Les choses suivaient leur cours, parfois de façon fort plaisante, d'autres fois non sans laisser un certain arrière-goût en bouche. Les jours s'écoulaient avec leur lot de particularités, mais non sans faire preuve d'une certaine régularité. Enceinte ou pas, Megara restait la Princesse de l'Ouest tout autant que la Gouverneur de la Banque Lannister. Ses journées étaient donc amplis d'un certain nombre de devoirs et de responsabilités, tout particulièrement alors que l'Ouest était en guerre et que le Roc fourmillait de personnages de haut rang. Pour autant, y être habituée et rodée ne signifiait en rien qu'elle se sentait en tout instant à l'aise. Surtout quand il lui fallait également conjuguer avec le fait qu'elle portait la vie, dans un corps qui ne cessait encore et encore de se parer des rondeurs de la grossesse, à l'instar de ce ventre toujours plus arrondi qui ne cessait de faire varier son centre de gravité et son équilibre. Le tout en tentant de faire au mieux pour que ses jumeaux, désormais âgés d'un an, s'épanouissent au mieux. Ce n'était pas une mince affaire, car s'ils ne marchaient pas encore, ils cherchaient de plus en plus à se tenir debout sur leurs petites jambes bien chancelantes. S'ils ne parlaient pas encore, ils n'avaient de cesse de jacasser et de babiller dans leur langage bien à eux. S'ils avaient des dents et continuaient d'en voir de nouvelles pousser, ils n'étaient pas sans s'essayer à la morsure de nouvelles surfaces. Quand leurs baisers ne se montraient pas un peu trop entreprenants sur sa peau, en y collant des lèvres bien baveuses ou en laissant traîner l'extrémité de petits dents, justement.

Malgré tout, il était indéniable qu'ils étaient de vrais petits soleils plus que bienvenus dans sa vie, alors qu'elle ne pouvait s'empêcher de grandement s'inquiéter pour les hommes de l'Ouest qui combattaient au Front, et en premier lieu, bien égoïstement, pour son époux. Si Gareth et elle n'avaient pas manqué de maintenir le lien entre eux en s'écrivant régulièrement et en s'échangeant de nombreuses missives laissant la part plus que belle aux échanges plus plus privés et intimes. Bien que celles-ci comportaient également quelques échanges sur la politique interne et internationale tout autant qu'à leurs responsabilités respectives, il était indéniable que quiconque chercherait à intercepter leurs courriers ne manquaient pas se retrouver avec une somme plus que considérable d'informations n'ayant strictement aucun intérêt stratégique, militaire, diplomatique ou même politique. Si la guerre les tenait éloignés l'un de l'autre par obligation, et qu'ils n'avaient pas d'autre choix, pour le moment, ils se refusaient tous deux à ce que cette distance géographique et physique devienne également psychique et mentale. Alors pour mieux pouvoir gorger ses lettres de tous ces instants innocents et forts précieux concernant leurs enfants, la jeune femme passait autant de temps qu'elle le pouvait en leur compagnie. Et personne n'en viendrait à venir lui faire la leçon : Tybalt et Cadwyn étaient après tout des Princes de l'Ouest, actuellement 2e et 3e dans la ligne de succession au trône, et il était donc normal que leurs personnes, pourtant encore si chétives et bambines, soient autrement plus importantes que ces jeunes hommes en mal d'une opportunité de se vanter d'avoir décroché un sourire à la Princesse ou que ces jeunes femmes qui espéraient qu'être vues en sa présence leur attireraient les convoitises et les œillades des précédents jeunes hommes. Toutefois, Megara était loin de multiplier les généralités et de placer tout un chacun dans le même panier. Elle différenciait ainsi les courtisans de métier, comme elle aimait à les envisager, de toutes ces personnes se trouvant à la Cour pour de vraies raisons et dans un vrai but, concret, réel et pertinent. Parmi eux, il y avait ceux qui partageaient son sang et qui avaient, depuis toujours, sa préférence, parce qu'elle savait que si sa mère les avait déjà laissés entrer dans son univers alors qu'elle était plus jeune, c'était qu'ils le méritaient. C'était ainsi que deux de ses dames de compagnie avaient été choisies parmi ses cousines : Marpheux, Farman ou Crakehall, elle n'avait eu que l'embarras du choix et de la qualité !

