Rien dans ce monde n'arrive par hasard (An 2 - Mois 6 - Semaine 3) [Tour XI - Terminé]
Sujet: Rien dans ce monde n'arrive par hasard (An 2 - Mois 6 - Semaine 3) [Tour XI - Terminé] Dim 6 Aoû - 16:01
Jardins Aquatiques Lin & Nymeria Gargalen An 2 - Mois 6 - Semaine 3
- Halte-là !Déclinez votre identité. Nous accueillit le garde, armé de sa lance et de son ton strict et bourru. - Nous sommes de la Compagnie Commerciale de Jade, la princesse nous a fait demander pour livrer des produits. Répondit mon collègue bien plus assuré que moi, en tendant le laissez-passer, reçu avec la lettre de commande quelques jours plus tôt. - Bien. On vérifie la cargaison puis on vous laissera passer.
J’acquiesce avant de soupirer silencieusement, laissant les gardes inspecter la charrette derrière nous. Je n’aime pas vraiment les gardes en règle générale, bien que ce soit leur travail ils m’intimident bien trop. J’ai toujours peur d’avoir l’air suspecte si je me mets à bégayer face à eux. C’est pourquoi, je laisse la plupart du temps mon accompagnateur s’en charger. A condition d’en avoir un. Deston, le compagnon à mes côtés est un des marchands parcourant Dorne habituellement, et je l’accompagne aujourd’hui puisqu’il s’agit d’une commande importante. Si on nous demande des détails sur les marchandises, je serais la plus amène à y répondre. Cela ne me dérange pas de faire des petits voyages avec lui, celui-ci étant très agréable à vivre, d’autant plus qu’il ne manque jamais d’égayer nos heures de balade grâce à ses histoires farfelues.
A l’aide de ma manche, je viens essuyer la sueur stagnante sur mon visage avant d’ouvrir mon éventail pour me rafraîchir. Depuis que je suis à Dorne, il m’est impossible de sortir sans, la chaleur y étant particulièrement étouffante. J’ai toujours vécu dans des pays chauds, mais jamais avec un air aussi sec. J’entend mon camarade demander de faire attention, que certains produits sont fragiles tandis que je regarde le palais s’élevant devant nous. Cela fait un bon moment que je n’ai pas mis les pieds ici, depuis que la situation à Dorne s’est corsée et que dame Arianne est partie dans son long périple. J’espère qu’elle va bien, cela fait un certain temps que je n’ai pas eu de ses nouvelles.
Après son inspection, le garde nous laisse passer comme convenu, le cheval tirant une nouvelle fois notre charrette pour un dernier effort. Nous nous arrêtons près de l’entrée, un palefrenier nous approche pour hydrater notre monture avec un seau d’eau alors que nous descendons de notre perchoir. Je fais glisser mon chapeau de paille, réarrangeant mes cheveux et le pose sur la banquette en bois avec l’éventail. A l’aide d’autres serviteurs, nous déchargeons le chariot pour déposer les caisses à l’entrée.
Une fois terminé, je me permet de lever les yeux pour admirer la splendeur du palais. C’est sans aucun doute l’endroit le plus beau de la principauté de Dorne à mon humble avis. Chaque parcelle de cet endroit peut être comprise comme une œuvre d’art. La douceur des plantes s’accompagnent aux arabesques des murs et du plafond. Le bruit de l’eau apaise et harmonise ce qui l’entoure, rendant l’endroit propice au repos et à la méditation. Je pourrais tout à fait comparer cet endroit au palais de l’Empereur-Dieu. Bien que je n’en ai que de vagues souvenirs, je suis capable de me souvenir que le palais était décoré au millimètre près, chaque disposition ayant été calculée pour le bien-être de sa Majesté et de son harem. A un détail près, le palais de Yin étouffait de danger. Ici, je ne sens que la plénitude.
M’arrachant à ma contemplation, j’entends des pas. Je me tourne alors vers la source et me surprend à voir arriver la princesse en personne. Quelle beauté et quelle prestance .. Ne puis-je m’empêcher de penser. Je ne pensais pas la voir aujourd’hui, par ailleurs j’ignore même pourquoi autant de marchandises ont été commandées. Joignant mes mains, je baisse la tête et exécute une révérence pour l’accueillir, mon coeur tambourinant dans ma poitrine.
- Vôtre Grâce, c’est un honneur de vous voir. Je suis la représentante que la Compagnie commerciale de Jade a envoyé. Me présentais-je cordialement, la voix légèrement tremblante due au fait de ne pas m’être préparée à son arrivée. Mon camarade fait de même. Nous vous avons livrés la commande que vous avez passée, voici la liste de la marchandise. Si vous avez des questions, n'hésitez pas, je suis là pour ça. Ajoutais-je en tendant un rouleau de parchemin.
Fleurissement du LotusComme la fleur de lotus qui naît de la boue, nous devons honorer les parties les plus sombres de nous-mêmes et les expériences les plus douloureuses de notre vie. Car ce sont elles qui nous permettent de donner naissance à notre plus belle personne.
Messages : 1023 Membre du mois : 99 Maison : Sert la noble maison Martell Caractère : Consciencieuse - Brisée - Serviable - Méfiante - Douce - Fragile Célébrité : Zhao Liying
« Fame is a skittish jade, more fickle even than Fortune, and apt to shy, and bolt, and plunge away on very trifling causes. »
Dorne Valtigar serait bientôt en fête, la plus imposante qu’ait connu Westeros depuis plusieurs décennies… au moins pour la principauté du moins. Malgré la guerre rougeoyante à l’Ouest, le péril maritime d’un Empire ayant fait tomber le Val, la Princesse Nymeria avait maintenu coûte que coûte l’évènement afin d’unir par des hyménées Dorniens et Valyriens. Cent mariages devaient être célébrés, rien que ça. Un moyen de marquer les esprits et de montrer que les songes d’une Dorne unie pouvaient être réalisables. Le choc culturel entre les deux mondes avait été conséquent toutefois, peut-être qu’en actionnant les bons leviers, les choses s'amélioreront afin de favoriser la genèse d’une société plus cohérente. La gouvernance de la partie orientale de Dorne demeurait difficile par bien des aspects. Persiflements des Martell dans la Capitale, fuite régulière d’informations risibles et parfois moins, marché noir subsistant, refus de payer les taxations… Les maux étaient nombreux et chacun devait être pris avec grande pincette afin de ne pas faire brûler le tas de poudre sur lequel se trouvait la principauté. Mais cet équilibre, la Gargalen pensait enfin le trouver, réellement. Machinations, pressions, espérances… La puînée avait gagné en hubris ce qui certainement n’avait pas manqué de la rendre aveugle à quelques éléments qui se révéleraient être clefs dans l’avenir. Pour l’heure, cette dernière se chargeait aux Jardins Aquatiques de préparer les lieux et s’assurer que tout soit pour le mieux. La date fatidique de l’évènement approchait et il était hors de question de laisser le moindre grain de sable venir enrouer les mécanismes que la dornienne avait mis en place pour l’évènement.
D’ordinaire lieu placide et réputé pour son calme, les Jardins n’avaient que rarement vu une pareille effervescence. D'importants travaux avaient été établis pour leur faire naître une nouvelle forme tandis que marchands, artisans et artistes faisaient allers et retours. Le caractère de Nym d’ordinaire plutôt mielleux penchait vers quelque chose de plus abrasif au fur et à mesure que l’impatience lui montait à la tête. Tout était à la fois si proche et si lointain dans son esprit. La fatigue accumulée commençait également à devenir un faix sur les épaules de celle que l’on surnommait la Vipère. Il lui était pourtant difficile de déléguer, s’assurant de chaque avancée, vérifiant systématiquement les nouveautés malgré le travail -le plus souvent- sérieux de des fonctionnaires impériaux. Le prix des festivités avaient pu être un peu soulagé en s’appuyant sur la venue de certains venus de l’autre côté du détroit, notamment des cités libres conquises par l’Empire. L’obtention n’avait pas toujours été bien légale cependant, la puînée profitant de l’abondant marché noir gangrénant la principauté pour obtenir certains produits de luxe qui d’ordinaire aurait été inateignable, même pour une princesse westerosi. Une plongée en haut trouble qui avait aussi pour ambition de faire un peu de ménage dans ce bordel à presque ciel ouvert le soir.
Parmi les intermédiaires que Nymeria avait trouvé, la compagnie de Jade. Cette dernière avait la réputation de pouvoir obtenir des produits venant de Qarth et de l’Empire de YiTi. Il n’avait pas fallu deux fois à la Gargalen pour embaucher la compagnie pour obtenir quelques rares produits exotiques. Parmi les plus notables, la précieuse soie de l’est, les pierres de jades ainsi que des épices ayant la réputation d’être les meilleures du monde. Les Qaathis et leur cité avait un quasi-monopole de ces commerces, avantage de contrôler le détroit séparant la mer d’été de la mer de Jade. Elle avait également profité de la bonne réputation pour demander quelques autres marchandises à l’instar d’ivoire par exemple. C’était non sans une certaine allégresse que la Nymeria alla à la rencontre de la compagnie lorsqu’on lui annonça promptement l’arrivée imminente de ces derniers. Quelle ne fut pas la surprise de la puînée lorsqu’elle vit Lin. Avait-elle su que c’était elle qui gérait la compagnie ou bien avait-elle simplement oublié ce détail ? Elle n’en avait pas vraiment d’idée mais éviterait d’aborder le sujet.
« Je suis en liesse de vous rencontrer ma chère Lin, si vous m’autorisez à m'appeler par votre prénom plutôt que votre titre. Je compte sur vous pour faire de même. » Pas de Grâce, Princesse, Majesté et tout ce bazar bien ronflant. La Gargalen appréciait les choses simples… enfin tout était relatif en fonction du sujet. « J’espère que vous vous portez bien depuis la dernière fois que nous nous sommes vues ? Cela remonte déjà à un certain temps si je ne m’abuse .» Large sourire sur le faciès de la Gargalen qui était heureux de revoir un visage passé même si la proximité avec celui-ci n’avait jamais été grande. « Quelles marchandises la Compagnie de Jade a-t-elle bien pu me ramener…. Je vous propose d’en discuter autour d’un thé si vous en avez le temps bien sûr. » Et une invitation comme celle-ci, ça ne se refusait guère. Il y avait une vraie curiosité de la part de Nym concernant cette femme et son activité.
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Sujet: Re: Rien dans ce monde n'arrive par hasard (An 2 - Mois 6 - Semaine 3) [Tour XI - Terminé] Mar 8 Aoû - 22:06
L’engouement dont fait preuve la Princesse à mon égard me prend quelque peu au dépourvu, et me fait doucement rougir. D’autant plus que je ne m’attendais pas à ce qu’elle se souvienne de mon nom, moi une ancienne servante. Les rares fois où l’on se rencontrait étant lorsque je me trouvais aux côtés de Dame Arianne, ou lorsque l’on se croisait dans les couloirs du palais. Nous n'échangions jamais plus que des salutations en règle générale. Dire que cela est déstabilisant ne serait point exagéré.
- Vous pouvez m’appeler comme vous le désirez, mais je n’oserais pas faire de même .. Lui dis-je avec douceur, en secouant négativement de la tête. Si cela vous semble trop inconvenant, permettez-moi de vous appeler Ma Dame, comme auparavant.
