Too much work doesn't help my brain [ft Sybelle]

Le crâne douloureux, Robert frappa lentement son front contre le cahier de compte présent devant lui. Il était bien connu de tous que Robert passait son temps à travailler. Le reste n'était pas tant important. Depuis dix heures du matin, Robert était enfermé dans le bureau gentiment prêté par Megara Lannister.

La fatigue était, sans nulle doute, bien présente. Il aimait son travail. Celui-ci lui procurait aventure, rebondissement et plaisir certain. Mais la détente n'était pas vraiment ici. Tout étaient négociations, règles à suivre. La souplesse n'était pas tant présente. Aussi, Robert n'avait pas l'occasion de baisser son stress. Pas vraiment l'occasion de souffler.

Il avait bien conscience que la possibilité de le faire était bien présente. Il pouvait fermer le livre de compte et simplement passer la porte. Se balader dans les jardins pour pouvoir prendre l'air et respirer. Profondément. Prendre quelques jours rien que pour lui ne serait pas de refus. Néanmoins, cela voudrait dire qu'il aurait le temps. Le temps de penser. Et penser lui était affreux depuis plusieurs mois. Peut-être année ? Le temps est passé. Pourtant, Robert a toujours du mal à se faire à ces absences. Malgré le fait que tout le monde n'avancent, à juste titre.

Au deuxième coup de front porté sur le bureau, Robert se redressa et ferma son livre. Assez pour aujourd'hui. Assez. Rassemblant les papiers, il glissa celui-ci dans le même cahier avant de les glisser dans une sacoche qui ne le quittait jamais. Trop de données importantes qu'il ne voulait perdre. Sacoche dans la main, Robert remit de l'ordre sur le bureau pour s'approcher finalement de la porte. Il l'ouvrit avec entrain pour tomber nez à nez sur..

- Sybelle. Bonjour.

Bon, il ne s'attendait pas vraiment à trouver quelqu'un devant la porte. Se tournant quelques secondes vers son bureau avant de reposer le regard sur la dame de compagnie, il ajouta.

- Je suis désolé, est-ce que vous aviez besoin de quelque chose ? J'allais... essayer de prendre l'air.

Darkness is your candle.

Nymphadora Tonks ☽

An 2, Mois 6.

Sybelle Farman & Robert Kenning

Sybelle berçait doucement Cadwyn dans ses bras en marchant en rond dans la chambre des jumeaux. Ses yeux grands ouverts étaient posés sur elle et la rendaient légèrement impatiente. Néanmoins, son regard à elle, restait plein de tendresse alors qu’elle regardait le bambin en secouant légèrement la tête.

« Il n’y a rien à faire… Ne souhaites-tu pas dormir ? Te reposer afin de mieux nous faire courir derrière toi dans quelques heures ? » lui demanda-t-elle en posant un délicat baiser sur le bout de son nez.

L’enfant qui lui souriait la fit fondre et elle s’éloigna tranquillement du berceau qui accueillait Tybalt, profondément endormi. La jeune femme finit par s’assoir confortablement dans une chaise berçante et, tout en flattant le dos de l’enfant dans ses bras, commença à chanter à voix basse l’une des berceuses de son enfance. Elle l’avait oublié jusqu’à récemment, lorsqu’elle avait entendu Anya la chanter pour son petit-frère. L’air, elle le connaissait par cœur, mais elle ne se souvenait plus des paroles. Maintenant, la chanson était claire dans sa tête et elle l’emprunta à sa mère afin d’endormir le petit. Au bout de plusieurs longues minutes, Cadwyn s’écroula et son corps devint lourd. L’insulaire continua son manège quelques minutes afin de s’assurer que son retour auprès de son jumeau se fasse dans la tranquillité et qu’il ne se réveille pas instantanément une fois déposé. Elle colle finalement les enfants l’un contre l’autre, s’émerveille légèrement de cette proximité, puis quitte la pièce en silence.

« Les deux monstres sont couchés. » dit-elle à Megara avant de quitter les quartiers de la princesse.

La femme laissa la jeune mère à ses occupations et commença à déambuler dans les couloirs, lentement afin de mieux profiter. Le soleil était rayonnant aujourd’hui. Elle avait envie de sortir, d’aller prendre un grand bol d’air. Megara était occupée, elle n’avait pas trouvé Alys et… Et c’était tout. Il n’y avait personne vraiment à agacer au château. Sybelle s’arrêta brusquement et changea complètement sa direction. Si elle le connaissait assez bien, il serait encore entre les quatre murs du bureau, à travailler. Elle pouvait alors aller le déranger, puisqu’il y passait ses journées entières, de toute façon. Elle s’arrêta devant la porte et s’apprêta à frapper lorsque cette dernière s’ouvrit avec rapidité.