À ce sujet, la Couronne n'avait pas manqué d'accentuer encore plus ses largesses les concernant : pour Sybelle comme pour Enorya, la Royauté n'avait pas manqué de proposer des alliances intéressantes, déjà officielles ou pas. Ainsi, rapidement après que Tybolt Kenning manifeste son désir de pouvoir convoler en secondes noces avec une épouse lui donnant enfin des enfants, la Couronne avait appuyé sa demande auprès du Grand Septon, et l'option "Enorya" avait pu être envisagée, quoi que rien n'était encore concret de ce côté-ci. Si Tybolt pouvait enfin avoir le fils qu'il attendait depuis des années ... S'il pouvait lui aussi goûter au bonheur intense que Gareth et elle vivaient depuis la naissance des jumeaux ... Si ces derniers pouvaient reculer dans l'ordre de succession à la Seigneurie de Kayce ... C'était d'ailleurs en leur compagnie qu'elle se trouvait lorsque Maryssa, l'une de ses belles-sœurs, s'en vint à les trouver. Pour sûr, elle avait dû être reconnue par la garde jamais postée très loin dès que l'on parlait de sang royal, et elle n'avait donc pas été interceptée. De quoi lui permettre de poser les yeux sur une Princesse de l'Ouest assise sur un canapé et s'amusant à imiter une lionne rugissant contre le cou de son fils Cadwyn, juste avant qu'il ne cherche à l'imiter, par mimétisme et envie de montrer qu'il savait y faire, lui aussi. S'il était plus calme et moins démonstratif que Tybalt, le petit ne manqua pas non plus de vivacité et de malice. Sans doute était-il juste moins frontal et plus rusé. En tout cas, son rire aux éclats ne s'interrompit pas en la présence de Maryssa, alors que Megara, elle, accorda brusquement son attention à la jolie brune, quelque peu rougissante. ❧ Lady Maryssa ! Vous ne me dérangez point, je suis juste ... quelque peu prise au dépourvu. ❧ Il était en effet fort peu princier de se comporter ainsi, mais en cet instant, elle était mère, avant tout. ❧ Je vous serais infiniment reconnaissante si vous me promettiez de ne rien dire à personne de la scène à laquelle vous venez d'assister. Surtout pas à votre frère Gareth, qui ne manquerait pas de jubiler, j'en suis sure, quant au fait que ses fils parviennent bel et bien déjà à me mettre à terre ! ❧ Son œil brilla d'une lueur malicieuse, et son sourire, amusé, s'adoucit finalement bien plus courtoisement. ❧ Il me plairait de pouvoir passer du temps en votre compagnie, maintenant que vous êtes en ces murs. Prenez donc place à mes côtés. Toutefois ... Toutefois prenez garde où vous mettez les pieds. Votre neveu Tybalt est en exploration ... quelque part. ❧ Le simple fait de prononcer ce prénom eut pour réplique un rire de diablotin, jubilatoire et tout fier, surgi de sous le canapé. Ou de derrière ? Allez savoir !

Lorsqu'on se mariait, d'une certaine façon épousait-on aussi la famille de l'être auquel les Sept venaient de vous lier sous l'aube matrimoniale. À ce qu'en savait Megara, on en faisait parfois l'amère expérience, pour peu qu'on n'y prenne garde ou qu'on marche en direction de sa vie future en ayant les yeux fermés. Et semble-t-il que ce genre de mésaventures arrivaient plus souvent et avec plus de force aux jeunes femmes qu'aux jeunes hommes. À moins que cela n'ait à voir avec le caractère des beaux-parents qui s'en trouvaient entrer dans votre vie à l'instant de vos épousailles. Ou avec leur rang, également, car cela vous conférait, à eux comme à vous, un certain nombre de responsabilités si vous vous trouviez appartenir à la Noblesse. C'étaient en ces lieux que les enjeux et les jeux de pouvoir et d'influence étaient les plus forts, alors, évidemment, rivalités et convoitises entraient rapidement en conflit dès lors que les deux côtés en étaient pourvus. Megara se trouvait être épargnée de tout ceci, pour la simple raison, terre à terre et des plus concrètes, que ses beaux-parents étaient décédés avant son mariage avec Gareth. Cela ne la ravisait ni ne la soulageait en rien, car bien qu'elle ne pouvait pas se targuer d'avoir très bien connu Quentyn et Ceryssa Kenning, elle les avait en tout cas déjà rencontré, de sorte à pouvoir se faire une bonne idée de qui ils étaient. Et puis, souvent, on disait que pour bien connaître quelqu'un, il n'y avait qu'à observer ses enfants. En s'en tenant à ce diction, Megara savait alors que son opinion sur feux le Lord et la Lady de Kayce n'était pas erronée, car aucun des fils et des filles du couple Kenning ne se traînait une mauvaise réputation ou n'était observé de travers. Enfin, si, peut-être un peu Tybolt, mais point pour des raisons liées à un manque de caractère de sa part, ou à un défaut fort grossier concernant son attitude et ses habitudes. Mais il se trouvait qu'il n'avait point encore d'héritier, tout du moins légitime et que, évidemment, pour qui, au sein de la Noblesse, voulait persifler et propager des rumeurs fort peu plaisantes, il y avait ici matière à faire.

