On avait confié au célèbre aventurier Torgal Langsford la tête d’une expédition vers la fameuse Sothoryos, une terre encore quasi-inexplorée et presque inconnue à Westeros ! Tout cela était possible grâce à un généreux financement des Martell, Torgal avait pu donc recruter un équipage chevronné et tout ce qui lui fallait pour son périple. Le voyage jusqu'à Naath semblait se passer sous les meilleurs augures possibles ! Un magnifique soleil irradiait de ses rayons le ciel, le vent faisait gonfler les voiles du navire et ils auraient de l'avance sur leurs prévisions ! Parfait ! Cela serait profitable pour découvrir les richesses de la mythique cité !

Profitant de leur avance, ils lâchèrent l'ancre autour d'une petite île qui semblait déserte. Une petite équipe fut envoyée en chaloupe pour l'aborder. L'île était vraiment très petite, l'équipe de trois marins en fit très rapidement le tour. Quelques arbres, de drôles de bestioles, des noix de coco, rien d'extraordinaire. Puis alors qu'ils allaient repartir, ils remarquèrent quelque chose de suspect. Comme si le sol au pied d'un arbre avait été anciennement retourné au vu du creux qui s'y formait. Ils prirent leur courage à deux mains et creusèrent ! Après deux bonnes heures, ils finirent par déterrer un coffre. Etait-ce réel ou cette île se jouait-elle d'eux ? Ils sortirent le coffre du trou, le forcèrent en deux-trois mouvements et ce qu'ils découvrirent à l'intérieur... Cela scintillait de partout ! De l'or ! Des diamants ! Des cristaux ! Ils étaient riches ! Riches, je vous dis ! L'exploration était une réussite dès son commencement ! Ils se prirent dans les bras et éructèrent de joie !

Ils s'empressèrent de se remplir les poches au passage, pensant à leur part, puis ils ramenèrent le coffre à la chaloupe. Ils ramèrent avec force vers le navire. Le troisième homme sautillait de joie sur l'embarcation. Ses camarades restaient à bord du bateau s'étaient regroupés sur le pont, curieux du comportement de leur comparse et se demandant ce qui créait une telle euphorie ! C'est là qu'ils le virent... Un objet prit forme non loin derrière la navire. Elle devait faire deux fois la taille d'un homme adulte. Cette forme. C'était une nageoire dorsale ! Que les Sept les protègent ! Un requin ! La créature fonça à toute vitesse vers la petite embarcation, l'équipage de la chaloupe semblait l'avoir repéré, car ils pagayèrent avec encore plus d'ardeur pour distancer le prédateur ! Mais ils n'avaient aucune chance... La bête monstrueuse fondit sur eux et ouvra sa gueule énorme et béante, elle goba presque totalement la chaloupe de tout son long ! On attendit les cris atroces de leurs camarades au loin !

L'équipage n'attendit pas, ils mirent les voiles comme on dit ! Après deux passages du requin, il n'y avait plus aucun cri... L'explorateur ne saurait jamais ce que cette île renfermait...
L’équipage était encore choqué de cette bien mauvaise rencontre, cependant le célèbre aventurier, Torgal Langsford, savait que le chemin serait semé d’embuches et de péripéties en tout genre ! Il en avait déjà des vertes et des pas mures, reconnu à Westeros et à Essos pour ses découvertes illustres, des royaumes et principautés s’arrachaient ses services. Il savait pertinemment que les pertes dans son équipage faisaient parti de son équipage, il espérait ne pas en perdre davantage sinon son expédition tournerait court pour le coup ! Alors avoir recruter des marins supplémentaires dans les derniers ports favorables à l’échange et sûrs, ils reprirent leur traversée leur Sothoryos, le mythique continent encore quasi-inexploré, une aubaine pour lui. Il n’avait qu’un cap, des légendes et des propos de marins délirants qui prétendaient s’être aventurés sur le troisième continent un jour.

Il avait décidé de prendre à son bord plus de matelots que nécessaire, la traversée serait très probablement dangereuse, il voulait anticiper le maximum de situations. Le vent leur fut favorable au début, il gonflait les voiles et faisait avancer le bâtiment à très bon rythme. Puis lorsque ce dernier commença à s’intensifier en bourrasque, le capitaine savait déjà que ce n’était guère bon signe. Des nuages très menaçants firent leur apparition à l’horizon, les flots commencèrent à s’agiter. Ils allaient devoir surmonter un déluge… Ils y furent rapidement, et bientôt une pluie diluvienne s’abattit sur l’embarcation, les orages éclataient en tout sens et les éclairs venaient apporter un peu de luminosité dans la pénombre et illuminer les visages des marins terrifiés. Le navire était malmené dans tous les sens, tanguant violemment, le capitaine faisait vider en permanence la cale, à ce rythme, ils ne surmonteraient pas le cataclysme. Trois marins se firent propulser par-dessus bords par d’impressionnantes vagues. Dans ce chaos, aucune chance pour eux, tout le monde le savait, et le capitaine ne dérogerait pas à son cap dans une telle situation ! Ce fut le courage et la ténacité de l’équipage qui permit à l’aventurier de se sortir de cette violente tempête. Il dut arrêter son avancée pendant deux longues journées pour s’assurer de réparer quelques avaries qui pourraient se révéler handicapantes dans leur progression. Il ne pouvait pas s’attarder davantage, les vivres étaient minutieusement calculés, et même si les trois bouches à nourrir en moins étaient un soulagement en quelque chose, les marins devraient peut-être en venir au rationnement. Il savait qu’une telle situation, en plus d’être bredouille, pouvait très bien entraîner un air de révolte.

