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Ed Speleers est <a href="http://bloody-crown.forumactif.org/t6060-julan-torth-terminee#163683"><span class="Gp_Orage">Julan Torth</span></a>

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<span class="Gp_Orage">Julan Torth</span> - Je suis fidèle à mon souverain - Héritier de la maison Torth - <a href="http://bloody-crown.forumactif.org/t6060-julan-torth-terminee#163683">PV libre</a>

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Julan Torth est le second enfant de la famille Torth. Son père, Brant, ne fut jamais un grand combattant, et sa mère, était de faible constitution ; un trait qu'elle transmis heureusement à leur fille aînée et non pas au premier fils. A l'époque, le garçon était évidemment trop jeune pour le comprendre, mais ses parents changèrent beaucoup leur vision de leur famille quand il arriva. Car une fille, c'était bien, mais un garçon, c'était encore mieux. C'était l'assurance de perpétuer la lignée et la succession s'en trouvait donc assuré.

Brant Torth voulait un fils instruit, capable d'une grande éloquence et surtout, sachant sur le bout des doigts comment se comporter en toute circonstances. C'est dans ce sens qu'il commença à l'éduquer, dès le début, afin de s'assurer qu'il puisse, comme lui, être plus tourné vers la diplomatie que vers la violence. Le garçon apprenait bien, et vite, et il était évident qu'il était un élève très prometteur ; s'il n'avait été l'héritier, peut-être aurait-il été destiné à devenir mestre. Sa sœur aînée, qui souffrait assez souvent du manque d'affection de ses parents, restait très proche de Julan, pour qui rien ne comptait davantage que de montrer qu'il apprenait bien. Il se voyait devenir un grand prince, éduqué, fort, qui serait le maître d'un territoire où même le paysan le plus pauvre saurait lire, écrire et compter sans effort. Un rêve d'enfant, une illusion, d'autant plus qu'il changea bien vite d'avis.

Il avait presque huit ans quand il aperçut pour la première fois des hommes en armes. Des chevaliers, aux couleurs chatoyantes, aux armures magnifiques, aux armes étincelantes, et surtout, à l'allure plus noble qu'il n'aurait pu l'imaginer ! Impressionné, le garçon voulut de lui-même apprendre à manier une épée, une lance et un bouclier, afin de devenir lui aussi un grand guerrier. Il escomptait pouvoir être le prince noble tout en étant le preux chevalier ; mais il dut se raviser quand son père lui fit comprendre qu'il ne serait jamais un érudit et un guerrier en même temps. Passée cette déconvenue, Julan décida qu'il préférait au final être un guerrier. Un homme, selon lui, devait être fort avant d'être sage, pour défendre sa maison et sa famille.

Il eut bientôt une petite sœur, suivie d'un petit frère, en plus, et cela ne fit qu'accentuer son désir de devenir un chevalier. Devenu adolescent, il comprenait davantage le monde qui l'entourait, et voyait bien que son père n'était pas un combattant. Il était érudit, diplomate, et savait se servir des mots pour se battre ; mais l'épée à la main, il ne pourrait défendre leur maison, leur île. Alors Julan devait être meilleur, et il s'entraîna donc dur pendant des années. En résulta un long et difficile apprentissage des armes, notamment l'épée, l'écu, la lance, et un peu l'arbalète et la masse, mais le jeune homme ne devint jamais un chevalier de légende. Il savait se battre, survivre, et même s'il se pensait bon et prometteur, la réalité était un peu plus terne. Et il n'allait pas tarder à le découvrir.

Lorsqu'éclata la guerre avec Harrenhal, son père envoya des troupes, et ne souhaitant pas y aller lui-même, manda ses chevaliers et son fils pour mener les troupes en question. Un petit contingent, mais c'était quand même les premiers pas de Julan vers la guerre. Et quels pas ! Il s'imaginait déjà devenir un héros de guerre, rentrer avec les honneurs, ramenant ses hommes à la maison pour qu'ils puissent s'y reposer. Définitivement, adieu le petit garçon qui rêvait d'être un érudit capable de pourfendre ses ennemis avec des phrases magiques, et place au futur grand guerrier de l'Orage. Sa déconfiture fut sévère et brutale, à la bataille des Trois Collines.

Julan ressortit indemne, mais profondément secoué, de la bataille. Aucun livre, aucune description n'aurait pu le préparer à voir les hommes mourir, hurler, et se défigurer, se trancher et se tuer avec autant de violence et de haine. Un déferlement de violence comme il n'en avait jamais vu, et qu'il eut beaucoup de mal à encaisser. Mais il n'eut pas le temps de s'apitoyer sur son sort, car il fallait continuer de se battre, pour ceux encore en vie ou indemnes. Et la guerre n'attendrait pas, elle. S'endurcissant donc de jour en jour, le fils aîné des Torth apprit sur le tas à combattre pour survivre, et non plus à combattre pour montrer son talent, à commander des troupes pour en tirer le meilleur parti. S'il n'excellait pas, il sut se débrouiller assez bien pour tenir le rythme et ne pas faire honte à son nom.

Vers la fin de l'an 0, il fut gravement blessé et renvoyé chez lui. Sa famille l'accueillit avec amour, ce qui l'aida à supporter la douloureuse amertume qui le tenaillait dès lors. Dans sa tête, il était convaincu que sa blessure, ayant presque eu raison de lui, l'avait affaibli, et le rendait incapable de combattre. Il passa donc plusieurs mois sur son île natale, à observer sa famille et à profiter de leur soutien. Il surveillait notamment l'activité des Fer-nés installés ici, mais son père gérait parfaitement la situation. Il est inutile de préciser que ses rêves de gloire étaient partis en fumée. Mais ils furent vite remplacés par son sens du devoir, et par le fait qu'il se sentit aller mieux au fil du temps. Et la guerre, aussi cruel et qu'incongru que cela paraisse, lui manquait.

Il alla directement voir son père pour lui annoncer, et non lui demander, qu'il repartirait bientôt. La guerre battait son plein, et le royaume était en danger ; les forces de l'île, celles toujours au front, avaient besoin de lui. Alors il devait y aller. Lorsqu'il partit, malgré son jeune âge – il n'a que dix-sept ans, après tout ! - il était fort d'une nouvelle résolution, mue par son sens du devoir. Il avait toujours l'intention de se distinguer au combat, mais pas pour son propre compte : pour les hommes partis combattre, et pour faire honneur à son nom, et pour défendre sa terre avant que la guerre ne vienne l'engloutir.