Un sourire timide accompagne mes paroles. Bien que j’ai réalisé bon nombre d'efforts pour changer ces dernières années, je ne peux outrepasser les règles de bienséances plus qu’à l'accoutumée. Auparavant, il m’était impossible de garder un contact visuel avec quiconque. Aujourd’hui, cela m’est possible, bien que je ne puisse défier personne du regard. Nous ne pouvons pas changer du jour au lendemain, d’autant plus que mes habitudes d’antan ont été forgées à la dure. Lorsqu’elle me demande de mes nouvelles, son sourire contamine le mien qui s’étire bien plus, avant que je n’acquiesce afin de répondre à son questionnement.
- Malgré les derniers évènements, je vais bien. Et vous Pr.. Hum. Je grimace et me reprends. Et vous, Ma Dame, prenez-vous le temps de prendre soin de vous, avec toutes vos nouvelles responsabilités ?
La Principauté de Dorne a connu bien des tourments, particulièrement ces derniers temps. Lorsque Dame Arianne m’a laissé le choix de rester ou de la suivre, j’ai pris le premier, en pensant que je serais bien plus utile à Lancehélion par rapport à la Compagnie. Mais parfois, je regrette .. Avec la mort de ses proches, Dame Arianne doit être très affectée, j’aurais aimé être à ses côtés pour la soutenir. Mais rien n’aurait pu prédire les évènements.
Je remarque alors, derrière la Princesse, pas mal de serviteurs se presser, ici et là, certains portant des caisses. Se prépare-t-il quelque chose ici ? Sans doute que oui, au vu de la quantité qu’elle nous a quémandé. Je ne m’en soucis point plus alors que la cheffe des lieux me propose une petite discussion autour d’un thé. Ma foi, pourquoi pas ! C’est alors qu’une idée me vient.
- Ce serait un honneur, ma Dame. Attendez une petite seconde, je vous prie !
Lui dis-je d’un air un peu mystérieux avant de m’incliner et de me retourner vers nos marchandises en quête de mon idée. Je m’accroupis alors près d’un coffre et l’ouvre, révélant plusieurs boîtes en bambou à l’intérieur, avec chacune une inscription en langue Yitienne. J’en saisis une à l’écriture verdâtre et retourne auprès de mon hôte.
- Autant profiter de vous présenter un des thés que je vous ai rapporté ! Il s’agit de “Puits du Basilic”. Sur mes terres natales, le Basilic est une créature légendaire, mais je vous rassure, il n’y a rien de Basilic là-dedans. Précisais-je, un petit rire sortant de ma gorge. Une des servantes à la suite de la Princesse vient quérir la boite, que je lui laisse. Que dites vous que je vous retrouve, une fois que j’aurais rassemblé quelques échantillons ? Lui proposais-je à mon tour aimablement.
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Les propos de Nymeria venaient visiblement quelque peu déstabiliser la chefesse de la compagnie de Jade, ou du moins sa représentante. C’était là du Nymeria tout craché, déstabiliser son interlocuteur en brisant les codes et les conventions. La Princesse était ainsi, vectrice d’une forme de chaos propre aux esprits innovants, loin des carcans de ce que l’on attendrait d’un politique. Puînée elle avait été, et cela prévaudrait toujours sur son statut acquis suite à son mariage avec un valyrien. Préparer les festivités à venir avaient été le phare de sa vie ces derniers loin de l’ennui des réunions d’un conseil qui ne lui apportait que rarement des bonnes nouvelles. La situation de Dorne était compliquée et la Gargalen n’était pas pour rien dans les différentes rumeurs qui couraient à droite et à gauche. Les semaines suivantes diraient si l’incendie s’éteindrait de lui-même ou non. Pour le moment, son esprit se concentrait sur la discussion en cours. « Faites à votre convenance ma chère. Je m’excuse de vous déstabiliser de la sorte. Je tâtonne encore sur la manière de marquer mon règne. N’hésitez pas si vous préférez que je m’adresse à vous par autre chose que votre prénom. » Large et franc sourire venant de la Gargalen à l’égard de son interlocutrice. La situation l’ennuyait un peu mais pas de quoi entailler sa bonne humeur de revoir un visage connu.
Pour une fois d’ailleurs, depuis un long moment, elle sentait la sincérité lorsque Lin s’enquérit de son état. Brise fraîche s’étiolant dans l’aridité du désert, cela ne fit que plus plaisir à la Princesse de Dorne Valtigar d’autant que le visage de Lin semblait s’être ouverte à la discussion. « Je fais aller au mieux pour le bien de Dorne. La tête dans mille sujets à la fois. Mais cela va, merci de demander. » Pas de mensonge, assez étonnant, une certaine liesse habitait la Princesse qui allait faire des festivités à venir un nouveau départ. Pour elle, et pour la Principauté. Faire souffler un élan nouveau, voilà ce dont avait besoin Dorne. C’était dans cette chimère, déjà perdue mais la souveraine n’en avait pas conscience, que la vingtenaire s’était élancée à corps et esprit perdus. Cette rencontre lui ramenait un peu les pieds sur terre. Et d’une manière assez curieuse, Nymeria offrait à Lin un moyen de passer un peu de temps ensemble. Si la princesse réfléchissait, elle ferait pour peut-être tenter de tirer quelques informations au sujet d’Arianne ou des soldats martells qui causaient encore des troubles à Lancehélion. Pourtant sur l’instant, aucun calcul, une simple échappée.
L’étrangère semblait heureuse de la proposition et se dirigea vers une des caisses de marchandises afin de présenter un thé. « Il faudra que vous me racontiez ce qu’est un basi… basilisque ? » s’interrogea la puînée peu certaine de son propos. « J’accepte avec plaisir votre proposition de me faire une dégustation de vos marchandises. Cela me permettra… » le ton devenait un peu plus sérieux. «... De tester moi-même la qualité des produits achetés. » Un fin clin d'œil était envoyé pour rompre avec la solennité de l’instant. Oui c’était plus pour asticoter Lin que pour le protocole que la dornienne faisait cela. « Pour une question de sécurité, je laisserai un garde avec vous. Une fois que vous aurez fini ce que vous avez à faire, il vous conduira jusqu’à moi. » Prudence était mère de sûreté. « Merci d’avance. » narra-t-elle en s’adressant au soldat.
La princesse n’alla pas très loin, se posant sous une véranda semi-circulaire d’un grand bassin où se faisait entendre les chutes des gouttes sur l’eau. Malgré la puissance du soleil, la végétation et les différentes structures aquatiques rendaient les lieux agréables, bien loin de l’agitation de Lancehélion. Elle s’installa sur une chaise à la soierie raffinée et demanda à des servants d’apporter de quoi butiner ainsi que le matériel pour le thé, dans l’hypothèse où Lin n’avait pas ce qu’il faudrait. Rapidement, ses ongles vinrent taper la surface de bois satinée de son dossier. Nymeria faisait partie de ses personnes qui avaient énormément de mal à contenir sa patience et qui devait ronger son être (comprendre se mettre quelque chose afin d’occuper ses mandibules. Le plus souvent une forme de réglisse pour éviter d’attaquer ses ongles). Finalement Lin arriva. Aussitôt, presque avec un bond, la princesse se leva. « Faites à votre aise. Il me tarde de déguster ce que vous avez apporté.» De nouveau un large sourire. « Avez-vous besoin de quelque chose pour que nous passions à la dégustation ? » Matériels, peut-être un ingrédient manquant….
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Sujet: Re: Rien dans ce monde n'arrive par hasard (An 2 - Mois 6 - Semaine 3) [Tour XI - Terminé] Jeu 10 Aoû - 18:50
- Je vous assure qu’il n’y a absolument aucun mal, ma Dame.
Certifié-je pour répondre aux excuses de la Princesse. Je suis habituée à ce que tout le monde m’appelle par mon prénom, pourquoi cela me dérangerait-il ici ? Je n’ai aucun réel statut, je ne suis qu’une simple roturière au service de la Compagnie de Jade. Et cela me convient parfaitement. Vivre pendant des années en tant qu’esclave, m’a fait perdre le goût de la superficialité, de l’abondance et de la luxure. Je n’aspire qu’à vivre une vie simple, à aider les autres, et surtout ceux qui me tiennent à cœur.
Malgré la situation difficile à Lancehélion, j’ai appris à aimer ces habitants qui peuvent s’avérer très libertins et bon vivants. J’apprécie particulièrement de visiter les marchés où j’y ai mes petites habitudes. Mais la guerre sur ces terres a fait bien des ravages, une partie du peuple s’est grandement appauvrie et certains enfants sont devenus orphelins. Lorsque j’ai le temps et les moyens, j’apporte des légumes aux premiers, tandis que j’apprends à lire aux seconds. En un sens, je me retrouve en eux, perdus, déboussolés et ayant cette impression d’avoir été abandonnés par les Anciens (Dieux de l'île de Leng).
Quant aux nouveaux occupants du pouvoir, je ne sais trop quoi penser. Avec le renversement royal, dont la précédente princesse n’a guère survécu et les conflits interculturels du peuple, je n’étais point enthousiaste. D’autant plus que Dame Arianne devait souffrir des affres de ses pertes. Pourtant, la dirigeante face à moi, ne me semble pas être une menace .. Elle dispose d’un sourire sincère, capable de vous transmettre sa joie ainsi que de vous mettre à l’aise. S’agirait-il de faux semblant ? Je ne sais point faire la différence, puisque je suis moi-même une mauvaise menteuse. Je dois donc être doublement vigilante, sur ce que j’entends et sur ce que je dis. C’est ce à quoi je pensais tandis qu’elle me révélait comment elle se sentait.
Un petit rire m’échappe à nouveau lorsqu’elle tente de prononcer le mot Basilic avec son accent. Je le lui répète plus lentement afin qu’elle comprenne la prononciation. Je me sentis par la suite un peu étonnée de la voir m’accorder un petit clin d'œil, comme si l’on était complice. La princesse me semble être pleine d’énergie et peu regardante sur les convenances sociales. Il est rare de voir même des nobles plaisanter avec les petites gens. Dame Arianne le faisait souvent lorsque j’étais à ses côtés, je me sentais alors comme une véritable proche pour elle. J’acquiesce respectueusement à ses paroles avant de m’incliner lorsqu’elle s’éloigna, me laissant avec le garde, à qui j’adresse un signe de tête.
- Deston ?! L'appelai-je en le voyant s’éloigner, sceptique. Vous ne comptez tout de même pas m’abandonner ? - Tout de suite les grands mots ! Sa majesté vous a invité vous, pas moi .. Donc je vais de ce pas, retrouver un vieil ami, bon courage petite colombe.
Je suis stupéfaite, quel lâche ! Moi qui comptais sur lui pour m’apporter un peu de courage, il est justement parti avec. Bien que j’étais enthousiaste dans mon échange avec Dame Nymeria, je ne sais pas si je vais tenir le coup en buvant un thé avec elle. Deston .. Vous me devez un repas pour ce coup bas ! C’est donc sur cette trahison, que je rassemble dans une caisse quelques échantillons de marchandises, qu’ils soient comestibles ou non. Une fois terminé, je suis le garde sans un mot, dévisageant à nouveau la magnifique structure des lieux.
