terminé] - Page 2 EmptyMar 24 Déc - 11:09

Il n’y avait pas tant de différences entre nous, entre les nordiens et les autres. En apparence, un peu. Dans la forme aussi. Dans le fond beaucoup. Peu nombreuses mais pourtant béantes. Un renversement total de psychologie, d’incidence de nos actions. Nous étions plus graves. Mais c’étaient nos âmes qui l’étaient. Je plaisante, mais le rire induit par la manœuvre ne remonte pas jusqu’à mes yeux. Déjà, je pense à l’après. Comme toujours. Ou à l’avant. Je ne sais que rarement vivre dans l’instant présent, dans la profitabilité de ce que la vie pouvait m’apporter. Je pense sans arrêt aux fantômes qui composent les cohortes de mon passé, qui ont façonné mon expérience. Et à ceux que je produirais encore à l’avenir. Dans cet avenir proche, d’ailleurs. C’est pour ça que je ne ris pas. Je n’en ai pas de raison, même en plaisantant, même en faisant de l’esprit, je ne peux plus rejeter ces intimes ténèbres sitôt qu’elles me prennent dans leur étreinte. C’est quelque chose de terrible, assurément, mais à laquelle je ne peux pas déroger.


Je me tourne vers Argella, qui réagit avec son habituelle franchise, avec sa sincérité qui étaient un grand bol d’air frais pour moi, Empereur déjà vieillissant, marchant vers son destin cahin-caha. Elle avait raison, quand elle évoquait les terreurs du passé, les carnages des temps anciens. Je me souviens des légendes, des contes et des récits gravés dans les entrailles de Winterfell, si loin au Nord. Ville de mon cœur qui ne fut jamais mienne, qui ne fut jamais ma maison. Où l’ombre pesante d’un paternel exigeant et dur restait la véritable maîtresse des lieux. Ca et les regrets, la douleur et la mort, d’une fratrie nombreuse sacrifiée sur l’autel de l’indépendance du Nord, indépendance que j’avais utilisée plus tard pour fonder l’Empire.



| Je ne veux pas créer un empire de vengeance et de talion ; si l’homme de religion doit être puni, il le sera avec ses séides mais non pour la Foi qu’il prétend défendre. |


Cela sonnait comme quelque chose d’irrémédiable, comme un jugement définitif sur quelque chose que j’avais pu beaucoup conceptualiser dans mon esprit, quelque chose de bien réfléchi. Je n’aimais pas la religion. Mais elle faisait partie de moi. Au fil du temps et des épreuves, elle était une nécessité. J’avais été trop visité par Sigyn et par chacun de mes frères pour ne pas croire en mes dieux, ceux qui prédestinaient à l’avenir de la lignée Stark depuis des millénaires. Stark je n’étais plus. Pourtant, je continuais de sentir les dieux dans le vent, dans les flammes, et dans l’âme des hommes qui se battaient et qui vivaient avec tant d’intensité qu’ils brilleront dans les chroniques pour les siècles à venir. La situation autour de moi semble s’éclaircir, la tension diminuer un rien. Je relevais les yeux vers les deux jeunes femmes, dornienne et orageoise, toutes deux si différentes mais mûes par une même passion, une même force. J’étais entouré de femmes fortes, puissantes, déterminées. Toutes plus méritantes que la génération d’hommes qui les avaient précédées. La Reine Rowenna rebondit. Elle rappelle le sang dornien de la souveraine de l’Orage et je note bien que la Reine-Mère fait siens nos principes. C’est mon tour alors, de saisir l’opportunité.


| L’Empire tend la main à tous ceux qui partagent l’idéal de la vie en commun. Je suis ravi de voir que c’est aussi votre cas, votre Grâce. | Elle n’était donc pas opposée à l’Empire en tant que tel, à moins qu’elle ne soit plus hypocrite que ce que je pensais, mais à l’idée qu’il s’agissait sans doute de quelque chose qu’elle ne contrôlait pas. Je me tourne vers Mahée. | Dorne montre encore ressources et sagesse pour mériter une place dans cet avenir en commun. Le chemin sera long et compliqué, pavé de bains de sang, mais la Principauté aura sa place parmi nous en tant qu’égale, le moment venu. |


Mince fantôme de sourire qui relève à peine le coin des lèvres.


| L’apaisement viendra de la relève. Trois autres personnes présentes ce soir ont plus que moi l’avenir de Westeros entre les mains, Majesté. Le futur ne sera pas façonné par le Vieux Loup de Winterfell. Mais par les femmes qui ont souffert et survécu à ma génération de bouchers, et qui se sont jurés de ne plus jamais laisser leur destin en d’autres mains que les leurs. |


La situation évolue encore, donc, avec Argella entre les travées de tables, m’appelant du regard. J’allais voler à son secours. Par convenance, par politesse et par amitié, non par envie. Je n’avais pas envie de danser. Je voulais rejoindre mes troupes, dehors, là où je me sentais vraiment à ma place. Général plutôt qu’Empereur, lame plutôt que plume. On nous interrompt un rien ; les Redwyne viennent nous saluer. J’ai un hochement de tête plus prononcé pour la femme que l’homme, dont je n’avais pour lui pas encore pris la mesure de son mérite quand elle avait été pour beaucoup dans ma survie après Buron, l’abominable Buron. Aussitôt, je réprimais un frisson. Je sais quoi dire sur la mort depuis cette bataille. J’en avais connu cent avant, mais celle-là m’avait révélé à ma propre mortalité, pour de bon. La mort c’est bleu, et puis c’est blanc. C’est froid. C’est d’abord un silence, au milieu de la neige qui tombe et qui ensevelit tout. Je relève les yeux.


| Mes respects, Dame et Ser Redwyne. Passez une bonne soirée. |


La Reine échange avec Mahée et je regarde Rhaenys. Si belle. Si jeune. Si insouciante. Demain, nous irons tuer des gens. Je la laissais s’amuser, même si elle le faisait en dehors des balises du convenable à Winterfell. Le convenable, c’était elle qui le décidait en tant qu’Impératrice. Et tant pis pour les vieux grognons tels que moi. Je me tourne vers Rowenna quand elle m’invite. Je ne peux cacher le dépit dans mes yeux.


| Ce serait un honneur. |


Bien réel, mais l’envie n’y était pas. J’étais déplacé, ici. Plus que jamais. Et elle m’amène jusqu’à sa fille, et je soutiens son regard quand elle m’abandonne, lui montrant que je comptais bien la voir et lui parler avant mon départ. Nous nous trouvons donc ensemble, avec Argella. Je ne peux que pencher la tête près de sa crinière brune, de son oreille et de son cou.


| Nous ne nous en sommes pas si mal sortis, n’est-ce pas ? Je réitère. Vous êtes magnifique, Argella. Et cette fête est la vôtre. Un autre début pour votre règne. |


Nous dansons le rythme de la valse qu’imprime Rhaenys à l’ambiance musicale. En trois temps. Je peine à suivre la cadence du un deux trois en tournoyant, ma jambe gauche me demandant les plus terribles efforts de concentration pour les mouvements latéraux et l’équilibre ainsi mis à mal. C’est presque fluide, mais sous ma tenue d’apparat, je ruisselle de sueur. Danser pour tuer, je sais faire. Camper sur mes appuis, moins bouger mais mieux frapper. La danse ne supporte pas de tels artifices, et j’en ressors exténué. Je ne me sépare d’elle qu’à la fin, même si je suis allé jusqu’à mes limites.


| Amusez-vous. C’est un ordre, Argella. |


J’avais dit cela d’un ton faussement directif. Je la saluais d’un hochement de tête appuyé, me penchais en avant main sur le diaphragme et l’autre passée dans mon dos, le tout en guise de salut. Puis, je rejoignais Rhaenys, qui continuais de jouer. L’embrassais sur la joue. Et la forcer à poser son instrument pour danser aussi. De longues minutes. Les yeux dans les yeux, me perdant dans les nuances d’améthystes de ses yeux, de l’univers flamboyant de son âme alors que je retiens son corps dans le mien, main dans la main d’un côté, bras passé derrière son bassin de l’autre. Et l’embrasse, à la fin, sur le coin des lèvres, exposant à tous la tendresse d’un vieux loup au visage lacéré et défiguré, épris d’une jouvencelle, mère et guerrière.


| Je dois passer voir la troupe. Amuse-toi, Jorrāelagon hen issa glaeson |


Je ne lâchais a main qu’à regret, après y avoir déposé un dernier baiser galant. La belle et la bête, comme toujours. Et sors, pour croiser la Dame de Grâcedieu, seule dehors avec du vin. J’hésite, un instant. Avant de me rapprocher.


| Allez vous amuser, Mahée. Nous partons sous peu, et les opportunités de vous détendre ne seront plus légion, c’est une certitude. Bonne soirée. |


Et me détourne, encadré de quelques Demalion équipés de pied en cap pour partir en direction du camp de l’armée.