Après ses réparations de fortune, le navire vogua de nouveau vers l’Est. Les jours ressemblèrent et passèrent. Leur périple était marqué par la découverte d’îles, parfois désertes et inhospitalières, parfois peuplées de tribus indigènes. Ils leur arrivaient alors de pouvoir faire un semblant de commerce qui s’apparentait davantage à du troc en réalité. Mais au vu de leur situation, ils leur étaient vital de pouvoir reconstituer leur stock de vivres. Bien entendu, toutes les rencontres ne furent pas propices à l’échange, comme la fois où ils furent poursuivis et chassés sur une île par une bande de cannibales. Le pauvre Erik… Si seulement il avait été un peu moins gras, les affamés ne seraient pas jetés sur lui comme ça !
L’explorateur aurait bien des choses à raconter à son retour, s’ils revenaient un jour… Comme le jour où ils virent les côtes d’une île gigantesque qui s’étendait à perte vue ! Était-ce une île ou serait-ce …Oui c’était bien ça, il s’agissait de Sothoryos, le troisième continent ! Les marins laissèrent érupter leur joie, n’y croyant pas leurs yeux, certains furent pris par l’émotion. Torgal laissa ses hommes profiter de cet instant, ils l’avaient bien mérité après tout. Il ne savait cependant guère ce qui les attendaient là-bas, ça serait l’aventure, l’expédition de sa carrière, celle qui le ferait connaître de tous et dont l’Histoire se souviendrait ! Le navire s’approcha prudemment des côtes et des embarcations sont mises à l’eau pour rejoindre la terre ferme. On débarque alors sur un territoire sauvage qui semble laisser à lui-même depuis des millénaires, coupés d’une quelconque civilisation. Il fait particulièrement humide et chaud dans cette contrée. La troupe s’aventure à petits pas sur le continent, prudents. Ils ne tardèrent pas à rencontrer de la faune en tout genre : d’énormes crocodiles, des reptiles parsemés de piques impressionnants sur leur dos. Un des marins jure avoir aperçu une vouivre, mais les autres se moqueront de lui en prétextant qu’il cherche à se montrer intéressant !

On chasse pour se nourrir, mais l’explorateur doit pousser sa troupe à la prudence au vu de l’hostilité de la faune. Il ne souhaite perdre davantage d’hommes au cours de cette expédition. Il ne croyait pas si bien dire ! En effet, au bout de quelques jours, deux membres commencèrent à saigner des tous les orifices et se contorsionner de douleur. Le lendemain, une troisième personne était atteinte et l’état des deux premiers était catastrophique. L’aventurier dut prendre une difficile et cruelle décision, mais qui s’imposait, il abandonna les trois marins sur place. Il ordonna qu’on forme des petits groupes pour éviter que la maladie se propage et de laisser derrière tout nouveau contaminer ! Ils restèrent deux semaines à voguer ainsi, faisant des découvertes chaque jour ! Ils capturèrent certains spécimens de la faune dans des cages, mais peu probables qu’ils survivent au voyage… Ils finirent par trouver des traces de pas dans la boue et rencontrèrent deux individus à la stature des plus impressionnantes. Leur peau était mouchetée, malgré les tentatives de communication, ils ne se laissèrent pas approcher. Torgal souhaitait éviter tout conflit et les laissa donc, il était trop tôt, peut-être un jour, leurs peuples arriveraient à échanger, un jour peut-être…

En rembarquant sur leurs navires et en longeant la côte, ils tombèrent sur les ruines d’une ancienne cité qui semblait fortifié, une ancienne colonie Rhoynar en réalité. Pour Torgal, l’occasion était trop belle, il fit débarquer presque l’intégralité de ses hommes et la firent fouiller les ruines toujours par groupe les maladies semblant être légions ici. Il envoya un seul groupe à l’extérieur de la cité pour trouver des bâtiments annexes ou toute chose digne d’intérêt. Ils mirent deux semaines pour fouiller les ruines. Il fallait déblayer, se montrer prudents dans les salles les plus instables, forcer certains passages. Mais cela fallait le coup ! Ils tombèrent sur ce qui semblait être l’ancienne salle du trésor ! Des coffres poussiéreux remplis d’or et de joyaux. Des plats ornés de pierres précieuses, des objets richement décorés en tout genre ! Fortune ! Bien entendu, la nouvelle se propagea rapidement dans la cité et tous les groupes se rejoignirent à la salle du trésor pour aider celui qui avait fait cette découverte et célébrer cela ! Enfin presque tous les groupes… Celui envoyé à l’extérieur de la cité manquait pour l’instant à l’appel.

L’explorateur ordonna qu’on vide la salle du trésor et qu’on remplisse les cales. Alors qu’ils embarquèrent la dernière caisse, un individu recouvert de sang hurla à l’aide, c’était un des membres du groupe disparu. Ils eurent confirmation qu’il y avait bien des vouivres, malheureusement le marin raillé par ses camarades était mort pour prouver aux autres qu’il avait raison. On embarqua le dernier survivant à bord. Torgal voulait pousser plus à l’Est, cependant ses hommes étaient fatigués et ressentaient le mal du pays. Il savait qu’il ne pourrait pas en tirer encore grand-chose et que s’ils continuaient à vivre leur lot d’événements tragiques, la mutinerie pointerait tôt ou tard le bout de son nez. L’homme prit donc la décision de rentrer à la grande joie de tout son équipage. Ils revenaient tous avec leurs lots d’histoires et la cale plein de trésors et créatures en tous genres...

Apprenant en cours de route les affres subies par la Principauté qui les avaient envoyés, ils dévièrent pour mouiller à Ferboys et y déposer, pour le Prince Roward et le Dorne qui restait indépendant, leurs formidables trouvailles.