« Lord Robert. »

Sybelle eut l’impression qu’il était déçu de la voir, mais elle ne s’arrêta pas à cette réaction : la surprise peut créer cette expression de déception.

« Essayer de prendre l’air ? Ça tombe bien, j’étais justement venue ici exprès pour vous faire sortir de ce bureau. Comme vous ne semblez pas être en mesure de prendre du repos par vous-même, je me vois forcée de vous y obliger. » ricana-t-elle en posant doucement sa main sur son épaule. « Voulez-vous m’accompagner à l’extérieur ? L’air est frais aujourd’hui, mais le soleil est brûlant. »

(c) DΛNDELION

The Wind our Steed

« On mesure l’union d’une famille à sa capacité à traverser ensemble les étapes difficiles. » – Clément Auray

KoalaVolant

Robert afficha un sourire en face de la blonde. Loin de lui l'envie de lui faire entendre qu'il n'appréciait pas de la voir. La compagnie de Sybelle était agréable. Elle côtoyait certain Kenning depuis un petit moment. Il avait l'habitude de la croiser. Et jamais le moment était négatif. Reprenant ses mots, Robert hoche la tête. Oui, prendre l'air. Il s'accordait une pause puisque son cerveau refusait finalement de continuer son travail. De l'aider à clôturer. Prendre l'air allait, sans nulle doute, lui faire un peu de bien. Il serait probable d'ajouter une sortie ou deux lorsqu'il travaillait serait une bonne habitude à adopter. Et de la compagnie ne serait pas de refus non plus.

- Je ne sais si je mérite un entourage qui s'inquiète autant pour moi. Mais ça me touche que vous vous inquiétez ainsi.

Robert était bien entouré. Il pouvait se venter d'avoir un entourage qui prenait régulièrement de ses nouvelles, l'informant de ne pas trop travailler. Même s'il balayait les inquiétudes d'un revers de la main et d'un sourire rassurant. Il ignorait si sa famille ou ses amis le croyait. Tybolt posait parfois sur lui un regard entendu.

- Bien, si j'en suis obligé. Je ne vois pas de possibilité d'y échapper. C'est avec plaisir que je vous suis.

Même s'il avait déjà l'intention de s'enfuir et de profiter de l'air, il n'était pas contre jouer le jeu. Celui de se laisser emporter par obligation quand il n'en s'agissait finalement d'aucune. Robert fit un pas avant de fermer la porte du bureau, ses documents toujours présents dans la main.

- Comment allez-vous ? Est-ce que les jumeaux continuent de vous faire courir ?

Robert adorait ses neveux et essayait de passer un peu de temps avec eux lorsqu'il était à Castral Roc. Ce qui, finalement, était assez fréquent. Robert suivit les pas de Sybelle en direction des jardins. Robert perdait un peu l'habitude d'apprécier la simplicité d'une balade dehors. Il avait la possibilité de voir tellement d'endroit, d'apprécier les paysages et mets qu'il ne trouvaient pas ici. Même si tout était différent, Robert était tout de même heureux de constamment retrouver ses ternes natales.

- Je pense avoir vécu des soleils plus brûlants durant certains voyages, celui-ci ne me fait pas peur. Tant qu'il n'est pas désagréable pour vous.

Darkness is your candle.

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An 2, Mois 6.

Sybelle Farman & Robert Kenning

D’humeur joueuse, l’insulaire s’était dit qu’une visite surprise à un ami lui ferait le plus grand bien. Alors qu’elle avançait dans les couloirs du château, Sybelle pensait à toutes les aventures que Robert avait à raconter : elle était une grande amatrice de ses récits, elle adorait l’écouter raconter. Bien qu’elle ne sût pas totalement pourquoi, elle se plaisait à parfois fermer les yeux et s’imaginer en image tous les mots sortant de sa bouche. Cet exercice mental mêlé d’imagination et de récit lui faisait toujours repenser à sa propre existence : ses choix, ce qu’on attendait d’elle et ce qu’elle devait faire. Parfois, elle en ressortait avec toutes sortes d’émotions contradictoires, tandis que d’autres fois, elle se sentait sereine. Ce fut dans cette optique que Sybelle traversa les couloirs de Castral Roc jusqu’au bureau que le Kenning occupait pour ses affaires. Elle le connaissait assez pour savoir qu’à cette heure, d’une aussi belle journée, l’homme serait probablement enfermé dans cette pièce avec ses documents importants et le poids du monde sur le dos. Un sourire aux lèvres, la jeune femme approcha son poing fermé de la porte en bois, s’apprêta à frapper jusqu’à ce que cette dernière s’ouvre dans une volée, la faisant sursauter au passage.