Si on lui demandait son opinion sur la chose, la Princesse de l'Ouest qu'était Megara était loin de cautionner ou d'apprécier tout ceci, surtout parce que, désormais, cela la concernait, par ricochets, en tant que belle-sœur du nouveau Lord de Kayce, en tant qu'épouse de son frère Gareth et mère de ses neveux Tybalt et Cadwyn. Et parce que si nombre de regards en coin et de sourires mesquins étaient plus ou moins discrétement adressés à l'égard de Tybolt, certains s'attaquaient a contrario bien plus facilement à Adelaïde Kenning, en se basant sur le fait que son époux était parvenu, après tout, a enfanté un fils bâtard. Et en tant que femme, Megara goûtait fort peu au fait de critiquer une femme par commodité et simplicité. Mais dans le même temps, elle savait et comprenait combien, derrière tout ceci, il y avait plus qu'un fond de réalité : il y avait peu ou prou un an, le fief de Kayce était aux mains légitimes d'un seigneur qui n'avait pour le moment d'autres héritiers que ses deux frères. Une solution guère confortable et guère plaisante, et qui avait déjà fait réagir le principal intéressé, avant que celui-ci ne s'en ouvre à la Couronne et que cette dernière lui apporte un certain soutien non sans lui verbaliser certaines promesses ... Tout ceci demeurait dans un coin de l'esprit de la jeune femme, non sans qu'elle ne puisse oublier que, par la force des choses, Robert n'ayant lui aussi pas d'enfant, en plus d'être devenu veuf en même temps qu'il était devenu orphelin, cela faisait que les jumeaux étaient aux 3e et 4e place dans l'ordre de succession à la Seigneurie de Kayce. Soit une place plus bas, seulement, que celle qu'ils occupaient dans l'ordre de succession au trône des Terres de l'Ouest ... Elle refusait donc d'envisager cette perspective, ou plutôt se refusait-elle à la laisser occuper ses pensées, surtout lorsqu'elle pouvait passer du temps avec ses enfants. Et surtout, aussi, si elle avait l'opportunité d'également passer un moment avec sa belle-sœur Maryssa. Une belle-sœur auprès de laquelle elle requérait déjà force de discrétion et de mutisme. ❧ Soyez en remerciée ! Vous le connaissez encore mieux que moi : votre frère n'a absolument aucun répit ni aucun état d'âme lorsqu'il a matière à fanfaronner et jubiler ! ❧ Un peu comme leurs fils, sans doute, ce qui, pour la peine, ne manquait pas de faire fondre la jeune femme. Quoi qu'elle ne manquait pas non plus d'éprouver des sentiments fort positifs envers son époux ...

Si Cadwyn ne manqua pas de quelque peu continuer à imiter l'un de ces mythiques Grands Lions de l'Ouest, Tybalt, lui, finit par sortir de sa cachette, sans doute par impossibilité de sa part de rester trop longtemps éloigné de son frère, mais également par refus de passer à côté de l'opportunité d'être quelque peu au centre de l'attention. Surtout si cela impliquait l'un des membres de sa famille, et à plus forte raison si cela impliquait sa mère elle-même ! Observant un instant son fils qui rampait encore au sol, Megara ne manqua pas d'adresser un sourire quelque peu émerveillé envers sa belle-sœur. ❧ C'est vrai ? Il n'a pas manqué de me certifier qu'il était sûr que c'était le cas, mais comme il n'avait aucun moyen de pouvoir en attester, et qu'il ne manquait pas non plus de me dire qu'ils me ressemblaient également ... ❧ La jeune femme pensait, elle, que les jumeaux étaient une parfaite combinaison de leurs deux parents, mais étant partie prenante dans toute cette histoire, elle se savait manquer cruellement d'impartialité. ❧ Je suis heureuse que vous puissiez également les rencontrer et passer du temps avec eux. Leur père n'est pas sans leur manquer, alors la présence de tout Kenning auprès d'eux est bonne à prendre. Et puis, comme j'ai déjà pu l'assurer à votre frère, Lord Tybolt, je n'ai nulle ambition qu'ils puissent en venir à oublier qu'ils ont également toute une famille de leur côté paternel. ❧ Les isoler et ne faire d'eux que des princes Lannister ne jurant et ne voyant que par leur sang royal n'était en rien ce qu'elle désirait pour eux. À l'image de ce que Lyman, Nymeria et elle avaient pu connaître concernant leurs liens et leurs relations avec les Crakehall, sous l'impulsion volontaire et déterminé de leur mère, Megara n'ambitionnait rien de moins pour ses fils. Ainsi que pour son enfant à venir. D'ailleurs, en parlant de ce dernier ... ❧ Avec ces choses là, on ne peut jamais jurer de rien, mais selon le Mestre, j'accoucherais sans doute dans une lune, peut être avant, peut être après. Il est en tout cas indéniable que, tout comme ma chère belle-sœur, notre Reine, je suis plus que jamais proche de la délivrance ! ❧ Un instant, son sourire se fit des plus grands, avant qu'il ne se fige quelque peu. Une lune et quelques ... D'ici là, Gareth serait-il de retour au Roc pour assister à la naissance ?