- - -

[Texte fournit par Mahée comme elle était sortie aussi du rp commun]


Mahée se laisse surprendre par l'Empereur, et, comme une enfant prise en faute, cache dans son dos la carafe qu'elle vient de voler. Elle lui jette une œillade à la fois circonspecte, et complice.
Vous devriez suivre votre propre conseil... Les gens s'inspirent d'exemples, pas de donneurs de leçon...
L'alcool aidant, elle se permet de lui jeter un regard entendu, avant de conclure.
Bonne nuit, votre Majesté...
Et de disparaître dans les ombres


[Torrhen discute avec Rowenna, Mahée, Argella.
Il salue les Redwyne.
Il va danser avec Argella, puis Rhaenys, et s’en va après avoir salué Mahée au passage]


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I never wanted this. I never wanted to unleash my legions.
Westeros have only one chance to prosper and if you not seize it, then I will.
So let it be war ! From the skies above the Wall to the dornish sands. Let the seas boil. Let the stars burn.
Even if it takes the last drop of my blood, I will see the kingdoms freed once more.
And if i cannot save it from the felony and the dishonor, then let Westeros burns.



Torrhen Braenaryon
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MessageSujet: Re: Feast before the Storm [Tour VII - Terminé]   Feast before the Storm [Tour VII - Terminé] - Page 2 EmptySam 28 Déc - 13:57




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A peine Réah avait-elle piqué la dernière épingle dans les cheveux de sa maîtresse alors qu'elle passait la porte de son appartement qu'elles sursautèrent toutes deux. Aylan avait revêtu ses meilleurs habits, et dans la lueur des torches du dehors, plus que jamais, il renvoyait l'image de l'être noble comme ceux dont elle avait entendu les histoires. Pourtant, il n'avait fallu à Daena qu'un seul et furtif regard vers le sien pour que ton son corps à elle, moulé dans une robe couleur d'eau au soleil couchant, aux coutures semblables à des feuilles de vignes et ceintrées à la taille et aux poignées, ne se mette à trembler. Il était furieux.

Eructant du bout des lèvres pour ne pas créer trop de scandale, il avait agrippé son bras avec une telle violence qu'elle crut que le fin tissu qui le recouvrait romperait. Ils étaient en retard, et cela, il ne le supportait pas. Elle non plus, d'ailleurs, mais le coucher des enfants impériaux avait mis plus de temps qu'elle ne l'avait imaginé. Et si Yesaminda Forel, fidèle au berceau, ne l'avait pas assurée qu'elle pouvait s'en occuper seule, il y avait fort à parier qu'elle y serait encore. Mais même cela, Aylan ne l'entendrait pas. D'ailleurs, elle ne prit pas la peine d'éructer la moindre excuse. Elle avait réveillé le sang chaud, et tandis qu'il la trainait sans ménagements vers le couloir, Daena savait que le retour se ferait dans l'horreur. Comme en promesse, il n'avait pas desseré sa poigne jusqu'à ce qu'ils soient à proximité des festivités, et elle pouvait sentir sa peau hurler contre la sienne. Comme à un rocher, elle se raccorcha à sa lyre qu'elle avait réussi à emporter dans un dernier réflexe. La musique apaiserait son coeur qui battait lourdement contre son sein.


***

La fête battait son plein à leur arrivée ; de boureau à victime, le couple Redwyne avait miraculeusement mué en parfaite image de félicité conjugale. Elle a son bras, la tête légèrement penchée contre son épaule, lui recouvrant sa main délicate de la sienne, ils s'étaient avancés de concert dans la grande salle du banquet. Guidée par son époux, Daena se retrouva vite face aux dignitaires du soir et plongea en une impeccable révérence, laissant le soin à Aylan de prendre la parole. Sa voix à elle risquait d'être coupée de pleurs. Puis, comme d'un seul homme, ils recherchèrent Rhaenys du regard. Recherche vainement longue : il n'y a avait aucune silhouette pour l'égaler et à la voir vêtue à la mode de leur île, les yeux de la jeune fille s'écarquillèrent de joie et de langueur. C'était comme si on était revenu deux ans en arrière et que l'on partait pour le Val. Quand Rhaenys était montée sur le trône, qu'elle était à ses côtés, fière et intacte, Orys les protégeant de son épée et l'orgeuil en étendard.

Elle voulait jouer. A l'annonce des mélodies choisies, prise dans le tourbillon de sa souveraine, elle eut à peine le temps de se voir mettre un vièle entre les mains que l'on entamait déjà les premières notes. Elles seraient trois, et voyant que Dame Mina s'exécutait déjà à la violone, Daena s'arma de son instrument et attendit que l'Impératrice donne ses instructions aux musiciens de corps. A peine avait-on donné le ton que la jeune femme se métamorphosa. Tout s'était passé très vite et pourtant, la magie opérait sitôt que les accords s'enchainaient ; la mélodie était complexe mais en mélomane accomplie, Daena suivait les entremêlées pleintives, doucereuses mais pleines de charme. L'instant était hors du temps, et elle ferma à demi les yeux, emportée par la mélodie. Lorsque la berceuse toucha à sa fin, Daena rouvrit les yeux et son regard accrocha celui de Rhaenys. Comme c'était bon de partager ce regard, qui disait tant de choses sans n'en dire d'autres.

Pour la seconde chanson, elle fit le choix de sa lyre, qu'un page lui avait prise pour qu'elle se munisse des autres cordes. La mélodie ne laissait pas beaucoup de place à la douceur, plus entrainante et festive, mais la jeune fille choisit d'en marquer le rythme en laissant ses doigts fins couler le long de l'instrument à un rythme surnaturel. Elle n'avait même pas besoin de regarder ce qu'elle jouait et se joint à sa souveraine dans sa danse extasiée. A cet instant, plus rien ne comptait : ni le banquet, ni les invités, ni Aylan et les têtes couronnées. On était à Peyredragon, du temps d'Aerion le Bon, de Valaena la Belle, où chaque jour n'était que luxe, calme et volupté.

Entre deux tournoiements, Daena laissait même échapper quelques rires.


Iksan sīr biare, Rōva Mandia !*

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MessageSujet: Re: Feast before the Storm [Tour VII - Terminé]   Feast before the Storm [Tour VII - Terminé] - Page 2 EmptyDim 29 Déc - 11:37

Mina ne savait trop ce qu'elle pouvait faire au sein de ce banquet. L'Impératrice semblait être passablement énervée, et la jeune lady de l'Orage tentait tant bien que mal d'apaiser l'esprit du dragon, prêt à cracher du feu contre Rowenna Durrandon. Rien n'était simple dans la vie, et l'Empire qui venait ici à communier l'union des différents royaumes fédérés juste avant la reprise de la guerre dans un front uni, montrant quelques failles, ces failles qui étaient à l'image des êtres humains qu'ils étaient, avec leurs histoires, leurs passés, leurs caractères et leurs grieffes, propre à chacun. Cela constituait la force mais aussi la faiblesse d'un groupe. Et cela en était presque palpable. Après tout, Mina elle-même, avait eu à subir l'impertinence d'un Orageois à son égard ce soir, car elle n'était pas née comme lui dans le royaume, mais parce qu'elle était née dans le Bief. Et pour rien au monde, Mina ne viendrait à avoir honte de ses origines, du parcours qui avait été le sien, de la Treille jusqu'à Hautjardin puis jusqu'à Pierheaume. Si elle n'avait pas connu tout cela, elle ne serait sans doute pas la femme qu'elle était à présent. Et encore, elle ne venait pas à parler haut et fort des liens plus ou moins étroits qu'elle avait pu avoir par le passé avec la noblesse du Bief ou même avec le roi actuel. Mais n'était-ce pas aussi pour ces contacts qu'elle possédait dans ses terres natales que l'Empereur lui-même, avait demandé à ce qu'elle vienne dans la campagne de l'Orage ? Elle avait encore tant à découvrir, et elle ne comptait pas s'arrêter maintenant. Elle avait donné un héritier pour la maison Swann, elle était à présent veuve, et pour la première fois, elle pouvait gagner un peu de sa liberté, elle n'était plus limitée par sa condition d'épouse, ou de fille de la petite noblesse qui devait servir les autres. Mina n'en restait pas moins une femme, mais si Argella lui avait demandé de siéger au Collège Impériale, c'est qu'elle croyait assez en elle pour pouvoir tenir cette fonction auprès des autres représentants des royaumes fédérés.