Je retrouve alors la Princesse sous une véranda agréablement bien décorée, adéquat pour une dégustation de thé et une bonne discussion. Bien que nous ne soyons point seule, je me sens bien plus intimidée que tout à l’heure. Sans doute puisque ce genre de chose est plus “intimiste” en quelque sorte. Je m’incline à nouveau avant de déposer la caisse sur une des chaises libres, puis de m’asseoir sur une autre à la demande de Dame Nymeria.
- Hum.. Je réfléchis à ce qui pourrait bien accompagner nos boissons. Des oranges seraient parfaites pour sublimer les saveur du “Puits du Basilic” !
Je ne dis pas encore ce qu’il y a dans le thé, souhaitant laisser la petite surprise à la Princesse. J’ignore même si elle a déjà goûté le fruit qui harmonise le thé, en vérité. Il s’agit de châtaignes infusées avec un arrière goût végétal. Je prend l’initiative d’ouvrir la boîte de thé afin de nous servir. Versant dans chaque tasse, une petite cuillère des feuilles dont l’odeur nous entoure rapidement, je prend la parole :
- Pardonnez mon indiscrétion si je n’ai point à le savoir, ma Dame .. Mais j’ai eu .. l’impression qu’il se préparait quelque chose tout-à-l’heure. Un événement va-t-il avoir lieu ?
Certainement au vu de la quantité qui nous a été commandée. En attente de la réponse, je saisis la théière et verse l’eau chaude afin de remplir les tasses. Embaumant d’autant plus les environs avec le thé qui s’infuse au contact de l’eau chaude.
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Il était toujours étrange de voir une figure du passé ressurgir dans sa vie. Lin et Nymeria n’avaient jamais entretenu une relation vivace, c’était le moins que l’on puisse dire. Hormis quelques conventionnelles salutations et quelques échanges avec Arianne, le lien entre les deux femmes n'avait jamais été réellement creusé. Pourtant, la YiTish rappelait à la Princesse de Dorne une période où tout semblait plus simple, plus tranquille, loin de l’amertume du pouvoir et ses mille tourments. Elle l’a regrettait car elle n’avait pas accès à des informations qui rendaient le monde moins manichéen, avec d’un côté des parangons du bien et de l’autre les démons absolus. En réalité la puînée n’avait jamais apprécié les contes de fées, pourtant c’était étrangement ce qu’elle avait souhaité de son mariage avec Aerymor. Loin d’être une catastrophe mais pas non plus une félicité. Chacune de ses actions étaient scrutés, par ses alliés, ses ennemis, les opportunistes. C’était à en devenir fou. Pourtant, serait-elle prête pour autant à céder ce qu’elle avait gagné ? Pas le moins du monde. La griserie du pouvoir était puissante. Et la nostalgie n’était pas assez mélancolique pour souhaiter réellement un retour en arrière.
Face à la prononciation du mot Basilic, la Gargalen trébuchait ce qui amusa son interlocutrice. D’ordinaire dans ce genre d’instants, il revenait de lancer une pièce pour savoir si Nymeria prendrait bien, ou non, que le fait que l’on rit d’elle. Et aujourd’hui, c’était un bon jour, celui où rire à gorge déployée était permis. Son interlocutrice aidait beaucoup à cet état de fait. La candeur qui échappait du personnage la rendait bien sympathique aux yeux de la dornienne d’autant que son histoire l’intéressait pour une raison toute particulière, preuve qu’il y avait toujours un intérêt à obtenir. Prendre du bon temps pour chercher ce dernier était plus agréable que de devoir faire des pieds et des mains dans de longues intrigues. Il faudrait, à un moment, que ce thème soit abordé. Pour le bien de la Principauté. Mais chaque chose en son temps. L’heure était aux brèves séparations, le temps pour l’étrangère de peaufiner son entrée à venir pour faire déguster certains des produits ramenés pour l’occasion des festivités. Les deux femmes finirent par se retrouver sous une verranda.
La Yitish sortit de sa caisse le fameux thé qui ne tarda pas à dégager une odeur légère et des plus agréables. Simplement en tournant la tête, Nym par un clignement de paupières demanda à un des servants de ramener des oranges. Privilège grisant du pouvoir. « Cela sera fait.» Avant de débuter la dégustation, Lin posa une question. « Il n’y a rien de secret, aucune inquiétude à avoir. » commença la Gargalen. « Il s’agit d’une fête préparée depuis plusieurs mois qui verra des valyriens mariés à des dorniennes. Un moyen de marquer l’union de deux peuples aux mœurs très différentes. Et d’affirmer la volonté princière en mettant en avant un message d’unité. » C’était la théorie, la belle. En réalité, cette unité lui paraissait, au fil des lunes, une chimère qui ne faisait que lui échapper. La Gargalen en avait été partiellement responsable. Réparer le passé… pour mieux le tordre. « Des festivités qui rassembleront les principales maisons dorniennes, ainsi que les grands pontes valyriens. » La Gargalen avait activement participé à la sélection des cent membres qui se marieraient. « Je souhaite que cette fête soit grandiose et marque à jamais les esprits, comme une marque de réconciliation. » A qui mens-tu Nymeria ?
Les oranges finirent par arriver. « Merci, vous pouvez nous laisser. » Elle intima d’un geste aux gardes de leur laisser de l’air. Ses ongles vinrent se planter dans une orange à laquelle elle enleva la peau avant de la donner à sa camarade. La même opération est répétée pour elle-même. « Vous avez été une proche d’Arianne Martell. Avez-vous eu de ces nouvelles ? Cela fait bien longtemps que je n’ai pas croisé. » La question était teintée d'innocence, presque, tandis que la princesse alla chercher la tasse de thé pour goûter les saveurs d’un produit venu de par-delà le détroit.
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Sujet: Re: Rien dans ce monde n'arrive par hasard (An 2 - Mois 6 - Semaine 3) [Tour XI - Terminé] Dim 13 Aoû - 18:31
De par mes origines, le thé est une des cultures que je ne cesse d’apprécier. Il est capable d’apaiser les maux de nos cœurs, tout en favorisant notre esprit, telle la méditation en soi. Seulement, cette dernière a besoin de plus de concentration. J’ai appris très tôt à savoir le savourer, puis à le préparer. Être minutieuse, tout en y ajoutant de l’élégance sublime nos papilles à la dégustation. C’est ce que me disaient les geisha, et je les crois. Apporter le respect aux feuilles de thé, pour allier les énergies. A terme, les vertus des plantes s’en trouvent exacerbées.
Le bruit de l’écoulement de l’eau chaude sonna comme une douce mélodie à mes oreilles, teintant comme une onde d’harmonie. Immanquablement, une nostalgie amère s’empare de moi. Lorsque je revois cet endroit avec cette douce odeur de feuilles à infuser .. Cela me rappelle nos petits moments avec Dame Arianne. Alors qu’aujourd’hui, je partage cet instant avec Dame Nymeria. Les choses ont tellement changé, elles se sont enchaînées si rapidement. Et je n’ai eu que peu de temps pour m’y préparer, alors qu’il y a dix-huit mois je ne connaissais encore rien de cet endroit.
- Attendons un instant que les plantes s’infusent .. d’autant que nos palais ne pourraient en supporter la chaleur. Hum .. j’ai quelque chose à vous faire goûter en attendant !
Lui dis-je avec un petit entrain, camouflé par ma nervosité de l’instant, un sourire timide aux lèvres. Je me sens toujours enthousiaste à l’idée de faire découvrir des produits de mon pays d’origine, malgré cela, l’appréhension reste, je n’y peux rien. Je récupère une grande boîte, de la taille d’un plat. Et le dépose entre nous deux, avant d’extirper le couvercle.
- Je vous présente des gâteaux de riz, aussi appelés “Mochis”.
Je lui demande par la suite s’il se prépare quelque chose d’exceptionnel aux Jardins Aquatiques, et la réponse ne tarde point. Le fait de ne pas outrager mon hôte me ravi, elle m’a l’air ouverte à la discussion comme je me l’imaginais tout-à-l’heure. Peut-être la perspective de cette fête qu’elle prépare ? Je comprends alors qu’il y a beaucoup en jeu, notamment l’entente entre les peuples.
- Voilà une belle perspective .. J’espère que vos efforts récolteront un tant soit peu leurs fruits.
Malheureusement, je ne pense pas qu’une véritable réconciliation soit possible. Notamment puisque les dorniens ont payé le prix fort ces derniers mois. Que la remontée est aussi lente que pénible. Ajouté à cela, la mort de leur ancienne princesse et le changement de pouvoir. Je les sais fiers, avec un sang-chaud palpable. D’autant que la confrontation entre les deux cultures n’est pas à sous-estimer. C’est comme faire cohabiter le feu et la glace.. La perspective d’une réconciliation reste donc incertaine.. Pourtant, la Principauté de Dorne en aurait bien besoin, ne serait-ce que pour apaiser les cœurs dorniens meurtris.
Les oranges arrivent finalement, mais je perds vite mon sourire quand Dame Nymeria demande à nous laisser. Je regarde alors les servantes et les gardes quitter la pièce en déglutissant, étant soudainement mal à l’aise. Je retourne mon regard vers la princesse qui pèle sans un mot une orange. Lorsqu’elle me l’a tend, je la remercie avant d’en manger un morceau, afin d’occuper mon esprit qui s’affole.
C’est alors que Dame Nymeria prit la parole, et les pulpes d’oranges dans ma bouche devinrent étonnamment fades. Je craignais qu’un jour ou l’autre, l’on vienne me poser des questions à propos de Dame Arianne. Puisque la dernière chose que je souhaite serait de lui apporter des ennuis. Je dois donc feindre ne rien savoir de ces derniers mois. Je secoue donc ma tête de gauche à droite, le regard baissé sur ma tasse que je viens envelopper de mes doigts.
- P-Pas depuis qu’elle est partie pour le Bief en qualité d’otage .. Bien que je n’ai passé que quelques mois auprès elle, Dame Arianne a été une femme au bon coeur. J’espère donc que tout va bien pour elle, malgré les circonstances. Que ses Dieux la protègent.
Lui répondais-je d’un air peiné, l’absence de cette femme se faisant sentir. J’ignore pourquoi elle m’a posé cette question, si elle est sincèrement inquiète pour Dame Arianne ou non .. Après tout, elle a pris la place des Martell, penserait-elle qu’elle pourrait être une menace pour elle ..?
*En langue Yitish
Fleurissement du LotusComme la fleur de lotus qui naît de la boue, nous devons honorer les parties les plus sombres de nous-mêmes et les expériences les plus douloureuses de notre vie. Car ce sont elles qui nous permettent de donner naissance à notre plus belle personne.