Au sein du mariage, l'amour prénuptial n'était qu'un bénéfice, une sorte de bonus, mais il n'était pas censé constituer la norme, et encore moins être la raison primaire de toute union. Parce que du point de vue de l'argent, de la puissance et de l'influence, l'amour pesait fort peu dans la balance. Ceux qui pouvaient donc se targuer d'avoir épousé celui ou celle qui faisait d'ores et déjà battre leur cœur avaient donc en quelque sorte remportés la loterie, mais ils ne devaient pas pour autant se voiler la face quant au fait que cela n'avait pas constitué le plus gros point d'intérêt. Pendant longtemps, savoir tout ceci et en être parfaitement consciente avait fait plus qu'effrayer Megara. Parce qu'elle voyait la chose comme une sorte de marché, ce que cela était, dans le fond, là où être vendue ou troquée comme une pouliche sur la place du village n'était en rien comparaison flatteuse. Fort heureusement, son rang et sa naissance l'avaient dès le début exemptée d'avoir à craindre de se retrouver dans un taudis ou de devoir s'échiner chaque jour à l'ouvrage, sous les critiques maritales, pour gagner son pain et son toit. Mais d'un autre côté, être Princesse n'avait sans doute fait que renforcer la certitude de l'importance des intérêts avant l'amour, puisque nul monarque n'en viendrait à sacrifier la possibilité de nouer des alliances avec l'Étranger ou de resserrer l'étau de la soumission à la Couronne. Si Lyman avait pu épouser Jeyne, c'était avant tout parce qu'elle aussi était de sang royal. Il en était allé de même pour Nymeria et Ronnel Arryn. Megara, elle ... Elle ne préférait point songer à l'explication sur laquelle s'appuyaient ses noces. Se concentrer sur l'instant présent et sur ce que Gareth et elle avaient su créer et nouer lui apparaissait une bien meilleure option, en plus de n'avoir rien de désagréable. D'autant plus parce que Tybalt et Cadwyn étaient les deux principales résultantes de ce mariage, et, pour rien au monde, Megara ne souhaiterait qu'ils ne fassent point partie de sa vie. Cela n'avait pas forcément été aisé, et cela ne l'était pas encore totalement, mais elle ne regrettait point sa vie sans eux. ❧ Parfois, j'en viens à me demander si je ne suis point la mère de trois lionceaux plutôt que de seulement deux, et puis je me souviens que votre frère est un adulte, et que c'est un Kenning. Et que le restreindre au simple bestiaire léonin serait une cruelle erreur, tant sa palette est bien plus large que cela. ❧ Il savait tout autant être lion que renard, ou encore loup, et voire même étalon. Entre autres ! Bien sûr, cette dernière comparaison, elle s'abstint bien de la faire, ne souhaitant en rien aborder un tel sujet avec qui que ce soit, et surtout pas avec sa belle-sœur. Même avec son propre époux, s'aventurer en ces latitudes là était plus qu'épineux et risqué, à moins de vouloir sentir l'embarras et la chaleur l'envahir. ❧ Et bien ... Cela promet ... ❧ La jeune femme plissa les yeux en faisant mine d'être très sérieuse dans ce constat. Finalement, elle laissa un doux rire fuser d'entre ses lèvres, tout en secouant quelque peu la tête de droite à gauche. ❧ Pas un seul instant je n'ai sérieusement entendu mon frère se plaindre de ce choix. Signe que Gareth n'était donc pas un mauvais choix du tout. ❧ Cela devait également envoyer un bon signal pour le futur, et particulièrement pour le devenir des jumeaux tout autant que de leur cousin Martyn.

À ce sujet, Megara entendait bien que ses fils et son neveu soient aussi complices et soudés que possible, tant pour assurer une équipe de choc au Royaume dans quelques années que pour qu'ils bénéficient les uns des autres d'une amitié et d'une proximité ne pouvant que leur être bénéfique. Être né dans un berceau princier voire même royal pouvait rapidement entraîner de la solitude et un sentiment de distance par rapport au reste du monde ... Avoir une sœur avait fortement compensé la chose, la concernant, mais Lyman, lui, n'avait pu compter sur aucun frère, là où son éducation avait bien trop varié comparée à celle de ses cadettes pour qu'ils puissent sans cesse être ensembles. Fort heureusement, Gareth était arrivé, puis Quentyn. De quoi compenser, sans doute, et de quoi ne point avoir fait de Lyman un prince solitaire, misanthrope et aigri. Bien évidemment, cela serait quelque peu différent sur le fond comme dans la forme, concernant les trois petits princes de l'Ouest, voire même concernant ceux qui pourraient en venir à naître par la suite, mais la visée était la même : constituer une cohorte fiable, pertinente et se portant vers le haut. ❧ Je vous remercie Lady Maryssa. Il est toujours agréable et appréciable de ne point se savoir seule, surtout concernant ceux auquel nous sommes liés. De par les liens du sang, en premier lieu, mais également de par ceux du mariage. Mes fils sont des Lannister de par la nécessité de leur rang et par le droit du sang, mais je me refuse à ce qu'ils oublient qu'ils sont également des Kenning. Cela doit leur apprendre l'humilité tout autant que la