Mina avait cru qu'il serait plus simple d'être acceptée au sein de cette multitude de cultures différentes, mais il était clair qu'on ne pouvait plaire à tout le monde. Au moins la colère de Rhaenys apportait un peu plus de piment au banquet. Elle se leva donc, emporté par l'élan de l'impératrice, elle avait rapidement saluée Aylan Redwyne, bien que très largement surprise de retrouver son ami ici, mais déjà Rhaenys expliquait ce qu'elle avait en tête, emportant avec elle la jeune orageoise et la peyredragonienne, Daena. Mina s'était donc installée derrière le violone. Heureusement qu'elle s'était remise à la musique depuis qu'elle connaissait Yesaminda, sans l'aide de sa belle-soeur, les choses auraient été sans doute bien plus complexes pour ne pas se ridiculiser devant toute l'assemblée. Elle se mit donc à jouer, suivant l'impératrice comme elle le pouvait. Bien qu'elle était concentrée sur ce qu'elle faisait, elle put voir celle-ci quittée l'estrade où elles se trouvaient pour pouvoir se mettre à jouer au milieu des convives. Au bout de quelques musiques, elle préféra laisser les vrais musiciens reprennent leur place et continuer de jouer, alors que le couple impérial venait à danser. Discrètement, elle revint à sa table, sans s'asseoir, elle vit son frère en compagnie de Aylan et de cet orageois, Dovan Caron, qui décidément était d'une humeur massacrante. Mina s'arma de son plus beau sourire avant de répondre à la place de son frère à cette question. « Ser Caron, je ne pense pas que ce vin vous convienne, s'il vient en effet de la Treille, peut-être vous laissera-t-il un goût un peu trop âpre en bouche. Vous semblez incapable de savourer ce que le Bief peut faire de meilleur. Les vins de la Treille ne peuvent être appréciés que des véritables connaisseurs en matière de vin … A moins que vous ne soyez de base bien trop amer vous-même pour pouvoir avoir le moindre désir de vous acclimater aux changements que l'Empire impose à chacun d'entre nous. Le Bief n'est pas à condamner tout entier, et l'Orage n'est pas non plus innocent. »

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MessageSujet: Re: Feast before the Storm [Tour VII - Terminé]   Feast before the Storm [Tour VII - Terminé] - Page 2 EmptyLun 30 Déc - 11:46

Sociable et avenant, Garlan n’hésitait jamais à aller vers les autres, il n’avait pas de mal à engager une conversation avec un parfait inconnu. Cela lui avait permis d’effectuer de très belles rencontres qui resteraient pour toujours graver dans son esprit. De se faire des compagnons d’arme, des amis, des amantes et c’est aussi comme cela qu’il avait rencontré celle qui devenu sa femme après tout. Bien sûr on ne pouvait pas s’entendre avec tout le monde, ce n’était pas possible, chacun avait sa propre personnalité et le monde n’était pas tout rose. Il avait connu bien des déconvenues, et lorsque l’orageois se mit à lui répondre, en écoutant le son de sa voix, il comprit que ça ne serait pas facile. Le nom de Garlan n’était pas célèbre du tout, il était issu d’une petite maison de chevaliers fieffés de La Treille, second fils, il n’avait jamais été prédestiné à de grandes choses.

Désormais, il combattait pour l’Empire et de son point de vue, il n’était qu’un simple capitaine parmi tant d’autres dans l’immense armée impériale. Humble et modeste de nature, même s’il pouvait y avoir plus, cela ne changerait rien à son comportement, il resterait fidèle à lui-même. Mais il ne manqua pas de marquer sa surprise en haussant les sourcils en écoutant l’orageois parler. Il se présenta comme Dovan Caron, un orageois qui avait perdu son chez lui par l’action de ses compatriotes. C’était la guerre, le Bief et l’Orage étaient en guerre, ce genre de choses se produisait tous les jours. Garlan ne pouvait que regretter cela et espérait que les Caron avaient été épargnées par le fait qu’ils appartenaient à la noblesse. Cependant, il ne pouvait tolérer les mots durs qu’il avait envers lui, il ne laisserait pas marcher sur les pieds. Lui n’y était pour rien si le fief de l’orageois avait été pris, ce n’était pas parce qu’il était bieffois qu’il allait porter tous les tords de ses compatriotes sur ses épaules.

Surtout que, selon ce qu’il avait pu entendre, les orageois s’étaient aussi livré à des exactions sur des villages bieffois à la frontière entre les deux royaumes. Encore une fois, c’était la guerre. Certains hommes se retrouvaient être des monstres lorsque vous leur mettez une épée dans les mains, parfois parce que c’était simplement dans leur nature, mais aussi pouvaient-ils être perdre leurs moyens et qu’ils essayaient de trouver une espèce de compensation après avoir survécu à cet enfer. La vengeance, c’était se laisser guider par ses émotions, ça ne faisait qu’entretenir un cercle vicieux, celui de la guerre.  Il s’apprêtait à lui répondre lorsque la reine mère prit la parole à la table de ses majestés. Il allait devoir remettre cela à plus tard, il écouta Rowenna Durrandon, bien qu’il bouillonnait intérieurement de claquer le bec de l’orageois. Argella prit la parole également, son discours était des plus inspirés, leurs regards se croisèrent un instant et il hocha respectueusement la tête pour la saluer de loin, une façon de lui intimer également que son discours était bon.

Une fois terminé, il n’eut pas le temps de s’exprimer que Ser Dovan lui coupa la chique, il prenait congés, non sans le provoquer au passage, cela ne faisait que noircir le portrait qu’il se faisait de cet orageois. Bien sûr, il prit bien vite la fuite avant qu’il ne puisse lui répondre. Mais Garlan aurait l’opportunité de l’interpeller plus tard dans la soirée pour régler ses comptes, il ne laisserait pas faire si facilement. L’impératrice arriva alors à leur table, Garlan se leva pour s’incliner respectueusement et la saluer d’un simple : «Votre Majesté Impériale.» Il se permit de  se redresser et de s’asseoir de nouveau lorsqu’elle vint à commencer à échanger avec sa sœur. Seul pendant cet instant, il rechassa les paroles de cet orageois, il ne paierait rien pour attendre celui-là. Il échangea un peu avec des officiers impériaux à proximité. Les festivités continuaient, la musique s’éleva dans la salle et des individus se mirent à danser.

Pour le coup, il n’en avait pas du tout envie. Sa dame n’était pas présente ce soir, et il fallait le dire comme il était, ce semblant d’échange avec le Caron avait réussi à lui gâcher la soirée. Il n’avait de base pas forcément envie d’être présent ce soir, sûrement était-il venu pour faire bonne figure et rencontrer certaines personnes qui seraient ses compagnons d’arme pendant la campagne. Sa solitude prit fin lorsque quelqu’un vient prendre place à ses côtés, cet individu, il n’eut aucun mal à le reconnaître. Ser Aylan Redwyne, l’héritier déshérité de l’illustre maison de La Treille. Leurs relations n’avaient jamais été au beau fixe, ils étaient bien trop différents, et ces quelques séjours à La Treille, suite à son exil, ne l’avaient pas aidé à se dresser un bon portrait du chevalier des vignes. Il n’avait d’ailleurs pas tout encore compris de son choix de déserter l’armée bieffoise, quelles avaient été ses raisons, mais également le lien qu’il entretenait avec l’Empire, et avec une de ses représentantes, l’Impératrice.

Garlan opta donc pour la méfiance, l’avenir lui dira s’il avait tord d’adopter une telle posture. «Ser Redwyne. Ma foi, je ne me porte pas trop mal et vous-même ? Je présume que vous devez être des plus satisfaits de pouvoir participer aux festivités en compagnie de votre épouse, n’est-ce-pas ? » La question lui permettait de ne répondre à celle du Redwyne lorsqu’il l’avait questionné sur son état, l’orageois l’avait bien remonté et ce n’est clairement pas à Aylan qu’il allait faire ce genre de confidence. Son compatriote en exil se fit plus discret, le château ne semblait pas être à son goût, c’est sûr que son architecture était bien différente des bâtisses du Bief. «Au vu de la localisation d’Accalmie, Ser Redwyne, je pense qu’il a paru judicieux de bâtir un ouvrage qui puisse résister à toutes les tempêtes. De plus, on dit que ce château pourrait résister à de très longs sièges et dans ces temps de guerre, c’est bien un atout non négligeable. Peut-être retrouverez-vous prochainement La Treille et son château plus… élégant. Quant à moi, il faut dire que le domaine familiale ne me manque pas particulièrement…»Il faut dire que rien ne l’attendait là-bas, ça n’avait jamais été le cas et depuis sa désertion de l’armée royale, c’était encore moins le cas. «Le Bief reste de base la terre qui m’a vu naître, sa population pendant laquelle je me suis battu pendant plus de dix ans. Je ressentirai toujours un certain manque, c’est certain. Je ne puis qu’espérer que les nôtres ouvriront les yeux sur les valeurs portées par l’Empire et qu’ils se remettront en question.  »

Ce fut le moment choisi par Ser Caron pour faire de nouveau une apparition, il apostropha le Redwyne en prétextant qu’il lui avait pris sa place et sa coupe par la même occasion. Pour donner raison, pour une fois à Ser Aylan, elle était libre à son arrivée, il ne pouvait pas le savoir. L’orageois réussit à retrouver sa place, Garlan le dévisageait de côté en buvant deux gorgées du breuvage contenu dans sa coupe. Il n’avait en rien oublié leur échange précédent et la manière dont il avait pris la fuite ne laissant aucune opportunité au Goldwyne de répliquer. Ce dernier vint à lui demander de manière assez brusque si le vin venait de sa contrée d’origine, le chevalier allait lui répondre et surtout rebondir sur leur précédent échange. Mais sa sœur intervint avant lui, son frère lui lança un regard, c’était bien répondu, bien qu’il aurait préféré le faire lui-même.