Messages : 1023 Membre du mois : 99 Maison : Sert la noble maison Martell Caractère : Consciencieuse - Brisée - Serviable - Méfiante - Douce - Fragile Célébrité : Zhao Liying
« Fame is a skittish jade, more fickle even than Fortune, and apt to shy, and bolt, and plunge away on very trifling causes. »
L’impatience de Nym était autant valable pour la politique que les les choses les plus élémentaires de la vie quotidienne. Combien de fois s’était-elle ébouillantée d’un thé un peu trop chaud car trop pressée de laisser les vapeurs s'échapper. Plus d’une. Mais cela lui avait permis de développer une résistance à la chaleur… un peu, peut-être. « J’ai l’habitude de me brûler le palais. Une fois de plus ou de moins. Mais cela viendrait certainement gâcher la dégustation. » Le ton badin et amusé de la dornienne cassait la solennité de l’instant, comme s’il s’agissait de la réunion de deux amis alors que finalement les deux femmes restaient relativement inconnues encore. Mais peut-être que cet état de fait en viendrait à être fendu dans les heures qui suivraient. Une nouvelle fois, la curiosité de la Gargalen était piqué à vif par Lin qui ne manquait pas de surprises. D’un panier, celle-ci laissa échapper une boîte. En temps normal, n’importe quelle princesse censée aurait demandé à un garde d’en vérifier le contenu dans l’immédiateté mais Nymeria était bien loin d’être conventionnelle. Non pas que cette dernière n’était pas attachée à la vie simplement, il était bien inutile de s’accrocher dans un monde limitant autant son imagination. Peut-être que celui d’après serait mieux.
Chassant d’elle des pensées aussi funèbres, la puînée observa la sortie de petites pâtisseries qui semblaient bien curieuses. « Mo-chi » répétait-elle avec une prononciation un peu aléatoire. Elle se laissa quelques instants de réflexion. « Cela ressemble au mot “moche” auquel on a substitué le “e” pour un “i” pour le rendre mignon. Moch-I. » Le mot lui plaisait, suffisamment pour qu’elle se le répète plusieurs fois en tête. « C’est à la fois mou et un peu visqueux. » De la morve songea-t-elle un instant en se retenant de justesse de le dire à autre voix alors que ses doigts s’amuser avec palper la curieuse confiserie. « Il y a quelque chose à l’intérieur ? » disait-elle en se saisissant d’une des boules en l’approchant d’elle. Qu’est-ce que cela pouvait être étrange pour les pupilles de la Dornienne qui n’avait jamais rien vu de similaire. Fallait-il vraiment goûter cette chose ? On aurait dit que cela avait la consistance d’un savon. « Je suppute que les différentes couleurs sont liées à des goûts différents ? » interrogeait Nymeria. Elle alla poser ses dents sur celui qu’elle tenait laissant dévoiler une saveur gommeuse, légèrement sucrée dont le goût n’était pas vraiment prononcé. Ce n'était ni mauvais ni très bon. Six sur dix. La Gargalen avait un palais raffiné. « La texture en bouche est intéressante. »
La discussion évolua sur les festivités qui auraient lieu très prochainement. « Je vous remercie de votre sollicitude. Il le faut pour le bien de Dorne. » Et c’est parce que ce sujet était abordé qu’en découla naturellement le thème suivant. Arianne Martell, la bâtarde de la famille, enfin une parmi d'autres, soeur de Roward Martell, prétendant à la cité de Lancehélion et celui qui posa le genou face à Mahée Allyrion. Quant à la princesse Deria, la feu (dans tous les sens du terme), avoir un mari ayant demandé à son dragon de la carboniser n’avait certainement pas aidé à rendre les Gargalen plus appréciable aux yeux de l’ancienne maison régnante de Dorne. « Nous voilà donc deux à être dans la même situation. » Commença-t-elle à narrer. « Je ne pense pas que notre amitié ait survécu aux événements qui ont touché la Principauté. » Elles en avaient forgé une, par un secret qui les lia assez tôt. Mais ces dernières lunes, tout avait été bousculé. « Certainement doit-elle me haïr d’avoir céder au carousel d’un mariage avec celui qui a tué sa sœur et de m’être hissée à l’ancienne place de Deria. » Léger soupir. « Il y a de nombreuses choses que j’aimerai lui dire. Les aléas du futur nous ont certainement séparés à jamais. » Et il vaudrait mieux d’une certaine manière. « Il faut en effet espérer que les Sept continuent à la protéger. » Mieux que ce qu’ils ont réussi à faire pour le reste de sa famille en tout cas. « Si ce n’est pas indiscret, qu’est-ce que vous lui diriez si vous aviez l’opportunité de la croiser de nouveau ou de recevoir une missive de sa part ? »
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Sujet: Re: Rien dans ce monde n'arrive par hasard (An 2 - Mois 6 - Semaine 3) [Tour XI - Terminé] Mar 15 Aoû - 15:55
Ce que j’aime le plus dans ce que je fais aujourd’hui, c’est voir les réactions de mes clients quant aux produits que je leur ramène. D’autant plus, lorsque ce sont des plats ou desserts cuisinés, puisque l’Empire de Yi-Ti est connu pour sa gastronomie surprenante. Bien entendu, ils ne viennent pas directement de là-bas, ces produits ne pouvant pas se conserver dans le temps de trajet jusqu’ici. Ils sont seulement préparés à la manière Yitish sur le sol Dornien. J’ai d’ailleurs personnellement aidé à la traduction des quelques recettes.
- Dans votre langue, cela équivaudrait au “gâteau”. Précisais-je légèrement amusée et intéressée par la réaction de la Princesse. Elle me semble si intriguée par ces petites boules pâles. C’est la substance d’un riz spécial une fois cuit, qui a été écrasé afin d’en faire une pâte, c’est un riz naturellement collant. C’est très étrange au début, mais on s’y habitue. Ajoutais-je en la voyant pétrir la pâte, j’en fis de même en attrapant un mochi vert pâle que je croque pour montrer que tout va bien. En effet, le mochi rose contient de la pâte d’haricot rouge. Le vert est seulement infusé de thé vert et le blanc n’a rien de spécial. Lui répondis-je une fois ma bouchée avalée, répondant à ses deux questions à la fois. Oui, elle est particulière je suis d’accord, à la fois consistante et légère. Je n’en mange pas souvent, mais un de temps en temps est appréciable.
Je lève ensuite ma tasse de thé, la vapeur s’en élevant prouvant encore la chaleur qui s’en dégage. Je souffle donc doucement afin de rendre le breuvage tiède plus rapidement. J’acquiesce quant aux dires de Dame Nymeria, attestant qu’il fallait que la réconciliation se concrétise pour le bien de la Principauté. Elle tient malheureusement une place bien délicate, au cœur des différences. Le fait est que, de tout temps, les différences culturelles sont la source principale des guerres. J’ignore ce que compte faire la Princesse, mais les fusionner semblent bien ardus. Tout autant que de demander à un des peuples de s’adapter. S’il ne s’agissait que d’une personne, cela ne serait point aussi complexe. Je me suis après tout bien acclimatée à ma nouvelle vie ici. Si je devais finir par prendre un parti, je serais du côté des dorniens, non pas parce que je n’ai pas eu beaucoup à faire aux Valyriens mais .. Je pars du principe que lorsque l’on vient sur des terres habitées, nous ne devons pas bousculer les coutumes déjà établies. Puisque cela générera quoi qu’il arrive des frictions.
Lorsque mon hôte m’apprit qu’elle non plus n’avait point de nouvelles, je me sentis un tantinet soulagée. Je redressais alors mon regard vers elle, tandis qu’elle abordait le sujet plus en détail. Il est fort possible qu’en effet Dame Arianne en veuille à la Princesse, comme elle le disait, elle s’est placée dans le camp ayant provoqué la mort de sa soeur. N’importe qui à sa place lui en voudrait, c’est humain. Pourtant, cela semble peser à la Princesse. Je baisse un instant les yeux, j’aurais très bien pu lui dire d’écrire ce qu’elle gardait dans son coeur, que je me chargerais de donner ses écrits à Arianne une fois que je la verrais, mais ce n’est pas une bonne idée.
Alors que je m’apprêtais à prendre une petite gorgée de thé, qui semblait avoir diminué suffisamment de température, Dame Nymeria me demanda ce que je souhaiterais dire à Dame Arianne. Mes yeux incertains croisèrent donc les siens, me demandant quoi répondre alors que moi-même j’en ignore la réponse.
- Je .. Je détourne le regard, déstabilisé à la fois par la question et mes pensées. Je ne sais pas trop .. Que .. Quoi qu’il advienne je serais là pour elle. Qu’elle pourra compter sur moi, peu importe que je sois loin ou à ses côtés. Mais surtout que je suis heureuse qu’elle soit en vie. Soufflais-je d’une voix plus basse, comme si je me parlais seulement à moi-même, regardant dans le vague, souhaitant que je puisse la revoir à nouveau. Cette femme m’a énormément apporté, bien plus que n’importe qui dans ma vie. Finis-je par dire en retournant un petit regard à mon interlocutrice, les yeux légèrement embrumés.
J’esquissais finalement un petit sourire, dénué de joie mais couvert de gratitude. Je ne me risque pas à demander ce qu’elle souhaiterait dire elle aussi, si elle souhaite en parler, elle le fera certainement. Mais je n’oserais pas m'immiscer dans leurs affaires, alors que j’ignore tout de leur passif ensemble..
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Les contrées d'extrême-orient d’Essos promettaient leur lot de surprises particulièrement gustatives. Cela donnait presque envie à la très chauvine dornienne de se laisser imaginer à visiter ces terres lointaines se trouvant au-delà de la mer d'Été et de la mer de Jade. Des lieux dont les récits étaient bien fantasques, très parcellaires comme beaucoup d’histoires et autres récits venus de l’autre côté du degré des Pierres. Même Dorne qui avait gardé une proximité historique avec l’autre continent, tant à cause de ses racines rhoynar que de ses liens commerciaux, connaissait assez mal ce qui tramait en Essos. Alors même qu’une partie de la principauté appartenait à un Empire prenant sa genèse dans l’Ancienne Valyria du côté de la baie des esclaves, la situation demeurait floue et trouble. C’était peut-être ce qui inquiétait le plus la Gargalen et lui faisait jeter un regard noir sur l’avenir de Dorne dans cet ensemble si vaste. Cela l’inquiétait un peu alors qu’ici, tout semblait s’enliser et ne plus avancer. Son pari finalement, la puînée l’avait perdu, pour un bien ou un plus grand mal. Difficile à dire pour l’heure mais les journées écoulées tendraient bientôt à révéler le fruit de ses actions. Sans oublier la pointe battante du hasard qui ne manquerait pas de renverser les certitudes acquises.
En attendant, le sujet de la discussion entre les deux femmes étaient certainement à des lunes ce que l’on pouvait s’attendre. Accaparées par un thème pâtisser, sans poison (quoique Nymeria songeait tout de même qu’il serait pratique de mettre un peu de venin d’aspic dans la partie intérieure de la confiserie), l’heure de la dégustation sonnait et c’était pour le moins un met qui dénotait particulièrement avec l'ordinaire. Cela n’en faisait pas un met exceptionnel, sauf peut-être pour sa rareté, mais au moins l’originalité était bien présente. « Je dois bien vous avouer que jamais je n’aurais pensé que le riz pouvait prendre une aussi curieuse forme. » Quelques lieux de riziculture se trouvaient dans la Sang Verte. « Vous éveillez ma curiosité sur ce mystérieux riz collant. Est-il rare d’en trouver ? » La question innocente n’en était pas vraiment une. L’ambition était d’apprécier la valeur qu'elle venait d’avaler. Pour plaire à une certaine caste de la noblesse, il fallait jouer sur le précieux d’un bien, quitte parfois à l’exagérer un peu… ou beaucoup. C’était particulièrement vrai pour les dorniens et dorniennes les plus attachés aux biens de luxe. « Grâce aux différentes saveurs et couleurs, je suppose qu’il doit être possible de présenter de belles structures de mochis pour représenter certains symboles. » Quoique les empiler ne serait probablement pas une bonne idée. Peut-être en usant leur pâte collante. C’était l’esprit artistique et architectural de Nymeria qui parlait présentement. Cette dernière termina son mochi. Lin commença à servir le thé.