Le poing toujours dans les airs, Sybelle salua chaleureusement Robert avant de baisser lentement son bras. Elle lui proposa – l’obligea –, sourire rieur au coin des lèvres, à l’accompagner à l’extérieur où le temps était bon.

« Les jumeaux sont des petits monstres. », dit-elle avec un ton amusé.

Depuis son arrivée au Roc, ces enfants étaient une telle bénédiction pour elle. Sybelle se plaisait à les observer grandir, se développer et… même si maintenant ils commençaient à se déplacer avec beaucoup plus de rapidité, elle adorait courir derrière eux.

« Je vais bien, c’est gentil de demander. Les enfants sont… des enfants, qu’ils s’amusent pendant que poids du monde ne repose pas sur leurs épaules. » Elle marqua un moment de silence avant de tourner son regard dans sa direction. « Et vous ? Comment allez-vous ? »

La nostalgie d’un temps plus simple. Sybelle sourit légèrement à Robert en prenant la direction des jardins. Parfois, il lui arrivait de se remémorer certains de ses souvenirs, qu’ils soient à Belcastel… ou bien des visites dans ce même château. Tout était si différent à l’époque. Ils étaient enfants, ils aimaient courir partout, ils n’avaient cesse de s’embêter, de rire, de s’amuser. C’était différent aujourd’hui. Le poids, le poids du monde. C’était comme cela que Sybelle appelait les responsabilités, quelles qu’elles soient. Le mariage, la famille, la gestion d’un royaume, une couronne, les gens du peuple, les guerres. C’était ça… le poids du monde, pour chaque adulte, mais à différent degré.

La chaleur tomba sur elle au moment où son pied se posa à l’extérieur, réconfortante, bienveillante. Elle chassa momentanément le poids, lui faisant paraître un sourire aux lèvres. Le vent, frais quant à lui, caressa doucement la peau de ses bras, créant un cocon dans lequel elle se sentit protégée.

« Parlez-moi de votre dernier voyage… », lui demanda-t-elle presque à demi-voix.

Chaque fois, la jeune femme était incertaine de vouloir savoir. Cette soif de liberté… celle qu’elle n’arrivait pas à contenir, à rassasier, elle revenait lorsqu’elle écoutait Robert raconter.

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Les jumeaux ? Des petits monstres, il n’en doutait pas une seconde. Après tous, tous les enfants étaient généralement des petits monstres à leurs âges. Même si Robert ne se souvient pas réellement de sa personnalité lorsqu’il était plus jeune. Les années sont passées. Trop vite à son goût.

- Ils devraient apprécier alors. Une fois que l’on grandit, le monde s’avère de plus en plus compliqué.

Et Robert disait cela sans prendre en compte le côté politique prédominant. Au fond, Robert ne savait trop de quel côté était la meilleure vie. Mais peu de chance qu’il ne donne cette information à haute voix de peur d’être mal compris. Robert afficha un sourire en direction de la jeune femme.

- La migraine rend mon travail un peu compliqué. Mais je me sens bien, merci.

La chaleur extérieure était agréable, suffisamment pour avoir presque l’envie de travailler dehors. Mais par la confidentialité des documents et le sérieux de Robert, il n’était vraisemblablement pas possible d’agir de la sorte. Son regard quitta les jardins pour se poser à nouveau sur la blonde. Ils se connaissaient depuis quelques temps maintenant et les voyages étaient certainement le sujet principal de conversation.

- Récemment, je n’ai fait que Castle Roc et Kayce malheureusement. Je pense que vous savez déjà tous des précédents voyages. Je risque donc de me répéter un peu.

Robert était toujours heureux de parler des voyages qu’il pouvait faire. Néanmoins, il avait toujours l’impression de narguer un peu ceux qui n’avait pas la possibilité de faire de même. Beaucoup rêvait de voyager, de s’enfuir pour découvrir le monde ou pour avoir une autre condition que la leur. Dans le cas de Robert, il n’avait jamais eu à se plaindre de sa place dans la société. Bien au contraire.

- Si vous deviez choisir un seul endroit à visiter, voir à y rester, lequel se serait ?

Demanda-t-il soudainement à la jeune femme. Une autre manière de parler de voyage sans qu’il ne lui répète déjà ce qu’elle a pu entendre. Robert ne saurait lequel choisir. Principalement parce qu’il en avait vu déjà quelques-uns. Mais rien ne sera toujours mieux que Kayce. La comparaison était inutile comparé à l’attachement qu’il pouvait avoir pour sa ville natale.