Lâchant un lourd soupir, il fit face à l’orageois, plongeant son regard dans le sien, il l’interloqua assez froidement : «Ser Caron. Revenons sur notre précédent échange, voulez-vous ? Vous semblez bien hâtif pour semer les graines de la discorde, mais vous l’êtes tout autant pour tourner le talon pour éviter de recevoir le retour de vos propos. Sachez, Ser Caron, que je n’ai rien à voir avec la prise de votre demeure familiale, je n’y étais pas. Je ne puis qu’espérer que les vôtres seront bien traités avec tous les égards qui leur sont dues d’ailleurs. J’ai combattu à la seconde bataille de Tinivel aux côtés des bannières des maisons de l’Orage, devant verser alors le sang de mes anciens frères d’arme, la mort dans l’âme. Et je sais bien que cela se reproduira dans la campagne à venir, tant que les miens ne comprendront pas tout ce que peut leur apporter l’Empire, le plus tôt sera le mieux. Maintenant, comme l’a souligné ma sœur, Ser Caron, il me semble que les orageois ont les mains couvertes de sang également, j’ai entendu dire qu’ils ont mis à sac bien des villages frontaliers, massacrant alors hommes, femmes et enfants, sans compter les exactions qui y ont été commises. C’est la guerre, des actes barbares sont commis dans les deux camps.   »

Il marqua une courte pause pour qu’il assimile bien ses propos et reprit : « Nous sommes dans le même camp, Ser Caron, que cela  ne vous plaise ou non. Je combattrai aux côtés des orageois dans la campagne à venir sans aucun ressentiment, car nous nous battons pour le même objectif. Les temps seront difficiles et sans l’espoir d’unification de l’Empire, ils le seraient encore bien davantage. Si vous avez un tel talent pour tourner les talons, comme vous l’avez fais tout à l’heure, sur un champ de bataille et si vous n’êtes point prêts à faire des efforts pour collaborer au mieux avec des individus comme Ser Redwyne et moi qui deviendront sous peu vos compagnons d’arme pour les batailles à venir. Alors je vous serai gré de réfléchir, Ser Caron, au fait de rester en arrière, ne mettez pas à défaut les efforts faits par les uns pour que l’Empire et chacun des royaumes fédérés puissent combattre côte à côte.»

Ses mots pouvaient être durs, il en avait conscience, mais après tout Garlan était bien décidé à ne pas se laisser marcher sur les pieds. « Cependant, si vous prêts à enterrer notre différent, je ferai de même et sachez que je me battrai avec ardeur, mettant ma vie dans la balance sans hésiter, et à vos côtés je l’espère, pour que vous récupériez votre chez vous, Ser Dovan. Alors qu’en dites-vous ?» Il lui tendit sa coupe pour trinquer et sceller un pacte dirons-nous.« Il n'est point de La Treille, pour répondre à votre question, mais il n'en reste pas moins savoureux.»


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I'm waiting for the call, the hand on the chest. I'm ready for the fight, and fate.


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Feast before the Storm

Argella parée d'un sourire de circonstances leva son verre sans lâcher Rowenna du regard. Un regard mauvais. Elle allait faire mine de s'approcher pour l'embrasser, afin de lui glisser quelques mots à l'oreille, les dents serrées. Mais l'Empereur prit la parole et ce qu'il dit eut le don de lui faire oublier le reste. La brune ne souffrait pas que sa mère lui rappelle ses origines. Elle était la tempête, elle n'avait rien en commun avec Dorne, sauf une chaîne de montagnes trop souvent violée par les Martell et leurs vassaux. Mais la Reine mère avait raison sur un point, elle ne saurait tenir rigueur à tous les Dorniens pour les guerres passées, les pillages et la campagne à venir, à moins de n'avoir pas d'autres choix que de les massacrer. Il en était de même pour les Bieffois, et pour le seul Fer-Né qu'elle pouvait pardonner d'avoir servi le Boucher du Bois du Roi.

__ Buvons à l'unité.

La Durrandon but son verre d'une traite et allez savoir si c'était le vin le discours ou les deux à la fois, mais elle cessa l'espace d'un instant de voir en Torrhen le père qu'elle adorait, admirait et qu'elle avait perdu. Une folle envie de l'embrasser lui traversa l'esprit et elle en fut elle même surprise. Alors, honteuse, elle se tourna vers sa mère pour éviter de le fixer trop longtemps.

__ Mère, vous avez raison. L'Empire existe pour faire fi de nos origines et de nos différends afin d'offrir un meilleur avenir à nos Royaumes.

L'Impétueuse se demanda néanmoins si elle vivrait assez longtemps pour frissonner derrière ses murailles et se dit avec un certain dépit que cela devait être dû aux origines de la née Dayne. Jamais elle ne frissonnerait. Elle fut déçue de ne pas pouvoir continuer sa conversation avec Mahée, d'autant que les mots de sa mère avaient éveillé sa curiosité.

Tandis que la jeune biche attendait au milieu de la piste, sa mère prit la main de l'empereur et elle ouvrit de grands yeux craignant que cette dernière lui dame le pion. Elle n'aurait pas apprécié, mais il n'en fut rien. Tandis qu'elle plaçait ses mains, il lui murmura quelques mots à l'oreille et il était trop près pour la voir rougir.

__ Merci.

Répondit faiblement la Reine d'habitude si Orageuse, un peu émue, décontenancée par ses propres pensée. Comment pouvait elle un seul instant désirer l'époux de son amie Rhaenys. Elle mit, par réflexe, un peu plus de distance entre leurs deux corps afin qu'il ne sente pas son coeur faire des bonds dans sa poitrine. Ils danserent et elle fit tout pour ne pas aller trop vite, s'étant rappelée, mais trop tard, qu'il peinait à marcher. Puis, la musique prit fin sans qu'elle ait pu décrocher un mot de plus. Et finalement, ils s'en étaient bien sortis et il s'en était admirablement tiré malgré sa patte folle. Elle plongea son regard azur dans celui de Torrhen qui venait de lui donner un ordre. Elle l'aurait bien menacé, pour rire bien sûr, afin de lui rappeler qu'il n'avait aucun ordre à lui donner, mais elle n'avait pas envie de plaisanter. Elle hocha la tête en réponse à son salut et le regarda s'éloigner vers Rhaenys qu'elle observa quelques instants. Ils étaient si beaux tous les deux qu'elle en eut les larmes aux yeux et s'en voulut encore plus d'avoir eut envie de lui. Elle se rendit alors compte qu'elle était toujours plantée au milieu de la piste de danse et la quitta en essayant de garder la tête haute, mais le coeur n'y était plus.

La brune passa à côté de Garlan et Dovan, ses amis tous deux et saisit quelques mots de leur conversation. Elle espérait qu'ils parviendraient à s'entendre, elle ne doutait du courage d'aucun d'eux. Elle leur sourit brièvement et continua de marcher vers la table royale à présent désertée. En s'asseyant, elle vit l'Empereur quitter la Grande salle et son coeur se pinça. Était elle folle de penser que l'Empire avait un avenir ? Était elle trop pressée de se battre pour penser que la guerre était bien plus simple que l'amour, le désire ou quoi que se fût qui l'avait fait frissonner face à Torrhen, plus sûrement que n'importe quelle tempête. Elle aurait donné n'importe quoi pour quitter le banquet et pouvoir marcher sur ses remparts et faire le tour des soldats. C'était peut être sa fête, c'était certes un nouveau départ pour son règne, mais soudain le vide qu'elle laisserait derrière elle si elle venait à mourir lui parut vertigineux. Personne d'autre que sa mère pour la pleurer, ni époux, ni héritier. Le visage rieur de Kevan lui apparut, celui de Karnal aussi. Qui pouvait-elle encore aimer ? Tous sauf lui.


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MessageSujet: Re: Feast before the Storm [Tour VII - Terminé]   Feast before the Storm [Tour VII - Terminé] - Page 2 EmptySam 4 Jan - 23:10

Feast before the Storm

ft.







Accalmie, Royaume fédéré de l’Orage, Empire – An 1 mois 9 semaine 3

« Ser Redwyne. Ma foi, je ne me porte pas trop mal et vous-même ? Je présume que vous devez être des plus satisfaits de pouvoir participer aux festivités en compagnie de votre épouse, n’est-ce-pas ? »

Garlan Goldwyne et Aylan Redwyne n’avaient jamais été très proches et cette réponse du premier démontrait bien au second qu’il aurait du travail à faire pour tisser une relation avec lui. Aylan lui répondit brièvement qu’il n’avait pas grand-chose dont se plaindre et qu’il était effectivement très heureux de pouvoir profiter du banquet avec Daena. Quant à la remarque d’Aylan sur le château qui les abritait, Garlan se montra très premier-degré. Cela lui rappela pourquoi ils n’étaient pas proches.