La princesse des lieux sembla prête à aborder un sujet un peu plus conséquent. Arianne Martell. Une amitié partie en fumée dans les cendres de l'histoire… et de sa sœur et son frère. Les paroles de Lin ne manquèrent pas d’éveiller l’instinct plus carnassier de Nymeria. Une loyauté absolue à l’égard de cette personnalité qui avait disparu dans le mirage de l’intervalle de la guerre civile contre les Allyrions et l’arrivée des Valtigar. Probablement qu’elle était en vie, quelques part à fouler le sol de Westeros… peut-être même celui de Dorne. Lancehélion était resté un nid à loyaliste de l’ancienne maison régnante alors cela serait-ce si étonnant de savoir qu’une Martell se planquait quelque part sur le territoire ? Cependant une certitude semblait émerger d’un mensonge. Pour faire croire ce dernier, il était péremptoire pour la personne de s’assurer de songer que cette feinte soit véridique dans son esprit. « Elle est donc en vie alors. C’est un soulagement. » Bluff couplé à un très large sourire de la Gargalen qui lâcha un léger souffle de réconfort. Faire douter son interlocutrice d’avoir lâché une information importante. « Si vous aviez l’opportunité de la revoir, dites-lui que je suis désolée pour le destin de Deria et Anders. Je travaille à trouver un moyen de remédier à la situation par le bien-jugé dornien. » Un message qui pourrait ne servir à rien, un coup dans l’eau partie d’un état de faits certainement faux. Peut-être que Lin n’avait eu aucune nouvelle d’Arianne mais elle restait plus voyageuse que Nymeria. Et la Princesse n’avait pas les moyens de lancer une traqueuse personnalité retrouver son ancienne comparse. Il était également envisageable, dans le cas où Lin et Arianne avaient bien retrouvées contact, que la première n’en dise rien à la seconde. L’affaire serait à surveiller mais la dévotion de Lin à l’égard son amie était quelque chose à exploiter si l’avenir le permettait.
Sans vraiment attendre de réponse de son interlocutrice, la princesse embraya sur un autre sujet en gardant toutefois un lien avec les propos précédents de l’étrangère. « Il m’est difficile de comprendre précisément le lien singulier qui vous unit à Arianne mais je peux en interpréter certaines raisons. Pour tout vous avouer, je suis assez inquiète de l’importation de certaines pratiques valyriennes dans la Principauté, notamment l’esclavage. » Un sujet grave en dissimulait un autre. « Je comprendrais si vous ne souhaitez pas aborder le sujet. Je ne vous force pas. Et vous promet que nous retournerons immédiatement sur un sujet plus léger… comme par exemple ce thé qui sent si bon. » Elle alla humer les arômes s’échappant de sa tasse. « J’ai besoin de récits et de force pour me lancer dans cette bataille à venir. Et je pense que votre aide pourrait m’être précieuse. » La Gargalen envoyait un regard doux, presque compatissant à sa camarade.
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Sujet: Re: Rien dans ce monde n'arrive par hasard (An 2 - Mois 6 - Semaine 3) [Tour XI - Terminé] Jeu 17 Aoû - 15:42
Je suis bien consciente de l’attrait que provoquent mes terres natales, je l’ai remarqué à maintes reprises depuis que je les ai quittées. La majorité des hommes que j’ai servi à Lys comme à Pentos en était fascinée, me questionnant sur nos traditions, nos paysages, nos légendes.. Dame Arianne également, mais elle c’était amplement différent, ce n’était pas que de la simple curiosité, elle avait aussi un intérêt à la clé. Je comprends bien entendu leur intéressement, j’aime une grande partie du mode de vie Yitish, notamment la culture qui y est très riche, l’art sous tous ses aspects faisant partie intégrante de l’Empire. Seulement, rien n’est tout rose, l’aspect politique de Yi-Ti entachant le reste à mes yeux. Des rumeurs de trahison et de corruption ne cessant de se colporter. Contrairement à ce que les étrangers peuvent penser, Yi-Ti est loin d’être un havre de paix. Il est à l’image de notre monde : chaotique. Où les guerres s’enchaînent sans arrêt, où les couronnes changent de tête, où le peuple paie les infortunes des grands. Tant que le monde est gouverné par des ambitieux, rien ne changera jamais. Pourtant, tant de belles choses peuvent encore être sauvées..
Comme ces petits moments simplistes, où l’on déguste du thé en compagnie de douceurs, dans un cadre paradisiaque. Partager ce petit moment avec la princesse m’a aidé à calmer mon appréhension d’être seule à ses côtés. J’apprécie l’entendre évoquer son étonnement et sa curiosité, tandis que j’esquisse un doux sourire attendri. Lorsqu’elle me questionne sur la rareté du produit, je réfléchis un instant à ma réponse avant de secouer la tête.
- Au même titre que le riz commun, il est cultivé dans des fermes. Mais .. Le peuple Yitish raffole de ce riz, alors il y en a forcément moins qui est destiné à l'exportation. J’ai d’ailleurs été surprise que le comptoir marchand de Yi-Ti nous ramène quelques sacs de ce riz. Je donnerais la recette à vos servants si cela vous plait. Lui proposais-je avant de goûter un nouveau morceau d’orange. Lorsqu’elle mentionne le fait qu’il puisse être possible d’envisager d’autres formes de mochi, j’acquiesce, contente qu’elle soit aussi curieuse par ces sucreries. Tout à fait, c’est tout l’intérêt des mochi, de varier les goûts. A Yi-Ti, nous gardons généralement la forme ronde, mais il est possible de les empiler sur une broche, de les enrouler dans des feuilles comestibles, ou bien de les griller. Après à vous de tester, si des idées vous viennent en tête. Pourquoi pas créer des mochi dorniens, avec des saveurs d’ici ! Il n’y a qu’en essayant que l’on peut savoir si c’est bien ou non après tout.
L’ambiance me semble par la suite se peser sur moi, alors que la princesse aborde un sujet plus délicat. Me soupçonne -t-elle ? Certainement d’être en contact avec Dame Arianne.. Sait-elle déjà quelque chose ? Quelles sont ses intentions envers elle ? Tellement de questions et tellement de réponses possibles.. Je dois donc éviter d’éveiller bien plus de soupçons sur moi. Sinon qui sait ce qui pourrait bien arriver .. Lorsqu’elle semble confirmer qu’Arianne est bien en vie, je fronce légèrement les sourcils. A-t-elle mal compris mes paroles ? Avant de prendre une gorgée de mon thé, je souffle doucement :
- J’espère que c’est bien le cas. Trempant mes lèvres dans le breuvage tiédie, je savoure l’infusion de plantes et de châtaignes prononcées. Par la suite, j’acquiesce simplement aux paroles de Dame Nymeria, ne sachant pas trop quoi répondre à cela. J’ignore si ce serait une bonne chose de l’évoquer à Dame Arianne, notamment au sujet de sa famille. Cela doit être déjà bien douloureux pour elle, alors le lui rappeler ainsi .. Je verrais bien sur le moment.
Le sujet changea à nouveau drastiquement, tandis que je me perdais dans mes pensées. Alors que je pensais qu’elle allait me questionner sur ma relation avec Dame Arianne, il en est tout autre. Je suis un peu désarçonnée par la discussion, abordant un sujet qui m’a longtemps concerné, et qui me touche encore aujourd’hui. L’esclavage, ce dans quoi je suis tombée sans m’y attendre, ce qui m’a profondément brisé fut un temps. Un tout petit sourire s’immisce sur mes lèvres alors qu’elle me certifie que nous pouvons changer de conversation.
- Vous .. Vous voulez défaire l’esclavage ..? Demandais-je peu sûre de moi, pourtant, c’est bien ce qui me semblait avoir compris de part ses paroles. Mais en quoi puis-je vous aider, ma Dame ?
J’ignore absolument d’où elle souhaite en venir. Je n’ai aucune compétence qui permettrait de l’aider dans ce but, bien que l’envie soit bien là. J’ai croisé à plusieurs reprises des Maîtres Valyriens accompagnés de leurs esclaves, cela me renvoie toujours à mon ancienne condition, et j’ai beaucoup de peine pour ces gens. Puisque je sais ce que c’est que d’être à leur place. De se sentir moins que rien, de n’avoir plus aucune valeur sentimentale envers soi-même, de perdre espoir dans un environnement hostile..
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Nymeria écoutait avec attention les propos de la Yitish sur ce riz étrange auquel on collait l’adjectif gluant. Quelque chose de commun là-bas mais de rare ici, c’était une chose intéressante à savoir. Un détail pour beaucoup, mais c’était généralement dans ces derniers que se dissimulaient le plus infâme des diables. Un peu comme des dominos. La chute de la première pièce pouvait entraîner la chute de l’édifice. Certes, pas pour un moshi, quoique, si ce dernier venait à tuer une personnalité importante, certainement ce met serait-il banni de la Principauté. Une hypothèse farfelue qui amusait les pensées chaotiques de la dornienne qui savourait avec passion l’instant. Une discussion si légère, cela faisait bien longtemps que la Gargalen n’en avait pas connu. Peut-être quinze jours, lorsqu’elle était montée sur le navire de la capitaine Cellarys et encore, la politique était venue s'immiscer indirectement dedans. Puis déjà, la puînée savait que la conversation allait prendre une tournure plus sérieuse et dramatique. Alors autant appréciait au mieux un sujet aussi risible que des mochis. « Je vous remercie pour votre générosité mais laissez moi vous compenser pour cette recette donnée. » Les bons comptes faisaient les bonnes amies non ? Et puis cela ne serait que juste retour. Nymeria était bien loin d’être pingre même si elle n’était pas non plus une extravagante dépensière. Son quotidien était bien ordinaire et loin des onirismes qu’elle s’était imaginée quand elle avait épousé Aerymor Valtigar. Que les temps étaient durs pour les opportunistes. « C’est une excellente idée. Je n’ai jamais cuisiné de ma vie, mais je pourrais tout à fait soumettre quelques idées à mes cuisiniers. Je vous avouerai qu’une saveur citron et miel me donne envie sur l’instant. » Dorne ne manquait nullement d’épices qui plus était, et la Principauté pouvait se vanter d’un certain exotisme contrairement au reste de Westeros. « Je vous remercie de vos précieux conseils. »
Tout légèreté finissait par peser, c’était une règle immuable que la princesse respecta à la lettres en rajoutant du plomb à la discussion en abordant le sujet d’Arianne Martell. Pas de grand plan ou de menace. Simplement un message qui parviendrait ou non à la concernée. Nymeria avait bien d’autres chats à fouetter que son ancienne amie. Cependant si Lin pouvait offrir la possibilité de l'atteindre, alors la Gargalen n’allait pas cracher dessus, aussi incertain cela soit-il. Le silence qui régna quelques instants la désignait toute coupable. A moins que cela ne soit l’inverse. Est-ce que les coupables avaient plus tendance à abonder en paroles futiles ? Nymeria songea que cette humanité était bien compliquée à comprendre contrairement à la résolution de certains problèmes d’ordre algébriques. L’avenir lui dira si elle avait raison ou tort. Ou alors la dornienne oubliera ce passage qui ne se révèlera qu’être une anecdote d’une vie mouvementée qui s’annonçait bien pire dans un avenir plus proche que ce que toute personne à Dorne pouvait escompter.