gratitude. ❧ Et puis, dans un coin de son esprit, Megara ne pouvait oublier qu'en l'état, ses fils figuraient en position haute dans la ligne de succession de Kayce. Juste après leur oncle Robert et leur père. Et tant que les deux frères aînés de Gareth n'engendreraient aucun enfant légitime, il en resterait de même. Si la jeune femme ne souhaitait en rien que l'un de ses fils en vienne à jour à s'asseoir dans le siège de Seigneur de Kayce, elle ne pouvait refuser d'envisager que cette possibilité demeurait. Et, dans cette configuration, rien ne serait pire, au-delà du trépas de Tybolt, Robert et Gareth, que le fait que ses fils soient de parfaits étrangers pour leurs sujets, et que le siège natal de leur père leur soit parfaitement inconnu, au même titre que toute autre seigneurie avec laquelle ils ne partageaient aucun lien du sang ... ❧ De même, si vous-même, vote sœur aînée ou l'un de vos frères a besoin de quoi que ce soit, n'hésitez point à m'en parler. Mon champs d'action est certes plus limité que celui qu'obtiendrait à coup sûr votre sœur cadette auprès de la Reine, mais il a le mérite d'exister. ❧ Elle avait fait la même proposition à Tybolt, mais rien n'en était encore né, surtout parce que lui aussi avait dû partir combattre. Au même titre Gareth ... Il n'avait jamais été dans leur plan, à tous deux, que leur nouvel enfant voit le jour sans que son père puisse être auprès de lui, mais les semaines allant, et le terme se rapprochant, cette perspective se concrétisait de plus en plus. ❧ Votre frère et moi nous gardons bien de faire quelque pari sur le sujet, tant la naissance des jumeaux a pu prouver que le facteur d'imprévisibilité était fort ! ❧ Ils s'étaient attendus à n'avoir qu'un seul enfant, et puis, finalement, il leur en était né deux. D'un coup. ❧ Mais nous avons envisagé les deux possibilités, ne serait-ce que pour qu'il me soit possible de prénommer notre enfant si ce dernier venait à naître alors que Gareth demeure au Front. Et votre frère a déjà mille projets, en effet, s'il devenait père d'une petite fille. Comme celui de ne point la laisser se marier avant ... un bon nombre d'années ! Quant à moi ... Je n'aurais en effet rien contre pouvoir compter sur quelque soutien féminin à mes côtés pour contrer le trio actuel de garçons. Non sans nourrir quelque espoir quant au fait qu'elle puisse être celle qui parvienne à faire manger Gareth dans sa main. Elle serait à bon enseigne avec moi, si je m'en réfère à ma propre expérience avec mon père. ❧ Ah, Loren Lannister ... Nombreux étaient ceux qui avaient douté de lui concernant un grand nombre de domaines, à raison, parfois, et à tord bien plus souvent, mais son amour pour ses enfants, et particulièrement pour ses filles, n'avait jamais été sur la liste.

Les choses se construisaient, petit à petit, jour après jour, à force d'effort mais surtout de volonté. Sans volonté, on ne pouvait aller nulle part. On faisait du surplace et on stagnait dans un éternel quotidien où rien ne changeait d'un iota par rapport au jour précédent, et où demain s'annoncerait déjà comme une copie conforme d'aujourd'hui et d'hier. Rien ne se faisait en un jour, et rien ne se consolidait non plus en un jour. Il avait très probablement fallu des générations pour que la Forteresse royale de Castral Roc ressemble à ce qu'elle était actuellement, là où elle continuait de changer. De nombreux mystères l'entouraient, de nombreuses légendes y avaient pris naissance, et il apparaissait parfois que, tous ensembles, ils lézardaient les murs, constituaient le mortier de nombreuses pierres. Quand et comment la Forteresse avait commencé à prendre forme était de ces choses là. C'était le berceau de Megara, comme c'était, à présent, celui de ses fils, et, prochainement, celui de son enfant à naître. La jeune femme n'ambitionnait donc rien d'autre que de s'appuyer sur tout ceci pour faire au mieux, pour offrir à la Couronne autant qu'à sa famille une future génération qui tienne la route, soit appréciable et apprécié. Et pour elle, cela passait par offrir à ses enfants le cadre nécessaire pour qu'ils puissent s'épanouir, et cela passait par leur permettre de grandir avec deux parents aimants, qui ne passaient pas leur temps à se faire des croque-en-jambe ou à s'offrir des sourires carnassiers qui n'avaient finalement rien de souvenirs. Elle était loin de d'ores et déjà pouvoir parier sur l'avenir, mais pour le moment, les choses s'annonçaient tout de même bien. ❧ Pour l'instant, il semble que ce soit bel et bien le cas. Puissent les Sept continuer à ce qu'il en soit ainsi. ❧ La jeune femme était pieuse et croyante, convaincue qu'à médire des Dieux, on ne gagnait rien de bon, bien au contraire. Convaincue et témoin, aussi, qu'il ne suffisait pas non plus de leur être dévouée et respectueuse pour qu'Ils se montrent bienfaisants et miséricordieux. Il ne lui semblait pas avoir fait ou dit quoi que ce soit qui puisse Les avoir offensés, et pourtant, Ils avaient fait s'abattre sur elle des foudres enfiévrées, charnelles et incontrôlables ...