« Au vu de la localisation d’Accalmie, Ser Redwyne, je pense qu’il a paru judicieux de bâtir un ouvrage qui puisse résister à toutes les tempêtes. De plus, on dit que ce château pourrait résister à de très longs sièges et dans ces temps de guerre, c’est bien un atout non négligeable. Peut-être retrouverez-vous prochainement La Treille et son château plus… élégant. Quant à moi, il faut dire que le domaine familial ne me manque pas particulièrement… Le Bief reste de base la terre qui m’a vu naître, sa population pendant laquelle je me suis battu pendant plus de dix ans. Je ressentirai toujours un certain manque, c’est certain. Je ne puis qu’espérer que les nôtres ouvriront les yeux sur les valeurs portées par l’Empire et qu’ils se remettront en question. »

Malgré tous les griefs que l’on pouvait faire à l’équipe premier-degré dans ce genre de circonstances, le discours du Goldwyne faisait sens et se tenait. L’édifice avait une vocation avant tout martiale et défensive. Peut-être était-ce leur différence d’âge, mais il semblait éminemment plus sérieux que dans les souvenirs d’Aylan. Il avait toutefois mis le doigt sur quelque chose qui les rassemblait : à Garlan également, les terres bieffoises semblaient lointaines. Le chevalier des vignes n’eut guère le temps de rétorquer quoi que ce soit qu’on les interrompait.

« Ser, je crains que vous soyez assis à ma place… Si vous voulez bien… »

A peine installé que l’on venait l’importuner. N’y avait-il donc aucun Orageois qui ait un tant soit peu de savoir-vivre en ces murs ? Après réflexion, Aylan se rappela qu’il n’y avait pas forcément que des natifs locaux à Accalmie et que l’importun n’était pas forcément un autochtone. Il était toutefois agacé d’être interrompu avec aussi peu de délicatesse alors qu’il venait tout juste de s’asseoir. Il se retourna et dévisagea le personnage qui lui faisait face. Une barbe fine et taillée entourée un visage assez enfantin qu’un regard semblant en avoir déjà trop vu illuminait d’une lueur décidée. Le natif de La Treille prit un temps pour détailler la tenue de son interlocuteur forcé. La tenue était propre et de bonne facture, portant des armes que le jeune chevalier ne connaissait pas. Il n’avait toutefois pas l’attirail du premier pégu venu et Aylan se fit la réflexion qu’il valait mieux jouer diplomate. Il se retourna pour mieux se lever tandis que l’autre se rengorgeait.

« Oh, et gardez donc cette coupe, l’on m’en a fourni une autre. »

Aylan haussa un sourcil interloqué et ne répondit rien. Qui qu’il soit, le type qu’il avait en face de lui était d’une grossièreté visible et ce n’était pas la prestation des dames de Peyredragon qui pourrait y changer quelque chose. Il se demanda s’il aurait été bien vu de lui envoyer un poing dans le visage pour lui apprendre la politesse, mais sans doute pas. Comme tout Bieffois se respectant, il se contenta de la réponse la plus adaptée lorsqu’on l’insultait : il afficha un sourire indulgent et arrogant. Il souhaitait ardemment savoir quel était cet importun mal léché.

«À qui ai-je l’honneur d’avoir dérobé la place auprès de ce cher Ser Goldwyne ?» interrogea-t-il l’air badin, cherchant à en savoir plus sans y toucher.

L’inconnu afficha un fin sourire à la mention du Goldwyne sans qu’Aylan ne sache quoi en tirer. Il préféra faire mine de n’avoir rien remarqué et enchaîna pour leur éviter à tous une gêne supplémentaire.

« Oh, j’oubliais...! Ser Aylan Redwyne, de La Treille. Très honoré, monseigneur. »

Le sourire de l’autre s’effaça d’un coup sec, comme s’il avait été violemment insulté. Tous ses traits arboraient une fureur à peine contrôlée. Bien que jeune homme, il semblait soudain avoir gagné dix années et sa lippe se crispa en un rictus amer. Ses yeux foudroyaient Aylan qui se demanda véritablement sur quel dingue il était tombé.

« Dovan Caron, de Séréna. J'imagine que ce nom ne vous est pas inconnu, à vous non plus. Je suis enchanté. »

Caron, Caron… Pour autan qu’il se souvenait, Aylan n’avait jamais vraiment entendu parler de cette famille. Séréna lui parlait, c’était un fief frontalier du Bief. Ce devait donc être les seigneurs locaux, et le fameux Dovan devait faire partie des rares de sa famille à être encore ici. Le Redwyne avait entendu parler de la chute de Séréna et de l’occupation bieffoise. La guerre ne s’arrêtait jamais. Son ton était insolent et agressif. S’il avait été armé, Aylan se demanda s’il n’aurait pas tiré l’épée pour faire demander grâce à l’insolent poulet qui lui faisait face avec autant d’effronterie. Il n’avait toutefois rien à gagner à déclencher un tel esclandre alors qu’il était invité du couple impérial et chez les Durrandon.

« Veuillez faire place, Ser. J'ai bien l'intention de remplir ma coupe. »

Il y avait bien un sourire pour adoucir l’agressivité mais rien n’y faisait. A chaque fois que le triste individu ouvrait la bouche, Aylan avait de plus en plus envie de lui ouvrir le ventre pour le voir se rouler dans ses propres entrailles. Une fois encore, il garda silence et obtempéra. Il rendrait la monnaie de sa pièce au Caron en temps voulu. Après tout, ils étaient sans doute futurs frères d’armes. Et un noble orageois pouvait avoir son intérêt. Faisant mine de ne pas lui en tenir rigueur, Aylan s’installa à sa gauche, le laissant entre Garlan et lui. Le chevalier des vignes goûtait de l’ironie, alors que le Caron ne semblait guère apprécier les Bieffois. A peine étaient-ils tous installés que les oreilles d’Aylan captèrent une nouvelle fois la voix de Dovan. A cet instant précis, il se demanda si cette voix allait encore l’agacer davantage. Il ne fut pas déçu.

« Dites. Le vin, il vient de la treille aussi ? »

Aucune chance, ton palais et ton gosier sont bien trop indignes de ce nectar, abruti, pensa fortement Aylan sans révéler la moindre émotion. Il se contenta de se tourner vers Garlan à qui la question était posée. Captant son regard dans le dos du Caron, il leva les yeux avec un sourire désabusé.

« Ser Caron, je ne pense pas que ce vin vous convienne, s'il vient en effet de la Treille, peut-être vous laissera-t-il un goût un peu trop âpre en bouche. Vous semblez incapable de savourer ce que le Bief peut faire de meilleur. Les vins de la Treille ne peuvent être appréciés que des véritables connaisseurs en matière de vin … A moins que vous ne soyez de base bien trop amer vous-même pour pouvoir avoir le moindre désir de vous acclimater aux changements que l'Empire impose à chacun d'entre nous. Le Bief n'est pas à condamner tout entier, et l'Orage n'est pas non plus innocent.»

Et arrivée fracassante de Mina Swann qu’Aylan n’avait pas vu arriver. Son entrée dans la conversation eut le don de le ravir et il adressa un grand sourire à la jeune femme en levant son verre à son intention. Elle n’avait pas tort, un tel rustre pouvait bien boire un vin dornien ou volantain qu’il n’y verrait pas de différence. Dès lors, pourquoi gâcher le produit du labeur des paysans de Jaden Redwyne pour un tel lourdaud ? Ce fut l’instant que Garlan décida de choisir pour soutenir sa sœur et enfoncer, à son tour, le clou sur le crâne du Caron devant un Aylan décidément très amusé par tout ce spectacle de bonne entente.

« Ser Caron. Revenons sur notre précédent échange, voulez-vous ? Vous semblez bien hâtif pour semer les graines de la discorde, mais vous l’êtes tout autant pour tourner le talon pour éviter de recevoir le retour de vos propos. Sachez, Ser Caron, que je n’ai rien à voir avec la prise de votre demeure familiale, je n’y étais pas. Je ne puis qu’espérer que les vôtres seront bien traités avec tous les égards qui leur sont dues d’ailleurs. J’ai combattu à la seconde bataille de Tinivel aux côtés des bannières des maisons de l’Orage, devant verser alors le sang de mes anciens frères d’arme, la mort dans l’âme. Et je sais bien que cela se reproduira dans la campagne à venir, tant que les miens ne comprendront pas tout ce que peut leur apporter l’Empire, le plus tôt sera le mieux. Maintenant, comme l’a souligné ma sœur, Ser Caron, il me semble que les orageois ont les mains couvertes de sang également, j’ai entendu dire qu’ils ont mis à sac bien des villages frontaliers, massacrant alors hommes, femmes et enfants, sans compter les exactions qui y ont été commises. C’est la guerre, des actes barbares sont commis dans les deux camps.»