Requinqué par l’excellent breuvage infusé de son interlocutrice, Nymeria ne manqua pas de souligner le bon goût de ce thé. « C’est l’une des meilleures choses que j’ai eu la fortune de goûter. Le goût prononcé de la châtaigne est si doux. Il parvint à adoucir l’acidité de l’orange en faisant croître ses saveurs. » C’était divin, et pour une croyante comme la Princesse c’était un adjectif rare, de surcroît pour un palais aussi raffiné que le sien. Mais ceci n’est qu’une simple interlude avant de passer à un sujet plus sérieux. Néanmoins encore quelques gorgées accompagnées de ses quartiers de fruits juteux pour adoucir un peu les cœurs contrariés ne serait pas de trop. Car le prochain sujet était bien épineux. Autant pour Lin que la Princesse. C’était même un point de terrible contentieux dans la principauté.
« Défaire et malheureusement un mot un peu fort je le regrette. » La puînée avait bien besoin de retrouver un peu de réconfort dans l’ambroisie servie. Cela la rendrait presque très légère, comme si une substance non conventionnelle avait été glissée à l’intérieur. Cependant le sujet on ne peut plus sérieux la fit bien rapidement descendre sur le sol dornien. « Les Dorniens sont le fruit de l’union entre les peuples locaux de l’actuelle Dorne… » enfin actuelle ancienne, inutile de se perdre dans d’ineptes détails. «... et les Rhoynards qui défendaient avec ferveur la notion de libre arbitre et de liberté. Sa pratique n’a jamais existé en ces terres et les foi de Westeros n’offraient guère de chance à cette pratique malsonnante de se développer. » Le cours d’histoire prenait fin. « Toutefois, l’arrivée des Valyriens sur le continent en tant que conquérant ont introduit cette pratique à Dorne. Et j’aimerai tenter au mieux de limiter ce… trait culturel pour éviter qu’il ne ronge la principauté. » Surtout, éviter que des Dorniens ne soient réduits en esclavage… l’esquisse d’un avenir cauchemardesque qui sonnait trébuchant aux portes de la principauté.
« Il me faut émouvoir mon peuple face à la menace de l’esclavage et même certains valyriens. Rien n’est plus triste qu’une histoire véritable. » La dornienne soupirait. « J’ai bien conscience de la vilenie de l’action à utiliser l’histoire d’autrui pour faire basculer l’avis de la population, mais ce n’est pas l’usage de la raison qui permettra de convaincre les individus de Dorne Valtigar de se retourner contre cette pratique. Les histoires écrites sont plus prenantes et elles peuvent ensuite se raconter à l’oral, de bouche en bouche. » Cependant, cela revenait à potentiellement voir l’histoire de son existence être déformée. « A défaut de vous demander de raconter votre vie à un scribe, j’aimerais, si vous le permettez, entendre une parcelle de votre histoire. Le Vieux Palais est une tour d’ivoire de laquelle j’ai de plus en plus de mal à m’extraire. » La perte de la garde Rhoynarde avait été une véritable tragédie. « Or j’ai besoin, au-delà de mes arguments numéraires, une étincelle qui puisse allumer le brasier de la compassion. » La tournure lyrique n’en laissait pas moins échapper un aveu de faiblesse brutal, aigre, blessant même. Une princesse qui n’avait pas réellement mainmise sur sa propre Principauté.
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Sujet: Re: Rien dans ce monde n'arrive par hasard (An 2 - Mois 6 - Semaine 3) [Tour XI - Terminé] Dim 20 Aoû - 17:36
Pour parfaire ce petit moment de partage et de sérénité, il ne manquerait qu’un petit air de musique ambiant. Peut-être des instruments à corde, ou le son cristallin d’une flûte. Mes doigts tapotèrent rêveusement un rythme sur la table sans émettre le moindre son. Un sourire se glissa sur les commissures de mes lèvres au remerciement de la princesse.
- Ce n’est pas nécessaire, je ne fais que mon travail ma Dame ..
Je ne suis pas réellement une marchande comme mon collègue, capable de négocier pour des prix. Je me vois bien plus comme une entremetteuse, qui transmet sa culture, son savoir à ses clients. Mon but premier n’est pas de faire vendre mes produits, mais d’intéresser, d’étonner mes interlocuteurs. Je ne souhaite pas m’enrichir, seulement vivre avec simplicité sans ressentir de nouveau une autorité malsaine sur ma personne. C’est pourquoi j’aime ce que je fais en ce moment, au-delà d’aider Arianne, je me sens assez libre de mes faits et gestes, et je n’ai pas de pression outre mesure.
Je suis heureuse de voir que Dame Nymeria s’intéresse réellement à nos marchandises, aussi curieuse qu’imaginative, elle me soumet une idée qui lui vient.
- Je suis certaine que cela pourra ravir vos papilles ! De mon côté, je pourrais vous envoyer des mets similaires, mais salés cette fois-ci, avec du poisson. Je n’en ai pas amené aujourd’hui puisqu’ils se conservent très peu. Mais si vous me le permettez, je pourrais tout aussi bien les préparer quelques heures avant les festivités auprès de vos cuisiniers, plus frais ils seront plus goûteux. Lui proposais-je aimablement, réfléchissant à la meilleure manière d’agir pour parfaire les dégustations de l’évènement à venir.
Le sujet d’Arianne passé, mon coeur bat encore la chamade, signe de ma nervosité encore palpable. Pourtant, un peu de légèreté se glisse dans mon anxiété, alors que Dame Nymeria complimente le thé. Voilà qui me redonne un peu plus d’assurance, chose dont j’ai grandement besoin pour continuer notre entrevue !
- Je suis ravi que cela vous plaise. Je vous ai apporté avec d’autres sortes de thé, vous m’en direz des nouvelles !
Je me concentra par la suite sur les paroles de Nymeria qui m’expliquait l’origine des dorniens ainsi que les derniers faits. Comme elle l’indique, les Dorniens ont une toute autre vision des choses que les Valyriens, défendant ardemment leurs valeurs. Et l’esclavage va clairement à l’encontre de ces dernières. Mais lorsqu’elle mentionna le fait d’émouvoir le peuple avec une histoire, je me sentis mal à l’aise. Comprenant petit à petit où elle voulait en venir. Elle m’exposa ensuite ses arguments, tentant certainement de me convaincre. Ses dernières paroles me touchèrent particulièrement .. “Une étincelle qui puisse allumer le brasier”. Je me souviens alors de cette main tendue, qui m’a fait sortir du cauchemar, une étincelle allumant le brasier de mon âme, me faisant revivre, m’extirpant des ténèbres.
Cela ne fait que peu de temps que j’ai été affranchie, les cicatrices sont encore fragiles. Je le sens, cette boule dans ma gorge me signifiant que les larmes ne sont pas si loin. Je me suis toujours montrée vague quant à mon passé, puisque je ne souhaite pas m’y replonger. Puisque, ce que j’ai été à ce moment-là, n’était qu’une jeune fille brisée, ayant perdu tout espoir, et s’étant accoutumé à perdurer dans cet état. Elle ne vivait pas, elle ne survivait pas même, existait-elle réellement ..? Elle n’était qu’une ombre de la Lin que j’étais dans mon adolescence. Serais-je capable de me confier à ce propos ..? Je me dis alors, et si .. Et si l’on m’avait empêché de suivre cet homme, en me donnant un avant-goût de ce que j’allais vivre ? Tout aurait été différent. Alors.. même si je ne peux pas changer ce qui est dans le passé, je peux peut-être éviter que des Dorniens vivent la même chose que moi ..
Plongée jusqu’à lors dans mes pensées, à peser le pour et le contre, le silence s’est immiscé dans la pièce. La mine un peu défaite, mon regard baissé sur la table, je finis par le faire pivoter vers la végétation entourant la véranda en poussant un petit soupir. Pas besoin de tout raconter, seulement l’essentiel, courage Lin, c’est pour l’avenir de cette terre qui t’as tant donné.
- Je ne suis pas née esclave.. Commençais-je les yeux dans le vague, des images de mes souvenirs se matérialisant dans mes pensées. En vérité, j’ai été arnaqué par un homme. Dans mes terres natales, je vivais dans une maison éduquant des dames de compagnie. A mes 17 ans, j’ai suivi cet homme, un marchand de Pentos, qui avait acheté mes services.. Il m’avait dit que je découvrirais le monde à ses côtés, que je ne manquerais de rien, j’ai donc accepté son contrat. Je n’ai su qu’en arrivant à Pentos, qu’il s’agissait d’un contrat sur ma vie.
Je me tue un instant, prenant le temps de boire une gorgée de thé. Le goût m’apaise un peu, comme un baume sur une petite brûlure. Que j’ai été naïve de croire cet homme.. J’étais jeune après tout, inexpérimentée, croyant aux apparences et aux belles paroles. Je pris également un morceau d’orange afin de me donner un peu de sucre en bouche. Puis, j’inspire et reprend avec lenteur, me donnant le temps pour ne pas chavirer dans mes émotions :
- Le début a été très violent, pour mon peuple l’esclavage est immoral, cela l’était pour moi également, je me suis donc rebellée. En réponse, j’ai été affamée, enfermée … violée. Ajoutais-je d’une voix plus basse, avec autant de rage que de tristesse au fond de ma voix, mes yeux se brouillèrent un peu. J’ai été ensuite façonnée pour obéir, récompensée si j’acceptais, punie si je refusais.. En tant qu’esclave, nous n’avons aucun droit, aucun avis, aucune envie, nous ne sommes que ce que désirent notre Maître.. Je devais m’occuper de lui, ainsi que de ses invités lorsqu’il en avait.
Je n’entre pas dans les détails, cela me serait bien impossible. Je dois seulement me concentrer sur la vision d’un esclave. Je ramène mes mains à moi, les cachant sous la table afin de faire marcher mes doigts, pinçant mes mains, afin que mon esprit se focalise dessus.
- A la fin, mon corps et mon esprit ne m'appartenaient plus.. ils étaient instantanément tournés sur mon Maître, comme une marionnette. J’étais devenue une coquille vide qui s’accrochait à lui, puisqu’il était la seule chose à portée. Je souriais pour lui, je me faisais belle pour lui.. Une larme finit par glisser sur ma joue, que je m’empressais d’essuyer avant de baisser le regard. Mais à l’intérieur, j’étais .. détruite. L’espoir m’avait quitté, je n’existais que dans la peur.