Devenir l'épouse de Gareth ne l'avait pas amenée à s'interroger sur les raisons qui avaient poussée la Couronne à faire le choix de ce dernier quant à l'instant de trouver des compagnons de jeu et d'enfance à Lyman. Ce qui avait été fait avait été fait, et à partir de l'instant où les conséquences avaient été pleinement positives, alors le passé pouvait être laissé en paix sans état d'âme ou remord. ❧ Il est impossible de refaire le monde en imaginant ce qu'auraient pu être les choses si elles s'en étaient trouvées différentes, mais il est sûr que tout le monde a pleinement bénéficié des choix passés. Au moins Lyman a-t-il pu trouver en Gareth un camarade de jeu avec lequel grandir. Quoi que ma défunte sœur n'aurait jamais rien eu contre le fait de pouvoir elle aussi s'entraîner à l'épée, ne serait-ce que pour rogner sur les droits conférés à notre frère en tant que garçon et aîné de notre fratrie. ❧ Oh, oui ... Combien de fois Megara l'avait-elle entendue tirer des plans sur la comète quant à rosser le princier derrière de Lyman à coups d'épée en bois ... La société était très genrée, mais l'Ouest ne faisait pas exception à la règle, offrant même certaines ouvertures que l'on ne trouvait pas toujours à l'étranger. Le fait qu'une fille n'était pas toujours exclue de la succession au profit de son oncle, par exemple. Mais il était clair que tout n'en était pas pour autant simple et agréable. Il fallait trouver sa place, ce qui n'était pas sans être complexe. À travers les propos de sa belle-sœur Maryssa, la jeune femme percevait encore la réalité de tout ceci, même si, la concernant, cela avait peut-être également à voir avec la fécondité de ses parents, qui l'avait pourvue d'une fratrie nombreuse. Lui offrant un sourire courtois et poli, quoi qu'également sincère et honnête, la Princesse chercha à avoir les bons mots. ❧ Je serais heureuse de vous apporter tout le soutien dont vous ressentiriez le besoin. Entre benjamines, il est vrai que nous avons sans doute bien plus de points communs que nous n'avons de différences ! ❧ Un instant, étrangement, Megara se demanda combien de mains avaient pu tirer sur les cheveux de Maryssa ... Cette dernière était tout de même pourvue de trois frères, ce qui faisait non moins que six mains, alors ... Alors elle chassa cela de son esprit et se reconcentra sur l'essentiel et le moins anecdotique. ❧ La moindre des confidences que vous me feriez ne passera le seuil de mes lèvres. Soyez-en assurée. Je ne suis point connue pour éventer à tout va ce qu'on peut me dire. L'éducation princière y est pour beaucoup, mais pas que ! ❧ Elle en était plutôt fière, Megara, de ne pas être de ces petites sottes qui laissaient leur langue claquer pour tout dire de ce qu'elles savaient, comme si cela allait leur permettre d'être perçues comme intéressantes et à avoir dans son cercle de proches. Ce n'était pas ainsi qu'on pouvait se rendre utile. Elle, elle le savait, et elle s'y tenait.

Quoi qu'il en était, en parlant de se rendre utile, voilà que l'opportunité lui en était donnée, et ce sur un sujet sur lequel elle n'aurait pas forcément misé. Mais après tout, Maryssa et elle se connaissaient encore relativement fort peu, ce qui ne pouvait pas lui permettre de d'emblée pouvoir prédire la prochaine parole de la native de Kayce. Toutefois, cela ne représentait en rien une difficulté pour Megara, bien au contraire. Là où elle ne chercha pas à comprendre les motivations de sa belle-sœur. Les gens n'étaient pas sans cesse en train de manigancer, il pouvait exister de réelles curiosités désintéressées. N'est-ce pas ? ❧ Et bien, vous le savez déjà, mais la Lignée des Reyne est l'une des plus anciennes et prestigieuses des Terres de l'Ouest. Sa fortune est majoritairement bâtie sur l'exploitation des mines aurifères qui se trouve sur son fief de Castamere. Pour ce qu'il en est de la branche aînée, elle est dirigée par Lord Alexander Reyne, actuel Gouverneur de la Banque de l'Ouest, mais qui fut Ministre des Finances sous mon père, le Roi Loren Lannister. Sa succession est d'ores et déjà assuré, Lord Reyne ayant deux fils. Il est de plus pourvu de plusieurs neveux du côté de son défunt frère. ❧ À ce qu'elle en savait, aussi, certains des Reyne de sa génération n'étaient pas encore mariés, mais elle s'abstint d'en parler, ignorant si c'était réellement ce sujet là qui pourrait intéresser Maryssa, et se refusant à placer celle-ci dans quelque embarras. Cela ne signifiait pas pour autant qu'elle fermait la porte à toute précision supplémentaire, bien au contraire. Mais elle n'en formulerait aucune qui n'émane d'une demande claire de son interlocutrice. Si cette dernière était en effet encore au Roc à l'instant où Megara accoucherait, alors cette dernière escomptait bien que sa belle-sœur soit dans les meilleures dispositions. Il y avait tant d'émotions à gérer lorsque l'on accouchait, alors autant ne se trouver entourée d'aucune négativité. Alors la jeune femme se faisait attentive et se gardait bien d'émettre le moindre jugement ou de se montrer trop présomptueuse. Elle prenait les choses telles qu'elles arrivaient, telles qu'elles lui étaient offertes par sa belle-sœur. ❧ Je suis heureuse d'apprendre que le choix vous est toujours donné, pour le moment, ou tout du moins que cela semble être le cas. Les unions matrimoniales revêtent en effet de nombreuses facettes, et toutes ne fonctionnent pas forcément bien ensembles. Le plus souvent, elles se trouvent entre les mains du chef de famille, quand il ne s'agit pas du chef de Lignée. Cependant ... ❧ Elle se mordilla un instant la lèvre, quelque peu songeuse et réfléchissant avant de parler trop vite. ❧ La Couronne peut avoir son mot à dire ... ❧ Était-ce une porte entrouverte, censée indiquer à Maryssa que si elle en venait à entendre parler de fiançailles qui lui déplairaient, elle pourrait solliciter la Couronne ? Megara n'en dit rien, laissant volontairement les choses dans un relatif flou. Maryssa comprendrait ce qu'elle voudrait comprendre, sans que la Princesse ne puisse être accusée de vouloir insuffler quelque mauvaise idée dans l'esprit de sa belle-sœur.