Aylan se rendit compte que, malgré son amusement initial, la discorde entre les deux hommes était révélatrice de quelque chose de plus profond. Ses semblables et lui étaient mal vus par les Orageois qui subissaient l’agression Hightower. Qu’y pouvaient-ils, toutefois ? Il faudrait apprendre à travailler ensemble pour l’Empire, à l’avenir. Garlan, déjà, reprenait.

« Nous sommes dans le même camp, Ser Caron, que cela  ne vous plaise ou non. Je combattrai aux côtés des orageois dans la campagne à venir sans aucun ressentiment, car nous nous battons pour le même objectif. Les temps seront difficiles et sans l’espoir d’unification de l’Empire, ils le seraient encore bien davantage. Si vous avez un tel talent pour tourner les talons, comme vous l’avez fais tout à l’heure, sur un champ de bataille et si vous n’êtes point prêts à faire des efforts pour collaborer au mieux avec des individus comme Ser Redwyne et moi qui deviendront sous peu vos compagnons d’arme pour les batailles à venir. Alors je vous serai gré de réfléchir, Ser Caron, au fait de rester en arrière, ne mettez pas à défaut les efforts faits par les uns pour que l’Empire et chacun des royaumes fédérés puissent combattre côte à côte. »

Tout sourire s’était évaporé sur le visage d’Aylan qui ne voyait pas celui de Dovan mais pouvait scruter celui de Garlan. Il voyait la détermination agacée et la conviction du chevalier natif de son île. Du coin de l’œil, Aylan remarqua que l’empereur semblait quitter la soirée et qu’il venait de terminer sa danse avec Rhaenys. Peut-être était-ce le moment de faire sentir au Caron que sa grossièreté pouvait lui valoir des ennuis s’il persistait dans cette direction.

« Nous sommes dans le même camp, Ser Caron, que cela  ne vous plaise ou non. Je combattrai aux côtés des orageois dans la campagne à venir sans aucun ressentiment, car nous nous battons pour le même objectif. Les temps seront difficiles et sans l’espoir d’unification de l’Empire, ils le seraient encore bien davantage. Si vous avez un tel talent pour tourner les talons, comme vous l’avez fais tout à l’heure, sur un champ de bataille et si vous n’êtes point prêts à faire des efforts pour collaborer au mieux avec des individus comme Ser Redwyne et moi qui deviendront sous peu vos compagnons d’arme pour les batailles à venir. Alors je vous serai gré de réfléchir, Ser Caron, au fait de rester en arrière, ne mettez pas à défaut les efforts faits par les uns pour que l’Empire et chacun des royaumes fédérés puissent combattre côte à côte. »

Encore une fois, Garlan était sévère mais juste. Ils se battaient tous sous la bannière impériale pour un idéal commun, et surtout pour le bien de leurs royaumes respectifs. Quand bien même Garlan, Aylan et les quelques autres natifs du Bief de l’armée impériale se battaient face à leurs frères bieffois, ils formaient tous la même armée et leurs ennemis étaient les mêmes : les soutiens des Hightower.

« Cependant, si vous prêts à enterrer notre différent, je ferai de même et sachez que je me battrai avec ardeur, mettant ma vie dans la balance sans hésiter, et à vos côtés je l’espère, pour que vous récupériez votre chez vous, Ser Dovan. Alors qu’en dites-vous ? Il n'est point de La Treille, pour répondre à votre question, mais il n'en reste pas moins savoureux. »

Il lui leva sa coupe dans un geste visiblement apaisant et convivial. Force était de constater que malgré son agacement, le chevalier Goldwyne avait une capacité de pardon au-delà de ce qu’Aylan aurait pu démontrer. A moins que cela ne fut une pure plaisanterie ? Il n’en savait rien mais préférait ne pas avoir confirmation. Il se leva et, avant que le Caron ait pu répondre, se pencha à leur niveau.

« Ser Dovan, acceptez ma sympathie pour vos pertes. Je rejoins Ser Garlan sur le fait que je me battrai à vos côtés sans hésiter pour que les Caron puissent retrouver Séréna aussi vite que possible. Mais je vous en prie, n’oubliez pas : nous ne sommes pas vos ennemis. Maintenant, messires, Mina, si vous voulez bien m’excuser, je vais aller retrouver une amie. »

Ce faisant, il se dirigea droit vers Rhaenys qui se trouvait non loin de là. Il espérait sincèrement que le Caron l’observait. Ce faisant, il arriva au-devant de Rhaenys, toujours en compagnie de son épouse Daena. Il se fendit d’une brève révérence à leur intention puis adressa à son épouse un sourire si maîtrisé qu’il en eut l’air sincère.

« J’espère que vous vous amusez bien ce soir, ma mie. Vous étiez divine et je suis très fier d’avoir une telle artiste pour épouse. »

Puis, se tournant vers Rhaenys, il plongea un regard sincèrement – cette fois – heureux. Cela faisait longtemps qu’il n’avait pas eu le temps de la voir si détendue et la voir heureuse le comblait. Il tendit une main galante vers son amie d’enfance.

« Sa Majesté Impériale me ferait-elle l’honneur de m’accorder cette danse ? »



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MessageSujet: Re: Feast before the Storm [Tour VII - Terminé]   Feast before the Storm [Tour VII - Terminé] - Page 2 EmptyLun 6 Jan - 12:35

Les bieffois à l'orgueil fragile n'attendirent pas pour sauter sur Dovan. Leur réaction quasi-instantanée lui fit d'ailleurs souffler du nez, il fut amèrement amusé d'être repris sur ces propos alors qu'il était à Accalmie, la ô combien prestigieuse capitale de son Royaume de cœur et de sang.
Mina commença les hostilités, qui comme Dovan lui-même, avait du mal à mettre de côté son âpreté, son sarcasme et son dédain.

- Ser Caron, je ne pense pas que ce vin vous convienne, s'il vient en effet de la Treille, peut-être vous laissera-t-il un goût un peu trop âpre en bouche. Vous semblez incapable de savourer ce que le Bief peut faire de meilleur. Les vins de la Treille ne peuvent être appréciés que des véritables connaisseurs en matière de vin … A moins que vous ne soyez de base bien trop amer vous-même pour pouvoir avoir le moindre désir de vous acclimater aux changements que l'Empire impose à chacun d'entre nous. Le Bief n'est pas à condamner tout entier, et l'Orage n'est pas non plus innocent.

Ca, non, l'Orage n'était pas innocent, mais il a été cependant victime du Bief, et Dovan voyait la nuance mieux que la Bieffoise. Les aléas de la guerre dont s'est rendu coupable l'Orage ne seraient jamais arrivé si le grenier du monde n'avait pas les yeux plus gros que le ventre. Ser Dovan Caron dévisagea la femme avec une espèce de désinvolture. Au plus profond de lui, il savait qu'elle avait tort et que ses racines la détournaient de la vérité. Son sourire léger et ses sourcils relevés en disaient long sur ce qui lui traversait l'esprit.

Juste après, ce fut au tours de Garlan de répondre. Décidément, l'Orageois avait piqué leur fierté mal placée de Bieffois, et cela après une toute petite remarque qu'il considérait comme presque anodine. Il se sentait de plus en plus mal à l'aise, cerné par la vigne de tous les côté, et même enivré par elle.
« J'ai trop bu » se dit-il, alors qu'il devait se concentrer pour suivre les paroles de Garlan. Dovan avait, quand il était plus jeune, une tolérance à l'alcool exemplaire, et même ses deux grands frères, qui étaient les plus joviaux du Royaume, ne pouvaient pas rivaliser avec lui. Il était encore dans la fleur de l'âge, mais le temps, les événements et responsabilités ont fait de lui quelqu'un d'infiniment plus fragile.

- Ser Caron. Revenons sur notre précédent échange, voulez-vous ? Vous semblez bien hâtif pour semer les graines de la discorde, mais vous l’êtes tout autant pour tourner le talon pour éviter de recevoir le retour de vos propos. Sachez, Ser Caron, que je n’ai rien à voir avec la prise de votre demeure familiale, je n’y étais pas. Je ne puis qu’espérer que les vôtres seront bien traités avec tous les égards qui leur sont dues d’ailleurs. J’ai combattu à la seconde bataille de Tinivel aux côtés des bannières des maisons de l’Orage, devant verser alors le sang de mes anciens frères d’arme, la mort dans l’âme. Et je sais bien que cela se reproduira dans la campagne à venir, tant que les miens ne comprendront pas tout ce que peut leur apporter l’Empire, le plus tôt sera le mieux. Maintenant, comme l’a souligné ma sœur, Ser Caron, il me semble que les orageois ont les mains couvertes de sang également, j’ai entendu dire qu’ils ont mis à sac bien des villages frontaliers, massacrant alors hommes, femmes et enfants, sans compter les exactions qui y ont été commises. C’est la guerre, des actes barbares sont commis dans les deux camps. 