Je n’osais pas retourner mon regard vers la princesse. Avais-je l’air pathétique pour elle ? Ou lui ferais-je pitié ? Certainement.. J’espère au moins que mon histoire n’aura pas été conté en vain, puisque y penser est une chose, en parler est toute une autre. Mes mains s’étreignent entre elles, se serrant tandis que mon palpitant s’agite toujours autant.
- A-Avez-v-vous be-besoin d’autres détails ..? Lui demandais-je en bégayant, n’aimant pas porter l’attention sur moi.
Fleurissement du LotusComme la fleur de lotus qui naît de la boue, nous devons honorer les parties les plus sombres de nous-mêmes et les expériences les plus douloureuses de notre vie. Car ce sont elles qui nous permettent de donner naissance à notre plus belle personne.
Messages : 1023 Membre du mois : 99 Maison : Sert la noble maison Martell Caractère : Consciencieuse - Brisée - Serviable - Méfiante - Douce - Fragile Célébrité : Zhao Liying
« Fame is a skittish jade, more fickle even than Fortune, and apt to shy, and bolt, and plunge away on very trifling causes. »
« Décidément, c’est un poste de conseillère culinaire que je vais vous offrir Lin. » narra la Princesse d’un ton amusé. La proposition de Lin semblait être une bonne idée. « Je soutiens votre proposition alléchante. Et je vais même aller plus loin en vous proposant une tablette ivoirine vierge de tout écrit. Notez dessus tout ce qui vous paraîtra intéressant à ramener en dégustation, de préférence les condiments qui ont la nécessité d’être frais et qui puissent être préparés en moins de deux jours et demie. Je laisserai la compagnie de Jade fixer et négocier le prix directement avec l’intendante de la Principauté » Qui n’était autre que la sœur aînée de Nymeria, Ellaria Gargalen. C’étaient les finances Valtigar qui régaleront les papilles des Valyriens et des Dorniens. Juste retour d’équilibre pour un effort vers une unité de plus en plus désespérée en laquelle la souveraine de la principauté ne croyait plus vraiment.
La conversation s’arrêta d’abord sur Arianne avant de reprendre des airs plus douceâtre avant de plonger dans les méandres de l’humanité. Un voyage dont la Princesse se serait bien passé sur un sujet presque tabou. Elle en était presque suppliante auprès de Lin alors qu’une certaine forme de gêne la gagnait à demander pareille faveur. La situation devenait extrêmement rigide, bien loin du dysharmonique chaos dont Nymeria raffola. L’étrangère semblait réticente, quoi de plus normal et bientôt, de ses lèvres légères s’échappèrent un passé jusqu’alors inconnu de Nymeria qui lui faisait déjà regretter sa question. Non pas à cause de la violence des propos, mais la culpabilité vive de faire remémorer à son interlocutrice des moments douloureux de sa vie. Aussi synthétique étaient les dires de la Yitish, ses mots firent frissonner la Gargalen qui continuait à observer l’asiatique. Vendu par un homme alors que ce dernier lui promettait de charmants onirismes. Dégoût, révulsion et tristesse face à ce couard. Et ce n’était là que le début d’un récit marqué par des choses difficilement imaginables dans le cerveau d’une nantie comme Nymeria. Comprendre ce qu’avait vécu Lin était impossible et les premières évènements de son asservissement ne tardèrent pas à faire déglutir la dornienne qui tenta vainement de recréer les scènes décrites. Le regard compatissant envoyé semblait bien peu de choses. L'entièreté de la situation de la Yitish semblait s’échapper d’un cauchemar qui pourtant était bien tangible pour des milliers d’âmes ferrées. Comment était-ce possible ? L’amertume qui ressortait des lèvres de la membre de la compagnie de Jade révoltait la princesse profondément.
Corps et esprit détruit, seule volonté régnante du maître, humiliation, destruction de la personnalité, sévices, injustices… Peu de choses touchaient la Gargalen. Pas l’indigence, pas la guerre, pas les moyens de s’élever pour accéder au pouvoir… Pourtant l’esclavage heurté bien trop son idéal de liberté pour être ignorer et la pauvre avait eu le malheur de s’enticher de l’histoire des Rhoynard dont le sang avait été depuis longtemps dilués chez les locaux de Dorne. L’histoire de Lin prit fin, et celle-ci questionna la nécessité de donner plus de détails. Stoïque quelques instants, Nymeria finit par prendre la main de son interlocutrice sans crier gare « J’apprécie énormément votre effort déjà. Je suis désolée de vous avoir fait revivre certains souvenirs douloureux. » Sa paume droite caressa plusieurs fois la main dextre de son interlocutrice. « J’aimerai vous offrir la garantie que vos dires changeront l’histoire de Dorne mais malheureusement cela n’est pas possible. Vous avez durement renforcé mes convictions et je peux vous faire la promesse de me battre pour annihiler ce fléau sur les terres de Dorne. » Le regard de Lin demeurait fuyant. « Vous n’avez pas à rougir de ce passé subit, ni à dissimuler vos larmes devant moi. » Le choix des mots n'était pas évident pour une personnalité si prompte à maintenir ordinairement une distance entre elle et autrui. « Je ne sais pas ce que représente Dorne pour vous, dans votre histoire… » c’était presque une invitation à en discuter. «... mais vous n’avez pas à ressentir d’opprobre sur ce que vous êtes devenue. Votre volonté est grande et votre parcours ne vous rend que plus exceptionnelle Lin. » Des mots sincères alors que la princesse réservait du divin nectar dans la tasse bien vide de son interlocutrice. « D’autant que je suppose sans grande difficulté que vous m’avez parlé de votre histoire en raison de l’altruisme qui vous habite, pour celles et ceux qui connaissent une situation similaire à celle que vous avez autrefois connue. Me trompe-je ? » Léger sourire attristé de la dornienne à l’égard de Lin.
« Je ne peux guère soulager votre peine immédiate, cependant si vous le souhaitez, vous pouvez me poser une question à laquelle je répondrais avec la plus rare des franchises. Ou vous pouvez demander toute autre faveur si vous le souhaitez. » Parce que Nymeria n'avait rien de mieux à proposer après pareille ouverture, trou béant qui s'emplissait d'une aigreur amère et profonde lui rappellant sa propre impuissante. Lin était peut-être bien la première personne a percé une barrière émotionnelle chez la princesse. Celle d'une rage folle face à une impuissance commune.
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Sujet: Re: Rien dans ce monde n'arrive par hasard (An 2 - Mois 6 - Semaine 3) [Tour XI - Terminé] Ven 25 Aoû - 11:28
“ N’oublies pas Lin, la bonté est une qualité essentielle pour une Dame. Sois généreuse envers le peuple, ouvres leur ton coeur, intéresse toi à eux, et ils te le rendront bien.”
Ma mère était aimée du peuple Yitish, elle mettait un point d’honneur à ne pas rester cachée derrière les murs du palais. Puisque de tout temps, elle a toujours été au contact des autres, c’est ce qui l’a faisait vivre, alors que le palais l’étouffait. J’ai toujours eu à coeur de suivre son exemple. Le bonheur m’étreint lorsque je vois un vrai sourire naître sur un visage autrefois dévasté par la faim, le chagrin ou la pauvreté. Il m’est donc naturel de faire de mon mieux pour aider les autres, peu importe qui ils sont.
La remarque de la Princesse me fait doucement sourire, puisque je ne m’y connais pas tant que cela en nourriture. Je ne sais que réaliser du bon thé et des recettes de mes origines. Donc si je peux partager le peu de mon savoir faire, c’est avec grand plaisir. Sa suggestion suivante me ravis, elle semble apprécier ma volonté.
- Je passerais le message à la compagnie dans ce cas. Sachez que c’est un plaisir de travailler avec vous pour l’évènement à venir, je suis sûre que cela sera grandiose.
La princesse est ce que l’on appelle une excellente cliente, l’esprit ouvert aux idées nouvelles, curieuse et enthousiaste. Mais en règle générale, c’est ce qui définit les dorniens après tout.
L’ambiance changea du tout au tout lorsque je commençais mon récit. C’est comme si .. ce qui habitait au fond de moi, venait embaumer les lieux de sa mélancolie, de sa souffrance passée. Avec du recul, je me rends compte d’à quel point j’étais misérable. Non pas que c’était de ma faute.. Mais, il existe des personnes abjectes, capables d’horreur en ce monde. Et les personnes acceptant l’esclavage en font partie pour moi. C’est pourquoi, lorsque je croise des esclaves en ville, ce qui n’est pas quotidien non plus, je me sens affectée par leurs souffrances. Puisque certains d’entre eux, n’ont absolument jamais goûté à la liberté.
Leur vie entière se destine à servir, à s’oublier, à ne vivre que pour le bien-être de son Maître. Les voir, c’est comme me revoir autrefois, telle une marionnette au regard vitreux, comme si la vie m’avait quitté. Et je sais, qu’à mon échelle, les aider reviendrait à les faire tuer. Puisque si je leur donne de l’importance, ce serait leur donner l’espoir, un espoir capable de donner une dernière once de courage pour se rebeller. Seulement, les esclavagistes ne rigolent pas. Un esclave peut être remplacé pour eux, alors ils n’auront qu’à éliminer le rebel pour en faire un exemple, et il sera oublié comme s’il n’avait jamais existé.
La bouche légèrement pâteuse, je tends ma main pour saisir un des derniers quart de mon orange. C’est à ce moment-là que la main de la Princesse se pose sur la mienne. Je fixe sa main, immobile, les lèvres tremblantes. La voix de Dame Nymeria m’atteint, et je relève doucement mes yeux vers elle. Je ne sens pas de jugement dans sa voix, ni dans son regard, bien qu’une certaine peine, il me semble. Je détourne le regard, puisque je suis mal à l’aise, penaude. Elle caresse ma main, semblant tenter de calmer mes émotions intérieures. Elle réussit un tant soit peu, je me sens soulagée d’une certaine manière. Elle me dit qu’elle se battra pour se débarrasser de ce fléau, j’espère qu’elle n’aura pas de problèmes auprès des Valyriens..
Mes lèvres s’étirent légèrement en un sourire timide à ses paroles réconfortantes. Lorsqu’elle aborda le sujet de l’altruisme, je relevai à nouveau mon regard vers elle.
- C’est exact .. L’espoir, c’est tout ce à quoi ils peuvent réellement s’accrocher pour survivre. S’il n’y en a pas, ils se considèrent eux-mêmes comme moins importants que des animaux domestiques. L’impact psychologique que cela a sur eux est très violent. Lorsque je suis sortie de tout ça, j’ai dû mentalement me reconstruire, m’habituer à des choses normales..
Comme ne pas vivre uniquement pour une personne, penser à soi, redéfinir sa personnalité.. Vivre tout simplement.
- Je suis arrivée à Dorne en tant qu’esclave. Mais dès que j’ai posé un pas sur le sol dornien, on m’a donné ma liberté. Alors voir l’esclavage habiter ces terres.. me contrarie.
Lui avouais-je, démunie par une telle injustice de vie. La Principauté était synonyme de liberté, ne pas agir contre ce fléau détruirait toute une symbolique, et la fierté des dorniens en prendrait un coup. Je suis par la suite surprise de la proposition de la princesse, qui en échange de mon récit souhaitait que je lui pose une question, ou que je lui demande une faveur. Décontenancée, je ne m’étais pas préparée à une chose pareille. J’ignorais quoi lui demander, qu’il s’agisse d’une question ou d’une faveur ..