Toute chose avait ses avantages et ses inconvénients, ses points forts et ses points faibles, tout autant que ses outrances et ses débordements. Megara n'était pas suffisamment dans le déni pour fermer les yeux sur le fait que la Religion pouvait elle aussi sombrer dans ces méfaits là, pour peu que croyances et préceptes soient utilisés à mauvais escient ou par des êtres dont les intentions étaient loin d'être totalement louables. Tout autant, elle savait que parfois, on n'obtenait rien sans rien. Alors si la violence la répugnait et qu'elle la souhaitait loin de sa propre vie, elle avait conscience qu'il était nécessaire pour certains d'y avoir recours afin de tracer la voie, à moins qu'il ne s'agisse que de la propre leur. Parfois, la jeune femme se disait qu'il était du rôle des plus pacifistes de prier pour le salut et la survie de ceux qui se saisissaient des armes et dont la place était sur le champs de bataille, sur l'instant, et non point dans un septuaire. Dès lors, toutes les bonnes volontés étaient à prendre, surtout lorsqu'elles émanaient d'être auxquels on savait d'ores et déjà pouvoir accorder sa confiance. ❧ Je serais ravie de partager un instant de prière à vos côtés, chère Maryssa. ❧ Elle lui adressa un grand sourire, poli et enjoué, et parfaitement sincère. Nul dans le Royaume n'ignorait la piété de Megara, pour laquelle elle était même connue et reconnue. Dès lors, ce n'était pas la première fois qu'on lui proposait de prier à ses côtés, mais la plupart du temps, à son plus grand désarroi, une telle offre émanait d'êtres intéressés, ou bien friands de pouvoir par la suite se targuer d'avoir partagé un tel instant avec nulle autre que la Princesse de l'Ouest. Comme si ce n'était qu'un instant à collectionner et à s'épingler au veston ... Seulement, en tant que sœur de Gareth, et surtout, en tant qu'elle-même, Maryssa n'entrait absolument pas dans ces catégories de personnes là. ❧ Cela pourrait vous surprendre, mais je ne sais finalement trop qui de nous deux, entre votre frère et moi, est le plus chanceux ... ❧ Un instant de nostalgie voila son regard, sans que celui-ci n'en perde pas pour autant sa luminosité, et sans que cela ne fasse naître la moindre mélancolie sur le visage de la jeune femme. C'était les yeux de l'amour, donc, de ceux qui se dévêtissaient de tout l'apparat qui l'entourait pour n'être que pur et brut. Mais elle parlait vrai : elle ne pouvait évidemment pas comparer ni même s'avancer là-dessus, mais elle avait conscience que des époux comme Gareth, qui puisse comprendre et tolérer des maux tels que ceux qui la ravageaient, il ne devait point y en avoir par centaines ... Et en plus de cela, il n'en pipait mot et ne la blâmait en rien. Mais cela, évidemment, était un élément dont elle ne pouvait guère parler à qui que ce soit, si ce n'était au principal concerné. Un être qui se trouvait actuellement bien loin d'elle ...