«Et qui l'a lancée, cette guerre ?» intériorisa-t-il. S'il devait avoir une réponse, il n'aurait pas supporté d'entendre le nom des Targaryen, car ils auraient épargné les plus subtils, et leur vocation était saine. Le Bief, en revanche...
Il passa rapidement sur ce désaccord, car un mot l'intéressait plus que tout le reste, et le piquait vivement. Il se demandait comment il aurait vécu, si d'aventure il devait se battre contre ses frères d'arme. Au mot " frère " d'ailleurs, une image lui vint. Il s'imagina, en guerre, perforant le torse de Ronel et d'Howard d'un flèche sur un champs de bataille. Cela le fit frissonner, et l'expression de son visage se métamorphosa.
« Est-ce qu'il est sincère au moins ? ». Sa conscience se sentit presque paniquée, tiraillée.

- Nous sommes dans le même camp, Ser Caron, que cela  ne vous plaise ou non. Je combattrai aux côtés des orageois dans la campagne à venir sans aucun ressentiment, car nous nous battons pour le même objectif. Les temps seront difficiles et sans l’espoir d’unification de l’Empire, ils le seraient encore bien davantage. Si vous avez un tel talent pour tourner les talons, comme vous l’avez fais tout à l’heure, sur un champ de bataille et si vous n’êtes point prêts à faire des efforts pour collaborer au mieux avec des individus comme Ser Redwyne et moi qui deviendront sous peu vos compagnons d’arme pour les batailles à venir. Alors je vous serai gré de réfléchir, Ser Caron, au fait de rester en arrière, ne mettez pas à défaut les efforts faits par les uns pour que l’Empire et chacun des royaumes fédérés puissent combattre côte à côte.

Subitement, le Bieffois avait réussi à faire faire marche arrière à Dovan. Le Caron se savait parmi les plus fidèles hommes de la Reine Argella, et jamais il n'eut pensé se faire insulter de la sorte.
« Et voilà qu'un tourne casaque me traite de tourne casaque » ironisa-t-il intérieurement avec le plus de recul qu'il put, même s'il avait envie d’aplatir d'un coup de phalanges son petit nez d'arrogant.
Sur le reste, cependant, Dovan n'eut pas grand chose à dire. Le Bieffois l'avait insulté, de telle manière que Dovan eut du mal à ne pas se laisser emporter. Mais on lui avait aussi appris à réfléchir, plus que de raison parfois, ce qui faisait mauvais ménage avec son surplus de sensibilité.

- Cependant, si vous prêts à enterrer notre différent, je ferai de même et sachez que je me battrai avec ardeur, mettant ma vie dans la balance sans hésiter, et à vos côtés je l’espère, pour que vous récupériez votre chez vous, Ser Dovan. Alors qu’en dites-vous ?



 L'homme leva sa coupe. Sur le coup, Dovan se demandait ce qu'il pouvait bien espérer. Il compris que plus tard ce petit geste, et se douta du courage que cela avait dû lui demander, qu'il soit un traître ou non.
« Soit il est convainquant, soit il est convaincu. » Dovan, lui, n'était convaincu de rien du tout. Depuis que la guerre avait débuté, la peur d'un éventuel espion pour le compte de Manfred ou du bâtard le prenait. L'Empire avait ses bons côtés, il le savait, et sa passion pour la géopolitique de ce monde le poussait à croire encore plus aux valeurs de  ces ententes... Mais cela pouvait aussi laisser une porte grande ouverte aux manipulateurs. Encore fallait-il ne pas se laisser manipuler. Bonne nouvelle au moins, le vin n'était pas de la Treille, selon les dires du Noble vigneron.
Le deuxième Bieffois, Dovan l'avait presque oublié.

- Ser Dovan, acceptez ma sympathie pour vos pertes. Je rejoins Ser Garlan sur le fait que je me battrai à vos côtés sans hésiter pour que les Caron puissent retrouver Séréna aussi vite que possible. Mais je vous en prie, n’oubliez pas : nous ne sommes pas vos ennemis. Maintenant, messires, Mina, si vous voulez bien m’excuser, je vais aller retrouver une amie. 

Il partit. Celui-ci avait beaucoup moins convaincu Dovan. Sa phrase était affreusement banale et convenue d'après lui, et il préférait cent fois être secoué dans ses pensées comme avait su le faire Garlan. A ses dires, Dovan avait hoché du chef, et le suivait du regard. Il rejoignait sa femme et l'impératrice. A cela, Dovan fit deux suppositions. Soit Ser Redwyne avait parfaitement infiltré l'Empire, soit il y était parce qu'il connaissait déjà l'impératrice. Encore une fois, il se sentit tiraillé, car les conclusions faites suite à ces deux hypothèses étaient diamétralement opposées.
Il revint cependant vers Garlan, qui lui tendait toujours sa coupe.
Avec une nonchalance des plus crues, Dovan faisait entrechoquer les deux verres. Le mot "frère" lui revint encore, et c'était l'argument le plus fort que Garlan lui avait donné. « Il n'a pas choisi ce mot au hasard, c'est certain ». Selon Dovan, soit Garlan était un expert en guise de manipulation, soit, bien que leurs situations soient très différentes, il vivait aussi très mal cette guerre.

- A l'Empire, fit-il d'une voix presque éteinte, l'image d'une tuerie concernant ses deux frères lui coupant le sifflet.

Il but le contenu de sa coupe en fermant fort les paupières. Il repensait à la conversation. Il devait mettre certaines choses au clair.

- Passons un marché, Ser. Si jamais il advient que je tourne casaque, comme vous sembliez l'insinuer, je vous autorise à me porter le coup de grâce. Après l'offense que je viens de vous faire, vous auriez droit, et vous seriez même légitime d'être mon bourreau. Si en revanche, j'apprends que l'un de vous, par un quelconque moyen, compte s'en prendre à l’intégrité de mon Royaume en le trahissant... Je serai le vôtre. Et soyez en sûr, en ce cas, nul homme ne connaîtra mort plus désagréable.

Il but quelques gorgées.

- Ne prenez pas cela comme une menace Ser. Vous m'avez... Curieusement... Convaincu sur un point que je ne vous énoncerais pas. Nous sommes effectivement dans le même camps, et nos cadavres finiront tous par fertiliser les terres sur lesquels nous nous seront battus, tôt ou tard. Contrairement aux forces ennemis, nous nous battons pour des convictions humanistes, et je ne sais ce que j'aurais fait si le Roi de l'Orage était Manfred et que derrière les collines de Séréna se trouvait Argella. Peut-être aurais-je fait de même, difficile d'affirmer quoi que ce soit. Pour en revenir à notre accord que, j'espère, vous accepterez, n'ayez crainte. Aucun de nous ne risque quoi que ce soit si vous êtes sincère. Et je n'en doute pas... Ce serait comme des paroles en l'air.

Il en doutait.Cependant, son ton était plus amical, son visage aussi, mais rarement il ne s'était senti aussi partagé. Il sentait en lui une envie profonde de le croire sur parole, mais il se sentir obligé d'y émettre une réserve. Il espérait que cet échange dure, pour se faire un avis, il espérait le revoir dans d'autres conditions, dans les réunions stratégiques... Il voulait le peser, le sous peser... Le connaître.

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MessageSujet: Re: Feast before the Storm [Tour VII - Terminé]   Feast before the Storm [Tour VII - Terminé] - Page 2 EmptyVen 10 Jan - 12:00



Accalmie, An 1, mois 9, semaine 2

Jouer était vraiment quelque chose que j’adorais faire. J’étais faite pour cela, pour ce genre de choses et non pour la guerre, pour faire couler le sang, et pour établir des plans de bataille. Je ne me sentais jamais aussi vivante que lorsque je volais, je dessinais… ou que je jouais du vièle. Cela me ramenait à une époque bien moins sombre, bien plus simple aussi. J’avais cherché du regard ma fratrie, avant de me souvenir qu’ils n’étaient plus et qu’Orys était désormais bien loin de moi. Il me manquait. Ils me manquaient tous. Je n’étais pas seule ici, mais personne ne pourrait les remplacer. Avec eux, c’était… Différent, tout simplement. Pas moins bien, ni mieux. Différent. Je me faisais cette réflexion juste avant que mon époux de me réclame une danse et ne me fasse poser mon instrument de musique. Je me laissais docilement faire, profiter de cet instant de paix. J’avais appris à aimer Torrhen et il faisait parti des miens. Je ne ressentais pas la même chose pour lui que pour Orys ou Aegon. Oui, c’était sans aucun doute différent, mais pas moins ni mieux.