- Vous me prenez au dépourvu, ma Dame .. Hum.. Serait-ce trop demander de reporter cette faveur à plus tard ? Demandais-je, peu sûre de moi. Mais on ne sait jamais, si un jour j’ai besoin d’une aide de taille.
Fleurissement du LotusComme la fleur de lotus qui naît de la boue, nous devons honorer les parties les plus sombres de nous-mêmes et les expériences les plus douloureuses de notre vie. Car ce sont elles qui nous permettent de donner naissance à notre plus belle personne.
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« Et bien c’est parfait alors. Nous ferons ainsi. Et je compte bien faire de ces festivités le fanal d’une magnificence nouvelle. » Voilà une affaire rondement menée qui conduirait à une situation bénéfique pour chacun des partis présents. Peut-être cela permettrait-il de renforcer les liens entre la Compagnie de Jade et la Principauté à terme, et si c’était un nid à Martell, alors il faudrait le dépoussiérer… quoique… Plus rien ne semblait lisible dans l’univers de la Dorne Valtigar et il était difficile de discerner les alliés des ennemis. Le dragon dévorait sa propre queue tant il était incable de se repaître du sang de ses ennemis. Une situation qui amuserait énormément la Gargalen si elle n’avait pas fait le pari de tout mettre sur ce satané dragon justement. Autant dire que la situation était donc terriblement périlleuse sur de trop nombreux fronts et qu’il faudrait solver ça une fois pour toute. C’était par ailleurs très ironique que la personne dont se sente le plus proche la Gargalen, à l’exception d’Ellaria et Moron, se soit cette jeune YiTish dont elle connaissait finalement peu de chose. La forme sinusoïdale devait se rapprocher d’une fonction tendant vers zéro. Le pouvoir était une vie d’errance selon certaines maximes, c’était peut-être bien vrai, en tout cas pour la Gargalen.
Nymeria ne tarda pas à en apprendre un peu plus sur l’histoire de Lin, certainement la partie la plus sombre. Celle où elle avait été esclave. Et cruellement, l’étrangère avait conforté diverses pensées de la dornienne sur le sujet. Désormais, la puînée se demandait si elle allait pouvoir désormais fermer les yeux sur cette pratique absolument immonde qui mettait en position vulnérable des gens même de son peuple, ce contre quoi les Rhoynards jadis s’étaient battus. Cette double trahison brisait la Gargalen qui savait ses options bien restreintes sur le sujet, comme tout un tas d’autres. Elle en venait même à se demander s’il ne faudrait-il pas mieux taper un grand coup dans la fourmilière pour provoquer un chaos qui déboucherait sur quelque chose de nouveau, qu’importe le risque de voir tout s'effondrer. Et cette idée, elle faisait de l'œil à Nymeria. Beaucoup trop d’ailleurs, comme le regard porté dans les méandres d’un abysse dans laquelle vous finissiez par choir. C’était terriblement et honteusement excitant. La dornienne se recentra sur la conversation en cours.
« Vivre pour soi et non pour autrui, se réveiller mécaniquement en faisant des tâches que vous n’avez pourtant plus à faire, reconstruire le quotidien… » De l’effroi sous sa forme la plus cristalline. Un peu comme s'assujettir au pouvoir, mais à la place de défendre une idée, une ambition, vous étiez l’objet -si ce n’était le jouet- d’autrui qui avait tout pouvoir. « Souffrez-vous encore aujourd’hui des séquelles de ce triste passage de votre histoire ? » La question était sincèrement intéressée, revivre ne devait certainement être une mince affaire après avoir vécu si longtemps enchaîné, privé de sa volonté propre et de ses mouvements. Les quelques qui suivirent concernant Dorne qui était une terre de liberté mirent un peu de baume au cœur à la princesse même si cela revenait à poser un fin tissu sur une violence hémorragie. « Je ne peux que partager votre contrariété même si je n’ai pas connu situation similaire à la vôtre. La Liberté est une idée que j’affectionne bien trop pour que je n’agisse pas face à cette démence. » Certainement parce que la puînée n’avait connu que la douceur du pourpre durant son enfance et qu’elle n’avait jamais eu aucun problème proéminent à affronter jusqu’à récemment.
Nymeria proposa à Lin une faveur à réaliser. La réponse de son interlocutrice fut emplie de sagesse, peut-être un peu trop. « Les temps sont bien incertains. Elle goba son dernier quartier d’orange avant de finir son thé. Avant de s’approcher proche de l'oreille de l'étrangère, murmurante afin d'être certaine que personne n'entende :
« Si cette information vous trouble suffisamment, nous pouvons interrompre notre entretien. Sinon, j’aimerai beaucoup que vous me racontiez à quoi ressemblent les contrées si lointaines de l’Empire d’où vous venez. » La Gargalen faisait comme si rien ne venait de dérouler à l'instant, reprenant une orange pour la peler de ses ongles. Le pouvoir demeurait une bien belle illusion.
(c) DΛNDELION
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Sujet: Re: Rien dans ce monde n'arrive par hasard (An 2 - Mois 6 - Semaine 3) [Tour XI - Terminé] Dim 3 Sep - 17:23
Lin & Nyméria Gargalen
J’espère sincèrement que l’évènement à venir portera ses fruits, que cela apportera un tant soit peu d’unité au sein de la Principauté. Puisqu’une ultime brèche risquerait de briser véritablement le pont entre les dorniens et les valtigars. Et au vu de la situation, je sais que les dorniens ne pourront pas faire le poids malgré leur tempérament solide, hormis s' ils possèdent des alliés à même de repousser les étrangers. Je n’arrive pas à croire que je pense à cela, moi qui prône la paix en tout état de fait.. Mais je dois bien avouer que les valtigars me font particulièrement peur. Sans doute puisqu’ils me rappellent mon ancien propriétaire..
Lorsque j’énonce les conséquences de ce que j’ai vécu, Dame Nyméria semble sidérée, comprenant à quel point cette pratique est inhumaine, destructrice. Ceux qui la pratique trouve cela normal, et c’est bien pour cela que leur mentalité me fait frissonner, puisqu’ils n’ont aucun respect pour la vie, pour les autres. Puisque leur moral ne s’arrête qu’à leur rang, le reste des gens ne sont que des nuisibles à leurs yeux, qu’ils sont capables d’évincer comme l’on écrase une fourmi sur notre passage. Le pire, c’est qu’ils ont été éduqués ainsi pour la plupart, et qu’ils ne se rendent pas compte des choses, ils sont aveuglés par leurs idéaux, par leur propre puissance. Je trouve tout cela d’autant plus affligeant.
Lorsque la princesse me demande s’il me reste encore des séquelles, je me mords la lèvre inférieure. La liberté m’a été rendue il y a si peu de temps, si je n’ai pas grandi en tant qu’esclave, j’ai été façonné pour l’être. Ces choses mettent du temps à guérir, bien plus que des plaies, les blessures du cœur et de l'esprit sont effroyables. Elles vous hantent la nuit, vous faisant revivre vos pires cauchemars. Puis, il y a le relationnel .. Si je n’ai aucun mal à m’adresser aux femmes, les hommes sont une toute autre affaire, notamment ceux au caractère fort. Si pour certains, j’arrive à mettre ma hantise de côté, pour d’autres comme Roward Martell, comme certains Valtigar ou des gardes, mon corps réagit instantanément, se crispant jusqu’au tremblement parfois. Voilà pourquoi je laisse en général les autres parler lorsque je suis en groupe et que l’on s’adresse à un homme de cette trempe.
- Tout ne peut être réparé du jour au lendemain, il me faudra certainement du temps pour m’en remettre totalement. Lui avouais-je avec un triste sourire. Mais lorsque je pense à ces hommes et ces femmes qui n’ont rien connu d’autres .. J’ignore s’il serait possible pour eux de vivre normalement, comme des citoyens ordinaires ..
Elle mentionne par la suite le fait qu’elle aimait la liberté, et qu’elle agirait certainement contre cette dépravation. Peut-être ai-je été bien trop méfiante à son égard ? Elle ne me semble pas être une mauvaise personne.. L’avenir me dira certainement ce que je dois en penser.
Une faveur à demander … Je n’ai strictement aucune idée de quoi dire à cet instant précis. Alors j’ai tenté un petit coup audacieux en essayant de la remettre à plus tard, en espérant qu’elle ne le prenne pas mal ou qu’elle ne me trouve pas suspicieuse. Alors que j’attendais une réponse de sa part, je m’apprêtais à boire une nouvelle gorgée de thé, mais je vis un mouvement se faire à mes côtés. Le cœur battant, l’incompréhension se lisait sur mes traits, je regardais du coin de l'œil la princesse s’approchait de mon oreille pour me murmurer quelques mots qui me firent froid dans le dos.
Me mettre à l’abri ? Pourquoi cela ? Que compte-t-elle faire ? Cela concerne-t-il Lancehélion ? Je la regarde légèrement ahurie alors qu’elle retrouve sa place. Serait-ce une menace voilée ? Ou bien un réel conseil ?
Lorsqu’elle soumet l’idée d’interrompre notre échange si je suis trop troublée pour continuer, je me reprends, avalant difficilement ma salive avant de porter ma tasse à mes lèvres. Je ne dois surtout pas paraître étrange. Et refuser sa faveur serait une grande erreur à mon sens. Seulement, ce qui me terrifie, c’est que quelque chose approchait, et que la princesse était au courant, ou bien était-ce elle qui s’apprêtait à donner des coups.. Dans tous les cas, je dois rester dans ses bonnes faveurs, pour ma sécurité dans un premier temps, puis nous verrons bien pour la suite.
Je prends son changement de sujet avec plaisir, autant ne pas s’échapper tout de suite.
- Hum.. L’Empire de Yi-Ti est assez vaste, il possède de nombreuses plaines et collines, mais il est surtout rempli de lieux sauvages. Comme les “jungles” qui sont des forêts denses où la chaleur y est étouffante et humide, la végétation couvre tout ce qui vous entoure, le sol, les arbres, le ciel.. Ce sont des forêts où seuls les plus expérimentés peuvent s’y rendre, puisqu’il y a beaucoup d’animaux dangereux. Et d’après les légendes, il s’y trouve le fameux Basilic dont je vous ai parlé. Il s’agit de grands serpents, au venin féroce, capable de vous faire endurer les pires douleurs pendant des heures avant que la mort ne vous délivre. Mais encore une fois, il n’y a rien de Basilic dans notre thé ! Ajoutais-je en souriant doucement et rêveusement. Parler de ses terres lui fait toujours plaisir, même si cela l’a rend à chaque fois envieuse de les revoir. Mais sa place n’y est plus depuis fort longtemps, c’est ce qui l’a rend un peu mélancolique dans ses paroles.
Fleurissement du LotusComme la fleur de lotus qui naît de la boue, nous devons honorer les parties les plus sombres de nous-mêmes et les expériences les plus douloureuses de notre vie. Car ce sont elles qui nous permettent de donner naissance à notre plus belle personne.
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