Sombrer dans la tristesse n'était pas son fort, car elle savait combien, souvent, ses émotions parvenaient à la submerger, ce qui n'était ni bon pour elle, ni pour ses enfants, ni pour la Couronne. Alors Megara tenait bon, fortement aidée par le fait que, justement, elle avait ses deux fils auprès d'elle, et qu'un nouvel enfant grandissait en elle. Gareth était donc bel et bien sur le champs de bataille, mais une partie de lui était demeurée au Roc, prêt de Megara. Et puis la jeune femme savait qu'elle n'était pas seule, là où son mariage lui avait permis de ne point être déracinée de son lieu de naissance et de cette Forteresse qui était son berceau tout autant que son cocon, depuis tant d'années. De plus, ses noces avec Gareth n'avaient pas non plus été avares d'autres bienfaisances, comme le fait de désormais pouvoir compter Maryssa parmi ses belles-sœurs. Elle à qui on avait si violemment arraché Nymeria, sa petite sœur chérie, sa cadette bien-aimée, elle se trouvait désormais pourvue de présences féminines dans sa vie tout à fait à même de pouvoir regarnir les troupes de ce point de vue là. Aucune, évidemment, n'en viendrait à remplacer sa chère disparue, et aucune ne s'était stupidement mis en tête de le faire. Cela ne serait jamais pareil, bien entendu, mais c'était bien mieux que rien. Surtout compte tenu des qualités humaines et relationnelles de chacune d'entre elles. ❧ Me voilà touchée, sincèrement ... Je me refuse à croire que c'est là une façon pour les Sept de compenser la perte de la Princesse Nymeria, car cela serait vous faire offense, à vous autant qu'à mes autres belles-sœurs. Mais, toutefois, j'ose à croire que c'est une façon pour Eux de me rappeler qu'il existe des voies parallèles, et que la vie ne s'arrête pas suite à la perte d'un être cher. ❧ Megara ne souhaitait en rien mettre mal à l'aise son interlocutrice, alors elle ne tomba pas dans le pathos, tout en s'essayant tout de même au mieux de se montrer d'une franchise perceptible. Alors il y avait donc une connivence naturelle qu'elles ancraient désormais l'une l'autre officiellement, à l'oral.

Conférer à Maryssa des informations sur un autre membre de la monarchie n'était donc pas une corvée pour la jeune femme. Elle ne se sentait pas la main forcée, pas plus qu'elle ne sentait qu'on cherchait à obtenir des informations d'elle à son détriment. ❧ Effectivement, en tant que patriarche d'une des grandes Lignées de l'Ouest, je connais Lord Reyne. Là où, de par nos fonctions respectives, nous avons d'ailleurs été amenés à travailler ensembles depuis quelques temps déjà. ❧ Leur domaine actuel de responsabilités faisait d'ailleurs que leurs échanges étaient fréquents, tenant chacun les cordons financiers d'une partie de la richesse du Royaume. ❧ Sans lui faire offense, je dirais que j'ai connu homme plus sociable que Lord Reyne. Il a à cœur de faire son devoir envers la Couronne, et non point à faire le paon devant le beau monde du Royaume. Ce qui n'est finalement pas une mauvaise chose, même si cela peut déplaire à ceux qui préfèrent échanger les politesses et grands sourires vides de franchise. ❧ Elle marqua un arrêt, songeant à ses prochaines paroles, avant de reprendre. ❧ Lord Reyne est un homme droit, qui respecte à la règle un code d'honneur auquel il se tient farouchement, mais qui peut paraître un peu daté pour des personnes de notre âge. Disons ... Disons qu'il est de la vieille école, dans le sens où il n'accordera point la bénéfice du doute à une femme, concernant ses qualités, tant qu'elle ne les lui aura pas prouvées. Il est donc sévère, mais juste, et est dénué de toute volonté de manipulation. Du moins est-ce ainsi que je pense pouvoir le décrire. Si c'était ce genre d'informations là que vous recherchiez. ❧ Quant à la suite ... Megara n'avait en rien cherché à effrayer Maryssa ou à lui faire craindre quelque obstacle dans le bonheur dont elle voulait déjà se paver la voie. Cela avait plutôt été une volonté de lui assurer qu'il existait une hiérarchie dont les fondements pouvaient à tout instant être réactivés si le besoin s'en faisait ressentir. ❧ Mon Père a fort peu eu recours à ce droit, mais la Couronne, et particulièrement le Roi, peut manifester son opposition à un mariage nobiliaire. Rien qui, dans les faits, n'empêche formellement une telle union, mais cela n'est bon pour la réputation d'aucun des deux époux, et d'aucune de leurs Lignées. Il est évident que si c'est là le mariage que vous souhaitiez, et que vous entrez dans ses fiançailles en en étant comblée et satisfaite, jamais mon frère ne viendra s'immiscer entre Lord Rolph et vous. ❧ Le sourire qu'elle lui offrit se voulut rassurant, comme pour s'excuser, aussi, de lui avoir fait craindre quoi que ce soit de négatif. ❧ Je souhaitais simplement vous indiquer que je me tenais prête à vous épauler si jamais ces fiançailles vous avaient fait offense ou vous avaient plongé dans un grand désarroi. En tant que votre belle-sœur et amie. ... Et en tant que mère de vos neveux. ❧ D'ailleurs, en parlant d'eux, Megara fut amusée de les voir jouer à leurs pieds, totalement oublieux de la discussion qui se tenait, en étant dans leur propre monde et en s'amusant bien, ce qui ne manqua pas de la faire sourire.