Je le laissais s’échapper et me laisser seule à cette soirée que j’avais commencé à apprécier pour faire la revue de nos troupes. Je voulais le suivre, m’échapper d’ici, mais je comprenais qu’il me fallait y rester, au moins encore un peu avant de m’éclipser comme vint le faire jusqu’après la Reine Mère. Je rejoignais non pas la table royale, mais celle des nobles, attrapant une coupe de vin pour m’hydrater un instant. Je lançais un léger regard à Argella qui semblait bien plus s’amuser elle aussi désormais. Je lui fis un signe de tête avant que la voix d’Aylan ne vienne me détourner de la Reine des lieux. Je ris un instant à sa demande, non sans poser ma main dans la sienne alors qu’il m’invitait à danser. De bien grands mots et politesse dans la bouche d’un ami. lui répondis-je non sans sourire. Rhaenys aurait suffis, tu sais. ajoutais-je, uniquement pour lui, alors que nous nous avancions vers les danseurs. J’adorais Aylan. Vraiment. Il faisait parti de ses rares hommes que je pouvais qualifier comme étant proches. Il était un ami, en qui j’avais confiance. Il avait dérapé oui, mais ses actes ensuite me prouvait qu’il ne s’agissait que d’une erreur de parcours. Alors que nous dansions, je lui demandais Qui aurait cru qu’un jour, nous nous retrouvions ici, dans l’Orage, à danser ? D’ailleurs, je ne savais pas si bon danseur. Encore un talent que tu m’avais caché. Je lui fis un sourire sincère, tout en le laissant mener sans crainte qu’il ne me marche sur les pieds, ou que je vienne à bousculer quelqu’un. Sa poigne était ferme, tout comme son corps d’homme. Daena Redwyne a de la chance de t’avoir pour époux. lui glissais-je alors que la musique se terminer. Je m’inclinais pour le saluer, avant d’ajouter Tu devrais l’inviter à danser. Elle n’est pas mauvaise cavalière et elle risque de m’en vouloir de t’avoir enlevé à elle. Je déposais un léger baiser sur sa joue et serrais sa main. Je suis heureuse que tu sois là. Merci pour cette danse. lui dis-je avant de le laisser. Je fis un vague signe de la main à Argella, puis à Mina, avant de quitter la pièce et de rejoindre Torrhen.

Spoiler:












So welcome to the fire

  
I'm focused ; I've been watching for the omens ; I've been listening to everything you've said ; Its been running through my head ; Locked and loaded ; I've got the feeling that you've noticed ; Yeah I've only just begun ; I won't stop until it's done ; 'Til you're broken ; So welcome to the fire ; I'm the one with the lighter ; Feel the burning through your veins ; As we're walking through the flames ; Getting higher ; So welcome to the fire ; Welcome to the fire ; Feel the burning through your veins ; As we're walking through the flames ; Getting higher ;
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Rhaenys Braenaryon
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MessageSujet: Re: Feast before the Storm [Tour VII - Terminé]   Feast before the Storm [Tour VII - Terminé] - Page 2 EmptyDim 26 Jan - 21:01

La soirée avait été riche pour diverses raisons, mais elle ne se sentait guère à sa place ici à Accalmie. Il était difficile de de dire précisément pourquoi, mais d'une certaine façon, le regard que portait Dovan sur elle, et le regard que certains porteraient forcément sur elle, risquait sans doute de jouer un rôle, de la faire douter de la place qu'elle pouvait occuper dans la capitale de l'Orage. Les dissensions étaient encore fortes entre les différents royaumes qui étaient tous unis sous la bannière de l'Empire. D'une certaine façon, le banquet de ce soir en avait été la preuve, mais malgré tout elle avait fini par se laisser emporter par la fête. Se laissant entraîner par l'Impératrice dans une folle expérience, de venir à jouer en public de la musique pour les hommes et les femmes présentes dans la pièce. Certes, elle savait jouer d'un instrument, il était dans l'éducation d'une noble damoiselle de connaître la musique, ses notes et ses pas de danse, mais il fallait bien avouer que depuis qu'elle s'était mariée à lord Béric Swann, elle avait mis de côté certaines parties de son éducation de bonne famille, celle d'une jeune fille qui était aux services de demoiselles plus nobles qu'elle et qui se devait alors de les occuper du matin jusqu'au soir, quand elles le voulaient, et la musique était alors un moyen comme un autre d'occuper le temps. Elle s'était remise à jouer depuis que Lenora avait foncé dans les jambes de l'Impératrice lors d'une promenade à Fort-Darion, elle avait alors partagé un moment avec Rhaenys, pendant que la toute jeune fillette venait à jouer quelques fausses notes sur le vièle de sa tante, Yesaminda. Mais Mina, si elle avait suivi le mouvement, ne manquait pas pour autant d'être intimidée de devoir jouer devant autant de monde. Et dès qu'elle avait pu laisser sa place, elle s'était retirée, regagnant ainsi sa place et les quelques bieffois qui se trouvaient dans la pièce. Mina se permit une petite réflexion, et bien qu'elle écouta les réponses de chacun, elle préféra s'abstenir de tout commentaire supplémentaire et elle finit par s'excuser auprès de ces Messires avant de quitter la réception. Lasse du voyage, elle n'avait que le désir de se reposer.


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MessageSujet: Re: Feast before the Storm [Tour VII - Terminé]   Feast before the Storm [Tour VII - Terminé] - Page 2 EmptyLun 10 Fév - 20:31

Garlan était quelque peu énervé, autant dire qu’il ne s’emportait que rarement, il fallait vraiment le pousser à bout, lui manquer de respect ou bien de tenter de l’humilier. Par son aptitude, l’orageois avait réussi à lui courir sur le système, est-ce parce qu’il était sur les terres de son royaume d’appartenance qu’il se sentait si sûr de lui ? Après l’intervention de sa sœur, le chevalier n’avait pas manqué l’occasion de lui emboîter le pas. Le bieffois avait su conserver son sang-froid tout de même, se montrant particulièrement juste, il ne faisait qu’exposer des faits et des réalités afin que l’oraegois comprenne bien la situation et l’erreur qu’il avait pu commettre. Bien qu’il se montra particulièrement incisif à quelques occasions dans son discours, après tout il fallait dire que son interlocuteur l’avait particulièrement bien cherché. Puis pour terminer il avait fini sur une note positive en proposant d’enterrer la hache de guerre en trinquant.

Suite à sa prise de paroles, Ser Redwyne vint compléter quelque peu ses mots, il n’épilogua pas bien longtemps et insista sur le fait qu’ils étaient tous des alliés dans cette pièce. Il s’excusa auprès de ses voisins et prétexta aller retrouver une de ses amies. Garlan se demandait bien de qui il pouvait s’agir. « Ser Redwyne. » se contenta-t-il de lui répondre en guise d’au revoir. Il le suivit un peu du regard et le vit se diriger vers l’impératrice et l’aborder. C’est donc qu’il avait désigné comme son amie. Elle semblait s’entourer d’étranges personnes, ses sourcils se froncèrent, se posant des questions à leur sujet. Mais en soit, il devait éviter de trop attirer l’attention et il se concentra sur l’instant présent, pointant son regard vers l’orageois qui se tenait à ses côtés.

Leurs coupes s’entrechoquèrent, ce qui montrait que son discours l’avait impacté un tant soit peu. « A l’Empire ! » fit-il pour imiter Dovan, mais avec bien plus de conviction que lui. Le bieffois l’écoutait attentivement alors qu’il buvait quelques gorgées dans sa coupe, cette dernière était presque vide. Tant mieux, cela allait être le moment pour lui de bientôt s’éclipser. Le Caron se disait convaincu par le discours qu’il avait tenu et acceptait enfin la situation qu’ils soient tous dans le même camp, combattant pour des intérêts communs. Garlan l’écouta jusqu’à la fin, hocha la tête et répondit en affichant un léger sourire : « J’accepte votre marché, Ser Caron, car comme vous l’avez si bien dis, cela ne restera que des paroles en l’air pour nous deux. Je suis certain que vous ferez tout le nécessaire pour protéger votre royaume et sachez que je ferai de même sans hésiter. Si bien que nous combattrons prochainement côte à côte contre les ennemis de l’Empire, pour le meilleur comme pour le pire. »

Il but le reste de sa coupe, la posa sur la table et se leva. « Ser Caron, cela aurait été un plaisir de pouvoir continuer à discuter avec vous maintenant que la tension est retombée. Cependant, je pense qu’il commence à se faire tard et je compte réveiller mon escadron aux aurores pour qu’ils entrainent en fonction du programme que je leur ai concocté. Il y aura bien d’autre occasions pour que nous puissions échanger, si vous souhaitez vous entraîner en notre compagnie un jour, vous serez le bienvenu. »Il le salua d’un respectueux signe de tête : « Une bonne soirée à vous, Ser Caron. Nous nous reverrons très prochainement j’en suis certain. » Sur ces mots, il s’éclipsa, il se contenta de saluer de loin certains officiers impériaux pour aller rejoindre le campement de l’armée. Au final cette soirée n’avait pas été si inutile que cela pour lui.



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