Darkness is your candle.

Nymphadora Tonks ☽

Sybelle avait un sourire accroché aux lèvres alors qu’elle racontait un petit peu son quotidien avec les enfants de la princesse. Elle n’insista pas sur les détails, simplement des faits. Les jumeaux étaient deux petites boules d’énergie qui lui menait la vie dure, mais aussi… qui lui rendrait au centuple l’amour qu’ils recevaient de sa part.

« Nous n’apprécions jamais la tranche d’âge dans laquelle nous nous trouvons. Ce n’est que rétrospectivement que nous nous rendons compte des beaux jours de chaque période passée. C’est pourquoi il est d’autant plus important de profiter de chaque instant. » dit-elle, plus pour lui que pour elle.

L’insulaire savait comment trouver le temps pour s’amuser, se réjouir. Et même si les derniers temps étaient plus difficiles, en soi, pour le royaume de l’ouest, elle ne s’avouait pas si facilement vaincue. Sybelle savait trouver les occasions pour distribuer le bonheur. Ces deux petits monstres favoris, eux, n’avaient pas à chercher pour lui en procurer. Parfois, leur simple présence réussissait à réchauffer son cœur, à illuminer même les moments les plus difficiles. Ils ne se rendait pas compte du pouvoir qu’ils exerçaient sur elle, à peine plus haut que trois pommes.

« Et c’est bien pour cette raison que vous devriez envisager de prendre plusieurs moments au courant de la journée pour profiter… » Elle insista sur le profiter, rappelant le début de leur conversation. « De plus, il existe un réel intérêt à prendre plus de temps de repos. Vous serez beaucoup plus concentré et trouverez de meilleures solutions que si vous vous épuisez. »

Sybelle avait un sourire aux lèvres et même si elle sentait que Robert n’était peut-être pas d’humeur, elle aimait le taquiner. S’il en avait marre, il le dirait et elle arrêterait. S’il ne le faisait pas, elle comprenait que cela ne le dérangeait pas et… peut-être appréciait-il ses taquineries, un peu comme Megara les aimait. Les rayons du soleil réchauffaient sa peau à grande vitesse, mais la chaleur n’était pas aussi forte qu’elle l’avait d’abord cru. Elle tourna doucement son visage en direction du Kenning afin de lui demander de lui raconter son dernier voyage, presque comme une habitude lorsqu’ils se croisaient dans les couloirs de Castral Roc. Elle aimait l’entendre raconter, elle aimait pouvoir s’imaginer ces contrées qu’elle ne verrait jamais. Sybelle fut déçue lorsqu’il lui annonça qu’ils n’avaient pas fait de réel voyage qui valent la peine d’en parler. Elle fit la moue quelques secondes et secoua la tête, lui signifiant que ce n’était pas grave. Elle n’avait pas cinq ans, elle n’avait pas besoin d’être divertie à tout prix.

La question de Robert surpris la jeune femme, elle resta silencieuse quelques secondes, réfléchissant aux mots, aux destinations et à comment formuler ses envies sans laisser transparaitre qu’elle savait que ses rêves étaient futiles et impossibles.

« Eh bien. Cela dépend. » commença-t-elle, avec un léger sourire. « Si vous parlez de voyager dans le monde, je ne saurais choisir. J’aurais envie d’un voyage en mer, de traverser le monde afin de me retrouver totalement dépayser, dans un endroit dont je ne connais rien. Il y aurait toujours la barrière de la langue, mais si on exclut ce problème, je voudrais aller en Essos et voir Braavos… Même si je sais que la situation là-bas, n’est pas meilleure qu’ici. » Elle détourna le regard de Robert, puis soupira. « En Westeros… Si je pouvais aller n’importe où, je choisirais des endroits drastiques. Soit dorne, ou… Peut-être quelque part dans les terres du nord. » dit-elle, sans arrière-pensée et sans réfléchir aux problèmes que cette déclaration pouvait avoir si elle avait été formulée en face de la mauvaise personne.

Sybelle replaça légèrement ses cheveux, serrant derrière ses oreilles les quelques mèches qui volaient dans le vent léger à la moindre occasion.

« Et vous ? Si vous aviez la possibilité ? Où iriez-vous ? Que feriez-vous ? » demanda-t-elle, avant de lever la main dans les airs. « Vous n’avez pas le droit de nommer l’endroit d’où vous venez, ce serait trop facile. » ajouta-t-elle, curieuse de connaitre sa réponse.

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Sujet: Re: Too much work doesn't help my brain [ft Sybelle]

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