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Camila Morrone est <a href="https://bloody-crown.forumactif.org/t9776-el" target=_blank"><span class="Gp_Etranger">Elbellys Lunarys</span></a>

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Elbellis Lunarys - propriétaire du navire l'Indomptable - <a href="https://bloody-crown.forumactif.org/t9776-el" target=_blank" >Personnage inventé</a>

Le chaos de la demie-lune précédente était désormais loin et ironiquement le peu de temps passé à bord de ce navire, volé légitimement, avait totalement fait oublier le funeste destin de Braavos à celle qui désormais se prétendait sang-bleu sous le blason des Lunarys. Certainement que cette couverture aurait été plus efficace si ses manières ne se rapprochaient pas autant de celles des gueux et que son élocution était meilleure. Le prénom usurpé aurait certainement dû être choisi de manière plus réfléchie afin de ne pas glisser autant dessus à l’oral. Mais qu’importait désormais que cette équipage, en théorie son, se trouvait dans une belle misère propre à toute échappée du destin. Survivre était le seul mot d’ordre valable et curieusement, cela ne gênait pas la vingtenaire qui avait toujours plus ou moins vécu selon ce crédo. Ce n’était pas une grande aventurière, ni une émérite navigatrice, simplement l’indigence l’avait conduite à faire usage de pratiques peu recommandables. Cela avait eu au moins pour bénéfice de lui faire développer des compétences peu communes dans le larcin ou l’éloquence. Bonimenteuse, sa propre vie lui était trouble tant les artifices qu’elle contait à autrui étaient à ses pupilles devenus tangibles. Il existait une nébulosité autour du personnage, à l’exagération, à l’indécente, à l'amoindrissement toujours éclatant.

Gosse des rues, la demoiselle n’avait jamais eu de figure paternelle ou maternelle, du moins pas trop longtemps. Elle niera savoir des choses sur ses parents, mais même de cela, la maraude n’en était pas certaine. Elle gardait en mémoire le temps passé sur les quais, de ce manque de féminité qui lui avait donné un temps des airs de jeune garçon lui offrant la possibilité d’embarquer en tant que mousse, après avoir forcé ses premières excursions en jouant les passagères clandestines. Puis en grandissant, celle-ci s’était retrouvée à envier les positions de femmes plus importantes qu’elle, de ce confort imaginaire qu’offrait la grandeur. Son corps conservait les séquelles de la faim qui l’avait conduit à commettre de ce que le commun nommait des péchés pour se donner meilleure figure. La rapine débarqua dans son existence alors que l’enfant n’avait qu’une demi-douzaine d’années. Alors, si vous lui demandez, elle est heureuse de l’effondrement. Non pas par haine ou pas joie malsaine, mais simplement car cela lui avait offert l’opportunité de s’évader, la possibilité de réinventer une vie sur laquelle elle ne fondait toutefois pas de grand espoir encore. Flatter l’avenir sur des suppositions qui plaisait à l’esprit cela n’était pas dans son genre. Celle qui ne portait pas véritablement d’identité fixe savait que les folles espérances pouvaient conduire à de terribles blessures et cette dernière ne comptait pas se mutiler soi-même psychiquement. L’heure n’était pas songer à fixer une identité fixe ou conforme.

L’équipage qui s’était agglutiné autour d’elle, par opportunisme, hasard, fortune ou infortune, avait été constitué à la hâte, sur un navire mal armé. Principalement composée de femmes sans grande expérience, aucun leadership naturel ne s’était imposé au départ ce qui avait conduit à consommation excessive des vivres qui s’étaient finalement réglé par un rationnement plus strict contraint par un vote à main levée de l’équipage. Une forme d’ochlocratie bienvenue. Comment Elbellis pouvait-elle s’imposer alors que plusieurs personnalités présentes sur ce navire la connaissait sous des noms et statuts sociaux différents ? Une cruelle ironie du destin et si la demoiselle aurait ressenti une quelconque forme d’opprobre, certainement se serait-elle jetée à la mer dès le départ. Mais elle s’en foutait. Peut-être que la mythomane parviendrait à faire croire qu’elle était une sans-visage, cela serait particulièrement cynique dans le fond. En attendant, elle était trop vitale grâce à ses talents de pêcheuse et elle s’était bien gardée de trop se mettre en avant, préférant le confort de l’ombre face à la brûlure du soleil. L’état de ses mains venaient trahir ses véritables origines, mais elle pouvait bien conter mille histoires pour justifier ce fait, imagination fertile. L’important n’était d’ailleurs pas de raconter la vérité mais plutôt de divertir. Son coup de cyvosse, après avoir pénétré dans une demeure de patricien pour y dérober des objets et être tombée sur une inopportune conversation de laquelle la péonne avait su tirer son épingle, avait tout du burlesque. Une fortune sur une autre fortune précédent une autre fortune. La destinée lui souriait et aussi rocambolesque que cela soit, c’était bien une infâme série de chance qui avait permis à la sans-sou de se faire passer pour une noble et de réclamer un navire pour fuir Braavos. Alors, vous vous doutez bien que la vérité était chez elle était chose toute relative.  

De ce qu’Elbellis savait, leur destination les conduirait, normalement, sur les terres du continent de Westeros, un monde qu’elle ne connaissait absolument pas et qui nourrissait son imagination. C’était au petit bonheur la chance et peut-être même que jamais les femmes sur le navire parviendrait à revoir la terre. Toujours aucun oiseau maritime à l’horizon, les réserves s’amenuisant, la situation demeurait difficile. Et même une fois là-bas, il était assez peu probable que l’on traite les femmes d’une meilleure manière qu’à Braavos. La gueuse n’oubliait pas cette originalité et cela pourrait peut-être leur coûter cher dès le départ. Elle espérait que son -faux- statut de noble la protègerait un peu. Elle, la tavernière, la femme au foyer, la travailleuse du bois, la rêveuse, l’espèce de mystique, l’ambassadrice étrangère… et tout le reste.

Oui ça sonnait comme le début d’une mauvaise blague mais promis, elle sera drôle.